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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour la famille

Version finale

Le mardi 3 septembre 2019, 18 h 05

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix-huit heures huit minutes)

Mme Hivon : Bonjour. Alors, on ressort d'une quatrième journée d'étude détaillée du projet de loi n° 5 sur les maternelles quatre ans, et, comme quoi la ténacité peut payer parfois, je voulais simplement vous indiquer que les oppositions ont fait un gain important aujourd'hui, après plus de 10 heures, près d'une quinzaine d'heures de débat sur ce point-là spécifiquement. Donc, on a réussi à finalement obtenir l'amendement qu'on souhaitait de la part du ministre pour faire en sorte que les maternelles quatre ans vont être déployées pour répondre d'abord aux besoins des enfants qui sont en milieux défavorisés.

C'est un enjeu qui est vraiment fondamental, et ce n'est pas pour rien qu'on s'est battus pendant des heures et des heures pour faire entendre raison au ministre. C'est que, face à l'absence complète de plan de déploiement de la part du ministre, face à la pénurie que l'on voit, tellement énorme en ce moment avec la rentrée des classes, d'enseignants et d'enseignantes dans nos écoles, pénurie de locaux également, de ressources, il y a une inquiétude très, très, très grande quant au réalisme du plan du ministre, sans compter, évidemment, toutes les questions d'opportunité politique d'avoir un tel projet de déploiement mur à mur de maternelles quatre ans.

Mais, juste sur le point de vue de la faisabilité, vous m'avez entendue souvent, vous avez entendu mes collègues des autres oppositions le dire souvent, ça ne tient pas la route, à nos yeux, et encore moins quand on voit cette semaine à quel point on ne réussit même pas à pouvoir combler les places, en ce moment, qui sont vacantes, d'enseignants, d'enseignantes dans nos classes à l'heure où la rentrée des classes se fait.

Alors, c'est pour ça que c'était si important pour nous de s'assurer que le ministre n'allait pas commencer à implanter des classes à la va comme je te pousse et que minimalement, puisqu'il refuse toujours de dévoiler un plan — en fait, puisqu'on se doute qu'il n'y a tout simplement pas de plan, parce qu'on le questionne jour après jour sur cet enjeu-là depuis des mois, sans réponse — bien, c'était fondamental de s'assurer que ce n'est pas les élèves qui pourraient avoir le plus besoin des maternelles quatre ans, donc ceux qui sont en milieu défavorisé, où il y a le plus de vulnérabilité, donc, le plus d'incidence de vulnérabilité, que ce ne soient pas eux qui pâtissent du choix du gouvernement de vouloir étendre la maternelle quatre ans mur à mur partout au Québec.

Alors, on s'est battus parce que, face à l'absence de plan et à l'absence d'assurance du ministre quant à la question des milieux défavorisés, bien, on a vraiment voulu que ça devienne une priorité. Donc, on a déposé plusieurs amendements tour à tour, toutes les oppositions, toutes les porte-parole de l'opposition, et finalement, donc, après trois jours, le ministre cet après-midi a accepté, donc, d'introduire un changement à sa loi pour prévoir que les modalités qui vont faire en sorte de déterminer le déploiement des maternelles quatre ans vont viser d'abord à répondre aux besoins des élèves qui vivent en milieu défavorisé.

Alors, ça, c'est vraiment fondamental parce que, si, par exemple dans deux ans, bien, l'économie ne va pas bien, les ressources financières ne sont pas au rendez-vous — on sait déjà que les ressources humaines, de toute évidence, ne seront pas au rendez-vous pour que le gouvernement puisse remplir cet engagement-là — bien, minimalement, il va y avoir eu du développement dans les milieux qui en ont le plus besoin, qui était la philosophie même à l'origine de la loi, quand on l'a votée, quand on l'a déposée quand on était au gouvernement avec Mme Marois, qui était celle de favoriser cette complémentarité-là entre les maternelles quatre ans en milieu défavorisé et les services de garde éducatifs à la petite enfance. Pourquoi? Parce que c'était fondamental de pouvoir offrir un service éducatif pour les enfants, en priorité, qui ne fréquentaient aucun milieu de garde éducatif à la petite enfance, et ces enfants-là se retrouvent majoritairement, de manière plus importante, dans les milieux défavorisés.

Alors, c'était toute la philosophie à la base de la loi qui a introduit cette idée de maternelle quatre ans temps plein en milieu défavorisé, de manière complémentaire aux CPE, aux services de garde éducatifs. Et on était très, très inquiets face à l'entêtement du ministre de ne fournir aucun plan et de ne pas vouloir, dans le déploiement, donner, donc, une priorité au développement des maternelles quatre ans en milieu défavorisé.

Or, la vaillance, la détermination, les arguments, ça finit par payer. Donc, aujourd'hui, les trois oppositions, on a réussi, à force d'amendements et d'argumentaires, à faire reculer le ministre sur ce point-là et à revenir, donc, à cette idée qu'on va devoir établir d'abord des maternelles quatre ans pour répondre aux besoins des enfants en milieu défavorisé. C'était d'ailleurs une recommandation majoritairement, très majoritairement soutenue par les experts qui sont venus nous voir, lors des consultations publiques, de dire... certains étaient contre le projet, certains étaient en faveur du projet, mais il y avait une quasi-unanimité pour dire : Dans l'implantation du projet, il va falloir prioriser les milieux défavorisés. Et c'est ce qu'on a réussi, à la sueur de notre front, à obtenir aujourd'hui.

Donc, c'est une belle avancée, quand on pense qu'on doit partir des besoins des enfants et non pas uniquement à la dispersion de classes de maternelle quatre ans pour pouvoir cocher un engagement électoral de toute évidence bien mal ciblé et bien mal évalué, puisqu'on voit à tous les jours et à toutes les semaines des changements importants dans les chiffres présentés, dans les estimés présentés par le gouvernement, autant en termes de classes, de coûts, d'enfants qui vont être desservis.

Donc, évidemment, ça ne change rien sur le fond des choses parce qu'on ne pense pas que ce projet-là devrait être le seul projet dans lequel le gouvernement met tous ses oeufs, mais minimalement, dans le déploiement, on est en train d'écrire la base du plan de déploiement du ministre et aujourd'hui on a écrit une première feuille importante, puisque le ministre refusait toujours de le faire, qui est de dire que le déploiement va devoir répondre d'abord aux besoins des enfants en milieu défavorisé.

Donc, c'est un gain pour l'opposition, mais c'est surtout un gain important pour les enfants vulnérables du Québec, pour ceux et celles qui ont le plus besoin de pouvoir avoir accès à un service éducatif parce qu'ils ne fréquentent aucun service éducatif. Mais, bien entendu, on entendu, on continue à demander au gouvernement de ne pas mettre tous ses oeufs dans le panier de la maternelle quatre ans et on lui demande à nouveau, avec insistance, de favoriser tout autant le développement des places en centres de la petite enfance parce que ces places-là, elles sont fondamentales pas juste pour les enfants de quatre ans, mais pour les enfants, les poupons, les un an, les deux ans, les trois ans. Parce que, si on veut leur donner la meilleure des chances de réussir, ce n'est pas juste à quatre ans que ça se décide, c'est dès la plus petite enfance.

Alors, si le ministre veut créer un droit à la maternelle quatre ans, bien, nous, on est d'avis qu'il devrait créer un droit tout aussi important à la fréquentation d'un centre de la petite enfance, d'un service de garde éducatif au Québec. Et donc, évidemment, on espère qu'il va faire du chemin, un autre bout de chemin, et on espère voir le ministre de la Famille beaucoup plus présent dans le débat pour rassurer tous ceux qui s'inquiètent de l'impact pour les services de garde éducatifs au Québec.

Merci beaucoup.

(Fin à 18 h 16)

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