(Douze heures quarante-sept minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Donc, je suis effectivement très heureux d'accueillir
la nouvelle députée de Louis-Hébert, Geneviève Guilbault, au caucus de la CAQ.
Geneviève vient s'ajouter à cette équipe du changement qu'on va présenter
l'année prochaine pour former un gouvernement de la CAQ. Je pense qu'au cours
des prochains mois vous allez découvrir ou continuer de découvrir l'équipe du
changement. Les députés de la CAQ deviennent de plus en plus connus, Geneviève
va devenir de plus en plus connue, et je pense qu'on va pouvoir démontrer que
la CAQ a une équipe solide, une équipe compétente qui est prête à gouverner le
Québec. Il y a, chez nous, des hommes et des femmes qui, autrefois, étaient
avec les libéraux, avec les péquistes, avec les adéquistes ou qui n'avaient
aucune allégeance politique. On a décidé, tous, de travailler ensemble à
rassembler une vaste coalition nationaliste. Et j'invite tous les Québécois qui
en ont assez des vieux débats, des vieux partis qui tournent en rond, de se
joindre à la CAQ pour avoir un grand vent de changement dès l'année prochaine,
en 2018. Sur ce, je cède la parole à Geneviève Guilbault.
Mme Guilbault (Geneviève) :
Alors, merci beaucoup, M. Legault. Bonjour, tout le monde. Je suis très
heureuse, aujourd'hui, évidemment, de faire mes premiers pas à l'Assemblée
nationale comme députée élue. J'ai très hâte de me mettre à l'ouvrage avec
notre belle équipe de la CAQ pour, évidemment, défendre les intérêts des citoyens
de Louis-Hébert, mais également ceux de tous les Québécois.
On va travailler fort, nous, pour
convaincre le gouvernement actuel de réduire les impôts. On va aussi s'assurer
que les promesses libérales, au sujet d'Anacolor et du transport routier
notamment, vont être maintenues et respectées. Et bien sûr on va s'employer à
convaincre l'ensemble des Québécois que la CAQ est désormais la seule option
positive et crédible pour le choix du prochain gouvernement en 2018. Alors,
merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer à la période de questions. Étant donné la prise d'image
juste après, on va essayer de se limiter à une question, une sous-question pour
faire ça le plus rapidement possible. On va commencer...
M. Legault
:
Peut-être, avant de prendre les questions, je veux dire un mot à propos du
débat que le premier ministre veut imposer aux Québécois, je parle de sa
commission sur le soi-disant racisme systémique. Il semblerait que le premier
ministre jongle maintenant avec l'idée de l'annuler. Je ne comprends pas
pourquoi c'est si long à prendre comme décision.
Le Québec n'a pas besoin d'une crise
supplémentaire sur la question identitaire, surtout pas d'une crise créée de
toutes pièces par le gouvernement libéral. Pour une fois, M. Couillard,
écoutez donc les Québécois, annulez cette commission dès aujourd'hui pour qu'on
en finisse avec les accusations injustes à l'égard de tous les Québécois.
La Modératrice
: Merci.
Donc, on va maintenant se limiter à une question, une sous-question par
journaliste, commençant par Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) :
M. Legault, justement, cette commission-là, si le gouvernement décidait
d'aller plutôt vers une consultation pour tenter de régler ce qu'ils estiment
être un problème de fond qui existe réellement, là, sur le terrain au Québec,
est-ce que, selon vous, ce serait une bonne idée ou il faut vraiment tout
abandonner?
M. Legault
: Je
pense qu'il faut tout abandonner. Actuellement, il n'y a pas un système, au Québec,
de racisme. Je pense, ça a été une mauvaise idée de la part de M. Couillard.
Ça a été mal reçu par les Québécois, et je pense que la seule solution, c'est
d'annuler cette commission. Je pense que ce n'est pas le temps, au Québec,
d'aller rebrasser ces sujets. C'est le temps de passer à l'action, de poser
certains gestes pour que les nouveaux arrivants soient mieux accueillis en
emploi, qu'on ait une meilleure intégration des nouveaux arrivants. Mais ce
n'est pas le temps d'aller faire une commission pour rebrasser cette question
identitaire.
M. Vigneault (Nicolas) :
Vous venez de dire vous-même que vous accueillez des gens de tous les partis. Est-ce
que vous n'êtes pas un parti de vieilles idées, à ce moment-là? Bien, vous
accueillez les gens de tous les autres partis, des partis traditionnels.
M. Legault
: Non,
mais écoutez...
M. Vigneault (Nicolas) :
On dit souvent que vous êtes le renouveau. Alors, vous avez des libéraux, vous
avez des péquistes, et les gens disent : Bien, on est dirigés par deux
vieux partis au Québec. C'est même ce que vous dites.
M. Legault
: Bien,
on a des gens qui ont été habitués d'être divisés entre souverainistes et
non-souverainistes. On a été habitués, depuis 45 ans, à ce que la question
de l'urne au Québec, ça soit : Est-ce que je suis ou non souverainiste? Il
est temps qu'on se parle d'économie, il est temps qu'on se parle du
portefeuille des familles, il est temps qu'on rassemble des libéraux, des
péquistes, des adéquistes, des gens qui n'ont jamais fait de politique aussi.
Donc, il est temps de rassembler, mais pas autour de vieilles idées puis de
vieux partis qui sont... Dans le fond, quand on regarde le programme du Parti
libéral, ça se résume à être «je suis contre la souveraineté du Québec». Ce
n'est pas suffisant aujourd'hui. On a besoin de prendre ceux qui ont voté dans
le passé pour ces partis, de les rassembler, avec des gens aussi qui ont montré
un cynisme à l'égard de la politique, des gens qui n'allaient pas voter. Il
faut que tous ces gens-là se disent : On est capables de faire mieux
ensemble. Et puis c'est derrière la CAQ qu'on est capables de présenter ce
changement.
M. Vigneault (Nicolas) :
Théoriquement, si vous avez des têtes d'affiche qui viennent des autres partis,
les gens risquent de dire : C'est du pareil au même.
M. Legault
: Bien,
il y a des gens qui ont milité dans d'autres partis, mais, à part moi, il n'y a
pas personne qui a été ministre dans un gouvernement du PQ ou du Parti libéral.
Donc, je pense que c'est important d'avoir un mélange d'expérience, mais aussi
un mélange de nouveauté, puis, je pense, ça s'incarne par des personnes comme
Geneviève Guilbault, qui n'a jamais été ministre, pour l'instant.
La Modératrice
: Annie
Mathieu, Le Soleil.
Mme Mathieu (Annie) : Mme Guilbault,
ce matin, M. Couillard liait la défaite du Parti libéral à la consultation.
Il disait que c'était une des causes. Est-ce que vous, vous liez votre victoire
à cette consultation, à l'insatisfaction de la population que vous avez
rencontrée dans Louis-Hébert?
Mme Guilbault (Geneviève) :
Bien, moi, je lie ma victoire — je l'ai dit plusieurs fois puis je
dois le répéter parce que, vraiment, c'était palpable — au profond
désir de changement que j'ai senti de la part des électeurs de Louis-Hébert. Et
je pense, d'ailleurs, comme M. Legault, que ce désir de changement là n'est
pas exclusif à Louis-Hébert, mais possiblement répandu dans le Québec. Mais,
pour ce qui concerne Louis-Hébert, c'était vraiment un désir de changement, un
désir... L'usure libérale, tu sais, fait son oeuvre partout, je pense. Les gens
sont tannés. Les gens sont tannés de payer toujours plus de tarifs, de taxes, d'impôt
pour recevoir des services de moindre qualité, l'équilibre budgétaire qui s'est
fait sur le dos des familles. Donc, les gens, je pense, sont intéressés à
recevoir les baisses d'impôt que nous, on s'engage à offrir. Les problèmes de
congestion routière aussi qui traînent depuis plusieurs années, les libéraux
sont là depuis 15 ans, et il n'y a pas grand-chose qui a été fait. Donc,
la commission systémique, j'en ai entendu parler parmi d'autres sujets, mais,
sans vouloir pondérer les divers enjeux, je pense que ça fait partie d'un ensemble
de raisons pour lesquelles les gens sont tout simplement tannés des libéraux.
Mme Mathieu (Annie) : Et,
sur le terrain, qu'est-ce qu'on vous disait précisément là-dessus?
Mme Guilbault (Geneviève) :
Bien, les gens n'étaient pas d'accord avec cette commission-là, la trouvait
inopportune, inutile. On a appris aussi, pendant la campagne, qu'elle coûterait
environ 1 million de dollars. Donc, je pense que les gens sont d'avis que
ce million de dollars là pourrait servir à des choses peut-être plus
appropriées que tenir cette commission-là.
Et moi, j'ai dit aussi souvent, puis je
suis à l'aise de le répéter, je pense que l'attitude de M. Couillard par
rapport à cette commission-là et par rapport aux questions d'immigration et
identitaires en général est indûment opiniâtre et fermée, je pense, à ce qu'une
partie de la population pense des décisions qu'il prend. Donc, oui, c'est une
des nombreuses insatisfactions que j'ai senties sur le terrain chez mes
concitoyens.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour, Mme Guilbault.
Mme Guilbault (Geneviève) :
Bonjour.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bravo pour votre élection!
Mme Guilbault (Geneviève) :
Merci.
M. Gagnon (Marc-André) :
Vous venez de dire qu'un des premiers dossiers sur lequel vous allez
travailler, c'est essayer de pousser pour faire en sorte que les impôts, les
taxes des Québécois diminuent. Or, votre parti a voté, cette semaine, en faveur
d'une motion qui demande l'imposition d'une taxe à Netflix. Ce n'est pas un peu
contradictoire?
M. Legault
: Non.
Mme Guilbault (Geneviève) :
Bien, nous, ce qu'on dit, c'est que c'est injuste, en quelque sorte, d'épargner
Netflix, les taxes, sans évaluer l'ensemble du portrait puis évaluer les autres
joueurs dans la même industrie. Alors, c'est pour ça que nous, on a voté pour qu'il
n'y ait pas un privilège qui soit systématiquement accordé à Netflix, mais bien
une vue d'ensemble des différents joueurs dans la même industrie.
M. Gagnon (Marc-André) :
M. Legault, il n'y a pas là une contradiction?
M. Legault
: Non. Écoutez,
actuellement il y a une TVQ, et puis tout le monde doit la payer ou on doit
l'abolir pour tout le monde. Que ça soit des compagnies québécoises ou des
compagnies américaines, il doit y avoir une équité, et c'est ce que dit la CAQ.
La CAQ, on est ouverts aux deux possibilités, d'avoir pas de taxes pour les deux
ou des taxes pour les deux, mais il doit y avoir équité dans l'application
d'une taxe qui est déjà existante. Ce n'est pas une nouvelle taxe.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que vous avez fait un choix sur les responsabilités qui seront confiées
à votre nouvelle députée?
M. Legault
: Ah! non,
ce n'est pas encore décidé. On a commencé à y penser, mais ce n'est pas encore
décidé. Quand ça sera décidé, je vous en ferai part.
La Modératrice
:
Gilbert Lavoie.
M. Gagnon (Marc-André) :
...peut-être, pour Mme Guilbault. On sait que votre rivale libérale a
répété, tout au long de la campagne électorale, qu'elle, dès le 3 octobre,
si elle était élue, elle serait déjà prête à travailler parce qu'elle était
déjà au bureau de M. Hamad. Est-ce que, pour faciliter la transition, vous
allez conserver le même bureau de circonscription?
Mme Guilbault (Geneviève) :
Je vous dirais que ce genre de détail un petit peu administratif n'a pas encore
été abordé, là. Il faut dire que j'ai été élue lundi, puis on est mercredi. Hier,
j'ai fait plusieurs entrevues, et tout ça. Mais je penserais que oui, sous
réserve de ce qui est prévu par l'Assemblée nationale, oui. Puis je prévois
aussi rencontrer Mme El Ghernati pour... si elle veut me transmettre ses
idées, les suivis de dossier, et tout ça, moi, je suis très ouverte à ce qu'on
fasse ce suivi-là ensemble.
La Modératrice
:
Gilbert Lavoie, Le Soleil.
M. Lavoie (Gilbert) :
Oui, bonjour, Mme Guilbeault.
Mme Guilbault (Geneviève) :
Bonjour.
M. Lavoie (Gilbert) :
Puisque M. Legault a parlé des vieux partis, je vais vous poser une
vieille question. Est-ce que vous êtes trop jeune pour avoir eu à décider un
jour si vous êtes souverainiste ou fédéraliste? Est-ce que vous avez déjà
discuté, songé à cette question-là pour vous-même? Votre chef a déjà été
souverainiste.
Mme Guilbault (Geneviève) :
Oui, oui, oui, tout à fait. Bien, vous évoquez mon âge, c'est certain que j'ai
seulement 34 ans, mais j'ai quand même vécu l'effervescence du référendum
de 1995. Évidemment, je n'avais pas l'âge de voter, mais je l'entendais à la
maison, un peu partout. Ça a été assez intense, je dirais, cette campagne-là.
Bien, moi, je me suis toujours plutôt rangée... considérée comme étant
fédéraliste.
Maintenant, la beauté de la CAQ, c'est
qu'à l'inverse des deux vieux partis, justement, nous, on sort de cette vieille
adversité là souverainiste-fédéraliste pour plutôt se réclamer du nationalisme,
de l'autonomisme. On se considère un parti pragmatique, donc on veut un Québec
le plus fort possible, mais à l'intérieur de l'ensemble canadien. Le fait est
qu'on est au Canada ici, et c'est comme ça pour le rester, ou du moins pour les
prochaines années. Alors, nous, ce qu'on veut, c'est un Québec de plus en plus
fort, et moi, j'adhère totalement à cette mentalité-là.
M. Lavoie (Gilbert) : Et
une sous-question plus jeune, maintenant. Il y aura bientôt un membre de plus
dans votre famille. La question du cannabis, nécessairement, doit vous interpeler.
Mme Guilbault (Geneviève) :
Oui.
M. Lavoie (Gilbert) :
Est-ce que le statu quo actuel n'est pas d'amener les enfants à acheter le pot
directement du crime organisé s'il n'y a pas légalisation?
Mme Guilbault (Geneviève) :
Bien, c'est-à-dire que la légalisation a été décidée par Ottawa, donc nous, les
provinces, on doit mettre ça en oeuvre ici. Moi, je suis favorable à la
position du parti, dans la mesure où on met, nous, les enjeux de sécurité
publique, de santé publique de l'avant, on en fait des priorités, puis je pense
que c'est important. Puis je pense aussi que les gens de Louis-Hébert ont été
d'accord, ont été d'accord beaucoup avec la position qu'on a présentée, du
moins pour ceux qui m'en ont parlé. Ils étaient tout à fait d'accord avec le
fait que... privilégiaient 21 ans plutôt que 18 ans puis, avec, je
dirais, l'esprit qui est derrière ça, de protection du public, de protection de
nos jeunes, en évitant que ça devienne un produit avec lequel on veut faire de
l'argent ou qui est trop répandu, qui est trop accessible, puis en privilégiant
des questions de santé puis de sécurité publique.
M. Lavoie (Gilbert) :
Mais essentiellement qu'est-ce qui va empêcher le jeune de 18 à 21 ans à
l'acheter du crime organisé dans la rue, comme ça se passe actuellement?
Mme Guilbault (Geneviève) :
Bien, écoutez, c'est sûr que les jeunes sont débrouillards, surtout avec
Internet, et tout ça. J'imagine que quelqu'un qui veut se procurer du cannabis
à tout prix va réussir, mais ce n'est pas une raison pour ne pas essayer de
mettre en place le plus d'obstacles ou le moins d'incitatifs possible dans la
mise en place ou la mise en vente nationale du cannabis pour éviter
l'incitation ou la consommation qui serait la plus facile possible pour nos
jeunes. Je pense que la santé publique, la sécurité publique... On sait que le
cannabis peut avoir des effets très dommageables chez les jeunes. Ce n'est quand
même pas à négliger non plus. Alors, moi, je suis très en accord avec la
position du parti là-dessus. Merci.
La Modératrice
: Merci.
Véronique Prince, TVA.
Mme Prince (Véronique) :
Oui, bonjour. Ma question, en fait, elle serait pour François Legault, mais félicitations
pour votre victoire!
Mme Guilbault (Geneviève) :
Merci, merci.
Mme Prince (Véronique) :
Je voudrais revenir sur la commission sur le racisme et la discrimination
systémiques. Vous proposez de l'annuler. Philippe Couillard n'a pas l'air de
privilégier cette avenue-là, là, il pense plus changer la formule. Qu'est-ce
que vous avez à lui proposer pour changer la formule?
M. Legault
: Bien,
écoutez, je ne comprends pas comment ça peut prendre autant de temps à Philippe
Couillard à annuler cette commission. Je pense qu'il devrait écouter ses
propres députés, il devrait écouter les gens de Louis-Hébert, il devrait
écouter les Québécois. Les Québécois n'ont pas besoin d'une chicane identitaire,
actuellement. On a besoin de rassembler les Québécois. C'est une mauvaise idée,
cette commission. Puis la seule décision qu'il a à prendre, c'est de l'annuler.
Mme Prince (Véronique) :
Il y a quand même des questions fondamentales qui doivent être réglées. Le Parti
québécois avait fait ses propositions. Quelles sont les vôtres?
M. Legault
: Exact.
Bien, moi, je pense qu'on doit mieux travailler à intégrer les nouveaux
arrivants, donc, que ça soit pour l'apprentissage du français, l'apprentissage
de nos valeurs, que ça soit pour l'intégration en emploi. Il y a beaucoup de
travail à faire sur la reconnaissance des acquis, sur la reconnaissance des
diplômes. C'est inacceptable qu'après cinq ans le taux de chômage soit à
15 % chez les nouveaux arrivants, c'est inacceptable. Donc, moi,
j'aimerais que Philippe Couillard mette ses énergies à essayer de mieux
intégrer les nouveaux arrivants plutôt que d'essayer de faire une grosse
chicane identitaire pour des raisons bassement politiques.
Mme Prince (Véronique) :
Mon autre question concerne justement votre victoire dans Louis-Hébert. Tout le
monde à la CAQ est vraiment content, bombe le torse, et tout ça, et c'est
normal parce que c'était considéré quand même comme un comté qui était presque
un château fort, là. Ce n'est pas la première fois que ce genre de situation là
arrive. On se rappelle d'Elsie Lefebvre, qui avait réussi à arracher Laurier-Dorion,
mais qui avait mordu la poussière par la suite. Alors, comment allez-vous faire
pour maintenir ce momentum-là et que ça ne vous arrive pas en 2018?
M. Legault
: Il
n'y a jamais rien de gagné en politique. Il faut toujours travailler fort. Puis
moi, je le dis à mes députés à chaque jour, je vais le redire cet après-midi :
Ce n'est pas parce qu'on a eu une victoire extraordinaire dans Louis-Hébert qu'il
faut arrêter de travailler. Il faut continuer de bien défendre nos propositions,
de faire connaître nos propositions partout au Québec. Je vais continuer ma
tournée dans toutes les régions du Québec au cours des prochains mois, il y a
encore beaucoup de travail à faire. Donc, je ne prends rien pour acquis, mais
je pense qu'on peut se réjouir quand même du résultat. Je pense qu'il y a quand
même un vent de changement. Il y a une volonté, de la part des Québécois, de
trouver une alternative au Parti libéral. Donc, je pense quand même qu'on peut
se réjouir, mais tout en continuant de travailler très fort.
La Modératrice
: Merci.
Dernière question en français. Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Mme
la députée élue, M. Legault, ce n'est pas un débat inutile, cet après-midi,
sur le cannabis?
M. Legault
: Pourquoi
vous dites ça?
M. Laforest (Alain) :
Sur la motion. Le gouvernement va trancher, c'est 18 ans.
M. Legault
: Bien,
écoutez, moi, je pense que c'est une mauvaise idée de légaliser le cannabis à
partir de l'âge de 18 ans. Les médecins disent ça. Il y a un médecin parmi
les libéraux, qui s'appelle Gaétan Barrette, qui a dit clairement que lui, il
privilégiait 18 ans. Moi, je trouve ça grave, comme message qui serait
envoyé si on légalise le cannabis à 18 ans. C'est comme de banaliser la
consommation. Je peux comprendre qu'il y aurait peut-être des avantages
financiers, des avantages à aller chercher des ventes qui actuellement sont au
crime organisé, mais notre priorité des priorités, ça devrait être qu'il y ait
le moins de jeunes possible qui consomment du cannabis. Donc, il faut envoyer
un message clair : rien de légal avant 21 ans. Puis ça, on va
défendre cette position-là à la vie à la mort. Actuellement, là, j'ai trop vu
de jeunes proches de mon entourage qui ont brûlé leur vie en devenant
schizophrènes parce qu'ils avaient trop consommé trop jeunes. Le cerveau
continue de se développer après 18 ans. C'est grave. Moi, je demande au premier
ministre Philippe Couillard, d'écouter Gaétan Barrette, d'écouter les médecins
spécialistes, d'écouter les psychiatres, d'écouter les spécialistes, d'écouter
la science. C'est une mauvaise idée de légaliser le cannabis à partir de 18 ans.
M. Laforest (Alain) :
Sauf que vous laissez la place entre 16 et 21 au crime organisé.
M. Legault
: Bien,
la priorité, est-ce que c'est de contrer le crime organisé ou d'avoir le moins
de jeunes possible qui consomment? Moi, la priorité que je choisis, nous, la
priorité qu'on choisit, à la CAQ, c'est d'avoir le moins de jeunes possible qui
consomment du cannabis. C'est ça, notre priorité.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais. Raquel Fletcher,
Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, Mr. Legault.
M. Legault
: Good afternoon.
Mme Fletcher
(Raquel) : Congratulations,
Mme Guilbault! My question is actually for the new MNA.
M. Legault
: Good!
Mme Fletcher (Raquel) : You said that, while you were out in your constituency, residents
there had an issue with Mr. Couillard's attitude when it comes to the
systemic racism hearings. Can you elaborate a little bit on that? What exactly
about his attitude?
Mme Guilbault
(Geneviève) : Well, I mostly said that people
in Louis-Hébert are tired of
this Government. There are a
lot of issues that they are not satisfied with and they are looking for a change,
for a deep change.
But regarding this
particular question, they
consider that this commission
is not useful, is not necessary. It's going to cost $1 million. So, this
million could be used otherwise that would be more profitable for the whole society.
And I think the general
mood in Louis-Hébert is that
they are tired of the Liberals, and this example is just one of the numerous
issues that are not satisfying to them, so… And I think the result that we had
last Monday, well, confirms this profound need of a change in Louis-Hébert and maybe in the whole province
of Québec.
Mme Fletcher (Raquel) : So, it's not just because of the systemic racism hearings, it's a
number of issues.
Mme Guilbault
(Geneviève) : Yes, there are a lot of issues, like they want their tax
burden to be reduced, they want more services, more quality in the public
services. Those are also things that I heard a lot about and integrity too. You
know that integrity is a really important value for me and I spoke of it a lot
during my campaign. And people agreed with that, that it's important that
integrity comes back into politics. And so, I think all of that made them vote
for us and go for a change. Thank you.
Mme Fletcher (Raquel) : Thank you.
La Modératrice
:
Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good afternoon, Mr. Legault, Mme Guilbault. Mr. Legault,
we seem to be getting mixed messages from the Government this morning regarding
the consultations on systemic racism. We heard the Premier say that he is
rethinking the process. And then after question period Kathleen Weil said :
We're going ahead with this process, it will continue. What do you think that
that signals?
M. Legault
:
I don't understand Mr. Couillard about this debate, and I am talking about his
commission on the so-called systemic racism. It seems that Mr. Couillard
is now juggling with the idea of cancelling it, but I don't understand why it's
taking so much time. Québec doesn't need an additional crisis on the identity
issue and especially not a crisis created by the Liberal Government. So, for
once, Mr. Couillard should listen to Quebeckers. I think the message is
clear. He should cancel this commission today and end all unfair accusations
against Quebeckers.
Mme Johnson (Maya) : What do you think that this debate, this public acknowledgment now,
that he is making, that he is questioning the process, signals about what is
happening within the Liberal caucus itself?
M. Legault
:
I think we saw three MNAs, three Liberals saying that it was one of the causes
of the defeat of Monday night. So, I think that he should… he must listen to
MNAs of his own party.
La Modératrice
:
Merci. On va reprendre une dernière question en français. Nicolas Vigneault.
M. Vigneault (Nicolas) :
Oui, s'il vous plaît.
M. Legault
: On
est gentils, hein?
M. Vigneault (Nicolas) :
Oui... vous êtes très gentils. M. Legault, TVA vient de décider de
suspendre M. Lavoie pour les propos qu'il a tenus hier. J'aimerais avoir
une réaction à deux volets : d'abord, votre réaction sur les propos en
soi; et, deuxièmement, est-ce que c'était la bonne chose à faire, de suspendre
M. Lavoie?
M. Legault
: Bien,
écoutez, je pense que le choix des mots par M. Lavoie n'était pas
approprié et je pense qu'il faut être prudent quand on parle ou qu'on fait
allusion à des gestes violents. Maintenant, TVA a décidé de le suspendre, c'est
à TVA à prendre la décision pour la suite des choses. Merci, tout le monde.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
(Fin à 13 h 10)