(Treize heures deux minutes)
M. Legault : Bonjour, tout le
monde. Comme je vous l'avais dit, au cours des derniers jours, on a fait
beaucoup plus de tests. Donc, comme on s'y attendait, il y a une augmentation
du nombre de cas qui s'accélère, puis on s'attend à ce que ça soit la même
chose dans les prochains jours, mais on se prépare à tous les scénarios.
Donc, le bilan de la dernière journée :
181 cas de personnes infectées, donc une augmentation de 42; 10 personnes
hospitalisées, une augmentation de neuf; 10 personnes aux soins intensifs,
donc une augmentation de quatre. Malheureusement, quatre décès de plus, donc on
est à cinq décès. Donc, je veux, évidemment, offrir toutes mes sympathies, mes
condoléances aux familles, aux proches, de ces personnes.
Par contre, je dois préciser que, sur les
cinq personnes qui sont décédées, il y a en quatre qui habitaient dans la même
résidence de personnes âgées. Donc, quand même, ça veut dire que le nombre
d'endroits est quand même limité, mais ça vient nous rappeler, justement, la
force de ce virus puis qu'il faut prendre au sérieux la situation. S'il y en a
qui pensaient encore que ce n'était pas sérieux, bien, on a toutes les preuves
du contraire. Évidemment, dans la résidence en question où on a eu quatre
décès, on a pris toutes les mesures pour ne pas qui... en tout cas, pour
essayer d'éviter qu'il n'y en ait pas d'autres, et, bien, ça montre
l'importance de limiter les contacts physiques. Oui, on limite actuellement,
on sauve des vies, on limite la contagion, donc c'est encore très
important de le répéter, répéter, répéter.
Concernant les tests, bien, comme je le
disais, on a beaucoup augmenté le nombre de tests. Donc, on a actuellement
1 500 personnes qui attendent un résultat, 9 200 qui ont eu un
résultat négatif.
Hier, en fin d'après-midi, on a eu un
conseil des ministres pour renouveler ou prolonger de 10 jours le décret
pour décréter l'état d'urgence sanitaire. Ça permet, entre autres, au directeur
de la santé publique, de lui donner, donc, des pouvoirs additionnels pour faire
respecter les ordonnances. Par exemple, quand on dit : On ne souhaite plus
qu'il y ait de rassemblements ou on souhaite que les personnes qui sont
infectées puis même qui ont des symptômes, qu'elles restent à la maison, c'est
pour donner le pouvoir aux policiers, éventuellement, de faire respecter les
directives du directeur de la santé publique. Mais je veux quand même, là, que
personne ne parte en peur, là. Il y a quelques cas isolés seulement, la grande
majorité des Québécois respectent les directives. D'ailleurs, quand on regarde
ce qui se passe ailleurs dans le monde, moi, je suis très fier de voir comment
les Québécois, là, sont solidaires puis respectent les directives.
Je veux revenir sur les déplacements entre
les régions, je dirais les déplacements tout court. C'est important de ne pas
se déplacer, là, autant que possible, d'un quartier à l'autre, d'une ville à
l'autre, d'une région à l'autre pour éviter de répandre les infections
possibles. Donc, le moins de déplacements possible dans les prochaines
semaines.
Aujourd'hui, je voudrais saluer un groupe
de personnes, peut-être qu'on oublie, ce sont les familles du personnel de la
santé, donc des médecins, des infirmières, des préposés, des pharmaciens, des
ambulanciers. Ils ont des familles autour d'eux autres, donc les conjoints, les
conjointes, les enfants qui voient moins souvent un de leur parent. Je veux
dire à toutes ces familles, là, un immense merci du fond du coeur d'aider,
d'appuyer, de toutes sortes de façons, nos anges gardiens. C'est très
important.
Je veux aussi dire un mot aujourd'hui sur
les organismes communautaires. Vous savez, on a beaucoup d'organismes
communautaires au Québec qui donnent des services aux plus mal pris, puis il y
a une situation actuellement, beaucoup de bénévoles ont 70 ans et plus.
Donc, on leur a demandé, puis ils respectent ça, ils restent à la maison, mais
ça fait moins de bénévoles pour s'occuper des plus vulnérables.
Je vous donne quelques exemples. Bon,
évidemment, les sans-abris, on a beau dire aux gens : Restez à la maison,
bon, ces personnes-là n'ont pas de résidence donc il faut qu'il y ait quelqu'un
qui s'occupe d'eux autres. Il y a aussi, bon, les femmes qui sont victimes de
violence conjugale. Pour des raisons de sécurité, elles ne souhaitent pas être
à la maison. Donc, il faut avoir des organismes qui ont les moyens de s'occuper
de ces personnes-là. Je pense aussi aux popotes roulantes. Je regarde dans mon
comté, la popote roulante, ce sont des policiers retraités qui s'en occupent,
donc beaucoup qui ont plus que 70 ans. Donc, ils ne sont plus là pour
aller livrer la nourriture à ceux qui en ont besoin.
Donc, je veux juste dire aux organismes
communautaires, on est en train, avec Isabelle Charest, de revoir comment on
peut augmenter le financement de certains organismes pour qu'on puisse
peut-être, dans certains cas, remplacer des bénévoles par des gens qu'on
pourrait embaucher. On sait qu'il y a quand même beaucoup de gens qui ont perdu
leur emploi. Donc, de voir comment on peut les aider à mieux servir les
personnes vulnérables.
Je termine en vous disant : Bien, il
fait beau aujourd'hui. J'ai le goût de vous dire d'aller lire Stéphane Laporte
dans La Presse ce matin. En tout cas, moi, j'en avais besoin ce matin,
puis ça m'a fait du bien. Comme le dit Stéphane Laporte, les temps sont durs
mais le printemps est là. Et le printemps sera là, l'été sera là, pour
accompagner les personnes, même ceux et celles qui vont prendre leur marche
seuls, hein, j'insiste, là. Profitez-en aujourd'hui, il fait beau, allez
prendre une marche seul. Le printemps est arrivé. Il est au rendez-vous.
Et je termine en répétant ce que je répète
à chaque jour : Chaque geste qu'on pose actuellement va nous permettre de
réduire les contacts physiques, donc la contagion, donc sauver des vies. Donc,
je remercie encore beaucoup tous les Québécois. Merci pour votre collaboration.
Faites attention à vous, et ensemble, on va passer au travers.
I also want to say a few words in English. As expected, we can see that the number of cases is
accelerating. I'm sad also to announce that we have four more deaths in Québec. It's a reminder we face a very
serious situation. Therefore, I
ask you to strictly apply the social distancing instruction to limit the
contagion between people, neighborhoods, cities and regions. Unless it's necessary
to go out, please stay home, or go for a walk, but go alone. So what we're
doing now will save lives in the next coming weeks. Take care, we'll get through
this together.
Le Modérateur
: Nous en
sommes maintenant à la période des questions. Nous allons procéder par tours.
Alors, Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour.
Je voudrais d'abord avoir des informations supplémentaires, là, sur les quatre
décès. Est-ce que ce sont des personnes qui étaient dans la même résidence que
la première personne qui est décédée un peu plus tôt cette semaine?
M. Arruda (Horacio)
: C'est-à-dire
que c'est des personnes qui étaient effectivement regroupées dans une résidence
et c'est des personnes qui avaient des facteurs de risque, là, comme on vous
l'a dit. Dans le fond, c'est très malheureux, on trouve ça triste, mais on
savait qu'on aurait des décès associés à cette maladie, particulièrement dans
ces groupes d'âge. Et, je tiens à mentionner, c'est pour ça aussi qu'on a pris
des mesures, qui ont été un petit peu critiquées au début, en lien avec le fait
qu'on privait les personnes âgées de leurs visites familiales. C'est dans ce contexte-là,
à mon avis, que c'est important d'agir.
Et je tiens à resouligner ce qu'a dit le
premier ministre, ce n'est pas le temps de lâcher, au contraire. On a des cas,
le virus est en terre québécoise. Il ne se transmet pas encore de façon très
active dans la communauté, mais il faut surveiller ça de jour en jour. Donc,
maintenez les mesures, je vous en prie, et les plus importantes sont celles
qu'on a déjà mises en place avec vous, et n'oubliez pas le lavage de mains. Je
sais que je radote, mais il faut se le répéter, se le répéter. Actuellement, on
devrait être... pratiquer plus qu'au tout début, et là ça demeure encore très
important.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous. Dans la même veine, vous dites, il n'y a pas de transmission active
communautaire, Dr Arruda, sauf qu'un de vos collègues, hier, entre autres, à
Bromont, Granby, a dit qu'il y avait des gens qui sont atteints, qui circulent.
Il y a eu une intervention à Québec, hier, de quelqu'un qui circule. On sait
qu'il y a des gens qui sont positifs puis qui circulent à Montréal.
Est-ce que, pour vous, ça représente un
risque et qu'est-ce que vous pouvez faire pour limiter ça?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, écoutez, c'est sûr que premièrement, je tiens à vous mentionner, là, quand
on va parler de transmission communautaire active, là, on parle... puis là il
faut faire attention, ça pourrait commencer dans un territoire, n'être pas
rendu ailleurs, hein? Première des affaires.
Deuxièmement, il faut quand même trois
générations. Je ne sais pas si vous comprenez. Il y a encore des histoires de
cas qu'on est capables d'enquêter puis de voir au pourtour puis d'essayer de ne
pas se rendre à trois. Il est possible qu'il y ait des trois, mais ce n'est pas
significatif en quantité actuellement.
Pour ce qui est des personnes qui ne
respectent pas les consignes, les ordonnances qu'on a émises... puis
maintenant, le décret qui a eu lieu hier nous donne des pouvoirs pour aller...
la police... Tu sais, notre objectif n'est pas de... Notre objectif principal,
c'est de convaincre. C'est ce qu'on a fait au Québec, et la réponse des Québécois
a été très bonne. Je vous remercie. Maintenant, notre objectif, c'est
d'augmenter ça, de convaincre encore plus ceux qui ne l'ont pas fait. Mais, à
partir de maintenant, c'est clair qu'on va contraindre des personnes qui ne
respectent pas les consignes, surtout si elles ont été avisées, contactées puis
qu'on a des informations qu'elles se promènent. Ces gens-là peuvent représenter
une transmission à deux, trois, quatre, cinq personnes, donc on va être obligés
de contraindre dans ce cas-là.
On va contraindre dans des situations
qu'on sera capable de documenter. Il ne faut pas que les gens paniquent, là,
mais il faut que les gens comprennent que, s'ils n'ont pas compris, puis qu'on
l'a dit deux, trois fois, puis que mes équipes de santé publique ont des
informations, les directeurs n'auront pas de problème à envoyer des agents de
la paix qui vont s'organiser pour que la personne soit isolée.
Alors, je n'invite pas les gens à
confronter les autorités policières. C'est une question de respect. Les droits
d'un individu s'arrêtent là où l'impact à la communauté est très élevé.
Le Modérateur
: Charles
Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour. M. Legault, je voudrais revenir sur votre commentaire d'hier sur
les écoles, sur le scénario, peut-être, de retour en mai. J'aimerais ça
comprendre. Je sais qu'en Grande-Bretagne, bon, il y a un rapport qui disait qu'il
y a des chances que les mesures d'isolation sociale perdurent jusqu'en 2021,
des épidémiologistes aussi qui disent qu'on va peut-être devoir attendre qu'il
y ait un vaccin ou des antiviraux, là, efficaces avant de pouvoir retrouver une
vie normale.
Vous, quand vous parlez d'un scénario en
mai, sur quels critères vous vous basez? Qu'est-ce qui permettrait de vous
donner l'assurance qu'on peut rouvrir des écoles, par exemple?
M. Legault : Bien, ce que je
voulais surtout vous dire, c'est qu'on avait annoncé le 31 mars. Là, je
voulais être bien clair que c'est peu probable que ça soit le 31 mars.
Donc, le délai, disons, le plus optimiste, c'est le 1er mai. Donc, on
reporte la décision jusqu'au 1er mai, mais effectivement c'est possible
que ça aille plus loin que ça.
M. Lecavalier (Charles) : Je
veux dire, c'est quoi, les critères? C'est plutôt ça, ma question. Quels
critères vous permettent de décider?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, c'est une analyse épidémiologique de ce qui se passe sur notre
territoire, sur le nombre de personnes qui ont été infectées. Actuellement, là,
premièrement, là, on peut en avoir des centaines de scénarios. On les regarde
tous. Le virus pourrait disparaître de lui-même cet été, hein? Ça, c'est le
hyperoptimiste, celui que je serais super content, puis on serait tous sur les
plaines le 24 janvier, mais, je pense, c'est peu probable. Il peut
ralentir, revenir. Puis là il faut voir les dynamiques, quelle proportion des
gens ont été infectés, est-ce que le virus va continuer à circuler de façon
intensive si 70 % des gens ont été infectés.
Là, on se concentre sur l'augmentation et
l'aplatissement de la courbe parce qu'on ne veut pas surcharger notre système
de soins puis on ne veut pas choisir entre une personne ou une autre par
rapport à ça. Mais les gens vont parler, souvent, d'hypothèses, de
possibilités. Nous, on les regarde toutes, mais la décision est prise en
analysant qu'est-ce qui se passe au jour le jour. Ce que je vous dis aujourd'hui,
c'est en fonction des dernières données qu'on a eues hier soir jusqu'à minuit. O.K.?
On va regarder encore la situation, qu'est-ce qui se passe en Estrie, qu'est-ce
qui se passe à Granby, qu'est-ce qui se passe à Montréal, et, avec ça, avec
cette information-là, on applique nos différents principes.
Puis, ce que je vais vous dire, même si ça
s'accélère de façon importante, ce qu'on a déjà mis en place est déjà, je vous
dirais, une grande diminution des gens qui circulent un peu partout. O.K.? Il
faut équilibrer les avantages de fermer quelque chose... parce qu'il faut que
la société fonctionne aussi, quelque part. Je ne sais pas si vous comprenez,
mais on ne prend pas de chance. Mais je n'irai pas vous parler des
14 scénarios qu'on peut avoir. On peut en avoir 14. Vous allez entendre
plein de choses dans les médias, et c'est correct, ça fait partie de la liberté
d'expression. Mais soyez assurés qu'au Québec... Puis, par rapport aux autres
provinces, on est quand même relativement... Puis, quand je dis ça, là, c'est
aujourd'hui, mais je ne veux pas que ça se détériore. Mais il va y avoir des
cas, c'est sérieux, donc... Mais, si vous faites ce qu'on vous dit, on est, je
vous dirais, en meilleure position pour aplatir la courbe. Puis on va
réévaluer. Plus on l'aplatit, moins il y a de gens qui sont malades. Moins
qu'il y a de gens qui sont malades, moins il y a de gens qui sont protégés,
comprenez-vous, puis là ça peut revenir, mais ça va dépendre comment le virus
va se comporter.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) : Oui, bonjour.
Justement, quel effet les mesures de confinement ont eu sur les projections qui
ont été réalisées lundi? En d'autres mots, Dr Arruda, est-ce qu'on est en
train, donc, de simplement déplacer la courbe ou vous confirmez que, oui, oui,
nos mesures montrent qu'on est en train de l'aplatir, la courbe?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, on a appliqué les mesures qu'à partir des expériences... Moi, je vais
vous dire, il est encore un petit peu trop tôt, parce que, je vous l'ai dit, ça
prend 10 à 12 jours après les mesures pour être en mesure de voir
l'impact. Puis là, en même temps, on est en train d'augmenter le nombre de
tests. Je ne sais pas si vous comprenez. Il y a différents facteurs qui font
augmenter, d'autres qui font diminuer la réalité. Parce que, la réalité, là, il
n'y a personne, il n'y a aucun pays qui l'a vraiment eue, parce qu'il y a plein
de gens qui ont fait la maladie puis qui n'ont pas été testés, O.K., en termes
de dénominateur.
Mais ce que je suis en train de vous dire,
c'est que ce qu'on a fait, c'est basé sur ce qu'ont fait les autres. O.K.? On
n'a pas contenu une province encore, hein, parce qu'on n'est pas dans la même
situation, mais ce qui a marché le plus, c'est la distanciation sociale, c'est
aussi l'arrêter... Parce que ce qu'on vous dit, là... Je vais vous donner un
exemple. Si on ne fait pas seulement la distanciation sociale, mais que les
gens s'assemblent beaucoup, font des partys ensemble, bien, quelqu'un d'infecté
va en infecter huit, puis là ça va être encore plus compliqué. Ça fait que tout
ce qu'on fait actuellement, là, c'est ce qui marche le plus.
Vous allez peut-être me poser la question :
les magasins? O.K.? Ce n'est pas tellement dans des sorties rapides, où on est
peu en contact avec les gens, que la transmission se fait. Il y en a, mais
c'est faible par rapport à l'investigation faite autour d'un cas et d'un
contact. La résidence qu'on investigue actuellement, on s'organise pour qu'elle
ne devienne pas... que ça ne sorte pas dans la communauté. Ça, c'est plus important
que de fermer les magasins, par exemple, complètement. Mais, s'il faut en
arriver à fermer les magasins, parce qu'il y a beaucoup de circulation comme
telle, on va le faire. Mais c'est vraiment les rassemblements de personnes ensemble,
plus proche, dans les familles, qui vont être à risque. Quand ça va se mettre à
circuler beaucoup, là, votre voisin, là, peut-être qu'il ne le saura pas, mais
il va peut-être être infecté. Donc, bien plus ça, quand on est ensemble plus
longtemps, enfermés dans une petite pièce, que d'aller faire un tour rapidement
au magasin en faisant attention à la distanciation sociale. Mais, si ça change,
on va vous le dire, mais c'est ça qui est important.
Mme McCann : Et c'est ça qui
nous donne le temps, hein? C'est ça qui nous donne davantage de temps pour le
réseau, pour se préparer, et on continue, là, de préparer le réseau. On est à 4 600 lits
qui sont libérés, là. Alors, on continue aussi de libérer des lits de soins
intensifs.
Et moi, je veux en profiter pour remercier
des gens, puis ça, je pense qu'il faut le faire à tous les jours, comme le fait
le premier ministre. Moi, j'ajoute aussi les pharmaciens, les
inhalothérapeutes, M. le premier ministre a dit les ambulanciers. Le
personnel administratif, il ne faut pas les oublier, le personnel du ministère,
les gens qui travaillent dans les laboratoires, là, les gens qui travaillent au
niveau des services alimentaires, tout ce qui est le soutien du réseau, mais
dans la communauté aussi, les policiers, les pompiers, les municipalités et les
familles de tous ces gens-là, comme le disait M. Legault.
Alors, moi, je veux vous dire aujourd'hui
que le réseau, là, est en train de préparer de façon majeure la réponse aux
besoins des citoyens, et ça évolue très bien parce que nos citoyens nous
suivent et prennent ces mesures. Plus vous allez nous donner du temps, et on
parle, hein, plusieurs jours, plus on va être en mesure de se préparer, le
réseau, pour recevoir les gens qui vont avoir besoin de soins.
Le Modérateur
: Alex
Boissonneault, Radio-Canada.
M. Boissonneault (Alex) :
Madame, messieurs, bonjour. J'avais une question sur la courbe aussi, sur les
projections que vous faites, parce qu'hier on avait lieu de croire qu'il y
avait quelque chose de positif qui était en train de se passer, on pensait
qu'il y aurait peut-être une inflexion de la courbe.
Qu'est-ce que ça veut dire, ce qu'on a
comme résultats aujourd'hui, là? Là, on parle d'un total de cinq morts, on
parle d'une augmentation significative, quand même, du nombre de cas rapportés.
Or, le 12 jours dont vous parlez, ça arrive lundi, si on pense aux
premières mesures. Donc, qu'est-ce que vous recherchez sur la courbe? Je
comprends qu'on ne veut pas baisser la garde, mais il y a une fine ligne, là,
entre l'espoir non fondé et la garde qu'on veut maintenir.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. J'aimerais ça aussi qu'on replace la perspective de notre population puis
de nos courbes, le Canada versus le Québec, versus la Chine puis etc.
La courbe du Québec puis la courbe du
Canada, c'est la somme des courbes qu'il y a un petit peu partout. O.K.? On
peut voir, dans une ville, une courbe qui fait ça, mais on n'est pas dans la même
perspective que de la Chine, parce que, quand on va additionner la courbe de Québec,
de Montréal, de Laval, la courbe aura une autre tendance. On a commencé à avoir
une certaine inflexion, mais on savait qu'on ne testait pas assez de personnes
puis etc.
Mes épidémiologistes me disent :
Bien, on regarde ça puis on va voir les données. Parce qu'il faut aussi savoir
qu'actuellement on a récupéré un certain «backlog» de cas, hein? On a aussi
décentralisé beaucoup de tests vers... parce que c'était important. Là, nous,
les statistiques, c'est très important, mais la priorité numéro un,
c'est traiter le monde puis, deux, de s'occuper des patients puis d'avoir un bon
portrait. Ça fait qu'on aurait pu décider d'attendre encore une semaine pour
décentraliser pour faire des tests puis faire des tests, pour avoir une technique
parfaite d'échange d'informations, mais on a voulu agir. Ça fait que, là, on a
un certain niveau, je vous dirais, là, de retard anticipé normal, mais on n'a
pas voulu arrêter les tests.
Ça fait que je vais vous le dire bien honnêtement,
il est possible qu'on voie que cette inflexion-là — puis là c'est des
hypothèses, il faut que le dise — va réaugmenter un petit peu pour
redescendre un petit peu en fonction de cet événement-là. Mais on n'est pas...
mes épidémios disent : Même si on avait beaucoup de cas, puis demain on va
en avoir probablement certains qui ont été faits à certaines journées qui vont
être annoncés, là, ce qui date peut-être de deux, trois jours, puis qui vont
s'installer, on n'est pas dans une situation où nos scénarios les pires sont
pris en compte. Mais on va le monitorer, puis c'est normal qu'au début on voie
des cas plus sévères parce que c'est ceux-là qui rentrent en... qui sont
mesurés parce qu'on n'a pas encore élargi toutes les populations de tests. Mais
on est encore, d'après ce qu'on dit, puis on va vous le dire, là, quand... s'il
faut faire d'autres choses, on va vous le dire. Mais déjà, si vous me
permettez, ce qu'on fait, c'est quand on est accélération déjà, là. On n'est
pas... on l'a comme mis avant, là, avec du convaincre. Puis là, s'il faut
contraindre, on va contraindre, puis s'il faut prendre d'autres mesures très
importantes de... je vais donner un exemple, qu'on appelle le mot «shutdowner»
le processus, on le fera. On ne prendra pas de chance, mais on veut sauver
notre capacité, puis ça, c'est évalué au jour le jour.
M. Bergeron (Patrice) :
Madame, messieurs, si vous me permettez, je vais poser une question à mon tour
avant de renvoyer dans la salle. Vous le savez, Terre-Neuve réclame maintenant
l'isolement volontaire des ressortissants canadiens qui viennent des autres
provinces. Je sais que M. Arruda, je crois, a évoqué aussi un éventuel
contrôle entre le Québec et l'Ontario.
Est-ce que c'est envisagé très
prochainement de resserrer le contrôle sur les ressortissants canadiens qui
viennent des autres provinces au Québec?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, j'ai dit ça comme étant une possibilité x, y, z, mais il faut
comprendre que l'Outaouais puis Ottawa, là, c'est comme une même région, hein,
en termes d'échanges de services de soins puis etc., là. Les gens travaillent
puis etc.
Ça fait que, quasiment, à la limite, on
pourrait avoir une approche, je vous dirais, là, de fermer la frontière là,
mais ce n'est pas une frontière... C'est une frontière politique, c'est une
frontière administrative, mais la population, elle est comme la même, je ne
sais pas si vous comprenez, la région d'Ottawa et d'Outaouais. Et donc, peut-être,
s'il y aurait une affaire à faire, faudrait le faire avec l'Ontario, en termes
de discussions, puis ça pourrait être entre l'Outaouais, puis Ottawa, puis
d'autres régions du Québec.
Mais, comme j'ai dit, moi, c'est sûr que
je n'exclue rien parce que je ne veux rien exclure. C'est possible,
techniquement, mais, comme je vous le dis, c'est comme si je vous dirais... il
y a des villes qui sont facilement séparables, mais la ville de Gatineau puis
la ville d'Outaouais, là, à part que c'est dans deux provinces... Gatineau
puis la ville d'Ottawa, excusez-moi, à part que c'est deux provinces
différentes, c'est quasiment une même région de vie sociale. Il faut prendre ça
en considération, même pour nos soins. Si on manque de soins à Gatineau, on va
pouvoir compter sur Ottawa, puis Ottawa, c'est l'inverse aussi.
Le Modérateur
: Un deuxième
tour de questions. Donc, pour Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
M. Legault, est-ce que vous êtes en discussion avec la Sûreté du Québec,
par exemple, les corps policiers, pour éventuellement durcir, si on veut, les
contraintes aux citoyens, par le biais d'amendes par exemple. Est-ce que c'est possible
d'émettre des amendes?
Il y a également des gens, on me signale,
que dans la région de Charlevoix par exemple, il y a des touristes qui se sont
déplacés là-bas, qui se promènent dans la population et qui vaquent à leurs
occupations là-bas. Est-ce qu'il pourrait y avoir des contraintes plus sévères,
des contraintes policières imposées par les policiers avec des amendes? Est-ce
que vous êtes en discussion avec la SQ en ce sens-là?
M. Legault : Non, il n'y a pas
rien de prévu à court terme. Il y a des cas isolés. Geneviève Guilbault, la
ministre de la Sécurité publique, parle avec les corps policiers... à être
prêts si jamais c'est nécessaire, mais on n'est pas là. On ne souhaite pas
aller là non plus. Je pense que ce qu'on souhaite, là, on ne veut pas créer un
chaos, on veut que les Québécois le fassent de bonne foi. Puis, quand je
regarde ce qui se passe ailleurs, là, on est pas mal bons.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : M. le
premier ministre, le gouvernement canadien a annoncé le rapatriement de ses
ressortissants aujourd'hui. Il y a beaucoup de Québécois qui sont coincés à
l'étranger. Dans certains endroits où les espaces aériens sont fermés, est-ce
que vous êtes en discussion? Et est-ce que vous avez bon espoir qu'on puisse
ramener tous les Québécois au pays?
M. Legault : Bien, d'abord, il
y a une situation où on doit être prudents. Si certaines de ces personnes-là
ont été testées positives, on ne veut pas les ramener tout de suite. Donc, il
peut y avoir un délai jusqu'à 14 jours, jusqu'à tant que les symptômes ne
soient plus là, mais effectivement, là, je pense que les compagnies aériennes
collaborent pour le faire à des tarifs raisonnables pour ces personnes-là, mais
ce n'est pas simple, parce qu'il y en a dans beaucoup de pays puis c'est des
petits nombres. Mais je pense que le gouvernement fédéral fait un bon travail,
puis on est coordonnés, là, Nadine Girault, avec eux autres.
Le Modérateur
:
Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) : Je
me demandais, pour les gens qui sont aux soins intensifs, est-ce que vous allez
commencer à dire, à peu près, les groupes d'âge des gens qui sont aux soins
intensifs? Est-ce que c'est une donnée qui serait utile de rendre publique?
M. Arruda (Horacio)
: On
comprend qu'on est avec des très petits chiffres encore, là, mais l'information
que j'ai, moi, c'est des gens qui ont un certain âge. Je ne sais pas si vous
comprenez qu'est-ce que je veux dire. Pour commencer à faire une
catégorisation, un, il faut toujours faire attention aux questions de
confidentialité, là, mais quand on va avoir assez de cas, on va être en mesure
de vous donner des groupes d'âge, entre tel âge puis tel âge, puis tel âge puis
tel âge.
Mais actuellement, à ma compréhension,
c'est des gens qui font partie des personnes qu'on a dites à facteurs de
risque. Puis pendant que je vous dis ça, il peut y avoir quelqu'un qui passe
d'un soin intermédiaire à un soin intensif, ici, actuellement, là. Tu sais,
c'est dynamique, là. Je parle des données hier soir à 9 heures. Puis je
pense que, quand on aura plus de cas, on verra comment on présente les choses,
mais actuellement, je n'ai pas... Les gens sont malades, ne sont pas aux soins
intensifs, mais c'est des gens qui ont des facteurs de risque, qui ont un
certain âge. S'il y aurait un profil différent, par exemple, où ce seraient des
jeunes qui auraient des syndromes, comme on a eu dans d'autres types de
maladies ou ailleurs, là, on ajusterait nos messages aussi pour la population.
M. Legault : J'allais juste
dire, juste pour que les gens comprennent bien, là, il y a 19 personnes
hospitalisées, dont 10 aux soins intensifs. Et Danielle disait : Il y
a 3 600 lits de disponibles, donc...
Mme McCann : 4 600.
M. Legault : On est rendus à
4 600, pardon, 4 600 lits de disponibles pour éventuellement
accueillir plus de personnes qui auraient besoin d'être hospitalisées. Donc il
y a toute une marge, là.
Mais je veux peut-être aussi revenir sur
la question de l'évolution. C'est important, on regarde le nombre de cas par
100 000 habitants, on regarde le nombre de tests par
100 000 habitants, on se compare avec ailleurs, puis ça va mieux ici
que la moyenne. Donc, évidemment, si on a, ailleurs, une courbe très accélérée,
puis nous autres, on en a une qui est accélérée, mais moins accélérée, c'est
bon signe.
Donc, ça ne veut pas dire qu'il ne faut
pas s'attendre à ce qu'il y ait une accélération. Ça va continuer, surtout
étant donné qu'on fait plus de tests. Donc, en faisant plus de tests,
automatiquement, si on garde le même ratio qu'on avait les derniers jours, on
va avoir plus de personnes qui vont officiellement être infectées, là. Donc,
tout ça qu'on suit, là, tous les jours, ce n'est pas toujours simple d'avoir
les données de tout le monde dans tous les pays, mais on essaie de le faire. Ce
n'est pas exact comme méthode, mais, en tout cas, moi, je peux vous dire, je
les regarde de très proche, là.
Mme McCann : ...on a amélioré
nos opérations, hein? Tout ce qui concerne le dépistage, c'est amélioré. Le
8-1-1, les cliniques, les laboratoires, là, on a la capacité, là, de répondre.
Et moi, ce que je veux dire aussi, c'est
que le réseau, là, je l'ai déjà dit mais je le redis, se met aussi en mode de
distanciation sociale, mais d'un point de vue constructif, hein? Maintenant,
les interventions, là, vont se faire beaucoup plus par téléphone, là, hein, au
niveau de cliniques médicales puis des services psychosociaux. De la
téléconsultation, il va y en avoir partout. Il va y en avoir en milieu
hospitalier, il va y en avoir des cliniques médicales, les GMF. Il va y en
avoir en CHSLD, on est en train de placer ça, là.
Alors, le plus possible, on va prendre...
on va le faire, l'intervention, à distance pour protéger tout le monde. Mais,
même au niveau psychosocial, on invite les intervenants à appeler les gens qui
sont, hein, des gens qu'ils voient habituellement. Si les gens n'ont pas
d'intervenant psychosocial, ils peuvent appeler leur CLSC. Vous savez, il y a
plus d'anxiété, là, actuellement. On veut y répondre, alors appelez votre CLSC.
Puis on est en train de faire un plan encore plus ciblé pour tout ce qui
concerne le volet psychosocial au Québec. Dans deux jours, on vous annonce ça.
Donc, on s'occupe de notre monde.
Puis je vais vous dire, les urgences, là, actuellement,
on n'a jamais vu ça au Québec, la moyenne, hein, de taux d'occupation, vous
êtes familiers avec ça, on est rendus à 66 %. Puis je n'ai pas regardé
dans la dernière heure, c'est probablement plus bas, au Québec. Alors, tout le
monde est en dessous de 100 %. Ça, ça dégage. Et là il y a des
intervenants, évidemment, qui vont être réorganisés, là, si je peux le dire
comme ça. On va leur demander d'aller dans d'autres services, là, pour prêter
main-forte. Mais il y a comme un peu d'oxygène, là, qui se fait avec 4 600
lits. Donc, on s'occupe de nos intervenants aussi là-dedans.
M. Arruda (Horacio)
:
J'ai vraiment une chose à vous dire, là, qui est importante : On évalue
tous les scénarios. On ne veut pas s'asseoir sur nos lauriers en disant :
Aïe! ça va bien, puis demain ça n'ira pas bien, puis... Mais on a été très
proactifs. Le délestage s'est fait avant même qu'on ait de besoin, parce qu'on
sait que, quand on est réactif, on est déjà un petit peu en retard, c'est plus
compliqué à implanter. Mais, quand on implante des choses, il y a des
ajustements, là. Les lignes 8-1-1, 1 877, ce n'était pas parfait, mais on
réagit rapidement pour être capables de réajuster.
On a cette marge de manoeuvre parce qu'on
s'est dit : Commençons tout de suite même si on sait qu'on n'en a pas de
besoin. On a eu cette chance-là de voir ce qui s'est passé ailleurs, parce que
c'est aussi une chance. Il y en a qui se sont fait avoir. Donc, en étant
proactifs le plus possible et moins réactifs, ça nous donne de la marge de manoeuvre,
ça nous donne que, quand on implante quelque chose, on a le temps de le
peaufiner, de l'améliorer. Je trouve ça très important que vous compreniez, c'est
ça que le Québec a fait : proactivité, délestage pour les systèmes de
soins, puis etc., puis mise en place de mesures avec des réponses... On n'a pas
contraint. On n'est pas arrivés du jour au lendemain en disant : Là, ça y
est, tout le monde, restez à la maison, puis on ne vous parle plus. Les gens
auraient mal réagi.
Les Québécois suivent, les Québécois sont
au rendez-vous. Ceux qui ne le sont pas, on va s'organiser pour qu'ils y
soient, puis, avec ça, je demeure... J'aimerais ça être déjà rendu au début mai
pour vous dire le résultat, mais il faut y aller au jour le jour, mais surtout
pas, ni vous ni nous, s'endormir sur nos lauriers.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, La Presse.
M. Chouinard (Tommy) :
Plusieurs choses, M. le premier ministre. D'abord, est-ce qu'on comprend que
quatre des cinq décès sont survenus chez des personnes qui habitaient dans la
résidence de Lanaudière? Combien de personnes, par ailleurs, sont en attente
pour un test? Et est-ce que, parce que vous parlez du début mai, Dr Arruda,
mais est-ce que le «peak», 5 avril, c'est ça qui est envisagé? Voilà.
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, est-ce que vous me parlez du nombre de personnes dans cette résidence? Il
faut comprendre une chose, là, moi, je n'ai pas toutes les données hyper
pointues, pour des raisons de confidentialité. O.K.?
Je veux juste m'assurer que j'ai bien
compris votre première question. C'est en lien avec cette résidence-là?
M. Chouinard (Tommy) : O.K.,
je vais résumer.
M. Arruda (Horacio)
:
Excusez-moi, là.
M. Chouinard (Tommy) : C'est
que M. le premier ministre, au départ, vous avez dit que quatre des cinq décès
sont survenus dans la même résidence, là. Je crois bien m'exprimer en disant
cela, puis la réponse que vous avez donnée, Dr Arruda, était... je l'ai
interprétée de façon plus ou moins claire.
M. Arruda (Horacio)
:
...le premier ministre qui a raison. Il y en a quatre dans la résidence puis un
communautaire comme tel. C'est le premier ministre qui a raison.
M. Chouinard (Tommy) : O.K.
Puis le communautaire, c'est...
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, c'est une personne, c'est-à-dire, qui n'était pas dans cette résidence-là,
qui est décédée. C'est une personne qui n'était pas nécessairement en
résidence, mais qui était chez elle.
M. Chouinard (Tommy) : O.K.
Puis pour le «peak», 5 avril, puis les personnes qui attendent des tests?
M. Legault : Pour le
nombre de tests, là, actuellement, on fait des tests pour les personnes qui
sont allées en voyage et qui ont des symptômes. O.K.? On a une plus grande
capacité que la demande actuellement. Donc, la demande, disons, c'est 3 000,
4 000 par jour, puis on a une capacité d'au moins 6 000 qu'on peut
faire les tests. Éventuellement, puis on se prépare, on pourrait commencer à
faire des tests pour des personnes qui n'ont pas voyagé, mais qui ont les
symptômes. Donc, ça, il faudra en avoir encore plus de tests. Donc, on est en
train de se préparer.
Mais, pour l'instant, la demande est pas
mal inférieure à la capacité pour les personnes qu'on veut tester, c'est-à-dire
les personnes qui ont des symptômes et qui ont voyagé ou qui ont rencontré
quelqu'un qui avait voyagé, et tout le personnel du réseau de la santé qui a
des symptômes. Donc, ça, c'est le groupe qu'on veut tester. Actuellement, on a
plus de capacité que la demande journalière.
M. Chouinard (Tommy) :
...un registre du nombre de personnes en attente pour ces tests-là, c'est-à-dire
les gens qui attendent de recevoir le test? Combien de personnes attendent de
suivre un test... d'avoir un test?
M. Legault : Bien, les
gens qui attendent les résultats, c'est 1 500, mais il n'y a pas de
personnes qui attendent dans la catégorie... On est capable d'en faire plus,
chaque jour, que la demande. Là où il y a une attente, c'est pour avoir le
résultat du test. Puis là, bien, comme on le voit, il y a une baisse
importante. Il en reste juste 1 500, qui vont probablement avoir leur
réponse demain ou après-demain.
M. Chouinard (Tommy) :
Vous vouliez... Dr Arruda voulait s'exprimer sur le...
Le Modérateur
: ...Alex
Boissonneault... Excuse-moi, Tommy, là, il faut arrêter. Alex Boissonneault, Radio-Canada.
M. Boissonneault (Alex) :
J'aimerais juste savoir comme ça se passe sur le terrain, dans les hôpitaux, notamment,
dans le système de la santé. On nous rapporte qu'il y aurait plusieurs
gestionnaires du réseau, entre autres dans la capitale nationale, qui ne
respecteraient pas nécessairement les consignes que vous avez envoyées, que ce
soit pour le télétravail de certains employés, que ce soit pour les employés
qui ont plus de 70 ans, par exemple, qui travaillent dans le réseau.
Est-ce que ça se passe bien aussi dans
votre relation avec le syndicat sur le terrain? Donc, comment ça se passe dans
le réseau comme tel, là?
Mme McCann : Oui. Dans
les établissements... Puis je suis au courant de la situation dans la capitale
nationale. D'ailleurs, on a eu des contacts, hein, le sous-ministre en titre a
eu des contacts avec le P.D.G. et l'établissement, là, de la capitale nationale.
C'est clair, nos orientations, hein? Le
télétravail, le télétravail dans toutes les possibilités que ça offre. C'est
sûr qu'il y a des moments où ce n'est pas possible, il y a des endroits où ce n'est
pas possible. Alors, il faut faire les mesures de protection, là, dont on parle
toujours.
Et également les travailleurs de
70 ans, bien, eux, évidemment, en santé, on en a besoin. On a plusieurs, par
exemple, médecins qui ont 70 ans et plus. Mais justement, là, il faut
évaluer cas par cas puis il faut les mettre dans une situation où ils ont les
mesures de protection.
Alors, ce sont nos directives pour les
employés du réseau.
M. Legault : C'est
important, là, de répéter, là, ce que Danielle vient de dire. Depuis le début,
on dit, pour, par exemple, les médecins qui ont 70 ans et plus, c'est du
cas par cas. Donc, j'ai vu, en certains endroits, dire : Il y a une différence,
on ne suit pas les consignes.
Non, non. Nos consignes ont toujours été,
depuis le début : Pour les médecins de 70 ans et plus, c'est du cas
par cas. Ça dépend, est-ce qu'on a d'autres médecins de disponibles à cet
endroit-là ou non. Donc, c'est comme un peu la balance des inconvénients.
Donc, on a toujours dit, depuis le début,
c'est possible que des médecins que 70 ans et plus travaillent dans le réseau parce
qu'on a besoin d'eux autres puis qu'on pense que c'est important qu'ils soient
là. Puis évidemment on a leur accord.
M. Boissonneault (Alex) :
Mais, pour les 70 ans et plus, par exemple, pour le reste du personnel, est-ce
que c'est du cas par cas aussi? Juste pour préciser, est-ce que c'est la même
chose pour les ergothérapeutes, pour le reste du personnel, les infirmières?
Mme McCann : C'est du cas
par cas.
Le Modérateur
: Now we'll have to switch to English. Sorry. First question to CBC, Josh Grant, please.
M. Grant (Josh) : Bonjour, tout le monde. Thank you for being here today.
For Mr. Legault, you
explained in French... I just want to get an explanation in English, if you
don't mind. What are you doing to reinforce the measures that have been put in
place? We saw a woman in Québec City who was arrested yesterday. You're saying
it is isolated cases. You also mentioned that Minister Guilbault is already
sort of in planning and talks with the SQ, the Sûreté du Québec.
What are the options to
sort of step up if you need to enforce the measures that are in place?
M. Legault : OK. To enforce the measures, we have to understand that we can...
we have the power to do so. So, right now, we've decided not to use this power,
not to ask police people to make sure that there is no people together, that
there are... people that have to be home are home. Except for very, very few
exceptions, we decided that the good will is the best approach. And so far,
we'll continue to ask for the collaboration of all Quebeckers.
M. Grant (Josh) : And we understand that the SQ is going to be involved in helping
explain and inform the public. They announced that today. Are you coordinating
with them on that as well?
M. Legault : Yes, absolutely. So Geneviève Guilbault asked them to inform the
population. So it's really a campaign of information like we're trying to do in
many other ways. By the way, there will some phone calls for old people, at
70-year-old and more, in English. So we're working with few people that are
known to do that. So we'll probably announce that tomorrow.
Le Modérateur
:
Question from Global, Raquel Fletcher. Last night,
at Hôtel-Dieu's testing center in Montréal, dozens of people awaiting testing
were lined-up in hallways for hours, much too close together. Why and how did
this happened?
Mme McCann : Well, we'll look into that because we should really apply what we
are asking, that there would be a certain distance, one meter or two meters
between every person. So we'll look into that for sure. But what I want to tell
you is that we're going to increase the capacity in Montréal by a lot, probably
2,000, at the beginning of the week. So we will announce that very quickly.
Le Modérateur
:
Question now from Phil Authier, The Gazette. Police yesterday
arrested a woman in Québec City who would not respect self isolation. The mayor
of Côte-Saint-Luc is asking for quarantine because people are still going out.
Are stricter measures
coming to try and prevent these things? If not, what is the next step?
M. Legault :OK. I think it's two different cases. In Québec City, there was somebody infected
that didn't want to be at home, so we have to enforce. In Côte-Saint-Luc, it's
not the same situation. Of
course, we have few people that are infected. Some are scared, but there is no
reason. We have looked at that, there is no reason for forcing anybody in
Côte-Saint-Luc to be at home.
M. Bergeron (Patrice) : And last question
from Raquel Fletcher, Global. Parents still taking their kids in playgrounds or
soccer field... Should these be closed?
M. Legault : It's a question of
judgment. Of course, children have to stay from one to two meter form other
children. It's not bad that we have children in some parks, but it's a question of judgment.
M. Arruda (Horacio)
: Exactly. You know,
for families who are going to be inside for a long time, kids must go
elsewhere. So where are they going to go? I think that it is : don't have
crowds in playgrounds, please try to stay there and, perhaps, go somewhere else
to help somebody else coming, you know. It's very difficult for me to tell it, but it's the same
principles : Don't let your kids be with them. They are with you, play
with them. Don't send them to play with the other family because we don't know
if they travelled or not.
It's clear that,
normally, we let people get together, but now we need spaces to go, and, in
concentrated cities, that's sometimes... where the park is the place where we
are used to go. And we need to get out to take some fresh air, but just try to
keep your... in different families, the distancing from each other in the park.
So, it's a kind of
judgment. And, if you're afraid, if you have a kid which is... have an
immunocompromised situation,
he's treated for cancer, don't go there, because there is a risk. But just be
like this and check others if they are using «étiquette respiratoire». So I
think it's a question of
judgment because, if people are going to stay in their apartments and don't go
outside, they can get crazy.
Le Modérateur : Madame,
messieurs, merci beaucoup.
M. Laforest (Alain) : Compte
tenu, là, que vous avez parlé beaucoup de confinement, puis de crainte, puis de
relâchement, le «peak», pour juste... pour expliquer aux gens, vous l'attendez
quand? Et on est samedi soir. Vous avez fait un appel aux jeunes, ça fait une
semaine qu'ils sont enfermés chez eux. Qu'est-ce que vous leur dites?
M. Legault : Bien, ce qu'on
dit, c'est qu'il ne faut pas relâcher les mesures. Il faut rester prudent.
Donc, on ne sait pas quand on va atteindre le «peak». Est-ce que ça sera dans un
mois, dans deux mois, dans six mois? Il y a plusieurs scénarios qui sont
envisagés. C'est important, M. Arruda l'a dit continuellement : Les
jeunes, c'est samedi soir, je sais que c'est plate, là, mais il ne faut pas que
vous soyez en groupes ce soir, incluant dans une maison.
M. Arruda (Horacio)
:
N'oubliez pas, j'ai dit : On voit l'effet 10 à 12 jours. Puis, quand
on va commencer à voir l'effet, là, la pire des erreurs qu'on pourrait faire,
c'est de relâcher.
M. Legault : Merci, tout
le monde.
(Fin à 13 h 45)