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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier.

Version finale

Le jeudi 1 avril 2010, 11 h 25

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-huit minutes)

M. Khadir: Merci. Je voulais prendre quelques minutes pour simplement indiquer que Québec solidaire va intervenir dans les prochains jours et prochaines semaines pour dénoncer un budget qui aura pour conséquence d'appauvrir durablement la grande majorité de notre population, un budget qui va avantager outrageusement une minorité de fortunés et d'intérêts privés qui exercent une influence antidémocratique sur les décisions publiques. C'est un gouvernement donc, malheureusement, qui agit trop souvent sous l'influence de lobbys puissants, d'intérêts privés qui cherchent à tout prix à exercer une influence pour s'accorder des avantages, des réductions d'impôt, des avantages fiscaux ou simplement des contrats sans concurrence, ce qui nous coûte des milliards de dollars.
M. Charest, à l'annonce de son budget, s'est bien rendu compte que la population n'est pas dupe. Malgré toutes les prétentions du gouvernement, malgré les affirmations répétées de M. Charest comme quoi ce budget met de l'argent dans la poche des Québécois, une insulte vraiment à l'intelligence de la population, la population comprend très bien que ce budget-là aura pour conséquence de l'appauvrir. D'ailleurs, un sondage aussi récent que ce matin nous révélait que quatre Québécois sur cinq sont tout à fait en désaccord avec le budget. La majorité de la population comprend très bien que ça aura un impact financier majeur dans... sur eux, sur leurs familles. Les seuls finalement à applaudir, ça a été les députés du parti libéral, la Chambre de commerce de Québec, qui a organisé une espèce d'opération sauvetage un peu comme la Chambre de commerce... Montréal métropolitain, qui avait permis à Henri-Paul Rousseau de venir défendre le fait qu'il a fait perdre 40 milliards d'épargnes de notre population. S'est ajouté à ça l'Institut Fraser, qui d'ailleurs était le seul à se réjouir de la politique minière, qui fait passer le Québec encore pour une république de bananes. Alors, l'Institut Fraser, ce matin, donnait une tape dans le dos de M. Charest, et, moi, à la place de M. Charest, j'en serais gêné, il n'y a pas de quoi pavoiser.
Ce gouvernement pratique une politique de deux poids, deux mesures. Deux exemples permettent de le constater de manière très éclatante. Le gouvernement a choisi une série de nos propositions, qu'on a faites au cours des derniers mois, qui demandaient un certain courage politique. Alors, on peut s'en réjouir en apparence, mais on apprend tout de suite que, par exemple, la hausse de la taxe compensatoire qu'elle s'apprête à mettre en place pour les institutions financières ne sera que temporaire, alors que toute la série de taxes que le gouvernement... taxes, l'impôt supplémentaires que le gouvernement impose aux citoyens ordinaires, ces taxes-là vont être durables, définitives. J'explique. Les institutions financière ne paient pas de TVQ actuellement sur leurs transactions financières. Donc, le gouvernement a introduit une taxe compensatoire à la fin de l'année pour qu'ils contribuent quand même minimalement, un peu. Reconnaissant le fait que c'est un peu injuste... En fait, c'est excessivement injuste que les institutions financières, premiers responsables de la crise qu'on a connue, la crise financière que le monde a connue au cours de cette dernière année, devaient faire leur juste part, s'apprêtent à hausser cette taxe compensatoire, mais tout de suite, par manque de courage politique, à cause de l'influence indue, antidémocratique de ces milieux-là sur le gouvernement, le gouvernement leur promet que ça va être juste temporaire, juste quelques années, alors que tout le reste, l'effort qu'il demande à la population qui doit consentir en fait 80 % de l'effort fiscal pour équilibrer le budget, cet effort-là sera permanent, ces taxes-là seront permanentes.
L'autre exemple, c'est l'exemple des dépenses en infrastructures. Écoutez, il est clair que, quand on s'apprête à investir 40 milliards de dollars... Ça c'est l'investissement dans les cinq prochaines années auquel le gouvernement a rajouté dans ce budget... a allongé un autre 800 millions de dollars, à peu près. Tout le monde au Québec comprend que la corruption, que la collusion, tous ces contrats octroyés de gré à gré sans concurrence coûtent excessivement cher aux deniers publics. Alors que le gouvernement tient un discours d'austérité, alors que le gouvernement demande à la population, aux gens ordinaires, aux faibles salariés de se serrer la ceinture, il n'y a rien dans ce budget pour indiquer que le gouvernement a l'intention de faire le ménage, d'imposer une politique d'austérité pour avoir le meilleur rapport coût-bénéfice dans l'octroi de ces contrats publics. C'est énormément d'argent, et on comprend qui en profite. On sait au Québec aujourd'hui, on l'a vu au cours de la dernière année, c'est des entreprises, des entrepreneurs, des firmes d'ingénieurs, des firmes d'avocats qui bénéficient de ces contrats, qui ont les deux mains dans ces contrats publics. C'est 40 milliards de dollars, sans parler des dépenses en infrastructures, par exemple, dans le domaine qu'Hydro-Québec va faire pour les barrages.
Dans tout ça, il n'y a aucun effort demandé à ces entreprises, il n'y a aucun ménage qui est fait pour s'assurer que nous commençons à faire des économies et nous commençons à mettre à contribution les citoyens les plus fortunés, les entreprises prospères avant de demander à la population, aux gens ordinaires de se serrer la ceinture.
Si le premier ministre avait la moindre liberté par rapport à ces lobbys, si ce gouvernement n'agissait pas sous l'influence des lobbys, si le premier ministre avait le privilège, comme moi, de côtoyer les gens ordinaires, de prendre le taxi le soir pour rentrer chez lui, il aurait entendu les mêmes témoignages que, moi, j'ai entendus. Par exemple, hier soir, un chauffeur de taxi père de deux enfants était très, très conscient de l'impact incroyable que ça allait avoir sur le prix de l'essence qu'il devait payer, sur les frais de scolarité de son enfant de 21 ans qui est actuellement à l'université, sur les différentes taxes d'immatriculation, toutes sortes de taxes qu'il va devoir payer. En fait, à la fin, il disait: Écoutez, je pense que ce n'est pas juste au Québec, hein, dans tout le monde occidental, les riches vont devenir plus riches, et les pauvres, plus pauvres, puis bientôt il n'y aura plus de classe moyenne, on sera tous pauvres.
M. Charest, c'est à ça qu'il condamne le Québec, avec son budget actuel. Merci de votre attention.

(Fin à 11 h 34)

 

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