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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, M. Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, et M. Eric Girard, ministre des Finances

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le lundi 16 mars 2020, 16 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Seize heures quatre minutes)

M. Legault : Oui, merci, tout le monde. Rebonjour, tout le monde. Comme on l'a dit au cours des derniers jours, on va avoir deux grands défis au cours des prochains mois, un défi du côté de la santé, mais un défi aussi du côté de l'économie. Je veux aujourd'hui vous parler d'économie avec mes deux collègues. Évidemment que le coronavirus, la pandémie mondiale va avoir un impact très important, un impact très négatif sur l'économie mondiale, incluant l'économie du Québec. Il va y avoir, en fait, quatre impacts négatifs.

Premier impact, les échanges internationaux. On va avoir moins d'exportations. Nos entreprises vont avoir moins d'exportations puis on va avoir des entreprises aussi qui vont avoir de la difficulté à avoir des matières premières ou des intrants, donc vont être obligées de limiter leur capacité de production. Ça, c'est le premier impact négatif.

Deuxième impact négatif, tourisme et culture. Évidemment, on va avoir beaucoup moins de touristes. Et toutes les activités culturelles, bien, il va y avoir beaucoup moins de gens, que ça soit des touristes de l'étranger ou même des touristes québécois, étant donné qu'on ne souhaite pas voir de rassemblements pendant un certain temps. Donc, ça, c'est le deuxième bloc d'impacts négatifs.

Le troisième bloc d'impacts négatifs en économie va venir des investissements des entreprises. La confiance des investisseurs, c'est très important pour les décisions d'investir ou non. Ce qu'on a senti depuis quelques jours, c'est que des entreprises, que ça soit des entreprises québécoises ou ailleurs, ont mis sur la glace leur projet d'investissement. Donc, on va voir une baisse des investissements des entreprises, donc une baisse des emplois.

Quatrième impact négatif du côté de l'économie, la baisse du prix des actions en bourse. Étant donné que les gens vont voir leur portefeuille diminuer de valeur, ça va avoir un impact important sur la consommation. Quand on est moins riche, on consomme moins. Donc, c'est le quatrième impact.

Donc, tout ça va effectivement nous amener des impacts très négatifs sur l'économie, les emplois, les revenus du gouvernement et les revenus des entreprises.

On va, au cours des prochains jours, annoncer des mesures dans trois grands groupes de mesures.

Premier groupe de mesures, puis je vais y revenir tantôt avec mon collègue Jean Boulet, c'est pour aider les individus, entre autres, à très court terme, les individus qui doivent s'isoler, mais aussi les individus, éventuellement, qui vont perdre leur emploi.

Deuxième groupe de mesures, les entreprises. Il y a déjà beaucoup d'entreprises qui nous appellent, qui appellent chez Investissement Québec. Il va y avoir beaucoup d'entreprises qui vont avoir des problèmes de liquidités. Donc, étant donné qu'ils ont moins de revenus, bien, ils vont avoir des problèmes de liquidités. Donc, ce qu'on va faire dans un premier temps, c'est d'aider avec des prêts aux entreprises rapidement. Et, par la suite, bien, il y a une partie de ces prêts qui vont être convertis en aide directe, là, après analyse des dossiers puis des perspectives pour chacune des entreprises. Mais, pour être capables d'aider les entreprises rapidement, on va commencer par des prêts rapides à ces entreprises.

Troisième groupe d'entreprises. Étant donné qu'il va y avoir une baisse du secteur privé, bien, c'est un peu normal qu'on veuille stimuler l'économie avec une hausse des investissements publics. Donc, vous savez qu'on a ce qu'on appelle, au Québec, le PQI, le Plan québécois des infrastructures. Ce qu'on va vouloir faire, c'est d'accélérer tout ce qu'on est capables d'accélérer.

Et il y a trois grands groupes d'infrastructures, trois très importants. Évidemment, on va commencer par la santé parce qu'on va faire d'une pierre deux coups en investissant en santé. En améliorant les capacités d'accueil de notre réseau de la santé, on va s'aider pour notre défi en santé, mais on va aussi s'aider pour créer des emplois, entre autres, dans le secteur de la construction.

Les deux autres endroits où c'est important puis qu'il y a beaucoup d'infrastructures, ce sont les routes, donc tout le transport, puis l'éducation. Donc, il y a déjà beaucoup de projets de déposés. Ce qu'on va essayer de faire, c'est, dès les prochaines semaines, devancer tout ce qu'on est capables de devancer, des infrastructures qui, de toute façon, devaient être faites. Mais ça va nous permettre, entre autres... Par exemple, les gens, qui, peut-être, construiront moins de maisons, bien, ils vont construire des infrastructures publiques.

Moi, j'ai déjà, à quelques reprises, parlé à Justin Trudeau sur ces trois groupes de mesures. Puis notre objectif, c'est de s'arrimer le plus possible, c'est-à-dire que ça soit le moins compliqué possible et pour les individus et pour les entreprises, idéalement, qu'il n'y ait pas besoin de cogner à deux portes pour avoir de l'aide, mais qu'il y ait une espèce de guichet unique. Donc, on a des discussions avec le gouvernement fédéral.

Bon, aujourd'hui, on annonce un nouveau programme pour les individus. Pourquoi c'est important de le faire? Parce qu'il faut un incitatif pour que les gens qui ont des symptômes, qui ont voyagé, qui doivent s'isoler, bien, qu'ils n'hésitent pas à s'isoler parce qu'ils ont peur de perdre des revenus en n'allant pas travailler. Donc, l'idée, c'est de dire : Il faut qu'il y ait un superprogramme pour aider les personnes qu'on veut qui s'isolent. J'ai parlé de ça encore ce matin avec M. Trudeau, et ce qu'il m'a dit, c'est qu'il arriverait avec une bonification de l'assurance-emploi d'ici deux ou trois jours.

Mais moi, je veux tout de suite, aujourd'hui, donner un signal très fort pour dire : Les personnes qui doivent s'isoler, si vous n'êtes pas éligibles au nouveau programme d'assurance-emploi du gouvernement fédéral, nous, on va avoir un programme, entre autres, pour les travailleurs autonomes, mais pour toutes les personnes qui ne seront pas couvertes par l'assurance-emploi. Ce programme-là va s'appeler PATT, P-A-T-T, un programme d'aide temporaire aux travailleurs qui sont touchés par le coronavirus.

Bon, le montant qu'on a fixé pour que ça soit simple et rapide à gérer, c'est qu'on a pris le maximum actuellement qui est donné pour l'assurance-emploi, c'est-à-dire 573 $ par semaine. Donc, les personnes, on leur demande de s'isoler pour deux semaines. Bon, il y en a qui vont devoir s'isoler un peu plus que deux semaines si elles continuent d'avoir des symptômes. Donc, ces personnes-là, ça serait limité à quatre semaines, donc, mais la grande majorité des personnes, ça serait pour deux semaines.

Puis encore une fois, évidemment, étant donné qu'on veut agir rapidement, pour le bien de l'ensemble de la société québécoise, on compte sur la bonne foi de tout le monde, là. Donc, ça, ça va être important, là, qu'on s'entende bien, ce sont les personnes qui doivent s'isoler et qui vont avoir le droit de demander 573 $ par semaine et les personnes qui n'auront pas le droit à l'assurance-emploi. Donc, on veut s'assurer, là, qu'il n'y ait pas du dédoublement, que les gens ne demandent pas et à Ottawa et chez nous.

Donc, Jean est en train de mettre en place un formulaire. Je pense qu'il va être disponible dans les prochains jours. On va essayer de, d'ici, maximum, une semaine, être capables d'émettre les chèques, là, pour que les gens qui se retrouvent en difficulté soient capables d'être aidés. Mais, absolument, là, l'idée, c'est de dire : Limitez la contagion. Donc, tous ceux qui doivent s'isoler, on veut envoyer un signal. C'est important, si vous revenez de voyage, si vous avez des symptômes, de rester à la maison. On vous aide financièrement.

Donc, là-dessus, je passe d'abord la parole... parce que j'aurais dû le dire au début. Je vous le disais, il y a trois grands groupes de mesures. Il y a un comité de vigilance économique qui été mis en place. Puis ce comité-là est présidé par le ministre des Finances, Eric Girard, à qui je passe la parole.

M. Girard (Groulx) : Merci, M. le premier ministre. Alors, je vais lire un bref communiqué. Et ça me fera plaisir de prendre vos questions par la suite, après que mon collègue, le ministre Boulet, ait parlé.

Alors, le premier ministre m'a demandé de former une équipe de vigilance économique qui inclut les ministres de différents secteurs économiques particulièrement affectés par la crise que nous vivons actuellement. Le rôle de l'équipe est d'évaluer et suivre l'évolution de la situation économique mondiale et québécoise, et, selon les différents scénarios possibles, elle déterminera les meilleures actions à poser pour soutenir l'économie du Québec.

Nous avons tenu notre première rencontre samedi matin par téléphone. Chaque ministre nous a informés de la situation qui touche les travailleurs et entreprises de son secteur. Avec leurs équipes, chaque ministre s'est déjà assuré d'être en contact constant avec les acteurs du milieu afin de bien prendre le pouls de la situation sur le terrain. En équipe, grâce à ces informations, nous travaillons à trouver les mesures les plus efficaces qui viendront en aide autant aux particuliers ainsi qu'aux entreprises.

Par ailleurs, je maintiens un contact constant avec les ministres des Finances de l'Ontario et du Canada ainsi que les dirigeants de nos principales institutions financières. L'objectif est d'aider les Québécois et nos entreprises rapidement. L'annonce d'aujourd'hui est un premier geste ciblé. D'autres mesures suivront.

Sur ce, je passe la parole à mon collègue Jean Boulet, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale.

M. Boulet : Merci, Eric. M. le premier ministre, représentants des médias, évidemment, ça me fait plaisir d'être ici avec vous, mais pour annoncer une mesure qui nous apparaît fondamentale pour les Québécois et les Québécoises.

Comme le mentionnait le premier ministre, on met en place un programme d'aide temporaire aux travailleurs dans le cadre de la pandémie COVID-19. Et ce programme-là, essentiellement, il vise à soutenir financièrement les travailleurs qui sont invités à un isolement et qui ont une perte temporaire de revenus de travail. Je pense que c'est important de rappeler les personnes qui sont invitées à s'isoler : d'abord, les personnes qui ont contracté le virus, deuxièmement, les personnes qui ont des symptômes du virus, soit la fièvre, toux ou problèmes respiratoires, troisièmement, des personnes qui ont été en contact avec des personnes infectées et enfin des personnes qui reviennent de l'étranger.

Ce programme-là, il vise donc les travailleurs qui sont en isolement ou susceptibles de l'être, qui ne peuvent pas travailler et qui ne peuvent pas être compensés soit par leur employeur soit par un programme d'assurance invalidité ou par un autre programme gouvernemental et qui ne sont pas admissibles aux prestations d'assurance-emploi. On veut vraiment diminuer la pression vécue par les travailleurs qui ne sont pas admissibles à un programme de remplacement de revenus, notamment l'assurance chômage.

Donc, notre gouvernement souhaite que personne ne soit préoccupé par la perte de revenus causée par un isolement et veut limiter la propagation du virus. En contexte d'urgence sanitaire, tous les Québécois ont un devoir civique d'éviter la propagation du virus. Par cette mesure, nous invitons les Québécois et les Québécoises à faire preuve de solidarité civique et à respecter leur période d'isolement de manière préventive. L'aide octroyée sera aussi, comme le mentionnait le premier ministre, 573 $ par semaine. C'est une prestation non imposable pour une période d'isolement de 14 jours, qui peut aller cependant jusqu'à concurrence d'un mois si c'est nécessaire. Ça va être offert le temps que la situation soit résorbée ou, évidemment, que le gouvernement fédéral ait mis en place un programme d'aide. Et à ce moment-là on va s'adapter parce qu'on veut éviter les dédoublements. Et, comme le mentionnaient Eric et le premier ministre, moi aussi, je suis en contact fréquent avec mes homologues à Ottawa.

Pour le versement de ces sommes, on va compter sur la collaboration de la Croix-Rouge. D'ailleurs, le V.P. de la Croix-Rouge, M. Pascal Mathieu, est avec nous. Il est responsable des opérations pour le Québec. La Croix-Rouge a l'infrastructure, les moyens, les ressources nécessaires. Souvenez-vous des résultats atteints lors des incendies de Fort McMurray en 2016. Ça avait permis de transmettre des compensations à un peu plus de 80 000 personnes. Ils vont déposer par dépôt bancaire ou par carte prépayée pour éviter que les gens aient à se déplacer dans le contexte actuel.

Donc, dès maintenant, j'invite les gens à consulter Québec.ca pour connaître les détails d'admissibilité. Le formulaire va être disponible ce jeudi. On anticipe que les versements puissent se faire dans un délai de 48 heures de la demande. Et, je le répète, on veut vraiment agir de façon parallèle à ce qu'Ottawa va annoncer. Je rappelle aux Québécois, Québécoises qu'ils peuvent obtenir des renseignements aussi sur le site Web Québec.ca et, par la suite, en utilisant la ligne dont on fait souvent référence, le 877 644-4545, tous les jours, de 8 heures à 20 heures.

Et, pour augmenter notre capacité à répondre aux interrogations des citoyens, mon ministère a mobilisé, bon, Retraite Québec, la SAAQ, Revenu Québec, la commission des normes, équité, santé et sécurité, la Régie de l'assurance maladie du Québec. On fait l'interconnexion de nos centres d'appel. Et je veux profiter de l'occasion pour remercier tous ceux qui contribuent à répondre de façon diligente aux interrogations des Québécois et des Québécoises.

Donc, pour conclure, on est, vous le savez, en contexte d'urgence sanitaire. Tous les travailleurs ainsi que les employeurs ont un devoir civique afin d'éviter la propagation du virus. C'est important de simplifier la vie aux travailleurs, d'offrir l'équité à tous les Québécois, sans que le revenu ne soit un frein pour ceux qui sont invités à se placer en isolement. La situation étant exceptionnelle, je réitère aux employeurs notamment de faire preuve de compréhension, d'accommodement et de flexibilité. Alors, voilà. Merci.

Le Modérateur : Alors, pour les questions, on va commencer avec Mathieu Dion, en vous invitant à vous limiter à une question et à une sous-question.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour, M. Legault. Combien d'argent a été réservé pour les mesures que vous annoncez aujourd'hui? Est-ce qu'il y a un montant, là, très précis?

M. Boulet : Donc, c'est une période d'isolement de deux semaines, jusqu'à concurrence d'un mois. On va s'adapter avec ce qu'Ottawa va annoncer. Si jamais on se rendait, ultimement, par exemple, au 31 décembre cette année et qu'on se fie sur une hypothèse de 10 % des travailleurs qui pourraient être affectés par les conditions dont j'ai fait état, ça représenterait un montant de 150 millions et ça couvrirait jusqu'à 65 000 travailleurs.

Le Modérateur : Ça va? Michelle Lamarche, TVA.

Mme Lamarche (Michelle) : Par rapport aux parents, par exemple, qui doivent rester à la maison, qui ne sont pas en isolement, pourquoi ça ne les concerne pas aujourd'hui? Et est-ce que le fédéral vous a assurés que, de son côté, il y aura une aide directe pour les familles qui sont touchées?

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, nous aussi, on n'exclut pas d'annoncer d'autres aides éventuellement pour les personnes qui doivent rester à la maison. Déjà, on a annoncé que ceux qui travaillent pour la fonction publique, incluant, par exemple, le réseau de l'éducation, à qui on demande de rester à la maison pour deux semaines, eux autres vont être payés à 100 %. Donc là, il faut évidemment, là, qu'on pousse un peu pour que le gouvernement fédéral annonce son programme puis on va s'ajuster. Mais là, aujourd'hui, c'est une annonce pour les personnes qui doivent s'isoler à la maison. C'est ça qui est le but de l'annonce. Ça ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas d'autres.

M. Boulet : Il y a quand même une dimension sanitaire à l'annonce d'aujourd'hui, la dimension économique. On travaille, comme l'a dit le premier ministre, avec Ottawa. Il faut distinguer entre les travailleurs qui doivent s'isoler, ce qui est pertinent à l'annonce d'aujourd'hui, des travailleurs qui perdent leur emploi. Puis ça, il y aura une forme de compensation financière. Il y aura des mesures économiques. Et ça, ce sera fait par notamment mes collègues. Et moi, j'aurai aussi des mesures spécifiques en ce qui concerne les travailleurs qui voient leur nombre d'heures de travail diminuer ou pour éviter des mises à pied dans certains secteurs qui sont affectés par le virus.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. Legault, M. Boulet, M. Girard. On me signale qu'il y a des employeurs qui sont assez intransigeants envers certains employés puis qui refusent que les employés se mettent en isolement pour une période de 14 jours, qui ne croient peut-être pas au bien-fondé de ces mesures-là. Est-ce que c'est une obligation pour les employeurs d'aider ou de venir en aide à leurs employés, première des choses?

M. Boulet : Bien, écoutez, si vous me permettez, oui, c'est une obligation, et je le rappelle fréquemment aux employeurs. Puis il y a même un article de la Loi sur la santé et sécurité du travail qui impose aux employeurs de prendre les mesures nécessaires et appropriées pour protéger la santé, la sécurité et l'intégrité de leurs travailleurs. Donc, oui, c'est une obligation.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'il pourrait y avoir des sanctions à l'égard de certains employeurs qui pourraient y aller jusqu'à des congédiements, par exemple? Surtout dans les PME, là, on peut penser que...

M. Legault : Je veux juste dire, là... Évidemment, il y a la loi, mais il y a aussi la situation actuelle. Moi, je veux faire appel à la bonne foi, à la compréhension, à la souplesse des employeurs. On est dans une situation exceptionnelle. Moi, je leur demande de collaborer.

Le Modérateur : Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy) : Je reviens avec un élément qu'on a abordé un peu plus tôt, sur la disponibilité des soins intensifs et des respirateurs. Quel est l'état des lieux, M. le premier ministre, à l'heure actuelle? Est-ce que c'est suffisant?

M. Legault : Oui. Écoutez, ça fait partie évidemment des analyses qui sont faites selon différents scénarios. Donc, pour répondre à votre question, il faudrait que vous me disiez : Ça va être quand, le «peak» du nombre de personnes qui vont être dans les hôpitaux? Et là je pourrais répondre, mais là on a différents scénarios. Mais j'aimerais, là, qu'actuellement on s'en tienne à l'économie. On fait une conférence de presse chaque jour pour parler de la santé, là. Donc, j'aimerais ça qu'on se concentre sur l'économie. Mais Danielle McCann suit ça de très proche. Et on est en parfait contrôle dans le réseau de la santé actuellement. Mais évidemment ça dépend des projections qu'on fait dans les prochaines semaines.

M. Chouinard (Tommy) : Mais est-ce qu'il y a lieu de s'inquiéter? Est-ce que la population doit s'inquiéter de la disponibilité des lits de soins intensifs?

M. Legault : Écoutez, ça dépend des scénarios qui sont envisagés. Ça dépend de quel pourcentage de la population qui sera infectée, là. C'est pour ça qu'on prend des mesures préventives le plus possible, pour, comme l'explique le Dr Arruda, là, que le «peak» soit moins élevé, parce que la principale raison pourquoi on fait ça, c'est pour éviter qu'il se retrouve trop de personnes en même temps dans notre réseau de la santé. Donc, ça dépend des projections. Mais, pour l'instant, on est en contrôle et puis on ne prévoit pas de problème. Dans les scénarios qu'on a, on ne prévoit pas de problème.

Le Modérateur : Merci. Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : M. Girard, c'est la période des impôts. Qu'est-ce qu'on fait avec ça?

M. Girard (Groulx) : Nous sommes en discussion avec Revenu Canada. Et notre premier ministre a mentionné qu'il y a des annonces qui vont suivre. Et, puisque les Québécois ont deux rapports d'impôt, bien, je pense que ce serait très approprié qu'une telle annonce soit synchronisée. Alors, j'ai eu plusieurs discussions avec M. Morneau, Mme Lebouthillier. L'Agence du revenu du Canada parle à Revenu Québec. On s'en vient avec des précisions. Mais on est conscients que la date du 30 avril est problématique.

M. Legault : Je ferais juste une précision, là. Produire son rapport d'impôt le 30 avril, c'est une chose. Je pense, c'est important. Puis éventuellement, si on a un chèque à faire, est-ce qu'on le fait le 30 avril? Là, il y a deux choses là-dedans. On est d'accord?

Le Modérateur : Ça va? Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Oui, bonjour à tous. En France, on a vu les entreprises permettre le travail à temps partiel ou fermer leurs locaux et payer seulement le salaire minimum. M. Legault, tantôt, vous avez parlé de collaboration des employeurs. Est-ce qu'il y a des idées comme ça qui peuvent être mises de l'avant, une flexibilité pour permettre de garder les emplois même si on ne peut pas faire travailler tout le monde à temps plein?

M. Legault : Absolument, c'est le genre de mesure qu'on regarde, par exemple, que les entreprises qui peuvent mettre en place un programme de formation qui était prévu puis que, pendant un certain nombre de semaines, les employés qui, habituellement... bien là qu'ils soient en formation. C'est des choses qu'on regarde avec Jean.

M. Girard (Groulx) : Si je peux ajouter un point là-dessus, le point de départ est important. Dans la mesure où on était près du plein emploi, je pense que les entreprises ont un incitatif à vouloir conserver leurs employés puisqu'il y aura, bien sûr, un après.

M. Boulet : Puis, oui, comme le mentionne le premier ministre, c'est important. Puis il y a des employeurs, d'ailleurs, qui le font. Ils sont en train d'analyser toutes les méthodes alternatives de travail, dont le télétravail, le travail dans des lieux autres, pour éviter des rassemblements de trop de personnes, et les nouveaux moyens électroniques aussi, par la visioconférence. Il y a beaucoup de méthodes alternatives de travail et ça développe beaucoup la créativité des employeurs québécois. Et enfin on est en discussion, puis il y aura des mesures à dimension économique particulièrement, encore une fois, pour éviter des mises à pied ou pour éviter des réductions d'heures de travail en raison de la pandémie.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, La Presse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : O.K. Je n'allais pas demander de question, mais...

Le Modérateur : Vous en avez une? Non, ça va? Alors Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Je voulais savoir est-ce que vous avez un estimé de la perte de revenus que ça représente pour l'État jusqu'à maintenant, là, l'impact du coronavirus.

M. Girard (Groulx) : Disons que ce qu'on fait présentement, on est dans la gestion de la crise. Et il y aura un post-mortem. Alors, il y a la gestion de la crise. Il y aura la relance. Et puis, certainement, au moment approprié, on donnera l'état de la situation. Mais là ça va dépendre de la durée, l'ampleur, la profondeur. Et donc je vous dirais : Priorité présentement à la santé publique, la gestion de la crise, aider les travailleurs, les entreprises. Et, bien sûr, au moment approprié, on fera l'évaluation de tout ça puis on donnera une mise à jour de l'état des finances publiques.

Mme Crête (Mylène) : Dans les achats ou, en tout cas, les investissements qui seront accélérés avec le PQI, je sais que vous avez nommé les secteurs que vous souhaitez prioriser. Avez-vous des exemples concrets de ce qui pourrait être accéléré comme achats ou autres?

M. Legault : Commençons par la priorité des priorités, tous les agrandissements d'hôpitaux, construction d'endroits pour mettre des lits de façon temporaire. Évidemment, la santé, c'est la priorité. Puis on peut en profiter pour… Il y avait déjà des investissements de prévus pour accroître la capacité de notre réseau. Bien, ça, c'est la priorité. Mais évidemment on va faire appel aux… Je sais que les municipalités ont beaucoup, beaucoup de projets pour des travaux routiers. Donc, le président du Conseil du trésor est en train de tout accumuler ça puis de voir aussi qu'est-ce qui peut être démarré dès les prochaines semaines.

Le Modérateur : Charles Lecavalier, Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) :  M. Girard, est-ce qu'il y a un exemple historique ou… Comment est-ce qu'on pourrait décrire, là, la crise économique qui va frapper le monde en ce moment?

M. Legault : Bien, écoutez, à chaque fois qu'il y a une récession, il y a un impact important. Donc, bon, je ne veux pas m'avancer moi non plus, là, dans les prévisions économiques pour l'instant, mais on peut penser qu'il va y avoir un ralentissement économique. Donc, c'est certain, là, que le principe de base en économie... Quand le privé se retire, c'est important de stimuler l'économie avec le secteur public. Donc, on va appliquer cette façon de faire là qui est appliquée habituellement durant les récessions.

M. Lecavalier (Charles) : J'aimerais vous entendre... Vous avez un peu abordé la question, là, mais sur les lieux... disons, peut-être pas les hôpitaux préfabriqués, ce n'est peut-être pas le bon terme, là...

M. Legault : Les modulaires.

M. Lecavalier (Charles) : ...les modulaires, merci, alors ça va ressembler à quoi? Est-ce que vous avez déjà une idée en tête, un plan sur le nombre de lieux modulaires qui pourraient être faits?

M. Legault : Bien, encore une fois, là, j'aimerais être avec Danielle McCann pour qu'elle vous donne plus d'informations. Mais on travaille sur un plan pour ajouter rapidement, là, des modulaires qui vont nous permettre d'augmenter le nombre de lits dans les prochaines semaines.

Le Modérateur : Gabriel Béland, LaPresse.

M. Béland (Gabriel) : Concernant les succursales de la SAQ, SQDC, aujourd'hui, on disait qu'il y avait des mesures... On demandait aux gestionnaires de succursales de respecter le concept de la distanciation sociale, réduire le nombre de personnes. J'aimerais d'abord que vous expliquiez un peu ça. Puis ensuite j'aimerais savoir si on pourrait les voir fermer dans les prochains jours.

M. Legault : Bien, il ne faut rien exclure, là, dans les prochaines semaines. Mais, pour l'instant, les magasins, que ça soit des vêtements, ou la SAQ, ou peu importe ce qu'ils vendent, ce n'est pas fermé. Ce qu'on demande aux gens, par contre, c'est — puis on me disait justement que la SAQ faisait un bon travail — s'assurer que les clients, là, se maintiennent à un ou deux mètres les uns des autres puis par rapport aux employés. Je pense, c'est ça qu'il faut appliquer partout.

M. Béland (Gabriel) : Et la logique de laisser ces commerces-là ouverts en ce moment...

M. Legault : Bien, d'abord, il y a une question, là, d'emploi pour les gens. Et, bien, c'est important, là, qu'il y ait des services qui soient donnés aussi à la population.

Le Modérateur : Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour, messieurs. Qui n'est pas admissible à l'assurance-emploi? Qui aura droit à votre programme?

M. Legault : Bien, ça dépend de ce que le fédéral va annoncer. Est-ce qu'il y aura un programme pour les travailleurs autonomes? On sait qu'actuellement les travailleurs autonomes ne sont, la plupart du temps, pas éligibles. Donc, il faut attendre de voir. Mais, moi, ce que je veux envoyer comme message aujourd'hui, c'est que tous ceux qui ne seront pas couverts par le programme actuel et à venir du gouvernement fédéral, bien, il y aura un programme du gouvernement du Québec, le PATT, pour donner un montant de 573 $ par semaine.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : On reçoit plusieurs questions d'éducatrices en garderies non subventionnées, de caissières dans une épicerie, de quelqu'un qui travaille dans une pharmacie. Si ces personnes-là doivent s'absenter, vous leur dites : Ne vous inquiétez pas, vous allez être éligibles?

M. Legault : Non, ce n'est pas ça que je dis. Je dis : Toutes les personnes qui doivent s'isoler parce qu'elles reviennent de voyage, parce qu'elles ont des symptômes, ces personnes-là vont être éligibles à ce programme-là. Maintenant, les exemples que vous mentionnez, ça pourra faire partie de d'autres annonces qu'on fera. Mais déjà on a dit que les gens qui travaillent pour le gouvernement du Québec, à qui on a demandé... que ça soit les services de garderies publiques et les écoles, eux vont recevoir 100 % de leur salaire.

M. Gagnon (Marc-André) : Maintenant, si je peux m'en permettre une... Marc-André Gagnon, du Journal de Québec. Vous nous parlez d'infrastructures. Je comprends que vous allez peut-être me dire : Bon, ce n'est pas la priorité à ce moment-ci, mais parlons infrastructures. Il y en a qui croient que de grands projets, comme par exemple celui du troisième lien, sur lequel vous êtes fermement engagé, ou encore la réalisation du réseau structurant en transport en commun, là, de la ville de Québec, pourraient être retardés à la fois en raison de ce qui se passe avec le coronavirus, mais aussi des différents impacts, là, sur le plan économique.

M. Legault : Bien, il n'est pas question de retarder quoi que ce soit. C'est le contraire, on veut accélérer. Puis ce qu'on cherche actuellement, bien, ce sont des dépenses qui sont non récurrentes parce qu'on ne veut pas s'embarquer dans des dépenses qui vont se répéter une fois que la situation économique sera rétablie. Donc, la meilleure approche, c'est de regarder toutes les infrastructures. Il n'est pas question de retarder. Au contraire, on essaie de tout devancer ce qu'on est capables de devancer, en donnant la priorité à la santé.

M. Gagnon (Marc-André) : O.K. Et, bon, le printemps s'amène. Il y avait aussi des investissements attendus pour prémunir des municipalités du risque d'inondation. Parce que, là, on demande aux gens de rester chez eux. S'il fallait que le niveau d'eau monte et qu'on soit obligés d'envoyer les gens, par exemple, dans ces centres communautaires, des arénas et tout ça, ça irait complètement à l'encontre des directives que vous avez données.

M. Legault : Bien, deux choses. D'abord, si on parle, par exemple, de Sainte-Marthe, les travaux sont faits ou sont proches d'être terminés. C'est sûr qu'une des choses qu'on regarde actuellement, ce sont toutes les chambres d'hôtel qui sont disponibles, là. Les taux d'occupation des hôtels sont très bas actuellement. Donc, ça veut dire qu'il y a des chambres de disponibles, si jamais c'était nécessaire, avec les inondations éventuelles, de mettre des gens dans les hôtels. On n'est pas du tout dans la même situation que l'année dernière.

Le Modérateur : Merci. Peut-être une question additionnelle pour M. Chouinard de LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce qu'il est nécessaire d'avoir... Parce que je comprends qu'on demande l'isolement pour toutes les personnes qui ont voyagé à l'étranger, également les personnes qui ont des symptômes. Là, est-ce que, là, le programme le donne sur la bonne foi des gens même s'ils n'ont pas de billet médical, ou preuve, ou quoi que ce soit, là?

M. Boulet : Non. Les gens qui reviennent de l'extérieur, vous allez voir dans les informations sur le site Québec.ca, et ça va faire partie de ce qui est requis dans le formulaire, d'abord le passeport et aussi le billet d'avion, pour s'assurer que la personne a effectivement voyagé à l'étranger et qu'elle est de retour au Québec. Donc, il va y avoir un processus de vérification.

M. Chouinard (Tommy) : Et les personnes qui ont juste des symptômes puis qui se disent : Je vais me mettre en isolement, donc là il faut-u un billet de médecin pour ça?

M. Boulet : Bien, écoutez, on est dans une période un peu extraordinaire. On va se fier beaucoup à la bonne foi des Québécois. Il faut se serrer la ceinture. On fait confiance aux personnes qui vont dire effectivement : J'ai de la fièvre, j'ai de la toux ou j'ai des problèmes respiratoires. On n'est pas dans une période où on va demander une preuve médicale en béton.

M. Legault : Il faut penser aussi que les gens de la Croix-Rouge, il y en a dans toutes les régions, puis ils sont à proximité des gens. Donc, je pense, ils ont géré des programmes comme ceux-là, entre autres, l'année dernière, avec les inondations.

Le Modérateur : Dernière question pour Mme Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui. Bien, ça allait dans le même sens, M. Boulet, c'était sur les critères. Tantôt, vous en avez donné trois, là, avoir contracté le virus, avoir des symptômes, ou avoir eu des contacts avec des personnes infectées, ou revenir de l'étranger. Je comprends pour le passeport puis le billet d'avion. Mais autrement comment les gens vont faire pour prouver qu'ils sont admissibles au programme?

M. Boulet : Bien, ceux qui ont contracté le virus, ça aura été diagnostiqué, c'est un cas clair. Ceux qui présentent les symptômes, je viens de donner les réponses à cette catégorie-là. Ceux qui ont été en contact avec une personne infectée, on demande, dans les informations et dans le formulaire, d'identifier la personne infectée. Après ça, on va faire les vérifications avec la santé publique pour s'assurer que cette personne a effectivement contracté le virus. Et ceux qui reviennent de l'étranger, j'ai aussi répondu à cette question-là.

Le Modérateur : Merci. S'il n'y a pas d'autre question en français, on va passer aux questions en anglais, à commencer par Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Well, I'm following a question of Louis. We're getting messages that large well-known companies are basically trying to force workers to use their own vacation time if they work from home or telling them that it's at their own expense if they choose to do that. What are you doing basically to make sure that all employers cooperate in this situation? And, if they don't, what do you do?

M. Legault : OK, first, I'm asking companies for their collaboration. I think that they have to understand that we are in a very exceptional situation. I'm asking them not to ask for a proof from the doctor because we need all our doctors to do something else. And there will be two possibilities. Either they will get some money from the federal Government with the new program that Mr. Trudeau is supposed to announce no later than in the next two or three days. That's what he told me this morning. And, if they don't qualify for this program, then they will qualify for our program, for a total of $573 a week.

Mme Senay (Cathy) : And also Saint-Hubert, Tim Hortons, Pacini, they're all restaurants that are partially closing or totally closing. So what are the measures that you put in place? Because you said yesterday that it's still important to keep restaurants open because you need Quebeckers to get some food.

M. Legault : Yes. It will come with some announcements in the next few days helping companies, including restaurants, including theaters, all shows. It will come in the next few days. Today, we're only talking about people that must stay at home for isolation. That's it. That's all today. But we're working on other programs for these people.

Mme Senay (Cathy) : But, even with your program today, you're really counting on Quebeckers' good faith?

M. Legault : We count on Quebeckers' good faith, absolutely, yes.

Le Modérateur : Phil Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day again. I would just like to ask Mr. Girard how serious this is, the possibility of extending the deadline for filing income tax as a result of the...

M. Girard (Groulx) : Well, the Premier gave the precision. We're looking at two things. There's the act of filing your income tax return and then there's the question of paying your taxes if taxes are due, and a substantial portion of Québec citizens do have a payment to do. And also there is monthly and quarterly remittances by businesses, and we are also looking at that. So we are in close collaboration, Revenu Québec, l'Agence de revenu du Canada. I'm speaking with Minister Lebouthillier, Minister Morneau, and we will have a precise announcement. But we understand that this is a good way to inject liquidity in the system for both businesses and citizens. It has been done in the past. So it has proven to be an effective tool to generate liquidity.

M. Authier (Philip) : And, for Mr. Boulet, do you think people are going to be honest enough in such a program? I know you said you're going to ask for airplane tickets, but it seems pretty wide open.

M. Boulet : No. It seems to me that it's very precise. The information that will be required to fill out the form is very precise. And we have to rely upon people. We have to rely on the good faith of Quebeckers. It's an exceptional circumstance. And we have to make sure that everybody who has been infected isolates themselves in order to prevent the spread or in order to counter the spread of the virus. I think it's an exceptional measure. And again we call on Quebeckers to make sure that this is implemented in a good way.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon again. You are here today giving this presser before the federal Government has announced their measures. You said you wanted to send a strong message to Quebeckers. Are you concerned that the federal program might not be adequate?

M. Legault : No. The indication I had from Mr. Trudeau is that they will improve their program and they will announce that no later than in two or three days. So that's fine with me.

Mme Fletcher (Raquel) : What is the message that you're...

M. Legault : My message today is: If you need to be isolated, please do so and don't hesitate for financial reasons.

Le Modérateur : Any other questions in English?

M. Authier (Philip) : And how is your relationship with Mr. Trudeau? There's been speculation that because of...

M. Legault : Very good.

M. Authier (Philip) : ...well, that Ottawa seems to have been dragging its feet on a lot of things, that you're much more proactive. What's the holdup?

M. Legault : I think, at this point, we have to work together. So it's very key that we work together. It's important.

M. Authier (Philip) : No disputes between...

M. Legault : No.

Le Modérateur : Thanks, everyone. Merci, tout le monde. À demain.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 16 h 46)

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