(Onze heures quarante-quatre minutes)
15361 15361 M.
Roberge : Bonjour. Merci d'être présents et présentes. Alors, on est unis
aujourd'hui, ma collègue Mme Rizqy, du Parti libéral, et moi, pour lancer
un appel, un appel à la raison, un appel à faire passer les intérêts des élèves
les plus vulnérables avant tout le reste, avant la politique et d'autres
considérations.
Très rapidement, j'avais envoyé, au nom du
gouvernement, une lettre à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys et
English-Montréal School Board, leur demandant de s'entendre rapidement parce qu'il
y a des classes vides dans un réseau et des écoles qui débordent, des jeunes
dont les services sont affectés, dans l'autre réseau. Et je vais lister, si
vous me permettez ce terme, une série d'écoles qui va faire l'objet de partage
de locaux, de transferts. Galileo n'en faisait pas partie. On a constaté, puis
je remercie ma collègue d'avoir soulevé cette question-là il y a quelque temps
à l'Assemblée nationale, qu'English-Montréal School Board mettait sur cette
liste non pas seulement l'école Galileo, mais le transfert de jeunes
vulnérables.
D'une même voix, micro ouvert, on l'a
dénoncé. Micro fermé, on s'en est parlé. On est, je pense, unis là-dedans. Je
la laisserais parler en son nom, mais je pense qu'on est unis là-dedans. On a
eu une conférence téléphonique, gouvernement avec les deux commissions
scolaires, il y a cela peut-être une dizaine de jours, avec un plan clair. Ils
devaient nous revenir hier avec un scénario excluant le déplacement des jeunes
vulnérables de Galileo, qu'on pouvait étudier 48 heures, avec, demain, une
autre rencontre téléphonique.
Et hier on a reçu, de la part des
commissaires d'English-Montréal School Board, une fin de non-recevoir. Et je
pense qu'aujourd'hui on leur demande... Je la laisserai parler en son nom, mais
on leur demande de revoir leur position d'une seule et même voix pour éviter
que les jeunes vulnérables de Galileo fassent les frais de ces transferts-là. Ce
n'est pas parce qu'on veut offrir de meilleurs services dans un réseau à des
jeunes qu'on doit pénaliser d'autres personnes qui sont vulnérables. Il est
exclu, pour moi, que les jeunes vulnérables, les jeunes adultes vulnérables de
Galileo fassent les frais de ce transfert, alors qu'au fond il est possible de
répondre aux besoins des jeunes du réseau francophone sans sacrifier d'aucune
façon le bien-être et le mieux-vivre des adultes vulnérables du réseau
anglophone.
Mme Rizqy : En effet, vous
comprendrez qu'aujourd'hui, en plus, tous les deux, on est assez émus et
bouleversés. Dans une société comme la nôtre, on doit toujours prendre soin des
enfants, de nos aînés et des plus vulnérables comme les jeunes adultes avec un
handicap. La commission scolaire Pointe-de-l'Île, la commission scolaire
anglophone de Montréal doivent s'entendre, doivent trouver un terrain
d'entente. Et nous, nous sommes unis car Galileo, on l'a mentionné, c'est une
école qui a été adaptée aux besoins de ces jeunes adultes. On doit préserver
cette stabilité pour eux. Je l'ai visitée avec ma collègue Paule Robitaille,
cette école. C'est la députée de Bourassa-Sauvé. Toutes les classes ont été
adaptées.
Et c'est bien plus que juste des classes.
C'est une communauté, les enseignants avec les professionnels de soutien, mais
aussi les partenaires d'affaires, parce que ces jeunes, on essaie aussi de les
amener tranquillement, sur une période de trois, quatre ans, à avoir peut-être
une ou deux journées de travail pour justement les préparer à être des adultes,
et participer, et briser l'isolement. Alors, il y a des partenaires aussi
là-dedans. Il y en a qui vont faire une journée chez Canadian Tire, puis, pour
eux autres, là, ça fait leur semaine. Mais, pour arriver là, ça prend de la
stabilité.
Les parents, lorsqu'ils ont appris que les
commissaires avaient mis l'école Galileo sur la table alors que ce n'était pas
demandé, ont été excessivement inquiets. Les parents en ont même pleuré parce
qu'eux autres ils comprennent que chaque modification au quotidien de leur
enfant peut même entraîner un recul sur leur apprentissage.
Nous avons fait l'exercice de regarder s'il
y avait des classes de disponibles ailleurs. Eh oui! Alors, on appelle, là, en
ce moment, il n'est pas trop tard, qu'ils retournent sur la planche à dessin et
de ne pas juste nous donner une fin de non-recevoir. Il existe des solutions. Le
ministre a même dit qu'il est prêt à... Il veut collaborer. On collabore nous
aussi à l'Assemblée nationale. Nous sommes unis. Et, sincèrement, en ce moment,
ce n'est plus le temps de faire de la partisanerie. Il faut protéger les plus
vulnérables de notre société. Et ça, tout le monde devrait entendre ce message.
M. Roberge : Comme
gouvernement, on ne demande pas à la commission scolaire de transférer une
école au complet, de fermer une école, de transférer une école, nécessairement.
On demande de partager des locaux ou de prêter une école au complet. J'ai vu
dans les médias que c'était impossible parce que ça prend 18 mois de
consultations. Vous savez, on peut prêter une école sans la transférer, on peut
partager des locaux. Il y a plein de fonctions pour les gens de bonne volonté.
Il y a plein de façons de trouver des solutions.
Mais là il y a une urgence. Il y a une
double urgence. Il faut des places pour des jeunes qui n'ont pas de place et
dont la qualité des services est compromise pour septembre puis il faut éviter
de déplacer les personnes vulnérables de Galileo. Et c'est vraiment possible de
le faire. Et, sincèrement, les gens qui sont à la tête des commissions
scolaires ont ce devoir en ce moment de collaborer, de trouver des solutions
qui ne sacrifieront pas les uns pour le bénéfice des autres. Ce n'est pas
nécessaire. Donc, voilà.
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y a des questions sur Galileo?
Mme Cloutier (Patricia) : Bien,
moi, j'en ai en anglais, mais je peux-tu aller en français avant?
La Modératrice
: Oui.
Mme Cloutier (Patricia) : Juste
sur le drame de la fillette de sept ans de Granby, M. Roberge, j'aimerais
savoir... Elle était à l'école à la maison. Vous avez un règlement présentement
qui est à l'étude, là, pour revoir l'école à la maison. Est-ce que vous faites
des vérifications de votre côté pour savoir pourquoi l'école n'a pas vérifié si
réellement il y avait un plan d'apprentissage de cette fille-là qui ne semblait
pas vraiment faire l'école à la maison?
M. Roberge : Je vais répondre
à cette question-là, si vous permettez, mais je ne veux pas instrumentaliser ce
point de presse qu'on fait à deux. Je ne veux pas forcer ma collègue à
cautionner ce que je dirais.
Mme Rizqy : Mais je vais
pouvoir répondre aussi.
M. Roberge : Juste que je
pense qu'on a décidé de faire un point commun. Je vais répondre à votre
question après. Mais, je pense, par respect pour ma collègue, je finirais ce
dossier-là avant d'aller... puis c'est juste pour éviter qu'il y ait tout
malentendu puis tout conflit. Donc, je prendrais... en anglais spécifiquement
là-dessus juste pour une question de respect.
Mme Senay
(Cathy) : This is exceptional to see you
together, very close together. And, Galileo, you've been arguing about that
case in the last few weeks. So, basically, can you tell us, like, the reason
why you're together to speak one voice about Galileo today?
Mme Rizqy : I
raised the question at the question period multiple times because we really
want to protect the young adults who have, like, handicaps.
And M. Roberge and I, we spoke multiple times about this case. And today we're
going to join our forces because we really want to make sure that Galileo will
be saved.
M. Roberge : Since the beginning, we are on the same page. We discussed about
this issue, but we were always on the same page. And it's pretty clear that
commissioners have to review their position and they have to do this quick. If
we have to take some action, we will do so. But it's not the first option and
it's not what we want to do. We want them to take their responsibility to do the best for every
child.
Mme Senay (Cathy) : Because it's a special case, it's adults with special needs?
M. Roberge : Of course.
Mme Senay (Cathy) : But the English-Montréal School Board… Basically, you're here today to ask the English-Montréal School Board to
cooperate.
Mme Rizqy :Absolutely, yes.
Mme Senay (Cathy) : You're sending a message to them.
Mme Rizqy : And this is a strong message. They must understand we're not here
to play politics. We're here to save a school with
adults, young adults who have special needs. They are a priority.
Mme Senay (Cathy) : Yes. But the English-Montréal School Board is saying that your
recommendations basically are illegal because you didn't give enough time to
the board to react, you didn't give the 18 months, I guess.
M. Roberge : They are negotiating since a lot of months, since a lot of time
from… And I'm not telling them to transfer any school within a week or two
weeks. I'm asking them to find some solutions for September. And they don't
have to take the decision or to make the decision to transfer the entire
school. We will respect the delay. We will respect the 18 month consultation if
they have to do so. But it's not true, it's false to say that, because of this
delay of 18 months, they have to sacrifice those adults with special needs.
It's not true.
M. Authier (Philip)
: They say they got mixed signals from the government. In the past, nobody said anything, nobody mentioned there was a
problem with the Galileo scenario. And now they're saying it's come up now
because it's in the media that there are handicap students that will be moved.
What do you respond to that?
Mme Rizqy : My job, as an MNA, is… When I hear the parents saying: We're not
happy because we did hear that the school will be transferred, my job is to ask
questions at the question period. And, after that, if the
commissioners are not pleased with the questions at the National Assembly, that's not my problem. I care about the young adults. I care about
the kids. I care about the parents. And I think we do care about them.
M. Roberge : I sent a letter a few months ago, and, in this letter, Galileo
wasn't on the list. So, I didn't change my mind, it's not true.
M. Authier (Philip)
: How would you rate your level of trust with them now? Because there
seems to be no communication, very little communication between you and that
school board.
M. Roberge : No, we communicate. My cabinet, my staff are still… The line is
open. We continue to negotiate, and I will talk to them
tomorrow. So, I'm hoping that they will change their mind. I wouldn't take
action and make this call right here, right now if I thought it would be
useless. I think it's pretty clear. And I hope they will change their mind. It's
possible to change your mind.
Mme Rizqy : And also commission scolaire Pointe-de-l'Île, the school who needs
actually more space, they're saying that Galileo doesn't answer the needs. So,
we have to look at also the facts, and the facts are saying that, yes, we need
more space for the French students, but Galileo is not the answer.
M. Authier (Philip)
: But, Minister, you're ready to use your powers if you have to, as
you did with Riverdale?
M. Roberge : It's not the option I put on the table right now. I'm not
threatening anybody. I still have confidence on the negotiation. That's my goal. That's my point of view.
Thank you very
much. Merci beaucoup.
Mme Rizqy : ...permettre, peut-être,
un commentaire pour le dernier sujet avant de quitter?
M. Roberge : Bien sûr, oui.
C'est correct. Je vais vous laisser...
Mme Rizqy : Je pense que vous
avez tous participé à la période des questions, où est-ce que tout le monde a
été ému pour la jeune fille. Ce matin, on s'est parlé évidemment parce qu'on
comprend que la jeune fille était à l'école. On a posé la question. Puis la
réponse, je l'ai eue très rapidement de la part du ministre et de son cabinet.
Oui, il y a plusieurs signalements qui ont été faits à la DPJ. Maintenant, est-ce
que... Dès lors qu'il y a des signalements qui sont faits puis qu'un enfant est
sorti de l'école, il devrait y avoir un arrêt, d'agir, changer le protocole
pour s'assurer que, dès qu'il y a des signalements, on ne peut plus retirer un
enfant de cette école parce qu'on ne peut pas isoler cet enfant.
Alors, ce serait, je pense, là-dessus, ma déclaration.
Merci à vous.
M. Roberge : Merci, chère collègue.
Je vais répondre à votre question de tout à l'heure. Je vous remercie d'avoir
permis qu'on déroge un petit peu. C'est un événement particulier.
Juste pour clarifier les précisions que
j'ai reçues, cet enfant-là n'était pas scolarisé à la maison selon ce qu'on
entend habituellement, c'est-à-dire qu'il y a quelqu'un qui signale au gouvernement
comme : Je scolarise à la maison selon les normes que l'on connaît à la
loi n° 144, etc. C'est plutôt quelqu'un qui est
scolarisé à domicile par la commission scolaire. C'est une nuance qui est
mince. La scolarisation à la maison précise que ce sont les parents qui
choisissent de s'acquitter de l'obligation de fréquentation scolaire, mais ce
sont eux qui prennent sur leurs épaules la préparation du projet
d'apprentissage, l'enseignement des matières, les manuels et tout ce qu'il faut.
Ce n'était pas ce cas-là. C'était plutôt l'enfant qui, ayant des difficultés en
fonction de sa scolarisation à l'école, allait être scolarisé à la maison, mais
par la commission scolaire, avec des professionnels qui allaient accompagner
les parents. C'est une nuance, mais c'est une nuance qui est importante.
Finalement, pour les raisons que vous
savez, on ne s'est jamais rendus là. Ça ne change rien au drame. Je voulais
juste préciser. Puis je ne veux pas faire de politique là-dessus puis dire :
Ah! c'est à cause de la scolarisation à la maison. Tu sais, vraiment, là, ce
n'est pas une question de... Ça n'a pas fonctionné. Ça a été l'option qui a été
retenue. Au départ, là, commission scolaire et parents avaient dit : Bon,
voilà, très bien, nous allons, nous, comme commission scolaire, avec l'entente
des parents, scolariser cet enfant à la maison. Ça faisait quelques semaines,
pas très longtemps. Et finalement les parents avaient avisé la commission
scolaire : Finalement, nous envisageons de changer d'idée et, finalement,
de faire ce qu'on appelle la scolarisation à domicile, mais par les parents,
selon l'autre procédé. On ne s'est jamais rendus là. Bon, sincèrement, ce n'est
pas ça qui aurait changé quoi que ce soit. C'est davantage les services sociaux
qui auraient dû...
M. Bellerose (Patrick) :
L'enfant n'aurait pas dû être à l'école?
M. Roberge : Bien, on était
entre les deux. En fait, il n'y a pas eu de cassure. C'est que les parents ont
dit : Bon, bien, là, nous allons cesser de requérir vos services à vous,
la commission scolaire, et nous allons — c'est un projet,
là — faire l'école à la maison selon l'autre procédé.
M. Bellerose (Patrick) : ...le
plan de scolarisation à la maison soit précisé?
M. Roberge : Ce n'était pas
mis en place. C'était une intention de dire : Nous allons faire l'école à
la maison.
M. Bellerose (Patrick) : Jusqu'à
ce que l'école à la maison commence, concrètement, là, est-ce que l'enfant,
techniquement, aurait dû être à l'école?
M. Roberge : Ça existe... En
fait, je ne peux pas dire que l'enfant aurait dû être à l'école. L'enfant
aurait dû être pris en charge par les services sociaux. C'est ça, l'affaire, ce
n'est pas une question... Sincèrement, le drame qu'on vit, bien sûr, tous les
adultes qui étaient autour de cet enfant et de cette famille doivent se
questionner, O.K., mais ce n'est pas une question, à savoir...
Des voix
: ...
M. Roberge : Excusez-moi! Ce
n'est pas une question, à savoir si l'enfant était scolarisé physiquement sur
les lieux de l'école ou physiquement à la maison. Les signalements des gens
autour de l'enfant et de l'école ont été faits à la direction de la protection
de la jeunesse. Et, sincèrement, rendu là, c'est la direction de la protection
de la jeunesse qui aurait dû prendre le relais.
Journaliste
: Mais elle
aurait peut-être été plus en sécurité à l'école. C'est ça, l'affaire.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que l'enfant s'est retrouvé dans une...
M. Roberge : Vous savez, après
coup, là, c'est toujours facile de dire : On aurait dû faire ci, faire ça.
Je vais laisser les enquêtes...
M. Bellerose (Patrick) : Mais
est-ce que l'enfant s'est retrouvé dans une période de flottement? Est-ce qu'il
s'est retrouvé, lui, à un moment donné, à la maison, l'enfant à la maison sans
personne, sans supervision pendant plusieurs jours, là, finalement, dans une
espèce de limbe?
M. Roberge : L'enfant aurait
dû recevoir de l'aide des services sociaux. C'est ce que je vais dire comme déclaration
finale.
(Fin à 12 heures)