L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Gérard Deltell, chef du deuxième groupe d'opposition

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Gérard Deltell, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Le jeudi 27 mai 2010, 9 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-trois minutes)

M. Deltell: Alors, je vous remercie beaucoup, mesdames messieurs, d'être présents. J'ai une déclaration à faire dans quelques minutes, en Chambre, déclaration de député. Donc, je vais y aller tout de suite.

Écoutez, c'est extrêmement décevant ce qu'on apprend aujourd'hui concernant le financement de la campagne au leadership de Pauline Marois. Vous savez, c'est ce parti qui, depuis des années, n'a de cesse de nous faire la morale, qui, depuis des mois particulièrement, attaque constamment sur le fait qu'il ne faut pas qu'il y ait de prête-noms, pour le fait qu'il faut que le financement populaire est essentiel, est important. Il faut le mériter comme ça, que... pose 1 000 questions concernant le fait que les gens donnent le maximum, 3 000 $ en ayant 1 000 soupçons là-dessus. Et voilà que c'est la situation qui se présente concernant Mme Marois. Il va falloir d'ailleurs qu'elle s'explique, qu'elle donne des explications précises par rapport à ça.
On sait que ce parti propose d'implanter un plafond de 500 $ pour éviter les prête-noms et, dans le cas présent, bien ce n'est pas la situation que vit Mme Marois. Je vous rappellerai simplement ses déclarations récentes: Que, nous, ça ne nous fait pas peur, le financement populaire. Lors de la conférence de presse du 19 mai avec les foulards blancs, elle disait: C'est un signal où on veut la lumière, où on voit la lumière. Le blanc, c'est la lumière, c'est la clarté, c'est la pureté. Et là on se rend compte que, dans le financement de sa course au leadership, Mme Marois prend ses enfants pour justement contribuer à son financement. De très jeunes adultes, des gens à l'école, des gens aux études. Je ne connais pas grand monde qui peuvent donner 3 000 $. C'est très rare d'ailleurs, dans un premier temps. Dans un second temps, que ce soit ses enfants qui font cet exercice-là, c'est décevant. Et, nous, bien justement, ça nous déçoit de voir ça.

M. Chouinard (Tommy): M. Deltell, donc pour vous il n'y a aucun doute, c'est de l'utilisation de prête-noms?

M. Deltell: Non. Comme je vous dis, il va falloir que madame s'explique, mais, à sa face même, c'est extrêmement décevant quand on voit ça. Voilà ce parti qui se dit plus blanc que blanc, voilà ce parti qui veut plafonner à 500 $ le maximum de contribution pour éviter justement les grands donateurs et voilà que sa chef fait exactement la même chose avec les membres de sa famille. C'est...

M. Plouffe (Robert): Qu'est-ce que vous en savez, M. Deltell...

M. Robillard (Alexandre): Oui, c'est justement, pourquoi?

M. Plouffe (Robert): Est-ce que vous ne pensez pas que la famille Marois-Blanchet est assez bien nantie pour que ces enfants-là, d'eux-mêmes, aient déjà un compte de banque, peu importe que ce soit les parents qui l'aient donné ou pas, là, je veux dire... On sait que c'est une famille aisée. Est-ce que vous ne croyez pas que ces enfants-là aient un compte en banque assez bien garni, même à leur âge?

M. Deltell: Ça leur appartient, c'est leur décision, c'est leur choix, bien entendu. Mais ce que je vous dis, c'est que c'est ce parti-là qui, depuis des années, nous fait la morale sur le financement populaire en nous disant que le financement populaire, c'est la marque de commerce du Parti québécois. Encore récemment, elle le disait, que ce parti-là veut maximiser à 500 $ les dons pour éviter justement la situation qui se vit actuellement et les soupçons qui planent au-dessus de la classe politique concernant le financement. Eh bien! voilà que Mme Marois le fait.
Ce que je vous dis aussi, c'est: Il va falloir qu'elle ait des précisions là-dessus, qu'elle amène ses précisions. Mais, à sa face même, c'est décevant de voir que ce parti qui n'a de cesse de parler de financement populaire, que ce parti qui n'a de cesse de dire qu'il faut éviter les prête-noms, que ce parti qui doit avoir un maximum de 500 $ dans les contributions, bien, voilà que les membres de la famille élargie déjà qui sont des jeunes enfants... des jeunes adultes - pardon - qui sont aux études fournissent le maximum, c'est décevant. Et on va voir les explications de Mme Marois.

Journaliste: Mais je ne comprends la source de votre déception...

M. Boivin (Mathieu): M. Deltell... M. Deltell, est-ce que vous ne faites pas objectivement le jeu des libéraux en vous en prenant à un autre parti de l'opposition qui, comme vous, réclame une enquête publique sur ces choses-là?

M. Deltell: Non, non, ça, c'est...

M. Boivin (Mathieu): Vous affaiblissez clairement la position unanime de l'opposition, là.

M. Deltell: Nous avons notre... Nous sommes autonomes. On est un parti autonomiste, et nous agissons de façon autonome. Je vous rappelle que, la semaine dernière, la raison pour laquelle nous n'avons pas participé à la manifestation des foulards blancs, c'est que nous estimions que l'agenda du Parti québécois était de renverser le gouvernement. Et ce n'est pas nous qui le disions, c'est Mme Marois qui le disait. Et, lorsqu'on voit que Mme Marois, actuellement, dans sa course au leadership, dans le financement de sa course au leadership, a fait appel à toute sa famille pour des dons... incroyables de 3 000 $, des dons maximums de 3 000 $, nous trouvons ça décevant. Et c'est la question que l'on soulève aujourd'hui.

M. Boivin (Mathieu): Vous faites le jeu des libéraux, là, en vous en prenant au PQ.

M. Deltell: On ne fait pas le jeu des libéraux, on fait notre travail à nous, comme parlementaires, qui réclamons la vérité là-dessus puis qui réclamons d'avoir... qui réclamons de faire la vérité là-dessus.

M. Plouffe (Robert): C'est décevant parce que vous n'avez pas... parce que vous êtes incapables d'aller rechercher des 3 000 $, M. Deltell. Parce que le maximum est permis, là, le 3 000 $ est permis, puis je ne comprends pas encore, je... Est-ce que vous avez une preuve que Mme Marois a fait du prête-noms?

M. Deltell: Nous n'avons pas de preuve là-dessus. Ce que nous disons, c'est qu'il va falloir qu'elle fasse la lumière là-dessus. Mais, lorsque ce parti se targue de toujours vouloir du financement populaire et très fier de ça, lorsque ce parti réclame le maximum de 500 $ pour les contributions et qu'on voit que sa chef, lors de sa campagne au leadership, utilise toute sa famille pour faire des contributions majeures de 3 000 $, nous trouvons ça décevant.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Il y a cinq ans qui se sont... Il y a cinq années qui se sont écoulées entre 2005 et 2010, est-ce qu'un parti politique ne peut pas évoluer et modifier sa position à la lumière des événements qui sont révélés depuis quelques mois?

M. Deltell: Bien, on verra quelles sont les explications de Mme Marois là-dessus. Et d'ailleurs, à cet effet-là, nous saluons le fait qu'hier la motion - puis je l'ai dit en Chambre d'ailleurs dans mon discours - nous saluons le fait que la motion du Parti québécois vise à faire la lumière sur le financement de tous les partis politiques. Et ça, c'est une avancée que nous avons saluée hier lors du discours portant sur cette motion-là. Alors, oui, il faut faire la lumière là-dessus.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Est-ce que vous pensez qu'il faut aussi faire la lumière sur les sommes que Jean Charest a reçues, autant lorsqu'il était au fédéral dans la course au leadership que lorsqu'il est arrivé sur la scène provinciale?

M. Deltell: Je crois que oui, et on sait que, dans le cas de la course de 1993, le cas de Karlheinz Schreiber, qui avait été extrêmement troublant, l'avait amené à donner des explications. Et il faut toujours, et ça, là-dessus, vous avez parfaitement raison, il faut le mettre en contexte par rapport à la situation dans le temps où ça s'est déroulé, et en 1993, même si ce n'était pas interdit, ça avait un soupçon qui n'était pas au goût du jour, c'est le moins qu'on puisse dire aujourd'hui. Et dans le cas présent, nous, ce qui nous déçoit pour Mme Marois, c'est qu'elle dit une chose et elle fait son contraire. Elle attaque constamment les libéraux pour la contribution maximale, et on voit actuellement qu'elle se sert de sa famille élargie, avec des jeunes adultes, pour des contributions maximales, et ça, c'est décevant.

Des voix: ...

M. Deltell: Honnêtement, je vais prendre juste une dernière question.

M. Boivin (Simon): Puis, vous, dans votre famille, votre famille élargie à vous qui a donné à l'ADQ dans les dernières années, puis, le cas échéant, est-ce que c'est décevant?

M. Deltell: Non, ce n'est pas décevant, parce que oui, mais les gens de ma famille ont donné au parti depuis que je suis évidemment membre de... membre de ce parti-là. Bien entendu, on aura compris, mes parents ont fourni: à ma connaissance, c'était 400 $.

M. Boivin (Simon): ...c'est décevant.

M. Deltell: Non, ce n'est pas décevant. Mais c'est parce que, moi, je ne passe pas mon temps à dire aux gens et à faire la morale aux gens en disant qu'il faut plafonner à 500 $, quand les gens de ma famille vont donner 3 000 $. C'est ça, la question. La question porte sur le don maximal qui est donné, avec des gens de la famille élargie, alors que l'on fait, depuis des semaines et des semaines, la morale à tout le monde concernant le fait qu'il faut limiter à 500 $ pour éviter justement les dons maximums de 3 000 $, parce qu'on se pose des questions là-dessus. Alors, c'est là-dessus que nous sommes.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Je pense qu'il faut tenir compte du contexte, qu'il y a cinq années qui se sont écoulées et...

M. Deltell: Oui, c'est vrai. Oui, c'est vrai...

Mme Brassard (Marie-Andrée): Est-ce que ce n'est pas un peu contradictoire?

M. Deltell: ...mais sauf que c'est la réalité. Non, ce n'est pas contradictoire, parce que, lorsqu'on propose justement de faire cette enquête-là sur le financement des partis politiques, comme je vous l'ai dit, nous le saluons et nous soutenons cette démarche-là. Par contre, lorsqu'on n'a de cesse de dire depuis des semaines et des semaines qu'il faut avoir le plafond à 500 $ et que, là, on apprend que la chef elle-même, pour le financement de ses activités, de sa course au leadership, qui remonte à il y a quand même trois ans, on parle de 2007, et que, là, on maximise à 3 000 $ pour l'ensemble de la famille élargie, on trouve ça décevant. Mesdames messieurs, il va falloir que je...

Des voix: ...

M. Deltell: ...honnêtement, il va falloir que je...

M. Chouinard (Tommy): Est-ce que ça vous agace que Mme Marois se soit emparée... s'il vous plaît, M. Deltell.

M. Deltell: Honnêtement...

M. Chouinard (Tommy): S'il vous plaît, M. Deltell, est-ce que ça vous a agacé que Mme Marois s'empare du... s'empare du ballon éthique que vous aviez entre les mains depuis un certain moment?

(Fin de la séance à 9 h 51)

Participants


Document(s) associé(s)