(Douze heures trente-cinq minutes)
M. Coiteux : Alors, mesdames
et messieurs, merci d'être là. Évidemment, vous vous doutez bien que le gouvernement
souhaite réagir à l'annonce qui a été faite aujourd'hui par le comité de négociation
des syndicats des métallos, en lien avec la grève des traversiers à la Société
des traversiers du Québec.
J'aimerais rappeler d'abord que la Société
des traversiers du Québec a pour mission d'assurer la mobilité des personnes et
des marchandises par des services de transport maritime sécuritaires et fiables,
ce qui est une mission primordiale, qu'elle accomplit chaque jour pour des
milliers de citoyens, de travailleurs et aussi des entreprises. Je tiens à
rappeler les différents points de service dont il est question ici. Alors, il y
a l'Isle-aux-Coudres et Saint-Joseph-de-la-Rive; il y a Matane—Baie-Comeau—Godbout;
il y a Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine; Québec-Lévis et
Sorel—Saint-Ignace-de-Loyola.
Alors, rappelons d'abord les faits. Depuis
le 13 octobre dernier, le Syndicat des métallos a déclenché une grève illimitée
qui perturbe les traverses ci-haut mentionnées et qui pose des problèmes
importants pour la circulation de la main-d'oeuvre et plusieurs biens et
services dans l'ensemble du Québec. J'attire notamment votre attention sur les
problèmes particuliers qui sont rencontrés à Québec-Lévis et à
Sorel—Saint-Ignace-de-Loyola, des problèmes qui, bien sûr, ont été largement
médiatisés. Les discussions avec le Syndicat des métallos, qui représente 117
employés, avaient débuté le 27 février 2015. Huit rencontres ont eu lieu, dont
le dépôt des offres par la partie patronale le 8 octobre, huit rencontres
seulement, donc, avant que le syndicat déclenche, sous la contestation publique,
d'ailleurs, de plusieurs de ses membres, une grève illimitée, donc, après
seulement huit rencontres.
Malgré ce contexte
et dans une démarche de bonne foi, le gouvernement a tendu la main au syndicat
afin qu'il revienne à la table des négociations pour dénouer l'impasse en
cours. Des discussions intensives ont donc repris le 15 octobre dernier.
Elles se sont poursuivies tout le long du week-end qui suivait, et ce,
jusqu'au 17 octobre, sans qu'il n'ait été possible, malheureusement,
d'en arriver à une entente.
Rappelons que
lors de ces négociations, le gouvernement, via la Société des traversiers du
Québec, la partie patronale officielle a, encore là, fait preuve de bonne foi
en bonifiant, à la table patronale... en bonifiant, là, à la table, pardon,
l'offre patronale, notamment en ce qui a trait à deux aspects en particulier
que j'aimerais souligner : la reconnaissance de la prime d'expérience de
6,5 % et une ouverture à son intégration permanente, la reconnaissance et
la bonification de la prime de disponibilité de nuit pour les officiers de L'Isle-aux-Coudres.
Ces deux éléments avaient d'ailleurs fait l'objet d'une demande particulière du
syndicat.
En échange, je
mets aussi l'emphase sur le fait que la partie patronale avait demandé
spécifiquement et plusieurs fois que le niveau des services soit relevé aux
traverses de Lévis-Québec et de Sorel—Saint-Ignace-de-Loyola aux heures de
pointe, le souhait du gouvernement et de la partie patronale étant évidemment
d'interpeller les syndicats à l'effet de minimiser l'impact de leurs moyens de
pression dans la vie quotidienne des citoyens, des travailleurs et des familles
qui sont actuellement pris en otage. Il a été demandé de faire preuve
d'empathie à l'égard de la population, notamment là où il y a des problématiques
particulières. J'aimerais vous rappeler que, sur cet aspect, la partie
patronale a reçu une fin de non-recevoir, à deux reprises d'ailleurs, et que,
concernant l'offre globale, le syndicat a préféré présenter une nouvelle liste
d'épicerie jamais présentée auparavant. Alors, vous comprendrez que ça en dit
long sur l'esprit de collaboration qui régnait à la table et que ça en dit long
sur la réelle volonté ou non de collaborer du Syndicat des métallos.
Constatant l'intransigeance des dirigeants
syndicaux de la Société des traversiers du Québec… pardon, constatant
l'intransigeance des dirigeants syndicaux, la Société des traversiers du Québec
a fait appel au sens des responsabilités et à la bonne volonté de ses employés
afin qu'ils entendent l'appel de la partie patronale, et ce, dans l'intérêt de
l'ensemble de la population. Malheureusement, aujourd'hui, la partie patronale
et le gouvernement ne peuvent que constater que cet appel n'a pas été entendu.
Le gouvernement a toujours dit qu'il
reconnaissait le processus de négociation et tous les droits qui s'y
rattachent, incluant le droit de grève, et ce, surtout s'il est obtenu en bonne
et due forme. Cela étant dit, le gouvernement se serait attendu à plus de
compassion envers la population. Le fait de prendre en otage les populations ne
fait pas avancer les négociations. Ce n'est pas cela qui va modifier les
propositions du gouvernement, des propositions qui doivent tenir compte du
cadre budgétaire établi dans l'intérêt de l'ensemble des citoyens du Québec.
Vous savez, il y a différentes manières de
faire entendre sa voix et son mécontentement, et certaines sont plus
respectueuses du droit de chacun que d'autres, et manifestement les moyens qui
sont pris par le Syndicat des métallos n'appartiennent pas à la meilleure
catégorie. Néanmoins, le gouvernement, de son côté, a l'intention de continuer
à négocier de bonne foi, mais il va le faire de façon responsable et en ayant
également le souci d'équité envers l'ensemble des travailleurs de l'État dont
les négociations se déroulent à l'heure actuelle.
Le gouvernement, vous savez, a toujours
dit que sa patience aurait des limites, et c'est encore vrai aujourd'hui,
n'ayez absolument aucun doute là-dessus. Nous allons faire preuve de bonne foi,
continuer de travailler à la négociation de bonne foi.
En même temps, il y a des maires qui nous
ont informés de leur intention de demander à la Commission des relations de
travail de réclamer au Syndicat des métallos de relever le niveau des services
essentiels aux deux points de service problématiques. Le gouvernement n'a pas
l'intention de s'immiscer dans ce processus. Par contre, il en suivra le
déroulement très attentivement, et cette prochaine étape, qui est devant nous
ici, va déterminer les actions qui vont suivre et, en particulier, s'il y a
lieu de passer à un autre mode de résolution.
À la population prise en otage, je tiens à
vous dire que le gouvernement a entendu votre cri du coeur. Il regrette que le Syndicat
des métallos, lui, ne l'ait pas entendu. Alors, je vous rassure, le gouvernement
le réitère, sa patience a des limites, et la prochaine semaine sera
déterminante. Nous avons demandé au syndicat de changer d'approche, à savoir de
passer du rapport de force à la collaboration, de participer à l'effort
collectif, et ce, dans le respect des autres, dans le respect de la population.
Visiblement, cette réponse que nous avons eue aujourd'hui est décevante, mais
je laisse le bénéfice du doute aux grandes centrales syndicales qui, à ce
stade-ci, travaillent toujours aux tables avec nous pour la recherche d'une
solution. Merci.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
Est-ce qu'on doit comprendre que, si le niveau des services essentiels n'est
pas relevé, vous agirez par loi spéciale, donc vous forcerez un retour au
travail?
M. Coiteux : Voyez-vous, nous,
on a exprimé à plusieurs reprises la demande. Au nom de la population qui est
prise en otage, on a exprimé à plusieurs reprises, tout en reconnaissant le
droit de grève, la nécessité de relever le niveau des services essentiels. Et
on continue de travailler à obtenir une solution négociée dans les plus brefs
délais.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
Techniquement, ce niveau des services essentiels peut être relevé rapidement si
la commission...
M. Coiteux : Regardez, là, il
y a des maires qui nous ont informés de leur intention de présenter ça auprès de
la Commission des relations de travail, et on va voir les résultats de leurs
actions au cours des prochains jours.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
O.K., mais, pour bien comprendre...
M. Coiteux : Je répète. La
semaine prochaine est une semaine absolument déterminante dans ce conflit. Je l'ai
dit à plusieurs reprises puis je le redis aujourd'hui, notre patience à des
limites. Si notre patience a des limites, c'est parce qu'à un moment donné il y
aura une limite qui va être atteinte. Et je l'ai dit, je le répète, on l'a
entendu, le cri des citoyens. La semaine prochaine est une semaine absolument
déterminante.
M. Laforest (Alain)
:
Vous êtes comme un père de famille, M. Coiteux, qui dit à son enfant : Tu
n'auras pas de dessert ce soir, mais tu as le droit d'en prendre pareil. C'est
ça que je viens d'entendre, là.
M. Coiteux : Ce que j'ai dit,
c'est ce qu'on dit depuis le début, c'est-à-dire qu'il y a des droits dans...
Il y a des droits ici qui sont totalement respectés puis il y a la nécessité de
faire une négociation de bonne foi aussi de part et d'autre. De part et
d'autre, d'accord? Mais il y a des citoyens qui sont pris en otage dans cette
histoire-là. Il y a moyen d'en arriver à une entente respectueuse des droits de
chacun ici, et on s'attend, du côté du syndicat, à la même bonne foi qu'on
montre du côté gouvernemental. Alors, notre patience a des limites, bien entendu,
parce qu'on doit se préoccuper de l'intérêt de tout le monde.
M. Pépin (Michel)
:
Donc, concrètement, qu'est-ce que vous attendez, dans la prochaine semaine, qui
va déterminer votre décision pour la suite des choses?
M. Coiteux : Écoutez, on a
exprimé notre volonté d'en arriver à une entente négociée qui ne remet pas en
question le cadre financier du gouvernement. Pourquoi? Parce qu'on doit le
faire dans le souci de l'ensemble des travailleurs du gouvernement. Il n'y aura
pas un traitement de faveur pour un groupe. On travaille dans l'intérêt de tout
le monde et on doit tous respecter le cadre financier.
Maintenant, on a un syndicat qui n'entend
pas un appel qui n'est pas seulement l'appel du gouvernement, mais l'appel des
populations concernées. Alors, il y a des maires qui veulent tenter quelque
chose au cours des prochains jours, on va voir le résultat de tout ça. Nous, on
continue de vouloir négocier de bonne foi avec le syndicat. On espère un
règlement rapide, mais je le répète, notre limite, elle existe. Notre patience
a des limites.
M. Pépin (Michel)
:
Mais, concrètement, vous cherchez quoi dans la prochaine semaine? Vous cherchez
un règlement ou vous cherchez une avancée significative? Qu'est-ce que vous
allez chercher dans la prochaine semaine qui va déterminer la suite des choses
de votre point de vue?
M. Coiteux : Nous, on a mis
des propositions sur la table qui étaient bonifiées par rapport à l'offre
initiale. Mais il ne s'agit pas ici, là, de faire des offres qui n'ont aucune
relation avec le cadre financier général du gouvernement, qui n'ont aucune
relation avec ce qu'on fait dans les autres négociations avec l'ensemble des employés
du secteur public. Mais néanmoins on a été capables de mettre sur la table des
offres qui tiennent compte des problématiques particulières du système en question.
Ils ont réagi comment? Ils ont réagi avec
une nouvelle liste d'épicerie qui n'existait pas auparavant. Est-ce que ça
s'appelle négocier de bonne foi? Alors, il est encore temps de négocier de
bonne foi, il est encore temps d'entendre les appels de la population, il est
encore temps d'attendre la main tendue du gouvernement aussi pour en arriver rapidement
à une entente négociée, mais la semaine prochaine est déterminante. Le temps n'est
pas élastique jusqu'à l'infini.
M. Pépin (Michel)
:
Juste pour être clair, là, est-ce que ça prend absolument une entente dans la
prochaine semaine? C'est-u ça que vous dites aujourd'hui? Parce que vous dites :
La prochaine semaine va être déterminante, ça peut porter...
M. Coiteux : Bien, je répète
qu'il y a des maires, là... il y a l'opération naufragés, là, qui a été lancée
par des maires, ils veulent aller voir la Commission des relations de travail.
Il va peut-être y avoir du mouvement de ce côté-là la semaine prochaine qui va
atténuer la pression sur la population, mais, au-delà de ça, c'est sûr qu'on
souhaite un règlement négocié dans les meilleurs délais, mais la situation doit
évoluer sur le terrain rapidement.
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y a d'autres questions en français?
Journaliste
: Il y
aurait des questions sur d'autres sujets qui concernent, bien, les
responsabilités de M. Coiteux.
Journaliste
: Faire le français,
c'est l'usage, alors essayons de respecter l'usage. Parce que lundi, M.
Coiteux, il y aura le début d'un mouvement de grèves tournantes à travers le
Québec, toute la semaine prochaine, avec finalement presque tout le monde, sauf
un peu dans… pas tout le monde dans la santé. Comment vont les négociations?
Comment qualifiez-vous l'état des négociations, le déroulement des
négociations, à l'heure actuelle, avec l'ensemble des syndiqués du secteur
public?
M. Coiteux : Écoutez, je l'ai
déjà dit puis je ne voudrais pas non plus qu'on pense qu'on a une entente à
portée de main dans les prochains jours, là, il faudrait bien m'interpréter,
mais les échanges sont constructifs. Ça veut dire quoi, des échanges
constructifs? Ça veut dire qu'on progresse dans l'identification de ce qui est
le plus important pour chacune des parties puis on progresse aussi dans
l'explication de ce qu'on veut accomplir dans cette négociation. Et ça donne
lieu, à l'heure actuelle, à des échanges constructifs. Est-ce que ça veut dire
que toutes les problématiques sont résolues aux tables? Non.
Maintenant, ce qui est bien important de
comprendre, c'est que ce n'est pas une négociation où, avec le temps, on va
étirer le cadre financier, là, ce n'est pas de ça qu'il s'agit. Il s'agit de
trouver des solutions ensemble qui soient gagnantes pour tout le monde à
l'intérieur du cadre financier. Et le cadre financier, ce qu'il permet, ce
qu'il établit très clairement, puis ça, on ne va jamais, jamais en déroger, c'est
qu'il n'est pas question, je le répète, là, il n'est pas question de signer une
convention collective qui nous ramènerait en déficit après avoir travaillé tous
ensemble à éliminer le déficit budgétaire. On ne va pas retourner en déficit en
signant une convention collective qui n'est pas finançable et on ne va pas
aller piger dans la poche des citoyens pour financer une convention collective
qu'on ne pourrait financer avec les impôts des Québécois, qui sont déjà trop
élevés de toute façon.
Ça, c'est nos balises, mais, dans ces
balises-là, on a mis sur la table des propositions qui donnent lieu à des
échanges avec la partie syndicale qui sont constructifs. Donc, la partie
syndicale voit quand même probablement, de son côté, une issue possible dans ce
cadre-là. Ça ne veut pas dire qu'on est arrivés là. Ça ne veut pas dire qu'il
n'y a pas des enjeux. Ça ne veut pas dire que c'est facile, mais on ne va pas
déroger des grandes balises que je viens de donner, là.
Journaliste
: De source
syndicale, on entend plutôt autre chose, ça vous surprendra peut-être, mais que
depuis deux, trois jours, qu'il y avait eu une accélération, mais que depuis
quelques jours, finalement, il ne se passe plus rien. Est-ce que ça ne traduit
pas la réalité, ça, M. Coiteux?
M. Coiteux : Bien, regardez,
ça leur appartient de communiquer les choses comme ils les voient, comme elles
les voient, les centrales syndicales. Ça ne m'appartient pas de commenter à
leur place comment elles voient le déroulement actuel des négociations.
Journaliste
: Même
s'ils ne disent pas la même chose que vous.
M. Coiteux : Bien, écoutez,
les centrales syndicales ont annoncé un certain nombre de moyens de pression
qu'elles vont exercer au cours de la semaine prochaine. Ça ne veut pas dire que
les négociations sont rompues. Et aux centrales syndicales, bien, je répète le
même message de toujours, c'est : Écoutez, soyez des agents de changement,
envisageons cette négociation de façon un peu plus novatrice, là, un peu
différente, pensons effectivement aux intérêts de tous, mais en particulier aux
intérêts de l'ensemble des Québécois, puis il ne serait pas dans l'intérêt des Québécois
de persister dans le déficit budgétaire chronique et dans les hausses d'impôt
systématiques. On n'ira pas là, on ne jouera pas dans ce film-là. Je pense que
les centrales syndicales le comprennent, mais on a mis, dans ce cadre-là, des
enjeux sur la table qui sont des enjeux qui les intéressent beaucoup. Et j'en
suis convaincu, on est capables d'en arriver à une entente tout à fait
respectable pour l'ensemble des Québécois.
Journaliste
: Et que
dites-vous aux Québécois qui devront faire face à ces moyens... à ces grèves
dès la semaine prochaine? Et, en fait, c'est un mouvement qui va s'étendre sur
plusieurs semaines, à moins qu'il y ait du mouvement aux tables.
M. Coiteux : Bien, c'est bien...
disons, c'est regrettable, là, qu'on recoure à ce moyen-là la semaine
prochaine. C'est regrettable. Je suis convaincu que ce n'est pas nécessaire.
J'ai toujours dit que cette logique basée sur les rapports de force, j'aimerais
ça, voir ça évoluer vers des rapports un peu plus constructifs dans notre
société. J'ai toujours dit ça puis je le pense encore.
Ce qui est certain, c'est que ce n'est pas
parce qu'on fait la grève et qu'on fait pression par le biais de la grève que
subitement les coffres de l'État sont regarnis puis qu'on a plus d'argent à
mettre dans le cadre de négociations. C'est impossible. Ça n'arrivera pas, ce n'est
pas comme ça que ça fonctionne.
Journaliste
: ...ça ne
vous impressionne pas.
M. Coiteux : Ça ne change pas
le cadre financier parce que... Est-ce qu'une grève va faire rentrer de
l'argent dans les coffres de l'État? Bien non. C'est la vérité. Alors, on a dit
qu'on ne retournerait pas en déficit puis on a dit qu'on n'allait pas augmenter
les impôts. Ça ne changera pas parce qu'il y a une grève, ça. Mais les
négociations se poursuivent, puis moi, je suis convaincu qu'on est capables
d'en arriver à une solution qui est honorable.
Et comparez la situation du Québec avec
celle de l'Ontario, par exemple. En Ontario, là, ils viennent de régler
apparemment avec la fonction publique, on va voir si ça va être ratifié.
0 % d'augmentation en 2015, même pas d'augmentation dans les échelles
salariales en 2016; un boni, mais un boni ponctuel puis pas grand-chose non
plus l'année suivante. Ils sont dans une logique qu'ils appellent «de zéro au
net». Je te donne 1 %, tu me donnes 1 %.
Regardez le cadre financier qu'ils
offrent... qu'on offre, nous. Regardez ce qu'on met sur la table, nous. Oui, c'est
plus dur que ça a été à d'autres moments, mais on a des finances publiques qui
ont des problèmes aussi qui sont très aigus. Il faut en tenir compte. C'est
dans ce contexte-là, je pense, qu'on doit tous être responsables et on doit
tous travailler ensemble à la recherche de solutions qui soient constructives.
Puis moi, je suis convaincu que ce qu'on a mis sur la table va nous permettre
d'y arriver. Je suis optimiste, mais je ne suis pas non plus naïf en pensant
que ça va être facile. Mais la grève ne va pas changer les moyens financiers du
gouvernement ni ne va nous faire dévier de ce que j'ai dit tout à l'heure. On
ne retournera pas en déficit puis on ne va pas augmenter les impôts des Québécois.
Mme Plante (Caroline)
: Mr. Coiteux, earlier, you
asked for...
Mme Montgomery
(Angelica)
: …if I could possibly ask a
question on the subject. What
do you say to people who say that the labor dispute… there should be special legislation on these striking ferry workers
now?
M. Coiteux : I didn't exactly said that…
Mme Montgomery
(Angelica)
: Yes, but some people…
M. Coiteux : What I said is that we made proposals that could have solved this
conflict already some time ago. We said that they had a legitimate right to
strike, but there are ways to strike and not taking the population as hostages the way they're doing
right now. There are different ways of exerting their rights to strike.
So we're asking them to
reconsider their position. At the same time, some mayors have decided to ask
the Commission des relations de
travail to elevate the level of services in rush hours. We're going to see the
result of this initiative from the mayors, but the next week will be crucial
for us. We will not tolerate that people are taken in hostage by a union that
obviously, the way I see it, is not negotiating in good faith and is not
listening to the cause, not only of its government but of the citizens of the areas that are most affected by this
conflict.
Mme Montgomery
(Angelica)
: Why wouldn't you consider
a path to work with legislation?
M. Coiteux : Well, I will repeat what I just said. We made several calls to the
union to elevate the level of services at rush hours. The mayors are asking for
the same thing, the citizens are asking for the same thing. They can exert
their right to strike while thinking about the consequences on the daily life
of every citizen. At the end of the day, the Government has to take that into consideration also because we have to
represent and we have to make sure that we represent the interest of the whole population, not only the unions, the whole population. At the same time, obviously, we
respect their rights and we're asking them to consider also those aspects in
the negotiations. Now, the mayors
are taking an initiative, we're going to see the result of that initiative. The
next week will be crucial.
Mme Plante (Caroline)
: Mr. Coiteux, earlier you asked for more compassion. Are you asking
for compassion from public sector unions?
M. Coiteux : Yes, I do. Yes, I do because they are affecting the daily life of
thousands of people, especially in Québec, Lévis and Sorel, Saint-Ignace-de-Loyola. They can exert their
right to strike while taking that into consideration.
That compassion I would like to see it exerted by them as well as their right
to strike.
Mme Plante (Caroline)
:
Are you talking about public sector workers in that negotiation? Are you as
well asking…
M. Coiteux :
Here, we are in more global terms. We are in more global terms. As I said, it's
not because they would strike the next week that, all of the sudden, the Québec
Treasury will have more money. The economy will not boom because they are
striking. We're not going to have more fiscal revenue because they're striking.
So why on Earth should we
offer more than what is compatible with healthy public finances and not
increasing taxes of Quebeckers? So we won't budge on that particular thing. But
obviously, at the same time, and I repeat, in our offers, we address several
concerns of our employees represented by their unions, and I'm pretty sure
that, with an openness of mind which I expect from the unions, we can reach a
happy conclusion to this negotiation episode.
Mme Plante (Caroline)
:
There will be rotating strikes next week. Again, are you asking the unions to
be compassionate?
M. Coiteux :
I think it's regrettable that they're striking while we have constructive talks
at the negotiation tables. I think it is regrettable that they're doing that at
this stage while they probably see something possible in terms of reaching an
agreement. Now, that's their right to do so, and we respect that right. But, at
the same time, we expect them to respect also their obligations, including
obviously an important aspect of it, which is essential services.
Mme Plante (Caroline)
:
In the past, you've agreed to settle at individual tables, but, at the central
table, you've legislated on salaries. Could that be a scenario, you know,
another…
M. Coiteux :
Our hypothesis is that we're going to have a negotiated solution to this. We
work at the negotiating table with this in mind. We want to reach an agreement.
That agreement has got to be compatible with the reality. Money is not growing
on trees, OK? Money depends on people going to work, paying their taxes. We
don't want to increase taxes, because taxes in Québec are already too high.
That affects the strength of our economy. That means that we have less money in
the end to fund public services and to reward our employees.
So we need a more dynamic
economy, not a less dynamic economy. So we will not increase taxes of Quebeckers.
We need public finances that are healthy, because that's the only way that we
can assure, in the long-term, a correct funding for our social programs. This
is why we have this situation in which we're offering increases, OK, increases.
It's not net zero like in Ontario, modest increases, but yet increases that are compatible with our fiscal situation in Québec.
So I'm asking them just
to consider the interest of everybody. Our employees are also taxpayers, so
they should understand that, and I'm asking everybody to work together. We
should be able to work together to find an appropriate solution. And, quite
frankly, I'm optimistic, I'm not pessimistic. It doesn't mean that it's easy,
it doesn't mean that it will happen tomorrow morning, but I'm optimistic that
we can have a solution. But for that to happen everybody has to consider that
we're part of the same society and we have to solve the same problems all
together.
La Modératrice
:
Thank you. Merci.
(Fin à 13 h 1)