Point de presse de M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de travail
Version préliminaire
Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
Friday, November 29, 2024, 8 h
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
7 h 57 (version non révisée)
(Huit heures une minute)
M. Leduc : On va parler d'économie
ce matin. C'est à ce temps-ci de l'année, au mois de décembre, que le Conseil
des ministres choisit normalement le montant de la hausse du salaire minimum
qui sera décrété alentour du temps des fêtes, qui pourrait être appliqué au
mois de mai. Depuis l'arrivée de François Legault au pouvoir en 2018, la livre
de beurre a haussé de 39 %. Donc, de 2018 à aujourd'hui, hausse du prix de
la livre de beurre, 39 %. Depuis l'arrivée de François Legault au
gouvernement en 2018, hausse du prix d'une douzaine d'œufs, 54 %. De 2018
à aujourd'hui, la douzaine d'œufs a augmenté de 54 %. Le salaire minimum,
lui, était à 12 $, il est maintenant à 15,75, il a haussé de 31 %.
Donc, le beurre, 39, les oeufs, 54, le salaire minimum, lui, 31 %.
La hausse du coût de la vie frappe les
familles, frappe la classe moyenne, frappe, en particulier, les gens qui sont
au salaire minimum. Le salaire minimum ne suit pas, le gouvernement doit faire
beaucoup mieux. On revendique, depuis un certain temps, un salaire minimum à
20 $ de l'heure, ce serait le strict minimum pour aider les familles qui
en ont besoin, en ce moment, à traverser la crise du coût de la vie au Québec.
Merci.
Journaliste : On apprend ce
matin que Daniel Renaud a été visé par un contrat sur sa tête, finalement, pour
l'éliminer. Quelles sont vos réactions par rapport à ça?
M. Leduc : Je suis abasourdi.
Des histoires comme ça, j'en ai lu, il me semble, dans les années 70. Je suis
scandalisé qu'on vive encore ça au Québec. La fonction de journaliste est une fonction
fondamentale pour notre démocratie. C'est une fonction importante qu'il faut
chérir, qu'il faut protéger. Je m'attends à ce qu'il y ait des interventions
policières en conséquence. Vous devez pouvoir faire votre métier en toute
sécurité. C'est une condition essentielle de notre démocratie.
Journaliste : Est-ce qu'il y
a lieu de poser d'autres actions pour renforcer la sécurité, ou est-ce que le
gouvernement pourrait agir...
8 h 02 (version non révisée)
Journaliste : ...agir sur
certains aspects à propos de ça?
M. Leduc : On va être ouverts
aux pistes de suggestions. Là, je n'en ai pas, moi, personnellement, ce matin.
Je fais confiance aux corps policiers pour faire les enquêtes nécessaires et rehausser
la sécurité s'ils jugent que c'est la chose à faire. Ils le font avec nous, en
tout cas, les élus, donc j'imagine que c'est quelque chose qui peut être
envisagé pour des journalistes aussi.
Journaliste : Est-ce que c'est
quelque chose que vous remarquez justement, une augmentation, peut-être, des
menaces aussi? On en parle beaucoup à l'égard des politiciens, mais aussi à l'égard
des journalistes. Il y en a d'autres qui sont visés parfois sur les réseaux
sociaux. Est-ce que c'est un phénomène qui est alarmant, à votre avis?
M. Leduc : Bien, c'est sûr
que je pense que ni vous ni moi ne sommes dans les hautes sphères de l'opinion
publique en matière de fonction appréciée, pour toutes sortes de bonnes et de
mauvaises raisons. Oui, je vois dans les commentaires des réseaux sociaux des
fois des commentaires désobligeants sur les journalistes, bien sûr, qui vont
publier un article qui pourrait être apparenté à une famille politique ou à une
autre. Je pense que, malheureusement, il y a un certain nombre de ces
commentaires qui viennent un peu avec la fonction, mais c'est clair que ça va
de plus en plus loin dans le ton, dans les menaces. Il ne faut pas les tolérer,
ces menaces-là, il faut les dénoncer immédiatement, il faut contacter la
police. C'est la façon dont on essaie, nous, de se comporter du côté des élus.
J'assume que c'est quelque chose que vous pourriez faire également, et je
regrette profondément que ce genre de chose là arrive encore aujourd'hui.
Journaliste : Les menaces ne
sont pas calmées depuis la dernière campagne électorale, par exemple? J'entendais
M. Nadeau-Dubois, je pense, c'est pendant le congrès... votre congrès il y a
deux, trois semaines, dire qu'il y avait eu des menaces aussi récemment assez
importantes. Donc, les menaces sont toujours là pour les élus?
M. Leduc : On pensera tout ce
qu'on voudra des commentaires de mon collègue de Maurice-Richard d'il y a deux
semaines, mais il fallait... il fallait avoir le cœur solide pour aller lire ce
qui se disait sur les réseaux sociaux un peu partout en lien avec ça, là. C'était
hallucinant, là. Combien de gens lui ont sommé de rentrer de se... de rentrer
dans son pays ou de quitter le... Je veux dire, ça, c'étaient les plus douces,
là, je vous épargne le reste. Bon, est-ce que ça s'est calmé? Ça dépend pour
qui, ça dépend des jours. Notre collègue... qui, récemment, avait fait l'objet
aussi d'une campagne de dénigrement assez sévère. Ça y va par vague, je vous
dirais. Tu sais, mettons, moi, personnellement, j'ai été relativement épargné
dans les derniers mois, mais, s'il fallait que je dise une citation
malencontreuse, peut-être que j'aurais une vague aussi qui m'attaquerait.
Journaliste : Comment ça vous
affecte quand vous avez une vague comme ça de menaces? Est-ce qu'on craint pour
sa famille? Est-ce qu'on craint pour... de venir au travail, de se promener
dans la rue? Est-ce que ça change votre comportement?
M. Leduc : C'est sûr. Moi, ça
m'est arrivé une seule fois, là, c'était pendant la pandémie. Vous vous
rappelez peut-être la grosse manifestation anti-vaccin au Stade olympique où j'avais
appelé à ce qu'ils aillent manifester ailleurs parce que c'était un centre de
vaccination massif, puis ils avaient, malheureusement, d'ailleurs, fermé le
centre de vaccination ce jour-là, donc des gens qui avaient prévu un
rendez-vous n'avaient pas pu aller se faire vacciner. Et j'avais été la cible
de beaucoup de commentaires. Des influenceurs anti-vaccins m'avaient ciblé. Mes
employés de bureau avaient été aussi inondés d'appels, de courriels. J'avais
reçu une menace, là, sur mon intégrité physique, qu'on avait dénoncée à la SQ.
J'avais... J'avais prévu me rendre, ce jour-là, à une autre manifestation qui
était celle du 1er mai, là, des travailleurs et des travailleuses. Je
pensais prendre le métro, et j'ai trouvé que ce n'était pas une bonne idée
parce que les gens sortaient en masse du métro pour aller à la manifestation du
Parc olympique, j'habite pas loin, donc, et mon attachée politique m'avait dit :
Je pense qu'on va aller prendre un taxi, on va descendre une couple de rues au
sud, puis on va aller prendre un taxi. Ça avait été plus prudent de faire ça.
Journaliste : ...dans un
quartier, là, qui est quand même relativement à... je ne veux pas utiliser le
mot «pauvre», là, mais démuni, vous avez remarqué... Est-ce que vous avez
remarqué à Montréal qu'il y a un changement au niveau de la criminalité, là?
Parce qu'à une certaine époque il y avait une hiérarchie, là, si on remonte
loin dans le temps, à Montréal, c'étaient les Dubois, après ça, il y a eu les
Italiens, les Hells Angels. Là, est-ce que vous sentez, dans ce que vous
remarquez quand vous parlez de vos réseaux communautaires, que c'est un peu le
far west actuellement, là?
M. Leduc : Je vous dirais que
ça... ça a changé, ça a évolué. Avant c'était beaucoup des piaules, hein, qu'on
appelle, des appartements qui étaient convertis en site d'injection non
supervisé, si on pourrait dire. Avec la montée de l'itinérance, c'est rendu
beaucoup plus mobile. On vient livrer dans certains endroits, puis là je ne
suis pas en train de dire que tous les sites de personnes itinérantes sont des
sites...
Journaliste : Moi, je vous
parle au niveau de la criminalité, le changement, la mouvance, la philosophie
des groupes criminels. Est-ce que vous l'avez remarqué en parlant avec les
groupes...
M. Leduc : Dans mon quartier,
je ne peux pas dire que j'ai remarqué ça. Évidemment, il y a quelques étés, on
avait eu des fusillades un peu plus sévères au centre-ville, dans le
Vieux-Port, mais, dans Hochelaga-Maisonneuve, dans l'est de Montréal, je ne
peux pas dire que j'ai vu un grand changement. Mon poste de quartier, quand je
les rencontre à chaque année, on fait un petit topo de la situation, puis on
est dans les mêmes classiques, là, les gangs de rue, les piaules. Là, comme je
vous dis, il y a le phénomène de l'itinérance qui vient jouer un peu dans le
portrait, mais ce n'est pas un changement fondamental, à ma connaissance.
Journaliste : C'est un peu en
lien avec... Ah! bien, vas-y...
Journaliste : Oui, Santé
Québec, je change de sujets parce que... Santé Québec entre en vigueur
dimanche. À quand est-ce que vous vous attendez à voir des changements
concrets?
M. Leduc : Bien, on ne s'attend
pas...
8 h 07 (version non révisée)
M. Leduc : ...bien, on ne s'attend
pas à voir grand chose de différent, même qu'on constate déjà aujourd'hui que
ça va se compliquer, là. On voit qu'ils auraient voulu être à la table de négo,
que le Conseil du trésor leur dit : Non, vous ne venez pas à la table de
négo. Ça fait que, là, on a créé une nouvelle structure supposément pour se
faciliter la vie, mais là on se complique la vie parce qu'on ne sait plus trop
qui doit aller à la table de négo puis... parce que c'est toujours bien eux, l'employeur,
là, en théorie. Ils ne seront pas à la table de négo, le principal employeur du
Québec? Ça fait qu'on... comme on dit, une chatte y perdrait ses petits, là.
Journaliste : ...qu'ils ne
soient pas à la table de négo, justement?
M. Leduc : Bien, je dis que
la CAQ a créé une structure complexe et se complexifie la vie avec cette
structure.
Journaliste : Est-ce que c'est
signe... On parle beaucoup de vraiment quel pouvoir va avoir Santé Québec
finalement. Est-ce que, là, on y voit un signe que peut-être le pouvoir va être
relatif, là, s'ils ne sont pas à la table des négos avec les médecins
spécialistes?
M. Leduc : Tout à fait. Le
pouvoir sera tout à fait relatif. Puis, en plus, ça confirme la thèse que
plusieurs avaient : que le gouvernement cherche un paravent, cherche une
excuse. Alors, quand ça va aller mal, ça va être Santé Québec : Ah! Santé
Québec n'a pas fait sa job. Mais, quand ça va aller bien ou quand il y a des...
la vraie job... la vraie négo est en place, ah, là, c'est sûr que le
gouvernement puis le ministère veut garder la main dans le pétrin pour pouvoir
pétrir la pâte. Alors, c'est un peu paradoxal.
Journaliste : ...sur le
salaire minimum, puisque vous en parlez tout à l'heure, à chaque année le
gouvernement se fonde sur la médiane du taux horaire moyen, si je ne me trompe
pas, pour fixer le salaire minimum. Est-ce que, selon vous, par exemple, ça ne
serait pas une mauvaise idée de changer la méthode de calcul? Parce que je sais
que ça fait longtemps que vous revenez avec le 20 $, tout ça. Mais est-ce que
la méthode devrait être changée, là? On ne peut pas se fier sur le beurre non
plus, là, mais, je veux dire, qu'est-ce... qu'est-ce qui devrait être revu dans
la méthode de calcul?
M. Leduc : Bien, le chiffre,
par exemple, parce qu'il a bougé. Avant, c'était évangile, là, il y a à peu
près une dizaine d'années, que c'était alentour de 47,5 %, 48 % du
salaire moyen comme vous le disiez. Et ça a bougé, cette aiguille-là. Puis ça,
c'était comme religion, là, depuis des années, puis, à un moment donné, woups,
il y a eu de la pression sociale. C'est sous Couillard que l'aiguille a
commencé à bouger, elle s'est rapprochée du 50 %. On peut la monter, là.
Il y a d'autres provinces du Canada qui sont, de mémoire, à 55 %, par
exemple, du salaire moyen. Donc, ça, ça nous permet d'avoir un salaire minimum
beaucoup plus intéressant, qui permet de sortir de la pauvreté et non de
survivre dans un niveau de vie qui est difficile.
Journaliste : ...selon vous,
la médiane, là, pour que ça s'en aille plus vers...
M. Leduc : Bien sûr. Cette
aiguille-là, elle peut bouger, elle a bougé dans les dernières années. Il n'y a
pas de problème pour la bouger encore.
Journaliste : La semaine
dernière, dans la mise à jour économique, on a aboli le crédit d'impôt, là,
pour le maintien en... le maintien en emploi pour les gens qui sont 60 ans
et plus. Oui, vous me suivez, oui?
M. Leduc : Oui.
Journaliste : Oui? Parfait.
M. Leduc : Je me... Je n'ai
pas... Je ne me souvenais pas de ce bout-là, mais je vous suis.
Journaliste : Bien... Puis
ça, c'est comme 1 500 $ que les gens de 60 ans et plus perdent.
Pour les gens, justement, à bas salaire, c'est un impact qui est important.
M. Leduc : Oui, parce qu'on
sait, de plus en plus de personnes aînées ou du moins âgées continuent à
travailler, par choix, des fois, parce qu'ils ont le loisir de le faire, parce
que ça les intéresse. Mon père est dans cette situation-là. Il continue à
travailler un peu parce qu'il le peut. Mais le problème, c'est vraiment le
salaire minimum de base, là. Il faut que ça soit augmenté parce qu'on n'y
arrive pas.
On parle souvent du salaire minimum pour
différents types d'âges puis on se fait répliquer de la part de gens qui sont
opposés à la hausse du salaire minimum : Oui, mais là... Souvent, le
salaire minimum, c'est pour des jobs d'entrée, hein, c'est pour des
adolescents, à la station-service ou au Dollarama, etc. Mais il faut y aller
voir, par exemple, dans des... dans ces lieux-là, que ce n'est pas du tout un
portrait fidèle. Il y a souvent alentour de la moitié, même un peu plus
parfois, de gens qui sont à salaire minimum qui sont bien en haut de 14 ans,
18 ans, etc. Ça devient un salaire pour la vie. Et de savoir qu'un
gouvernement, peu importe sa couleur, depuis 20, 30 dernières années,
maintient un salaire minimum aussi bas, sachant que c'est la job pour la vie de
plusieurs personnes dans notre société, moi, ça me fait de la peine de savoir
ça.
Journaliste : Le gouvernement
a créé 1 300 classes de francisation, je ne sais pas si vous avez vu
ça ce matin, à temps partiel. Ça ne convient pas à tout le monde. Il y en a qui
aimeraient ça l'apprendre vite. Il y en a d'autres qu'il faut... travaillent en
même temps. Il y a beaucoup de déçus, autrement dit. Pour vous, est-ce que c'est
une façon pour le gouvernement de dire : Bien, on francise quand même le
monde?
M. Leduc : Non, c'est un
échec sur toute la ligne, puis ça, on le voit dans à peu près toutes les
régions. C'est d'une tristesse sans nom. Le gouvernement ne croit plus
visiblement à la francisation pour opérer une transition aussi chaotique que
celle que l'on connaît en ce moment. Il faut avoir un plan clair. Il faut avoir
un plan concerté. Ce n'est pas ce qu'on observe, et c'est regrettable.
Journaliste : Sur la santé,
juste pour revenir là-dessus, là, Christian Dubé dit qu'il n'y en a pas, de
compressions dans le réseau de la santé, même s'il demande aux établissements
de respecter leur budget, donc de réduire les déficits de 1,5 milliard.
Pour lui, les coupes, là, qu'il y a actuellement... «les coupes»... les gens
qui sont remerciés ou pas embauchés, il dit que ce n'est pas des coupures pour
lui.
M. Leduc : Bien, Philippe
Couillard disait qu'il n'y avait pas d'austérité, qu'il y avait de la rigueur.
Alors, chacun son vocabulaire. La réalité reste la réalité.
Journaliste : Et la réalité,
c'est quoi?
M. Leduc : Bien, c'est qu'on
voit que des postes ne sont pas renouvelés. Si le poste n'est pas renouvelé ou
s'il n'est pas appelé...
Journaliste : ...
M. Leduc : Bien, ça veut dire
que les équipes de travail ont moins de ressources pour travailler, doivent
faire supposément la même... la même job, les mêmes...
8 h 12 (version non révisée)
M. Leduc : ...tâches, mais
avec moins de personnes. Je veux dire, il n'y a pas de miracle, là.
Journaliste : Une petite
dernière sur Simon Jolin-Barrette qui écrit à Ottawa pour demander qu'on enlève
l'exemption religieuse dans les discours haineux. Est-ce que vous êtes d'accord
avec cette démarche-là?
M. Leduc : Oui. On avait
appuyé la motion du PQ, là, il y a quelques mois.
Journaliste : ...qu'est-ce
que ça pourrait apporter si on l'enlève, cette motion-là?
M. Leduc : Je laisserais M.
Jolin-Barrette expliquer le fin détail, là. Je ne suis pas un juriste moi-même,
mais c'est quelque chose qui, si j'ai bien compris, peut être évoqué dans une
défense x ou y, mais je ne connais pas assez bien le dossier pour faire un
exposé juridique avec vous ce matin.
Journaliste :
On minimum wage, we've heard you call
for a higher minimum wage for a while now, and we've heard the Government's
response, often, is that, you know, the average salary in Québec has gotten
higher over recent years. So why is it important that they... that they raise
minimum wage? What makes you think that they would do that now?
M. Leduc :
Because the rise of the cost of basic
products have gone so high and the minimum wage haven't followed. So, for
example, butter was 3,81$, in September 2008, when Legault came in office, is
now 5,31$. So, it's a rise of 39%. For eggs, a dozen of eggs, it was 2,94$, it's
now 4,52$. It's a rise of 54%. And the minimum wage was 12$, is now 15,75$, it's
a rise of 31%. So, way below the rise of those two basic products. There are
just examples, of course, there's way... there are other examples.
So, to decide to maintain
a minimum wage rate below the raise of the cost of those such basic products is
not a good policy, is not helping the people who live with the minimum wage for
their life. Because it's not all people as teenagers who work at minimum wage,
there's a lot of women. There's a lot of people who have 40, 50 years old. That's
going to be their life, living at minimum wage, and they deserve a better
living.
Journaliste :
And on the health care system, we heard
Mr. Dubé say that, you know, the lower budgets... or asking the health care
facilities to come up with lower budgets, that won't lead to cuts in the health
care system, is that something that you believe? Do you trust him when he says
that?
M. Leduc :
I remember very well Philippe
Couillard, at the time, saying there's no austerity, it's just a rigorous
management of the budget. So, they can't change the words they're using, the
reality stays the same. Those... they're cutting, there's less people in place
to offer the same services.
Journaliste :
Question for you, Mr. Leduc, as a...
the Québec solidaire House leader, what's going on? It's supposed to be an
intensive legislative session. What's happening? Can you tell us why? I mean,
there is maybe like one committee studying Bill 74, and that's it.
M. Leduc :
Yes. It's not the first time that the
CAQ is not very good with handling the legislative agenda, arriving at the end
of the session with almost nothing to work with, but this time is the first
time I see it so early, before the last day being next Friday. So, I just don't
understand what we're going to do next week, honestly, aside from the question
period, there's almost no commissions. We're going to maybe adopt the few bills
at the salon rouge that remains to be adopted, with the normal process, but
there will be no commission.
Journaliste :
What are the consequences, like what
Quebeckers should...
M. Leduc :
We're paying a heck of a bunch of
people to work for nothing. We should be studying other... If the Government
doesn't have any other bills, we have a few... the Liberals have a few. I'm
sure the PQ have some as well.
For example, we had the
bill to permit the visit from MNAs to public services locations, presented by
my centers... presented by my colleague from Sherbrooke , Christine Labrie. We
could totally study this bill. It's not an obligation for the Government to
vote for it in the end. But please, we have a lot of people here working with
salaries, and heating system, and etc. It's costing a lot of money to open the
Assembly. Could we please work on bills? And there's nothing on the table next
week.
Journaliste :
What about the energy bill? I mean,
that's a massive bill, and it was supposed to be, like, urgent. You know, those
changes were... I mean, Haroun Bouazzi is responsible of this bill. But please,
like it could have...
M. Leduc :
On the energy bill, your guess is as
good as mine. The one we have in my office, as House leader for my party, is
that the change of minister opened up a debate that maybe wasn't there. We all
know that Fitzgibbon was the «chouchou» of François Legault. I don't know how
to say that an English...
Journaliste :
...
M. Leduc :
Teacher's pet, not sure that's a good
translation but anyway, he's the...
8 h 17 (version non révisée)
M. Leduc : ...de chouchou.
Non. O.K. Is there any translation for that? Anyway, he was
the preferred one... He was the favorite. Thanks. We all know Fitzgibbon was
the favorite of François Legault. Maybe, he could do what he wants with his
bill. But now, he's gone. So, does Frechette has the same margin of play with
this bill? Does she have to convince the minister, the council of a lot of
things? Does she want to change a lot of things?
So, it's interesting
because it was scheduled next... last Thursday. But it got unscheduled just
after the Council of Ministers, on Wednesday afternoon. It was canceled like an
hour after the Council of Ministers. Why? It's weird that you schedule
something and you unscheduled it just after the Council of Ministers. So, our
guess is that there are discussions within the Government with that. They are
not on board with something in it, with some amendments maybe, I don't know,
that's part, I don't know. But clearly, there are some discussions that's not
over...
Journaliste : Juste un petit
mot en français sur le fait que le menu législatif est si mince.
M. Leduc : Moi, ça fait
longtemps que je siège ici, donc, six ans, deux ans comme leader du... leader
de l'opposition... la deuxième opposition. Ce n'est pas la première fois que je
vois le gouvernement mal travailler et mal planifier ses travaux et arriver en
fin de session puis n'avoir pas grand-chose sur le menu. Mais, cette fois-ci,
pour vrai, c'est la fois la plus incroyable. Je ne sais pas ce qu'on va faire
la semaine prochaine ici, en dehors de la période des questions. C'est du
gaspillage, il y a des - je n'ai pas le calcul - mais des centaines de milliers
de dollars, certainement, peut-être 1 million que ça coûte, ouvrir la bâtisse
ici par jour en salaire, en fonctionnaire, en chauffage, etc. Puis on va passer
essentiellement 45 minutes en période de question, pas de commission, pas rien.
Si le gouvernement ne sait pas quoi faire,
puis il a pas mal planifié ses travaux, c'est une chose. Mais nous, on en a des
idées, les autres oppositions en ont des idées de projet de loi. Je vous
soumettais celle de ma collègue Christine Labrie, pour aller donner le droit
aux députés d'aller visiter les établissements publics. C'est un projet de loi
qui est dans les cartons, ils n'ont qu'à l'appeler, on peut l'étudier. Ça prend
trois secondes, décider ça, Il n'y a rien à l'agenda la semaine prochaine.
Journaliste : Si je comprends
bien, sur l'énergie... Parce qu'on l'attend, ce projet de loi là.
M. Leduc : On l'attend depuis
longtemps. C'était normal, je pense qu'avec un changement de ministre, il y ait
un petit délai. Là, on est rendus beaucoup plus loin qu'un petit délai. Puis,
dans l'absolu, votre théorie est aussi bonne que la mienne, mais je vous livre
la mienne quand même parce qu'elle semble vous intéresser. Il était à l'horaire,
jeudi dernier, le projet de loi sur l'énergie. Ils nous annoncent toujours l'horaire
le vendredi précédent. Alors, une semaine à peu près d'avance, ils nous disent :
On va siéger sur l'énergie jeudi. O.K. Nous, on se prépare. Et là, surprise,
jeudi, en après-midi, après le Conseil des ministres, il est retiré de l'horaire :
étrange. Puis pas de nouvelle pour cette semaine, puis on va voir aujourd'hui,
en fin d'après-midi, donc vendredi, s'il est à l'horaire la semaine prochaine.
Notre hypothèse, c'est que ça brasse au
Conseil des ministres. Pourquoi, par contre? Ça, je ne le sais pas. Est-ce que
c'est le contenu du projet orignal? Est-ce que c'est les amendements de la
ministre? Est-ce que la ministre n'en veut plus de ce projet de loi? On ne sait
pas. On sait tous que Fitzgibbon était le chouchou de François Legault. Il
avait peut-être des marges de manœuvre que d'autres ministres n'ont pas ou n'ont
plus. Après ça, qu'est-ce qui se passe... Je ne sais pas, mais, visiblement, il
s'est passé quelque chose... qu'il a été retiré.
Journaliste : ...qu'il y a
plusieurs projets de loi qui ont été adoptés au fil des semaines, exemple l'agence
de mobilité, projet de loi n° 67. Est-ce que, pour vous, dans le fond, le menu
législatif a roulé rondement pendant la session, et c'est normal qu'il n'y ait
plus rien à l'agenda?
M. Leduc : Bien, c'est-à-dire
que la session... je veux dire, quand on termine en décembre, ce n'est pas là.
Tu n'es pas obligé de tout fermer puis, après ça, repartir à zéro la session
prochaine. C'est quelque chose qui est en continu, ça fait qu'il pourrait
déposer d'autres projets de loi. Il pourrait même convoquer des audiences à la
mi-janvier. Ça se fait, moi, j'en ai vécu. Je ne comprends pas ce qui se passe,
je veux dire, on est dans les spéculations, rendus là. Mais ce qui est plate, c'est
qu'on est prêt à travailler. On paie des milliers de dollars pour que cette
bâtisse-là fonctionne. Puis on ne fera pas grand-chose la semaine prochaine.
Nous, on en a, des idées, qu'il nous tende la main, on va lui en faire mes
suggestions.
Merci à vous. Bonne journée.
(Fin à 8 h 21)