(Treize heures quatre minutes)
Le Modérateur
: Alors,
mesdames messieurs, bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point
sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec,
M. François Legault, est accompagné de la ministre de la Santé et des
Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du directeur national de santé
publique, Dr Horacio Arruda.
M. le premier ministre, à vous.
M. Legault : Bonjour, tout le
monde. Je commence d'abord avec le bilan de la dernière journée. On a
93 nouveaux décès, pour un total de 1 134 personnes. Donc, bien
sûr, je veux offrir mes condoléances parce qu'il ne faut jamais oublier que,
derrière ces chiffres, il y a des vraies personnes, des vraies familles. Donc,
plus de 1 000 familles qui perdent un membre, c'est important. C'est
très triste pour tout le Québec. On a maintenant 20 965 cas. C'est
une augmentation de 839. On a 1 278 hospitalisations. C'est une
augmentation de 54. On a 199 personnes aux soins intensifs. C'est une
diminution de deux.
Évidemment que le grand défi qu'on
continue d'avoir, c'est trouver le moyen d'attirer et d'amener du personnel
additionnel dans nos résidences pour nos aînés. Je vous disais au cours des
derniers jours qu'on avait besoin de 2 000 personnes. Je vous disais
hier qu'on en avait trouvé 1 000. Effectivement, sur les 1 000, il y
a 350 médecins spécialistes. Je les remercie. Il y avait aussi des
étudiants, des infirmières, des préposés qui étaient dans les hôpitaux. Bon, on
pensait hier être capables de trouver l'autre 1 000. Malheureusement, on
n'est pas capables de les trouver. On a parlé avec, je pense, plus de
1 500 médecins spécialistes, mais ce qu'on cherche, puis je le
répète, c'est des gens à temps plein. Donc, il semble... c'est difficile
d'aller à plus que 350 du côté des spécialistes. On continue à former des
étudiants, mais qui ne sont pas prêts dès maintenant, donc on continue de
manquer 1 000 personnes.
C'est pour ça que j'ai pris la décision aujourd'hui,
on a demandé officiellement au gouvernement fédéral d'avoir
1 000 soldats de l'armée canadienne qui vont venir dans nos CHSLD.
Bon, évidemment, ce n'est pas des personnes qui ont une formation, là. Les
personnes qui avaient déjà une formation, il y en avait 65, peut-être un
autre 65 qui s'en vient, mais là, on demande 1 000 personnes. Ce
n'est pas idéal, mais, en même temps, je pense, ça va beaucoup nous aider, là,
à avoir des paires de bras additionnelles pour faire des tâches qui sont moins
médicales puis aider le personnel, qui est insuffisant, actuellement, dans les
CHSLD, à bien s'occuper de nos aînés, bien s'occuper des personnes qui ont
besoin d'aide actuellement dans les CHSLD.
On vit actuellement, au Québec, comme s'il
y avait deux mondes, là. D'un côté, on a la situation très difficile dans les
CHSLD, puis de l'autre côté, bien, il y a une situation qui est relativement
stable, surtout quand on regarde à l'extérieur de l'île de Montréal et de l'île
de Laval, là. Quand on regarde, par exemple, les décès, depuis le début,
74 % des décès sont soit sur l'île de Montréal ou à Laval.
Ça veut dire que, quand on regarde
l'ensemble des autres régions du Québec, la situation est pas mal stable, là,
per capita puis ça va quand même bien du côté, là, de la propagation ou de la
non-propagation de la COVID-19. C'est pour ça qu'on a continué nos discussions,
entre autres, hier soir, avec le Dr Arruda, le Dr Massé, pour
déposer, la semaine prochaine, un plan de réouverture graduelle des écoles.
Bon, on va donc déposer ce plan-là la
semaine prochaine, mais je veux déjà rassurer les parents. On va s'assurer,
dans ce plan, que les parents qui, pour toutes sortes de raisons, ne veulent
pas envoyer leurs enfants à l'école ne seront pas obligés de les envoyer à
l'école. Donc, ça, je veux que ça soit très clair. Puis on va prendre des
mesures pour que ces enfants-là soient capables de faire le rattrapage nécessaire
lors de la rentrée en septembre. Donc, c'est important, là, puis je veux
rassurer les parents qui préfèrent ne pas envoyer leurs enfants à l'école
qu'ils vont pouvoir les garder à la maison.
Évidemment, ça va se faire par régions.
Donc, on va évidemment y aller de façon graduelle en commençant par les régions
où la situation est très stable. On va continuer au cours des prochains jours.
C'est pour ça qu'on se donne encore jusqu'à la semaine prochaine pour déposer
notre plan. Donc, je suis certain que le Dr Arruda, comme moi, on suit ça de
jour en jour. Puis, si les chiffres restent stables, entre autres dans les
régions autres que Montréal et Laval, bien, on va pouvoir procéder à la
réouverture graduelle des écoles, avec un certain nombre de directives.
Même chose aussi du côté des entreprises.
On va déposer la semaine prochaine un plan de réouverture des entreprises. Vous
allez le voir, là, ça va être très graduel, l'idée étant d'y aller petit peu
par petit peu, s'assurer au fur et à mesure aussi qu'on ne voie pas de nouvelle
vague, qu'on ne voie pas la courbe de la contagion repartir vers le haut. Donc,
on va faire ça de façon très prudente. Bon, évidemment, en annonçant un plan à
l'avance, ça va permettre aux responsables des différentes entreprises de se
préparer, se préparer aussi à mettre en place les directives qui vont être
proposées par la Santé publique. Mais je veux juste vous dire, là, que, si
les chiffres continuent de bien se maintenir, surtout à l'extérieur de l'île de
Montréal et de Laval, on devrait être capables d'avoir des bonnes nouvelles à
annoncer la semaine prochaine, autant pour les écoles que pour les entreprises.
Mes remerciements du jour. Je veux
remercier tous les travailleurs, toutes les travailleuses qui sont revenus dans
le secteur de la construction résidentielle. Je sais qu'il y avait beaucoup de Québécois
qui étaient inquiets, qui devaient avoir une nouvelle maison, un nouveau condo,
un nouvel appartement le 1er juillet, puis que, là, ils se disaient :
J'ai un déménagement de prévu, est-ce que ça va se faire? Donc, je veux
remercier tous ceux et toutes celles qui sont revenus à l'ouvrage dans la
construction résidentielle.
Donc, je termine en vous disant :
Oui, la situation est difficile dans les CHSLD, mais, quand on regarde à
l'extérieur des CHSLD, puis surtout à l'extérieur de la région de Montréal et
de la région de Laval, les choses sont quand même encourageantes. Et donc je
pense qu'on avance dans la bonne direction, puis on va finir par s'en sortir
ensemble. Merci beaucoup.
Le Modérateur
: Maintenant,
en anglais.
M. Legault : Good afternoon. The situation in senior residences is still critical. Today, we've asked the Federal Government to send 1 000 soldiers. It will give us more resources to help us
with non medical tasks. Outside the senior residences, the distancing measures
are working. The next few days will show if we're really on the right side of
the curve. If it goes well, next week, we'll announce our plan to reopen
schools. And, as I've said many times, public health will be our top priority.
I can also already say that the remaining weeks of the school until this summer
won't be obligatory, so it means that parents won't be forced to send their
children in open schools. We will also, next week, announce our plan to reopen
the economy. Our challenge will be to restart the economy without restarting
the pandemic, and businesses, with this plan, will have time to prepare
accordingly. So we must continue our efforts. We'll get through this together.
Thank you all.
Le Modérateur
: Merci,
M. le premier ministre. Alors, pour la période des questions en français, nous
allons débuter avec Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M. le
premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. Compte tenu de ce que vous venez
d'annoncer, M. le premier ministre, est-ce que vous avez l'intention d'obliger
le port du masque?
M. Legault : Vous voulez dire
dans les réouvertures d'écoles et d'entreprises?
M. Laforest (Alain) :
D'écoles, entreprises, la rue, le rendre obligatoire.
M. Arruda (Horacio)
: Écoutez,
la question est bonne. Puis, si vous me permettez, c'était une des questions
que je voulais vous parler. J'ai trois sujets à vous dire. Je voudrais vous
parler des décès, je voudrais vous parler de l'invisible impact de l'arrêt et
puis la question des masques. Ça fait que je vais commencer par mes deux autres
sujets, si vous me permettez, rapidement, puis je vais aller à votre réponse.
Très rapidement, je tiens à vous dire que,
sans vouloir minimiser, absolument pas, les drames des décès puis des
souffrances que ça entraîne dans les familles, là, je tiens à le dire, le Québec
est sans doute, probablement, un des endroits au monde qui calcule le plus
scrupuleusement les décès liés à la COVID-19. Faire des comparaisons entre les
pays qui ne comptent pas de la même façon, c'est trompeur. C'est comme comparer
des pommes, et des oranges, et pourquoi ne pas dire des bananes. La plupart des
pays ne comptent pas les décès qui surviennent à l'extérieur de l'hôpital. Si
on faisait ça, on serait un des endroits où on a le moins de décès. On aurait
des très beaux résultats annoncés, mais ce serait trompeur. Il y a des pays qui
ne comptabilisent pas ce qui se passe en CHSLD ou dans leurs réseaux pour
personnes âgées, publics ou privés, parce qu'ils n'ont pas les systèmes. Puis,
s'ils le comptabilisent, ils peuvent attribuer des fois la maladie à un autre
facteur et non pas nécessairement au COVID-19.
Vous comprenez que nous, par exemple, si
on a un lien épidémiologique ou dès que le COVID-19 peut être une cause, on le
met comme étant la cause du décès, alors qu'ailleurs ça ne se fait pas. On n'a
rien qu'à voir ce qu'on fait comme chaleur accablante. Dans des situations où
on a de la chaleur accablante, alors qu'on a très peu de cas qui attendent les
coroners ailleurs, nous, on les déclare pour des fins de vigie. Moi, je trouve
qu'aussi il y a d'autres pays qui ne déclarent que les décès des personnes qui
ont été testées. Ici, on compte les décès pour lesquels, je l'ai dit, il y a eu
un lien épidémiologique, donc des cas qui n'ont pas été testés.
Je voudrais aussi vous rappeler qu'à
chaque année, en temps ordinaire, il y a environ 1 000 personnes par mois
qui meurent dans les CHSLD. Et, dans le fond, il faut comprendre que des décès
actuels qu'on comptabilise, associés au COVID-19, seraient survenus malgré la
situation. Ce n'est pas pour minimiser la chose, mais c'est parce qu'il y
énormément de débats en disant qu'on cache des chiffres, qu'on essaie de
camoufler, alors que, je peux vous le dire, on est d'une supergrande
transparence. On pourrait être plus scrupuleux. On aurait pu décider de ne pas
mettre les liens épidémiologiques, mais on a décidé de le faire parce qu'on
pense que c'est la réalité et c'est l'avenue la plus proche.
Et j'aimerais ça vous dire une chose.
Quand tous les États vont finir par compter les décès qui sont en haut des
moyennes observées dans les années antérieures, vous allez voir là les vrais
chiffres comme tels. Et donc je tiens à vous dire qu'on verra dans le temps
comme dans le temps puis, à ce moment-là, on pourra faire des meilleures
analyses pour comprendre qu'est-ce qui s'est passé au Québec.
L'autre élément que je trouve très
important qu'on dise parce que je trouve qu'on doit ça comme information à la
population québécoise, on a fait un arrêt très important, très précoce. Les
experts indépendants de moi nous disent qu'on a sauvé entre 30 000 et
60 000 vies au Québec par l'impact qu'on a eu sur la transmission
communautaire. Donc, on a eu un système de soins qui n'a pas été surchargé,
parce qu'on s'attendait à ça. Mais cette décision-là, elle a eu un impact
important, qui est invisible, que j'appelle l'invisible impact, et qu'on a tous
tendance à oublier. Et c'est d'ailleurs pour ça qu'on veut faire une
réouverture très progressive, pour éviter que cet invisible impact redevienne
visible et qu'on surcharge notre système de soins.
Maintenant, pour répondre à votre question
sur les masques et ce que j'appellerais les couvre-visages, oui, nous allons
faire la recommandation de le porter, de le porter surtout quand on n'est pas
en situation de ne pas respecter le deux mètres. C'est ce qui va être fait. Maintenant,
en ce qui a regard avec l'obligation, les pénalités, est-ce que ça doit être
fait dans les transports en commun, là, on est en train de regarder ça. Je peux
vous dire que ça va sortir très rapidement et surtout, surtout, avant la
période de déconfinement. Mais vous comprendrez qu'on va prendre toutes les
mesures pour qu'elles protègent les gens.
Et, je vais encore le répéter, cette
mesure de masque ou de couvre-visage ne sera efficace que si les gens le
portent adéquatement, ne se contaminent pas et surtout n'oublient pas de se
laver les mains. Je sais que je dis, et je répète, et je radote, mais je vous
dis : Ça va être fait, il va y avoir des enseignements pour aider à la
population québécoise de le faire, mais surtout ne nous mettons pas à la queue
leu leu à un mètre en pensant que le masque nous protège comme un superhéros.
Je vous remercie.
Le Modérateur
: Peut-être
revenir avec votre question, M. Laforest.
M. Laforest (Alain) :
Non, il a répondu à ma question.
Le Modérateur
: Ça
répond? Bon, avez-vous une sous-question?
M. Laforest (Alain) : Ma
sous-question maintenant. J'ai une note entre les mains que j'aimerais
brièvement vous lire, là, qui a été envoyée à tous les médecins du CIUSSS de
Laval par l'officier de prévention et de contrôle des infections et le chef de
service en microbiologie. Il est écrit, entre autres, pour les médecins, qu'«il
n'y a aucune indication — et c'est écrit en caractères gras — de
porter un masque N95 en CHSLD actuellement, [qu'il] n'y en a aucune en CHSLD,
chez les résidents suspects ou confirmés à la COVID-19. C'est également écrit
qu'«exiger de porter un N95 est irrespectueux des collègues qui en dépendent
pour leur sécurité, les stocks étant toujours limités. Cela amènerait aussi un
message très contradictoire au personnel qui n'en porte pas». On dit également :
«Il n'y a aucune consigne, tant de la Santé publique que du ministère de la
Santé, à l'effet qu'il faille s'isoler sept jours avant de revenir au travail
régulier en zone froide.» Est-ce que c'est le cheval de Troie qu'on craint?
Mme McCann : Je vais vous
redemander, là, la deuxième partie de votre question. Mais, pour le N95, c'est
clair que c'est un masque qui est porté quand on a à faire des interventions
invasives. Alors, c'est souvent le masque qui est porté, par exemple, en milieu
hospitalier. Par exemple, quand vous intubez quelqu'un ou vous faites une
chirurgie avec quelqu'un, là, qui a le COVID-19, vous devez porter un N95.
Alors, si on le dit autrement, là, que ce que vous avez lu, on doit comprendre
que, dans les autres circonstances, notamment en CHSLD, on porte le masque de
procédure. Alors, c'est cette clarification, je pense, que la personne voulait
faire, là.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question...
M. Laforest (Alain) :
Pour ce qui est du cheval de Troie?
Mme McCann : Oui. Je n'ai
pas très bien compris, là. Excusez-moi.
M. Laforest (Alain) : Il
n'y a aucune consigne du ministère de la Santé et de la Santé publique qu'il
faille s'isoler sept jours avant de revenir au travail régulier en zone froide,
et que les gens peuvent circuler d'un endroit à l'autre.
Mme McCann : Après qu'on
soit revenu d'une zone chaude, j'imagine? Est-ce c'est ça que je dois présumer?
M. Laforest (Alain) : Oui,
oui.
Mme McCann : Bien, écoutez, on
va regarder ça, là, avec la Santé publique. Peut-être Dr Arruda veut
intervenir?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, c'est clair que ce qu'on a dit aussi, c'est qu'on est en train
de regarder, effectivement, cet élément-là parce qu'il y a même eu des
orientations en lien avec les personnes qui ont été malades, ça prend deux
tests négatifs, puis on est en train de réévaluer tout ça.
Il faut comprendre qu'ici il faut balancer
ce qu'on appellerait, je vous dirais, le... S'il y a un problème de services, O.K.,
ou qu'on va se retrouver dans une situation où il y a un bris de services,
bien, il est possible que quelqu'un qui n'est pas... C'est sûr, là, dès que les
gens ont des symptômes, au moindre symptôme ils sont testés, puis on ne les
laisse pas revenir. Mais, si les gens... Les gens pourraient revenir avec des
équipements de protection personnels, effectivement, en appliquant les mesures
de façon importante, surtout s'il n'y a pas eu d'histoire de bris antérieurement.
Ça fait que ça peut arriver dans certaines
situations où... Parce que, si on les laisse, les personnes, sans soins,
l'effet est beaucoup moins... L'effet de laisser quelqu'un sans soins ou un
bris de services, il pourrait y avoir des mortalités associées à ce sens-là.
C'est une possibilité qui doit être évaluée par l'établissement au cas à cas,
comme tel.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Olivier Bossé, donc Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
M. Legault, vous avez parlé abondamment des préposés aux bénéficiaires,
dont il faut augmenter le salaire. Est-ce que, quand même, vous reconnaissez
que l'attractivité de cet emploi-là ne tient pas qu'au salaire, mais aux
conditions de travail, aux horaires et beaucoup au ratio patient-préposé?
M. Legault : Bien, effectivement,
quand on regarde depuis un an et demi, là, on a beaucoup augmenté les budgets
dans les CHSLD, mais les postes sont restés affichés, mais non comblés. Donc,
ça veut dire que, parce que le salaire n'était pas attrayant, il manquait de
personnel. Donc, le personnel qui était là avait une tâche plus difficile,
puisqu'il manquait de personnel. Donc, c'est un peu comme un cercle vicieux. Le
fait qu'on manque de personnel à cause du salaire crée un problème additionnel
parce que les personnes qui sont là, bien, elles doivent travailler plus que la
normale parce qu'il y a des postes de non comblés.
Là, la vraie question qui se pose, c'est :
Est-ce qu'une fois qu'on aurait tous les postes comblés, est-ce qu'on doit
continuer de les augmenter? Bien, dans le fond, quand on a augmenté les budgets
des CHSLD, c'était ça, notre intention, c'était d'augmenter le nombre de
personnes, donc de modifier les ratios. Mais, là où on n'a pas réussi, c'est
que les postes sont restés non comblés. Donc, on s'est retrouvé dans une situation
où, même si on a augmenté les budgets, on n'a pas dépensé l'argent parce qu'on
n'a pas attiré personne. Donc, on ne peut pas vraiment le savoir, est-ce que ça
aurait été correct si tous les postes avaient été comblés.
M. Bossé (Olivier) : Ma
deuxième question pour Dr Arruda. Pour l'instant, on n'a toujours pas de
médicament ni de vaccin. Donc là on parle du déconfinement semaine après
semaine. Mais est-ce qu'on peut penser que la Santé publique a un plan de plus
que plusieurs mois? Mais on parle d'années, là, pour combattre ça.
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, c'est toujours difficile de faire des projections. Comme vous le
savez, le SRAS est disparu à un moment donné, le premier SRAS, le virus du
SRAS. Celui-là, on ne sait pas comment il va se comporter. C'est clair que
c'est pour ça aussi, quelque part, un, un vaccin puis un traitement, ce n'est
pas pour demain matin. Puis on ne peut pas maintenir une société enfermée comme
ça, là. Il faut comprendre que le confinement a des effets pervers sur la santé
mentale des gens, sur la violence qui peut être faite aux femmes, aux enfants,
sur les dépressions, sur des questions d'anxiété puis de santé mentale, là.
Puis il faut qu'une société fonctionne, sinon ça ne marche pas.
Donc, on a cet équilibre-là à regarder, où
on va déconfiner progressivement, puis etc. intervenir, évaluer. Si jamais on
se rend compte que, dans un secteur d'activité ou un certain type de milieu de
travail, il y a de la transmission de cas, il faut encore faire ce qu'on a
fait, chercher les cas, chercher les contacts, les isoler et faire les
interventions. Puis on va mettre les données aussi dans des scénarios pour voir
un peu quel est le niveau de R0 qu'on a.
Donc, c'est clair qu'on en a… Écoutez, je
ne pense pas qu'à Noël... Je ne sais pas, tu sais, j'aimerais bien ça vous dire
qu'au 24 juin on va tous être sur les Plaines en train de fêter ensemble,
mais je pense que c'est un scénario qui est peu réaliste. Tant qu'on n'aura pas
un vaccin, je vous dirais, pour vacciner les groupes puis un vaccin qui soit
sécuritaire parce qu'on ne veut pas non plus vacciner les gens avec n'importe
quoi, tant qu'on n'aura pas un traitement comme tel, c'est clair que ce
virus-là va probablement revenir, s'éteindre, peut-être, comme les autres
virus, en période estivale, revenir vers les automnes. Et c'est pour ça que
notre plan de match va être à regarder. Puis, à mesure qu'on aura des nouvelles
connaissances, on verra aussi comment on va agir. Mais il est possible qu'on
parle encore de coronavirus en 2021, malheureusement, ou même jusqu'en 2022.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Fanny Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) : M.
Legault, j'aimerais que vous nous expliquiez comment ça se fait qu'on ne soit
pas capables d'aller chercher 1 000 personnes supplémentaires dans le
réseau avec tous les moyens qu'on s'est donnés, que ce soient les fonctionnaires,
les finissants. On a vidé les hôpitaux. On avait 80 % des médecins
spécialistes hier qui nous disaient qu'ils n'avaient pas encore été appelés par
le ministère. Le fait d'aller chercher l'armée, est-ce que ça veut dire qu'on a
sous-estimé le défi de faire atterrir tout ce monde-là dans le réseau ou est-ce
que ça veut dire que la situation est trop urgente, et on n'a pas le temps
d'aller chercher ces gens-là, et ça nous prend l'armée?
M. Legault : Bien,
écoutez, vous avez vu comme moi, là, et puis moi, je me suis fié à ces
chiffres-là, qu'il y avait 2 300 médecins spécialistes qui étaient
prêts à venir travailler dans les CHSLD. La réalité, c'est que, quand on
demande aux médecins spécialistes : Êtes-vous prêts à venir travailler à
temps plein pour deux semaines à partir de maintenant, il y en a 350. Donc,
c'est certain, là, que, dans le fond, on a peut-être surestimé le nombre de
médecins spécialistes qui pouvaient venir dans le réseau des CHSLD.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
est-ce qu'on a sous-estimé le défi de faire atterrir... tu sais, c'est bien
beau, dire : On va aller chercher des finissants, mais, en pratique, qu'ils
atterrissent dans le réseau, c'est plus compliqué que ça, non?
M. Legault : Bien, si j'avais
2 000 médecins spécialistes, de les faire atterrir, comme vous dites,
c'est possible, ça peut prendre quelques jours, puis il peut peut-être avoir
une période, là, où les gens doivent s'habituer à travailler ensemble, mais il
n'y en a pas 2 000, il y en a 350. Donc, il nous manque de bras, là.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant au tour de Geneviève Lajoie, le Journal de Québec, Journal
de Montréal.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour. Vous avez parlé des chiffres tout à l'heure, M. Arruda. Nous
avons demandé à deux reprises, quand même, s'il y avait des sous-évaluations
des décès, puis vous nous avez dit que vous étiez confiant de vos chiffres, là,
dans les dernières semaines. Bon, on lit ce matin que vos données pourraient
être considérablement sous-estimées. Qui dit vrai et pourquoi ne pas avoir dit
avant qu'il y aurait des milliers de décès?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, on l'a dit, qu'on ne savait pas, qu'on n'allait pas prédire des choses
sans savoir. C'est clair que, bon, des milliers de décès... Il y a eu des
scénarios, quand même, qui en prédisaient plusieurs. On avait un scénario qu'on
appellerait optimiste, un scénario qui était pessimiste, puis on est quelque
part entre les deux, si vous me permettez.
Puis, comme je vous le dis, là, il y a
toujours aussi la question des délais, hein? Les gens pensent que... Les gens,
quand ils décèdent, ils n'ont pas une puce qui avertit automatiquement dans un
système d'information, au ministère, qu'ils sont décédés, hein? Nos données
proviennent des cas qui sont disponibles à 6 heures. Les gens meurent plus
souvent la nuit, hein? C'est entre 6 heures du soir puis la nuit, ils
meurent plus, ils ne seront pas comptés dans les statistiques. Il faut que le
médecin ait évalué le patient parce que des fois les gens... Il ne faut pas penser
qu'à chaque fois que quelqu'un meurt, automatiquement, le médecin est rendu sur
place. Ça prend un certain nombre d'heures. Il faut qu'il envoie cette
formule-là à la direction de santé publique qui va vérifier les informations.
Si vous voulez savoir d'où il venait, ce
patient-là, le CHSLD... S'il meurt à l'hôpital, puis vous voulez savoir d'où il
venait, il faut aller voir le cas où il était antérieurement, puis voir qu'est-ce
qu'il est devenu, en termes dévolution. Donc, ça prend une enquête de la santé
publique, de regarder la donnée, de vérifier si c'est quelqu'un qui est mort du
COVID-19 ou qui est mort d'une autre cause, puis etc. Donc, tous ces
processus-là, ça fait qu'on n'a pas un portrait instantané. Et c'est normal
que, par exemple, dans un CHSLD, vous vous disiez : il y en a 77, puis
dans les chiffres du ministère, il y en a seulement 53. Mais si on commence à
mettre des données mêlées dans notre chiffre statistique...
Puis, deuxièmement, moi, ce qui m'importe,
ce n'est pas la statistique, c'est que les actions se fassent. J'ai besoin de
la statistique pour planifier où est-ce qu'on s'en va. Mais, une fois qu'il y a
deux décès ou trois décès dans un CHSLD, là, c'est l'intervention qu'il faut
faire comme telle. Je préfère que mes gens soient en train de s'organiser pour
que l'application... et qu'il y ait des travaux qui se fassent adéquatement
dans le réseau de la santé que de me remplir des formulaires de statistiques.
Mais, en même temps, on en a de besoin puis on est en train de peaufiner le
système pour avoir le minimum d'efforts pour les individus, mais en ayant la
bonne donnée.
Ça fait que moi, je suis très fier, je
pense, du système qu'on a mis en place. Il pourrait être merveilleux. Si on
avait les systèmes d'information, si on avait des dossiers médicaux
informatisés puis si on avait... tout était interrelié, automatiquement, on
aurait accès.
Puis, deuxièmement, on a des enjeux aussi
avec la Commission d'accès à l'information. L'information ne peut pas être
transmise au central, si elle considère des informations qui sont comme telles.
Ça fait que, quelque part, les chiffres
qu'on a, là, honnêtement, là, moi, je pense qu'ils sont assez près de la
réalité, mais il y a un délai, bien entendu, dans le temps. Et avec les médias
sociaux, avec toute la vitesse qu'on a, l'instantanéité des choses, c'est clair
que vous allez entendre dire un établissement qui en a... qu'il y a plus de
morts dans l'établissement que ce qui est sorti parce que c'est déjà les
chiffres de la nuit dernière. Puis, en même temps, avec les délais, va
entraîner... le médecin n'a peut-être pas fait le constat de décès, etc. Ça
fait que c'est ça qui fait que... comme tel. Puis on pourra vous montrer, un
jour, quand on aura le temps de faire ça, comment ça se passe, la collecte
d'information.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
avez demandé l'aide de tous les employés du réseau de l'éducation, là, dans les
derniers jours. Ils ont reçu, encore une fois, hier, une demande pour prêter main-forte
dans les CHSLD. Ce sera quoi, la procédure pour les enseignants qui vont aller
travailler dans les CHSLD, par exemple? Est-ce qu'ils devront rester
14 jours en isolement après leur retour? Puisqu'on connaît... on sait
qu'il y a une pénurie, quand même, d'enseignants dans les écoles, comment
concilier ça avec la réouverture des écoles?
M. Legault : Bien, d'abord, il
faut dire, là, qu'on parle des enseignants qui enseignent en sciences de la
santé, là. Donc, c'est un petit pourcentage des enseignants, O.K., qu'on
interpelle actuellement pour venir dans les CHSLD.
Mme Lajoie (Geneviève) :
C'est tout le monde qui a reçu.... Toutes les catégories d'emplois ont reçu une
demande, cette semaine, à deux reprises, du ministère de l'Éducation :
Tous les emplois, toutes les catégories d'emplois, venez nous aider dans les
CHSLD. Ces gens-là qui vont... c'est des enseignants, des secrétaires. Ils vont
faire quoi, quand ils vont revenir des CHSLD puisqu'on compte quand même
réouvrir les écoles à un moment donné, là?
M. Legault : Bien, en tout
cas, il n'y en a pas beaucoup, là, pour l'instant, là.
Mme McCann : Non, parce qu'à
date on a 740 enseignants et étudiants, là, qui ont répondu à l'appel.
Alors, effectivement, on se concentrait sur les gens qui ont une formation en
santé. Donc, on va vérifier, là, mais c'est 740, là, à date, qu'on a embauchés.
Donc, on ne voit pas qu'il y aurait nécessairement un grand impact, puis on le
sait qu'il y a beaucoup de choses qui se font à distance également. Il faudra
prévoir, là, effectivement, de voir avec l'éducation quelle sera la transition
pour ces gens-là, en lien avec la Santé publique.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, toujours en se limitant à une question et une sous-question, Mathieu
Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Bonjour.
Sur l'armée, au lieu d'attendre après les médecins, les enseignants en soins de
santé, les bénévoles, pourquoi ne pas avoir fait appel à l'armée il y a
10 jours, un déploiement facile, rapide, massif, des gens qui sont capables
de rester plus que deux jours dans un CHSLD? À quelque part, pourquoi? Et
le regrettez-vous?
M. Legault : Bien, écoutez,
moi, je l'ai répété, là, puis c'est... bon, c'est sorti, là, samedi soir, j'ai
parlé avec la présidente de la FMSQ puis je lui ai dit : On a besoin de
personnes à temps plein dans nos CHSLD parce qu'il y a des milliers de
personnes infectées qui risquent de mourir. Moi, je pensais qu'on serait
capables de trouver des médecins spécialistes, là, 1 000, 1 500,
2 000 médecins spécialistes qui seraient capables de venir à temps
plein dans les CHSLD. Le résultat, c'est qu'il y en a 350.
Donc, c'est sûr que, si j'ai le choix
entre des gens qui savent comment porter les équipements de protection
individuelle, qui ont des notions de base en santé, et un soldat qui n'a pas de
connaissances ou de qualifications en santé, j'aime mieux des personnes qui
viennent du réseau de la santé. Mais on est obligés de se rendre compte, là,
qu'on n'est pas capables. On en a trouvé 1 000, donc la moitié qu'on a
besoin, mais il en reste un 1 000. Donc là, on demande aux gens de
l'armée. Ça ne sera pas idéal, mais au moins, ça va être des bras pour nous
aider.
M. Dion (Mathieu) : En vue du
plan de déconfinement, M. Arruda, on entend beaucoup de choses sur
l'immunité collective. On comprend que l'incidence de la maladie sur la
population est assez faible. Est-ce que vous pourriez nous éclairer là-dessus?
Et dans quelle proportion les Québécois doivent attraper la maladie pour qu'on
puisse en arriver à un déconfinement plus généralisé?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, vous posez des bonnes questions. J'aimerais ça pouvoir avoir une puce
chez les Québécois pour qu'ils me disent : Je suis infecté, puis on reçoit
l'information, puis c'est dans un système d'information, mais ce n'est pas
comme ça que ça fonctionne. On pense qu'il n'y a pas une très grande proportion
des Québécois qui ont été infectés, particulièrement avec ce que je vous ai dit
tantôt, avec les mesures qu'on a faites, d'arrêt, importantes, qui ont sauvé
entre 30 000 puis 60 000 vies, selon ce qu'estiment les experts,
jusqu'à la fin de l'été, là, je parle jusqu'à la fin de l'été.
Donc, c'est une petite proportion et
maintenant qu'on pense que le R0 de ce virus-là, qui était estimé, en Chine, entre
2,8 et trois point quelque chose, qui est plutôt autour de cinq, bien, ça veut
dire que ça va augmenter la proportion d'individus qui doivent être immunisés.
On pourrait passer de 60 % de la population immunisée à 80 % de la
population qui devrait être immunisée avant qu'on ait ce qu'on appelle un
ralentissement assez significatif.
Donc, ça va nous comporter des défis
beaucoup plus grands. Les études qu'on va faire en faisant ce qu'on appelle du
dépistage aléatoire dans certaines populations ou régions pour voir... parce
que vous comprendrez aussi qu'on aura sûrement une transmission communautaire
beaucoup plus élevée à Montréal, Laval, donc un taux de conversion beaucoup
plus élevé là-bas que si on est dans le Bas-Saint-Laurent, d'ailleurs, qui est un
endroit où on dit qu'il ne se passe pas beaucoup d'activité. Et ça, plus les
études séroépidémiologiques, c'est ça qui va nous donner les réponses. Puis
aussi... pas l'expérimentation, mais la réouverture progressive puis voir
comment, dans les milieux, ça va se propager, ça va être un indicateur.
Puis je tiens à rassurer les gens, là,
notre principale priorité demeure la santé, tout en pensant aussi qu'il faut
être capables de réouvrir l'économie, ne serait-ce... pas rien que pour des
questions financières, pour des questions d'éviter d'autres drames, des
suicides, des gens qui vont... des divorces à cause de la situation économique,
des problèmes de santé mentale, etc., là. Une société, ça fonctionne aussi en
étant dans l'action.
Mais on ne mettra pas en péril les gens.
Si on ouvre les écoles, ça va se faire avec des façons de travailler très
différentes. On ne sera pas comme l'école d'avant, hein? La distanciation
sociale va devoir être, quelque part, respectée. Si elle n'est pas respectée,
il y aura des masques qui seront utilisés comme tels.
Donc, c'est tout ça qu'on va faire, mais
j'ai hâte. J'ai hâte d'être capable de vous dire qu'on est dans une
transmission qui va être adéquate. Puis, comme d'autres pays ont aussi eu une expérience
avant la nôtre, bien, on va pouvoir regarder ce qui se passe là-bas avec des
meilleures données.
Le Modérateur
: Merci.
Au tour de Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : M.
le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. M. le premier ministre,
dans la perspective de rouvrir les écoles, quels seront les moyens que vous
envisagez pour connaître l'état de la pandémie parmi les élèves, le personnel
enseignant, le personnel des écoles, etc.? Est-ce que, par exemple, vous allez
demander à ce qu'il y ait des tests qui soient passés de façon régulière chez
les gens qui vont fréquenter les écoles pour savoir qui l'a, qui ne l'a pas,
etc., un peu comme on avait décidé de faire dans les CHSLD, là, de dire :
On va tester tout le monde? Est-ce que c'est quelque chose qui pourrait
s'appliquer aux écoles également?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, ça pourrait s'appliquer aux écoles, ça pourrait s'appliquer à des groupes
d'âge de la population qui sont là. Il y a plein de stratégies, là, qui vont
devoir aussi...
Il ne faut pas oublier, il faut que le
test soit fait à la bonne période parce que, si vous êtes... s'il est trop tôt,
il faut le répéter. Puis tester des enfants, ce n'est pas toujours évident.
Mais il y a probablement des tests qui pourront être faits chez certains
travailleurs, là, des adultes, parce que c'est plus simple.
On vous le rappelle encore, heureusement,
les complications chez les enfants sont excessivement rares, et ils vont
faire... En les immunisant de façon un peu naturelle, on les aide, en fin de
compte. Mais on ne s'organisera pas pour exposer, par exemple, des professeurs
ou des gens en garderie qui ont des problèmes de santé ou qui ont un certain
âge.
M. Lacroix (Louis) : Mon
autre question touche l'immunisation naturelle. Est-ce que ça veut dire que les
régions qui sont moins touchées... comme, par exemple, on parle beaucoup du Bas-Saint-Laurent,
où il n'y a presque pas de cas là-bas, et puis ça fait un bout de temps,
d'ailleurs, qu'il n'y a pas eu de nouveau cas dans cette région-là. Est-ce que
les régions moins touchées vont être plus à risque par la suite qu'il y ait un
retour de la pandémie une fois qu'on aura ouvert, étant donné qu'il y aura
moins d'immunisation naturelle dans ces communautés-là? Comme par exemple, à
Montréal, on comprend qu'il va y avoir beaucoup d'immunisation naturelle, en
termes de nombres, en tout cas, alors que, dans les régions, il n'y a en aura
peu. Est-ce que les régions vont être plus à risque à ce moment-là?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, ça va dépendre de comment ils vont être bombardés par le virus. Si vous
me permettez, le virus a été très bombardant dans la région de Montréal pour
toutes les raisons qu'on a déjà dites, notamment les effets avec New York, puis
etc. Ce qui va arriver là-bas, c'est clair que, si on regarde la variable
immunité ou virginalité des personnes envers le virus, ils vont être plus bas.
Donc, c'est un facteur qui va augmenter. Mais, comme on va réouvrir
progressivement les choses, puis etc., on va essayer d'éviter le bombardement
qui va faire qu'eux vont développer leurs capacités.
Mais c'est tout ça qu'il faut être capable
de regarder. Et, en fin de compte, il faut comprendre que chaque région a sa
propre épidémiologie puis devra avoir le plan qui est adapté en fonction de
l'épidémiologie. Ça peut dépendre de leurs secteurs d'activité, de leur
proportion de personnes âgées ou pas, de comment les contacts sont plus
fréquents. Dans les grosses villes comme Montréal, on a des contacts beaucoup
plus fréquents que quand on est en périphérie, dans le Bas-Saint-Laurent. Aller
prendre une marche à Montréal, il y a plus de chances d'avoir des contacts avec
quelqu'un que si vous la prenez dans votre propre terre au Bas-Saint-Laurent.
C'est tout ça qui sont des variables qui vont rentrer en ligne de compte. Il y
a des caractéristiques associées à la quantité de personnes immunisées, mais
aussi des comportements puis de l'environnement dans lequel les gens vivent.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous. M. le premier ministre, dans l'optique d'un déconfinement
graduel, faut-il se faire à l'idée qu'une partie de l'économie ou du réseau
scolaire pourrait ne pas reprendre ses activités avant 2021 ou, encore, quels
seraient les secteurs qui seraient susceptibles de ne pas être actifs avant
2021?
M. Legault : Bon, d'abord, je
vous le dis, là, la semaine prochaine, on va déposer un plan de réouverture des
écoles puis un plan de réouverture des entreprises. Donc, je ne veux pas me
scooper moi-même. Puis, en plus, ce n'est pas une question de scoop, c'est une
question de s'assurer, durant les prochains jours, que les données restent
stables. Mais disons que, sans dévoiler les plans, là, on parle d'un plan de
réouverture qui va s'étaler jusqu'à l'automne, jusqu'en septembre. Donc, on
pense être capables, si on parle des entreprises et des écoles, d'être capables
de réouvrir d'ici septembre les deux secteurs. Bon, là, toute la question qui
reste, ce sont les rassemblements, les activités culturelles, sportives. Bien,
ça, est-ce que ça ira en 2021? Ce n'est pas impossible.
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous permettez… Allez-y, madame.
Mme McCann : Oui. C'est que ce
n'est pas tout à fait lié au sujet, mais vous allez me permettre parce
qu'effectivement on parle de déconfinement graduel. Mais moi, j'aimerais vous
parler deux minutes de reprise graduelle, là, de certaines activités
hospitalières parce que... Je voudrais avoir l'opportunité d'en parler aujourd'hui
rapidement. J'en ai parlé hier un peu, mais on me confirme effectivement qu'on
va reprendre certaines activités chirurgicales. On va monter à des volumes
d'autour… 40 % dans l'ensemble des hôpitaux du Québec. Ça, c'est une bonne
nouvelle. Alors, par exemple, des greffes qu'on avait cessées, des greffes du
foie, des chirurgies vasculaires, par exemple, pour des anévrismes, on va
reprendre ça. On va reprendre aussi les activités d'imagerie médicale pour
l'ensemble du dépistage, là, de maladies, bon, liées au cancer beaucoup. Si on
pense aux mammographies, ça, ça va être repris aussi. Alors, ça aussi, c'est
des bonnes nouvelles. L'endoscopie va reprendre.
Évidemment, ce que je veux dire à la
population, c'est qu'on va appliquer les principes de distanciation physique
dans les cliniques externes, dans tout ce qui est, hein, ambulatoire, là, puis
au sein de l'hôpital. Vous savez que nos hôpitaux, maintenant, fonctionnent
différemment d'avant la pandémie — zone froide, zone chaude. Je veux
rassurer la population que l'organisation est bien en place et que c'est
sécuritaire. Donc, j'invite les gens à venir pour leurs suivis, les médecins
sont là pour vous. Je le redis, n'attendez pas pour des maladies chroniques,
par exemple, parce qu'on me dit qu'il y a beaucoup de rendez-vous qui sont
annulés, et, quand on attend, c'est pire. J'ai reçu une lettre du président de
l'Association des chirurgiens cardio-vasculaires qui faisait état de patients
qui se sont présentés trop tard à l'urgence, malheureusement. Alors, moi,
j'invite la population à venir, évidemment, voir le médecin quand c'est urgent,
ne pas attendre, appeler l'ambulance et venir à l'urgence.
Alors, ça, ce sont des bonnes nouvelles.
On reprend un peu plus d'activité dans les hôpitaux.
Le Modérateur
: Dr
Arruda... Oui?
M. Legault : Mais je veux
juste rajouter une chose. Je m'excuse. Par contre, puis tu vas être d'accord
avec moi, Danielle, on recommence les activités semi-urgentes, O.K.? On n'a jamais
arrêté les activités urgentes. On recommence les activités non urgentes, mais
les activités qui peuvent être reportées devraient continuer d'être reportées.
Puis les médecins spécialistes qui sont disponibles devraient venir dans les
CHSLD. Peut-être tu peux le dire à ta façon.
Mme McCann : Bien, M. le
premier ministre, vous avez absolument raison, il faut le préciser parce que ce
n'est pas toujours facile à expliquer, pas toujours évident à comprendre. C'est
un équilibre qui n'est pas simple. Mais effectivement, moi, je l'ai toujours
dit, quand on demandé les médecins spécialistes et les médecins spécialistes
inactifs, on n'ouvre pas les chirurgies électives, absolument pas. On ne peut
pas à cause, entre autres, là, de la non-disponibilité ou la disponibilité qui
est insuffisante, là, des médicaments, des sédatifs. Alors, tous ces
médecins-là, spécialistes, sont disponibles. Mais, évidemment, quand on reprend
certaines activités, ça ne touche pas les activités électives, là. On y va avec
les semi-urgentes. Mais, vous savez, une semi-urgente qui attend depuis un
mois, bien, ça devient urgent. Alors, c'est ces activités-là qu'on reprend,
puis toute la question du dépistage aussi, qui est bien importante.
Le Modérateur
: Dr
Arruda.
M. Arruda (Horacio)
:
M. le premier ministre, permettez-moi, je veux répondre... J'ai vu dans le non
verbal d'un de vos collègues que, bien, ma réponse, ça ne l'a pas satisfait, en
lien avec la situation du Bas-Saint-Laurent. Ce que je voudrais dire, c'est
que, dans les faits, dans les stratégies qui pourraient être faites dans ces
régions-là, où le risque serait plus élevé parce qu'il n'y a pas eu de
transmission, ça serait de maintenir un confinement des personnes à risque plus
longtemps et, à ce moment-là, de laisser les jeunes s'exposer, et, à ce
moment-là, diminuer. Ça fait qu'avec ça, ça fait partie d'une stratégie, là.
Peut-être, ma réponse ne répondait pas à votre préoccupation. Compte tenu que
je veux quand même répondre le mieux possible à vos questions, je me permets,
M. le premier ministre, d'avoir été en compétition avec nous trois, hein? Parce
qu'on a eu quand même beaucoup de prises de parole depuis les quelques
dernières secondes. Merci.
Le Modérateur
: Alors,
en sous-question, M. Bergeron.
M. Bergeron (Patrice) : Oui,
merci. M. le premier ministre, vous en avez appelé souvent à la fierté
québécoise tout au long... depuis le début de votre mandat, en fait, et même
encore récemment, lorsqu'on combattait la pandémie, au début. Et là, quand on
voit que, donc, les chiffres sont assez graves dans les CHSLD et qu'on fait
maintenant appel à 1 000 soldats qui sont plus ou moins formés,
est-ce que la fierté québécoise n'est pas en train d'en prendre un coup?
M. Legault : Bien, écoutez, le
problème qui existe aujourd'hui dans nos CHSLD n'est pas un nouveau problème. C'est
un problème qui est là depuis plusieurs années. C'est un problème qu'on a
essayé de régler en augmentant les budgets des CHSLD, mais qu'on n'a pas réussi
à régler parce qu'il y a plein de postes qui sont restés non comblés. Donc, je
l'ai dit, on est arrivé dans cette crise mal équipée dans nos CHSLD, dans nos
résidences pour aînés. Donc, ce bout-là, il y a beaucoup de travail à faire.
Moi, je me dis, là, il va falloir, une
fois la crise réglée, là, qu'on s'assure qu'on traite beaucoup mieux nos aînés.
Effectivement, c'est un peu gênant ce qu'on a devant nous. On a essayé de le
régler, mais on n'a pas réussi, et on va réussir dans les prochains mois à
régler ça, parce que moi, je veux qu'on soit fier de toute la société
québécoise, incluant la façon dont on traite nos aînés dans les CHSLD.
Le Modérateur
:
Dr Arruda.
M. Arruda (Horacio)
:
Je veux appuyer ce que le premier ministre dit, mais je voudrais aussi appuyer
tous les Québécois qui ont jusqu'à maintenant respecté les consignes de
distanciation, puis etc. Ça nous a encore permis de... ce que j'appelle
l'invisible impact, qu'on ne voit pas, c'est ces vies qu'on a sauvées dans la
communauté. Et je veux remercier aussi, éventuellement... d'être très fiers des
entreprises québécoises et des milieux de vie, garderies, écoles, qui vont
éventuellement réouvrir en respectant les consignes qu'on va mettre en place.
Parce que ce qu'on va faire dans l'avenir va être changé à tout jamais, en
télétravail, etc. Donc, il faut rester fiers de ce qu'on a fait, il faut
réfléchir et comprendre qu'est-ce qui s'est passé dans nos CHSLD. Il faut
aussi, comme collectivité, au-delà des institutions, réfléchir sur comment on
agit ou on interagit avec nos personnes âgées au Québec. C'est aussi une question
de société, à mon avis. Donc restons fiers de ce qu'on est, traversons
ensemble, restons unis, surtout pas divisés, si on veut être capables de voir
venir des meilleurs jours.
Le Modérateur
: Merci.
On complète pour une autre question en français aujourd'hui avec Marie-Michèle
Sioui, du journal Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour, bon après-midi. La Dre Joanne Liu est
une sommité mondiale en matière de lutte contre les épidémies. Est-ce qu'elle
sera intégrée à votre cellule de crise?
M. Legault : Bien, je pense
que les deux, on parlait au Dre Liu...
Mme McCann : Oui. Moi, j'ai
parlé au Dre Liu cette semaine d'ailleurs. Et, oui, moi, j'ai beaucoup
d'admiration pour Dre Liu. D'ailleurs, j'ai suivi sa carrière, c'est ce que je
lui ai dit d'ailleurs. Et on a eu un bon échange, et, effectivement, le Dr
Arruda lui a parlé aussi. Elle est en lien aussi avec notre sous-ministre, Mme
Rosebush, notre sous-ministre, qui s'occupe de toute la sphère des milieux de
vie.
Alors, Mme Liu, Dre Liu, va certainement
être impliquée dans le dossier de la prévention des infections. On a des
équipes à mettre sur pied, plus importantes, là, pour faire le tour des CHSLD
au niveau de la prévention des infections. On a déjà des équipes dans les
établissements. Mais, étant donné la situation actuelle, il faut en faire
davantage, il faut mettre davantage de personnes qui s'occupent de la
prévention des infections. Dre Liu va travailler avec nous là-dessus.
Et elle va aussi travailler en lien avec
le dossier des sites non traditionnels, ce qu'elle connaît bien pour avoir
oeuvré, là, dans toutes sortes d'épidémies, alors des sites non traditionnels
qui se développent au Québec, hein? Les sites non traditionnels, c'est pour
nous donner plus d'espace, hein, pour justement séparer les gens qui ont la
COVID-19 des gens qui ne l'ont pas dans les CHSLD. Alors, on les développe de plus
en plus. Il y a l'Hôtel-Dieu qui s'en vient à Montréal, une centaine de lits,
et Dre va être impliquée dans ce dossier-là aussi.
Le Modérateur
:
Rapidement, en sous-question.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Parmi le millier de soldats que vous appelez
en renfort, M. Legault, il y en a 550 qui n'ont aucune formation médicale,
puisqu'à l'inverse il y en a 450 qui en ont une. Tant qu'à appeler...
M. Legault : Bien, pour
l'instant, on a seulement 65 soldats qui ont une formation. Il y en aura
peut-être un autre 65 qui vont arriver, qui ont une formation en santé,
mais tous les autres, donc les 1 000 qu'on demande, n'ont pas de
formation en santé.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : D'où ma question. Tant qu'à faire appel à des
soldats qui n'ont pas de formation médicale, pourquoi ne pas aller chercher des
médecins qui sont venus de l'étranger, qui ont passé tous leurs examens puis
qui sont à l'étape de faire leur résidence ou carrément lancer l'appel à
l'ensemble des Québécois?
M. Legault : Bien, je
veux être bien clair, là, parce que ça fait une couple de fois que je vois ça
comme proposition. On ne refuse aucun médecin étranger qui veut venir
travailler comme infirmière ou comme préposé. Comme médecin, ce n'est pas là
qu'il nous manque de personnel, là. Ce qui nous manque, ce sont des infirmières
puis des préposés aux bénéficiaires.
Donc, s'il y a des médecins étrangers qui
sont prêts à venir travailler, à donner des soins de base dans nos CHSLD, on a
les bras tout grand ouverts pour les accueillir. Mais comme médecin, ce n'est
pas là qu'il y a la pénurie actuellement. Puis c'est ça le problème qu'on a eu
au début, c'est que les médecins spécialistes voulaient remplacer les médecins
de famille, mais il ne manquait pas de médecin de famille dans les CHSLD. Ce
qui manque, c'est des infirmières, des préposés aux bénéficiaires. On a essayé
d'amener plus de médecins spécialistes qui viendraient agir comme infirmières.
On en a trouvé 350, mais là on n'en trouve pas d'autres. Donc, c'est pour ça
qu'on va chercher les 1 000 soldats.
Le Modérateur
: Merci.
Le temps file. On doit donc passer aux questions en anglais. First question,
Cathy Senay, CBC News.
Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. Experts say that the province will need to do far
more testing when we open back businesses and schools. Now that you are
planning to propose a plan next week, how the province is prepared for this?
M. Arruda (Horacio)
:
The plan is going to be announced next week. It doesn't mean that next week
everything is going to be open. First of all, it's a progressive approach.
So we are working
actually, we are buying some material to make some serological studies on
people and we want also do testing, and test, and test. And that will be part
of the strategy when we are going to open different sectors to test the
population, even not the ones that are in the CHSLD and everything. We are
going to keep the capacity to diagnose the disease if there is outbreaks or
specific situations, but we will augment the capacity of testing in labs too.
Le Modérateur
:
Second question.
Mme Senay (Cathy) : Second question. I'm sorry, Mrs. McCann, but we're still
hearing stories about protective equipment, I mean,
private CHSLDs, unions representing public staff. How can it be possible that
frontline staffs are saying one thing and you're saying another thing, saying
that they don't have the protective equipment they need?
Mme McCann : Well, you know, we have the protective equipment, I can only say
that. I think it's a problem of distribution at certain points, but you know, I
receive calls and emails of situations like that once... everyday, and we
respond very, very, quickly. So, what I say again today, we want to know where.
And now, how we respond, not 24 hours, the same day, they're getting the
material. So, of course, ideally, we would like the distribution to be perfect.
We have 2,600 places where we have elderlies. Some of them are in the
private sector and, you know, this is a new situation. In general, I would say
to you that the distribution is going well, but I know there are exceptions.
So, tell us, tell us, call us, email us, we will respond in next hour. We're
organized that way. They should have all the equipment and we have the
equipment to give them.
Le Modérateur
: Next question, Samuel Pouliot, CTV.
M. Pouliot (Samuel) : Hi, talking about protective equipment, we have a case at Lakeshore
General Hospital, where doctors and nurses are receiving expired
N95 masks. Some of them masks appear to have expired as much as
11 years ago. Why are the frontline workers receiving expired masks? And
who's responsible for the checking of this equipment?
Mme McCann : We're going to look
into that. I mean, we have N95 masks, we have enough to give what's
needed. So, after the press conference, there's going
to be a call and we want to know what's going on and
we'll send up-to-date N95. There's no reason for this to happen. We're going to check everything on that.
Le Modérateur
: Second question.
M. Pouliot (Samuel) : We know there have been some cases at the Sacré-Cœur Hospital,
where COVID patients have infected cancer patients or other immunocompromised
patients. Staff even anticipated that happening. Is there any way to stop the
spread of the virus within institutions?
Mme McCann : That is very preoccupying, what... And I want to clarify right now
that there should be no confusion here, that Sacré-Cœur Hospital is a
designated hospital for COVID-19 patients. They have over 100 patients of COVID-19. They have the capacity to give them
the care they need. That zone is completely separated from the rest of the
hospital. And I asked for a description of the situation because I became aware
of it recently. So I want to tell you that our hospitals now are organized like
this. There's a hospital inside of the hospital. There's a hospital for
COVID-19 patients and it's hermetically closed. There's no contact with the
rest of the hospital.
There are other services.
For instance, at Sacré-Coeur, there's the oncology service, the dialysis
service. In those services, they have to organize the care separated for
COVID-19 patients. There are some patients, cancer patients who have COVID-19,
they have to be treated at different hours in the different section of the
hospitals, and the ones who don't have it, in a separate section, the same in
dialysis. So I'm aware that the patient in oncology died of COVID-19, but I
want to make sure that people understand that the COVID-19 patients, as a
designated hospital, they're in a very, very closed area of the hospital, no
contact with the rest.
Le Modérateur
: Thank you. The next question is from Phil Authier, Montreal
Gazette, for Mr. Legault. We know Québec's COVID-19 outbreak is
concentrated in the long-term care centers mainly in Montréal, and our
hospitals are not overwhelmed. So why does the whole province have to be in
lockdown? How realistic is it to open one region over another?
M. Legault : That's what we'll announce next week. But, of course, we have to
take into consideration that the cases are very concentrated in Montréal and in
Laval. So we have to take that into consideration to decide where we open
schools first. Of course, it means also we have to be careful still for
traveling between regions.
Le Modérateur
: Phil's second question is for Mr. Arruda. On Tuesday,
Ontario's chief medical officer of health said the number of confirmed cases
will have to drop to 200 new cases a day or less before the province can start
reopening the economy. Do you concur with your colleague? What will be the
magic number for Québec?
M. Arruda (Horacio)
: The magic number is not everywhere the same place. It depends on
the local epidemiology. So, if it's 200, it's because of the curve they are
using, and it depends of what they do calculate on the curve. As I was telling,
we have probable cases that are not the ones that are counted in Ontario. So
what I can say, it's not going to be a number, it's going to be a deceleration of transmission and the calculation of the hour
zero, which is : Does each case give more than one case or less than one
case in the means of transmission?
Le Modérateur
: And now question
from Raquel Fletcher, Global News, for Mr. Legault. First, Vigi Santé, a
private long-term care residence in Dollard-des-Ormeaux, wrote to families of
its residents yesterday, saying it has seen no sign of help yet. What do you
say to them?
Mme McCann : Oh! there's been help. The last report I got was just before the
press conference, and the CIUSSS Ouest-de-l'Île is really sending staff to help
this private RPA, and it's going to be sufficient to give the care to all the people. So the situation is being taken care of.
Le Modérateur
:Thank you. And
again, for Mr. Legault : When we look at the different graphs showing
deaths per million, Québec is
very high. How does that make you feel, Premier?
M. Legault : First, like Dr. Arruda explained before, we first need to compare
comparables. Right now, in Québec, we declare all deaths, including in
long-term care, which is not the case in all countries. And, if we compare with
countries having a large city like Montréal, countries like France, Spain, Italy, United Kingdom, they all have
more deaths per million of population than Québec.
Le Modérateur
: So thank you very much. C'est tout le temps que nous avons. Merci. Ça complète pour
cette conférence de presse et à demain.
M. Legault : Merci beaucoup.
(Fin à 14 h 2)