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Conférence de presse de M. François Bonnardel, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de finances publiques

Nouvelles révélations concernant le programme FIER

Version finale

Le mardi 18 mai 2010, 10 h 15

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Dix heures dix-huit minutes)

M. Bonnardel: Bon. Alors, est-ce que tout le monde est prêt? Alors, allons-y. Merci donc d'être là ce matin. Comme vous le savez, ce matin, je suis ici pour vous entretenir sur encore une fois les FIER. Vous vous souvenez donc du scandale des FIER, des fonds d'investissement économique régionaux, l'année passée, en 2008. On a eu, à la fin de ce printemps, donc, une demande, une demande d'enquête par le Vérificateur général qui a été faite, qui a été déposée en décembre dernier. Il y a aussi le rapport Louis Roquet, qui a été déposé aussi en décembre, tout de suite après la fin de la session parlementaire, où des recommandations étaient faites pour qu'on n'ait plus de conflit d'intérêts et qu'il y ait une gouvernance qui soit plus saine dans ces... On a aussi un nouveau ministre qui a arrivé pour remplacer M. Bachand, M. Clément Gignac, à la... donc à la fin de ce printemps.
Ce qui est particulier, ce matin, et ce avec quoi je vais vous entretenir, c'est le fait que, dans le rapport du Vérificateur général - comme vous le savez, le Vérificateur général n'est pas là pour accuser mais il est là pour constater des faits - à la page 27 de son dernier rapport, le Vérificateur général mentionnait que, dans les investissements dans les sociétés liées, il y avait matière à conflit d'intérêts, et il citait: «Dans les autres cas, un FIER-Régions a investi 2 millions de dollars dans une entreprise et sa filiale et 2 millions dans deux entreprises contrôlées par les mêmes actionnaires.»
Or, ce matin, l'ADQ a trouvé les compagnies qui sont en conflit d'intérêts dans le rapport du Vérificateur général de décembre dernier. Le FIER-Carrefour-Capital, vous avez donc le premier document que je vous ai donné. Sur ce document, vous avez donc les investissements totaux que le FIER a eus pour donc donner dans les entreprises qui y sont liées. Il faut se souvenir donc qu'Investissement Québec, le gouvernement du Québec, donne deux tiers de ces sous qui viennent directement des poches des contribuables. Alors, vous avez donc, dans la colonne de gauche, Gouvernement du Québec, qui a donné 7 260 000 $, 7 260 000 $ aux investisseurs du FIER-Carrefour-Capital. Vous avez, juste en bas, les investisseurs privés qui, eux aussi, ont mis 3 630 000 $, qui sont M. Pierre Breton, MM. Pierre McMaster et Antoine Clermont. Vous avez donc, tout de suite après ces... FIER et les cases d'investissements privés, vous avez le FIER-Carrefour-Capital donc qui a été créé avec 11 millions de dollars, et là vous avez les administrateurs: M. Charles Le Borgne qui, soit dit en passant, est le directeur général du CLD, du CLD de Sainte-Thérèse-de-Blainville, vous avez encore une fois donc M. Antoine Clermont et vous avez M. Pierre Breton.
Suite à ça, vous avez huit entreprises... Vous avez 12 entreprises à votre droite complètement. Les huit premières entreprises du haut ont eu 1 million de dollars maximum. Ça, c'est la mise maximum qu'un FIER peut octroyer à une entreprise privée. Il faut se souvenir que c'est du capital de risque, donc ces entreprises-là ne peuvent pas bénéficier de montants d'argent qui leur sont donnés à des taux corrects par les grandes banques, on va donc dans le capital de risque. Donc, elles sont allées chercher 1 million de dollars. Fait particulier, vous avez donc tout de suite après, sur l'autre document que je vous ai donné, les entreprises encore une fois et les liens directs que ces actionnaires ont entre le fait qu'ils aient créé un FIER, qu'ils aient obtenu des montants d'argent du gouvernement du Québec et qu'ils aient envoyé directement ces sous dans huit de ces entreprises qui leur appartiennent, soit... Et vous avez donc, dans la colonne de gauche, M. Pierre Breton - M. Pierre Breton est président secrétaire-trésorier de quatre entreprises qui ont bénéficié de 1 million de dollars - vous avez M. Antoine Clermont, via une de ces entreprises qui s'appelle XLCAP, qui, lui aussi, est soit premier actionnaire, deuxième actionnaire ou troisième actionnaire de ces mêmes entreprises.
Ce qu'il y a de particulier aussi, c'est que je vous disais tantôt qu'un des administrateurs du FIER-Carrefour-Capital - et, soit dit en passant, ils sont seulement trois - Charles Le Borgne, est le président... est le directeur général du CLD de Thérèse-de-Blainville. Mais, M. Le Borgne... et, si vous allez à la troisième colonne, vous allez voir que l'adresse du domicile qui est enregistrée sous le registre des entreprises du Québec, on a l'adresse du CLD. Alors, pourquoi on a autorisé, à Investissement Québec, que ces adresses enregistrées au registre des entreprises du Québec soient celles d'un CLD?
Alors, suite à ça, vous avez aussi un constat global de ce qui ne fonctionnait pas voilà un an et ce qui ne fonctionne toujours pas un an plus tard. Vous avez, sur le dernier document que je vous ai donné aussi, tous les FIER du Québec, puis vous avez encore 20 % de ces FIER qui violent le 50 %. 50 %, donc ça, c'est les investissements qui doivent être faits directement dans une région donnée. Vous avez FIER-Boréal, au Saguenay, et là-dessus on en a parlé longuement, l'an passé, qui viole, lui, encore une fois ce 50 %.
Alors, c'est une culture qui... c'est une culture de favoritisme, de mauvaise gouverne, qui est encore une fois présente dans ce gouvernement.
M. Gignac est arrivé. Je l'ai entendu, en Chambre, à une question de l'opposition, dire: Je n'accepterai plus de conflit d'intérêts sur les FIER. Je n'accepterai plus de conflit d'intérêts. Le premier mandat que M. Gignac avait à son arrivée, c'était de faire le ménage dans ce scandale où encore une fois il y a des millions de dollars qui sont donnés par les contribuables, de nos poches directement, à des investisseurs qui... Soit dit en passant, il y a des bons FIER, il y en a de très bons, qui fonctionnent très, très bien. Mais le constat qu'on en fait ce matin, le constat que le Vérificateur général a fait, sans nommer les entreprises, bien, ce matin, ce qu'on vous démontre, c'est que le FIER-Carrefour-Capital est premièrement une mauvaise gouverne, et une des recommandations qui étaient du rapport Roquet et du VG, c'était de rendre obligatoire un quorum de trois personnes au C.A. de chacun des FIER. Ces trois personnes ne devront pas avoir d'intérêts dans les entreprises concernées lors des prises de décision sur des investissements. Comment voulez-vous, avec trois administrateurs dont deux où on a mis près de 8 millions de dollars dans ses entreprises, qu'il n'y ait pas matière à conflit d'intérêts aujourd'hui? Alors, ce que je demande à M. Gignac, c'est que ce FIER soit mis sous tutelle, qu'il y ait enquête, qu'on nous explique pourquoi, un an plus tard, on est encore en situation de mauvaise gouverne, qu'Investissement Québec, autant M. Gignac, n'ait pas fait le travail, qu'il y en a encore qui violent, il y a 20 % des FIER qui violent encore le 50 %. Et, ce matin, vous avez des gens qui démarrent un FIER, qui mettent 3 millions, ils sont trois personnes qui vont chercher 7 millions d'investissement public et qui renvoient ces argents dans leur propre entreprise. Alors, je suis prêt à répondre à vos questions.

Le Modérateur (M. Sébastien Perron): Mathieu Boivin, ruefrontenac.com.

M. Boivin (Mathieu): Alors, si je comprends bien, il y a trois personnes, quatre si on inclut M. McMaster qui est dans l'actionnariat de 6557643. Est-ce que c'est des donateurs au Parti libéral?

M. Bonnardel: Écoutez, on n'a pas... Oui, il y a eu des petits montants qui ont été octroyés. Ce matin, on ne fait pas un constat directement... ou qui a donné de l'argent à qui, qui n'a pas donné de l'argent. Ce que je constate, là, et ce qui me déçoit grandement, c'est qu'on a parlé des FIER, on sait très bien qu'il y a beaucoup, beaucoup de régions du Québec qui ont besoin de ces sous. Il y en a qui fonctionne très bien, je le répète, je le dis. Mais ce qu'on constate ce matin, là, c'est qu'il y a des investisseurs qui profitent d'un système qui est à leur avantage où ils vont chercher des sous du gouvernement, de nos poches directement et qui les envoient directement dans leurs entreprises. Ça, je ne peux pas comprendre ça puis je ne peux surtout pas accepter ça. C'est comme si, moi, demain matin, je m'en démarrais un avec Pierre, on met 3 millions, on va en chercher six de plus au gouvernement puis on envoie les sous dans nos propres entreprises. C'est illogique, c'est illogique.

M. Boivin (Mathieu): Deuxième petite question: Les FIER, normalement, c'est pour du soutien à l'entreprise en région. Carrefour-Capital, d'après ce que je comprends, c'est dans des entreprises qui sont pas mal de la région métropolitaine.

M. Bonnardel: Bien, de là la problématique, M. Boivin, du 50 %. Pourquoi, au registre des entreprises du Québec, ces entreprises sont enregistrées à Sainte-Thérèse, et la colonne de droite - puis je ne vous ai pas fait mention - l'adresse postale ou l'adresse du site Internet, vous avez le 100, boulevard de l'Industrie, à Candiac, sur une, deux, trois, quatre, cinq, six de ces entreprises. Et, je vous répète, dans la dernière colonne, allez voir Polymer-Mousse et Composites Pylône, vous avez deux de ces entreprises où on n'a trouvé aucun signe de vie, aucun site Internet, aucun signe de vie. On a donné 1 million de dollars à deux de ces entreprises et on n'a pas été capable de trouver une adresse, un signe de vie de ces deux entreprises.

M. Boivin (Mathieu): Le 601, des Galets, ça correspond à quoi, ça? Est-ce que c'est l'adresse d'un des actionnaires?

M. Bonnardel: Non, c'est une adresse qui est comme ça.

M. Boivin (Mathieu): Ça n'a rien à voir.

M. Bonnardel: Oui, ça n'a rien à voir.

M. Boivin (Mathieu): Merci.

Le Modérateur (M. Sébastien Perron): Robert Plouffe, TVA.

M. Plouffe (Robert): Diriez-vous que M. Gignac est complice, fait du laxisme, fait de l'aveuglement volontaire, est incompétent? Comment vous expliquez justement qu'on en soit encore rendu là?

M. Bonnardel: Bien, je pense que le premier mandat, la première crise à laquelle M. Gignac avait à rassurer les Québécois, c'était sur cette crise des... ce scandale des FIER. Je pense que les partis d'opposition l'an dernier ont bien démontré que cette situation ne pouvait pas être acceptable, encore une fois, quand on a des deniers publics et qu'on les renvoie directement dans nos entreprises, quand on est soit président, administrateur, actionnaire, ce qui, de ma part, est complètement, complètement ridicule, dans un sens. M. Gignac avait le mandat de les rassurer, les Québécois, là, puis, un an plus tard, il ne l'a pas fait. Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que le travail de l'opposition... ce que le VG a fait - je vous le répète, le VG n'a accusé personne, il a constaté - nous, on a trouvé ce matin qui étaient ces entreprises pour dire aux Québécois: M. Gignac n'a pas fait le travail pour rassurer les gens et pour leur dire que ces sous étaient bien réinvestis dans les entreprises qui en ont réellement de besoin.

M. Plouffe (Robert): Maintenant, je comprends quand même à vos propos, M. Bonnardel, que vous n'avez pas l'intention de remettre en cause le programme des FIER, là.

M. Bonnardel: Il y a des très bons FIER, il y en a qui fonctionnent très, très bien, et je le mentionne. On a fait... On a fait un travail énorme depuis un an sur ces FIER-là. Je pourrais vous en nommer quelques-uns. Il y en a près de 30 là-dessus. Il y en a qui fonctionnent immensément bien, il y en a qui sont à 100 % d'investissements directement dans leur région. Mais je ne peux pas accepter, un an plus tard, un an plus tard, qu'Investissement Québec, que M. Gignac n'aient pas fait le ménage, surtout dans un FIER important, qui est FIER-Carrefour-Capital, où 11 millions de dollars sont mis à contribution pour des entreprises, dont huit, près de huit du gouvernement du Québec, et qu'il n'y a pas deux de ces entreprises qui ont bénéficié de ces argents, là, il y en a huit sur 12. Parce qu'à l'envers vous avez les quatre entreprises où il n'y a aucune mention de Pierre Breton et d'Antoine Clermont, mais, de l'autre côté, vous en avez huit sur 12 où ces gens-là ont des liens directs, directs avec ces entreprises.

Le Modérateur (M. Sébastien Perron): Martine Biron, Radio-Canada.

Mme Biron (Martine): Quand le Vérificateur général a sorti son rapport, bon, il était quand même assez mitigé. Il a quand même dit qu'il y avait des bons FIER, un peu comme vous l'avez dit, puis que...

M. Bonnardel: Tout à fait.

Mme Biron (Martine): ...bon, la situation n'était pas généralisée. M. Bachand est arrivé avec certaines mesures. Est-ce que vous diriez que, depuis neuf, 10 mois, la situation s'est améliorée ou détériorée?

M. Bonnardel: Bien, écoutez, améliorée dans le sens qu'il y a eu des FIER qui... Il y a eu une amélioration vis-à-vis... vis-à-vis le 50 %, parce que, souvenez-vous, il y avait une recommandation où on demandait au 31 décembre 2009 que tous les FIER en soient rendus à 50 %. Là, on a ramené ça au 31 décembre 2010, il y en a sept... six, sept sur les 30 aujourd'hui où c'est 20 %. Il y a une amélioration, il faut le constater. Il y a des bons FIER, les régions en ont de besoin. Encore une fois, le problème, le problème de gouvernance et d'éthique vis-à-vis ces FIER, c'est: Comment on peut accepter que des entrepreneurs, moi-même, exemple, avec un ami, on démarre un FIER, on met 3 millions de dollars, qu'on aille chercher le deux tiers, en plus de ces sous, qui viennent du gouvernement du Québec et que je les renvoie dans une entreprise que je possède? Comment je peux dire aux Québécois que c'est une gouverne qui est saine, que c'est une éthique, une rigueur qui est saine? Malheureusement, aujourd'hui, le carrefour... le FIER-Carrefour-Capital, ce qu'on démontre, c'est qu'il y a de la... il y a nécessairement de la malversation ou, à la limite, des problèmes de gouverne. M. Gignac, M. Daoust n'ont pas fait le travail dans ce FIER.

Mme Biron (Martine): Dans la mesure où on sait que ce n'est pas des subventions, est-ce que vous diriez que les Québécois se font voler?

M. Bonnardel: Non. Écoutez, ces argents sont remis dans des entreprises qui, ma foi, existent. Comme je vous le dis, il y a matière... Il y a certainement matière à se questionner sur les différentes adresses, domiciles au registre de l'entreprise, les adresses postales. Deux entreprises qui, pour nous, n'existent pas parce qu'on n'a trouvé aucun signe de vie. La réflexion que je vous fais ce matin, c'est que les argents des Québécois sont réinvestis dans des entreprises que ces gens-là possèdent. Selon moi, ce n'est pas correct que ça se fasse de cette façon-là. Si ces gens-là sortent du conseil d'administration - parce qu'ils sont trois - alors comment une personne seule, Charles Le Borgne, peut prendre la décision de renvoyer 1 million de dollars dans une entreprise que les deux autres gars possèdent quand ils sont seulement trois dans un C.A.?

Mme Biron (Martine): Vous dites que les Québécois ne se font pas flouer, que ça s'est amélioré sur la question du 50 %, ce que vous dites c'est au niveau de la gouvernance. Le Vérificateur général avait dit...

M. Bonnardel: Il y a des problèmes.

Mme Biron (Martine): ...qu'il y avait 20 quelques conflits d'intérêts sur 200 quelques placements.

M. Bonnardel: C'est ça. À la page 27 de son rapport.

Mme Biron (Martine): C'est dans... C'est sur ce point-là, sur la culture du conflit d'intérêts.

M. Bonnardel: La gouverne directe, conflits d'intérêts entre ceux qui possèdent un FIER, qui l'administre, qui y mettent des sous et qui, tout de suite après, prennent la mise maximale, 1 million, et qui la renvoie huit fois - pas deux fois, là, huit fois - dans le même FIER aux entreprises qu'eux-mêmes ont des... soit des actionnariats directs ou soit président secrétaire-trésorier, comme je vous l'ai indiqué sur le papier.

Mme Biron (Martine): Est-ce que je peux me permettre une autre question, M. le président?

Le Modérateur (M. Sébastien Perron): Peut-être.

Une voix: C'est bien parce que c'est Radio-Canada puis c'est Sébastien.

Mme Biron (Martine): Quelle serait la solution? Parce que ce n'est quand même pas évident, quand même, à contrôler. Quelle serait la solution? Parce que c'est quand même des gens qui font rouler un peu, qui font du capital de risque, qui permettent à des gens peut-être de partir. Il y a des échecs lamentables, là, on en connaît. Mais quelle serait la solution pour régler ce problème-là, parce que le Vérificateur général le disait, M. Roquet le disait aussi, souvent les gens qui administrent ces FIER-là, ils veulent avoir des intérêts puis être proches de l'argent. Ils ont quand même mis trois quelques... 3 millions et plus. Quelle serait la solution pour essayer de régler le problème de conflits d'intérêts, selon vous?

M. Bonnardel: Bien, je pense que, encore une fois, il y a des très bons FIER qui fonctionnent. Il faudrait peut-être aller voir aussi ce qu'ils font de bien. Mais comment, avec un FIER qui a 11 millions de dollars de capital à réinvestir, on peut être trois sur un C.A.? Comment on peut accepter d'être trois sur un C.A. quand, sur les trois, il y en a deux qui possèdent les trois quarts de ces entreprises ou qui ont des liens directs puis que l'autre, le troisième, bien c'est le directeur général du CLD de Sainte-Thérèse-de-Blainville? Ma foi, comment on peut comprendre qu'il y a une gouverne qui est saine là-dedans quand ils sont trois sur le conseil d'administration?
Alors, ma foi, je pense qu'on devrait peut-être hausser le nombre de personnes sur les conseils d'administration puis s'assurer, bon, que ces personnes-là sortent en prise de décision. Mais, encore une fois, quand il y a des actionnaires directs, directs là, je possède là une partie de cette compagnie puis que je m'octroie après 1 million, il faut qu'on s'assure qu'il n'y ait pas de conflit, qu'il y ait une gouverne qui soit saine dans le conseil d'administration. Puis là ce qu'on constate, c'est que les trois quarts de ces entreprises ont réussi à avoir la mise maximale de 1 million dans des entreprises où ils ont des liens directs.

Le Modérateur (M. Sébastien Perron): Geneviève Lajoie, Journal de Québec.

Mme Lajoie (Geneviève): Ce que vous reprochez au gouvernement, c'est de ne pas avoir amélioré assez la situation au lendemain du rapport du Vérificateur général. Mais, voilà deux semaines, il y a le président d'Investissement Québec qui est passé en commission parlementaire et qui a dit que ça prenait quand même un certain temps avant de rétablir la situation du 50 %. Il faut qu'il y ait d'autres personnes qui viennent investir pour pouvoir rééquilibrer. Et puis même chose pour les conflits d'intérêts: il faut qu'il y ait d'autres gens qui viennent remplacer ceux qui sont déjà là.

M. Bonnardel: Bien, je vous mentionne, oui, qu'il y a eu une amélioration, ça, on l'a dit, c'est une histoire qui dure depuis presque un an et demi sur les FIER. Encore une fois, je pense que, si on a un FIER comme celui-là où il n'y a personne, on ne peut pas rajouter d'autres gens sur le conseil d'administration, je m'excuse, qu'on le mette en tutelle. Qu'on le mette en tutelle. S'il y en a un sur les 30 qui ne peut pas avoir des gens, plus de gens pour administrer et prendre les décisions qui sont correctes pour ces entreprises-là, bien qu'on ne leur octroie pas d'argent. C'est aussi simple que ça.
C'est de l'argent public, là. On parle d'argent public, là. Puis on parle de 11 millions de dollars dans un FIER, 7,2 millions de dollars octroyés à un FIER. 7,2! Ce n'est quand même pas des pinottes là. Puis, ces gens-là, bien, ils reçoivent le 7 millions. Ils en ont mis 3, c'est correct, ils en ont mis 3. Ils en ont reçu 7,2, de nos sous, là, puis qu'ils ont mis après ça directement dans les entreprises. Puis, moi, il y en a deux là-dessus que je ne trouve pas signe de vie. Puis il y en a huit sur les 12 que tout le monde a les mains dans le panier, dans le bol à bonbons.

Le Modérateur (M. Sébastien Perron): Denis Lessard, La Presse.

M. Lessard (Denis): La semaine passée, dans le dossier de BCIA, on a reparlé de Pietro Perrino du FIER-Boréal où il est... je pense qu'il est administrateur du FIER.

M. Bonnardel: Et CPVC aussi, Montréal. Celui de Boréal au Saguenay-Lac-Saint-Jean, oui.

M. Lessard (Denis): Puis lui et son partenaire...

M. Bonnardel: FIER-Ville-Marie.

M. Lessard (Denis): Puis il est dans ZoomMed aussi. Il est dans... Est-ce que la situation est la même? Pourquoi vous sortez celui-là puis pas d'autres? Est-ce que les autres, ça a été réglé ou?

M. Bonnardel: Écoutez, non, mais vous allez... vous pouvez constater, je l'ai mentionné voilà deux semaines, le FIER-Boréal, c'en est un autre qui est gravement malade là, qui est gravement malade. Le FIER-Boréal au Saguenay, si je me souviens bien, il y a trois de ces entreprises... Premièrement, il violait complètement le 50 % sur ce que je vous ai donné. Eux étaient à 15,8. Ce sont les pires. 15.8...

M. Lessard (Denis): En date d'aujourd'hui?

M. Bonnardel: Oui. En date d'aujourd'hui. Et, sur les sept entreprises, sur les huit qui étaient encore là, il y en a trois qui avaient fait faillite, une qui avait changé de nom. Alors ça, c'était un énorme, un énorme, un énorme problème...

M. Lessard (Denis): Au Saguenay?

M. Bonnardel: ...et celui d'à côté, celui du FIER-Saguenay-Lac-Saint-Jean, c'est un modèle, un modèle 100 % des investissements faits au Lac-Saint-Jean. Mais celui donc de Boréal, M. Lessard, c'est un scandale encore, ça.

M. Lessard (Denis): O.K. Mais est-ce que M. Perrino est toujours administrateur? Est-ce que... C'est la même situation...

M. Bonnardel: Oui. Selon ce qu'on a eu dans les documents, il est encore présent.

Le Modérateur (M. Sébastien Perron): En anglais. Caroline Plante, Global.

Mme Plante (Caroline): Mr. Bonnardel, can you explain in English what's wrong with the FIER program?

M. Bonnardel: What we've seen for the past... for the last couple of months is that Mr. Gignac, when he arrived at the Government, the first thing he has to do was to secure all Quebeckers concerning the FIER, the amount of money that Quebeckers give to some private investors, private people that will invest in some companies. You had Mr. Lachance, Mr. Renaud Lachance, that deposited his report in last December, Mr. Louis Roquet too, and the first thing they said is that there is a conflict in the way that people put money in the company, they had some interests in these companies, whatever they are president or they are... or have some actions... auctions?

Une voix: ...

M. Bonnardel: Interests in these companies. And what we've seen in FIER-Carrefour-Capital right now is that they had 11 million dollars that they can invest. From private interests, it's 3 million dollars, the Government gives them 7 million dollars, and what we've seen is eight of these companies, eight out of 12, received the maximum of 1 million dollars in this company where M. Pierre Breton and M. Antoine Clermont have interests in all these companies.

Mme Plante (Caroline): O.K. And, should there be a vote to defeat the Government, would the ADQ support the PQ?

M. Bonnardel: We didn't have any motion that has been deposited or we haven't seen, read from other party. So, we'll see when... if Parti québécois depose... will put some motion in the next day, we'll see and we'll think about it.

Mme Plante (Caroline): I know it's hypothetical at this point but, hypothetically, is that something that you would consider doing: supporting the PQ?

M. Bonnardel: We'll see. We'll see. We discuss with every party and, if Parti québécois wants to deposit this «motion de censure» concerning the Government, we will see if we will vote with them or not. It's a question that we have to see in our caucus.

Mme Plante (Caroline): Would you agree that your ideologies, your party's ideologies are completely different?

M. Bonnardel: Between Parti québécois and from us?

Mme Plante (Caroline): Hum, hum.

M. Bonnardel: For sure. You've seen the last weekend when Mme Marois was supposed to have a big leadership in her party and come and have... membership with her, with... the interest they have to maybe discuss about the «agences de la santé», «les commissions scolaires», school boards, and you've seen that the members of the Parti québécois said to Mrs Marois: You're going to be alone on that.

Mme Plante (Caroline): So, even if you did support the PQ, you probably mathematically wouldn't have the numbers to defeat the Government, right? So, would it be just simply sending a message to...

M. Bonnardel: Yes.

Mme Plante (Caroline): ...to Jean Charest?

M. Bonnardel: Maybe, maybe. We'll see if something happens in the next days and, after that, we will discuss with our party, our caucus to see if we approve this motion.

Mme Plante (Caroline): In the next days? You're expecting something in the next few days?

M. Bonnardel: I don't know, I don't know. This morning, some people... Mme Marois, as all of us read, she maybe wants to deposit a motion in the next days. So, we'll see.

Mme Plante (Caroline): Have you been talking to the PQ at all?

M. Bonnardel: We discuss with all parties, yes.

Mme Plante (Caroline): Thank you.

Le Modérateur (M. Sébastien Perron): Mathieu Boivin.

M. Boivin (Mathieu): Souhaitez-vous effectivement que le gouvernement Charest tombe à court terme?

M. Bonnardel: Bien, écoutez, ils sont majoritaires, là. Quand même...

M. Boivin (Mathieu): Souhaitez-vous qu'il tombe à court terme?

M. Bonnardel: Il ne faut quand même pas suspecter ou prévoir qu'il y a certains élus qui pourraient en arriver à quitter, là. Présentement, ils sont 66, ils sont majoritaires. Maintenant, nous, comme opposition, c'est à nous de continuer à faire le travail, c'est à nous de continuer à proposer des choses, là. Je vous le dis en passant, que, comme formation politique, sur la santé, sur l'éducation, on a des choses à proposer, on voulait travailler avec le gouvernement sur les finances publiques, vous le savez. Depuis un an, ce qu'on... on a travaillé très fort. Maintenant, le gouvernement ne nous a pas écoutés, il en paie un prix énorme aujourd'hui, mais on va continuer de proposer des choses et d'être prêts à offrir une offre politique qui va être intéressante aux Québécois lorsque l'élection arrivera logiquement dans trois ans.

M. Boivin (Mathieu): La question, c'est: La souhaitez-vous à court terme, la chute du gouvernement?

M. Bonnardel: Ah, écoutez, on est... Le gouvernement est dans des sables mouvants incroyables, incroyables présentement, puis ce sera à eux de se démerder dans tout ça, là.

Le Modérateur (M. Sébastien Perron): Souhaitez... Trouvez-vous que la sortie de Mme Marois était justifiée?

M. Bonnardel: Bien, écoutez, je pense qu'elle... je pense que Mme Marois profite d'une situation qui pourrait être, quoi, à son avantage, mais, nous, comme formation politique, on continue notre travail. Je pense qu'on fait bien notre travail à l'Assemblée nationale pour proposer des idées, des idées intéressantes, continuer d'amener nos valeurs et notre idéologie qui est bien campée dans les finances publiques, qui est bien campée en santé puis bien campée en éducation. Maintenant, on verra pour la suite des choses, on ne peut prévoir ou mettre des «si» sur ce qui va arriver dans les prochains jours. Le gouvernement du Québec maintenant a un énorme, énorme travail de confiance à ramener pour les Québécois. On gère des crises, on gère des crises depuis six mois. On s'attend à ce que M. le premier ministre ait les capacités à ramener la confiance vis-à-vis les Québécois, c'est toute la classe politique qui en paie un prix, puis on s'attend à ce que le premier ministre se ramène avec les deux mains sur le volant pour bien gérer le Québec, il y a des défis énormes. Maintenant, nous, on est prêts à travailler pour que les Québécois aient un avenir meilleur, ça, c'est certain. Merci.

(Fin à 10 h 42)

 

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