« Débats Desjardins »
Définition
Expression désignant les comptes rendus des débats parlementaires compilés par Alphonse Desjardins1 pour les sessions de 1877-1878 à 1889, puis par son frère Louis-Georges pour les sessions de 1892 et 1893.
Historique
Journaliste pour Le Canadien
En 1872, Alphonse Desjardins débute sa carrière journalistique à Lévis pour le journal L'Écho de Lévis. À partir du 12 juillet 1876, il poursuit sa carrière au Canadien, un autre journal d'allégeance conservatrice, publié à Québec. Son frère Louis-Georges en est le copropriétaire avec Joseph-Israël Tarte depuis un an2.
En décembre 1877, Alphonse, qui connait bien la sténographie, se voit affecté à la couverture des débats parlementaires de l'Assemblée législative de Québec3. Il rédige quotidiennement des comptes rendus sous le titre « Parlement provincial Assemblée législative ».
En 1878, au terme de la session, Desjardins regroupe tous ses comptes rendus, qu'il découpe et colle sur deux colonnes, dans un livre imprimé ensuite par Le Canadien sous le titre Débats Parlement provincial de Québec. Session de décembre 1877 à mars 18784. Il fait la même chose pour la session de juin à juillet 18785 sous le titre de Débats Parlement provincial de Québec. Session de juin 1878. Si les titres de ces recueils varient, l'ensemble est généralement désigné comme étant les Débats Desjardins6.
Éditeur des débats parlementaires
En 1879, Desjardins devient éditeur des débats parlementaires qu'il publie à ses frais7. Son mandat consiste « à résumer les interventions des députés et à en rapporter l'essentiel »8. Dans un avertissement au début de sa publication, il écrit qu'en plus de vouloir y apporter la plus stricte impartialité, il espère en faire un recueil facile à consulter et utile pour l'étude de l'histoire parlementaire de la province9.
Le premier volume (2,50 $ l'exemplaire relié) est bien reçu dans la presse, et ce, sans distinction d'allégeance politique. Avec ce premier essai, l'éditeur souhaite obtenir l'aide monétaire du gouvernement pour ses prochaines publications10. Il y parvient en 1882 alors que les députés en Chambre sont unanimes à saluer son travail11. Le premier ministre Joseph-Alfred Mousseau explique que le 2 500 $ versé à Desjardins inclut l'achat de 400 volumes à 5 $ chacun pour distribution publique12. Il ne lui reste que 500 $ pour couvrir ses frais d'impression. Deux ans plus tard, la hausse à 8 $ du prix de vente d'un exemplaire devient un autre moyen de rémunération13.
Le 6 juin 1884, le député conservateur Pierre Garneau affirme que, en raison de la longueur des délibérations, les publications de Desjardins sont plus volumineuses et lui ont fait subir des pertes monétaires. Afin d'y remédier, il recommande le vote de 500 $ additionnels, comme l'année précédente. Le procureur général, Louis-Olivier Taillon, déclare cependant que si l'éditeur a de bons arguments pour obtenir 5 000 $ plutôt que 2 500 $, la nécessité du gouvernement d'économiser lui a fait accepter la somme de 4 000 $14.
L'impartialité dont Desjardins se réclame est remise en doute en raison de son appui au candidat conservateur Joseph-Edmond Roy dans Lévis, qui sera défait à l'élection générale d'octobre 1886. Trois mois plus tard, l'arrivée au pouvoir d'Honoré Mercier, adversaire des conservateurs, provoque la destitution de fonctionnaires suspectés d'avoir lutté contre son parti durant la campagne électorale. Desjardins n'y échappe pas : le gouvernement Mercier songe à lui retirer l'édition des débats en raison de ses affinités politiques avec les conservateurs15. Le 30 mars, Mercier présente une motion proposant la nomination d'un comité spécial « avec instruction d'examiner l'opportunité de publier les débats de cette Chambre et de décider par qui et à quelles conditions ces débats seront publiés16 ». Le 5 avril, Desjardins y plaide sa cause et sauve la mise, mais à une condition : il doit s'engager à faire imprimer ses Débats par Belleau et Compagnie, une propriété d'Ernest Pacaud, ami du premier ministre et principal organisateur de son parti, qui imprime également les deux principaux journaux du gouvernement Mercier17.
Le 13 avril, le rapport déposé en Chambre recommande qu'une somme de 4000 $ soit accordée à Desjardins en échange de 500 exemplaires des débats pour la session en cours. L'éditeur doit également suivre des instructions méthodologiques qui caractérisent ses publications : « obtenir des rapports sténographiques des discours importants, omettre les affaires de routine, publier les discours dans la langue dans laquelle ils sont prononcés et livrer son travail plus tôt qu'il n'a coutume de le faire18 ».
Quelques jours après, Le Canadien publie une lettre de Desjardins qui refuse ces conditions. Il entend reprendre la publication des débats même sans la « subvention budgétaire », grâce au « patronage du public » et à l'appui de ses « confrères de la presse » : « Inutile d'ajouter que je continuerai d'apporter à la compilation et à la rédaction des Débats la plus stricte impartialité. Fondée et soutenue comme entreprise privée, ils continueront d'avoir strictement ce caractère, comme le Hansard en Angleterre19 ».
Mercier dit regretter cette décision de l'éditeur. Louis-Olivier Taillon, le chef de l'opposition, obtient que le comité se réunisse de nouveau pour reconsidérer l'affaire20. Le 23 avril, les journaux rapportent qu'une entente est conclue. Desjardins consent à « employer un sténographe à chaque fois que les députés le désireront21 ». Ce sont finalement deux sténographes, Alexandre Bélinge et Narcisse Malenfant, qui prennent place près de la table du greffier22.
L'impression des Débats connaît cependant du retard. Une fois la session terminée, Desjardins reçoit une mise en demeure de Belleau et Compagnie l'enjoignant de se conformer aux conditions de l'entente23. Chaque année, et ce, jusqu'en 1889, il va toujours refuser d'obtempérer et restera fidèle à son ancien imprimeur, L.-J. Demers & Frère.
La fin des subventions
En 1888, pour souligner son 10e anniversaire de publication des débats, Desjardins rappelle l'impartialité dont il s'efforce de faire preuve : « Les Débats enregistrent ce qui se dit dans l'enceinte législative, mais ils n'ont pas de préférence pour personne. C'est là leur principal mérite, et pour rien au monde, ils ne voudraient changer une ligne de conduite qui seule peut assurer leur existence24. »
Le gouvernement Mercier est d'un tout autre avis. Le 14 décembre 1889, Desjardins reçoit une lettre annonçant la fin de sa subvention. La Justice de Québec rapporte que le gouvernement aurait pris cette décision dans le but d'économiser 4 000 $, somme que le travail de Desjardins ne vaudrait pas25.
L'éditeur fait part de la nouvelle à son ami Jules-Paul Tardivel, un conservateur notoire propriétaire de La Vérité. Selon lui, les raisons du gouvernement cachent en fait des motifs de partisannerie politique26. Tardivel publie la réponse de Desjardins aux allégations de La Justice : « On semble croire que la raison d'économie invoquée par la Justice n'est pas suffisante. On pourrait économiser sur d'autres choses27 ». En plus de l'appui de Tardivel, Desjardins reçoit celui de la presse conservatrice.
Le gouvernement Mercier maintient néanmoins sa décision. Plusieurs historiens ont tenté de l'expliquer. Robert Rumilly écrit que Mercier voulut apporter à un texte de Desjardins « des corrections de fonds, en modifier le sens », sans savoir lequel. Le refus de l'éditeur achève de convaincre Mercier de son « parti pris politique » en faveur des conservateurs puisque Louis-Georges Desjardins, le frère d'Alphonse, est député de ce parti dans la circonscription de Montmorency28.
Yves Roby affirme pour sa part que l'hypothèse de Rumilly ne repose sur aucun document et que Mercier est plutôt guidé par un mobile purement politique. D'ailleurs, lorsque Desjardins lance le 9 juillet 1891 un nouveau journal conservateur, L'Union canadienne, il ne fait aucune mention de sa perte d'emploi liée à son refus de modifier un de ses compte rendus29. Par contre, Desjardins écrit peu après que Mercier s'est attaqué à lui « parce qu'il avait alors un frère dans la politique provinciale qui, faisant son devoir, portait de rudes coups à l'homme encombrant qui occupe si théâtralement le poste de premier ministre30 ».
George Boyle offre quant à lui une troisième explication en lien avec les dépenses de la conférence interprovinciale tenue à Québec en octobre 1887. Mercier avait d'abord annoncé, avant la rencontre, que le gouvernement ne demanderait « pas un sou » et que les ministres recevraient « les délégués des autres provinces à leurs dépens31 ». Or, en février 1889, Nérée Le Noblet Duplessis, député conservateur de Saint-Maurice, demande le détail des dépenses relatives à la conférence en accusant le gouvernement d'avoir fait « croire à la chambre que cela ne coûterait pas un sou à la Province, et de lui faire payer ensuite 10 000 $ pour cette fameuse conférence interprovinciale32 ».
Boyle affirme qu'au lendemain de cette séance, Desjardins refuse la demande d'un « under boss » de Mercier l'enjoignant de modifier, avant publication, un passage de ses notes sténographiées qui ne rendrait pas justice aux paroles du premier ministre. D'autres ont aussi entendu ces mots, fait remarquer Desjardins, qui affirme devoir s'en tenir à ce qui s'est dit sous peine de discréditer toute son œuvre33.
Dans cette affaire, Desjardins a l'appui des journaux conservateurs comme La Patrie, Le Canadien et Le Quotidien de Lévis qui, eux aussi, ne croient pas au prétexte du gouvernement relatif à la fin de la subvention34. En janvier 1890, La Justice annonce que le siège du rapporteur officiel des débats a été retiré de l'Assemblée législative35. Le poste n'est cependant pas aboli puisque Narcisse Malenfant prend le relais et publie les débats des deux sessions de 189036.
Il n'y a pas de publication pour la session de 1891 en raison du scandale de la Baie-des-Chaleurs qui mène à la destitution du gouvernement Mercier le 16 décembre.
Un nouvel éditeur des Débats Desjardins
De retour au pouvoir, les conservateurs engagent le 15 octobre 1892 le frère d'Alphonse, Louis-Georges, comme greffier de l'Assemblée législative. Cet ancien journaliste, député au provincial et ensuite au fédéral publie en 1895, en un seul volume, les sessions de 1892 et de 189337.
Dans un effort pour réduire les dépenses publiques, le gouvernement conservateur met ensuite fin à ces publications38. Ce n'est qu'en 1964 que commence officiellement la publication du Journal des débats.
Analyse de la source
Dans un premier temps, nous abordons la méthodologie de travail d'Alphonse Desjardins comporte deux phases bien distinctes : de 1877-1878, où il écrit en tant que journaliste du Canadien, puis de 1879 à 1889, où il agit comme éditeur des débats parlementaires.
Dans un second temps, nous analysons le travail que Louis-Georges Desjardins a publié sur les sessions de 1892 et de 1893.
Desjardins le journaliste (1877-1878)
Pour la session 1877-1878, et ce, jusqu'en 1889, Desjardins sténographie les débats et rédige ses comptes rendus à partir de ses notes. Seuls les débats qu'il juge les plus importants sont publiés intégralement39. Il s'en tient strictement à ce qui se déroule en Chambre sans émettre de commentaires personnels à une seule exception, soit la session de juin-juillet 1878.
Dès la première séance, Desjardins commente en ces termes l'élection controversée d'Arthur Turcotte comme orateur de la Chambre grâce à sa propre voix (33 pour et 32 contre) : « Il y a un fait digne de remarque et qui montre jusqu'à quel point les libéraux avaient honte d'eux-mêmes et de leur candidat, c'est que pas un seul n'a osé prendre la défense de M. Turcotte. Un silence morne et très significatif n'a pas cessé de régner sur les banquettes ministérielles40. »
Très souvent, les discours résumés des députés libéraux sont accompagnés de commentaires défavorables. Ainsi, Félix-Gabriel Marchand « prononce une de ses harangues ennuyantes, parsemée de grognements, qui plonge dans le plus profond engourdissement tous ceux qui sont dans la pénible nécessité de l'écouter. Il réussi[t] si bien dans son effort oratoire, qu'il termine son discours en baillant démesurément »41. David Alexander Ross commettrait quant à lui « un discours des plus ridicules. On était étonné d'entendre dire au Procureur Général autant de sottises et de platitudes42 ». L'opposition conservatrice se mérite, quant à elle, des mots élogieux : Jonathan Saxton Campbell Würtele, par exemple, « fait un excellent discours plein de force et de logique43 ».
Desjardins l'éditeur (1879-1889)
À partir de 1879, Desjardins, maintenant éditeur, n'ajoute plus de commentaires personnels et affirme vouloir s'en tenir uniquement aux faits par souci d'impartialité44. L'historien Guy Bélanger relate que les députés ont cependant le droit d'apporter les « modifications nécessaires » aux discours sélectionnés par l'éditeur, mais sans savoir jusqu'à quel point. Desjardins ne publie pas non plus de discours complets pour des raisons d'économie45. En outre,
Les redites, les discussions oiseuses et sans intérêt pour l'intelligence de la lutte des partis sur les questions politiques qui agitent notre province ont été mises de côté, comme étant plutôt de nature à nuire qu'à aider au chercheur de renseignements sur le véritable caractère des débats46.
En 1880, Desjardins informe les lecteurs que le « grand soin » dans « la reproduction des discours » a été source du retard de la publication47. Le manuscrit de l'un des principaux discours prononcés en début de session a fait un séjour à Paris et ne lui est parvenu que trois mois après la prorogation, sous forme de brochure.
L'année suivante, Desjardins précise avoir omis dans son recueil le dépôt, la lecture et la réception des pétitions, le dépôt des rapports de comités, etc. Ces étapes procédurales, précise-t-il, sont déjà mentionnées dans ses comptes rendus des débats du Conseil législatif qui figurent dans la première section de son volume48.
De 1882 à 1889, la méthode de travail de Desjardins ne varie qu'en 1887 en raison de l'aide des sténographes Alexandre Bélinge et Narcisse Malenfant.
Les comptes rendus d'Alphonse Desjardins (1877-1889)
Notre analyse en profondeur se concentre uniquement sur les débats de l'Assemblée législative couverts par les Desjardins. Nous n'avons pas considéré ceux du Conseil législatif, qui ne sont pas reproduits dans toutes les publications.
La session de 1877-1878
Pour la session 1877-1878, les débats sont présentés sur deux colonnes. Mise à part la séance du 7 février, manquante, toutes sont présentées chronologiquement. La plupart des échanges suivent un cadre procédural indiquant le sujet en discussion. Certains discours sont cependant publiés à la fin sans que l'on sache quand ils ont été prononcés dans la séance, où s'il s'agit d'une autre date49.
Desjardins n'explique pas ces allées et venues chronologiques. En outre, les séances des 6, 13, 14, 15 et 28 février ne sont pas datées. Il faut comparer leur contenu avec les Journaux de l'Assemblée législative de la province de Québec pour les situer.
L'auteur commet certaines erreurs de révision. Ainsi, à la séance du jeudi 21 février 1878, nous pouvons lire : « Le défaut d'espace nous a forcé à remettre à aujourd'hui la publication de quelques interpellations qui ont été faite au ministère pendant la séance de jeudi soir50 ». Pourtant, tous les débats en question figurent pour cette séance. En réalité, ce commentaire provenant du Canadien n'a pas été expurgé des Débats. Une comparaison entre ces sources démontre d'ailleurs que bon nombre de discours sont résumés ou encore simplement ignorés dans les Débats.
Sur le plan de la procédure, les étapes des projets de loi, lorsqu'elles sont mentionnées, sont souvent abrégées. Par exemple, Desjardins rapporte pour le 31 janvier 1878 que plusieurs bills sont présentés et lus pour la première fois et que d'autres subissent leur seconde lecture et sont envoyés au comité des bills privés51. Ces omissions obligent à consulter les archives pour les retrouver.
Desjardins emploie le terme « honorable » pour distinguer les simples députés des ministres en fonction52, mais aussi pour désigner les anciens ministres, orateurs ou premiers ministres qui siègent encore. Il lui arrive de désigner des « honorables » qui perdent ensuite ce titre au cours d'une même séance, et vice-versa53. Ce flou vaut de ne jamais savoir si un député a ou non une fonction particulière.
Bref, en tant que source, les Débats de 1877-1878 sont incomplets et difficilement utilisables en raison de ces nombreuses lacunes. Lecteurs et chercheurs doivent continuellement se servir des Journaux de l'Assemblée législative pour compléter la procédure et consulter la version papier des projets de loi.
La session de juin-juillet 1878
Les remarques pour 1877-1878 s'appliquent à la session du printemps 1878. Bien que les comptes rendus soient présentés par ordre chronologique, Desjardins fait d'autres retours dans le passé. À la fin de la séance du 26 juin, il insère un discours du chef de l'opposition, Joseph-Adolphe Chapleau, prononcé la veille, mais sans mettre d'indication de procédure indiquant le moment exact où il a été prononcé durant la séance, Desjardins se contentant de le qualifier de « magnifique54 ».
Desjardins fait d'autres erreurs de datation importantes. À la séance du samedi 29 juin, il écrit que « rien d'important n'a eu lieu, excepté le débat qui s'est élevé sur la présentation d'une pétition des électeurs des Trois-Rivières55 ». Or, le Journal de l'Assemblée législative révèle qu'il n'y a pas eu de séance ce jour-là56. C'est la veille que le député de Saint-Maurice, François-L. Desaulniers, dépose une pétition qui est probablement celle dont parle Desjardins.
Sauf exception, Desjardins ne donne jamais le numéro des projets de loi à l'étude57. Les étapes de leur cheminement législatif ne sont pas toujours clairement identifiées. Certaines sont carrément ignorées ou erronées. Par exemple, dans la séance du 17 juillet 1878, il écrit que la seconde lecture du projet de loi n° 9 pour l'abolition du Conseil législatif est mise aux voix, mais il s'agit plutôt du vote pour la formation en « comité général ». Un peu plus loin, Desjardins écrit que le projet de loi est adopté sans amendement, alors que le Journal de l'Assemblée législative démontre au contraire qu'il y a des modifications au texte législatif58.
Parfois, Desjardins ne juge pas nécessaire de faire un compte rendu d'une séance. C'est le cas pour la dernière de la session, en juillet : « Aucune affaire n'a été faite dans la séance du 20. La Chambre s'étant réunie seulement pour la forme, en attendant le moment de la prorogation qui a eu lieu à midi, avec les cérémonies d'usage59 ». À la place, il publie plutôt un discours de Louis-Onésime Loranger sous le titre « Débat Parlementaire sur l'Adresse », discours prononcé en début de session, lors de l'adresse en réponse au discours du trône, et qui se retrouve de façon incongrue à la toute fin du recueil60.
Sur un autre plan, c'est dans cette édition que Desjardins inclut pour la première fois des documents en appendice : huit pages sont consacrées à 13 courtes biographies des membres du cabinet fédéral. Autre première, Desjardins publie un index de quelques-uns des sujets discutés en Chambre sous lesquels il met tous les noms des députés participants61.
Desjardins continue d'utiliser le mot « honorable » pour désigner les membres du cabinet actuel ou des précédents. Desjardins distingue mal François Langelier, commissaire des Terres de la couronne, et son frère Charles. Ce dernier est parfois identifié par quelques lettres de son prénom. La plupart du temps François, lui, est désigné par le mot « honorable » avec son patronyme. Mais ce n'est pas toujours le cas. Il arrive que le lecteur ignore lequel intervient, par exemple quand Desjardins écrit : « Le débat est continué pendant quelques temps par MM. Rinfret, Langelier et autres62 ». Heureusement, quand il s'agit de voter, la mention de la circonscription distingue les Langelier. Desjardins est irréprochable avec les deux Lafontaine, Joseph et Laurent-David, dont la circonscription suit le nom autant quand ils votent que lorsqu'ils s'adressent à la Chambre63.
Les sessions de 1879 à 1889
Pour les Débats Desjardins de la session 1879, année où Desjardins devient éditeur, il n'y a pas de changements majeurs, mis à part la présence de deux index des participants pour la Chambre et le Conseil législatif. Encore une fois, Desjardins ne donne que très rarement les numéros de bills, et il ne faut jamais trop se fier à la conformité de la procédure parlementaire qu'il rapporte. Par exemple, il écrit que la deuxième lecture du « bill » 35 est renvoyée à trois mois, alors que dans le Journal de l'Assemblée législative, c'est six mois64. Inversement, l'éditeur rapporte le retrait du bill 4265, étape qui n'apparaît pas dans le Journal de l'Assemblée législative.
Aussi, Desjardins ne mentionne certains bills qu'à leur sanction royale et ne rapporte aucun débat sur eux. Il signale même la sanction du bill 127 bien qu'il ne se soit jamais rendu à cette étape finale66. Il ne faut pas, non plus, tenir compte des titres qu'il donne aux bills sanctionnés, et ce pour toutes les sessions. Ceux des Journaux de l'Assemblée législative doivent prévaloir comme référence officielle.
Les mêmes problèmes se répètent dans l'édition de 1880 qui, désormais, présente les débats sur une colonne. Pour une première fois figure un bill présenté en Chambre sans numéro, en première lecture, mais qui s'avère introuvable dans les archives67.
Autre nouveauté, à chaque fois qu'un membre du cabinet ministériel parle en Chambre, la fonction qu'il occupe est écrite à côté de son nom de famille, par exemple : « L'honorable M. CHAPLEAU - premier ministre et commissaire de l'agriculture et des travaux publics68 ». Desjardins est aussi plus systématique dans sa manière d'utiliser le mot « honorable » pour ceux qu'il désigne comme tels.
Parmi les changements notables dans l'édition de la session de 1881, il y a d'abord la présence d'une table des matières par sujets, la seule d'ailleurs dans tous les Débats Desjardins, que l'éditeur désigne par le terme « index ». Dans cette session, et dans plusieurs autres à venir, l'absence des numéros de nombreux bills - principalement ceux qui n'ont eu qu'une première lecture - empêche de les identifier avec précision.
La session de 1882 des Débats - la première où Desjardins reçoit une subvention du gouvernement - se caractérise par de grands changements dans la présentation. L'éditeur signe désormais en tant qu'« Alphonse », plutôt que « Gabriel-Alphonse », inclut des index de sujets et sépare les séances les unes des autres de façon distincte. Il ajoute de plus un sommaire au début de chaque séance et le nom et la circonscription du parlementaire qui intervient en Chambre sont mentionnés, solutionnant pour les lecteurs la confusion jusque-là possible entre députés homonymes.
De 1882 à 1889, cette présentation des Débats demeure presque inchangée. Desjardins n'insère par exemple aucun débat du Conseil législatif en 1883 et en 1884, puis se ravise en 1885 et en 1886, pour la dernière fois. L'édition de 1883 présente plusieurs discours en appendice prononcés hors de la Chambre, mais sans lieux ni dates. Pour 1884, l'éditeur met en appendice une décision du greffier concernant l'élection du président, en début de session, et dont il fait pourtant mention durant la séance du 27 mars69.
Dans les éditions de 1887, de 1888 et de 1889, Desjardins innove en publiant en appendice des discours non-datés de députés anglophones, conservateurs comme libéraux.
Les Débats de Louis-Georges Desjardins (1892-1893)
L'édition des sessions de 1892 et de 1893 par Louis-Georges Desjardins, réunies dans un même ouvrage, se démarque de celles de son frère Alphonse sous quelques aspects. Le plus évident est de s'être limité à publier une sélection de débats plutôt que de rédiger des comptes rendus de chaque séance.
Bien que Louis-Georges écrit en 1895 dans son introduction qu'il a réussi « à réunir les Débats des quatre sessions depuis le printemps de 1892 »70, seules celles de 1892 et de 1893 en font partie. Aucune source ne permet de savoir où Desjardins se procure la matière de la session de 1892. A-t-il puisé dans les comptes rendus de journaux71, ou bien proviennent-ils de son travail de sténographe à l'Assemblée législative? Il est certain cependant que Desjardins ne pouvait agir comme sténographe à l'Assemblée législative et siéger en même temps à Ottawa comme représentant de la circonscription de L'Islet, les deux parlements menant leurs travaux presque en même temps cette année-là72.
Le fait que Desjardins devienne greffier de l'Assemblée législative le 15 octobre 1892 lui fait spécifier ce qui suit : grâce cette position, « je crois offrir à la députation toutes les garanties possibles d'impartialité et d'authenticité dans la direction de la publication des "Débats" »73. Il affirme également ne pouvoir concevoir que l'on conteste l'utilité de publier les débats qui sont nécessaires pour les générations à venir.
Ce cumul de fonctions a cependant des conséquences. En effet, l'unique volume qu'il publie ne contient que 19 séances des 43 qui ont eu lieu en 1892. Ces comptes rendus ne sont pas présentés par ordre chronologique; il s'agit plutôt d'extraits de séances regroupés sous différentes thématiques. Par exemple, les discours prononcés les 13, 14 et 20 juin sont dans une section portant sur un projet de loi refondant la loi des mines74. Pour 1893, l'éditeur ne publie que 24 jours de séance sur 35 sans expliquer les motifs de sa sélection.
Comme Alphonse, Louis-Georges ne mentionne pas le numéro de la majorité des projets de lois. Il donne le titre d'« honorable » aux membres actuels et passés du cabinet et s'avère imprécis côté procédure. À la fin du recueil, Louis-Georges publie une table des questions discutées au cours de la session, un index des débats avec le nom des députés sous chacun des thèmes retenus, ainsi qu'une liste alphabétique des participants aux débats. Ensuite figurent une liste des membres du cabinet ministériel et celle des députés et leur circonscription pour 1892 et 1893. Si ces éléments facilitent la consultation, l'aspect incomplet des débats demeure problématique.
En conclusion, le plus court volume des Débats Desjardins est celui de 1878 avec 196 pages, tandis que le plus considérable, celui de 1889, en compte 2 92575. Si ceux d'Alphonse sont en vente libre et sont achetés par les autres législatures et les bibliothèques publiques, nous ne savons rien sur ce plan à propos de ceux de Louis-Georges76.
Pour citer cet article
« Débats Desjardins », Encyclopédie du parlementarisme québécois, Assemblée nationale du Québec, 23 mars 2023.
Pour en savoir plus
Bélanger, Guy. Alphonse Desjardins, 1854-1920, Québec, Septentrion, 2012, 688 p.
Notes
1
Avec son épouse Dorimène Roy, Desjardins cofonde les caisses populaires Desjardins en 1901.
2
Guy Bélanger, Alphonse Desjardins 1854-1920, Québec, Septentrion, 2012, p.32-36; Yves Roby, Alphonse Desjardins et les Caisses populaires (1854-1920), Montréal, Fides, 1964, p. 13.
3
Guy Bélanger, « L'affaire Desjardins-Mercier », Cap-aux-Diamants, no 30, 1992, p. 26.
4
Cette publication numérisée est disponible à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale. On peut voir que des découpures de journaux ont été collées dans un livre aux pages blanches. En 1977, cette session parlementaire a été reconstituée rigoureusement par Marcel Hamelin dans le cadre de ses études doctorales.
5
Une version numérisée est disponible à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale, de même que le collage original que Desjardins apportait chez l'imprimeur.
6
De 1877 à 1879, les publications sont signées G.-Alphonse Desjardins et, pour 1880 et 1881, G. Alphonse Desjardins, le « G » étant pour Gabriel. Selon Beaulieu, ce serait « pour éviter une confusion avec son homonyme alors député d'Hochelaga aux Communes ». André Beaulieu, « Les débats de l'Assemblée nationale », Bulletin trimestriel, Bibliothèque de la législature du Québec, vol. 2, n° 4, octobre 1971, p. 27. De 1882 à 1889, les publications sont signées Alphonse Desjardins.
7
« Encourageons-le », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 16 août 1879, p. 2. L'article ajoute que le volume « sera livré à la publicité dans les huit jours qui suivent la session ».
8
Dictionnaire biographique du Canada, http://www.biographi.ca/fr/bio/desjardins_alphonse_1854_1920_14F.html, 10 mars 2023.
9
G.-Alphonse Desjardins, Débats de la Législature provinciale de la province de Québec, Québec, Imprimerie du « Canadien », 1879, p. 1-2.
10
Pour le prix, voir Le Canadien, 21 août 1879, p. 2. Pour les commentaires de la presse sur la publication, voir « Les débats de la Législature Provinciale », Le Canadien, 21 août 1879, p. 2, et G. Bélanger, Alphonse..., op. cit., p. 46-48.
11
La première intervention à ce sujet a lieu le 22 mai 1882 durant l'étude des crédits. Les autres discussions ont lieu lors des séances suivantes : 6 mars 1883, 6 et 29 mai 1884, 6 juin 1884 et 9 juin 1886.
12
Alphonse Desjardins, Débats de la Législature de la province de Québec, Séance du 14 mars 1882, Québec, Imprimerie de L. J. Demers & Frère, 1882, p. 1461.
13
« Les débats de la Législature », Le Quotidien de Lévis, 18 mars 1884, p. 3.
14
A. Desjardins, Débats de la Législature de la province de Québec, Séance du 6 juin 1884, Québec, Imprimerie de L. J. Demers et Frère, 1884, p. 1691-1693. Ce sera le plus haut montant qui lui sera accordé. Dans les Comptes publics, on trouve une première mention pour l'année financière 1882-1883 d'une aide pour la publication des débats de 3 000 $. Pour celle de 1883-1884, elle baisse à 2 500 $ puis monte à 4000 $ pour celles portant sur les sessions de 1884 à 1890.
15
G. Bélanger, Alphonse..., op. cit., p. 55-56; G. Bélanger, « L'affaire..., op. cit., p. 27.
16
Journaux de l'Assemblée législative de la province de Québec. Session 1887, Québec, J.-F. Belleau et A. Marcotte, 1887, p. 45.
17
G. Bélanger, Alphonse..., op. cit., p. 56. « Belleau et Compagnie », Répertoire du patrimoine culturel du Québec en ligne, 10 mars 2023.
18
Journaux de l'Assemblée législative de la province de Québec. Session 1887, Québec, J.-F. Belleau et A. Marcotte, 1887, p. 66.
19
Alphonse Desjardins, « Les "Débats" de Québec », Le Canadien, 19 avril 1887, p. 2. Voir aussi A. Desjardins, « Les "Débats" de Québec », Le Quotidien de Lévis, 19 avril 1887, p. 2.
20
« Parlement provincial », Le Quotidien de Lévis, 20 avril 1887, p. 2.
21
Le Canadien, 23 avril 1887, p. 2; « Le Hansard », Le Quotidien de Lévis, 23 avril 1887, p. 3.
22
G. Bélanger, Alphonse..., op. cit., p. 58.
23
Ibid., p. 58-59. Nous ignorons pourquoi il ne respecte pas l'entente et fait éditer les Débats des sessions de 1887 à 1889 chez son ancien imprimeur, L.-J. Demers & Frère.
24
A. Desjardins, Débats de la Législature de la province de Québec, Deuxième session du sixième Parlement de la province de Québec, Québec, Imprimerie de L.-J. Demers & Frère, 1888, p. 4.
25
« Le "Hansard" provincial », La Justice, 14 décembre 1889, p. 4; « Jamais contents », La Justice, 19 décembre 1889, p. 2.
26
G. Bélanger, Alphonse..., op. cit., p. 60-62.
27
« Les "Débats de la Législature" », La Vérité, 28 décembre 1889, p. 179.
28
Robert Rumilly, Histoire de la province de Québec, Tome VI : Les « Nationaux, Montréal, Bernard Valiquette, 1941, p. 79-80.
29
Y. Roby, op. cit., p. 16.
30
A. Desjardins, « Pas de duperie », L'Union canadienne, 20 juillet 1891, p. 2.
31
A. Desjardins, Débats de la Législature de la province de Québec, Première session du sixième Parlement de la province de Québec, Séance du 12 mai 1887, Québec, Imprimerie de L.-J. Demers & Frère, 1887, p. 1088.
32
A. Desjardins, Débats de la Législature de la province de Québec, Troisième sessions du sixième Parlement de la province de Québec, Séance du 14 février 1889, Québec, Imprimerie de L.-J. Demers & Frère, 1889, p. 1198.
33
George Boyle, The Poor Man's Prayer : The Story of Credit Union Beginnings, New York, Harper & Brothers, 1951, p. 42-43; G. Bélanger, Alphonse..., op. cit., p. 66. Mercier a coutume de relire et de corriger certains de ses discours avant publication, rapporte Desjardins dans une lettre citée par Boyle. Archives des jésuites au Canada, Saint-Jérôme, BO-78-28, 32. Lettre d'A. Desjardins à J.-E. Désy, 9 août 1888. Deux ans plus tard, Desjardins revient sur les frais de la conférence interprovinciale dans son journal, alors qu'il critique le voyage de Mercier en France. « Notes de la rédaction », L'Union canadienne, 10 juillet 1891, p. 2.
34
Voir les exemples que rapporte Bélanger dans Alphonse..., op. cit., p. 67-68.
35
La Justice, 9 janvier 1890, p. 1.
36
Nous n'avons pas trouvé dans les Comptes publics la subvention, s'il y en a une. Nous ignorons s'il a publié les débats à son propre compte.
37
Louis-Georges Desjardins, Débats de l'Assemblée législative de la province de Québec, Québec, Imprimerie de L. J. Demers & Frère, 1895, 664 p.
38
Jocelyn Saint-Pierre, « La publication des Débats, une expérience centenaire », Bulletin de la Bibliothèque de l'Assemblée nationale, vol. 11, no 2, juin 1981, p. 47.
39
G. Bélanger, « L'affaire..., op. cit., p. 26-27.
40
G.-A. Desjardins, Débats, Parlement provincial de Québec. Session de juin 1878, Québec, Séance du 4 juin 1878, Imprimerie du « Canadien », 1878, p. 3.
41
Ibid., Séance du 7 juin 1878, p. 9.
43
Ibid., Séance du 8 juin 1878, p. 9.
44
G.-A. Desjardins, Débats de la Législature provinciale de la province de Québec, Québec, Imprimerie du « Canadien », 1879, p. 1.
45
G. Bélanger, « L'affaire..., op. cit., p. 27; G. Bélanger, Alphonse..., op. cit., p. 46.
46
G.-A. Desjardins, Débats de la Législature provinciale de la province de Québec, Deuxième session du quatrième Parlement de la province de Québec, Québec, Imprimerie du « Canadien », 1879, p. 2.
47
G. A. Desjardins, Débats de la Législature provinciale de la province de Québec, Première session de la huitième législature de la province de Québec, Québec, Imprimerie de L. J. Demers & Frère, 1880, p. 2.
48
G.-A. Desjardins, Débats de la Législature de la province de Québec, Quatrième session du quatrième Parlement de la province de Québec, Séance du 29 avril 1881, Québec, Imprimerie de L. J. Demers & Frère, 1881, p. 337. Notre analyse ne touche pas les débats du Conseil législatif.
49
Le 30 janvier 1878, par exemple, Desjardins ajoute à la fin de son compte rendu les discours de Louis-Gustave Martin et de Michel Mathieu, puis un autre de Félix-Gabriel Marchand qu'il précise avoir été prononcé le 21 février. En réalité, Marchand est intervenu le 12 février suivant. Toujours le 30 janvier, Desjardins ajoute un autre discours, celui de Joseph-Israël Tarte, que nous parvenons à situer au 29 janvier. G.-A. Desjardins, Débats Parlement provincial de Québec, Session de décembre 1877 à mars 1878, Québec, 1878, p. 35-47.
50
Ibid., Séance du 21 février 1978, p. 97.
51
Ibid., Séance du 31 janvier 1978, p. 47.
52
Par contraste, la stricte méthodologie adoptée pour la série des Débats de l'Assemblée législative reconstitués allant de 1893 à 1963 distingue clairement ministres et simples députés en accompagnant systématiquement le nom des premiers du titre d'« honorable ». Ce choix - tout comme celui de mentionner le nom de la circonscription de chaque parlementaire - évite toute confusion, par exemple en cas d'homonymes.
53
C'est le cas de Maurice Laframboise et d'Auguste-Réal Angers le 28 janvier 1878. G.-A. Desjardins, Débats, Parlement provincial de Québec, Session de décembre 1877 à mars 1878, op. cit., p. 20-21.
54
G.-A. Desjardins, Débats, Parlement provincial de Québec, Session de juin 1878, op. cit., p. 80-81.
56
Journaux de l'Assemblée législative de la province de Québec, Session 1878, Québec, Léger Brousseau, 1878, p. 54-64.
57
G.-A. Desjardins, Débats, Parlement provincial de Québec, Session de juin 1878, Séance du 18 juin 1878, op. cit., p. 32.
58
Ibid., Séance du 17 juillet 1878, p. 145. Journaux de l'Assemblée législative de la province de Québec, Session 1878, op. cit., p. 121.
59
G.-A. Desjardins, Débats, Parlement provincial de Québec, Session de juin 1878, Séance du 20 juillet 1878, op. cit., p. 167.
61
La version que possède la bibliothèque de l'Assemblée nationale est manuscrite. Desjardins a même relevé les pages où l'on parle du Canadien.
62
G.-A. Desjardins, Débats, Parlement provincial de Québec, Session de juin 1878, Séance du 9 juillet 1878, op. cit., p. 102.
64
G.-A. Desjardins, Débats de la Législature provinciale de la province de Québec, Séance du 16 juillet 1879, Québec, Imprimerie du « Canadien », 1879, p. 154; Journaux de l'Assemblée législative de la province de Québec, Session 1879, Québec, Léger Brousseau, 1879, p. 98.
65
G.-A. Desjardins, Débats de la Législature provinciale de la province de Québec, Deuxième session du quatrième Parlement de la province de Québec, Séance du 17 juillet 1879, Québec, Imprimerie du « Canadien », 1879, p. 157.
66
Voir la deuxième section de la publication consacrée aux débats du Conseil législatif, séance du 31 octobre 1879, dans G.-A. Desjardins, Débats de la Législature provinciale de la province de Québec, Québec, Imprimerie du « Canadien », 1879, p. 98 et Journaux de l'Assemblée législative de la province de Québec, Session 1879, Québec, Léger Brousseau, 1879, p. 366.
67
C'est un « bill » relatif au département du Trésor. G.-A. Desjardins, Débats de la Législature Provinciale de la province de Québec, Troisième session du quatrième Parlement de la province de Québec, Séance du 9 juillet 1880, Québec, Imprimerie de L. J. Demers & Frères, 1880, p. 599.
68
G.-A. Desjardins, Débats de la Législature provinciale de la province de Québec, Troisième session du quatrième parlement de la province de Québec, Séance du 28 mai 1880, op. cit., p. 268. Desjardins fait de même pour la session de 1881.
69
A. Desjardins, Débats de la Législature de la province de Québec, Troisième session du cinquième Parlement de la province de Québec, Séance du 27 mars 1884, op. cit., p. 153 et 1775-1776.
70
L.-G. Desjardins, Débats de l'Assemblée législative de la province de Québec, Session de 1892, Québec, Imprimerie de L. J. Demers & Frère, 1895, p. ix.
71
Les comptes rendus des séances dans Le Canadien sont signés de « notre correspondant spécial ». Il ne semble pas qu'il s'agisse de Desjardins à la lumière d'une comparaison entre ce journal et les Débats montrant des différences marquées dans le compte rendu d'un débat choisi, celui du 18 mai 1892 sur l'abolition du Conseil législatif. Le Canadien, 19 mai 1892, p. 1 et Débats de l'Assemblée législative de la province de Québec, Session de 1892, op. cit., p. 54-79.
72
En 1892, la session provinciale se tient du 26 avril au 24 juin, et la fédérale du 25 février au 9 juillet.
73
L.-G. Desjardins, Débats de l'Assemblée législative de la province de Québec, Session de 1892, op. cit., p. ix.
75
Les autres sessions ont de cette ampleur : 1877-1878 (206 p.), 1878 (196 p.), 1879 (513 p.), 1880 (881 p.), 1881 (1104 p.), 1882 (1560 p.), 1883 (1556 p.), 1884 (1790 p.), 1885 (1544 p.), 1886 (1688 p.), 1887 (1308 p.), 1888 (1800 p.), 1889 (2925 p.), 1892-1893 (664 p.).
76
G. Bélanger, Alphonse..., op. cit., p. 47.