Définition
Signifie être élu sans opposition.
Cette expression remonte à l'époque où l'annonce des candidatures se faisait en assemblée publique convoquée par l'« officier-rapporteur », le responsable du scrutin. Les noms y étaient proposés de vive voix et s'il n'y avait qu'un seul candidat, il était proclamé élu sous les acclamations de la foule présente.
Selon la Loi électorale du Québec, si à la fin de la période prévue pour produire une déclaration de candidature un seul candidat est en lice dans une circonscription en élection, celui-ci est proclamé élu1.
Au Québec
De 1867 à 1939, on dénombre 294 victoires par acclamation lors d'élections générales au Québec.
En 1939, Edgar Rochette est le dernier élu par acclamation lors d'une élection générale. En 1958, Pierre Bohémier, élu lors une élection partielle tenue dans Labelle, est le dernier élu sans opposition de l'histoire politique du Québec.
Aux élections générales du 23 juin 1919, sur 81 sièges à pourvoir, 45 députés sont élus par acclamation : 43 proviennent du Parti libéral. Il s'agit d'un record dans l'histoire politique du Québec.
En 1927, Louis-Alexandre Taschereau est le dernier premier ministre de l'histoire du Québec à être élu sans opposition lors d'une élection générale2.
Au Canada
De 1867 à 1957, 623 députés ont été élus par acclamation au Parlement d'Ottawa. Plus de 40 % d'entre eux, soit 257, le sont au Québec et un peu moins de 30 % en Ontario, soit 180. Le dernier député élu par acclamation lors d'une élection générale est Chesley William Carter, dans Burin Burgeo (Terre-Neuve), en 19573. Le dernier député élu par acclamation lors d'une élection partielle est George Henry Douchett, dans Lanark (Ontario), en 1957 également.
Aux élections du 5 mars 1891, 81 candidats sur 215 sont élus par acclamation. Il s'agit d'un record au Canada.
Deux premiers ministres canadiens ont été élus par acclamation lors d'élections générales au cours de l'histoire. Il s'agit d'Alexander Mackenzie, le 22 janvier 1874, et de John A. Macdonald, le 17 septembre 1878.
Dans la Loi électorale du Canada, on fait encore mention de l'élection par acclamation. Dans l'article 63, on explique que si le dix-neuvième jour précédant le scrutin, à 14 h, il n'y a qu'une seule candidature, le directeur du scrutin déclare élu le candidat unique sans délai4.
Pour citer cet article
« Élu par acclamation », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, 17 juillet 2014.
1
Loi électorale du Québec, RLRQ, c. E-3.3, art. 247 et 258.
2
Il existe une tradition récente voulant que l'opposition officielle ne présente pas de candidat contre un premier ministre qui tente d'être élu lors d'une élection partielle. Tel est le cas de Robert Bourassa (1986) et de Lucien Bouchard (1996). Les tiers partis ne tiennent cependant pas compte de cette tradition.
3
Site du Parlement du Canada, 2013. http://www.parl.gc.ca/
4
Loi électorale du Canada, L.C. 2000, c. 9, art. 63.