(Huit heures vingt-deux minutes)
M. Bérubé : Hier, le premier
ministre du Québec a indiqué que l'investissement de son gouvernement dans le
Cirque du Soleil était une idée brillante. Mais, jusqu'à maintenant, je n'ai
pas trouvé beaucoup de monde qui partage cette appréciation, d'abord, sur
l'opportunité de financer, pour $200 millions U.S., le Cirque du Soleil
avant tout le monde, dans le domaine artistique, au même moment où des PME québécoises
vivent de grandes difficultés. C'est un choix très questionnable. Et on peut se
poser la question sur l'opportunité de faire ça présentement, en temps de
pandémie, lorsque les gens ont l'attention ailleurs.
On peut poser également des questions sur
les critères du gouvernement du Québec pour supporter les prochains acquéreurs.
Alors, dans les conditions, j'ai bien regardé celles de M. Fitzgibbon, on ne
retrouve pas la propriété québécoise. Ça ne semble pas un enjeu pour le gouvernement
du Québec, la propriété québécoise. C'est pourtant un enjeu de taille. Quant au
mouvement qu'on voit présentement, je poserais seulement une question quant à
l'opportunité que Guy Laliberté puisse revenir dans le portrait. Serait-il prêt
à racheter le cirque au même prix qu'il l'a vendu?
Ceci étant dit, on a déposé une motion,
mardi, quant à permettre d'enlever les représailles pour les sonneurs d'alerte,
refusée par le gouvernement de la CAQ. Hier, on a demandé les études de
McKinsey, qui sont celles qui le guident pour tous les plans de déconfinement,
refusé également.
On se réessaie aujourd'hui. On a une
motion qui s'adresse aux consommateurs et qui va comme suit :
«Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement
canadien qu'il ordonne aux compagnies aériennes et autres transporteurs de
juridiction fédérale de permettre aux clients dont les voyages ont été annulés en
raison de la pandémie actuelle d'obtenir un remboursement.»
Moi, je souhaite qu'au terme de cette
motion l'ensemble de l'Assemblée nationale soit unie pour envoyer le message
aux entreprises aériennes, au gouvernement du Canada, qu'il faut rembourser les
consommateurs québécois qui ont payé pour un service qu'ils n'ont pas obtenu, et
cet argent est retenu par des compagnies aériennes canadiennes. Voilà.
M. Laforest (Alain) : Il y a un
projet ambitieux du gouvernement, là, attirer 10 000 préposés aux
bénéficiaires. Ce matin, Simon Jolin-Barrette va annoncer qu'il va se tourner
vers un projet pilote sur l'immigration pour attirer des gens. Est-ce que c'est
un problème insoluble? Est-ce que vous croyez qu'il va y arriver? Puis est-ce
que l'immigration, c'est la solution?
M. Bérubé : Bien, d'abord, je
souhaite qu'il puisse y arriver pour notre bénéfice à tous. Mais mon
questionnement ne se trouve pas là. On va voir l'initiative qu'il va annoncer.
Les préposés aux bénéficiaires, dans le privé, n'auront pas les mêmes
conditions que dans le public. Alors, si le gouvernement du Québec a été
capable de supporter, en temps de pandémie, à travers une subvention salariale,
une rallonge salariale, les préposés aux bénéficiaires du domaine privé,
qu'est-ce qui l'empêche de le faire également postpandémie? Parce qu'un aîné
qui est dans le secteur public a besoin d'autant de soins qu'un aîné qui est
dans le secteur privé.
Alors, la question importante aujourd'hui,
c'est qu'il y a prévisibilité que des travailleurs de la santé se déplacent du
privé vers le public si les conditions deviennent meilleures, et ça sera le cas,
et on est heureux de ça. On l'a demandé à plusieurs reprises bien avant la
pandémie. Mais comment on fait pour supporter tous ces CHSLD privés, en fait,
ces résidences privées? Je n'ai pas l'impression que le premier ministre
Legault va les nationaliser. Alors, il faut supporter les travailleurs parce
que les aînés ont tous la même importance sur le territoire du Québec.
Des voix
: …
M. Bérubé : Pardon?
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que ça passe par la nationalisation?
M. Bérubé : Ce n'est pas ce
que je dis. Je dis qu'il faut supporter financièrement les travailleurs de la
santé qui seront encore dans le privé. Sinon, c'est quoi, la solution? Écoutez,
il y a des CHSLD… Ça, c'est actuel. Il y a des résidences privées puis il y
aura des maisons des aînés, là, ces résidences-soleil étatiques, là, que
Marguerite Blais nous prépare. Bon, alors comment on fait pour supporter ceux
qui s'occupent des aînés présentement? Bien, moi, je pense à ceux du privé
automatiquement.
M. Lacroix (Louis) : Mais comment
ça marcherait, M. Bérubé, là?
M. Bérubé : Il le fait déjà.
M. Lacroix (Louis) : Le
gouvernement va subventionner des salaires dans des entreprises privées? C'est
ça?
M. Bérubé : Il le fait déjà en
temps de pandémie. Il y a une rallonge, là qui a été envoyée. Alors, il faut se
poser...
M. Lacroix (Louis) : …continuer
à faire ça de façon permanente, là?
M. Bérubé : Je lui demande de
se pencher là-dessus. Bien, qu'est-ce qu'on fait s'il y a un nombre
significatif de résidences privées qui ne sont plus capables d'opérer parce
qu'ils n'ont plus de travailleurs? Est-ce que le réseau est capable de les
accueillir? Si on me dit oui, le problème est résolu en grande partie. Mais
j'espère qu'ils ont pensé à ça parce que le mouvement est déjà commencé, là.
Les conversations qu'on a sur l'augmentation des salaires de préposés aux
bénéficiaires… Ils se rendent aux préposés dans le domaine privé. Alors, moi,
je dis qu'un aîné dans le privé a besoin de travailleurs et travailleuses de la
santé attentionnés, qui sont là aussi. C'est une suggestion que je fais au gouvernement
du Québec, de s'attarder à ça, aussi, quant aux moyens à définir.
M. Lacroix (Louis) : Mais ça
coûterait combien? C'est ça parce que c'est bien beau dire ça, là, mais...
M. Bérubé : Mais ça, c'est
comme pour le coronavirus. Les données, le gouvernement ne les partage pas.
Alors, on peut bien supputer, là, mais...
M. Lacroix (Louis) : Bien, comme
il n'a pas partagé les données, on peut dire n'importe quoi puis…
M. Bérubé : Non, ni vous ni
moi, d'ailleurs. Alors, je dis que c'est une préoccupation importante d'un
député qui connaît bien son monde.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Les établissements qui appartiennent à des grands groupes, là, qui font des
millions et des millions de dollars de profits par année, qui chargent parfois
5 000 $, 10 000 $ par mois à des résidents, ne sont pas
capables d'assumer une hausse salariale de leurs préposés aux bénéficiaires?
M. Bérubé : Ce n'est pas
toutes les résidences qui sont dans cette situation-là. Soyons attentifs à
d'éventuels mouvements de personnel du privé vers le public. C'est ce que je
dis.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais quelle aide que vous proposez?
M. Bérubé : Je ne propose pas
d'aide. Je dis que ça va être difficile s'ils augmentent dans le public, puis
le privé disent : Bien, ça serait mieux que j'aille travailler dans le
public. Alors, je dis qu'il faut porter attention à ça pour ne pas qu'il n'y
ait de découverture nulle part puis que nos aînés soient bien traités. Voilà.
M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce
qu'il ne pourrait pas y avoir une formule qui dit, par exemple, que les
travailleurs qui travaillent dans ces centres-là sont des employés de l'État,
mais qu'ils travaillent pour des entreprises privées? Est-ce qu'il y a des... Parce
que, là, ça m'apparaît un peu difficile, en permanence, que le gouvernement du
Québec finance des emplois privés. Il me semble, ça fait un peu étrange.
M. Bérubé : Absolument. Alors,
je n'en suis pas dans l'ordre des moyens. Je suis dans la première étape qui
est celle de constater que ça va arriver que des préposés du privé seront
tentés d'aller dans le public, et, si le public n'est pas capable d'accueillir
tous ces aînés, bien, on a un problème.
M. Gagnon (Marc-André) :
M. Bérubé, peut-être revenir sur le sujet du Cirque du Soleil parce
qu'hier François Legault, lors de sa conférence de presse, en donnant un
peu plus de détails sur l'entente, qu'on n'a pas vue personne, a dit :
Notre argent est protégé. Or, vous avez certainement lu, dans les pages du
journal, ce matin, des articles qui dépeignent les façons de faire
d'actionnaires de TPG américains, donc un fonds qui a des pratiques assez
douteuses. Donc, quelle version vous croyez davantage? Est-ce que vous avez
confiance?
M. Bérubé : Je me pose de
sérieuses questions sur le nationalisme économique du gouvernement de la CAQ.
L'an dernier, on leur a dit : Faites attention avant de financer
Bombardier, ils vont se financer des salaires. Ils l'ont fait.
Alain Bellemare est parti avec la cagnotte. Ça, c'était du nationalisme
économique, hein? Qu'est-ce qui reste de Bombardier?
Là, sur le Cirque du Soleil, à part le
président du conseil d'administration, M. Garber, là, qui se réjouit de ce
qui a été annoncé? Le peuple ne suit pas M. Legault là-dessus. Il ne
trouve pas que c'est une idée brillante, présentement, en temps de pandémie, de
dire : Les milliardaires en premier, puis les autres, ils attendront, dans
le domaine culturel. Si vous n'êtes pas dans le cirque, là, si vous êtes dans
le théâtre, si vous êtes dans le cinéma, si vous êtes dans d'autres arts, bien,
vous n'êtes pas des «big shots» puis vous ne passerez pas en priorité. Tu sais,
c'est moins visible, pour notre gouvernement, là, comme action.
Alors, je dis que... D'abord, questionnons
l'opportunité de financer cette entreprise. Et, s'il devait y avoir une
participation, pourquoi il manque un critère? Pourquoi le seul critère qui manque,
c'est la propriété québécoise? Est-ce que le gouvernement a déjà fait son nid
sur quel groupe devrait accueillir le Cirque du Soleil? Pourquoi, dans toutes
les conditions, là... Puis je vais prendre le cas de M. Laliberté parce
qu'il s'est exprimé en primeur dimanche : la propriété intellectuelle, le
siège social, mais pas la propriété. Qu'est-ce qui empêche une entreprise
détenue à majorité par des intérêts étrangers au Québec de déménager, à terme,
son siège social? On l'a vu avec RONA.
M. Gagnon (Marc-André) :
Qu'est-ce que le gouvernement Legault devrait faire, selon vous, là, dans le
dossier du Cirque du Soleil? Parce qu'on voit que l'argent, les
200 millions, là, c'est pour les actionnaires actuels. Est-ce qu'il aurait
été mieux de verser cet argent-là à un repreneur québécois?
M. Bérubé : Bien, y a-tu
quelqu'un qui s'attarde aussi aux personnes, aux artistes qui n'ont pas été
payés, aux gens qui ont des comptes à recevoir du Cirque du Soleil? Comment la
Caisse de dépôt explique qu'elle a accepté de racheter le 10 % d'actions
de Guy Laliberté juste avant la pandémie? Je n'ai pas entendu la caisse
là-dessus. Alors, moi, je trouve que le premier ministre qui indique que c'est
une idée brillante, je ne suis pas convaincu. Je ne suis pas convaincu. Puis
les citoyens qui réagissent, peut-être même sur sa page Facebook, trouvent que
ce n'est pas une bonne idée.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous
dites que le peuple ne suit pas. J'aimerais juste savoir… Est-ce que vous
parlez au nom du peuple aujourd'hui? Et sur quelle base est-ce que vous dites
ça?
M. Bérubé : Bien, c'est assez
facile à vérifier. Demandez à n'importe qui s'il trouve que, présentement, la
priorité, c'est d'investir $200 millions U.S. dans le Cirque du Soleil.
Alors, je suis prêt à prendre le risque d'être dans une situation minoritaire,
mais je suis pas mal sûr de mon coup.
M. Bossé (Olivier) : Sur les
billets d'avion, M. Bérubé, tout le monde pense que c'est une bonne idée.
Mais, si les entreprises n'ont pas cet argent-là, on fait quoi?
M. Bérubé : Bien, c'est leur
problème. Moi, je n'ai pas beaucoup de sympathie pour les pratiques successives
d'Air Canada depuis des décennies. J'en étais un, client
d'Air Canada. Alors, ils ont fait des profits. Ils ont souvent éliminé la
concurrence. Une fois que c'était éliminé, ils remontaient les prix. Ils
s'arrangeront. Les gens qui ont ménagé, là, de l'argent, 3 000 $ pour
se payer une petite vacance à laquelle ils ont droit puis qu'ils y tiennent,
là, ils ont envoyé leur argent, ils n'ont pas le voyage, puis ils voudraient,
eux, qu'ils financent l'activité d'Air Canada? Non. Nous, on parle au nom des
consommateurs aujourd'hui. Et toutes ces personnes qui n'ont pas l'argent
qu'ils avaient durement gagné pour aller en voyage méritent le remboursement.
Ça se passe dans plein d'autres secteurs. Pourquoi ça ne serait pas le cas dans
l'aviation?
M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce
que les crédits voyages, ce n'est pas suffisant? Ils vont...
M. Bérubé : Ils veulent
l'argent maintenant. Ils en ont besoin maintenant, de l'argent, parce qu'on vit
une situation difficile au plan économique. Remboursez les consommateurs. Et je
veux un front commun de l'Assemblée nationale aujourd'hui, avec toutes les
formations politiques, pour envoyer un message fort à Ottawa.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Alors, qui va soutenir l'industrie aéronautique? C'est-à-dire que je suis
convaincu que les consommateurs, probablement, ne veulent pas
qu'Air Canada fasse faillite.
M. Bérubé : Ah! ne craignez
pas, Justin Trudeau est toujours là pour Air Canada. Il le sera encore.
Mais lui sera avec Air Canada, le Parti québécois sera avec les consommateurs.
On choisit son camp.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous
craignez qu'on utilise les fonds publics et les fonds générés par les impôts et
les taxes, donc notre argent, pour financer des géants comme Air Canada?
M. Bérubé : Bien,
Air Canada a des responsabilités corporatives.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Oui,
mais vous venez dire que Justin Trudeau va donner le cash. Ça fait qu'au
final ça veut dire que...
M. Bérubé : Bien,
l'histoire le démontre. Alors, moi, ce que je veux...
M. Pilon-Larose (Hugo) : …que
vous demandez?
M. Bérubé : Moi, je
m'occupe de la politique à Québec. Les citoyens qui sont sur le territoire du
Québec, qui ont investi de l'argent pour un voyage qu'ils n'ont pas eu, doivent
se faire rembourser, point. Ça, c'est la responsabilité des entreprises
aériennes. Comment ils vont faire? Ils s'arrangeront.
M. Laforest (Alain) :
Mais on ne risque pas de se retrouver dans une situation de monopole, là? Parce
que, oui, bien, ça va financer Air Canada parce que la transaction
Air Transat et Air Canada, ce n'est pas passé, et l'Europe risque de...
M. Bérubé : Mais attention,
là, Air Transat puis Air Canada, c'est antérieur à la pandémie, ça.
M. Laforest (Alain) :
L'Europe dit que ce n'est pas sûr que ça va passer.
M.
Bérubé
:
Oui, c'est à l'étude.
M. Laforest (Alain) :
Alors, si la transaction n'est pas acceptée en Europe, ça ne passe pas, cette
transaction-là.
M. Bérubé : C'est à
l'étude présentement. Mais ne mélangeons pas les affaires.
M. Laforest (Alain) : Il
y a des compagnies aériennes qui vont fermer.
M. Bérubé : Ne mélangeons
pas les affaires. Il y a un service qui a été offert. Et les gens qui ont payé
des milliers de dollars, ce qui est beaucoup sur leur budget, pour avoir un
service qu'ils n'ont pas eu, ont le droit d'être remboursés. Ça, c'est le débat
qui est prioritaire. Pour le reste, les grands intérêts corporatifs dans le
domaine aérien font ce qu'ils ont à faire.
M. Laforest (Alain) : Vous
ne craignez pas le monopole?
M. Bérubé : Moi, je
crains que des gens qui travaillent dur et qui ménagent de l'argent pour
voyager ne se fassent pas rembourser au moment où ils ont besoin de cet
argent-là. Je parle au nom de ces personnes-là. Les gens qui veulent parler au
nom du président d'Air Transat le feront. Moi, je parle au nom des
citoyens qui ont besoin de cet argent-là parce qu'ils l'ont payé puis ils n'ont
pas eu le service. Alors, protection des consommateurs.
M. Laforest (Alain) : Je
vous parle du monopole, M. Bérubé, la hausse des prix…
M. Bérubé : On n'est pas
là-dedans aujourd'hui. Moi, là, je parle au nom des citoyens du Québec, et les
citoyens du Québec qui ont payé ont besoin d'être remboursés, point. S'il y a
quelqu'un qui s'oppose à ça aujourd'hui, je serais bien surpris, à l'Assemblée
nationale.
M. Lacroix (Louis) : Je
veux revenir sur le Cirque du Soleil, là, parce que vous avez toujours défendu,
dans votre nationalisme économique, le fait de garder les grandes bannières
québécoises, de propriété québécoise, les sièges sociaux, au Québec, etc. Là,
vous êtes en train de dire, là, ce n'est pas une priorité, 200 millions
pour le Cirque du Soleil?
M.
Bérubé
:
Non, non, non.
M. Lacroix (Louis) :
Bien, vous l'avez dit vous-même, là : Ce n'est pas une priorité, investir
200 millions dans le Cirque du Soleil. Vous l'avez dit, là, ça fait quatre
minutes.
M. Bérubé : Oui. O.K.,
bien, je vous le répète…
M. Lacroix (Louis) : Je
veux juste finir ma question, s'il vous plaît. Est-ce qu'il faut s'assurer que
le siège social du Cirque du Soleil reste à Montréal, de propriété québécoise,
parce que c'est dans cette optique-là, en tout cas, selon ce que nous dit le
gouvernement, qu'ils ont injecté le 275 millions?
M. Bérubé : O.K., réponse.
Là, on investit $200 millions U.S. dans une entreprise qui n'est pas
québécoise, mais qui a son siège social au Québec. Qu'est-ce que dit, par
exemple, le gouvernement et Guy Laliberté, qui disent la même chose? Propriété
intellectuelle, siège social. Aucun des deux, ni M. Fitzgibbon ni
M. Laliberté, ne dit qu'une des conditions essentielles à l'aide de
Québec, c'est la propriété québécoise. Pourquoi c'est important, la propriété
québécoise? Parce que ça garantit un siège social. Si on finance le Cirque du
Soleil sans que ça soit à propriété majoritaire québécoise, qu'est-ce qui nous
garantit, comme c'était le cas dans RONA et dans d'autres cas, que le siège
social ne va pas aller ailleurs? Il faut être naïf pour penser ça. Alors, je
sais qu'ils sont très confiants d'avoir l'aide de l'État, là, le Cirque du
Soleil. Ils n'ont aucune inquiétude.
M. Lacroix (Louis) : Donc, si
je comprends bien, si je traduis mieux ce que vous avez dit tout à l'heure, c'est
que le 200 millions n'est pas investi de la bonne façon pour s'assurer de
garder la propriété québécoise. C'est ça? Il faut que ça devienne une propriété
québécoise.
M. Bérubé : On ne l'a pas
demandé. On ne sait pas qui va être l'acquéreur. On n'a pas pris de prise de
participation non plus. Donc, ça m'apparaît une évidence. En passant, des
entreprises qui ont besoin d'argent, au Québec, présentement, là, des
entreprises québécoises avec des Québécois qui en sont propriétaires, je peux
en nommer plein, là, si le gouvernement s'en cherche, là. Ils sont moins
visibles médiatiquement. On va moins les voir sur les réseaux sociaux, mais ils
sont aussi importants dans les régions du Québec.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'un
gars comme Guy Laliberté, qui est milliardaire, a besoin de 200 millions
du gouvernement pour pouvoir acheter le Cirque du Soleil?
M. Bérubé : Je ne sais pas
s'il en a besoin, mais moi, si j'avais l'occasion... On n'est pas du même
monde. Mais, si j'avais l'occasion de le rencontrer, je lui poserais la question
suivante : Est-il prêt à racheter au même prix qu'il a vendu? Si vous avez
la réponse à ça, faites-moi signe.
M. Dion (Mathieu) : …de voir
débarquer les Montréalais dans l'est...
M. Bérubé : J'ai entendu ça.
M. Dion (Mathieu) : Avez-vous
peur de ça, les Montréalais...
M. Bérubé : Bien, je ne sais
pas. Il y a deux versions. La ministre du Tourisme dit oui puis le
Dr Massé dit non. Alors, parlez-vous.
M. Lacroix (Louis) : La
troisième version, c'est celle de...
M. Bérubé : Bien, on nous dit toujours
d'écouter la Santé publique. Ça fait que moi, j'écoute le Dr Massé qui
nous dit que ça doit être des voyages, idéalement, pas trop loin de chez soi.
Alors, je donne une deuxième chance aujourd'hui à la ministre du Tourisme et au
Dr Massé de se parler puis d'arriver à une position commune.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Qu'est-ce
que les gens de Matane devraient dire aux Montréalais qui viennent faire le
plein d'essence pour aller à Gaspé ou arrêter dans votre belle région?
M. Bérubé : Bienvenue.
Ensuite, on suggère une quarantaine. Amenez votre glacière. Amusez-vous.
Mme Crête (Mylène) :
Qu'est-ce que vous pensez de l'idée d'une commission parlementaire sur les
applications de traçage?
M. Bérubé : Bonne idée. J'ai
écouté Gabriel tout à l'heure. J'aurais pu dire la même chose. On s'entend
là-dessus.
Mme Senay (Cathy) : Je vais
vous parler du cirque.
M.
Bérubé
:
Hello.
Mme Senay (Cathy) : Good morning.
M. Bérubé : The circus?
Mme Senay (Cathy) : The circus. I'm just wondering what's the impact of your
questioning this morning. What do you want to... What's your point, basically?
Because the deal was announced two days ago...
M. Bérubé : Yes, I'm pretty aware of that. I'm just saying that the Premier
said yesterday that it was a bright idea to put $200 million U.S. in the
circus without any guarantee with the ownership of the circus, which is pretty
strange because we want the headquarters to stay in
Québec, we want the intellectual property to stay in Québec, but we don't ask
the circus to be held by some Québec interest. That's pretty strange to me.
And it's pretty strange
too that the founder, Guy Laliberté, which is a genius in the circus area, no
doubt about that… selling his actions in February, just before the pandemic,
and then he cashed out, bring the money to an island somewhere in the ocean,
and then he comes back and say : I might be interested. I'm just saying
that, if he's really serious about that, is he able to tell us that he could
buy the circus again with the same amount of money? That's my only question. If
you have this answer, keep me posted.
Mme Senay (Cathy) : Premier Legault wants to improve the image of orderlies in CHSLDs.
Do you think it's a mission impossible?
M. Bérubé : I wish him to succeed. It's a tough option. I wish him to succeed
and I wish people are going to be interested in this kind of career, tough
career, but pretty good one for people who want to help. So I wish him good
luck, and, if we can help, we will.
Le Modérateur
: Merci.
(Fin à 8 h 41)