(Treize heures quatre minutes)
Le Modérateur
: Alors,
mesdames et messieurs, bonjour et bienvenue à cette conférence de presse du premier
ministre François Legault, accompagné de la ministre de la Santé et des
Services sociaux, Danielle McCann, et du directeur national de la santé
publique, Horacio Arruda. À vous.
M. Legault : Bonjour, tout le
monde. D'abord, vous dire que le masque que je porte aujourd'hui a été fabriqué
par Isabelle Senay de l'entreprise Ruban & Bouton, ici, à Québec — Senay,
oui — et donc, bien, j'en profite évidemment pour demander à tous
les Québécois de se procurer un masque; idéalement, si c'est possible, un
masque qui est fait au Québec.
Je commence avec le bilan de la dernière
journée. On a 34 décès, donc, un total de 3 596. J'offre mes
condoléances aux proches, aux familles de ces victimes. On a maintenant
43 627 cas confirmés, c'est une augmentation de 707. C'est
important de rappeler que, sur ces 43 000, on en a au moins 12 000
qui sont guéris, mais on ne les compte pas tous, en particulier à Montréal. On
a 1 771 personnes hospitalisées, c'est une augmentation de cinq;
179 personnes aux soins intensifs, une diminution de quatre.
Donc, comme vous le voyez, les nouvelles
sont plutôt bonnes. D'abord, le plus bas niveau de décès depuis le
12 avril. Ensuite, on maintient les nouveaux cas autour de 700 même si on
a plus que doublé le nombre de tests. Et, pour les hospitalisations, bien, ça
fluctue de jour en jour, mais, si on compare avec il y a une semaine, on a une
baisse de 70 dans le nombre d'hospitalisations, donc c'est quand même
significatif. Il n'y a rien de gagné, mais c'est encourageant.
Mais la meilleure nouvelle, la vraiment
bonne nouvelle du jour, c'est qu'on a eu en fin de semaine 608 employés
qui sont retournés au travail. Donc, ça, c'est une tendance qui est très
importante. Donc, des gens, des employés qui ont terminé leur quarantaine, qui
reviennent au travail, entre autres à Montréal, à Laval. Il faut dire que la
baisse de certaines éclosions à certains endroits aide, mais c'est un renfort, évidemment,
qui est très bienvenu puis qui va aider les employés qui sont déjà en place.
Nombre de tests, même si on est la fin de
semaine, 11 300 prélèvements, 13 435 analyses. Donc, encore
une fois, on a assez de tests actuellement, là, pour respecter le nombre qui
est nécessaire pour déconfiner.
Parlant de déconfinement, on a eu beaucoup
de discussions au cours des derniers jours avec le Dr Arruda, avec le
Dr Massé, avec la Dre Drouin de la Santé publique de Montréal. Et je
suis très content de vous annoncer qu'on a le feu vert pour ouvrir les
commerces du Grand Montréal le 25 mai, tel que prévu, donc dès la semaine
prochaine. Je parle évidemment des commerces qui ont une devanture extérieure.
Donc, les commerces, pour être très clair, qui sont dans des centres d'achat
puis qui n'ont pas de devanture extérieure vont rester fermés.
Je vous annonce aussi qu'on a le feu vert
de la Santé publique pour ouvrir les services de garde, tel que prévu, le
1er juin dans la grande région de Montréal. Ça s'est bien passé,
l'ouverture des services de garde dans les régions à l'extérieur de Montréal.
Par contre, je veux tout de suite prévenir les parents. On a quand même
restreint le nombre de places dans les garderies, là, pour des questions de
distanciation. Donc, c'est possible que des parents n'aient pas accès, que tout
le monde n'ait pas accès à des places en garderie, mais toutes les garderies
vont être ouvertes. Donc, je vous demande d'être patients, indulgents. On va y
aller graduellement, mais, pour l'instant, on ne veut pas avoir plus que la
moitié des places d'occupées.
Donc, on arrive dans une nouvelle étape.
C'est important, par contre, si on veut avoir du succès dans cette étape, dans
cette étape importante du déconfinement, de continuer à respecter les règles,
donc que les personnes restent à deux mètres. Ça va être important que les
personnes portent un masque dans les transports en commun, puis on ajoute aussi
dans les commerces. Donc, on recommande très fortement à tout le monde, dans
les commerces, de porter le masque.
Je veux revenir aussi sur ma visite de
vendredi dernier à l'Institut de cardiologie de Montréal. Je vous en avais déjà
parlé. Il y a des recherches très prometteuses qui sont faites par le Dr Tardif
sur un nombre quand même important de patients. On me dit que c'est le nombre
le plus élevé de patients au monde. Vous vous rappelez, j'avais demandé aux
gens qui ont la COVID-19 de s'inscrire. Je le redemande à nouveau aussi parce
qu'on aimerait, même si on en a beaucoup, continuer à en avoir encore plus.
Donc, des gens peuvent s'inscrire sur l'adresse colcorona.net. C'est le nom du
médicament.
Eh bien, écoutez, moi, j'ai été très
impressionné. C'est certain que les gens qui font l'étude sont très optimistes,
là. Mais ça serait quand même extraordinaire puis ça serait une grande fierté
s'il fallait que, dans les prochains mois, le premier médicament soit découvert
au Québec. Ce n'est pas impossible. Donc, je vous invite, tout le monde, à
aller vous inscrire. Ce n'est pas compliqué. Les gens n'ont pas besoin de se
déplacer. Donc, les gens reçoivent le médicament à la maison, reçoivent aussi
tout l'équipement pour faire les tests. On vient les porter, les chercher
ensuite. Donc, je vous invite, tout le monde, là… Puis, encore une fois, bravo
au Dr Tardif puis à toute l'équipe de l'Institut de cardiologie de Montréal. Ce
n'est pas leur première étude, puis ils ont eu des succès avant. Donc, on a
toutes raisons d'être optimiste.
Je termine avec mes remerciements du jour.
Bien, j'en profite, c'est la Journée nationale des patriotes. Je pense, c'est
un bon moment pour se rappeler les Québécois, à l'époque, c'était le
Bas-Canada, qui ont défendu ce qu'on est, qui ont défendu notre démocratie. Ils
ont défendu notre liberté, défendu notre autonomie, défendu notre nation, notre
patrie. Vous savez, quand on regarde l'histoire de notre nation, ça n'a pas toujours
été facile. Rappelons-nous les colons, les premières années, les hivers étaient
durs. Mais, les Québécois, comme on s'appelle maintenant, ont toujours été
résilients, ont toujours été prêts à se battre. On n'est pas parfaits comme
nation, mais je pense qu'on peut être fiers de ce qu'on a fait à travers les
années. Puis c'est une bonne occasion, la Journée nationale des patriotes, de
se dire qu'on est capables de passer à travers les épreuves. On en a une grosse
devant nous autres. Ce n'est pas fini, il ne faut pas lâcher, mais on est
capables, les Québécois, de passer au travers. Merci.
Good afternoon. In the
last days, we've been discussing the reopening of businesses in the Montréal region with Dr. Arruda,
Dr. Masséand Dr. Drouin. I'm really happy to announce today that we
have the green light to reopen retail businesses in the Montréal region in one week, as planned, the
25th of May. We're talking about shops that have a door on the outside. Public
health authorities also gave us the green light to reopen day-care centers, as
planned, in the Montréal region
on the 1st of June. It's going well outside of Montréal area, but parents need to know that there's not enough places for
every children. So, I appeal to your patience.
I also want to ask Quebeckers to continue to be very careful.
If we don't want to go back and put the breaks on the reopening, we need to
follow Public Health instructions. We need to keep our distances and wear a
mask in public. I'm counting on you all. Thank you.
Sur ce, je passe la parle à la ministre de
la Santé, Danielle McCann.
Mme McCann : Merci, M. le premier
ministre. Alors, aujourd'hui, moi, je veux vous parler de la reprise des
activités en chirurgie au Québec. Alors, comme vous savez, au cours des deux
derniers mois, on a cherché à avoir un équilibre entre la préparation, hein,
pour les cas de la COVID-19 puis la poursuite des services pour les patients.
Alors, il y a eu des activités qui ont dû être mises en pause ou sur pause,
dans les centres hospitaliers, mais, encore une fois, on a toujours maintenu
les traitements qui étaient urgents ou semi-urgents et notamment en cardiologie
et en oncologie. Alors, tous ces patients-là ont pu recevoir des soins.
Aujourd'hui, ce que je vous annonce, c'est
qu'on va reprendre graduellement les activités qui ont été mises en pause, dont
les chirurgies. Alors, le nombre de chirurgies va augmenter graduellement dans
toutes les régions du Québec. Je peux vous dire déjà qu'on a évalué à
68 000 le nombre de chirurgies reportées à travers le Québec. Il va
falloir s'assurer de pouvoir continuer de répondre aux besoins de la population
qui est atteinte de la COVID-19 et, en même temps, prendre soin aussi des
patients qui ont d'autres problèmes de santé.
Alors, ce qu'on demande, ce qu'on a
demandé aux établissements, c'est de s'assurer évidemment qu'ils aient le
personnel, qu'ils aient les plateaux techniques, dont évidemment les lits
disponibles, pour reprendre ces activités. Ce sera différent, probablement,
d'une région à l'autre, notamment dans les huit régions froides, là, du Québec,
je pense que ces activités-là vont aller bon train, la reprise des chirurgies
va tendre vers le 100 %. Évidemment, il y a des régions mitoyennes comme
l'Outaouais, la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches, où est-ce qu'il y a
eu une certaine transmission communautaire, mais pas aussi grande que dans le
Grand Montréal. Là aussi, on va tendre vers le 70 % de reprise. Pour ce
qui est de la Communauté métropolitaine de Montréal, la reprise va se faire
plus lentement parce que ça demeure quand même assez difficile dans les
hôpitaux du territoire. Évidemment, la situation va évoluer, on le voit déjà,
là, que les hospitalisations diminuent, très lentement, mais diminuent. Alors,
on évalue différentes options, parce qu'à ce moment-ci on est plus à 40 %
de reprise des activités dans la grande région de Montréal, au niveau des
chirurgies, et on voudrait aller plus loin.
Alors, on est en train d'examiner l'élargissement
des heures du bloc opératoire, la semaine et la fin de semaine, pour nous
donner plus de capacité, des ententes avec les cliniques privées, il y en a
plusieurs à Montréal, ou bien le transfert de patients montréalais vers
d'autres régions qui ont la capacité plus grande de prendre en charge des
chirurgies. Alors, on évalue la faisabilité de tout ça avec la Santé publique,
bien entendu, et on va pouvoir vous présenter, dans les prochains jours, un
plan plus détaillé de la reprise des chirurgies au Québec, avec un calendrier
des différentes étapes parce qu'on a besoin d'avoir un peu plus d'informations
de chacun des établissements impliqués.
Alors, moi, ce que je veux dire,
aujourd'hui, et c'est pour ça que je tenais... nous tenions à faire cette annonce,
là, c'est de dire à la population : Nous reprenons les activités de
chirurgie qu'on appelle plus électives, nous reprenons ces activités
graduellement dans l'ensemble des régions du Québec, et on va prioriser, avec
beaucoup de rigueur et de diligence, les opérations, et le faire dans les
meilleurs délais. Alors, merci.
Le Modérateur
: Merci,
Mme McCann. Nous en sommes maintenant à la période de questions. Tout
d'abord, Geneviève Lajoie du Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour. Vous avez annoncé, donc donné le feu vert à la réouverture, donc, des
commerces, des services de garde une semaine plus tard, le 1er juin, mais on
sait que, bon, les écoles n'ouvriront pas, tout de même, à Montréal. Les gens,
les travailleurs qui ont des enfants d'âge du primaire, qu'est-ce qu'ils vont
pouvoir faire, là, puisque, là, ils ne pourront pas faire garder leurs enfants
qui ne vont pas à l'école? Qu'est-ce que vous demandez aux employeurs de ces
gens-là?
M. Legault : Oui. Bien,
écoutez, ça va prendre de l'indulgence, de la compréhension, c'est certain, là.
On doit tous comprendre qu'il y a... puis je le disais même pour ceux qui
avaient leur enfant dans un service de garde, étant donné qu'on réduit à peu
près à 50 % la capacité des garderies, il va y avoir des travailleurs, à
certains endroits, qui n'auront pas de place pour leur enfant.
Donc, on n'est pas dans un monde idéal. Je
demande aux employeurs d'être compréhensifs et évidemment, là, d'essayer de
faire avec les moyens du bord.
Mme Lajoie (Geneviève) : La
semaine dernière, l'Association des pédiatres et plusieurs pédiatres en leur
nom personnel sont sortis sur la place publique pour manifester... pour dire
qu'ils avaient peur, finalement, pour les adolescents. Bon, les écoles
secondaires ont été fermées, le ministre a évoqué un scénario qui laisse
entendre qu'il pourrait y avoir seulement de l'école à distance pour le
secondaire à compter de septembre.
Peut-être une question à M. Arruda
puis, M. Legault, vous pourrez peut-être compléter, mais est-ce que vous
consultez les pédiatres à la Santé publique avant de décider des choses,
notamment pour la réouverture des écoles?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, on reçoit des opinions de plusieurs personnes, notamment des
correspondances qu'on a reçues des pédiatres, en lien avec la réouverture des
écoles, puis etc. Si vous me parlez d'une consultation formelle, il peut y
avoir des échanges qui se font à travers nos liens avec la Fédération des
médecins spécialistes du Québec, là, mais un échange formel, non. Mais on est
conscients, on est bien au fait de ces éléments-là et on aussi préoccupés par
tous les impacts, je vous dirais, pervers du confinement, notamment à cette
période de l'adolescence où on a beaucoup de besoins de socialisation. Il y a
des deuils importants. Il ne faut pas minimiser, là, le bal des finissants pour
quelqu'un en secondaire V. C'est une période où les amis sont très, très
importants.
Et là je tiens à vous dire qu'on a un
plan, là, qu'on va soumettre sous peu pour justement trouver des alternatives à
ça, même au niveau de l'éducation, là, des alternatives de projets qui
permettraient à des jeunes de pouvoir se retrouver, puis on va revenir à une
vie un peu normale. Mais c'est l'équilibre, hein, je vous dirais, entre éviter
qu'on se reflambe puis qu'on soit tous obligés de se reconfiner totalement, de
façon stricte, versus une approche où on va devoir encore réouvrir le robinet
ou le rhéostat, mais en revenant dans un mode de fonctionnement qui est
différent d'avant.
Je pense que les rassemblements de jeunes en grande quantité, à court terme, ce
n'est pas possible, mais peut-être qu'il faudrait trouver des alternatives autres au-delà du virtuel
qui... habituellement les jeunes sont très virtuels, mais on sent maintenant, disons, ces besoins-là. Les gens
qui... les élèves aussi qui pourraient décrocher au
niveau scolaire parce qu'ils
n'ont pas eu ce contact-là, il va falloir qu'on ait des stratégies
particulières pour les rejoindre. Je n'ai pas encore tout le détail de ça, mais
on y travaille. L'éducation, nous travaillons ces éléments-là, puis c'est sûr qu'on va essayer de monitorer
ce qui se passe au niveau des clientèles jeunes, particulièrement aussi de
celles qui sont les plus vulnérables.
Et on sait notamment que dans la
réouverture des écoles, pour les jeunes qui ont des problèmes d'adaptation, de
déficience ou autre, on va essayer de donner un répit aux familles, etc. Mais
on est très préoccupés de ça. C'est pour ça d'ailleurs que, vous savez, on
réouvre un peu, et dès qu'on réouvre, bien, c'est le danger que tout le monde
se laisse aller. Mais il faut qu'on soit capable de le faire, parce que, sinon,
le confinement a trop d'effets secondaires négatifs.
M. Legault : Bien,
j'ajouterais qu'effectivement moi aussi, là, depuis le début, depuis deux mois,
on a eu beaucoup, beaucoup de discussions. Ce n'est pas idéal de ne pas rouvrir
certaines écoles. On va essayer de minimiser les impacts négatifs parce que
l'école n'est pas finie. Jusqu'au 20 juin, les enseignants vont donner des
devoirs, vont rester en lien avec les jeunes, entre autres... en particulier
ceux qui ont des difficultés d'apprentissage. Il y a des capsules, il y a sur
Télé-Québec aussi des vidéos, mais ce n'est pas idéal. Ce n'est pas idéal,
c'est certain, mais c'est la balance d'inconvénients.
C'est que même si les enfants ne sont pas
très à risque de conséquences graves, ils sont quand même des transmetteurs,
jusqu'à preuve du contraire, du virus. Donc, on ne peut pas ouvrir tout grand.
Puis les classes, bon, c'est quand même dense, et donc ce n'est pas idéal pour
la propagation du virus. Donc, on essaie de donner des services via les
téléphones, les vidéoconférences, mais ce n'est pas idéal. Puis c'est pour ça
que moi, je vais tout faire, vraiment tout faire pour qu'en septembre, toutes
les écoles soient réouvertes, physiquement, que les enfants puissent voir leur
enseignant, voir leurs amis et puis retrouver un peu une vie normale, qui est
importante pour eux autres.
Le Modérateur
:
Maintenant, question pour Alex Boissonneault, Radio-Canada.
M. Boissonneault (Alex) : Mme
la ministre, M. le ministre, Dr Arruda, bonjour. Il y a une question que
je me pose puis je pense que plusieurs Québécois se posent aussi. C'est qu'il
semble y avoir un peu un flou pour ce qui est des rassemblements. Je
m'explique. Il commence à faire beau. Il y a des gens, là, on commence à ouvrir
le patio, hein, la cour arrière, on se dit : Est-ce qu'on peut inviter quelqu'un
chez moi, respecter les distances, un proche, mes parents, par exemple?
D'autant plus qu'on disait même que les grands-parents pourraient peut-être,
dans certains cas, venir garder à la maison. Donc, peut-être pour clarifier la
situation, voir qu'est-ce qu'il est possible de faire. Est-ce qu'on peut
inviter des gens à la maison en respectant les distances?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, écoutez, actuellement, comment je pourrais vous dire, on ne s'est pas
positionnés là-dessus. Mais ça va se faire très, très, rapidement parce que la
question est posée puis elle est pertinente. Tu sais, même, personnellement, je
l'ai vécu en allant… Je suis allé chez moi. J'ai vu ma femme en fin de semaine,
mais on était à distance. Je me suis posé la question. Est-ce qu'on va laisser
les enfants rentrer, amener les enfants, puis qu'ils viennent à distance, puis
qu'on se fasse un barbecue à l'extérieur avec une grande, grande table? On ne
l'a pas fait parce qu'on ne l'a pas recommandé.
Ça fait que vous comprendrez… Ça fait que,
là, ces questions-là, il faut voir… Là, maintenant, il y a toutes sortes de
modèles, hein, le modèle des bulles familiales, le modèle des amis toujours
uniques, pairage seulement avec ces gens-là, modèle où on peut changer de
personnes pour ne pas seulement voir les seuls amis. On est en train de faire
cette analyse-là puis on va essayer de trouver une façon de faire. Mais ce que
je veux vous dire, c'est qu'on va essayer de trouver la façon de faire qui a le
minimum d'impacts. Puis on comprend ça, là. Je pense qu'il faut le faire. Les
rassemblements à l'extérieur, c'est mieux qu'à l'intérieur. L'été est là, donc
on peut probablement profiter de ces éléments-là. On va essayer de donner de la
souplesse.
Mais ce qui va être important aussi, c'est
que, quand on va réouvrir des commerces, puis etc., je veux le répéter encore,
c'est que, si les gens se ruent puis ne respectent pas le deux mètres, on est
vraiment dans une problématique. Les parcs… L'été, dans les villes densément
urbaines comme Montréal, c'est normal, on a le goût de quitter son appartement
puis on s'en va dans un parc. Mais, si on ne respecte pas le deux mètres, si on
n'a pas porté un masque… pas respecté, c'est autant d'occasions de transmettre
la maladie. Ce n'est pas parce qu'on file bien puis qu'il fait beau qu'on ne
peut pas être porteur du virus puis le transmettre. Et puis je pense qu'il faut
essayer de limiter ça, entre guillemets, au minimum, aux affaires vraiment
essentielles. Ça, ça veut dire : Vous pouvez sortir, là, mais il faut
faire attention.
Ça fait que tout ça, on va le faire. On va
jauger avec nos experts quel serait le meilleur modèle pour le Québec, là. Mais
je veux juste vous dire, si jamais vous le feriez de façon clandestine, et je
ne vous le recommande pas, n'oubliez pas, c'est vraiment le deux mètres qui est
important, le lavage des mains, des objets avant, le port du masque si vous
n'êtes pas capable de vous rapprocher. Puis je sais que c'est facile d'avoir le
goût de se rapprocher en dedans du deux mètres, là. Pour l'avoir expérimenté
moi-même en fin de semaine, on a comme le goût. Mais il faut faire attention,
un contact, etc., et puis le lavage de mains est très important quand on fait
des repas, puis etc., c'est majeur.
Ça fait que je veux juste vous dire qu'on
n'est pas fous. On est très conscients de ça. On le vit nous autres mêmes et on
va vous revenir avec une définition claire de ce qui sera permis, pas permis,
des exemples de choses, puis il va falloir que les gens pigent à l'intérieur de
ça. Mais de grâce, c'est très malheureux, mais on ne peut pas revenir comme
avant.
M. Legault : Peut-être juste
pour ajouter, là. Effectivement, j'étais à Montréal en fin de semaine, hier, je
suis allé voir dans les parcs, bon, j'avais des gens, incluant mes gars, ils
faisaient du skate, et puis, bon, la plupart se tenaient à deux mètres,
mais il y avait des groupes de cinq, six, certain, là, qui étaient à moins que
deux mètres, puis tout est dans la façon de le faire puis le signal qui
est envoyé. Puis on veut que ça se fasse graduellement parce qu'on sait qu'il y
en a qui vont respecter le deux mètres puis il y en a qui ne respecteront
pas le deux mètres. Mais je peux vous dire que je pose cette question-là à
chaque matin, incluant ce matin, au Dr Arruda dans notre préparation, et
Dr Arruda m'a dit dans les prochains jours qu'on devrait être capables
d'avoir une indication plus claire sur les rassemblements.
Mme McCann : Si vous me
permettez, M. le premier ministre, moi, je tiens à dire qu'il y a un lien
direct, là, avec la disponibilité, la capacité dans l'hôpital, les lits
d'hospitalisation, parce que, si les gens ne respectent pas les consignes, bien
là, on va se retrouver avec des gens qui ont besoin d'être hospitalisés puis on
va être obligés de refermer des secteurs, là — puis on ne voudrait
pas faire ça, évidemment — qu'on a déconfinés. Alors, c'est majeur de
respecter ces consignes qu'on répète, évidemment, à tous les jours.
M. Boissonneault (Alex) : Mon
autre question, c'est un peu un autre sujet... en fait, c'est pas mal un autre
sujet. Les transporteurs ont décidé d'offrir un crédit de voyage à leurs
clients plutôt que de leur redonner leur argent. Là, on parle de milliards de
dollars qui appartiennent, disait-on, aux consommateurs. La légalité de ça,
c'est contesté, il y a des gens qui pensent qu'il devrait y avoir un
remboursement. Or, il existe au Québec un mécanisme, hein, qui s'appelle le
Fonds d'indemnisation des clients d'agences de voyages, et le règlement prévoit
que le gouvernement peut puiser dans le fonds pour rembourser les clients et
ensuite se tourner vers les transporteurs... et ensuite le gouvernement peut se
tourner vers les transporteurs qui ne veulent pas payer. Alors, l'industrie du
voyage fait pression sur le gouvernement pour que les voyageurs ne soient pas
indemnisés par ce fonds-là. Et moi, ce que j'aimerais savoir, c'est :
Est-ce que vous allez changer les règles, à la demande de l'industrie de
voyage, pour que les consommateurs ne soient pas indemnisés par le fonds?
M. Legault : Bon, c'est un
secteur que je connais bien à cause de mon ancienne vie. Je peux vous dire tout
de suite qu'il n'y a probablement pas du tout assez de fonds dans le fonds
d'indemnisation pour rembourser tout le monde. Il faut comprendre que les
transporteurs, incluant les gros comme Air Canada puis Air Transat,
ils n'ont absolument pas les fonds, actuellement, pour être capables de
rembourser tout le monde. Donc, il y a une situation où il y a un problème. Le
problème est beaucoup plus grand que ça, là, les transporteurs ont des loyers
importants à payer à chaque mois sur les avions, ils n'ont pas non plus cet argent-là.
Donc, toute la question du remboursement des dépôts des consommateurs, de
comment on fait pour aider les transporteurs, quelle partie va venir du gouvernement
fédéral, quelle partie va venir du gouvernement du Québec, ce sont des choses
qu'on regarde actuellement, mais, pour l'instant, il n'y a pas rien de décidé
concernant l'indemnisation. Évidemment, mon premier choix, ça serait de
rembourser, avec de l'argent, les consommateurs.
Le Modérateur
: Maintenant,
question pour Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : M.
le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda, bonjour.
M. le premier ministre, il y a à peine
quelques jours, vous nous avez dit que la situation était toujours critique à Montréal.
Vous arrivez aujourd'hui avec un déconfinement. Est-ce que ce n'est pas un pari
risqué? Et là je vous amène au Bas-Saint-Laurent, où il y a moins de cas, alors
que les médecins, dentistes vous ont écrit pas plus tard qu'hier pour dire :
Ne déconfinez pas, on est trop serrés au niveau du réseau hospitalier. Vous
déconfinez en région, vous allez déconfiner à Montréal. Est-ce que le réseau va
être capable d'absorber tout ça, là? Il n'y a pas un risque?
M. Legault : Bien,
d'abord, il y a une logique, là, c'est qu'à partir du moment où la situation
est plus sous contrôle à Montréal les gens du Bas-Saint-Laurent devraient être
moins inquiets de voir des gens de Montréal arriver dans le Bas-Saint-Laurent.
Revenons sur la situation de Montréal. Je
vous l'ai dit depuis le début, tous les critères étaient remplis, sauf le
coussin concernant le nombre de lits puis les employés qui vont avec ces
lits-là. Donc, on voit, là, 600 employés, juste en fin de semaine, qui
sont revenus. On est confiants que, dans les prochains jours, on devrait être
capables d'avoir à peu près 2 000 employés qui vont revenir dans le
réseau. Donc, ce qui est important, c'est la tendance. La tendance est bonne
sur les hospitalisations. La tendance est même bonne sur les décès qui arrivent
après les hospitalisations, qui arrivent après les cas. Donc, la situation,
la tendance est bonne puis nous permet effectivement de prendre un certain
pari. Puis, pour gagner notre pari, j'ai besoin de la collaboration de tous les
Québécois. On a besoin que les Québécois respectent les consignes, restent à
deux mètres, mettent un masque quand ils ne sont pas capables, si on veut que
la propagation ne se relance pas. Donc, je pense que c'est correct.
Bon, dans le Bas-Saint-Laurent, j'ai des
hôtels qui nous appellent puis des gens dans le tourisme qui veulent que les
gens de Montréal recommencent à aller dans le Bas-Saint-Laurent. Il y en a d'autres
qui sont inquiets. Il faut faire ça graduellement. Donc, il ne faut pas faire
exprès, à ce moment-ci, là, puis on va, dans les prochains jours, annoncer des
consignes pour le secteur du tourisme, parce que je continue à espérer qu'au
moins pour une partie de la saison de l'été que les Québécois qui probablement
n'iront pas à l'étranger, bien, puissent utiliser les infrastructures
touristiques du Québec. Ça suppose qu'à Montréal, entre autres, la situation
soit davantage sous contrôle.
Je rappelle aussi que la situation, le
problème est très concentré dans les CHSLD, dans les résidences. Donc, la
situation... Puis, l'INSPQ puis le Dr Arruda vont sortir des statistiques
sur la transmission communautaire, donc il faut que la tendance se maintienne.
Mais, je comprends qu'il y ait des gens qui soient inquiets dans le Bas-Saint-Laurent,
mais je pense qu'à partir du moment où les déplacements se font juste pour des
raisons nécessaires, essentielles, je pense que c'est un risque qui est
acceptable.
M. Laforest (Alain) :
Les municipalités ont demandé de l'aide au gouvernement fédéral. Hier,
M. Trudeau a dit qu'il était prêt... ou samedi, il a dit qu'il était prêt
à vous aider. Vous en êtes rendu où, là? Parce qu'il va falloir ouvrir les
goussets et donner de l'argent aux municipalités aussi.
M. Legault : Bon, évidemment,
les premiers ministres des provinces aimeraient que le gouvernement fédéral
fasse une entente avec les gouvernements des provinces, plutôt que d'aller
négocier directement, par-dessus notre tête, avec les municipalités. C'est
notre... qui est le plus important. Donc, vous avez vu qu'on a fourni des
masques, puis des fonds pour acheter des masques à Montréal. Je comprends qu'il
y a des municipalités qui ont des difficultés, entre autres avec le financement
de leur transport en commun, donc on est en train de regarder tout ça. Mais
moi, je souhaite qu'il y a ait une coordination entre le gouvernement fédéral
puis le gouvernement du Québec.
Le Modérateur
:
Maintenant, question pour Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, Mme McCann, Dr Arruda.
M. Arruda, il y a quelques... quoi, deux semaines, peut-être un petit peu
plus, on avait parlé du phénomène de l'immunité communautaire, là, ou
l'immunité dans la population qui venait avec les gens qui sont infectés par le
virus. Puis, tout à coup, ça a été évacué, on n'en parle plus, là, maintenant,
c'est... on a évacué ça. En tout cas, dans les conférences de presse, on en
parle très peu. Est-ce que vous avez de nouvelles données là-dessus? Est-ce que
vous vous êtes fait une nouvelle idée sur... d'abord, est-ce qu'on a une idée
du taux d'immunité communautaire qu'on a en ce moment, là, les gens qui ont été
infectés, etc., dans la population? Et est-ce qu'on sait davantage aujourd'hui
qu'on savait y a trois semaines si on peut réattraper une deuxième fois le
virus, une fois qu'on est guéri?
M. Arruda (Horacio)
:
Vos questions sont bonnes, puis elle fluctue, la réponse, en lien avec les
études qui se font. C'est un peu plate, là, c'est parce que, je veux dire, il
y a une étude qui sort, qui n'est pas trop pire, qui est contrôlée par les
pairs, qui semble dire que, oui, il y a de l'immunité. Là, est-ce qu'elle se
prolonge au-delà d'une saison? On ne le sait pas. Moi, je pense que... À date,
ce que je sens, là, à la littérature que j'ai pu voir, c'est qu'il y aurait une
certaine immunité. O.K.? Ce qu'on ne sera pas capable de dire, c'est jusqu'à
combien de temps elle va durer. Est-ce qu'elle va durer deux ans, trois ans? Si
le virus mute un peu, est-ce qu'on va être protégé ou pas?
La question de la réinfection,
actuellement, c'est peut-être possible, mais on pense plutôt que c'est associé
au fait que nos tests détectent des fragments de virus, puis, quelque part, les
gens ne sont plus... ou, même s'ils ont un peu de virus, ils ne sont plus
suffisamment contagieux, ou bien ils ont des tests... ils ont eu un faux
négatif... un faux positif, à un moment donné, deviennent négatif ou c'est un
faux négatif. Ça fait que voyez-vous, là, on est encore trop peu... Puis le
problème qu'on a souvent aussi, c'est que les données portent sur des petites
séries de personnes, pas des grandes quantités. Ça fait que, comme on n'a pas
nécessairement des grandes quantités, on n'a pas les éléments.
Mais, dans les faits, somme toute, si on
essaie de penser... si on fait le parallèle avec d'autres éléments, je pense
qu'on va finir par avoir une immunité de la population, là, mais, au Québec,
elle n'est probablement pas plus haute qu'entre 3 % et 5 %. C'est ce
que je pense parce que, si vous me permettez, il y a eu quand même beaucoup de
cas dans les CHSLD, mais, dans la communauté, il y en a, mais il n'y a pas eu...
on a vraiment aplati la courbe de ce côté-là. Si on n'avait pas eu l'histoire
des CHSLD, on aurait vraiment une courbe très, très basse. Mais ce qui va être
aidant, c'est les tests qu'on va faire actuellement, mais surtout les tests de
séroépidémiologie qui vont se faire ici, au Québec, comme ailleurs au Canada,
puis, à ce moment-là, on va pouvoir avoir une idée de ce que ça peut
représenter.
Mais je ne pense pas, là... Il ne faut pas
penser qu'on a 60 % de gens qui ont été infectés au Québec, là. On est
loin de là. En tout cas, si c'est le cas, tant mieux, hein, je vous dis,
surtout si ça amène une protection, mais on est encore dans des zones basses,
puis tout le monde s'entend pour dire, je n'aime pas ça dire ça, mais qu'il va
probablement y avoir une deuxième vague dans le contexte où on n'a pas immunisé
la majorité de la population. Mais, qui sait, les virus peuvent des fois nous
apporter des surprises.
M. Lacroix (Louis) : Ma
deuxième question, c'est un peu en lien avec ça, parce qu'il y a certains pays,
dont le Danemark, entre autres, qui a décidé, au cours des dernières heures,
d'offrir un test de dépistage à tous les adultes, qu'ils soient symptomatiques
ou asymptomatiques. Donc, tout le monde qui demande d'avoir un test pour savoir
s'il l'a, s'il est porteur ou non de la COVID-19, est autorisé à le faire.
C'est quand même une population importante, là, on parle d'un peu plus de
6 millions de personnes au Danemark. Ça ressemble un peu au Québec, là.
Est-ce que c'est quelque chose qui est
envisageable chez nous? Est-ce que c'est quelque chose à laquelle vous songez?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, à ce stade-ci, je vais vous dire bien honnêtement, ça plaît à l'esprit
en théorie, mais, en pratique, là, même si on a des gens qui sont négatifs puis
qu'on est au début de leurs symptômes ou pas du tout au début de leurs
symptômes, mais que le test n'est pas encore positif, ça ne veut pas dire que,
dans deux jours, il ne le sera pas. Ce que moi, je proposerais, puis ce qui
s'en vient, c'est vraiment les études séroépidémiologiques qui vont nous
permettre de dire, selon le type d'anticorps, c'est-u un anticorps récent ou un
anticorps plus vieux. C'est comme ça qu'on fait... En fin de compte, ça va être
des prises de sang qui vont être prises au bout du doigt, puis on va appliquer
un test pour vérifier quels sont les anticorps, pas pour mesurer le virus, s'il
est en circulation, mais véritablement de savoir est-ce qu'il a fait la
maladie. Il l'a peut-être fait…
M. Lacroix (Louis) : Ça s'en
vient, ça?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui.
M. Lacroix (Louis) : Quand?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, le test, là, je n'ose pas vous donner de date parce que j'ai
peur que vous me reveniez avec ça, mais ce n'est pas ça du tout.
M. Lacroix (Louis) : Ça va
arriver de toute façon.
M. Arruda (Horacio)
:
Le test vient d'être homologué. Et les équipes sont en cours de processus de
recrutement, etc. Il y a déjà des données… des analyses qui se font à Héma-Québec
juste… à partir des banques de sang. Il y a des analyses qui se font. Mais on
pourra vous représenter, probablement lors d'un briefing technique, c'est ce
que je pense parce que c'est mieux que le point de presse… pour présenter c'est
quoi, les études qui ont cours, puis etc. Puis on pourra éventuellement
aussi... Je sais que je vais faire travailler du monde, ça va peut-être les
faire… mais préparer un genre de briefing technique éventuellement où on
parlera des recherches qui sont faites au Québec, soit dans le domaine de la
vaccinologie, soit dans le domaine des études de séroprévalence, soit dans le
domaine des traitements comme tels. Si l'étude du Dr Tardif, de l'Institut de
cardiologie de Montréal, amène les résultats qui sont escomptés, bien là on va
avoir des bonnes nouvelles Vaccin, on ne sait pas encore, mais le traitement,
peut-être avant la fin de l'été.
M. Bergeron (Patrice) :
Maintenant, si vous me permettez, une question pour moi, Patrice Bergeron de LaPresse
canadienne. M. le premier ministre, donc vous êtes allé à Montréal la
semaine dernière. Qu'est-ce que votre visite à Montréal a pu changer dans la
situation actuelle? Qu'est-ce que ça vous a permis, par exemple, de mieux
comprendre ou de mieux positionner?
M. Legault
: Bien, j'ai
été capable, d'abord, de rencontrer la mairesse de Montréal, Valérie Plante. On
a pu discuter des enjeux, transport en commun, certaines communautés, certains
quartiers de Montréal qui sont plus affectés puis qui ont besoin de masques,
entre autres. Bon, ça m'a permis de rencontrer les P.D.G. des centres intégrés
universitaires de santé et de services sociaux et les autres de Montréal pour
discuter de ce qui est arrivé avec les CHSLD. Donc, j'en ai parlé à Montréal.
Mais il y a des enjeux, entre autres, qu'est-ce qu'on fait avec les CHSLD
privés, comment on fait pour attirer plus de personnel, bon, des enjeux aussi
de vétusté de certains CHSLD, là où on a encore, malheureusement, deux
résidents par chambre. Donc, ça m'a permis un peu de mieux comprendre la
réalité de ceux qui vivent au quotidien, entre autres avec la gestion des
CHSLD. Ça m'a permis aussi de voir que les coupures qui ont eu lieu dans les
dernières années, bien, ça a amené des choix où par exemple, actuellement, on a
des CHSLD où il n'y a pas de patron ou de patronne. Donc, c'est peut-être plus
difficile d'implanter des directives, entre autres sur le port de tout le
matériel de protection individuelle, quand il n'y a pas de patron ou de
patronne.
Donc, donne une meilleure idée de, bon,
un, les problèmes puis les solutions à court terme, mais aussi les solutions
pour une réforme qu'on va regarder plus dans les prochains mois, donc qu'on
commence déjà à regarder, mais qu'on veut mettre en place dans les prochains
mois pour vraiment qu'on ne revive plus ce qu'on a vécu dans les CHSLD.
M. Bergeron (Patrice) :
Merci. Maintenant, deuxième question. Vous suivez certainement la situation,
les sondages, je suis sûr aussi que votre gouvernement, probablement, sonde actuellement
la population sur ses solutions. Est-ce que votre message... autant
M. Legault que M. Arruda, est-ce que votre message à la population
passe mieux ou moins bien qu'au début de la crise? Est-ce que vous constatez
des différences par rapport au début de la crise?
M. Legault : Bien, d'abord
vous savez, M. Bergeron, que je ne commente jamais les sondages. On les
regarde, mais on ne les commente pas. Puis je suis en politique depuis assez
longtemps pour savoir que ça change vite, hein? Aujourd'hui, on peut être
encensé, puis demain ça peut être le contraire. Évidemment, quand on commence
à déconfiner, on commence... puis plus on prend des décisions, bien, plus on
est sujets à critiques. Je vois très bien actuellement qu'il y a des gens, d'un
côté, qui trouvent que je déconfine trop vite puis d'autres qui trouvent que je
ne déconfine pas assez vite. Donc, c'est difficile de plaire à tout le monde.
J'essaie de prendre des décisions avec la science, avec la Santé publique, mais
j'essaie de le faire dans l'intérêt supérieur des Québécois. Mais ce n'est
pas... ce n'est jamais tout noir ou tout blanc, là. Je fais mon possible puis
j'essaie de ne pas trop regarder les sondages.
M. Bergeron (Patrice) :
M. Arruda?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, de mon côté, vous comprendrez qu'on vit une situation qui est excessivement
nouvelle. Il y a des règles générales qui sont recommandées puis il y a des
principes de santé publique qu'on applique, là. Mais la recette du Danemark ne
peut pas automatiquement être appliquée au Québec non plus parce qu'on n'est
pas le même peuple, la même culture, la même organisation. On est véritablement
dans ce qu'on appelle, je vous dirais, à partir de certains principes de santé
publique, une science qui évolue très rapidement. On ne peut même pas se
comparer parce que chacun connaît sa situation. Tu sais, même à l'intérieur du
Québec, il y a des grandes variations. Ça fait que... Puis je pense que
c'est clair, arrêter une machine, c'est mettre le frein, puis tout le monde
arrête, puis on rentre à la maison, mais la repartir, ça, c'est une autre
chose. Puis là on fait face à une population qui n'est pas homogène, hein? Je
veux dire, il y a des craintifs, des gens qui n'ont pas assez peur, des gens
qui ne comprennent pas le message. Il y a des particularités, il y a des Québec
à l'intérieur du Québec, il y a des zones... Ça fait que tout ça entraîne de la
complexité.
Moi, je pense que le plus important, c'est
que les gens comprennent dans quel sens on le fait, qu'ils essaient d'écouter
ce qu'on dit, puis on sait que ce n'est pas facile pour personne. Ça fait que
moi, je pense que le message est plus dur à passer, puis le contexte et la
compréhension de ce qui se passe est plus compliqué. Puis l'autre élément,
c'est qu'en plus qu'on veut combattre le virus, on veut aussi qu'une société fonctionne,
là, parce que les effets pervers du confinement, les enfants qui sont enfermés,
le décrochage scolaire, la santé mentale, les problématiques de femmes battues,
les problématiques d'enfants qui vont décrocher, la dépression, le suicide,
tout ça est là, là. Ça fait que, là, maintenant, il faut qu'on regarde... puis
en plus de l'économie qu'il faut repartir, parce qu'une société ne peut pas
fonctionner arrêtée comme ça. Tout le monde, on doit se nourrir, manger puis
repartir l'économie.
Le Modérateur
:
Maintenant, question pour Mylène Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour à vous trois. Je me demandais, avec la réouverture, là, des commerces à
Montréal puis des services de garde, est-ce que vous... si les gens respectent,
là, les consignes que vous donnez, est-ce que vous considérez qu'on va
maintenir l'aplatissement de la courbe ou vous vous attendez à une
recrudescence des cas?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, c'est clair que des cas, il va y en avoir, là. Ça, je trouve ça
très important. Puis premièrement, comme on va dépister beaucoup plus, là,
comme on est passés de 6 000 à 13 000 cas de dépistage... C'est 15 %,
là, de tests qui sont positifs. Donc, vous comprendrez qu'on va avoir plus de
cas.
Ce qu'on veut, c'est qu'il y ait une
transmission qui soit contrôlée. Ce que je veux dire, c'est qu'on puisse éviter
que des éclosions, notamment dans les commerces qu'on va ouvrir ou quand on va
réouvrir encore plus le secteur manufacturier, si jamais dans un... moi, je
vais donner un exemple, un atelier de couture, bien, il y a un cas chez une
dame ou deux cas... bien, s'il y a sept, huit cas autour, mais qu'on est
capable de contenir ça pour éviter que toute l'usine devienne malade ou que
toutes les familles deviennent malades, on est en train de contrôler la
situation. Ce qu'on ne veut pas, c'est en arriver à ce qu'il y ait tellement de
cas qu'il n'y ait plus de place dans les hôpitaux puis surtout pas le drame qui
a été vécu en Italie, de dire : Bien, on va choisir telle personne versus telle
personne parce qu'elle a plus de chances de survivre ou pas.
Ça fait que c'est sûr qu'on s'attend...
C'est impensable de penser qu'il n'y aura pas de nouveaux cas. Là, ce qu'on
aimerait, c'est éviter une augmentation de façon importante, qui créerait une
vague, mais il va y avoir une autre vague avec le cycle du virus, à un moment
donné. C'est cet équilibre-là, là... C'est comme si on était en train, là, de
marcher sur un fil, je vous dirais, qui est plus tendu, je vais vous dire...
parce que quand c'est tendu, ça a l'air que c'est plus dur à rester dessus que
quand c'est plus mou. En région, en périphérie, on a déconfiné, on voit que les
choses vont relativement bien, dans les écoles, ça va bien, dans les garderies.
Ça ne va pas dire que c'est impossible qu'il y ait des cas. Ça va bien, mais à Montréal,
c'est cette chose-là.
Mais on pense, avec les décès qui
diminuent, le nombre d'hospitalisations, l'amélioration de la capacité, je vous
dirais, en nombre de lits, mais surtout des travailleurs de la santé, parce que
c'est ça qu'on a dit tantôt, bien qu'on pourrait, si les gens respectent les
consignes, à mon avis... parce qu'enquêter sur une manufacture qu'on vient
d'ouvrir, c'est une chose. Enquêter sur 79 ou 90 rassemblements qui ont eu
lieu hier soir... pas hier soir, mais il y a trois, quatre jours, puis qui ont
entraîné des éclosions, ça devient une autre paire de manches.
Mme McCann : J'aimerais en
profiter pour faire une petite correction sur qu'est-ce que je vous ai dit tout
à l'heure. Je vous ai parlé du Grand Montréal, des régions froides. Mais trois
régions mitoyennes, je vous parlais de la Capitale-Nationale, l'Outaouais et
j'ai mentionné Chaudière-Appalaches, il faudrait le remplacer par
Mauricie-Centre-du-Québec. Je m'excuse, là, j'ai fait une petite erreur. Donc c'est
Mauricie-Centre-du-Québec qui est une région mitoyenne où il y a un petit peu
plus de transmission communautaire.
Mme Crête (Mylène) :
M. Legault, vous avez dit la semaine dernière que vous n'excluiez pas de
rendre le masque obligatoire, le port du masque obligatoire dans certains cas.
Est-ce que, le cas échéant, vous songez en fournir, par exemple, aux gens qui
n'auraient pas les moyens de s'en payer, là?
M. Legault : Bien, ça fait
partie des considérations, là. Vous avez vu, on a offert un million de
masques à Montréal. Je ne pourrais pas en offrir 10 millions de masques,
je n'en ai pas, 10 millions de masques. Il faut s'assurer effectivement
que les personnes moins riches, là, ne perdent pas leur accès au transport en
commun parce qu'ils n'ont pas de masque, là, donc on va essayer d'en fournir.
Il y a des gens de plus en plus qui s'en achètent, qui s'en font
personnellement. Là, on va, lundi prochain, rouvrir les commerces dans le Grand
Montréal, puis on demande que les gens, dans les commerces, portent le masque.
Donc, on va regarder la situation. On ne l'exclut pas.
Moi, j'aimerais mieux ne pas être obligé
de l'obliger. J'aimerais mieux que les gens soient assez responsables pour le
porter. Parce qu'à partir du moment où on rend ça obligatoire, là, il faut se
poser des questions. Est-ce qu'on a une police qui vérifie? Est-ce qu'il y a
des pénalités qui sont données à ceux qui ne portent pas le masque, bon, etc.
Donc moi, j'aimerais mieux que les gens soient responsables, mais si jamais on voit
qu'il y a trop de personnes qui ne portent pas le masque dans des endroits où
ils devraient le porter, bien, on n'exclut pas de le rendre obligatoire.
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous me permettez, j'inviterais quand même la population qui peut se le permettre,
d'avoir un couvre-visage, de s'en procurer un. Je ne sais pas si vous
comprenez. Dans le fond, il y a des inégalités de santé, là, puis, tu sais, je
me verrais mal, moi, me faire fournir un masque par le gouvernement avec le
salaire que je fais, puis j'ai encore conservé ma job, alors que ce n'est pas
tout le monde qui a ces moyens-là. Donc, j'inviterais la population qui peuvent
s'en procurer un parce qu'il y en a plein, de compagnies, surtout des
couvre-visages, de s'en procurer un. Puis, à ce moment-là, ça nous mettrait un
poids moins grand, au niveau du gouvernement, pour permettre à ceux qui, pour
toutes sortes de raisons, ne peuvent pas l'avoir, de leur donner. Moi, je pense
que ça pourrait être un acte, aussi, de la même façon que porter un masque,
maintenant, et surtout pour protéger les autres. Ça fait partie de l'étiquette
respiratoire. Mais ça pourrait être aussi, à mon avis, correct que ceux qui
peuvent s'en procurer se le procurent. Puis laissons les masques qui seront
disponibles par les entreprises, données par les municipalités... transport en
commun, bien, que ce soit dédié aux personnes qui ont des difficultés.
Le Modérateur
:
Maintenant, les questions de LaPresse, Ariane Krol. Au
sujet du personnel de santé, combien de personnes manquent encore dans le
réseau, et combien avez-vous réussi à recruter dans la grande région de Montréal
avec les nouvelles primes annoncées la semaine dernière?
Mme McCann : Bien, là-dessus,
on peut vous dire qu'il y a à peu près 10 000 personnes, un peu plus
de 10 000 personnes qui manquent dans le réseau de la santé. On en a
600, là, qui sont revenues, donc ça a diminué un petit peu. Pour ce qui est de
la grande région de Montréal, je pense qu'on peut faire vraiment une
proportion, hein, parce que la grande région de Montréal représente d'habitude,
au moins, le tiers des travailleurs de la santé, puis on peut en mettre un
petit peu plus parce que la région de Montréal, elle est très touchée. Donc, on
peut parler de 5 000 travailleurs absents dans la grande région de
Montréal.
Pour ce qui est de l'effet des primes de
la semaine dernière, il faut attendre encore quelques jours pour avoir la
donnée exacte parce que notre système va pouvoir nous donner l'effet
probablement à la fin de cette semaine, et on va vous revenir avec l'impact.
Évidemment, on espère que ça aura eu un impact au niveau des gens qui prennent
un poste à temps plein ou vont travailler à temps plein au lieu du temps partiel,
là, qu'ils avaient auparavant.
Le Modérateur
:
Dernière question en français, toujours de Mme Krol, une question pour
Mme McCann encore. Combien de travailleurs de la santé vous ont écrit,
depuis samedi, à la nouvelle adresse On vous écoute? Et combien d'interventions
ont été faites pour régler des problèmes dénoncés?
Mme McCann : Alors, on a reçu
836 courriels, depuis... en fait, c'est pendant le week-end, donc jusqu'à
hier, 18 heures, 836 courriels, et on va commencer à leur répondre rapidement
demain. Donc, on a une équipe qui va s'occuper de répondre dans les meilleurs
délais. On peut vous dire que les principaux sujets, c'est vraiment les primes,
justement, les conditions de travail, évidemment, il y a des choses qui vont
être transmises aux instances qui s'occupent des relations de travail, les
équipements de protection individuelle, le manque de personnel, les transferts
entre les zones chaudes et zones froides — et croyez-moi que ça va
être des situations qui vont être répondues rapidement — le
dépistage, les mesures de prévention et de contrôle des infections, les
vacances et quelques courriels sur la détresse qui est vécue chez le personnel.
Alors, évidemment, moi, j'ai un intérêt,
nous avons un intérêt très, très important pour toutes ces demandes qui nous
sont faites, et elles vont être traitées très rapidement. Et je vais vouloir
avoir un rapport très complet sur les suivis qui vont être faits et les
rectificatifs aux bons endroits qui vont être faits sur ces situations-là.
Le Modérateur
: Merci.
Nous en sommes maintenant à la période de questions en anglais. Nous commençons
avec Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) :Good afternoon. Mr. Legault, there is an emergency room nurse at the
CHUM that... She posted a video a few hours ago and she was very emotive. She
put that on Facebook. She was very emotive because she saw, before her night
shift, around 200 people gathering at a park in Rosemont and they were not
wearing masks. And then she said : We have the weight on our shoulders to
take care of these people, but we have also to police, in a sense… and she was
very angry. What kind of backlash do you think that may have on health care
workers coming back?
M. Legault : I'm trying every day to ask people for their collaboration. It's a question of respect for other people. It's
not only for yourself, it's for other people also that you have to take your
distances. So, of course, we need people to wear a mask, stay at two meters.
And I've looked in different parks yesterday in Montréal, most of the people were at two meters. Sometimes they were more
than a couple, they were five, 10 together, but at two meters, but some were
too close. So it's important to repeat, and repeat, and repeat that, if we want
to be successful, if we want to return to a more normal life, if we want to
continue to open retail business, to open daycare centers, we need to be
careful because, if we have too many people infected, even the young ones, they
may have to go to the hospital, and, if we don't have enough beds, we'll have
to backtrack on the reopening.
So it's important for
everybody to respect... And I can understand that a nurse working very hard in
a hospital, that she didn't like to see a lack of respect from these people. I
can understand that. So I'm not sure that these people, they see that as a lack
of respect. But we have to explain them that it's truly a lack of respect for
all the people fighting against the virus.
Mme McCann : And if I may add... because, you know, people value very much our workers, our health workers,
nurses, but all the other workers. And I think it's that connection that people
have to make, that when they are in the park and they don't respect that two
meters, a nurse, a doctor, a «préposé aux bénéficiaires», will have to take care of more patients because you've been in a
park and you didn't respect... because other... more people are going to be
sick and there is a certain proportion that will go to the hospital. So it's
very key to think about those workers, that need also a rest during the summer.
They will need vacations. So, in that sense, I think we have to be all very
socially responsible for everybody, for the workers also.
M. Arruda (Horacio)
: And if may add, I think the two meters must be a social norm. So
actually, with no aggressivity, I think it's important to say to others : Hey! please, you are not respecting the two
meters, in a right way, not to fight, but to remember this. Because we can...
we are not used to do that for a long time, so I think it's part also, I would
say, our responsibility even to not fight, not be aggressive, but say :
Please, could you please respect the two meters? It's a kind of respect for
everybody. It's a kind of respect for healthcare people and, I think so, it
will be important that we do
that, even parents, even us, to others. I think it's because we care of you
that we are asking you to stay two meters away from me.
Mme Senay (Cathy) : Excellent. My second question is regarding the reopening of retail
stores in Montréal in a week
from now. You were a few days ago in Montréal. That was a statement for you to be there in person, to basically
calm things down. But you know
that with the reopening of some retail stores, and not having primary schools
reopening in the greater Montréal region and the daycares... about 40 %,
50 % of capacity, it's going to be hard for parents. Why the rush, why
rushing things?
M. Legault :
I don't think we're rushing. I think the retail business is open already in
Ontario, I think it's open in most of the states in the United States. I think
that we respected the conditions, the World Health Organization, but we have to
be careful, we have to be careful. We are opening the retail business next week. We will open the daycare centers the week after. And, because
there would be only three weeks remaining for schools, if we reopen on June
1st, I think it's better to postpone to September, because it's only for three
weeks. And, regarding the daycare centers, it will be gradual. So, at first,
it'll be only 50% of the capacity, but with the following weeks, it will open
more and more. So it's key to go gradually, but I understand that some
workers will be in trouble because they won't all have a place for their child
during their working hours. So I understand that the situation won't be perfect
next week, but I think we have to go gradually.
Le Modérateur
: Question maintenant
pour Phil Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. Mr. Arruda, you mentioned something, which interest a lot
of people, in French a moment ago. You said you are looking at producing a
guide or producing... you're doing an analysis on how, with deconfinment,
various groups that now cannot meet, could theoretically meet. I know, in some
provinces, they're saying : This family bubble or this unit can meet this
unit at the cottage from now on. Can you explain? Can you elaborate on that?
And will it actually be a book or a guide that people...
M. Arruda (Horacio)
: Yes. It's going to be probably communication tools that we are
going to put to explain to people what to do, because, you know, with those...
all kinds of models, it's a little bit mixing, what you mean. Could I meet
always the same people, a pairing couples, you know, or pairing families and
stay only with those ones? Should I change from pairing, but being only five,
or six, or seven persons? OK? And so we will try to make those... what's going
to be... I think, if we do prescribe something to somebody, if they want to
know if it's OK, we should be clear on what we are authorizing.
So now we are looking at
all those strategies and we will try to communicate it the best way, because
why it's going to be clear is that we are going to let people have more social
contacts. It's important for the health, mental health, and even young people
are important. But we don't want to go back the same way it was before because
there is too much risk of having the disease. So we are going to be able to
explain what does it mean for a grandma with her family, what does it mean for
brothers or what could be permitted. And that will also always be in relation
that, if you meet with somebody, you must be in confidence that he respected
the good things, because, if he's sick or if he had been everywhere with close
contacts, he could be a challenge for you and your family. So we're going to
try to… In the next days, we're going to share it with you.
M. Authier (Philip)
: You have referred today to controlled transmissions, in French, a
moment ago. What we want is controlled transmissions.
M. Arruda (Horacio)
: In fact, you know, there's going to be cases as we do have more
people getting in contact. As the virus hasn't disappeared from the Québecpopulation, there's going to be some situations when there's going to be breaks of the two meters or there's going
to be close contacts. There're going to be outbreaks. If those outbreaks are on
the places that we know we deconfined, so, let's say, that's a manufacture of
people who sew masks on everything, if there is a case or two, we can now make
a public health investigation, catch those persons, make tests on their
contacts and control the transmission.
M. Authier (Philip)
: Mr. Legault,
what kind of a summer will we have, will Montrealers have with… Mr. Arruda
is talking about controlled transmissions. What kind of a summer will it be in Montréal?
M. Legault : You'll get the answers in the next few days. We'll discuss tonight
about a kind of calendar and see when can we start putting dates on this
calendar, what will happen with sports, collective sports, what will happen
with restaurants, what will happen with gatherings, what will happen with
tourism. It's all the kind of questions that we'll work on. I think it was important first to talk about schools, and
daycare centers, and retail businesses. But now we're at the other steps. Also,
religious gatherings, I saw that four people from four different religions
wanted that we open, even if… they say that they would respect the two meters.
So there are many, many questions. But, in the next few days, we'll be at
another step to give you answers on that.
Le Modérateur
:Maintenant,
question de CTV, Andrew Brennan. Is the Government considering using COVI for help with contact tracing? Will an app
be approved for contact tracing?
M. Legault : Are you talking about Mr. Bengio?
Le Modérateur
: Application.
M. Legault : Application? Yes, we're considering using this application. Of
course, it's important to
protect personal data. We want to look also... We have discussions with Ontario
because it would be nice, if we used it, that also Ontario used it. I know that
there are other proposals in other provinces, but, of course, I would like that
we use the application made here, in Québec.
Le Modérateur
: Another question is : With no school until fall in Montréal, what do you say to parents...
should do if they have to return to work but don't have childcare?
M. Legault : I understand that there is a problem with that. So, I understand.
Bon... We'll have to talk soon. Another subject that will be important will be
about summer camps because, usually, schools are not open after June the 20th,
so same situation as other
summers. So, what do we do with summer camps? Maybe it can be an answer to
parents having to work this summer.
Le Modérateur
:Maintenant, deux
dernières questions en anglais de Raquel Fletcher, de Global.
A lot of Quebeckers were outside over the weekend
taking advantage of the warm weather, parks were packed. What will you do if
people start defying social distancing as summer begins?
M. Legault : Look, I was in Montréal yesterday, so I have travelled a bit to see what was happening in
the parks. In the parks I looked, most of the people... the vast majority
respects the two meters. Some didn't. I think it's important to repeat and
repeat that it's a question of respect for all people. It's important if we
want to continue to reopen our society, that we respect those directives. So
I'm asking people in parks to respect the two meters, and it they are close,
also to use masks.
Le Modérateur
: Une dernière, dernière, donc, question de Raquel Fletcher.
Can you speak to how the
pandemic will affect the tourism industry this summer? What message do you have
to tourism operators?
M. Legault : We're working on that with Dr. Arruda. I think that there's an
opportunity for Québec tourism
because most of the people would be probably scared to travel in other
countries. So there's an opportunity to try to convince them to use our
infrastructure of tourism in Québec. Of course, we have to go gradually, we have to make sure that we
do that at the right time. So, it's a kind of question I'm having for
Dr. Arruda.
Le Modérateur
: Merci beaucoup
pour votre collaboration.
M. Legault : Merci, tout le monde.
Bonne journée, tout le monde.
M. Arruda (Horacio)
:
Merci. Bonne fin de congé.
(Fin à 14 h 9)