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Conférence de presse de Mme Geneviève Guilbault, vice-première ministre et Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le mercredi 29 avril 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous. Chers collègues, mesdames messieurs, bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Mme Geneviève Guilbault, est accompagnée de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda.

Alors, Mme la vice-première ministre, à vous la parole.

Mme Guilbault : Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Donc, je vais commencer, comme à l'habitude, avec le bilan de la dernière journée. Donc, en date d'aujourd'hui, nous avons 79 nouveaux décès, pour un total de 1 761 décès. Bien évidemment, mes pensées et toutes nos pensées de toute l'équipe vont pour les familles et les proches de ces personnes-là qui sont décédées. On a un total maintenant de 26 594 cas confirmés, une augmentation, donc, de 837 par rapport à hier. Nous avons 1 648 personnes hospitalisées, une augmentation de 23, dont 222 personnes qui sont aux soins intensifs, une augmentation de cinq personnes par rapport à hier.

Je veux revenir sur la situation du personnel dans les CHSLD, dans les résidences pour personnes âgées. Vous le savez, depuis plusieurs jours, voire une semaine, deux semaines maintenant, on reçoit beaucoup de renfort à la suite des nombreux appels qui ont été lancés, par le premier ministre notamment, et ça se poursuit, ce renfort. Et aujourd'hui, on peut se réjouir de l'annonce de l'arrivée d'un contingent d'environ 400 militaires qui arrivent au Québec... qui devraient arriver au Québec, du moins une partie est déjà arrivée, d'ailleurs, pour venir prêter main-forte dans nos résidences de personnes âgées. Ça s'ajoute donc aux troupes qui sont déjà déployées depuis le 20 avril, les troupes des Forces armées canadiennes.

Alors, on les remercie, on est bien heureux de l'arrivée de ces personnes-là. Ça va nous permettre d'ajouter des gens dans huit nouveaux CHSLD qui ont été désignés en collaboration, bien sûr, avec les gens du ministère de la Santé et les gens des Forces armées canadiennes. Donc, huit nouveaux CHSLD qui s'ajoutent aux cinq où il y avait déjà des membres des Forces armées canadiennes à l'oeuvre.

Donc, ces huit endroits sont le Centre de soins prolongés Grace Dart, le CHSLD Reine-Elizabeth, la Résidence Berthiaume-Du-Tremblay, le CHSLD Vigi de Mont-Royal, le CHSLD des Floralies-de-LaSalle, le Centre d'hébergement de Saint-Laurent, le CHSLD Argyle et le CHSLD Benjamin-Victor-Rousselot. Donc, huit nouveaux endroits où des membres des Forces armées canadiennes vont pouvoir aller prêter main-forte.

C'est une très bonne nouvelle, je l'ai dit, que l'arrivée de ces nouvelles personnes, mais il reste qu'on a encore des besoins énormes dans nos résidences pour personnes âgées, donc toutes les personnes qui ont la capacité, qui ont la possibilité, qui ont la volonté d'aller prêter main-forte, on les invite à le faire par l'entremise du site Je contribue!. Votre aide sera la bienvenue, ça demeure notre urgence nationale, la qualité et la dispense... la prodigation des soins à nos aînés dans nos résidences pour personnes âgées.

Comme on l'a dit dans les derniers jours, on a réussi, tous ensemble, à aplatir la fameuse courbe de contagion par nos efforts, par notre respect des consignes de santé publique, depuis maintenant deux mois, et c'est ce qui nous a permis, cette semaine, d'annoncer lundi notre plan de réouverture graduelle des écoles et des services de garde, hier, d'annoncer une reprise graduelle de certaines activités de nos entreprises, de notre économie, et aujourd'hui, d'y aller avec une nouvelle annonce aussi de réouverture graduelle de nos régions. Mais donc tout ça, c'est possible grâce à notre discipline, et il ne faut surtout pas voir, dans cette étape de déconfinement très graduel, un synonyme de relâchement.

Donc, c'est important que, malgré tout ce qu'on annonce en termes de réouverture graduelle de certains secteurs d'activités de notre société, on continue de se conformer aux consignes de santé publique, qu'on continue de maintenir la distance, de se laver les mains et de continuer d'obéir à toutes les consignes parce qu'il en va de cette possibilité, justement, d'aller de l'avant avec la réouverture. L'ingrédient clé pour la réouverture graduelle, que ce soit les écoles, les services de garde, l'économie ou les régions, comme on va annoncer aujourd'hui, c'est de maintenir la discipline exceptionnelle à laquelle se sont astreints les Québécois depuis maintenant près de deux mois.

Et si on devait constater que la courbe de contagion reprend de plus belle, si les prévisions devaient s'assombrir, si la situation devait se détériorer, on n'hésitera pas à repousser des réouvertures. Donc, c'est important de comprendre que tous ces plans-là, toute cette planification est tributaire de la discipline à laquelle on va continuer de se soumettre, mais les Québécois sont exemplaires depuis le début, donc je leur demande de continuer d'être obéissants et de se conformer aux directives de santé publique malgré les annonces de réouverture graduelle qui sont faites depuis trois jours.

C'est donc dans cette même logique, toujours, de réouverture graduelle qu'on va annoncer, donc, aujourd'hui un plan de réouverture graduelle, toujours, de certaines régions du Québec. L'idée, c'est de progressivement diminuer ou même retirer les contrôles policiers des allées et venues dans certaines régions, certains endroits qui étaient, entre guillemets, fermés jusqu'à aujourd'hui pour permettre, donc, les déplacements entre ces régions-là, à l'intérieur ou à l'extérieur de ces régions-là, pour suivre le plan de réouverture de l'économie.

On demande quand même aux Québécois d'éviter les déplacements superflus, d'éviter de se déplacer d'une région à l'autre si ce n'est pas essentiel. Je l'ai dit, il faut quand même continuer de s'astreindre aux mêmes consignes de santé publique. Et le fait d'éviter des déplacements superflus d'une région à l'autre fait partie de ces consignes que nous demandons aux Québécois de respecter. Ce n'est pas le temps d'aller flâner, ou d'aller dans les commerces d'une autre région simplement pour le plaisir, ou d'aller faire son épicerie ailleurs que chez soi juste pour le plaisir non plus. On essaie d'éviter de se déplacer, de rester dans la région où on demeure ou, en tout cas, dans la région où on se trouve et de limiter ainsi ses déplacements malgré qu'ils redeviennent permis pour certaines raisons.

Ainsi donc, à partir de lundi prochain, du 4 mai, nous allons rouvrir progressivement, sous toutes réserves et si la situation continue de bien aller, certaines régions. Donc, à partir de lundi prochain, le 4 mai, les contrôles policiers des déplacements seront retirés pour les régions des Laurentides, de Lanaudière, de Chaudière-Appalaches et pour la ville de Rouyn. Donc, ça, c'est pour lundi prochain le 4 mai. Ensuite, si tout se passe bien, toujours, lundi le 11 mai, nous retirons les contrôles des allées et venues dans l'Outaouais, à l'exception toutefois de Gatineau, donc dans le reste de l'Outaouais, dans la région de l'Abitibi, à La Tuque et au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Et enfin, lundi suivant, le 18 mai, toujours si tout se passe bien, les régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie, des Îles-de-la-Madeleine, le secteur de Charlevoix et la Côte-Nord seront également rouverts pour les allées et venues.

Pour ce qui est de la ville de Gatineau, du Nord-du-Québec, de la Basse-Côte-Nord, de Minganie, du Nunavik et des Terres-Cries-de-la-Baie-James, qui, eux aussi, étaient des territoires dont les allées et venues étaient actuellement contrôlées, on n'est pas en mesure aujourd'hui de vous donner une date pour ces secteurs-là parce qu'on est encore en train d'évaluer la situation, de suivre la situation dans ces endroits-là, dans ces communautés-là. Et donc on n'est pas en mesure de donner une date aujourd'hui. Mais évidemment qu'avec la Santé publique on suit tout ça de très près, et, dès qu'il nous sera possible de vous donner une date pour ces secteurs-là, nous le ferons. L'idée, c'est toujours de ne pas ouvrir prématurément, de continuer de protéger les secteurs qui ont encore besoin d'être protégés. Et c'est ce que nous faisons aujourd'hui en ne donnant pas tout de suite une date pour ces endroits, mais, dès que ça sera possible, nous le ferons.

La raison pour laquelle on annonce dès aujourd'hui ce calendrier-là, qui pourrait toutefois changer sous réserve de l'évolution, mais c'est pour permettre aux gens de se préparer, donc, de se préparer au fait que ces secteurs-là vont rouvrir, pour les gens qui pourraient être peut-être plus craintifs, de se préparer au fait que cette région-là, ce secteur-là où ils demeurent va réouvrir. Ou, à l'inverse, des gens qui sont impatients de voir leurs régions rouvrir, bien, ça va leur donner une indication de la date à laquelle ils peuvent s'attendre pour que le secteur où ils demeurent ou le secteur où ils travaillent soit à nouveau permis de fréquenter.

Donc, on va continuer d'évaluer la situation, comme je l'ai dit, mais le mot clé, c'est vraiment la discipline. Et tout ce plan-là de réouverture graduelle des régions du Québec, de la même façon que le plan de réouverture des écoles, des services de garde et de l'économie, dépend vraiment de la capacité, la volonté des Québecois de continuer d'appliquer les consignes de santé publique. Donc, il faut maintenir la distanciation, il faut maintenir les interdictions qui sont actuellement en place en termes de santé publique, donc, rester à deux mètres, il faut continuer de se laver les mains fréquemment, il faut continuer de protéger nos personnes plus vulnérables, notamment nos aînés, il faut aussi continuer d'éviter, je l'ai dit, les déplacements superflus d'une région à l'autre, et il faut éviter de se rassembler. Les rassemblements intérieurs, extérieurs demeurent interdits, c'est important de le dire aussi. Donc, toutes ces consignes-là demeurent par ailleurs, malgré la réouverture de certains secteurs. Mais à l'évidence, en parallèle de la réouverture de certains secteurs de l'économie, de certaines activités commerciales professionnelles, ça va générer plus d'allées et venues dans plusieurs secteurs, donc c'était la suite logique, finalement, d'y aller avec la réouverture graduelle des régions du Québec.

Alors, si on réussit tout ça, si on est prudents, si on est dociles et si on est disciplinés, on va réussir ce plan de réouverture des régions comme on va réussir les autres plans de réouverture de d'autres secteurs du Québec sans relancer la pandémie. Donc, c'est l'objectif, relancer le Québec sans relancer la pandémie, et c'est en respectant les consignes de santé publique qu'on va réussir à le faire.

Pour mes remerciements du jour, je veux remercier aujourd'hui nos adolescents, nos ados du secondaire qui sont chez eux actuellement et qui, pour plusieurs, ont été déçus d'apprendre qu'ils ne pourront pas retourner à l'école, qu'ils ne pourront pas... ou, bon, peut-être pas retourner à l'école comme telle, mais qui ne pourront pas revoir leurs amis, qui ne pourront pas revoir leurs écoles, ne pourront pas revoir leurs profs avant la fin de l'année scolaire. Donc, on sait que c'est décevant pour vous, alors je veux vous remercier de, malgré tout, malgré la déception, respecter les consignes de santé publique, de comprendre la situation, de vous conformer à la situation. C'est très apprécié. Merci de votre discipline.

Et je vous aussi vous dire qu'on vous a entendus et qu'actuellement on travaille avec le ministère de l'Éducation pour trouver une façon de souligner, malgré le contexte difficile, votre diplomation, votre graduation. Je pense, entre autres, aux finissants surtout, pour ce qui est de la diplomation, parce que les finissants n'auront pas la chance, malheureusement, de pouvoir vivre le traditionnel bal des finissants. Donc, on pense à vous et on essaie de trouver une façon créative, imaginative, mais respectueuse des consignes de santé publique, de pouvoir vous permettre de souligner ce moment qui est important dans votre vie, que la graduation du secondaire. Alors, merci beaucoup. Vous travaillez fort, vous le méritez. On va faire en sorte de pouvoir vous offrir ce petit privilège ou, en tout cas, cette petite récompense dans le contexte actuel, malgré tout.

Je termine en disant qu'on avance, on progresse, mais ce n'est pas le temps de crier victoire. On le dit souvent, mais c'est important de le répéter, la problématique, le virus, tout ça, ce n'est pas derrière nous. Oui, on annonce des réouvertures graduelles. On est rendu à annoncer, à envisager des ouvertures graduelles, mais tout n'est pas gagné actuellement. Et, je veux le redire, tout va dépendre de notre discipline et tout va dépendre des efforts de distanciation que nous allons maintenir. Alors, je vous encourage à continuer, je vous demande à continuer de respecter les consignes de santé publique. On a été exemplaire, depuis deux mois, dans le confinement, il faut être tout aussi exemplaire dans la réouverture graduelle du Québec. Merci.

Le Modérateur : Voulez-vous y aller de quelques mots en anglais?

Mme Guilbault : Oui. Alors, good afternoon. I first want to address the staffing situation in residences for the elderlies. We have already received a lot of reinforcements and more are coming. Today, we announce that we will add 400 militaries in eight CHSLDs. This is good news, but we continue to ask for help.

As we said in the past few days, outside of the CHSLDs, we have managed to flatten the contagion curve, but the key ingredient to the gradual reopening is to maintain the exceptional discipline that Quebeckers have shown for almost two months. Prudence remains our watch word. It is in this logic that we are presenting today a plan for the gradual reopening of some of our regions but we sill ask Quebeckers to continue to avoid unnecessary trips. Now is not the time to rush to shops outside your region. Unless necessary, you are asked to stay in the area where you are.

We are announcing this calendar to allow people to prepare, but nothing prevents it from changing if the situation deteriorates. So we are making progress, but now is not the time to declare victory, now is not the time to stop all our efforts of social distancing. We have been exemplary in the confinement phase. Let's continue on that path for the gradual reopening. Thank you.

Le Modérateur : Merci, Mme la vice-première ministre. Alors, pour la période des questions en français, nous allons débuter aujourd'hui avec Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, mesdames, Dr Arruda. Dr Arruda, ma question va s'adresser à vous. Il y a actuellement une éclosion à Maisonneuve-Rosemont. Il y en a dans d'autres centres hospitaliers. Est-ce que ça, ça pourrait vous inciter à retarder la reprise à Montréal?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, plusieurs facteurs pourraient nous inciter à retarder la reprise à Montréal, là. Puis, peut-être, pour la question des centres hospitaliers, ma ministre pourra compléter parce que je m'occupe plus de santé publique que de l'organisation des services. Mais c'est sûr qu'il faut que la capacité de traitement soit au rendez-vous dans les centres hospitaliers parce que c'est clair qu'en faisant des déconfinements on va avoir probablement, on le sait, des cas, idéalement pas trop de décès. C'est ce qu'on souhaite, surtout si les gens qui sont à risque restent là. Donc, il faut qu'il y ait un contrôle en milieu de soins, mais aussi un contrôle en milieu communautaire. Mais la situation, quand même, est relativement sous contrôle. Il y a eu des éclosions. Il y en a eu comme il y en a particulièrement dans certains centres qui n'ont pas nécessairement la même structure de soins.

Mais je vais laisser peut-être... Là-dessus, je ne sais pas si la ministre veut compléter une phrase.

Mme McCann : Bien, en fait, moi, ce que je dirais là-dessus, puis on le dit depuis plusieurs jours, que la situation dans le Grand Montréal, la CMM, elle est différente du reste du Québec et il faut en tenir compte. D'ailleurs, dans les mesures de déconfinement, on a parlé d'une semaine plus tard, et évidemment on va le réviser. La Santé publique va réviser la situation. Montréal demeure un secteur chaud. Et il y a la situation, notamment, dans les CHSLD et avec... Comme notre vice-première ministre le disait, on est en train d'avoir une amélioration au niveau de la disponibilité du personnel grâce à tout le monde qui est venu nous prêter main-forte, et je contribue, mais on n'a pas encore gagné la bataille. Il faut vraiment stabiliser davantage nos établissements, nos CHSLD, et c'est ce qu'on est en train de faire.

Au niveau du secteur hospitalier, moi, je veux rassurer, au niveau de HMR, que les chirurgies semi-urgentes, urgentes, le secteur de l'oncologie continuent. Mais c'est sûr qu'on ne peut pas, à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, à ce moment-ci, aller plus loin au niveau de la chirurgie. On a dit qu'on augmenterait à 50 % de volume. On va trouver d'autres avenues, mais aussi, ce qu'on va faire, c'est qu'il y a des gens qui ne sont plus en soins actifs qui sont des les hôpitaux, et notamment HMR, et là on est en train de faire toute une opération, d'amener ces personnes-là dans d'autres sites sécuritaires.

On a fait un gros travail, toujours dans le sens d'avoir des équipes dédiées, des zones froides, des zones chaudes, de l'équipement de protection suffisant, donc ça, ça va aider. Il faut dire aussi que l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, bon, c'est tout près de Montréal-Nord aussi, puis on sait qu'il y a une situation de ce côté-là, d'éclosion, mais aussi, c'est un hôpital qui reçoit énormément à l'urgence, hein, de gens. Donc, il y a des patients qui sont arrivés par l'urgence, là, des patients COVID-19, et donc il y a un gros volume de patients COVID-19. Il y en a 165 actuellement qui sont hospitalisés pour la COVID-19. Mais l'éclosion... On a pris le contrôle sur l'éclosion puis on continue les activités urgentes et nécessaires de l'hôpital.

Puis je vais terminer en disant qu'on va revoir, au niveau de l'île de Montréal, le secteur hospitalier. On va voir — il y a beaucoup d'entraide entre les hôpitaux — s'il y a des choses qu'on peut faire ailleurs qu'à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont temporairement parce qu'on pense, avec ce qu'on est en train de faire, qu'à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, on va être capable d'augmenter notamment la chirurgie puis les autres traitements, qui ne sont pas urgents, là, qui sont plus électifs dès la semaine prochaine. Alors, on est en train de prendre le contrôle sur la situation.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Laforest (Alain) : Je vais rester dans la même veine avec le décloisonnement des régions. Depuis le début, lorsque vous avez mis le Québec sur pause et que la planète s'est mise sur pause, c'est pour protéger le réseau de la santé. Est-ce qu'on décloisonne des régions comme la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, Charlevoix, le Saguenay, qui n'a pas un réseau de la santé qui est énorme? Est-ce qu'il n'y a pas un risque, justement, de perte de contrôle?

Mme McCann : Bien, écoutez, je vais laisser la parole à Dr Arruda, mais ce que je peux vous dire, c'est qu'on suit, de jour en jour, la fameuse courbe, hein, mais on suit également les hospitalisations en général puis les soins intensifs. Et on voit qu'il y a une stabilisation au niveau de l'hospitalisation puis des soins intensifs. Les chiffres qu'on vous donne, ça comprend des gens qui ont la COVID-19 mais qui n'ont plus besoin du plateau technique de l'hôpital. Alors, il faut qu'on discrimine, parce que si on regarde...

M. Laforest (Alain) : ...

Mme McCann : Oui, mais c'est pour l'ensemble des régions. Les chiffres qu'on vous donne, c'est vraiment pour l'ensemble des régions du Québec. Et les hospitalisations puis les soins intensifs, les deux tiers de ces gens-là ont été hospitalisés et ont eu des soins intensifs dans la grande région de Montréal. Alors, on n'est pas préoccupés autant pour les autres régions que pour la région de Montréal actuellement, mais, sur la question de l'épidémiologie, je vais donner la parole à Dr Arruda, mais on a quand même fait des préparatifs au niveau des autres régions du Québec qui n'ont pas le même volume, on le comprend, là, mais évidemment il va falloir suivre la situation de très près. Dr Arruda.

M. Arruda (Horacio) : Oui. Écoutez...

Mme Guilbault : ...très rapidement, simplement signaler que ces régions-là vont ouvrir en dernier aussi. On parle du 18 mai actuellement et c'est sous toutes réserves. Donc, dans, l'intervalle, on va suivre la situation, Dr Arruda, son équipe, et tout ça, puis, si on devait modifier des dates en conséquence d'une recrudescence de la courbe ou d'une situation qui se détériorerait, bien, on le fera. Puis ça, c'est important de le répéter, ces plans-là, ce sont des plans, ce sont des prévisions, mais c'est dans la mesure où tout irait bien d'ici la date planifiée. Je vais laisser la parole...

M. Arruda (Horacio) : C'est clair qu'au-delà de l'épidémiologie, je vous dirais, du Québec, on a une analyse qui est faite, plus fine, pour la région de Montréal par sous-catégories de milieux, comme CHSLD, communautaire, puis etc., et on va s'assurer d'avoir les mêmes critères pour les déconfinements à l'intérieur des régions froides, c'est-à-dire qu'on va s'assurer qu'il y ait des tests suffisants, qu'il y ait capacité de faire des enquêtes comme telles, qu'il y ait une marge de manoeuvre au niveau hospitalier pour être capables de le faire.

Ça fait que je pense que... D'ailleurs, ces régions-là ont probablement les conditions meilleures. On espère qu'ils ne vivront pas le même phénomène qui est arrivé dans les CHSLD dans la région métropolitaine, un, parce qu'il y a probabilité de moins grands contacts, des plus petites populations comme telles; deux, ils sont en train de se préparer, en termes de ressources humaines, pour ne pas avoir les problématiques qu'on a eues. Il y a des équipements de protection personnelle... antérieurement.

Donc, je pense que ça va être, encore là, toujours monitoré au jour le jour, mais, je pense, ça fait partie... S'il y a une place où les robinets peuvent laisser couler un peu d'eau, actuellement, c'est bien, je vous dirais, dans les régions plus périphériques que celles de la Communauté métropolitaine de Montréal.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question, Hugo Pilon-Larose, La Presse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Ma question a été un peu abordée ces derniers jours, mais, justement, quand on rouvre les régions, comme en ce moment, que doivent anticiper les Québécois pour cet été, dans le sens où on sait qu'il n'y aura probablement pas de voyage à l'international? Le tourisme, c'est quand même important au Québec. Si les courbes... si ça se passe bien, là, si les scénarios optimistes se réalisent, est-ce que votre objectif est de permettre et d'encourager les Québécois à voyager entre les régions? Et, selon vous, vous serez en mesure d'évaluer, justement, l'évolution des courbes à quel moment pour pouvoir annoncer si, oui ou non, les voyages entre régions seront permis?

Mme Guilbault : Oui. Bien, peut-être un mot général, puis Dr Arruda pourra compléter s'il le souhaite. Mais, oui, c'est sûr qu'à terme on souhaite que les gens puissent retourner à une vie normale éventuellement. On n'est pas capables de répondre, en ce moment, à quel moment est-ce qu'on va pouvoir retourner voir nos amis, nos parents, nos grands-parents, et tout ça. Et il y aura de la segmentation. C'est sûr que les groupes plus vulnérables, nommément nos aînés, vont probablement devoir faire l'objet de mesures de protection plus longtemps que d'autres groupes, par exemple les enfants, là, qui retournent déjà à l'école. Ça fait que, donc, c'est vraiment une situation qui évolue au jour le jour, de semaine en semaine.

On a annoncé, cette semaine déjà, quand même des réouvertures importantes, là, les écoles, les services de garde, certains volets de l'économie et, aujourd'hui, les régions. C'est un pas dans la bonne direction. Vous l'avez évoqué, il y a une opportunité touristique potentielle, formidable, là, dans les contraintes qu'on vit actuellement, ce n'est pas demain matin, comme disait mon collègue Pierre Fitzgibbon récemment, ce n'est pas demain la veille qu'on va retourner boire un pina colada au Mexique, là. Donc, il y a une opportunité touristique pour le Québec qu'on va certainement vouloir saisir, mais au moment où on sera prêts à le faire. Mais actuellement on n'est pas... Tout ce qui est non essentiel, hébergements locatifs, et tout ça, là, louer des chalets, voyager dans le Québec, c'est interdit, ce n'est pas possible. Mais, quand ce sera possible, non seulement on va être heureux de pouvoir le rendre possible, mais on va même encourager les Québécois, l'achat local, et tout ça.

Donc, il y a des opportunités qui vont découler de cette situation-là, mais actuellement, par contre, je l'ai dit, il ne faut pas crier victoire, ce n'est pas derrière nous, on n'est pas capables de vous dire : Le 4 juillet, vous pouvez vous réserver un hôtel en Gaspésie pour aller voir, tu sais, le rocher Percé, puis tout ça. On n'est pas capables, en ce moment, de faire ça, mais certainement qu'on travaille dans ce sens-là. On est conscients que les gens commencent à être tannés, là, le moral, des fois, peut décliner, puis tout ça, puis les beaux jours arrivent, ça donne le goût de sortir, ça donne le goût d'aller visiter. Ça fait qu'on va vouloir donner ce droit-là aux gens, dès que ça va être possible, mais aujourd'hui, outre ce qu'on annonce cette semaine, qui est déjà un très, très gros pas, là...

Puis, tu sais, il ne faut pas donner l'impression non plus qu'on veut tout réouvrir et tout repermettre en même temps parce qu'on ne veut pas encourager les gens à délaisser les consignes de santé publique. Ça, c'est très, très, important, le message. Si je peux passer un message aujourd'hui : Oui, on veut réouvrir, mais on veut que les gens continuent de se tenir à distance, de malheureusement éviter les visites à nos parents, nos grands-parents dans les résidences, de se laver les mains, d'éviter de se rassembler, et tout ça. Mais, oui, c'est ce qu'on souhaite puis on a hâte que les Québécois puissent retrouver une vie normale, mais on en a pour des mois à avoir une vie qui ne sera pas normale, telle qu'on se l'est conçue avant la pandémie.

M. Arruda (Horacio) : Je pense qu'il faut comprendre que, si vous permettez, là, il faut comprendre que le déconfinement progressif qu'on fait, là, il faut voir que c'est surtout pour permettre aux activités, je vous dirais, commerciales, de vie, de se faire, là. Ce n'est pas une invitation à aller voyager. Et si jamais on le refait, aussi, tant qu'on n'aura pas nécessairement un vaccin, ça va être une façon différente, probablement, de faire du camping, si on voudrait dire, par exemple, en n'étant pas plusieurs familles rassemblées autour du même feu. Il va falloir le refaire différemment. Puis, comme l'a bien dit la vice-première ministre, c'est véritablement une chose qui va être évaluée au jour le jour.

Mais il faudrait que vous compreniez que c'est... De la même façon qu'on avait des travailleurs essentiels pour la question de santé, les urgences, les policiers, les services d'incendie, puis etc., là, on rouvre un élément. Ça ne vous empêche pas de rester dans votre région, puis etc., mais, en enlevant des barrières, ça ne veut pas dire, bien, regarde, tout le monde s'en va dans l'est de Montréal, s'en va dans l'Est-du-Québec pour fuir la région contaminée puis venir contaminer l'Est-du-Québec. Ce n'est pas ça, je pense, qu'il faut interpréter.

Donc, ça va vouloir dire, puis ça, c'est bien important, et je l'ai dit hier, il faut respecter les consignes qui vont vous être données. Et, de la même façon, si on se verrait à voir qu'il y a un afflux important de personnes de zones chaudes qui sont encore actives ou qu'il y a encore de la transmission vers des zones froides, bien, il va falloir remettre des barrages, puis ce n'est pas ça qu'on veut faire nécessairement.

Donc, on vous invite à profiter d'une certaine liberté associée à ce déconfinement-là, mais à rester le plus possible dans les alentours où vous êtes puis d'éviter les rassemblements, qui vont avoir lieu peut-être de façon clandestine. On suspecte que le comportement humain qui est arrivé en France va se faire ici. Mais ce n'est pas invitant parce que c'est pour vous-même, votre propre santé, mais surtout celles de nos aînés que ça rentre en considération.

Mais dès qu'on va être en mesure de le faire, on va vous le dire. Mais, comme je vous ai dit, on n'a pas de vaccin, on n'a pas encore nécessairement de traitement. On ne sait pas qu'est-ce qui va se passer, ça se peut que le virus ralentisse cet été. Mais va-t-il revenir de plus fort en automne? On ne le sait pas.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous avez parlé, M. Arruda, ces dernières semaines beaucoup aussi de santé mentale, hein? Puis je pense que vous avez expliqué, entre autres, la réouverture des écoles pour cette région-là, que c'est bon que les enfants puissent retrouver un semblant de vie. Mais on parle des enfants, mais... Parce que tantôt, Mme Guilbault, vous avez appelé à la docilité des Québécois de respecter les consignes, mais pourquoi est-ce que ce n'est pas permis de se rassembler à deux mètres de distance à l'extérieur? Est-ce que vous pensez que, pour cet été, on va réussir à le faire? On peut comprendre à l'intérieur, parfois, des lieux clos, ça peut être plus dangereux pour la transmission du virus. Mais j'imagine des Québécois qui ont une cour arrière, qui sont capables d'aménager des chaises à deux mètres de distance puis de partager un barbecue. Est-ce qu'ils peuvent s'imaginer pouvoir le faire cet été?

M. Arruda (Horacio) : Bien, écoutez, rien n'est exclu, mais je ne peux pas vous le dire maintenant parce que je veux véritablement voir ce que le déconfinement du 4, du 11 puis du 18 ou plus tard va donner. Parce que c'est... Le comportement humain, on... Comment je pourrais dire? On a toujours des bonnes raisons de ne pas se sentir à risque. Puis le deux mètres, il n'est pas toujours respecté, puis... Mais, écoutez, là, on est les premiers à vouloir, nous aussi, pouvoir revivre ces moments-là. Nos amis nous manquent. Notre barbecue à l'extérieur nous manque. Mais je pense qu'il faut y aller par étapes. Mais je veux donner de l'espoir, là. On ne pourra pas, de toute façon, rester encabanés complètement. Mais il va falloir doser le risque puis voir vraiment qu'est-ce qui va se passer.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question, Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Mme Guilbault, je me demandais si ça tenait aussi pour la frontière Outaouais-Ontario. Évidemment, vous avez parlé de Gatineau qui est séparé. Mais, le 11 mai, est-ce que la SQ se retire ou, en tout cas, les barrages pour l'Ontario tombent aussi?

Mme Guilbault : Oui, bien, en fait, les barrages qui sont... c'est des barrages aléatoires, là, sur les cinq ponts que partage Gatineau avec la rive ontarienne. Eux vont être maintenus. Comme je l'ai dit, Gatineau est dans une catégorie à déterminer plus tard, mais effectivement il existe d'autres points de contact avec l'Ontario.

Il faut dire que la frontière avec l'Ontario n'a jamais été fermée officiellement. Ça, c'est important de le préciser. Il y avait une surveillance qui était faite. On voulait éviter les déplacements non essentiels, et donc, à partir du 11 mai, oui, il y aura... Mais il n'y avait pas forcément non plus de surveillance systématique entre les autres points de contact de l'Outaouais et l'Ontario. Donc, il ne faut pas avoir l'impression, là, que la frontière était fermée, qu'elle va réouvrir, mais on maintient par contre ceux de Gatineau, parce que là il y a un fort volume et il y avait quand même une préoccupation, là, compte tenu de la situation en Ontario. Donc, on a mis tout ça dans la balance, et l'Outaouais, quand même... ça va permettre les déplacements entre les MRC à l'intérieur de l'Outaouais, là. Puis ça, il y avait des bonnes raisons de pouvoir le permettre à nouveau. Donc, c'est la décision qui a été prise.

M. Bossé (Olivier) : D'accord. Mme McCann, j'aimerais savoir c'est quoi, la situation des jeunes handicapés qui habitent en CHSLD. Est-ce qu'ils sont en droit de penser sortir bientôt ou... parce que ce n'est pas toutes des personnes de 70 ans et plus, là.

Mme McCann : Bien, c'est une bonne question, puis on est très sensible à la situation des personnes handicapées, des jeunes handicapés, mais même des moins jeunes, dans les résidences. Puis je pense qu'ils sont obligés de suivre les mêmes consignes, là, étant dans la résidence eux-mêmes. Ça fait qu'on ne veut pas qu'il y ait de contamination.

Mais je réitère, là, j'en profite pour dire comment notre gouvernement veut changer des choses pour les personnes handicapées en CHSLD, par exemple, et c'est pour ça qu'on a commencé à travailler sur des maisons alternatives, hein, et des lieux alternatifs. Et on est trois ministres là-dessus, hein, Mme Blais, M. Carmant et moi-même. J'ai même une adjointe parlementaire, Mme Picard, qui travaille beaucoup là-dessus.

Alors, parallèlement, là, parce qu'on en a encore au moins pour une année, là, à vivre avec le virus sans vaccin, on va continuer de travailler pour les personnes handicapées en CHSLD parce qu'on veut qu'il y ait des alternatives, sincèrement, là, pour ces personnes-là.

Le Modérateur : Maintenant, au tour de Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour. Mme McCann, je sais que vous devez avoir un discours rassurant, mais, dans les cas des deux hôpitaux où il y a des éclosions à Montréal, les gens sont beaucoup plus inquiets que vous l'êtes. Le taux d'occupation dans les urgences montréalaises, on le voit, il est à la hausse. Il y a une pénurie de personnel qui augmente. Montréal-Nord soulève des inquiétudes.

Vous avez reconnu l'avoir échappé dans les CHSLD. Quelle garantie avez-vous à nous offrir que vous n'allez pas l'échapper à Montréal?

Mme McCann : Bien, écoutez, je pense que ce qu'on peut dire, là, c'est qu'on a affaire à un virus, un nouveau virus qu'on ne connaissait pas, et on s'ajuste souvent, parce qu'on découvre des nouvelles choses par rapport à ce virus, notamment la contagion par des personnes asymptomatiques. Alors, ça, ça a été un facteur très, très important dans nos CHSLD. Et là on fait des enquêtes épidémiologiques au niveau de nos hôpitaux, Sacré-Coeur et Hôpital Maisonneuve-Rosemont, qu'est-ce qui s'est passé. Les mesures sont prises actuellement pour contenir l'éclosion. Il y a vraiment des mesures très, très importantes qui sont prises, et la Santé publique fait son enquête. Toutes les activités urgentes sont maintenues.

C'est sûr que c'est préoccupant. C'est sûr que Montréal est préoccupant. On doit le dire clairement. Et ce qui est aidant, c'est qu'on voit que des gens, auxquels on a fait appel sur Je contribue!, appellent beaucoup, et on va être en mesure d'ajouter beaucoup de personnel, notamment à Montréal parce que c'est là qu'on a le plus besoin. Et c'est ça, entre autres, qui va faire la différence. Puis il y a un petit peu moins d'absences actuellement dans le réseau. Il y a quelque chose... J'espère qu'aujourd'hui on peut vous dire qu'on commence à peut-être voir une amélioration. Vous voyez comme je suis prudente, parce que Montréal est préoccupant. Montréal-Nord, ça nous préoccupe, l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont aussi. Mais on fait tout ce qu'on peut pour contrôler la situation, et on la contrôle. On l'a contrôlée à Sacré-Coeur aussi. Évidemment, ce sont deux hôpitaux qui sont quand même vétustes, qui ont des infrastructures, là, qui sont plus difficiles à gérer dans le cas d'une pandémie, mais moi, je pense que toutes les mesures sont prises.

Mais, oui, je veux rassurer jusqu'à un certain point, mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas préoccupée. Mais ce que je veux dire à la population, c'est que tout ce qu'on peut faire, on le fait, et on améliore toujours nos processus. On s'ajuste à un virus. On le découvre graduellement. Mais aussi on ajoute du personnel et on améliore l'organisation de notre travail. Alors, on veut poursuivre les services. Puis on veut poursuivre les services non seulement pour les gens qui ont la COVID-19, mais aussi pour les autres, les autres personnes qui ont attendu, par exemple, pour des interventions pendant un mois et que, là, il faut qu'ils aient l'intervention, là, parce qu'il y a des choses, hein, des problèmes de santé où on doit y aller, là, après quatre semaines. Et c'est ce qu'on va faire à Montréal et dans le reste du Québec.

M. Dion (Mathieu) : Sur Maisonneuve-Rosemont justement, en quoi c'était une bonne idée de mandater, le 2 avril, cet hôpital, l'un des plus vétustes au Québec, pour accueillir les patients atteints de la COVID? En quoi c'est une bonne idée?

Mme McCann : Bien, je pense qu'il fallait mettre à profit tous nos hôpitaux, hein? On devait libérer un certain nombre de lits, avoir un certain nombre de lits COVID-19 disponibles. On a mis tout le monde à profit. On a mis tous les centres hospitaliers nécessaires. Et il fallait que tous participent. Vous vous souvenez qu'on a commencé avec l'Hôpital général juif et, par la suite, on a ouvert Sacré-Coeur, HMR, le CUSM, le CHUM, j'en oublie probablement, mais, on a ouvert tous les centres hospitaliers qu'on pouvait ouvrir parce qu'on avait besoin de l'ensemble de ces lits-là.

Ce qui est intéressant maintenant, c'est que, si on enlève les personnes qui sont en secteur hospitalier mais qui pourraient être ailleurs, qui ont la COVID-19, on voit que l'hospitalisation se stabilise et les soins intensifs. Alors, on espère qu'on a atteint le plateau puis que ça va commencer à diminuer, au-delà de se stabiliser, que ça va diminuer. Mais effectivement on devait mettre à profit l'ensemble des hôpitaux de Montréal, on n'en sortait pas. Sinon, on n'aurait pas eu les lits disponibles en hospitalisation régulière et en soins intensifs.

Le Modérateur : Prochaine question, Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, Mme la vice-première ministre, Mme la ministre, M. Arruda. Je voudrais savoir, justement, dans cette perspective d'un problème qui est quand même assez marqué à Montréal, est-ce que vous avez songé à prendre des gens qui sont actuellement hospitalisés dans, par exemple, le centre Maisonneuve-Rosemont, etc., pour les envoyer vers des secteurs qui sont moins touchés, dans des régions où il y a moins d'éclosion, pour essayer d'avoir une moins forte concentration de personnes touchées par la COVID dans un même milieu? Est-ce que ça, ça a été envisagé ou est-ce que ça l'est?

Mme McCann : Ça a été fait. On a envoyé des patients, notamment dans le Suroît, on en a envoyé à Charles-LeMoyne, à Pierre-Boucher également, qui ont pris des patients de Montréal. Alors, ça, c'est une solution qui est venue quand même il y a un certain temps, là, il y a quelques jours, parce qu'on voyait, là, qu'il y avait un engorgement.

Parce qu'aussi les gens reviennent. Puis ça, c'est heureux, là, je dois vous dire que, c'est quand même une bonne nouvelle à travers tout ça. C'est qu'on disait, il n'y a pas longtemps, vous vous souvenez, aux gens : N'attendez pas, venez à l'urgence, si vous avez un problème urgent, appelez votre médecin. Et je pense que les gens ont entendu. Mais aussi parce que, là, il est temps, quand tu as attendu un mois mais que dans le fond, là, il ne faut pas que tu attendes plus longtemps. Il faut que tu viennes à l'urgence, si tu en as besoin, ou il faut que tu appelles. Alors, c'est ce que les gens font actuellement. Et il faut qu'il y ait des soins, puis on veut rouvrir davantage la chirurgie. Donc, on a déjà demandé à ces hôpitaux-là de la Montérégie de venir... d'aider et c'est ce qu'ils ont fait.

Puis, je vais ajouter en terminant, moi, je veux dire... parce que les urgences sont quand même très occupées actuellement à Montréal, je veux dire à la population de ne pas hésiter à appeler un médecin de famille. Que ce soit votre médecin de famille, appelez-le si vous avez un besoin. N'allez pas à l'urgence si ce n'est pas urgent, mais appelez votre médecin de famille ou appelez une clinique près de chez vous. On va vous répondre. Les médecins de famille sont disponibles actuellement pour vous répondre. Et moi, j'invite la population... et il va y avoir, d'ailleurs, des communications plus soutenues de la part de la Fédération des médecins omnipraticiens là-dessus et du ministère de la Santé et des Services sociaux. Donc, je fais le même appel pour que les gens appellent leur médecin de famille.

M. Lacroix (Louis) : Dr Arruda, est-ce que, compte tenu de ce qui se passe, justement, à Montréal, de ce dont on parle depuis quelques minutes, là, est-ce que, pour vous, ça pourrait remettre en question, justement, le plan de déconfinement pour la région de Montréal. Alain Laforest a posé la question tout à l'heure, la réponse n'a pas été claire, mais est-ce que vous songez à dire : Bien, le plan qu'on vous a présenté cette semaine, ça ne va pas bien à Montréal, on pourrait le retarder d'une semaine, deux semaines, on pourrait le remettre en question. Est-ce que c'est quelque chose que vous analysez?

M. Arruda (Horacio) : C'est une possibilité. Je pense qu'il faut regarder encore, comme je l'ai dit, les données telles qu'elles vont aller. De toute façon, pour ce qui est de la région de Montréal, là, notamment dans la région au nord-est de Montréal, il y a des investigations plus poussées qui vont être faites. Il va y avoir des tests aussi qui vont être faits, dans ce secteur-là, pour mieux documenter la situation, pour voir où on en est rendu comme tel puis essayer de prévoir qu'est-ce que ça va vouloir dire.

C'est sûr qu'actuellement je ne vous cacherai pas que les zones chaudes sont assez, relativement, je vous dirais, stables dans leurs éléments. Il y a des zones qui réaugmentent, d'autres qui diminuent, mais ça va nous prendre ce que j'appellerais une analyse épidémiologique plus poussée qui va regarder aussi les populations, les différents secteurs puis etc. Puis c'est clair qu'à quelque part ça peut questionner, mais, comme on l'a toujours dit, hein, ça va dépendre de ce qu'on va avoir comme données précises là-dessus. Puis notamment la zone chaude actuellement, à Montréal, va être investiguée de façon intensive au cours des prochains jours.

Le Modérateur : Maintenant, au tour de Patrice Bergeron, La Presse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous. Ma question s'adresse au Dr Arruda. À combien vous évaluez le risque d'une augmentation du nombre de cas dans les régions qu'on va déconfiner avec la levée des barrages routiers? Est-ce que vous avez des projections qui existent ou des évaluations statistiques qui permettent de savoir, bon, on estime qu'il va y avoir une augmentation en raison de la levée des barrages, par exemple?

M. Arruda (Horacio) : Bien, les scénarios sont en train de se faire calculer à partir des... Il faut comprendre qu'il faut avoir des données assez récentes pour être capable de les projeter, parce que, vous savez, les projections à très long terme, plus on projette à long terme, plus les écarts sont tellement grands que ça ne donne presque plus rien de le faire. Mais c'est sûr que ça va être... on va essayer toujours de rester, je vous dirais, en bas du zéro... du un, en bas du un pour le R0. Ça, ça va être un indicateur qu'on va essayer de voir, c'est-à-dire de voir une courbe qui pourrait monter un peu mais pas du tout de façon exponentielle.

Puis ça va dépendre de la capacité du territoire à absorber des nombres de cas. Tu sais, à un moment donné, ça va dépendre aussi à combien de jours ça prend pour doubler le nombre de cas. Tout ça, ce sont des analyses qui vont être faites. Mais, comme le virus n'a pas beaucoup, probablement, circulé dans ce qu'on appelle les zones qui sont refroidies, il y a des endroits où il n'y a pas eu de cas depuis trois, quatre semaines, puis etc., bien, ça veut dire que le virus est probablement peu présent.

Là, la question, c'est : S'il se réintroduit, bien, comment on est en mesure de l'enquêter puis de le contrôler? N'oubliez pas que ça veut dire que, s'il y a un cas... Par exemple, disons, je vais prendre la région où il n'y a pas de cas, dans le Bas-Saint-Laurent, il y a une éclosion ou un cas, bien, on va intervenir très, très rapidement pour l'étouffer là, comme tel, sans nécessairement qu'il y ait des impacts. Comme la majorité des gens n'ont pas nécessairement de complications, comme on va demander aux gens, aux personnes âgées de se protéger aussi, bien, l'impact sanitaire, hospitalier devrait être moindre, mais il faut quand même le prévoir.

Mme McCann : Mais j'ajouterais... On va suivre ça de très près, hein, au niveau de toutes ces régions, dans le secteur hospitalier puis dans les CHSLD. L'avantage, pour les régions qu'on déconfine, c'est que, je vais le dire comme ça, elles ont appris de Montréal et de la grande région de Montréal, parce que Montréal, la grande région de Montréal a été prise par surprise, en quelque part, hein, la semaine de relâche, puis on sait la densité de la population. On a révisé tous nos protocoles dans le réseau de la santé et des services sociaux. Donc, les régions qui ont été moins touchées ont appris, ont mis en place ces protocoles, ces nouvelles mesures qui protègent, et on a prévu une capacité. Mais effectivement on compte sur la population pour évidemment garder les mêmes consignes, appliquer les mêmes consignes parce que, si on voyait qu'il y avait une augmentation significative, on serait obligés de refermer le robinet, là, comme on a dit souvent.

M. Bergeron (Patrice) : Maintenant, si vous me permettez, en complémentaire, ma question est toujours pour le Dr Arruda puisqu'il a été souvent mention, au cours des dernières semaines, des contacts entre générations. La Suisse révise sa position actuellement. Elle estime qu'il est maintenant sécuritaire pour les enfants en bas âge de faire une accolade à leurs grands-parents. C'est une question qui est souvent revenue dans l'actualité dernièrement. Le directeur de la division des maladies transmissibles, le Dr Daniel Koch, affirme que les scientifiques ont démontré que les jeunes enfants ne transmettent pas le virus. Est-ce que votre position pourrait être révisée à la lumière de ces études ou analyses suisses?

M. Arruda (Horacio) : Oui, je connais Dr Koch. De toute façon, on s'est déjà vus à l'OMS, mais... Et je vous dirais aussi qu'il y a eu d'autres auteurs, notamment en Australie, qui ont publié cet élément-là. Mais, contrairement à ce qu'on a dans l'influenza, où les enfants sont des générateurs, je les appellerais des incubateurs à microbes, qui transmettent beaucoup, ici, ça serait probablement moins important. Mais je pense qu'on est... On surveille ça de très avec nos scientifiques. On veut avoir quand même une certaine, comment je pourrais vous dire, une certaine assurance de ça avant de libérer, mais on est très conscients que, si c'est le cas...

Puis on va le voir aussi, si vous me permettez, avec le déconfinement où on va mettre les gens puis les garderies en contact, on va voir qu'est-ce qui va se passer en termes de transmission parce qu'on va faire des tests aussi sur ces populations-là puis on pourra voir quelle est la transmission dans la famille ou autres. Ça fait que ça va nous permettre de documenter, en terrain québécois, ladite chose. Mais c'est sûr que, dès qu'on a une évidence qu'il y a peu de risque, puis qu'on peut le faire adéquatement, on va le faire.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question, Patrick Bellerose, Le Journal de Québec, Le Journal de Montréal.

M. Bellerose (Patrick) : Oui. Bonjour à tous. Une question pour Mme Guilbault. J'ai bien entendu ce que vous avez dit tantôt au sujet des rassemblements extérieurs, vous et M. Arruda. Pourtant, dans le décret sur l'état d'urgence sanitaire, on peut lire : «Est interdit tout rassemblement, sauf dans le cas de rassemblements extérieurs si une distance minimale de deux mètres est maintenue pour les personnes rassemblées.»

Donc, juste pour être clair, en vertu du décret, est-ce que, si on organise un barbecue sur un terrain privé, par exemple, les gens qui sont rassemblés peuvent recevoir une amende?

Mme Guilbault : Bien, à strictement parler, effectivement, quand on regarde le décret, ce qu'on dit, c'est : Évitez autant que possible de vous rassembler. Dans un monde idéal, là, à part les gens avec qui vous habitez traditionnellement, votre famille immédiate, un colocataire ou... bon, évitez de fréquenter d'autres personnes ou de laisser d'autres personnes entrer chez vous ou d'aller chez d'autres personnes. Mais, si vous devez vous côtoyer à l'extérieur, bien, gardez une distance de deux mètres.

Ça fait que ce qu'on dit aux gens, c'est : Évitez autant que possible d'inviter des gens chez vous, mais, si, pour toutes sortes de raisons, vous devez vous retrouver en présence de gens, bien, il faut garder le deux mètres, notamment à l'extérieur.

Mais je ne vous mentirai pas, moi, dans ma rue, il faisait beau ces derniers-jours, je prends souvent une marche avec ma poussette, ça fait que, bon, j'en vois des gens, là. Il y a quelqu'un dans son entrée, proche de son garage, puis l'autre est dans la rue, puis ils se parlent. Bon, ils sont à deux mètres, ça fait que, donc, ils respectent les consignes. Ils peuvent, des fois, être plus que deux parce que chacun a ses deux enfants, puis, bon, les gens s'accumulent comme ça, mais ils sont tous à distance, sauf les familles immédiates. Ça fait que, donc, ça, c'est possible puis c'est possible d'aller prendre l'air, on l'a dit, puis... mais il faut respecter les consignes.

Tout à l'heure, je l'ai dit, il faut garder à l'esprit que c'est excitant puis c'est attirant, c'est séduisant de voir des plans de réouverture comme ça miroiter, puis on a le goût de vouloir en profiter longtemps, mais, pour en profiter longtemps, pour éviter qu'on doive rebrousser chemin, repousser des réouvertures puis changer d'idée sur certains aspects, il faut maintenir des consignes de distanciation, d'hygiène, de lavage de mains, et tout ça.

Prudence et gradation. Prudent et graduel sont vraiment les deux mots d'ordre. C'est important. Ça s'est transposé dans le plan qu'on a annoncé lundi, ça s'est transposé dans le plan d'hier, et ça se transpose dans le plan des réouvertures de régions, et ça se transpose dans la demande de maintenir absolument les consignes de santé publique, notamment de distanciation, pour éviter qu'on doive rebrousser chemin puis qu'on puisse continuer à aller de l'avant avec ce qu'on oserait appeler une amorce de retour à la vie normale.

M. Arruda (Horacio) : Si vous me permettez aussi, marcher à distance de deux mètres ou être devant le garage, un ou l'autre, c'est une autre chose différente que de se retrouver ensemble autour d'une table, dans un repas où, là, il y a de la manipulation d'objets, etc., et où souvent, même, par tendance, on va avoir tendance à oublier qu'on est à deux mètres. C'est facile à dire, mais, je veux dire, dans un contexte de repas, bon, on peut toujours avoir la scène de l'homme et la femme qui sont dans une grande, grande table avec un chandelier dans le milieu, très, très éloignés, mais ce n'est pas comme ça que ça se passe. Les gens se retrouvent autour d'une table plus collés les uns sur les autres, manipulation d'objets, quelqu'un a pu, bon... Ça fait que c'est ça aussi qui est un des facteurs pour lesquels on est comme un peu prudents. Mais on va, dès que... Si on est capables de passer à travers, je vous dirais, certaines étapes puis une documentation épidémiologique où il n'y a pas tant de circulation que ça, bien, ça sera des activités qu'on va vouloir, effectivement, qu'elles reprennent, mais toujours avec une prudence pendant cette période-là, là. Un repas, ce n'est pas marcher à côté ou ce n'est pas se parler entre voisins dans la rue.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Bellerose (Patrick) : Oui. Mme Guilbeault, puisque le transport de marchandises était déjà permis, que ce n'est pas une invitation non plus à aller voyager, de lever les barrages routiers, on ne peut pas non plus voir nos parents ou se rassembler à l'intérieur, à quoi sert l'annonce d'aujourd'hui, la levée des barrages qu'on annonce aujourd'hui?

Mme Guilbault : Bien, j'ai ai parlé tout à l'heure comme étant la suite logique aux annonces de lundi et de mardi notamment. Et je ne sais pas si je l'ai dit, mais c'est certain qu'en réouvrant certaines activités professionnelles commerciales, notamment la construction qui va réouvrir, tout le manufacturier et déjà, la semaine prochaine prochaine, le commerce de détail, alors, tout ça va amener, veux veux pas, des déplacements supplémentaires, notamment dans les régions qui font actuellement l'objet de contrôles, de surveillance des déplacements. Alors, à un moment donné, ça deviendrait aussi ingérable, là, tu sais, les gens doivent pouvoir se déplacer à mesure qu'on permet certaines choses.

Puis ça va aussi dans l'esprit de la réouverture graduelle du Québec. Je l'ai dit, prudence et gradation, ce sont les mots d'ordre, et la santé publique demeurera toujours l'impératif numéro un. Mais ça fait longtemps, quelques jours, du moins, semaines, qu'on le dit, qu'on prépare les gens au fait qu'on va faire des premières annonces pour réouvrir certains aspects du Québec. Et cette semaine on l'a fait, lundi, avec les écoles, services de garde, l'économie hier. Et aujourd'hui, c'est vraiment la suite logique, ne serait-ce que pour pouvoir permettre ces déplacements qui, de toute façon, vont être permis dans le cadre des autres plans.

Mais c'est toujours sous grandes réserves. J'insiste là-dessus, c'est redondant, mais c'est parce que c'est important. Ce n'est pas des promesses qu'on fait, ce sont des plans, mais c'est toujours en fonction du fait que les gens vont continuer de respecter les consignes et qu'on n'aura pas besoin de retirer, si on veut, le privilège qu'on est en train de vouloir accorder aux Québécois de pouvoir goûter un tant soit peu à un retour à la vie normale.

Le Modérateur : Merci. Le temps file. On complète nos questions en français avec Marie-Michelle Sioui du journal Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour. M. Arruda, vous avez dit un peu plus tôt : On va voir ce qui va se passer, en termes de transmission, avec l'ouverture des garderies et des écoles. Vous avez dit aussi : Idéalement, il n'y aura pas trop de décès. Vous nous dites que vos scénarios sont en cours d'élaboration, donc vous ne les avez pas entre les mains. Dans le...

M. Arruda (Horacio) : Non, ce n'est pas que les scénarios sont en cours d'élaboration, si vous permettez, c'est que les... Je m'excuse de vous avoir interrompue. Vous pouvez terminer votre question, je vais...

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : O.K. En fait, dans le contexte, comment vous allez convaincre les Québécois que vous n'êtes pas en train de mener des expériences en les utilisant comme cobayes?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, bon, les gens ont... Premièrement, je dois vous dire ici, je suis le directeur national de santé publique, là. Souvent, on m'accuse d'être aussi à la fois sous-ministre puis de vivre des pressions. Je suis vraiment un médecin de santé publique.

Loin de moi la volonté de vouloir expérimenter des choses avec les gens. Il faut que vous compreniez, là, que la santé, ce n'est pas seulement les maladies infectieuses, c'est aussi bien se nourrir, avoir un état de santé mentale. Et puis, à un moment donné, quand on maintient trop fort un confinement, on peut avoir des réactions adverses, là, violence ou etc. Ça fait qu'on prend ça en considération dans la balance.

Les personnes à qui on demande de revenir vers une vie un peu plus normale vont revenir dans des conditions complètement différentes, ne serait-ce que par les ratios, les distances puis etc. Vous allez me dire : C'est difficile de maintenir une distance de deux mètres entre des jeunes enfants, mais on va augmenter les capacités pour le faire. On met en contact des personnes qui ont, de par l'épidémiologie qu'on a actuellement, ont beaucoup moins de risques que d'autres de faire des complications. On demande à ceux... complications de le faire.

Dans le fond, ce n'est pas un laboratoire, c'est d'essayer de revenir à une vie la plus normale possible en minimisant les risques comme tels. Et reporter cela au mois de septembre, octobre ou novembre, quand la grippe va arriver, quand d'autres infections vont se remettre à venir, ne sera pas mieux nécessairement.

Par contre, et je l'ai dit, tout est conditionnel. Et, je veux dire, si on se rend compte que, dans la région métropolitaine, il est trop tôt parce qu'on n'a pas les indicateurs au rendez-vous ou qu'il y a une transmission trop active dans la communauté, on prendra des décisions en temps et lieu.

Quand je parlais tantôt des scénarios, c'est que les scénarios doivent introduire des données qui ne sont pas encore présentes, hein? Je veux dire, pour que les modèles fonctionnent, c'est les données de la fin de semaine, qui vont être traitées le lundi, qui vont prendre 24 heures à être traitées dans des ordinateurs puis qui vont nous sortir des graphiques comme on a publié à l'Institut national de santé publique.

On a des projections, mais on ne peut mettre que des proportions. On a des calculs. On va suivre les R0 à mesure que les données évoluent. Je peux vous dire que le R0 est en bas de 1 dans les régions dont on va faire le déconfinement. Pour ce qui est de la région de Montréal, on était encore un petit peu en dessous de 1 au dernier scénario. On va voir ce qu'il en est.

Ça fait que c'est ça un petit peu, là. Ce n'est pas une expérimentation. D'ailleurs, très important, les gens le font de façon volontaire, hein, je veux dire, par rapport aux écoles et aux garderies, là. Loin de moi de vouloir tester la chose sur les enfants. C'est simplement pour leur permettre... Il y a même des jeunes qui nous écrivent pour l'école secondaire, qu'ils auraient aimé reprendre l'école, puis etc. Il y a plein de gens, là, qui n'ont pas nécessairement la même position. On est heureux que ça soit volontaire. Puis on va véritablement agir en bons pères de famille, à mon avis, puis d'être très transparents sur les informations qu'on vous donne.

Le Modérateur : En sous-question.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui. Mmes les ministres, dans les régions que vous entendez rouvrir, il y a quand même quelques communautés autochtones. Comment vous travaillez avec ces communautés-là? Quelles sont les règles qui vont être applicables chez elles?

Mme Guilbault : On travaille depuis le début de très près avec les communautés en question. D'ailleurs, si vous notez les régions qui sont dans la catégorie «à déterminer», donc pour lesquelles il n'y a pas d'ouverture de prévue ou de date prévue d'ouverture pour l'instant, ces régions-là abritent plusieurs de ces communautés autochtones. Donc, on sait que certaines, même plusieurs sont, des fois, un petit peu plus vulnérables, plus isolées, peut-être moins bien équipées pour composer avec la situation, raison pour laquelle, d'ailleurs, on a fait appel, entre autres, aux Forces armées canadiennes. On a des Rangers qui sont en soutien au ministère de la Santé dans certaines de ces communautés sur la Basse-Côte-Nord et au Nunavik.

Donc, on travaille de très près avec elles depuis le début. On s'adapte à leur réalité. Pour l'instant, elles ne sont pas dans le plan de déconfinement, pour plusieurs, et pour les régions où, du moins, on n'a pas de date encore. Et, pour les régions pour lesquelles on a déjà une date et au sein desquelles il y a des communautés autochtones, bien, ça a été évalué, ça, comme tout le reste, et on juge qu'elles sont en mesure de composer avec la réouverture des frontières en question, où on ne parle pas de frontières à proprement parler, mais des limites régionales dont il est question. Mais c'est certain qu'on s'adapte. On leur donne les ressources en conséquence. On travaille de près avec toutes les communautés, qu'elles soient considérées vulnérables ou non. Alors, les communautés autochtones en font partie, certainement.

Le Modérateur : Merci. Alors, on doit passer en anglais. We're short on time and we'll start with Samuel Pouliot, CTV News.

M. Pouliot (Samuel) : Hi. Mrs. Guilbault, we're getting questions from some business owners who are wondering when they will be allowed to reopen, like barber shops, hair salons, gym owners and others. When will the Government have a timetable for them to reopen?

Mme Guilbault : Those businesses are closed as we speak, and we are not in a position to give a specific date for that kind of business. We already announced yesterday our plan for some types of businesses, as you know, so detail stores, and construction, and other types of businesses, but we are not in the position, as we speak, to give dates for those kinds of businesses, because, if we talk about hairstylists, those are people who work really close to their customers, so we have to evaluate the situation, of course with our good Dr. Arruda, who might be willing to add something about that.

M. Arruda (Horacio) : Yes. You know, in fact, we would like to give people the right date and make sure it happens that way, but, as we have to control also the issues related to the protection, because of distancing issue, even if we can find some things, we also have to control how many people get into circulation in a place. So it's why there is going to be, later, I hope as soon as possible, and when we are going to go through, I would say, those first phases, and we're going to be in control of the situation, we will also probably project some dates.

Le Modérateur : ...second question.

M. Pouliot (Samuel) : Dr. Arruda, do we have data to explain where the transmission is happening in the community, not within families or travelers, but how much spread is happening in stores or outside, like people...

M. Arruda (Horacio) : There is some. We know that it is being almost... in the beginning by travelers; after, in, I would say, healthcare settings, like CHSLDs, and probably even some workers from there who went into their communities and being infecting the community, like if... what you're looking in Montréal North actually, there is a lot of staff, of workers who become infected from probably their work, where there was, I would say, outbreaks. But we are going to be, now, as we are going to open things, make some more tests in different settings and be more able to calculate what is exactly the transmission in the community.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. Mrs. Guilbault, you said : We are reopening some gates, some regions gradually, but you're asking Quebeckers to say disciplined, as if this is a taste of freedom, but stay still, stay obedient. What are your expectations from Quebeckers after being in isolation for several weeks? How do you want them to understand your announcement today?

Mme Guilbault : Well, Quebeckers have been exemplary. They have had such a discipline from the beginning. That's why we are able today to announce this gradual and cautious reopening of economy, of schools, of «services éducatifs» and... today of regions. But to be able to maintain those projections and those plans that we have, Quebeckers have to remain very careful and have to obey the directives from the national health, because, if they don't, we might see an upgrade of the curve that we wanted to flatten, that we have been able to flatten. But, if we see that the situation is deteriorating and that the curve has and other update, we will have maybe to postpone some reopening and we don't want that. So, if you want stores, and regions, and schools to reopen as we planned that they would, comply with the directives, and we should be able to go on with the plans as we announce them this week.

Mme Senay (Cathy) : But what do you say to Quebeckers with the next regions reopening? Like, in the next coming weeks, if I want to go to do my grocery store in a different region, what do you say?

Mme Guilbault : We still have to avoid unnecessary going from a region to another. So, just because the region is reopened and that there is no more control of the moving, you don't... You must not go in those regions if you don't have a good reason to go. Because we don't want people to go in another region to maybe get the virus there if it's not there already. So, we don't want people to go to from one region to another if they don't have a good reason to. We want people to keep up washing their hands, to stay at two meters distance from other people, to keep protecting our vulnerable people, including our seniors. So, we have to maintain those rules. It's important to be able to go ahead with the plan, with all the plans that we have for the reopening of Québec.

Le Modérateur : Thank you. The next question is from Phil Authier, Montreal Gazette, it's for Minister McCann. We are seeing Montréal hospitals cancelling surgeries, hospitals and ERs are now overcrowded, you have many beds occupied by people who cannot be moved back to CHSLDs. Is the situation under control?

Mme McCann : Well, we are moving people who are in the hospitals, that cannot be moved elsewhere. Some emergencies, not all emergencies, are experiencing more overflow, and that's linked to, probably, the fact that they don't have enough beds for people to go into those beds because they have people that should be elsewhere than in the hospital. So, we are moving on that.

And, at this point, there is only one hospital who cancelled surgery, today, and it's Maisonneuve-Rosemont. The other hospitals are going ahead. We have a plan to increase, to 50% of our capacity, surgery. For Maisonneuve-Rosemont, we will reorganize in the next few days, and we think that next week they will be able to increase their surgeries. But, again, all urgent surgeries, oncology, cardiac, everything is being done as it has been since the beginning, but we want to increase the capacity. And all the treatments that are becoming necessary are being done at this point in the network in Montréal.

Le Modérateur : The next question is also for you and Mr. Arruda. Can you please update us on the situation in Montréal CHLSDs? We would like an update on the number of jobs which have been filed. How many employees do you still need? How many residents have COVID-19 now? Do you think things are under control?

Mme McCann : Well, again, we want to be very careful when we say this because we want to be sure. But what we can say today is that we still have a lot of people who are away from work, but we have a little bit less today in our network and in Montréal, a little bit less. We have also done a lot of work on the CHSLDs, the long-term facilities. And, with the army coming in and with also all the people that have called us on Je contribue!, we had thousands of people calling us and we have hired thousands of people, it's getting a bit better. We're not over the situation, far from there, at this point, but we see a small improvement.

So what I'm saying is that I hope that, next week, I'll be able to tell you that there is a significant improvement in our CHSLDs in Montréal. But people are working very, very hard. And I want to salute really again the workers because this situation has changed completely the way people are working in CHSLDs and in hospitals. It's been a very, very demanding situation. But, again, we're getting more people in and we are seeing a slight improvement.

Le Modérateur : Thank you. Dr. Arruda, you want to add something real quickly?

M. Arruda (Horacio) : ...I would say, most of them are still in CHSLDs and... but we are seeing... The curve is going down actually even if there is the same numbers every day. It's sometimes the cases that have been dying four or five days ago because of the system. So I hope that situation is going to go down, continue to go down. So, I think, by the end of the week, probably, we will confirm that, really, the number of deaths per day is going down... «de façon significative». I'm sorry for that term.

Le Modérateur : All right, thank you. So, quickly, two last questions from Raquel Fletcher, Global News, for Minister McCann. We continue to hear stories about staffing and PPE shortage in CHSLD, about staff moving between institutions, about institutions without hot and cold zones, about limited or no access for care givers. Do you have an update on the situation in CHSLD? A little bit the same question.

Mme McCann : Well, we're opening up access for care givers, definitely. We have reviewed the question with Dr. Arruda and with Minister Blais, and we are opening up more. And, as the situation in long term facilities will improve, especially in Montréal, we will open up more, obviously, but we will... we're opening up right now. And, again, there's staff coming in, more staff from Je contribue!, from the army, from education. We have some physicians helping us. So, the situation is slightly improved, and we hope it's going to get better day after day.

Le Modérateur : Thank you. And real quickly for Dr. Arruda. Many restaurants owners are wondering if they should just go bankrupt now or wait to see if they can open this summer. What can you tell them about when you think it will be safe to open?

M. Arruda (Horacio) : It's a good question. I would say, I know that our Prime Minister, yesterday, told them to make sure they contact their banks or «développement économique» to help them to survive. I understand the crisis, I understand the way they will... they must feel for that, but everything will be depending on what is going to happen in the next days, weeks. And so, I... We'll just encourage them to not do bankrupt right now if possible. Try to have so help, I would say, from your banks. That could... should be comprehensive. But, also, there is discussion within banks and the Government, and so it's what my Prime Minister told yesterday. And I'm not... it's not my field, but make sure that I love restaurants, I want to go back to restaurants. And, I hope, as soon as we're going to able to do that, we will.

Mme Guilbault : And, in the meantime, if I might add, just remind them that we announced measures to help all small businesses, including restaurants. So they can... if they have «liquidité», liquidity issues, they can use the program, the «programme d'action concertée temporaire pour les travailleurs» of $2.5 billion and they can ask for... We announced $150 million through MRCs so they can make a request to have... for a loan less than $50,000. So there are measures to help them in the meantime, but, of course, as soon as we can allow them to reopen, we will.

Le Modérateur : Merci. Alors, c'est ce qui conclut pour cette conférence de presse. Merci pour votre disponibilité. On a fait un peu plus long qu'à l'habitude, hein? Alors, merci et à bientôt.

(Fin à 14 h 12)

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