(Dix heures six minutes)
La Modératrice
: Alors,
bonjour à tous. Merci d'être présents. Alors, on va débuter ce point de presse
avec une brève déclaration du porte-parole des finances de l'opposition
officielle, M. Carlos Leitão.
M. Leitão : Très bien. Merci
beaucoup, Cynthia. Merci beaucoup, tout le monde, d'être ici. Écoutez, nous
sommes à la veille du budget. Je m'étais déjà adressé à vous, il y a quelques
semaines de ça, avec nos attentes budgétaires. Ça n'a pas vraiment changé
depuis, ce sont les mêmes choses, la santé, les services sociaux, etc.
Cependant, il y a maintenant quelque chose de nouveau, et ce qu'il y a de
nouveau, c'est bien sûr le COVID-19, c'est bien sûr toute l'incertitude reliée
à cela. On a vu les banques centrales, la réserve fédérale, le 3 mars, la
Banque du Canada, le 4 mars, réduire les taux d'intérêt de façon assez
agressive, et on voit les marchés financiers qui sont extrêmement volatils,
nerveux. On n'a aussi qu'à suivre ce qui se passe en Europe. Donc, c'est bien
au-delà de ce qui se passe en Chine, chez nos voisins américains aussi. Donc,
beaucoup d'incertitude, beaucoup de nervosité et on ne peut pas exclure une
économie qui serait au ralenti suite aux effets du coronavirus.
Dans cet ordre d'idées là, je pense que la
chose à faire pour le gouvernement du Québec, dans le budget de demain, serait
de créer un véritable fonds d'urgence de 1 milliard de dollars. Nous avons
présentement une provision pour éventualités de 100 millions.
Traditionnellement, ça se trouve dans le budget depuis plusieurs années, c'est
très bien, mais nous pensons que cette provision pour éventualités doit être
transformée en véritable fonds d'urgence et on doit mettre 1 milliard de
dollars de côté pour faire face à l'incertitude. Si ce n'est pas nécessaire, si
les autorités de santé publique réussissent à maîtriser la propagation du
virus, tant mieux, on n'aura pas besoin d'utiliser ce montant-là, mais la chose
à faire, de façon responsable, maintenant, c'est de mettre de côté
1 milliard de dollars. Nous avons les moyens de le faire et la situation
demande une intervention de cette nature-là. Donc, je suggère fortement au
ministre des Finances de créer une provision pour éventualités, à la hauteur de
1 milliard de dollars, dans son budget de demain.
Le reste, bon, c'est des choses qu'on
avait déjà parlé. Nous pensons que la santé doit être la priorité du
gouvernement, cela est encore de plus en plus approprié dans le contexte
justement du coronavirus. Il ne faudrait pas que la santé publique soit
incapable de mettre en place des mesures par manque d'argent. Donc, les budgets
de la santé publique doivent être bien garnis. Encore une fois, on a les moyens
de le faire, et nous avons de très grands experts de santé publique au Québec,
il faut les laisser faire le travail. Merci.
La Modératrice
: Donc,
merci. Merci à vous, M. Leitão. Donc, je vais passer au micro de droite
avec M. Laforest pour briser la glace.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, M. Leitão.
M. Leitão : Bonjour.
M. Laforest (Alain) : On
sait qu'actuellement l'économie du Québec va très bien, le taux de chômage est
très bas. Est-ce que, tout de même, ça prend ça pour soutenir l'économie, 1 milliard?
C'est beaucoup d'argent, là.
M. Leitão : C'est beaucoup
d'argent, et, comme j'ai dit, si ce n'est pas nécessaire, on ne l'utilisera
pas. Ce que je dis seulement, c'est de mettre de côté... Pensez-y comme si
c'était une espèce... d'un CELI ou d'un compte d'épargne : on met 1 milliard
de côté pour faire face à d'éventuelles répercussions du coronavirus. Parce que
n'oubliez pas que, s'il y a un problème économique, ça serait assez différent, en
tout cas, d'une récession normale, ça serait ce que les économistes appellent
un choc de l'offre, «a supply shock». Donc, la production s'arrête. Pour toutes
sortes de raisons, la production s'arrête, et, à ce moment-là, il faut avoir
des mesures pour permettre aux entreprises de rester en vie, rester en
opération jusqu'à ce que la situation revienne à la normale.
M. Laforest (Alain) :
Là, je m'adresse au prévisionniste plus qu'au porte-parole en matière de
finances. Je ne sais pas si vous avez vu, au cours des dernières minutes, là,
la Bourse de New York. On a suspendu les transactions. Est-ce qu'on est en situation
de panique qui risque d'avoir un effet sur l'économie mondiale?
M. Leitão : Écoutez, les
marchés financiers, comme vous le savez, sont souvent irrationnels. Souvent,
les mouvements dans les places boursières sont extrêmes, sont très, très
rapides. Les différentes bourses ont des mécanismes pour interrompre les
transactions quand le volume de transactions dépasse la normale. Je pense que
c'est un peu à ça... ce qui se passe présentement. Mais, encore une fois, ce
n'est pas du tout rassurant de voir cette... La semaine dernière aussi, c'était
une très mauvaise semaine pour les marchés financiers. Une partie de marchés
qui n'est pas suivie par le public, mais qui à mon avis est extrêmement
importante aussi, c'est le marché obligataire. On voit les taux d'intérêt à
long terme qui sont extrêmement bas, qui approchent le zéro, c'est-à-dire, l'État
canadien ou l'État américain peut emprunter 10 ans à 0,7 %. Ça, c'est
incroyablement bas. Ça démontre le niveau de nervosité et d'incertitude dans
les marchés financiers, donc raison de plus pour un gouvernement...
M. Laforest (Alain) :
...
M. Leitão :
... — excusez-moi — pour un gouvernement de prendre une
action, une mesure forte comme celle de créer une vraie réserve de 1 milliard
de dollars pour rassurer au moins nos marchés.
M. Laforest (Alain) :
Quel impact ça peut avoir à long terme, tout ça, là, cette incertitude-là?
M. Leitão : À long terme,
je ne pense pas qu'il y aura un très grand impact parce que, comme je l'ai dit,
il s'agit d'une question de... un choc de l'offre, «supply shock», et
éventuellement ces choses-là se résorbent. Ces choses-là se résorbent si les
entreprises réussissent à rester en vie. Si le choc de l'offre mène à la
fermeture permanente d'une usine, alors là, il y a une diminution de la
capacité de production. Donc, là, ça serait permanent. Alors, pour éviter ça,
c'est là que les gouvernements doivent agir de façon rapide. Vous avez vu ce
qui se passe en Italie, le gouvernement italien a aussi toute une série de
crédits d'impôt pour soutenir les entreprises italiennes.
La Modératrice
: Merci.
Donc, M. Lacroix.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. Leitão . Vous avez répondu partiellement, mais juste,
peut-être, une précision : Est-ce que justement, dans un cas comme
celui-là, alors que les taux d'intérêt baissent de façon importante et très
rapidement, est-ce que ce ne serait pas le temps pour le gouvernement de dire :
Bien, on va renégocier certains emprunts qu'on a faits à l'international,
histoire de sauver quelques milliards sur la dette?
M. Leitão : Bon, ça se
fait de façon continue. Le gouvernement peut toujours émettre de nouvelles
obligations au taux actuel, qui est beaucoup plus bas que le taux précédent,
mais le gouvernement ne peut pas ne pas remplir ses obligations. Si on a émis
une obligation dans le passé, à x %, bien, on doit la...
M. Lacroix (Louis) : ...l'honorer,
en fait.
M. Leitão : Cependant, ce
que le gouvernement peut faire, c'est émettre de la nouvelle dette à un taux
très bas pour racheter la vieille dette à un taux plus élevé. Ça se fait.
M. Lacroix (Louis) :
L'autre question, c'est que la... une des façons de réagir des gouvernements
généralement, en situation de ralentissement économique, c'est de réinvestir
dans son économie, c'est-à-dire, par exemple, d'accélérer certains
investissements en infrastructures. Le gouvernement caquiste a déjà laissé
entendre qu'on pourrait faire ça, entre autres, au niveau des écoles, au niveau
de certains immeubles du gouvernement, histoire d'amener de l'eau au moulin, si
on veut, et de relancer l'économie. Est-ce que c'est une bonne façon de
procéder?
M. Leitão : En général,
c'est une bonne façon. Quand on fait face à une récession traditionnelle,
récession créée par un affaissement de la demande globale, là, le gouvernement
agit comme... donc, dépense pour soutenir la demande globale. Cette fois-ci,
s'il y a récession, et je ne suis pas en train de vous dire qu'il va y en
avoir, mais s'il y a un problème économique majeur, lui, il viendra plutôt du
côté de l'offre. C'est vraiment ça, un «supply shock», un choc de l'offre, et,
à ce moment-là, ce genre de mesures pour soutenir la demande ne sont pas
tellement efficaces parce qu'on soutient la demande, mais s'il n'y a pas
d'offre, s'il n'y a pas de production, ça ne marche pas non plus. Donc, il faut
penser à d'autres types de mesures, et cet autre type de mesures, c'est des
mesures pour soutenir les entreprises pour qu'elles puissent passer à travers.
Écoutez, si les employés sont à la maison ou malades, ils ne peuvent pas aller
travailler, donc la production va baisser.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce qu'on peut craindre aussi un certain ralentissement économique lié à la
crainte du coronavirus? Je donne l'exemple, par exemple, du championnat mondial
de hockey féminin junior... de hockey féminin, pardon, à Halifax, qui a été
annulé, une autre compétition également au Yukon, là, les jeux d'Arctique qui
ont été annulés, etc. Est-ce que ça, ça peut amener un certain ralentissement
économique, du fait de limiter le tourisme dans certaines régions,
particulièrement au Québec?
M. Leitão : Tout à fait,
et dans une telle situation d'incertitude et même de crainte qui provient du
côté de la santé, le tourisme est l'industrie qui est la plus touchée, le plus
rapidement et le plus directement. Il y a, par exemple aux États-Unis, le
tournoi d'Indian Wells, un tournoi de tennis qui est considéré comme le
cinquième plus important au monde, qui a été aussi annulé. En Italie, les
matchs de foot se font à portes fermées, et la fédération italienne pense même
suspendre le championnat.
Donc, c'est du sérieux, c'est important,
et donc ça a un effet sur les économies locales si on annule un grand événement,
mais, d'une façon plus générale, ça a aussi un effet direct sur le tourisme.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Donc, Mme Gamache.
Mme Gamache (Valérie) : M.
Leitão, simplement, je comprends, là, pour aider les entreprises, mais est-ce
que ce milliard de dollars là doit servir uniquement à ça ou il y a des
réserves qui doivent être... une partie qui doit être consacrée à la santé
publique dans votre...
M. Leitão : Oui, à la
santé publique aussi. Donc, la santé publique doit avoir les budgets
nécessaires pour... Écoute, je pense qu'au moment où on se parle la ministre
McCann fait aussi des annonces, là. Je ne sais pas ce qu'elle est en train
d'annoncer, mais il va y avoir des budgets additionnels au ministère de la
Santé, ça ne doit pas sortir des budgets normaux de la santé, donc la santé
publique doit avoir accès à un budget, je vous dirais même, illimité. Il ne
faudrait pas que la santé publique se prive de mesures parce qu'elle n'a pas de
moyens financiers, ce n'est pas le moment de faire ça. Et il faut que ces
nouvelles mesures de santé publique puissent être financées adéquatement, et
donc le gouvernement doit mettre tous les moyens... parce que ce serait des
dépenses qui ne sont pas récurrentes. Donc, c'est une situation d'urgence, on
répond avec des dépenses d'urgence.
Mme Gamache (Valérie) :
Et vous savez très bien comment ça se passe quand on dépose un budget, on sait très
bien que, là, on ne peut pas le modifier à l'heure où on se parle. Par quel
moyen le gouvernement Legault doit-il agir, doit-il mettre en place cette
réserve-là?
M. Leitão : C'est pour ça
que je vous dis : on doit, dans le budget, créer cette réserve. Comme ça,
elle pourrait être utilisée au mois de mai, au mois de juin. Quand on a besoin,
on peut rapidement sortir les sous parce que, vous l'avez dit, si les crédits
ne sont pas votés, on ne pourra pas le faire. Mais, si, dans le budget, on
annonce la création d'une réserve, d'un fonds de prévoyance de 1 milliard
de dollars, cet argent est disponible en tout temps. Donc, c'est pour ça qu'il
faut le faire, il faut l'annoncer, il faut le mettre dans le budget.
La Modératrice
: M. Bossé.
M. Bossé (Olivier) :
Bien, ça ressemblait un peu à ce que Valérie disait, donc, les entreprises, la
santé... À quoi ça peut servir aussi, ce milliard-là?
M. Leitão : Je vous
dirais que ce serait, écoutez, essentiellement ces deux choses-là. Il y a un
troisième élément qui est important, et il me semble que, lui, c'est plutôt de
nature fédérale, mais donc il faut que les deux gouvernements se parlent, c'est
le soutien aux personnes qui doivent rester à la maison en quarantaine, par
exemple, ou qui sont malades et qui ne peuvent pas aller travailler. Donc, les
règles de l'assurance-emploi doivent être vraiment revues pour que ces
personnes qui doivent rester à la maison sans travailler puissent continuer à
recevoir une compensation financière dès le jour 1 de leur période de
quarantaine. Et ça, le meilleur programme qui existe pour ça, c'est
l'assurance-emploi, et ça, c'est au gouvernement fédéral d'ajuster les
paramètres.
La Modératrice
: Merci.
Est-ce que j'ai quelqu'un... Cathy.
Mme Senay
(Cathy) : Yes. Good morning.
M. Leitão :
Hello. Good morning. Perhaps I want to say a few words before or...
Mme Senay (Cathy) : That would we great, if you want. I understand that you can totally
feel that the panic is... it's becoming worrisome with COVID-19.
M. Leitão :
It is worrisome. However, I would not use the word «panic» because that's never
very helpful. But, since we have the... We can see what is happening in other
countries, both near and far, then we know what the Government can and should do.
And we think in this case what the Québec Government could and should do to...
more in his budget is to announce the creation of a $1 billion provision
for uncertainty, so that those funds, $1 billion, will be available at any
time in the coming fiscal year. If it's necessary to use it, we can use it. If
not, then, well, fine, not, but it should be available.
Mme Senay (Cathy) : And what can be those measures that will be useful with that
$1 billion?
M. Leitão :
Then, we will see. I think it's a little too early to start right away with the
specific measures, but one... There are at least two things I think we should
think about. First is that Public health should not be constrained by any sort
of financial constraint. If Public health needs x millions of dollars to
create special clinics or special tests, or whatever it is, they should have
all the funds that they need, and this is not an issue that should be, you
know, prone to partisan politics. We have experts in public health, and good
experts, and we should trust them. And, if they feel the need to put in place
new measures, they should have all the financial leeway available to do that.
That's one thing.
The other thing is, in
terms of the economy at large, if indeed this is going to slide into something
that may approach some sort of a recession, one needs to keep in mind that this
would be a kind of a different event. This would be what economists call a
supply shock, meaning that production is disrupted, companies, firms stop
producing because they don't have access to their employees that are home,
sick, their suppliers don't deliver the products, their export markets are
closed. So, a supply shock is something a little different from a traditional recession that is created because there is a lack of
aggregate demand. This is supply. And in that case, a government should consider measures to help businesses, companies stay in
operation as long as the supply shock lasts, so that then, when things get back
to normal, they can get production back up again.
Mme Senay (Cathy) : One last clarification. You were talking about choices and
importance of the Government, the Legault Government, with the surpluses, to
make wise choices. If you say that now we have to transfer $1 billion in
an emergency fund and we think that the surpluses for this fiscal year will be
$1,7 billion, that means that the bottom line is getting there.
M. Leitão : Yes. But that's fine. I'm not too worried about that. I think that
we have the necessary means to create this special $1 billion fund, and if
we need to borrow to do that, if the surplus is not sufficient, I think this is
not a time, you know, to be too hung up on details. It is important, the
message that is sent to our own markets, to our own economy, that the Government has $1 billion set aside to
support the economy throughout this period. Just that message can go a long way
in restoring confidence.
La Modératrice
: M. Authier.
M. Authier (Philip)
: Good morning.
M. Leitão : Bonjour.
M. Authier (Philip)
: Do you think M. Girard will have to forecast downwards his
growth projections for the year? Are we at that stage yet?
M. Leitão : Well, the funny thing with budgets is that the forecast for the
budget was most likely already put in place and the documents printed a week
ago or so. So should the Government change its forecast for the current year? That's perhaps a little...
you know, it's maybe a little late to do that. That's why it's important to announce this special fund in
case this year, 2020, is a lot weaker than expected.
M. Authier (Philip)
: You've spoken a lot about their spending. Besides health, which
you've mentioned at your last newsroom, do you think they should be spending as
much as they are going to tomorrow?
M. Leitão : Very good question. And frankly, I don't think so. I think this is
the time to be prudent. The time to be prudent is not the time to start up all
kinds of new programs outside the assistance to the economy. So I would be
particularly prudent in this budget in terms of new initiatives. What we need
to do this year is to restore confidence, is to send a message that the Government is there and the Government has the fire power to sustain the
economy in referring in what concerns future social programs. Perhaps, this is
not the time to do that — again, because this
is not a problem of a lack of aggregate demand, this is a situation that may be created by a supply
shock.
M. Authier (Philip)
: What kind of budget do you think it will be? Will it be conservative,
will it be cautious? What tone will it have?
M. Leitão : We'll see. From what we can see in the media, and from what
M. Girard and M. Legault have said, this will also be the budget of
the environment. And although that is very interesting, the budget of the
environment… of course we want to see what precisely is in that budget about
the environment. From what I can see, and we'll have better answers tomorrow,
it appears to be a rehashing of things that were already announced in previous
budgets. «Le programme
d'électrification des transports», we talked about that back in 2017, 2018, the
Green Fund, le Fonds vert, that
is going to be changed, but we know there's money there. So we'll have to see
exactly what the details are, of this environment budget.
M. Authier (Philip)
: And the tone of the budget, will it be
conservative or cautious?
M. Leitão :
The tone of the budget, I think, has to be cautious, has to be one to reassure
the population, to reassure the economic agents in the population at large,
that the Government understands the situation and the Government has the
firepower to sustain the economy while we go through this very uncertain
period.
La Modératrice
:
Thank you.
M. Lacroix (Louis) :
J'aurais peut-être une autre question.
M. Leitão : Oui, vous
êtes caché derrière la caméra.
M. Lacroix (Louis) : Le ministère
de la Santé est en train d'évaluer la possibilité, de ce que je comprends, là,
d'annuler le championnat du monde de patinage artistique qui se tient la
semaine prochaine à Montréal.
M. Leitão : Qui est
bientôt, oui.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce que c'est une bonne idée d'annuler?
M. Leitão : Écoutez, dans
le contexte actuel, je vous dirais que ce n'est pas une mauvaise idée parce
qu'il faut être prudent, il faut être prudent en ce qui concerne les grands événements
qui amènent surtout beaucoup de personnes qui nous viennent d'ailleurs. Donc,
ce ne serait pas une mauvaise idée. J'y avais déjà pensé quand je voyais le
calendrier d'événements, c'est à partir du 16 mars, donc le timing est un
peu particulier. Et si... On a vu qu'aux États-Unis, Indian Wells est annulé,
South by Southwest, le grand festival à Austin a été annulé, et, à ce que je
sache, il n'y a pas beaucoup de cas au Texas. Donc, il faut être prudent, il
faut être prudent. Et on avait déjà vu que... que ce soit la NBA, qui commence
aussi à réfléchir comment ils vont faire pour les matchs à l'avenir, même la
LNH est en train de réfléchir à ces choses-là, donc ce n'est pas une mauvaise
idée.
M. Lacroix (Louis) :
Mais c'est parce que, là, il y a une série de sous-questions que ça amène. Par
exemple, on fait quoi avec, je ne sais pas, moi, le Grand Prix du Canada? On
fait quoi avec le Festival d'été? On fait quoi avec Osheaga à Montréal? On fait
quoi avec le Festival Juste pour Rire?
Une voix
: Et donc, oui,
vous avez tout à fait raison.
M. Lacroix (Louis) : Il
y a des ramifications économiques gigantesques.
M. Leitão : Tout à fait, tout
à fait. Je vous dirais qu'il y a présentement... Le mois de mars, donc,
février, mars, c'est vraiment une période extrêmement critique et, si on veut
contrôler l'éclosion de ce virus, c'est maintenant qu'il faut agir. Quand on va
arriver à l'été, on verra bien. Peut-être que la santé publique, à ce moment-là,
aura déjà été capable de maîtriser cette chose-là. On voit qu'en Chine, quand
même, les choses évoluent après avoir pris des mesures drastiques.
Alors, c'est le moment maintenant de
penser à ces choses-là, et puis on verra bien, à l'été, s'il faut continuer
avec d'autres annulations ou pas. Ce n'est pas très rassurant, mais je pense
que c'est rassurant d'un point de vue de santé publique, et, comme je vous ai
dit tantôt, je crois que cet enjeu, ce n'est pas un enjeu politique, ce n'est
pas un enjeu de partisanerie, il faut faire confiance à nos experts en santé
publique, et si nos experts de santé publique nous disent que la chose à faire,
c'est d'annuler des événements, il faut les écouter.
M. Lacroix (Louis) : Merci.
La Modératrice
: Merci.
Merci à tous.
M. Leitão : Merci, mesdames
et messieurs.
(Fin à 10 h 29)