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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre et Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le vendredi 3 avril 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures deux minutes)

Le Modérateur : Alors, chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec, M. François Legault, est aujourd'hui accompagné de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda. M. le premier ministre.

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Avant de vous parler du bilan quotidien, je veux revenir un peu sur les résultats, de façon générale, et puis sur la raison pourquoi on fait tous les efforts, pourquoi on demande tous les efforts aux Québécois.

D'abord, je le rappelle, ça a l'air simple, là, mais on a un virus, donc, qui se transmet d'une personne à une autre personne. Donc, c'est assez simple, là, ce qu'on veut, c'est d'avoir le moins de gens possible qui aient des contacts. Donc, c'est pour ça, on a été un des premiers États en Amérique du Nord à interdire les rassemblements, ensuite à fermer les écoles, ensuite à fermer toutes les entreprises et les commerces qui ne sont pas essentiels dans notre vie, là, des prochaines semaines.

Donc, il y a des gens qui regardent le nombre de cas augmenter puis qui disent : Bien, là, est-ce que ça marche nos mesures ou non? D'abord, il faut être prudent quand on regarde le nombre de cas. Il faut regarder, évidemment, combien on fait de tests. On l'a déjà dit, on a fait, toutes proportions gardées, beaucoup de tests, puis on a testé aussi certaines personnes... Ce n'est pas tout le monde qui ont choisi de tester, par exemple, pendant les premières semaines, les personnes qui avaient des symptômes et qui avaient voyagé. Donc, on a testé les personnes qui étaient le plus à risque, donc c'est normal qu'on ait plus de cas.

Notre réussite ou notre échec va dépendre du nombre de décès. Quand on regarde, par exemple, en Europe, on voit, si on regarde par million d'habitants, bien, on a des pays qui ont eu beaucoup de décès, par exemple, l'Italie, l'Espagne, puis, à l'autre opposé, bien, on a des pays qui ont eu beaucoup moins de décès, en particulier l'Allemagne, où il y a eu beaucoup moins de décès par million d'habitants. Puis au milieu, bon, il y a la France, le Royaume-Uni, qui se situent entre les deux. Donc, nous, évidemment, on va essayer de se rapprocher des mesures puis des résultats, le plus possible, de ce qui est arrivé en Allemagne.

Quand on regarde jusqu'à présent, parce qu'il faut se comparer surtout avec l'Amérique du Nord, bien, on a beaucoup moins de décès ici qu'aux États-Unis. C'est du simple au double, là, par million d'habitants. Donc, ça, ça veut dire que nos mesures fonctionnent. Vous allez le voir, aujourd'hui, il y a un ajustement sur les décès, mais même si on tient compte de cet ajustement sur les décès, on voit qu'on a beaucoup moins de décès que les États-Unis. Bon, ce ne serait pas juste de comparer avec l'Europe parce que l'Europe, ça a commencé avant nous, mais il reste aussi qu'on a beaucoup moins de décès par million d'habitants qu'aux États-Unis.

Donc, ça veut dire que, pour l'instant, les résultats, ce qu'on veut, c'est de minimiser le nombre de décès, ça marche. Ça fonctionne. Mais il faut continuer. Il faut continuer puis faut continuer de ne pas aller à moins de deux mètres — ou pour les plus vieux, six pieds —, donc faut jamais être à moins de six pieds des autres personnes. Puis, encore mieux, tous ceux qui peuvent rester chez eux, bien, restez chez vous. C'est ce qu'il y a de plus efficace pour ne pas l'attraper.

Donc, le bilan de la journée. Bon, d'abord, je vous le disais, il y avait une vingtaine de cas qui étaient sous étude depuis une semaine pour savoir est-ce que les personnes sont décédées de la COVID-19 ou non, donc ça vient biaiser un peu les résultats, là. Donc, aujourd'hui, on a 25 décès de plus, mais la grande majorité, ce n'est pas des décès des 24 dernières heures. Donc, il faut regarder le total : 61 décès au Québec. Et évidemment, bien, j'offre mes condoléances à toutes les familles des personnes décédées.

Quand on regarde le nombre de cas confirmés, on est rendus à 6 101 cas confirmés. C'est une augmentation de 583. 429 personnes hospitalisées, une augmentation de 64, dont, dans ces 429, il y en a 122 qui sont aux soins intensifs, donc ça, ça veut dire... C'est un peu, évidemment, plus grave, c'est une augmentation de 26.

Je veux vous dire qu'on travaille très fort actuellement, entre autres les scientifiques de la santé publique, pour vous présenter des projections, donc être capables de vous dire : Voici, selon différents scénarios, quels vont être les résultats qu'on anticipe dans les prochaines semaines, les prochains mois. On vise à vous déposer une présentation mardi. Donc, il y a des rencontres qui vont avoir lieu en fin de semaine pour finaliser tout ça. Mais moi, je veux dire, là, ce sont des scientifiques qui préparent, avec le Dr Arruda, ces projections.

Bon, un mot sur les équipements médicaux, donc les masques, les gants, les blouses, en particulier. On a eu une longue conférence téléphonique hier soir, tous les premiers ministres des provinces et le premier ministre du Canada, et plusieurs, dont moi, on souhaite modifier la répartition des commandes qui sont reçues par le gouvernement fédéral.

Ce qu'on veut faire, c'est que jusqu'à présent, on a eu une répartition qui était en pourcentage de la population. Par contre, on se rend compte que, dans les grandes villes comme Montréal, comme Toronto, toutes proportions gardées, il y a plus de cas que dans les régions plus éloignées. Donc, je pense, ça serait normal que, pour les grandes villes comme Montréal puis Toronto, que, toutes proportions gardées, il y ait plus d'équipements médicaux de transférés du gouvernement fédéral pour bien répondre aux besoins de la population.

Entre-temps, bien, le gouvernement du Québec, on a continué, avec le ministère de la Santé, à faire des efforts pour aller chercher des équipements médicaux additionnels. On a une petite amélioration. On était à sept jours d'équipements. Là, on tombe à huit jours. Donc, on a gagné une journée. Ce n'est pas beaucoup, mais, quand même, on a maintenant pour huit jours d'équipements médicaux.

Maintenant, un mot pour les petites entreprises. Ce matin, le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, a annoncé un programme, des fonds locaux qui vont être distribués partout au Québec pour les petites entreprises. C'est important, là, on a fait le choix, plutôt que de gérer à ça Québec, de décentraliser les fonds. Donc, ce sont les localités, les régions, ce qu'on appelle les MRC, qui vont gérer ces fonds-là. Ce sont ces gens-là, en région, qui connaissent le mieux les petites entreprises en région, donc c'est eux autres qui sont le mieux placés pour savoir qui aider parmi ces entreprises-là. Donc, ce sont des fonds, au total, de 150 millions.

Maintenant, mes remerciements du jour. On parle beaucoup de nos anges gardiens, avec raison, mais on a aussi beaucoup de gens qui donnent des services essentiels qui ne sont pas toujours très bien payés. Je pense, entre autres, caissiers, caissières dans les supermarchés, dans les dépanneurs, dans les pharmacies. Je pense à tous ceux qui font de la livraison. On vous avait dit qu'on regarderait pour aider financièrement parce qu'il faut quand même tenir du fait que le gouvernement fédéral offre 2 000 $ par mois aux personnes qui ont perdu leurs emplois. Donc, c'est un petit peu... en tout cas, ça pouvait être perçu comme injuste que des personnes gagnent moins que 2 000 $ par mois en travaillant dans les services essentiels. Donc, on va... le ministre des Finances et le ministre du Travail, donc Éric Girard, Jean Boulet vont, cet après-midi, annoncer un programme. En gros, là, ce qu'on propose, c'est d'augmenter le salaire de ces personnes-là de 400 $ par mois pour quatre mois, donc 1 600 $ par personne pour ces travailleurs-là, là, que je remercie du fond du cœur pour le travail que vous faites dans des conditions qui sont difficiles. Puis là, bon, on vient poser aussi un geste concret.

Je veux aussi dire, dans les mesures qui ont été annoncées hier, bon, ça n'incluait pas toutes les infirmières, infirmières auxiliaires du secteur privé, ambulanciers. On est en train de tout regarder ça. On devrait rapidement, là, corriger le tir et annoncer des bonnes nouvelles.

Donc, je termine avec mes trois priorités : On ne sort pas de chez soi sauf si c'est nécessaire. Si on sort de chez soi, on reste à moins de six pieds, deux mètres des autres personnes, puis, quand on revient à la maison, on se lave les mains avec du savon pendant 20 secondes. Puis, si tout le monde continue de faire des efforts, moi, je pense qu'on va continuer d'avoir des meilleurs résultats que les autres, et, vous allez le voir dans nos projections, la semaine prochaine, là, il y a des centaines de vies, même des milliers de vies qui sont en jeu, selon qu'on respecte ou non les consignes. Donc, très important de suivre les consignes qu'on vous donne. Il y a des vies qui sont en jeu. Merci beaucoup.

Le Modérateur : Maintenant, quelques mots en anglais?

M. Legault : Oui. All the efforts we're doing in our fight against the virus are working. We're expecting to see an increase in a number of cases, but we are saving lives right now. I know that the battle is tough for a lot of people on the economic front. So, that's why we announced this morning a new financial aid to small businesses that will be managed by all the different regions. We will also announce, this afternoon, a compensation for people who earn less than 2 000 $ a month, the famous 2 000 $ a month offered by Ottawa.

So, I repeat our three priorities. Don't go out unless it's necessary. If you do go out, keep your distances, six feet, two meters, and, when you come back home, wash your hands. That's how we'll save hundreds of lives. Thank you all.

Et je veux vous annoncer aussi que, pour rester en forme, je vais prendre congé demain. Donc, ce sera la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, qui sera à ma place, ici, demain. Je vous reviens dimanche.

Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Alors, pour la période des questions, nous allons débuter aujourd'hui avec Gabriel Béland de LaPresse.

M. Béland (Gabriel) : Oui, bonjour à vous trois. On apprenait ce matin que l'entreprise 3M, bon, Washington lui avait demandé de cesser d'exporter ses masques N95 au Canada, notamment. Est-ce que ça peut avoir un impact au Québec? Est-ce que, par exemple, c'est un fournisseur de l'État québécois?

M. Legault : Bon, actuellement, on tient compte de ces réalités, donc, entre autres, des États-Unis. On pense qu'on est serrés mais qu'on est capables de passer au travers avec les commandes qui viennent d'ailleurs des États-Unis. Mais évidemment on aimerait continuer à recevoir les commandes des États-Unis. Mais il faut être réalistes, là, ça va être... on a discuté de ça dans les derniers jours, ça va être une guerre dure. Les pays qui fabriquent des équipements vont vouloir les garder pour leurs citoyens. C'est pour ça aussi qu'une des choses qu'on a discutées hier soir avec les différents premiers ministres des provinces, c'est que, le plus rapidement possible, il faut que le Québec puis le Canada, entre autres je pense au Québec puis à l'Ontario, qu'on soit autonomes, qu'on soit capables de fabriquer nos masques, nos blouses, nos gants. Donc, évidemment, là, on se fait un peu prendre de court mais on a actuellement des entreprises au Québec, en Ontario qui travaillent là-dessus. Moi, je suis optimiste que, dans les prochains mois, on va être capables d'y arriver parce qu'effectivement, il faut être réaliste, ça va peut-être être difficile de continuer à recevoir certaines commandes des États-Unis.

M. Béland (Gabriel) : Et, de ce que vous savez à l'heure actuelle, est-ce que vous pensez qu'un masque aussi performant, par exemple, que celui-là, dans le cadre de la COVID-19, on pourrait produire ça au Québec, on pourrait arriver à ça?

M. Legault : Bien, on peut. Entre le Québec puis l'Ontario, on pense qu'on est capable de fabriquer des masques N95 et des masques de procédure, là, les masques chirurgicaux. Donc, on pense, c'est possible. Bon, ça prend combien de temps, c'est là-dessus qu'on travaille actuellement avec des gens puis même chose du côté de Doug Ford, puis on se parle beaucoup, puis on travaille ensemble.

Le Modérateur : Prochaine question, Andrée Martin, TVA.

Mme Martin (Andrée) : Oui, bonjour à vous trois. L'Ontario a rendu publiques ses projections dans les dernières minutes, je vous donne quelques chiffres : on prévoit de 3000 à 15 000 morts sur 18 mois. Doug Ford a dit : Sans mesures, il y aurait eu 6000 morts en avril, avec les mesures qui ont été faites en Ontario, on prévoit 1600 morts en avril. Je sais que vos projections, vous allez nous les donner mardi, mais aurons-nous droit à autant de transparence de la part de votre gouvernement? Est-ce que ça va ressembler à ça, ces chiffres-là, au Québec?

M. Legault : On va vous donner ces chiffres-là. Donc, entre autres le nombre de morts qui sont prévus dans les prochains mois. Évidemment, comme Doug Ford l'a fait, ce n'est pas une science exacte, donc, c'est plus une espèce de minimum-maximum, là. Donc, c'est un peu ça qu'on va vous donner mardi prochain. Donc, oui, on va être très transparent. Moi, je veux donner toute l'information qu'on a. mais, en même temps, il faut être capable de dire aux gens qu'il n'y a pas un chiffre précis. Puis, il faut le dire aussi, selon qu'on met et on respecte les consignes, ça va changer le nombre de morts. Puis, je vous dis, on a, nous, actuellement, plus de mesures que l'Ontario. On a plus de commerces, plus d'entreprises, les chantiers de construction, donc, qui sont fermés. Puis, moi, je pense, oui, c'est une décision qui fait mal à l'économie, mais c'est une décision qui va sauver des vies.

Le Modérateur : Sous-question?

Mme Martin (Andrée) : Je veux vous parler de la pénurie de médicaments dans les hôpitaux. C'est notre bureau d'enquête, là, qui révélait ça ce midi : après les masques, on craint une pénurie de médicaments dans les hôpitaux. Il y a une note interne qui a circulé dans les derniers jours. Ça disait : Probablement en lien avec la pandémie, plusieurs médicaments sont en pénurie ou en rupture de stock. 40 % des médicaments peuvent être touchés. Est-ce que c'est une préoccupation pour vous?

Mme McCann : Oui, mais ce qu'on doit dire, d'entrée de jeu, là, c'est qu'on a actuellement ce qu'il faut pour traiter nos patients. Alors, ça, c'est clair qu'actuellement on a les médicaments qu'il faut. Mais effectivement il y a un besoin mondial au niveau de ces médicaments-là, on pense au propofol, par exemple, et d'autres médicaments pour la sédation, quand on intube quelqu'un ou que quelqu'un a une chirurgie. Alors, il faut être très, très, encore une fois, rigoureux dans l'utilisation de ces médicaments. Mais aussi on doit vous dire qu'on a beaucoup de discussions, actuellement, avec nos fournisseurs, notre industrie pharmaceutique, et on va continuer de travailler très fort, là, pour continuer d'avoir de la disponibilité de ces médicaments. Et je réitère, on a ce qu'il faut actuellement pour nos patients.

Le Modérateur : Prochaine question, Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce qu'il est question d'ajouter la région de Charlevoix dans les régions aux déplacements limités, interdits?

M. Legault : Non, en tout cas, moi, je n'en ai pas entendu parler.

M. Arruda (Horacio) : Bien, les analyses sont en cours. Il est possible que ça soit le cas, mais il y a des discussions actuellement qui se font, comme je vous ai dit, à chaque jour, avec différentes régions, là, et on va voir. Si jamais on voit qu'il y a une raison épidémiologique, là, de séparer ou, du moins... quand je dis séparer, c'est de faire un certain contrôle, de limiter les déplacements, on va le faire.

M. Bossé (Olivier) : On a vu, M. Legault, M. Trudeau a parlé qu'il y aurait des soldats de l'armée canadienne qui vont aller dans le Nord. On a vu aussi qu'il y avait des inondations qui ont commencé à Saint-Georges ce matin ou dans la nuit. Les policiers courent après les rassemblements, les barrages routiers... En plus, ils vont sûrement avoir plus d'absentéisme pour maladie. Je suppose que les services policiers vont être débordés assez vite.

M. Legault : Bon, d'abord, il y a un cas spécial, dans le Nord. Il y a une division de l'armée, qui s'appelle les Rangers, qui sont déjà là, dans le Nord, donc, on pense, c'est une bonne idée d'utiliser leurs services, pendant la crise, dans le Nord. Donc, c'est pour ça qu'on a demandé la permission, là — c'est une division de l'armée canadienne — donc que ces personnes-là qui sont déjà dans le Nord aident... Parce que la région, là-bas, veut vraiment s'isoler, puis il y a aussi une préparation qui doit être faite au cas où la situation s'empirerait.

Maintenant, concernant les inondations, effectivement, on a commencé à en avoir en Beauce. Donc, on a des discussions avec Geneviève Guilbeault. Pour l'instant, tout est sous contrôle, on ne pense pas avoir besoin de l'armée canadienne, mais, si éventuellement on pense que c'est utile d'avoir l'armée canadienne, on va demander l'armée canadienne.

Le Modérateur : Prochaine question, Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. D'abord, sur les 25 nouveaux décès, est-ce que c'est possible d'avoir une ventilation en termes d'âges? Parce que, jusqu'à maintenant, de ce qu'on comprenait, c'est que c'étaient beaucoup des personnes âgées, même presque exclusivement, là. Est-ce que c'est toujours la même situation?

M. Arruda (Horacio) : C'est encore le cas, sauf une exception. Premièrement, il faut comprendre qu'ils sont tous, la majorité, en haut de 70 ans et plus, là, puis très concentrés sur le 80, 90. Il y a, par contre, une personne entre 30 et 39 ans qui est malheureusement décédée actuellement dans la région de Montréal. C'est une personne qui avait quand même une morbidité associée à un poids important, ce qui peut faire que ça peut apporter un risque plus grand.

M. Lacroix (Louis) : Merci. Mon autre question, vous lui avez partiellement répondu, M. Legault, mais je voudrais susciter une... savoir à plus long terme... quand vous avez parlé de l'autonomie en termes d'équipements, là. On sait qu'au fil des ans on avait une industrie qui était florissante, notamment le textile, au Québec, pendant des décennies, et puis ça s'est effrité au profit de l'Asie, puis de sorte que, maintenant, on n'en fait presque plus, du textile, chez nous. C'est un exemple, mais il y a aussi d'autres secteurs qui sont touchés aussi. Est-ce que ce qui se passe en ce moment avec la pénurie d'équipements qu'on a, tout ça, est-ce que ça suscite un questionnement chez vous, à savoir s'il ne devrait pas y avoir une espèce de politique, mais à long terme, là, pas juste pour régler cette question-là qui est présente maintenant, là, pour essayer d'avoir une politique d'autosuffisance en termes de matériaux aussi importants, d'équipements aussi importants que ceux-là?

M. Legault : Absolument. Je pense que, s'il y a une leçon qu'on tire de la crise actuelle, c'est qu'on devrait être autonome pour les biens qui sont essentiels, puis l'équipement médical, c'est un bien essentiel. Je vous fais remarquer, on a encore de l'expertise dans le secteur du textile, mais le défi, c'est d'avoir le tissu qui protège. Donc, c'est plus de ce côté-là, là, qu'est l'enjeu actuellement. Mais on pense d'être capable... là, il y a une question de temps, mais d'y arriver.

Puis je pense que, si on regarde à plus long terme, bien, effectivement, tous les équipements médicaux, toute la production qu'on a besoin pour donner des soins à la population, il va falloir être autonome. Je pense aussi dans le domaine des produits alimentaires, donc, entre autres, fruits et légumes. On sait que nous, l'hiver, on dépend beaucoup des pays où c'est plus chaud. Donc, on veut être capable, entre autres avec les serres puis le fait qu'on ait un coût d'électricité qui est très bas, bien, d'être capable de produire davantage localement puis d'être autonome du côté de la consommation, nos aliments. Parce qu'on le voit, là, on n'aurait peut-être pas pensé ça il y a un mois ou deux, mais un des services essentiels, c'est de nourrir la population. Donc, ça veut dire toute la chaîne alimentaire, de l'agriculteur jusqu'à la transformation. On le voit, actuellement, on a eu un défi, là, qu'on est en train de relever, du côté des abattoirs. À partir du moment où on ferme les abattoirs pour des raisons sanitaires, bien, les animaux qui devaient être abattus, là, s'empilent, puis ça crée un gros problème pour les producteurs.

Donc, tout ça, là, il va falloir réfléchir, effectivement, toute la chaîne alimentaire, s'assurer que, s'il arrivait une autre crise, à un autre moment donné dans notre vie collective, bien, qu'on soit capables d'être autonomes.

M. Gagnon (Marc-André) : Merci. Maintenant, si je peux me permettre à mon tour, Marc-André Gagnon du Journal de Québec, Journal de Montréal.

Vous allez donc offrir des primes temporaires pour les employés du réseau de la santé, hein, de 4 $ de l'heure de plus pour les préposés. Vous venez d'annoncer que vous allez aussi aider les bas salariés.

Maintenant, il y a encore des discussions, là, avec les médecins spécialistes. Il y a un projet d'entente qui prévoyait, là, en raison de la pandémie, un forfait qui pouvait leur rapporter jusqu'à 1 950 $ par jour. Est-ce que c'est nécessaire de bonifier de la sorte la rémunération des spécialistes, M. le premier ministre? Ou Mme la ministre, là.

M. Legault : Oui. Bien, je peux peut-être juste commencer, pour le cadre, et puis après, Danielle, l'intention, le principe.

Il n'est pas question d'augmenter l'enveloppe de rémunération des médecins spécialistes. Ça, c'est très clair, il y a une enveloppe annuelle. Mais, étant donné qu'on a différé beaucoup de chirurgies, bien, c'est sûr que la partie où ils sont payés à l'acte est différente. Il y en a actuellement, des spécialistes, qui font le travail d'un médecin de famille. Donc, comment on fait pour les rémunérer?

Mais le principe, là, c'est de dire : On respecte l'enveloppe totale pour les spécialistes, mais on va essayer de trouver une formule, avec Danielle, pour la nouvelle façon de faire qu'on vit actuellement.

Mme McCann : Oui. C'est essentiellement, comme l'a dit le premier ministre, un réaménagement, hein, au niveau, là, de la rémunération parce qu'effectivement il y a beaucoup d'activités qui ont été délestées. Ces médecins-là vont être réaffectés, alors il faut prévoir leur rémunération, puis différentes circonstances aussi.

Puis j'en profite pour dire qu'effectivement il y a des médecins qui vont, par exemple, travailler dans des secteurs autres, dans le milieu hospitalier, mais aussi en CHSLD, entre autres. On sait qu'on a besoin, hein, davantage de faire des interventions en CHSLD. Alors, ça, c'est le contenu, hein, évidemment, de l'entente ou le cadre de l'entente à l'intérieur de l'enveloppe actuelle des médecins spécialistes.

M. Gagnon (Marc-André) : Merci à vous deux. Maintenant, bon, depuis que vous avez annoncé hier un nouveau rehaussement de la présence policière, hein, vous avez demandé aux policiers d'être moins tolérants, d'intervenir davantage, de distribuer des amendes, il y a des lecteurs qui nous ont écrit parce que, là, bien, ils se posent un paquet de questions parce que d'une ville à l'autre, les règles ne sont pas nécessairement appliquées de la même façon. Il y en a qui se demandent, par exemple : Bien, est-ce que je peux encore aller courir ou jouer dans un parc? Donc, est-ce que vous pourriez éventuellement donner des directives qui seraient claires et uniformes pour l'ensemble du Québec?

M. Legault : Bon, écoutez, en gros, ce qu'on dit, là, vous pouvez aller faire votre jogging. Il faut respecter le deux mètres des autres personnes. Donc, on dit : Pas de rassemblement. Bon, bien, les personnes qui se rassemblent, qui gardent deux mètres, est-ce que c'est un rassemblement? J'avoue qu'il y a une question de jugement là-dedans, mais on n'en veut... Idéalement, on veut en faire plus que moins. Donc, pas de rassemblement de groupes de personnes, même si vous respectez le deux mètres. Donc, évidemment, il y a une partie de jugement dans tout ça, mais quelqu'un qui, de façon intentionnelle, ne veut pas respecter les consignes, bien, oui, on a déjà commencé à donner des contraventions.

Le Modérateur : Merci. Prochaine question, Patrice Bergeron, La Presse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous. La question s'adresse à Dr Arruda. Chaque jour, vous faites état du nombre de cas confirmés de personnes infectées. Mais, compte tenu que le dépistage vise une clientèle plus particulière, que des gens peuvent attraper le virus sans le déclarer ou passer des tests où ils sont asymptomatiques, le chiffre officiel peut être sous-estimé. Quelle est votre estimation du nombre de cas réels au Québec?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, c'est une bonne question que vous nous posez, là. C'est toujours difficile de faire des projections. C'est clair qu'on le sait, puis c'est la même affaire en grippe puis en influenza, les cas confirmés par laboratoire ou par lien épidémiologique ne sont jamais à la hauteur de la quantité de personnes parce que... Puis ça, on va le savoir, je vais vous dire, un peu plus tard est-ce qu'on va avoir 30 % de la population qui va être touchée, 40 %, 50 %, 60 %, certains scénarios disaient 70 %, là. Puis, moins on va en avoir, plus on a de chances d'avoir une deuxième vague. C'est difficile, pour moi, là, à ce stade-ci, puis ça va être plus facile quand on va être rendus, peut-être, au pic, de vous dire un petit peu l'estimation qu'on a par rapport à ça. Mais c'est clair que c'est une sous-estimation. C'est une sous-estimation partout parce que, un, il y a des personnes qui ont été asymptomatiques, qui ont guéri, qu'on ne comptera jamais, O.K.? Plus il va y en avoir, des gens comme ça, plus ça veut dire qu'il y a une immunité de masse, mieux ça va être pour la repénétration du virus, il va y en avoir moins. Mais je ne suis pas capable, à ce stade-ci, de vous dire : Pour chaque cas, il y en a 10 autres; pour chaque cas, il y en a quatre.

On va regarder ça en fonction de notre épidémiologie qu'on a chez nous, là, parce qu'on pourrait regarder selon l'épidémiologie de l'Italie ou autre. Ce n'est pas les mêmes conditions parce que, n'oubliez pas non plus que, maintenant, on a mis des mesures très intenses. En mettant ces mesures-là, le taux d'infection par cas va en diminuant. Puis c'est ça que je pourrais vous dire, que le taux d'infection dans la population de Montréal est probablement plus grand que celui en Gaspésie, hein, parce qu'il n'y a pas eu de circulation. Ça fait que c'est... Il y a trop d'hypothèse pour que, scientifiquement, je me sente à l'aise de vous donner un chiffre actuellement.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Bergeron (Patrice) : Sous-question. Vous avez vu l'incident qui s'est passé hier soir à Montréal. Faut-il interpeler plus directement la communauté juive de Montréal pour s'assurer qu'elle respecte les consignes de distanciation ou l'interdiction de rassemblement?

M. Legault : Bien, les consignes doivent été respectées par tout le monde. Donc, il n'y a pas d'exception pour certaines communautés, là. Quand on dit distanciation, là, c'est la même consigne pour tout le monde.

Le Modérateur : Maintenant, question pour Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Justement, hier, avec l'intervention du SPVM dans cette synagogue, on a bien compris qu'elle était la procédure en vue d'en arriver à une amende. On a réalisé que c'est beaucoup plus complexe que de seulement donner, bam!, 1 000 $ à une personne. Il y a tout un processus, il faut aller au DPCP. Ça a une valeur moins dissuasive. Vous, qui avez tous les pouvoirs, pourriez-vous décréter... de dire : On va remettre des constats d'infraction comme on le fait avec le Code de la sécurité routière?

M. Legault : On n'exclut rien actuellement, mais on pense que le système, même s'il est un peu lourd, fonctionne. Évidemment, il peut y avoir des contestations, puis, bon, c'est normal, là, les gens peuvent dire : C'est faux, ce qui a été constaté. Mais je pense que, pour l'instant, on est satisfaits de la méthode de fonctionnement.

Le Modérateur : En sous-question.

M. Dion (Mathieu) : Et, dans la même veine, puisque... Vous pourriez éventuellement ajouter davantage de pouvoirs ou davantage de contraintes, l'utilisation d'appareils, de téléphones cellulaires. Pourriez-vous y avoir recours pour repérer des gens qui sont malades, pour s'assurer qu'ils ne bougent pas? Où est-ce que vous en êtes dans cette réflexion-là?

M. Legault : La Sûreté du Québec est en train de faire une analyse pour voir si on pourrait utiliser la géolocalisation, entre autres via les cellulaires. Mais c'est important de le dire, là, pour l'instant, on n'a pas utilisé cette méthode, puis, à court terme, on n'a pas l'intention de l'utiliser. Est-ce que, si la situation était différente dans une semaine ou dans deux semaines, on accepterait la proposition de la Sûreté du Québec? Peut-être. Mais pour l'instant, on n'a pas d'intention.

Le Modérateur : Maintenant, une question par courriel, qui nous a été envoyée par Marco Bélair-Cirino du Devoir : Outre des masques, des gants et des blouses de protection, de quel matériel, des médicaments, par exemple, le gouvernement québécois cherche-t-il, là, à acquérir pour traverser la crise sanitaire actuelle?

M. Legault : Bien, il y a peut-être un item que vous avez oublié dans la liste, c'est le fameux réactif, là, pour analyser les tests, pour voir si les gens sont positifs ou négatifs, mais on travaille là-dessus. Je suis confiant qu'on va arriver à... C'est comme une espèce de formule, là, actuellement, la formule est testée à Winnipeg, puis une fois qu'elle va fonctionner, on va être capables de faire le mélange nous-mêmes, là.

Mme McCann : Puis sur les médicaments, comme je l'ai dit tout à l'heure, là, on a beaucoup de liens avec nos fournisseurs, l'industrie pharmaceutique, alors ça va bon train.

Mais, je veux prendre cette opportunité-là pour remercier les pharmaciens. Les pharmaciens d'établissement, mais les pharmaciens, aussi, qui sont dans des pharmacies communautaires, pour les médicaments en général puis aussi pour toutes les interventions cliniques qu'ils font et qu'elles font parce que, vous comprenez, là, c'est essentiel, ce rôle-là, de nos pharmaciens, actuellement, et on sait qu'ils font beaucoup d'interventions avec la population à distance, beaucoup de livraisons. En établissement, beaucoup d'interventions également, puis ce sont des gens qui sont des experts des médicaments. Alors, ils nous aident beaucoup, justement, dans la gestion des médicaments la plus rigoureuse possible, au grand bénéfice de notre population. Alors, moi, je prends cette opportunité pour les remercier pour tout le travail qu'ils font.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Merci. Maintenant, concernant, là, cette fameuse projection que vous vous apprêtez à nous dévoiler, pourquoi seulement présenter le scénario qui est le plus probable, et non pas les scénarios optimistes et pessimistes? Dr Arruda, est-ce que vous craignez, là, de démobiliser les gens ou encore de trop attiser leurs craintes en leur communiquant toutes ces informations sur la propagation de la COVID-19?

M. Legault : Bien, je peux peut-être commencer à répondre à la question. D'abord, on n'exclut pas la possibilité, effectivement, de présenter plus qu'un scénario. Donc, c'est probablement, d'ailleurs, ce qu'on va faire, là, de présenter quelques scénarios.

M. Arruda (Horacio) : Oui, bien, écoutez, premièrement, je veux juste vous dire, avant de commenter quoi que ce soit sur ce qui a été fait ailleurs, je veux en prendre connaissance au point de vue scientifique. Moi, même si je suis un vulgarisateur de certaines informations, c'est important de bien comprendre la méthode, puis je travaille ça, pas seul, avec des scientifiques de l'Institut national, des gens qui travaillent au ministère, puis etc.

Vous savez, donner des tops, des bas puis des extrêmes, on peut en donner tout un «range», puis c'est sûr qu'à quelque part nous, on aimerait quand même, sans dire que notre scénario est le parfait, d'avoir une bonne analyse de ce qui s'est passé ailleurs, d'avoir une bonne analyse de ce qui est en train de se passer au Québec, aussi, là, parce que, tu sais, souvent, les gens aimeraient qu'on dise quand est-ce qu'il va être, le pic, exactement? Quand est-ce que... Puis il ne sera pas à la même date à Montréal par rapport à en Gaspésie. On est en train de discuter tout ça, les éléments, puis ce n'est pas par manque de transparence, c'est que quand on va vous donner des chiffres, on veut s'assurer qu'ils soient le plus fiables possible, pas fiables à dire que ça va être la vérité parce que c'est seulement après qu'on est capable de voir ce qui est arrivé.

Mais disons que les gens, là... Puis ce n'est pas rien qu'une question de décider au niveau du gouvernement, nos scientifiques veulent avoir, avant de communiquer quelque chose, quelque chose... parce qu'on pourrait vous dire : Ça va être comme la grippe espagnole puis ça va être... Comprenez-vous? Ça, c'est le genre de scénario qu'on peut voir en termes de «range», puis on veut documenter le plus possible des choses puis, déjà, on observe certains impacts de nos interventions. Puis ce n'est pas moi tout seul. C'est véritablement avec nos scientifiques. On pense que, quand on communique quelque chose aux gens, il faut avoir une certaine certitude. Sinon, si on a une trop grande marge de manoeuvre ou c'est trop gros, bien, ça n'aide pas, en termes de prendre des décisions. Puis ce qui est très important à notre avis, oui, c'est des chiffres, des scénarios, on les utilise pour planifier nos masques, nos soins intensifs, les lits, puis etc., ça fait que c'est ce qu'on est en train de faire actuellement. Mais comme le premier ministre vous l'a dit, mardi, vous allez avoir de l'information, mais l'information avec laquelle nos scientifiques et moi-même on va être capables de comprendre c'est quoi, les tenants, les aboutissants, les limites. Puis on va prendre connaissance aussi de ce qui est ailleurs parce qu'on est très comparé, mais des fois on compare des pommes puis des tomates. Même si elles ont la même couleur, des fois, bien, ce n'est pas toujours le même fruit.

Le Modérateur : Merci. Donc, c'est ce qui complète pour nos questions en français. On va maintenant passer en anglais. We'll switch in English with Cathy Senay, from CBC News.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. I would like to basically follow-up on this question. Ontario has come first with projections. The Federal is supposed to do it at some point. What's the importance of you, Mr. Legault, to present projections to the population of Québec?

M. Legault : I think we have to give the population the information we have. But until now the information was not clear about the number of cases, the number of deaths that we forecast in the next months, even in the next weeks. So that's why we're trying to have more analysis of the situation. We have scientific people knowing very well how to analyze that that are doing that right now. I've got a meeting this afternoon with them. So, I want to be sure, before giving any figures to the population, that it's reliable.

Mme Senay (Cathy) : Regarding, Mrs. McCann, the Verdun Hospital in Montréal that is quite hit hard by the COVID-19, what about other hospitals in the province? And what's the plan if we start to see a major spread of COVID-19 within the hospitals?

Mme McCann : Well, the hospitals are prepared. We've been preparing for many weeks. As you know, we've mentioned that we freed almost 7 000 beds and 700 long… critical care beds, they are free, so, to receive the population that would require it. And we've reorganized the hospitals in what we call cold zones and hot zones. So, the people who have COVID-19, they are in the hot zones, and there's a staff, a team that is devoted to this... these patients. So, the separation is very clear, very important in the hospitals. But, again, situations like that can occur. And, in Verdun Hospital, it's under control, they've isolated everybody that has been infected, and the staff that has been in touch, in contact are being tested, isolated and tested. But, of course, we want to take all the precautions — and the hospitals, they have all the protocols — take all the precautions to avoid these kinds of situations.

Le Modérateur : Next question, Samuel Pouliot, CTV News.

M. Pouliot (Samuel) : Hi. Mr. Legault, there's growing concern that the Sûreté du Québec plans to use cell GPS to enforce quarantine. If this happens, how can you ensure Quebeckers that their privacy rights will be respected?

M. Legault : OK. It's true that the Sûreté du Québec is studying the use of GPS, but we haven't used a GPS so far, and we don't plan, short-term, to use GPS. So, if we decide eventually to use GPS, I want to make sure that we have answers about the protection of personal data.

M. Pouliot (Samuel) : OK. And yesterday you said that, if families want to take seniors out of seniors' homes, it would be a case-by-case decision. Who makes that decision? And what's the concrete recommendation about that? Should they leave their residences? Or will they be allowed to leave?

M. Legault : OK. Again, the management of the place will have to decide if it puts anybody at risk. So, the way the question was asked yesterday, they said the person has to have a certain autonomy in order to go out herself or himself, out of the place, and then embark in a car, and go home. But we have to be careful. There's no question about permitting the family to get into those places.

Le Modérateur : Time now for our questions sent by email. The first one is from Raquel Fletcher, Global News: Before sending the army to Northern Québec, should everyone be tested before deploying, to make sure they aren't bringing the virus with them?

M. Legault : OK, first, it's important to mention that those Rangers, they are not deployed, they are already on the North Coast. So, right now, those people, they don't have any symptoms, they are already there. So, we think it make sense to use them.

Le Modérateur : As a second question: There are more and more calls for increased testing for health care workers, both in public and private sector; will you change testing protocols, so that all health workers who have come into contact with an infected person, whether they show symptoms of the virus or not, be tested?

Mme McCann : They are already tested. People who have come into contact with people with COVID-19, the workers are being tested. These are in our new priorities that we've talked about yesterday. So, the workers are top priority in testing.

Le Modérateur :OK. So, our last questions are from Philip Authier, Montreal Gazette. Question for Mr. Legault and Mrs. McCann: Yesterday, Mr. Legault, you said you could understand some families who want to move their mother or father who is in good health from a senior residence to their home for the duration of the crisis, you said: «Il ne faut pas fermer la porte», Mme McCann said: «On se penche là-dessus actuellement»; have you made any further arrangements for this to happen?

Mme McCann : Oui. Yes, the orientation is clear. The family who wants to take the person back in their home certainly will be able to do it, under conditions, yes, be it in a long term facility or in residence, private residence, under certain conditions, the Prime minister has mentioned that the person can go down to the door and people will help her or him with their belongings and the family comes to the door and picks up the person. So, there'll be no contact with the rest of the residence. So, this is clear. People, by arrangement, will be able to go and get the family member, yes.

Mme Senay (Cathy) : You understood families.

Mme McCann : Sorry?

Mme Senay (Cathy) : You understood… you heard families.

Mme McCann : Yes, of course. Yes, and we did this very quickly because we are very sensitive. As the Prime minister said yesterday, we are all very sensitive to this situation and of course, under good protection, it's best for the family member. And if the family wants to do that, take care of their own family member, they will be able to do it with the proper protection. So, we did that, we discussed that very quickly yesterday and we decided this is the way to go.

Le Modérateur : Mr. Legault, you want to add something?

M. Legault : Nothing to add.

Le Modérateur : OK, so, last question for Mr. Arruda: Regarding the growing outbreak in Montréal, what new steps are you taking to protect citizens?

M. Arruda (Horacio) : Well, in fact, it's clear that all steps are taken. The one is, I would say, changing on the testing, type of person who are going to be tested, because of the... and continuing to do, I would say, cases... And investigations are going around the cases and contacts. There is still that work... done. It's emphasizing the respect of the rules that the Prime Minister says, no people getting to gathering and everything like that, a more coercive approach. Before we wanted to convince, now we are going with strength if needed. And I would say, there is also some advice to try to... don't travel into those regions if it's not essential, if it's not for work. So, that' the case.

And we will also look at the Island of Montréal, but I would say, all around the 450 regions around which are in strict relationship with Montréal. Most of those approaches that have been taken in Montréal are going to be taken, I would say, in the «couronne nord», from, I would say, probably Lanaudière, Laurentides and Outaouais, and in the south. So, I think probably the advices given in Montréal will also be said in Laval and those... Because it's really a hot spot, I would say, with some bigger, higher temperatures... zones, but this region, people must be careful in travelling and respect all the three messages that the Prime Minister says each time.

Le Modérateur : Well, thank you very much.

Des voix : Merci.

Le Modérateur : Merci à vous trois. Ceux qui ont un congé, profitez-en bien, et bonne fin de journée.

(Fin à 13 h 47)

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