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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre et Mme Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le mardi 5 mai 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures trois minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous. Mesdames messieurs, chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec, M. François Legault, est accompagné aujourd'hui de la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Mme Marguerite Blais, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda.

Alors, M. le premier ministre, à vous la parole.

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Je commence avec le bilan de la dernière journée. On a malheureusement 118 nouveaux décès, pour un total de 2 398. Donc, évidemment, mes pensées vont aux familles et aux proches de ces victimes. On a maintenant 33 417 cas confirmés, une augmentation de 794. On a 1 821 personnes hospitalisées, une augmentation de 49. On a toujours 218 personnes aux soins intensifs, donc le même nombre depuis deux jours.

Principal problème qu'on a encore actuellement, c'est le manque de personnel, surtout du personnel à temps plein. On est rendus, malheureusement, dans l'ensemble du réseau de la santé, on est rendus à 11 200 personnes qui sont absentes, soit infectées, soit à risque d'être infectées, soit peur d'être infectées. Donc, évidemment, je n'ai pas besoin de vous dire que ça met une pression énorme sur l'ensemble du réseau, pas seulement les CHSLD, mais aussi les hôpitaux.

Donc, il y en a beaucoup qui sont absents puis il faut ajouter à ça aussi qu'il y a beaucoup de personnes qui sont présentes, mais pas à temps plein. Donc, la situation est encore pire que le 11 200, dans le fond. Donc, évidemment, ce n'est pas une situation idéale pour limiter le nombre de contacts avec les résidents. Étant donné qu'il y a des gens à temps partiel, ça veut dire qu'il y a plus de personnes qui ont des contacts avec chacun des résidents. Donc, pour la propagation du virus, ce n'est pas idéal.

Puis évidemment, bien, le fait qu'il y ait 11 200 employés absents puis des gens à temps partiel, ça met une pression énorme sur les employés qui travaillent. Donc, des longues heures de travail, du temps supplémentaire, pas de possibilité, souvent, de prendre des vacances. Donc, je lance un appel, encore aujourd'hui, d'abord aux employés qui ont fini leur quarantaine, parce qu'il y en a à peu près le tiers, là, dans les 11 200 qui, techniquement, pourraient revenir. Donc, je lance un appel à ces personnes. On est comme dans une guerre puis on a vraiment, plus que jamais, besoin de vous autres.

Je lance aussi un appel aux gens qui n'ont pas nécessairement de qualification, mais qui pourraient venir nous aider, entre autres, dans les CHSLD. Ça nous permettrait d'envoyer des gens... de retourner certaines personnes dans les hôpitaux, donc de mieux équilibrer l'ensemble du réseau. Puis je veux vous dire aussi que j'ai donné un mandat au président du Conseil du trésor pour élaborer des nouvelles primes pour convaincre plus d'employés, plus de personnes à l'extérieur du réseau de venir travailler à temps plein, là. Je veux vraiment qu'on se concentre sur le temps plein, le temps plein étant un certain nombre d'heures par mois. C'est important qu'on ait une stabilité. Bon, évidemment, ce n'est pas simple. On a déjà des primes qui sont en place. Il faut être certain qu'en mettant des primes dans le réseau public on ne vienne pas déshabiller un pour habiller l'autre du côté du secteur privé.

Donc, c'est pour ça qu'on est en train de regarder l'ensemble du dossier avec Christian Dubé. Puis on devrait être capables, là, rapidement, je l'espère même demain, être capables d'annoncer des nouvelles primes pour convaincre plus d'employés de travailler à temps plein dans le réseau de la santé. C'est incontournable pour être capables, là, de dégager les marges de manoeuvre qu'on a besoin.

Je suis content aujourd'hui d'avoir la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants avec moi. Marguerite continue de suivre de très près la situation. Évidemment, c'est difficile de faire des miracles avec le nombre d'employés qui sont absents dans le réseau. Bon, il y a une petite commande aussi que je lui avais donnée il y a quelques jours, de dire... Bon, vous vous en rappelez, dès le début de la crise, on s'est dit : Il faut limiter les entrées et les sorties dans les résidences pour aînés pour éviter que trop de personnes soient infectées. Il y a quelques semaines, on a demandé aux directions des différentes résidences de permettre aux proches aidants de venir voir leurs parents.

Malheureusement, puis souvent c'est vous qui me l'avez dit, les journalistes, il y a certaines résidences où la direction ne permet pas, pour toutes sortes de bonnes ou de mauvaises raisons, aux proches aidants de venir voir leurs proches. Et puis, bien, je pense que Marguerite et moi, là, on trouve ça pas humain que, pendant deux mois, une personne n'ait pas pu voir ses enfants. Ça n'a comme pas de bon sens. Je comprends la raison pourquoi on fait ça. On veut éviter la propagation du virus. Donc, on veut protéger la santé physique, mais il ne faut pas protéger la santé physique au détriment de la santé mentale. Et c'est pour ça que j'ai demandé à Marguerite de prendre les grands moyens. Elle va vous expliquer comment et quand elle va faire ça. Mais on veut s'assurer que ça devienne la règle que les proches aidants soient acceptés, là, quitte à mettre des procédures comme Marguerite va vous l'expliquer tantôt.

De l'autre côté, j'ai demandé aussi au Dr Arruda de voir est-ce qu'on peut permettre les sorties, parce que là, actuellement, il y a des gens, ça fait deux mois qu'ils n'ont pas sorti de leur résidence. Encore là, c'est dur pour la santé mentale. Je pense, c'est important de prendre l'air, puis Dr Arruda est d'accord avec ça. Donc, Dr Arruda va tantôt vous expliquer les règles qu'on va mettre en place pour qu'on permette aux gens, là, davantage d'aller prendre l'air, de sortir des résidences, de retrouver un peu de liberté, ce qui est primordial pour leur équilibre mental. Donc, je vais par la suite, là, passer la parole à Marguerite et au Dr Arruda.

Je veux revenir sur l'ouverture des commerces en région hier. On me dit que ça s'est bien passé. On me dit qu'il y a beaucoup de commerçants, là, qui sont très ingénieux, débrouillards, qui ont mis toutes sortes de procédures en place pour, entre autres, protéger le fameux deux mètres de distance, soit entre les employés, entre eux, ou soit entre les employés et les clients. Donc, ça se passe bien. Très content de cette étape qui est passée.

Je veux revenir sur l'ouverture des écoles puis des services de garderie en région, donc, à l'extérieur de Montréal, qui est prévue pour lundi prochain. Encore là, je fais encore un appel à la souplesse, à la flexibilité. Vous avez entendu le ministre de l'Éducation dire : Ça peut se faire sur quelques jours, l'ouverture des écoles ou des garderies. Puis moi, je voudrais que tous les Québécois, les enseignants, les parents, que tout le monde se mette en mode solution, pas en mode «je cherche des problèmes», mais en mode «je cherche des solutions». On fait ça pour le bien des enfants.

Mes remerciements du jour, bien, ça va être pour nos aînés qui sont dans les résidences. On va, vous allez le voir tantôt, là, permettre plus de visite des proches aidants, vous permettre plus de sorties des résidences. Je veux vous dire merci, merci pour votre patience, merci pour votre compréhension, mais, en même temps, soyons prudents pour la suite des choses. Mais je comprends très bien, là, que c'est important de vous donner un peu plus de liberté puis de voir votre monde un peu plus.

Je termine en répétant peut-être une consigne que je vais répéter peut-être pendant des semaines, peut-être aussi des mois, le deux mètres, le six pieds, il faut absolument, là, que tout le monde, surtout quand on est avec des personnes de 60 ans et plus, mais de façon générale, pour éviter la propagation puis pour être capable, entre autres à Montréal, de se donner la marge de manoeuvre pour déconfiner un peu, il faut que le deux mètres, le six pieds de distance entre les personnes soit respecté. Donc, je compte sur vous. On a besoin de vous pour être capable de franchir d'autres étapes. Merci.

Good afternoon. We still need more staff in our health system. We're working on new bonus plans for the people who will come work full time. Today we're announcing gradual measures to soften the rules for our elderly. We know the situation is very difficult. Autonomous people have been isolated for two months now. We've imposed this for public health reasons. It's time to let them return to a more normal life. Of course, the virus is still there and we must stay very careful. Everybody will have to follow the rules and continue our distancing efforts. I'm counting on you all. Thank you.

Le Modérateur : Vous êtes prêt à prendre les questions...

M. Legault : Marguerite... Excusez. Marguerite Blais.

Le Modérateur : Oui. Bon, parfait.

Mme Blais (Prévost) : Merci, M. le premier ministre. Dr Arruda, mesdames et messieurs. En voulant protéger nos aînés qui vivent dans des résidences, on leur a enlevé aussi beaucoup de liberté de mouvement. On les a coupés de leurs proches. Il fallait le faire. Mais l'heure est venue d'assouplir graduellement les règles pour leur redonner une vie plus normale et pour amoindrir une détresse psychologique qui est en train de s'installer. Je vais laisser le Dr Arruda vous expliquer les modalités, mais en gros ils pourront dès maintenant sortir à l'extérieur sans supervision. Ils pourront rencontrer leurs proches.

J'annonce aussi qu'on a modifié le cadre qui permet aux proches aidants de s'occuper de leur monde. À partir du 11 mai, un proche aidant significatif va pouvoir s'occuper de la personne qui lui est chère, sauf exception, que ce soit dans les CHSLD, dans les ressources intermédiaires, dans les résidences privées pour aînés, que ce soit dans les ressources de type familiales. Quand il y a aussi des personnes et des enfants handicapés, le proche aidant pourra aller visiter ces personnes. On change de paradigme. Si un établissement veut refuser l'accès au proche aidant, il devra justifier cette exception auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux. Les proches aidants devront respecter les protocoles de prévention des infections et faciliter la vie du personnel, mais ils pourront enfin s'occuper de leurs proches.

Et finalement, une des conséquences les plus tristes de la pandémie, c'est les personnes qui partent sans voir leur famille une dernière fois et les proches qui ne peuvent pas faire leurs adieux à un être cher en fin de vie. Pour des raisons humanitaires et de dignité, on a décidé de lever l'interdiction de visites dans les soins palliatifs des milieux de vie. Ainsi, les visites seront permises dans tous les milieux de vie, peu importe le caractère imminent ou non de la fin de vie. Vous pourrez dire adieu à vos parents et les parents pourront dire adieu à leurs enfants ou à leur conjoint.

En terminant, je voulais dire une chose très importante. Assouplissement ne veut pas dire relâchement, et, comme l'a dit le premier ministre, le mot d'ordre, c'est la prudence, soyons prudents. Merci.

Le Modérateur : Merci. Maintenant, Dr Arruda.

M. Arruda (Horacio) : Bonjour, M. le premier ministre, Mme la ministre, mesdames et messieurs. Moi, de mon côté, j'aimerais vous donner un peu plus de détails sur le plan de sortie des résidents des résidences pour personnes âgées qui vient d'être annoncé par le premier ministre et la ministre. C'est important de se rappeler qu'à l'image de tout ce qu'on fait actuellement, dans le contexte des réouvertures ou des déconfinements, cette permission-là, elle doit être graduelle, et ce n'est pas... Je veux inviter... Et je veux féliciter de la population québécoise d'avoir quand même respecté les consignes. Et, vous savez, nos déconfinements vont peut-être aussi aider par le fait que les gens ne vont pas interpréter ça comme étant revenir à la vie normale qu'on avait avant la pandémie.

La distanciation, les protections des personnes les plus âgées demeurent un élément important, mais vous savez très bien que le confinement a des impacts sur tous, hein, ça a des impacts sur nous, en termes de jeunes, plus jeunes ou moins jeunes, enfants, jeunes adolescents, adultes, personnes âgées, mais on sait très bien que les personnes âgées sont à plus haut risque de problèmes, hein? Une non-stimulation, s'ils marchent moins, ils vont devenir... leurs muscles vont devenir moins performants, ils ont des plus grands risques de chutes. Ils vont devenir moins autonomes, perte d'indépendance. Au point de vue cognitif, un cerveau qui n'est pas stimulé entraîne même des atrophies cérébrales qui ont été démontrées dans des scans, donc c'est important de stimuler comme tel. Puis il y a des pertes de liens sociaux qui sont majeurs. Quand on est plus aîné, on est en plus grande fragilité. Donc, le confinement entraîne, particulièrement chez les personnes âgées, une sous-stimulation, et l'isolation entraîne, au-delà des pertes cognitives ou musculaires, beaucoup de stress, beaucoup d'anxiété et même de la peur.

Ça fait que, dans les faits, il faut comprendre que maintenant qu'on est au fait, que les gens ont compris que la COVID-19 peut être sérieuse puis entraîne malheureusement beaucoup de morts, on pense qu'on peut laisser les gens, maintenant, là... réduire un peu ce qu'on faisait en termes de confinement ou d'empêcher d'aller à l'extérieur parce que les personnes aînées autonomes, à mon avis, doivent maintenir leurs acquis et leur indépendance. À mon avis, ça devient crucial en termes de santé.

Afin de réduire au maximum les effets du confinement sur la condition physique et mentale, on va donc mettre certains assouplissements à partir de certaines dates spécifiques. Mais je vous avise, comme pour tous les autres secteurs, quand on le fait, les mesures pourront être réintroduites si jamais il y avait une problématique particulière qui se présenterait dans une région. Cette liberté plus grande par rapport aux visites à l'extérieur sans supervision, puis je vais le dire tantôt, va être nécessaire à respecter en tout temps.

Il y a des conditions. Il ne peut pas y avoir de cas dans la résidence où vous êtes parce qu'à ce moment-là il peut y avoir... vous pouvez être en incubation puis transporter le virus à l'extérieur. Puis ça prend des respects des consignes sanitaires qui vont être applicables à tous : distanciation physique d'au moins deux mètres, le fameux six pieds — on va répéter, répéter, répéter — avec les autres personnes qui ne vivent pas avec eux. Ça va prendre une hygiène des mains à la sortie puis au retour des résidences, lavage de mains, lavage de mains, lavage de mains. On va demander aux gens de porter un couvre-visage dans les lieux publics pour éviter... surtout s'ils rentrent en contact à moins de deux mètres, mais, particulièrement, on va leur demander. Puis il faut ajouter le couvre-visage, je l'ai toujours dit, avec les autres mesures d'hygiène et de distanciation physique.

De façon générale, dès aujourd'hui, on retire l'obligation que les marches extérieures soient supervisées. Je pense que nos aînés... À moins que quelqu'un ait besoin de quelqu'un pour l'aider à marcher, là, comme tel, mais quelqu'un qui est autonome n'a pas besoin d'un chaperon à partir de maintenant pour aller prendre une marche à l'extérieur, mais on leur demande encore les mêmes consignes.

On peut maintenant rencontrer un résident. La famille peut le rencontrer à l'extérieur — une chance qu'on est en beau temps, on n'est pas en température d'hiver, là — maintenant une distance de deux mètres en tout temps. Puis des horaires de visite pourraient être organisés, notamment par l'établissement, pour éviter le rassemblement tout le monde à l'extérieur. Puis les gens pourront faire une activité à l'intérieur ou à l'extérieur s'il y a une distanciation physique qui est maintenue, donc tout ça visant à ce que les gens demeurent... puissent marcher et maintenir leur masse musculaire.

Dès le 11 mai, hein, on va mettre en place des mesures spécifiques réservées aux aînés dans les commerces essentiels ainsi qu'une permission de fréquenter les commerces essentiels, comme l'épicerie, la pharmacie, pour les personnes de 70 ans et plus. On a vu des gens à un moment donné qui refusaient même d'accueillir les gens et écartaient les personnes. Ça, c'est terminé, là, dans le fond. Puis on va réserver des périodes spéciales où, à ce moment-là, on va s'assurer qu'il y ait moins de monde puis qu'on les expose moins à des risques potentiels.

Les nouvelles mesures applicables varient selon la catégorie de RPA, par exemple, autonome, semi-autonome et la région, si jamais il y a des éclosions comme telles, mais ça se fait actuellement partout.

On tient à remercier les propriétaires des RPA pour leur étroite collaboration afin de respecter les conditions. Je pense que les propriétaires, c'est peut-être un changement pour eux, et aussi les autres locataires, parce qu'il y en a qui avaient beaucoup de craintes quand les gens sortaient. Bien, je pense qu'on est rendu là, là. Les impacts à la santé sont beaucoup trop grands pour qu'on reste de la même façon.

Je pense que les règles d'hygiène et la distanciation devront être favorisées, notamment par les propriétaires des RPA, et ils pourraient aussi tenir, pour nous aider dans les cas d'enquêtes épidémiologiques, si jamais il y avait des éclosions, la tenue d'un registre des entrées et des sorties. Ça pourrait être aidant pour faire l'enquête.

Bon, c'est une nouvelle étape. On sait que ça va avoir des impacts positifs sur la santé des gens, ça va probablement avoir un impact sur leur santé physique et leur santé mentale puis ça donne un peu d'espoir, je pense, à tous, avec ce printemps qui nous revient, mais encore dans une perspective où, je vous dirais, il y a certains enjeux. On va suivre l'évolution de très près, comme le reste. Comme j'ai toujours dit, ce qui est vrai aujourd'hui peut être différent demain, mais, pour le moment, essayons. Si tout le monde collabore, la probabilité qu'on ait à revenir en arrière est beaucoup plus faible, alors que si les gens ne respectent pas les consignes, ça va risquer d'être un élément.

Je voudrais peut-être un peu aussi ajouter, en lien non pas avec ce que je dis là, mais autre chose... D'ailleurs, vous n'êtes pas au courant, M. le premier ministre, vous allez l'apprendre en même temps. Vous savez, les territoires administratifs, les territoires sanitaires, là, c'est des découpages qui ne sont pas faits en fonction d'épidémiologie du coronavirus, c'est-à-dire que, quand on parle de la communauté Montréal métropolitaine, ça correspond à une certaine entité. Mais, si jamais on se rend compte, dans l'épidémiologie, qu'il y a une certaine zone qui ressemble à la zone de la CMM, ça pourrait être extensionné, là.

On a entendu parler de Joliette actuellement, qu'il y a des préoccupations par rapport à la réouverture en même temps que les autres comme tels. Il est possible qu'on arrive avec des recommandations différentes, non pas parce que c'est une ville ou une autre, mais c'est carrément en lien avec l'épidémiologie. Je voulais quand même vous le dire parce qu'il y a des probabilités que peut-être que la région CMM soit ajustée en fonction des données épidémiologiques des derniers jours et des...

Donc, je ne peux pas dire que ça va être le cas, mais, au moment où on aura les données épidémiologiques pour justifier... changer de catégorie un territoire qui était considéré froid mais comme étant potentiellement plus chaud, on réajustera nos dates. Comme on a toujours dit, c'est une analyse quotidienne qui est faite des données. Merci, tout le monde.

Le Modérateur : Merci à vous trois. Donc, si vous êtes prêts à prendre les questions en français, nous allons débuter avec Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Avec toutes les annonces de déconfinement des derniers jours, je crois qu'il y a peut-être une incertitude ou un flou. Est-ce que moi, samedi après-midi, je peux inviter des amis dans ma cour si on garde nos chaises à deux mètres?

M. Arruda (Horacio) : Bien, écoutez, comme je vous l'ai dit, là, actuellement, encore, mais ça s'en vient. Si vous me permettez, on veut y aller par étapes. On veut éviter les rassemblements, O.K.? Et on sait... Je vais vous dire, je vais expliquer le pourquoi puis j'aimerais ça que... Comme on déconfine plusieurs choses, il faut être en mesure de mesurer qu'est-ce qui est en train de se passer. La nature étant ce qu'elle est, pas que les gens ne sont pas fins, là, c'est naturel, si on met deux, trois familles ensemble qui se font un souper à barbecue, je veux dire, il va en avoir, des contacts plus fréquents. La probabilité est plus... C'est difficile, je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire, de maintenir le deux mètres. Déjà, de le maintenir... Dans la rue, c'est plus facile quand on se croise, puis etc. Mais un rassemblement, là... Je suis sûr que moi, j'aurais le goût de donner un bec à mon fils, là, même en disant que ce n'est pas grave, mais...

Donc, pour le moment... mais ça va venir. Ne décourageons-nous pas. C'est ça que je veux qu'on se dise : Ça va venir, ne décourageons-nous pas, parce que laissons-nous au moins mesurer les effets. Déjà que beaucoup disent qu'on va vite, hein, il y a plein de commentaires par rapport à ça, laissez-nous le temps de mesurer les effets de ce qu'on met en place. Puis à ce moment-là je vais vous demander encore d'être un peu patients. Je suis le premier à avoir envie de faire un barbecue à l'extérieur à deux mètres de distance, mais je sais très bien que ce deux mètres là, il n'est pas si facile que ça dans un contexte de repas puis de rassemblement. Que les gens se voient devant une maison, dans le parking de la voiture, à deux mètres de distance, c'est une chose, mais un rassemblement pour un repas, c'en est une autre.

M. Bossé (Olivier) : Merci. Mme Blais, c'est votre troisième mandat, si je ne me trompe pas, comme ministre responsable des Aînés. Avec un peu de recul, qu'est-ce que vous auriez pu faire de plus ou de mieux dans les dernières années, sans évidemment éviter la crise parce qu'on voit que ça s'est passé partout, mais pour atténuer, peut-être, la crise?

Mme Blais (Prévost) : Bien, comme je l'ai déjà mentionné dans un précédent gouvernement, j'aurais voulu faire plus, entre autres concernant les CHSLD, mais c'était dans le ministère de la Santé et des Services sociaux. Quand je suis arrivée avec M. Legault, on avait un plan, et j'aurais voulu aller plus vite. C'est-à-dire que j'aurais voulu qu'on soit en mesure d'implanter ce plan-là qui était, entre autres, le nouveau modèle d'hébergement pour nos personnes qui, en général, dans les CHSLD, ont 80 % des troubles neurocognitifs majeurs, refaire tous nos CHSLD, 25 CHSLD qu'on veut refaire, avoir eu le temps de déposer la politique, la première politique de soins d'hébergement et de longue durée, la première politique pour les proches aidants. On investit plus en maintien à domicile. Il va falloir le faire, restructurer, finalement, ces milieux de vie là. On le voit, là, actuellement, là, la difficulté.

Alors, c'est un moment très important pour être en mesure d'aller encore plus vite, prendre une vitesse grand V pour repenser tous ces milieux-là, pour prendre chacune des pierres, les retourner, et comment on peut faire mieux. Même avant la pandémie, il manquait de personnel dans nos CHSLD. Là, on voit qu'il manque du personnel parce qu'il y a des gens qui sont malades, pour toutes sortes de raisons. Alors, M. le premier ministre fait toujours un appel à Je contribue, on a besoin de ce personnel-là. Alors, il va falloir qu'on change notre façon de voir les gens qui travaillent dans ces milieux-là. Il va falloir mieux les payer, il l'avait annoncé. Il va falloir leur donner de meilleures conditions de travail également.

M. Arruda (Horacio) : ...

Le Modérateur : Merci... Oui, allez-y.

M. Arruda (Horacio) : ...si vous permettez. Vous savez, je voudrais dire une chose parce que je reçois des courriels. Quand on fait des points de presse live, en direct, on peut dire des choses, des fois, qui peuvent blesser certaines personnes. On prend les exemples, puis les gens vont penser qu'on les catégorise comme tels. Mais là, je veux juste dire à ma femme, puis à mon garçon puis ma fille que j'ai dit tantôt, j'embrasserais mon garçon, mais j'embrasserais autant ma femme puis mes trois enfants. Parce que je veux... Mais je ne pense pas qu'ils m'auraient fait de reproche. Par exemple, on m'a reproché, puis je tiens à le dire, là, j'ai parlé, là, que je devenais quasiment schizophrénique ou psychotique parce que je parlais toujours de masques et de lavage de mains et de lavage de mains, puis il y a des associations qui défendent ces personnes-là qui ont été touchées. Donc, si jamais, là, dans les points de presse, je prends des exemples qui pourraient blesser des personnes, soyez assurés que j'en fais mes excuses. C'est fait, c'est dit, et puis je veux juste vous dire, à ma famille, que je vous aime. Merci. Excusez-moi.

Le Modérateur : Alors, c'est noté. Prochaine question, Marie-Michelle Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour. Salutations à votre famille, Dr Arruda. Depuis que vous avez annoncé que les proches aidants pouvaient retourner dans les ressources à la mi-avril, si je ne me trompe pas, combien il y en a, de ces proches aidants là qui ont pu retourner dans les ressources?

Et puis, Mme la ministre, vous parlez d'un nouveau paradigme. Donc, quelles sont les exceptions qui vont être acceptées par votre ministère pour qu'on puisse refuser des proches aidants?

Mme Blais (Prévost) : Là, vous parlez de la consigne du 14 avril, où on avait permis aux proches aidants significatifs d'aller visiter leurs proches dans les CHSLD. On s'est rendu compte que la consigne était accueillie de façon asymétrique par les établissements. Donc, il y a des établissements qui refusaient, pour certaines raisons, les proches aidants. Aussi, parce qu'il y a beaucoup plus de difficultés, il faut les accueillir, il faut qu'il y ait des personnes à l'accueil pour accompagner le proche aidant, etc. Mais là ce qu'on dit, quand on change de paradigme, c'est que tous les milieux devront accueillir le proche aidant. Et, si, pour une raison ou une autre, l'établissement veut se soustraire à cette consigne, il devra en faire part au ministère de la Santé et des Services sociaux, qui donnera sa réponse.

M. Arruda (Horacio) : Si vous me permettez, en genre d'éléments techniques, disons que quelqu'un ne respecterait pas les consignes, n'aurait pas déjà respecté, aurait des comportements qui seraient inappropriés... Je veux dire, dans les faits, c'est qu'on veut se laisser quand même la marge de manœuvre s'il y a une situation particulière dans une unité, qu'il y a de la transmission trop active, puis etc. Mais, en fin de compte, comme dit Mme Blais, si on inverse le fardeau de la preuve, c'est comme si, dans les faits, c'est pour tout le monde sauf exception. Puis là, à ce moment-là, chacune des situations sera analysée.

Le Modérateur : En sous-question.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui. M. le premier ministre, on connaît vos... vous avez tendance à vouloir tenir responsables les gens quand ils font des erreurs. Dans le contexte, on a vu plusieurs cas de délinquance, entre guillemets, de la part de P.D.G., de CISSS ou de CIUSSS, par exemple, qui ont mal protégé leurs employés. Est-ce qu'il y a des directeurs ou des P.D.G. qui vont perdre leur emploi au terme de la crise?

M. Legault : Bien, écoutez, là, c'est un processus qui est continuel, s'assurer qu'on a des P.D.G. de CISSS et de CIUSSS qui sont compétents. Il y a eu déjà, depuis un an et demi, beaucoup de changements qui ont été faits; il y en aura d'autres qui vont venir. Je pense que c'est un processus qui est continuel. Peut-être qu'effectivement, dans la crise, on peut parfois voir davantage et mieux certaines lacunes, mais c'est un processus qui est continuel. Donc, moi, je veux être certain, dans les CISSS et les CIUSSS, qui ont des grandes responsabilités, les présidents entre autres, la responsabilité des CHSLD, que ceux qui n'ont pas les compétences de gestion requises, bien, vont être remplacés.

Le Modérateur : Maintenant, au tour de Tommy Chouinard, LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : Oui. Bonjour. D'abord, M. le premier ministre, je reviens sur votre nouvel appel aux renforts. Vous utilisez beaucoup l'image de la guerre. Pourquoi vous n'utilisez pas la conscription? Parce qu'en vertu... C'est une image, évidemment. Mais, en vertu de l'état d'urgence sanitaire, vous le savez, vous avez le pouvoir de réaffecter le personnel de l'État où vous le voulez, à vos conditions. Pourquoi vous n'avez pas recours à cette disposition-là? Est-ce que vous craignez des contestations?

M. Legault : Bien, idéalement, ce qu'on veut toujours, c'est d'avoir des gens qui ont le goût d'aller travailler auprès de personnes aînées vulnérables, malades. De forcer quelqu'un à aller travailler auprès de patients, de résidents qui sont en difficulté, je ne pense pas, en tout cas, que ça devrait être le premier choix.

Bon, là, ce que je vous dis, c'est peut-être l'arme qu'il nous reste, c'est la bonification de la rémunération. Pour l'instant, bon, vous le savez, on est en négociation avec les syndicats pour bonifier les salaires des préposés aux bénéficiaires de façon permanente. Mais là ce que j'ai demandé au président du Conseil du trésor, c'est à court terme, disons, pour les prochaines semaines, les prochains mois, est-ce qu'on est capables de bonifier les salaires pour inciter, motiver, mobiliser des gens à venir travailler dans le réseau de la santé? Moi, je préfère ça à la conscription.

M. Chouinard (Tommy) : Maintenant, vous annoncez aujourd'hui une nouvelle étape, comme l'a dit le Dr Arruda, dans le déconfinement, qui vise cette fois, donc, les personnes qui habitent les RPA.

Vous avez indiqué des critères pour arriver à cette étape de déconfinement, mais j'aimerais savoir quels sont les indicateurs que vous utilisez pour déterminer, à un moment ou à un autre, là, on ne le souhaite pas, là, mais qu'il y ait nécessité de reconfinement. Quel est l'indicateur qui va vous signaler qu'en cours de route, parce que vous dites que vous allez suivre la situation de très près, quel indicateur vous allez utiliser vous déterminer qu'il y a lieu de revenir à un confinement obligatoire?

M. Legault : Bien, je vais peut-être laisser le Dr Arruda compléter.

M. Arruda (Horacio) : Ça va être le développement...

M. Legault : Commencez.

M. Arruda (Horacio) : Oui, je peux y aller?

M. Legault : Ah oui! allez-y. Je compléterai.

M. Arruda (Horacio) : Voulez-vous compléter avant?

M. Legault : Non, non, non. Allez-y.

M. Arruda (Horacio) : Alors, O.K. Bien, écoutez... M. le premier ministre, merci.

Écoutez, ça va être en lien avec l'observation d'éclosions qui pourraient être rattachées aux mesures qu'on met en place. Prenons un exemple, là, si on se rend compte qu'il y a beaucoup d'éclosions dans les milieux scolaires puis qu'ils sont... il pourrait y en avoir une, mais qu'il y a vraiment une transmission... qui, des milieux scolaires, vont dans la communauté, puis qui infecte, puis etc., on pourrait, à ce moment-là, revenir. Si, dans les RPA, on se rend compte que...

Parce que, là, je tiens à vous dire, ce n'est pas un déconfinement, c'est un assouplissement des mesures, hein? J'aimerais ça qu'on fasse la distinction, là. Le robinet est ouvert un peu, c'est-à-dire que, là, on laisse les gens sortir puis etc., on ne les déconfine pas complètement. Dans le fond, on ne leur dit pas : Allez passer votre journée à l'extérieur puis magasinez partout, etc.

Donc, ça va être à l'analyse de l'épidémiologie qui va se faire. Est-ce qu'on va avoir une augmentation des taux d'hospitalisation, par exemple? Les cas, on... Comme on va tester beaucoup plus, on va avoir des cas. Il faut comprendre que les cas, là... Quand on dit : On va prendre un critère de nombre de cas pour être capables de déconfiner, bien, on n'a rien qu'à arrêter de tester puis on va en avoir, des... on va l'atteindre, le 200, ou le 500, ou le 600. C'est vraiment les hospitalisations et les personnes qui sont aux soins intensifs.

Mais, avant ça, avant qu'on ait ça, c'est l'analyse, ce qu'on appelle, des agrégats, des cas qui sont associés à des contacts puis pour lesquels on pense qu'on pourrait perdre le contrôle. Puis on va voir, à ce moment-là, quels sont les comportements qu'ils ont faits. Si c'est une affaire qui a été générée par un milieu de travail, c'est différent. Si c'est une affaire parce que les gens sont allés se promener dans la communauté, c'est une autre chose.

Le Modérateur : Merci. Maintenant, au tour de Geneviève Lajoie, Journal de Québec, Journal de Montréal.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour à vous trois. M. Arruda, vous avez dit tout à l'heure que les aînés pourront se rendre dans les commerces essentiels à compter du 11 mai sous certaines conditions. J'aurais aimé que vous expliquiez davantage qu'est-ce que vous entendez par là. Donc, il y aura une plage horaire réservée?

M. Arruda (Horacio) : Bien, dans les faits, il va y avoir des plages horaires spécifiques, là, pour leur permettre d'y aller, pour éviter... pour être sûr qu'on... Compte tenu que c'est une clientèle à plus haut risque d'attraper des maladies, je ne sais pas si vous comprenez, comparativement aux autres, dès le 11 mai, il est suggéré, même pour les RPA qui pourraient avoir à transporter du monde... à une certaine distanciation ou se rendre... Il va y avoir des périodes spécifiques réservées aux aînés dans des commerces essentiels, puis en fonction de certains horaires, c'est surtout ça, là, puis des modalités aussi qui vont être définies, parce que nous, on a beau lancer cette consigne-là au niveau central, il faut qu'après ça, au niveau opérationnel, les propriétaires puissent prendre des mesures. Puis il va y avoir des guides qui vont leur être donnés.

Mme Lajoie (Geneviève) : Excusez. Je n'avais pas fini ma question, en fait.

M. Arruda (Horacio) : Excusez-moi.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais j'allais dire... Parce que, là, vous parlez beaucoup des RPA, des CHSLD, des résidences, mais les gens qui sont plus âgés, qui sont chez eux, qui suivent les consignes depuis le début, et qui se sentent un petit peu oubliés là-dedans, et qui aimeraient bien voir plus de monde, sortir plus de chez eux, mais qui ont 60 ans ou plus ou 70 ans ou plus...

M. Arruda (Horacio) : Mais là je pense qu'on va les traiter de la même façon, là. Je ne voudrais pas que les gens... Là, on parle des résidences pour personnes aînées dans la perspective où on les a beaucoup confinées, alors que les personnes qui sont à la maison ont peut-être décidé de rester chez eux, puis ce qui est correct, mais ils pourront faire les mêmes genres d'activités que les autres, c'est-à-dire... Je pense qu'il n'y a personne qui a demandé à ce qu'ils soient supervisés, par exemple, parce que la supervision aussi, des fois, elle est en fonction de l'autonomie des personnes. Mais là, dans les faits, je pense qu'il faut que tous les gens qui sont aînés doivent penser... On leur demande de ne pas faire de rassemblements. On leur demande de ne pas recevoir les petits-enfants à la maison, puis etc. Ça demeure. Mais leur vie en société peut revenir un peu plus à la normale. Il faut qu'ils respectent les deux mètres. Il faut qu'ils portent un masque, idéalement, quand ils vont sortir à l'extérieur. C'est ce qu'on va recommander.

Mme Lajoie (Geneviève) : Pour ma deuxième... Oui?

Mme Blais (Prévost) : J'ajouterais peut-être qu'on a vu que, dans certaines résidences, tu sais, les consignes parfois sont interprétées de façon différente. Alors, la supervision se faisait dans le garage, là. Les personnes âgées marchaient dans le garage. Ce n'est pas un endroit, là, ce n'est pas... Alors, c'est la raison pour laquelle il faut laisser aussi sortir les personnes de 70 ans et plus. Et à une époque, peut-être, pas si longtemps, on ne connaissait peut-être pas autant le virus. Maintenant, on le connaît. On connaît la gravité. On a assimilé les mesures de distance sociale, les mesures aussi d'hygiène. Alors, je crois qu'on est rendus là parce que, sinon, ça va causer beaucoup plus de problèmes psychologiques et des problèmes de santé mentale.

Mme Lajoie (Geneviève) : Oui. M. Legault, cette semaine, même si les enseignants ont été ajoutés à la liste du personnel d'urgence, il y a plein d'enseignants qui n'ont pas eu de place en garderie, cette semaine, et on prévoit que la semaine prochaine il y a plein aussi de gens qui sont supposés retourner dans les milieux de travail puis qui devraient avoir accès aux garderies, qui n'auront pas de place. Qu'est-ce que feront ces gens-là s'ils ne peuvent pas retourner au travail parce qu'ils ont des enfants d'un an, deux ans, trois ans à la maison? Qu'est-ce qu'ils doivent faire?

M. Legault : Bien, quand je disais tantôt avoir de la souplesse, on est en train. Cette semaine, techniquement, les services de garde, la seule augmentation qu'on a faite, c'est pour le personnel enseignant. La semaine prochaine, il va y avoir une beaucoup plus grande ouverture, en région, des services de garde, donc ça devrait nous permettre de régler la majeure partie des cas d'enseignants qui n'ont pas été capables de se trouver une place pour leurs enfants en garderie. Donc, ça va se faire graduellement, là. Même dans les écoles, on a dit : On pourra le faire sur trois jours. Moi, je pense qu'on va trouver des solutions à ces problèmes-là.

Le Modérateur : Prochaine question, Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. le premier ministre, Mme la ministre, M. Arruda. Mme Blais, vous avez dit récemment qu'il fallait prendre une responsabilité collective pour ce qui se passe dans les CHSLD. Vous avez notamment ciblé l'organisation du travail, depuis une vingtaine d'années, les salaires, etc., la façon dont ça se passe dans les CHSLD. Vous avez été nommée ministre en 2007, ministre des Aînés en 2007 pour la première fois. Quand avez-vous commencé à dénoncer cette situation-là? Et, dans les gouvernements dans lesquels vous avez été, est-ce qu'on vous a mis des bâtons dans les roues pour vous empêcher d'améliorer la situation que vous aviez constatée, à l'époque, dans les CHSLD?

Mme Blais (Prévost) : Tout d'abord, M. Lacroix, je vais prendre ma part de responsabilité. Je suis ministre responsable des Aînés. Le premier ministre s'est excusé au nom du gouvernement, je suis membre du gouvernement et je prends ma part de responsabilité. Dans un précédent gouvernement, j'avais pas mal les pieds et les mains liés par rapport à tout ce qui touche les milieux d'hébergement parce que c'était la responsabilité du ministre de la Santé. Ça ne veut pas dire que je ne suis pas allée dans ces milieux-là, que je n'ai pas constaté, que je n'ai pas parlé. Mais ça prend une volonté gouvernementale, ça prend beaucoup plus qu'une personne qui parle des milieux, puisqu'il y a tout un enjeu économique autour de ça.

Vous le savez, j'ai cessé la politique et je suis revenue. Je suis revenue parce que j'ai découvert un homme qui avait le goût de changer les choses par rapport aux aînés. Les CHSLD ont toujours été les enfants pauvres du ministère de la Santé et des Services sociaux. C'est le temps que ça change. Ça fait 20 ans qu'on en parle. Il y a même Mme Marois qui, dans un article, a mentionné que c'était l'ensemble des gouvernements, d'une certaine façon, les gouvernements précédents qui n'ont pas agi substantiellement.

Quand un gouvernement annonce qu'il va reconstruire 2 500 places, 25 CHSLD, développer 2 600 nouvelles places avec 2,6 milliards de dollars, investir, pour cette année seulement, 380 millions de dollars supplémentaires pour le maintien à domicile, quand le gouvernement décide qu'il veut soutenir les proches aidants, quand le gouvernement décide qu'il veut augmenter le salaire des préposés aux bénéficiaires, qui n'avait pas de sens parce qu'on s'occupe des plus vulnérables, c'est parce qu'il y a une volonté. C'est la volonté du premier ministre du gouvernement du Québec, mais c'est aussi la volonté des collègues : président du Conseil du trésor, ministre des Finances, ministre de l'Économie. Oui, ça prend des sous pour changer de paradigme, pour changer la machine, le gros bateau de côté, mais c'est quelque chose qu'on va faire. C'est pour ça que je suis là. Je me retrousse les manches.

Cette situation-là qu'on vit internationalement... mondialement, devrais-je dire, mais qu'on vit ici, au Québec, beaucoup actuellement fait en sorte qu'on ne pourra jamais revenir en arrière, et qu'avec le gouvernement de M. Legault on va aller encore plus vite, et qu'on va faire les choses correctement.

M. Lacroix (Louis) : Je veux juste revenir sur quelque chose que vous venez de dire. En fait, à l'époque, vous aviez quitté le cabinet de M. Couillard, et c'était dans une période où il y avait une certaine austérité financière. Est-ce que vous croyez que les CHSLD ont été victimes de l'austérité financière de certains gouvernements?

Mme Blais (Prévost) : Tout à fait. Quand je dis que les CHSLD ont été les mal-aimés, c'est parce qu'on a laissé ces milieux-là. Il y a des CHSLD qui ont 25 ans, des CHSLD où, les gens, il y en avait deux par chambre, trois par chambre. J'en ai encore visité, de ces milieux-là. Alors, c'est normal que l'infection se répande plus rapidement, on n'est pas capables d'isoler les personnes autant. On a été obligés de développer des zones rouges, des zones chaudes, des zones froides, des zones tampons à l'extérieur des milieux. Ça ne veut pas dire que tous les CHSLD au Québec sont vétustes, mais il y en a plusieurs. Il faut les refaire, mais il faut les refaire différemment. Il ne faut plus que ce soient des milieux hospitalocentriques. Il faut que ça soit des milieux qui deviennent des milieux de vie.

On parle de milieux de vie, mais est-ce que nos CHSLD sont véritablement des milieux de vie? Je pose la question puis je vous donne la réponse en même temps. Mais pour ça, il faut avoir du personnel aussi, bien rémunéré, et offrir des conditions de travail à ce personnel-là, parce que les gens qui travaillent dans nos établissements ont aussi une famille. Ils doivent pouvoir prévoir leur vie. Il faut qu'il y ait une prévisibilité par rapport au travail.

Le Modérateur : Merci. Maintenant, au tour d'Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous. Mme Blais, je vais faire un peu de pouce sur ce que mon collègue Lacroix vient de dire. Vous avez fait une tournée des CHSLD. Vous avez fait le tour, vous allez tous les voir. Est-ce que vous regrettez de ne pas avoir agi assez vite pour donner de l'air dans les CHSLD? Parce que c'est beau de construire des nouveaux bâtiments, mais ce qu'il manque, c'est des bras.

Mme Blais (Prévost) : Il en manque encore des bras aujourd'hui, là, hein? On en cherche beaucoup, on en cherchait.

Il y a une vingtaine d'années, dans nos CHSLD... la population qui était hébergée ne correspond pas à la population qui est hébergée aujourd'hui. Ce sont véritablement les personnes les plus vulnérables. Je l'ai mentionné, 80 % des personnes hébergées ont la maladie d'Alzheimer, le parkinson, les troubles neurocognitifs sévères. Ce sont des missionnaires qui travaillent dans ces milieux-là.

On est à la recherche de missionnaires, et, pour ça, le premier ministre le dit souvent, il faut leur offrir des conditions de travail, en particulier pour les préposés, des conditions de travail qui vont faire en sorte qu'on va pouvoir avoir une rétention de personnel, et aussi leur offrir des postes permanents. On a besoin de permanence.

Et l'une des choses qui s'est passée par rapport à... je dirais, le grand Montréal et avec la COVID-19, c'est que ça prend du personnel dédié. On ne peut plus faire en sorte que le personnel se promène d'un établissement à un autre. Ça prend du personnel dédié et ça prend aussi une autonomie au niveau du matériel médical. Et ça, on va travailler là-dessus parce que ça nous prend le matériel médical. S'il arrive un autre virus, on sera prêts pour être en mesure de l'affronter avec tout le matériel, le personnel dédié, des établissements qui seront modernes, et aussi on va travailler vraiment en amont, parce que la clé du succès, c'est le maintien, les soins et les services en domicile dans les villes et dans les villages du Québec.

M. Legault : Peut-être j'ajouterais, M. Laforest, la façon que je vois la situation, c'est que les CHSLD ont été sous-financés pendant plusieurs années. Quand Marguerite Blais a accepté mon invitation de venir à la CAQ, on a pris l'engagement de mieux financer les CHSLD. Dans les budgets, depuis un an et demi, on a augmenté, de façon importante, le financement des CHSLD. Par contre, là où je prends une responsabilité puis tout notre gouvernement prend la responsabilité, c'est qu'on a laissé plusieurs postes affichés non comblés dans les CHSLD pour des raisons salariales. Et ce qu'on s'était dit, à l'époque, c'est que les conventions collectives se terminaient le 31 mars 2020 et que, dans la négociation des nouvelles conventions collectives commençant le 1er avril 2020, on était pour bonifier la rémunération, entre autres, des préposés aux bénéficiaires pour être capables de combler ces postes.

Moi, si j'ai un reproche à me faire, puis ce n'est pas Marguerite, là, c'est l'ensemble du gouvernement, incluant les Finances, le Trésor, la Santé et Services sociaux, c'était de se dire : Bon, est-ce qu'on aurait dû augmenter les salaires avant la fin de la convention collective? Je pense que c'est là, peut-être, s'il y a une erreur qui a été faite, c'est de ne pas bonifier plus rapidement. D'ailleurs, je vous dis qu'on a des négociations intensives, actuellement, pour bonifier la rémunération des préposés aux bénéficiaires de façon permanente.

Il y a des négociations qui vont bien avec certains syndicats, il y en a d'autres qui vont moins bien avec d'autres syndicats. Moi, j'espère que très prochainement, on va conclure une entente avec les syndicats pour mieux payer nos préposés aux bénéficiaires. Puis, comme je l'ai déjà dit, si on n'y arrive pas, on va le faire de façon unilatérale. Un gouvernement a tous les pouvoirs d'augmenter les salaires d'un certain groupe d'employés avec ou sans le support des syndicats.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Laforest (Alain) : Dr Arruda, il y a des statistiques qui ont disparu et qui sont quand même assez importantes pour aujourd'hui, pour comprendre la situation, là. Dans le nombre de résidences, actuellement, là, CHSLD, résidences pour aînés, il y a combien de cas de COVID... ou il y a des résidences qu'il y a des cas de COVID? Il y a combien de résidents qui sont atteints actuellement? Puis il y a eu combien de morts à l'extérieur des CHSLD? Parce que vous dites souvent que ça se passe dans les CHSLD, ce sont les gens qui sont plus vulnérables, mais ces chiffres-là ont disparu, là. Alors, je répète. Combien de résidences où il y a de cas de COVID actuellement sur les 2 600? Combien de résidents qui sont atteints? Combien de morts à l'extérieur des CHSLD, s'il vous plaît?

M. Legault : On a actuellement 306 résidences qui ont des cas de COVID-19. Il y a 4 804 résidents qui sont actuellement avec la COVID-19. Et c'est moi qui ai demandé de retirer le tableau, pas parce que je ne veux pas être transparent, parce que les données ne sont pas bonnes. Sur les résidences qui ont plus que 15 % des résidents avec des cas confirmés, il n'y a pas eu de mise à jour de faite pour les cas qui sont toujours actifs. Donc, on y travaille. On me dit qu'au plus tard au début de la semaine prochaine on pourrait mettre ces chiffres-là à jour. Dès que je vais avoir les chiffres, on va les rendre disponibles puis on va être complètement transparents. C'est que, pour l'instant, la mise à jour n'a pas été faite dans les résidences pour le pourcentage de cas qui sont COVID.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question, Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour. Deux précisions concernant le retour des proches aidants dans les milieux de soin. D'abord, est-ce que ça s'applique aux centres hospitaliers où il y a des gens qui peuvent être hospitalisés pour une longue période de temps, que ce soit lié à la COVID ou pas? Est-ce qu'ils vont pouvoir avoir la visite de proches aidants dans les centres hospitaliers? Et qu'en est-il des équipements de protection pour les proches aidants? On sait qu'il y a eu... On est passés proches de la rupture de stocks il n'y a pas si longtemps. Est-ce qu'il y a suffisamment d'équipement pour s'assurer que tous ceux qui vont aller dans ces résidences-là ou dans les CHSLD vont être bien protégés de la tête aux pieds?

Mme Blais (Prévost) : Bien, quand on parle de proche aidant, c'est le proche aidant significatif. Quand on parle, par exemple, en CHSLD ou en RI, c'est la personne qui vient régulièrement. Ce n'est pas une personne qui vient faire une visite, là, de temps à autre, là, aux six mois, c'est vraiment la personne qui vient pour nourrir son proche, pour lui donner de la tendresse, pour le ou la coiffer, pour passer un peu de temps. Et, vous le savez, en CHSLD, c'est 10 % des familles qui visitent les personnes hébergées. Donc, de ce 10 % là, bien, ce n'est peut-être pas l'entièreté du 10 %, mais c'est une partie du 10 % de ces proches-là qui pourront aller en CHSLD.

Concernant les hôpitaux, je laisserais peut-être la réponse au Dr Arruda.

M. Arruda (Horacio) : Bien, dans les faits, les règles de visite vont s'appliquer comme telles. Je pense qu'en milieu de soins aigu le personnel arrive à donner des soins, mais j'imagine que ça va être dans une perspective des visites habituelles. Puis, si jamais les personnes sont atteintes puis qu'elles doivent être visitées, il y a des protocoles d'habillement, puis etc. qui sont mis en place.

Mme Blais (Prévost) : Je poursuivrais en disant que le Dr David Lussier, qui est gériatre, là, à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal, il va faire une vidéo où, dans cette vidéo, il va expliquer comment on se protège quand on va visiter son proche dans un milieu de vie. Il va aussi expliquer comment on se prépare psychologiquement parce qu'il y a peut-être certaines proches qui iront dans des CHSLD et que la situation sera très différente de ce qu'elle était au préalable, là, avant la COVID-19. Donc, on veut aussi préparer le proche, et cette vidéo sera accessible.

M. Lavallée (Hugo) : M. le premier ministre, tout à l'heure, vous avez renouvelé votre appel au Québécois pour prêter main-forte dans les CHSLD. Hier, vous évoquiez la présence de 350 soldats qui étaient déployés. Or, il y a à peu près deux semaines, quand on avait évoqué l'armée pour la première fois, si je me souviens bien, on s'attendait à ce qu'il y ait beaucoup plus de soldats que ça, là. On avait parlé d'un millier de soldats, si j'ai bonne mémoire. Est-ce qu'il y a des écueils particuliers avec l'armée canadienne? Comment se fait-il qu'on ne soit pas capables d'atteindre ce chiffre-là depuis deux semaines?

M. Legault : Bien, il faudrait poser la question au gouvernement fédéral ou à l'armée canadienne. Nous, on est prêts à les accueillir le plus rapidement possible. On nous dit qu'il y en a un autre 250 qui devraient venir bientôt, mais pour l'instant on n'a jamais eu de confirmation sur les 1 000.

M. Lavallée (Hugo) : C'est long.

M. Legault : Ça pourrait être plus rapide.

Le Modérateur : Merci. On va maintenant passer aux questions en anglais. We'll start today with Phil Authier, Montreal Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. For Mr. Arruda. We're just looking at some numbers in Montréal again. We now have six burrows with more than 1,000 cases in the Montréal area. Can you tell us... can you update us on what is happening with the number of deaths and the number of cases that are still going up?

M. Arruda (Horacio) : Do you want to know exactly the number of deaths in Montréal?

M. Authier (Philip) : Yes, and do you have an explanation for why this is continuing?

M. Arruda (Horacio) : OK. I just want to give you the number of deaths exactly, in Montréal, for the last... 78. 78, yesterday. In fact, it's related... and it's really related to, I would say, what is going on in CHSLDs.

In Montréal, the outbreaks have been driven... from what we think, actually, first one have been driven, in the first parts, from... through travels coming back especially from New York, with some outbreaks that happened in certain communities. Afterward, there was, I would say, the CHSLDs issue with, probably, workers, health workers who were working in different CHSLDs, that probably introduced or get the disease from one center and spread it through, I would say, certain CHSLDs in Montréal.

And that is explaining... based also with the fact that now we know that people can be contagious six days before getting the symptoms, that makes, I would say, a perfect situation where there is elderly people, very sick, especially with the ones over 80 year-old, 79 year-old people. And with, I would say, the problem with staffing in CHSLDs', that promoted, I would say, infections that were expanded in those settings. We are now analyzing what... is there a lot of transmission in the community in Montréal? I think there is perhaps some, I would say, but in relation with those outbreaks and with those trips that have been... from New York... especially in Montréal from New York.

M. Authier (Philip) : And a second question for Mr. Legault, there seems to be confusion with what's happening in the high school academic here. I don't know if you're able to answer this, Premier, but I'll try. Can you clarify : Do students have to do the work that is put on the L'école ouverte website, and will they be marked on this work?

M. Legault :OK. First, starting next week, all services will be given for children of teachers, so they will have all the time to get more in contact and do some work with the students that are at home. And so... And we expect also that the students ending their high school, that they'll be able to go to the college. So, for the people coming back to high school, we may have a part the work that will be done in September, but, for the ones ending their high school, we want them to have the opportunity to go to college.

Le Modérateur : Thank you. Cathy Senay, CBC News.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. There was confusion when the measure about care givers was announced mid-April. What forced you today to change the rules, was it the confusion or the fact that you heard so many stories about elderlies dying alone in Québec?

Mme Blais (Prévost) : Yes, you're right about this. You see, we put in the balance what was the best for the people, for the population. And the best, right now, it's to give the right to the care givers, the significant care givers to be able to visit the person who's living in a CHSLD, or RI, or RPA, or whatsoever, you know, «les milieux de vie», and to be able to be there, because there are some people who are dying without seeing their lovely, and this is unhuman. So, that's why. We are in the week of «santé mentale», so I think it's about time that we take care also of the care givers and the people who are living in these «milieux de vie». I don't know if Dr. Arruda wants to say something else or the Prime Minister?

M. Legault : Yes. What I would say is that, on April 14, what we announced is that people responsible for residences, if they thought that it would be good to have some caregivers coming and helping them, that they can do so. Today, what we announce is very different. We say all caregivers, they have the right to see their people in those homes, and, if residence management refuse, they will have to justify why. So we are really changing. We say : Now you have the right to see your people, all caregivers must be welcomed, and, if they are not, we want to know why. So it's different. At the time, it was more a question of coming to help residences who wanted to have this help.

Mme Senay (Cathy) : But some were refused. So we knew that...

M. Legault : Yes. We saw that many thought that it would be more trouble than helping them to have those caregivers coming.

M. Arruda (Horacio) : And, in fact, we wanted the same thing. But the observation was making that doing it that way, it doesn't work. And I just want to also say that, you know, there is kids who are actually on DPJ or on different families who haven't seen their parents too. We want to make sure that you understand that the kids could... and the parents could get access to their kids who visit them also. I think Dr Carmant is very... wants to make sure that the kids and the ones who have «déficience intellectuelle», or autism, or author kinds of troubles can be in touch with their family. So I just want to make sure that people understand that, when we talk about RPA and RTF, that includes also the youngs that want to see their parents and to keep a contact with their family even if they are in a house elsewhere.

Mme Senay (Cathy) : And, for seniors in private residences, you're basically evaluating the risk, the dangers of COVID-19, versus the risk of feeling... and suffering from solitude and sadness. There are concerns that perhaps that goes too far. You'll see. But do you fear any backlash if you have to go back for what it was for almost two months for them?

M. Arruda (Horacio) : You know, we are observing the impacts on physical, mental health, stress, anxiety on elderly persons. That's the case for even young adults, and kids, and teenagers. Everybody is upset with being confined. You cannot confine everybody for a long time. There are studies made about the brain changing. There is data which is not only the infection, but also the impacts, the balance actually. First of all, people understand that COVID is a serious thing. I think that in March, in April or before, people were not aware. We had not those people dying everywhere. So I think that people are intelligent. I believe people are intelligent, people will respect a way of doing business.

So I think, based on the balancing of mental impacts... we have people who even stopped to eat. They want to die. They don't want to be in that situation. There are some suicides that could happen. So I think this is worst, I think, than letting people go a little bit outside. And we cannot be confined for... everybody is going to get crazy, if we keep that for months. And elderly people will lose their autonomy, especially the ones who are autonomous actually, because they are not stimulated.

Le Modérateur : Thank you. Samuel Pouliot, CTV News.

M. Pouliot (Samuel) : You said it a bit in French, but are these new rules also going to be applied for elders who are over 70 and who live on their own in their own homes? Will they be able to go shop and go outside?

M. Arruda (Horacio) : Yes. The rights of all the people will be the same, independently where they live, unless there is an outbreak. If you are sick and you have COVID-19, you are not supposed to go outside, but if you are in good health, you can go as others will go.

M. Pouliot (Samuel) : OK. And, on another subject, you ordered to limit the distribution of Ventolin, the popular asthma inhaler. It's worrying some patients. Is there a risk that comes with changing medication in the middle of a respiratory pandemic?

M. Arruda (Horacio) : I'm sorry, it's not really my... the thing is that we changed the Ventolin...

M. Pouliot (Samuel) : Yes, there is a distribution limit, like...

M. Arruda (Horacio) : OK. Look, I could perhaps try to have the answer of the question for tomorrow, consulting my people, but I think it's probably because of supply issues that they will prefer to make sure it's going to be used... It's a medication that is a lot used. Probably we are keeping it for the people who are at more risk, and probably it's why there is, because of the supply, certain cautions. But as soon as it comes back normally, I think the normal situation will come back. But I can make verification and even send you a mail if you want the information.

Le Modérateur : Thank you. So two last questions sent by Raquel Fletcher, Global News.

The World Health Organization is urging countries to check their records for any suspicious early cases after reports that France had a case of COVID-19 in December, nearly a month before the country confirmed its first case. Is Québec investigating or planning to investigate suspicious early cases?

M. Arruda (Horacio) : Yes, we will. And also one thing that we're going to do is we're going to look retrospectively. And I think it's a good thing to look at what was the level of people dying in December, January. We're going to compare the excess of deaths comparing to other years before, and sometimes those excesses of deaths are an indicator of people... And I would say also that it's going to be a way to best compare one country to another one because, based on surveillance systems, it could be different or the testing capacity could be different. When we're going to look back at the death rates exactly from one period to another one, we're going to see if there was excesses that are not being taken into account by our systems.

Le Modérateur : So one very last question from Raquel. Why have statistics concerning infections and deaths in long-term care being taken down? Is there a dispute over the accuracy?

M. Legault : No. It's because right now we're checking the cases that are still active because we put the number of confirmed cases, but we know very well that either some are dead or some don't have the COVID-19 anymore. So we're cleaning the data and, as soon as we'll have it, we'll give it to the public.

Le Modérateur : So thanks for all your answers. Merci. C'est ce qui complète pour cette conférence de presse. À bientôt. Bonne fin de journée.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 14 h 8)

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