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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine

Version finale

Tuesday, November 26, 2024, 12 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures une minute)

Le Modérateur : Bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire et de la Fédération du Québec pour le planning des naissances. Prendront la parole, dans l'ordre, Ruba Ghazal, porte-parole de Québec solidaire, Jessica Legault, coordonnatrice générale de la Fédération du Québec pour le planning des naissances et Anne-Sophie Gignac, coordonnatrice politique, dossier contraception. Mme Ghazal.

Mme Ghazal : Merci. Merci beaucoup, Victor. Bonjour, tout le monde. Vraiment très, très fière d'être ici aujourd'hui pour déposer une pétition, qui a recueilli la signature de près de 100 000 personnes. Je veux aussi remercier très, très chaleureusement la Fédération du Québec pour le planning des naissances. Merci. Merci, mesdames, de m'avoir demandé de porter cette pétition. C'était au début du mois de septembre, et il y a eu un engouement monstre, une mobilisation très, très importante depuis l'élection de Donald Trump. La pétition était à 1 500 le 5 novembre. Elle est arrivée à, aujourd'hui, près de 100 000 signatures.

On le sait, avec l'élection de Donald Trump, on sait que les droits des femmes vont connaître un recul. Elles connaissent déjà un recul aux États-Unis, et on sait aussi qu'au nord de la frontière, nous ne sommes pas protégées avec un gouvernement potentiel, futur gouvernement Pierre Poilievre. Les droits des femmes vont être menacés. Je veux rappeler que M. Poilievre a signé... a voté contre quatre projets de loi qui élargissaient le droit à l'avortement, donc c'est très inquiétant.

Ce que j'ai senti avec cette mobilisation-là pour cette pétition-là, c'est que les femmes, les hommes du Québec avaient besoin d'espoir en ces temps sombres pour nos droits. Puis la meilleure manière de faire avancer les droits des femmes, bien, une de celles-là, c'est la contraception. On le sait, c'est prouvé, le coût de la contraception est la barrière importante qui fait que beaucoup de femmes, un quart des femmes, n'utilisent pas de contraception. Puis c'est extrêmement injuste qu'aujourd'hui, en 2024, on continue à faire supporter le poids de la contraception sur les seules et uniques épaules des femmes. C'est une mesure de prévention, de santé publique, une mesure à coût nul. À Québec solidaire, on l'a chiffrée lors de la dernière campagne électorale. C'est 48 millions de dollars pour rendre la contraception gratuite, et ça nous permettrait d'économiser pour le système de santé 71 millions de dollars.

Moi, comme porte-parole de Québec solidaire, comme femme élue à l'Assemblée nationale, j'ai envie que le Québec soit un rempart contre les attaques aux droits des femmes. Et je sens que les gens qui ont signé cette pétition envoient aussi un message très clair au gouvernement de la CAQ pour que le Québec soit un rempart pour le droit des femmes, pour l'égalité entre les femmes et les hommes.

Mme Legault (Jess) : Merci. Bien, moi, c'est Jess Legault. Je suis la coordinatrice générale de la Fédération du Québec pour le planning des naissances. J'aimerais commencer par remercier Mme Ghazal et son équipe d'avoir accepté de déposer pour nous la pétition à l'Assemblée nationale. la FQPN, c'est un regroupement féministe qui milite depuis près de 50 ans... ou plus de 50 ans pour les droits en santé sexuelle et reproductive. Dans une dans une vision de justice reproductive, nous militons pour un accès plus grand en avortement, en contraception, en éducation à la sexualité et la sexualité épanouie pour les personnes en situation de handicap.

Le travail politique qu'on a fait récemment était en collaboration avec le Secrétariat à la Condition féminine et le ministère de la Santé pour développer le Plan d'action gouvernemental sur l'accès à l'avortement. On est fière des actions concrètes qui sont dans le plan pour augmenter l'accès et l'information en avortement, mais aussi plus précisément sur l'objectif trois qui est de faciliter l'accès à l'information et aux services de contraception. La FQPN croit sincèrement que ces initiatives sont importantes et nous croyons aussi que la contraception gratuite va augmenter l'autonomie reproductive des femmes et que c'est une mesure complémentaire et préventive qui pourrait être incluse dans les prochaines versions du plan.

On souhaite maintenir les relations de confiance avec le gouvernement pour défendre le droit des femmes de choisir... de toutes les femmes de choisir, pour faire les choix éclairés pour leur corps. Dans le contexte mondial actuel, un contexte particulier de reculs pour le droit des femmes, il est primordial de se présenter... de présenter un front uni et d'agir ensemble pour le droit des femmes. Merci.

Mme Gignac (Anne-Sophie) : Bonjour. Moi, c'est Anne-Sophie Gignac, coordonnatrice politique responsable du dossier contraception à la FQPN. Donc, cette pétition fait partie de la campagne Révolution contraceptive qui est une campagne non partisane qui rassemble divers organismes, dont les centres de santé des femmes de Montréal et de la Mauricie, l'organisme Seréna Québec et le Réseau d'action pour l'égalité des femmes immigrées et racisées du Québec. Lancée le 2 avril 2024, cette campagne revendique l'accès universel et gratuit à la contraception au Québec. Grâce à cette pétition, nous sommes très fières de montrer au gouvernement l'appui de la population envers la gratuité de la contraception.

Depuis toujours, le Québec peut se targuer d'être à l'avant-garde des droits des femmes. Dans la foulée des négociations avec le gouvernement fédéral pour le programme d'assurance médicaments, nous souhaitons réitérer au gouvernement notre volonté de collaborer pour permettre aux femmes une plus grande autonomie reproductive. La gratuité de la contraception est une autre occasion de faire du Québec un leader en matière d'égalité entre les femmes et les hommes au Canada, mais aussi à l'échelle internationale.

Cette simple mesure fera une différence dans la vie quotidienne des gens ayant recours à un moyen de contraception et contribuera à la réduction des inégalités socioéconomiques entre les femmes et les hommes.

Cette pétition marque un tournant dans l'histoire des luttes féministes. Dans le contexte mondial actuel, la population québécoise s'est exprimée en faveur des droits reproductifs des femmes, et nous sommes confiantes que le gouvernement saura être à la hauteur. Merci.

Mme Ghazal : Merci.

Le Modérateur : ...des questions sur le sujet du jour. Isabelle.

Journaliste : Bonjour. Isabelle Porter, du Devoir. Une précision d'abord. Je comprends que la mesure couvrirait tous les types de moyens de contraception, donc les préservatifs aussi?

Mme Ghazal : Oui, aussi. Tous. Pour ne pas que ce soient uniquement les préservatifs, que ce sont les femmes qui les achètent, puis que ce soit une charge, on inclut aussi les contraceptifs.

Journaliste : En Colombie-Britannique, je pense que les préservatifs n'étaient pas inclus, hein? C'est ça?

Mme Ghazal : Non. C'est ça. Non. Exactement. Oui.

Journaliste : Puis on pourrait quand même dire que l'accès gratuit à des moyens de contraception n'aura pas nécessairement de lien direct vers le respect du droit à l'avortement. Qu'est-ce que vous pourriez répondre aux gens qui vont... qui pourraient dire : Bien, ce n'est pas directement lié finalement. Est-ce qu'on ne devrait pas faire signer une pétition pour qu'il y ait une loi, comme Mme Biron l'avait envisagé, qui protège le droit à l'avortement davantage?

Mme Ghazal : Bien, je peux commencer, puis après, n'hésitez pas à venir compléter. Moi, je me rappelle l'année passée aussi, quand Mme Biron, avant de changer d'idée, voulait faire une loi, il y a eu 400 médecins québécois qui ont signé une lettre pour demander de ne pas faire de loi puis au contraire, de protéger le droit à l'avortement. Puis ils mentionnaient, puis il y avait une médecin en particulier qui disait que, de façon large, le droit à l'avortement, le fait de s'assurer de prévenir les grossesses non désirées fait partie aussi du droit à l'avortement de façon globale. C'est-à-dire que le droit à l'avortement, ce n'est pas juste d'avorter. Mais le fait aussi de ne pas devoir avorter parce qu'on a prévenu une grossesse fait partie de ça de façon large. C'est une mesure aussi de santé publique. Je peux... je peux te laisser, Jess, si tu veux compléter, oui.

Mme Legault (Jess) : Bien, juste pour compléter. On n'a pas besoin de loi au Canada pour protéger le droit d'avortement parce qu'on a cinq jugements de la Cour suprême qui le fait pour nous déjà. Et de viser l'avortement avec une loi, c'est de l'exclure, encore une fois, des soins de santé comme les autres... de le viser comme étant un statut spécial, et ne on souhaite pas ça. On est déjà protégé avec les jugements de la Cour suprême.

Journaliste : Pendant que vous êtes là, tout à l'heure, vous avez comme parlé du moment où ça pourrait... vous avez parlé d'une éventuelle mise à jour de la politique de... le plan de Mme Biron, si j'ai bien compris. Donc, vous ne vous attendez pas nécessairement à ce que ce soit fait maintenant, vous souhaiteriez...

Mme Legault (Jess) : Non, non, moi... on aimerait ça que ce soit maintenant?

Journaliste : O.K.

Mme Legault (Jess) : Non, mais là... On aurait aimé que ce soit dans le premier plan aussi, mais...

Journaliste : ...de la prochaine version du plan, là.

Mme Legault (Jess) : Oui, oui.

Journaliste : Mais est-ce que la prochaine version du plan...

Mme Legault (Jess) : C'est dans trois ans. Non, non, j'ai mal parlé. Non, non, c'est...

Journaliste : O.K.

Mme Legault (Jess) : Oui, oui, je... on le veut tout de suite.

Journaliste : Puis, sur le plan plus concret, comment ça fonctionnerait? Dans le fond, les gens, à partir du moment où on présenterait sa carte d'assurance maladie, on pourrait s'en faire donner par le pharmacien?

Mme Ghazal : Oui, dans une pharmacie, puis après ça, la pharmacie peut se faire rembourser par la RAMQ, comme d'autres...

Journaliste : O.K.

Mme Ghazal : Évidemmment, ce n'est pas la même chose pour les condoms. L'idée, c'est de les rendre accessibles le plus possible au plus d'endroits possible. Ça l'est déjà, mais pas suffisamment. Il faut ajouter des montants pour que ça le soit.

Journaliste : Distributrices ou des choses comme ça.

Mme Ghazal : Oui.

Journaliste : O.K.

Mme Ghazal : Exact, partout dans les lieux publics, pour que ça soit le plus accessible possible. Puis, pour ce qui est de la contraception, c'est avec le pharmacien, oui.

Journaliste : Merci.

Mme Ghazal : Merci.

Journaliste : Good morning. Why... What does it say to you, the fact that this petition got so many signatures? What message do you think that sends?

Mme Ghazal : Yes. People need hope because... this is what I felt when they signed this petition. Almost 100,000 people who signed it. It's very, very rare. It's one of the most popular petitions since the 15 last years. What I felt is that people... Because, after the election of Trump, we know that women rights are going back. So, it's a way to protect the equality between women and men. And also, we know that Pierre Poilievre can be in the Government next year, and we know that Pierre Poilievre, even if he says that he will not touch the abortion rights for women, we know that his party is... And there's a lot of people like lobbying to do the same thing that what happened in the United States. So, it was a way for people, that mobilization. The message there I received is that we need to protect, in Québec, the rights of women to choose further for their own body. And this was like a way for them to express it. And it's a very clear message to the Government of the CAQ to put in place a program making the contraception free for all women.

Journaliste : But there isn't necessarily a direct link between free contraception and protecting abortion rights. So, why choose to focus on free contraception specifically?

Mme Ghazal : Because the studies prove that the most important barrier for women to use contraception is the cost. And we know that the cost of living is very high today, so it's a barrier for them. 25% of young women don't use contraception even if they need because of the costs. So, making it free will protect them against being pregnant if they don't want... if it wasn't their choice. So, it's important to protect their right, to give them the choice to choose by making the contraception free.

Journaliste : Can I hear from Jess Legault as well or... I'm not sure who wants to answer this, but, just in your view, why is free contraception such an important step in protecting women's rights?

Mme Gignac (Anne-Sophie) : Yes. Well, you talked about like abortion, but... and you said also that it wasn't directly linked, but yet, it is because it is about reproductive rights, which are like the most fundamental rights for women. And, every time our reproductive rights are threatened, we are all threatened with that. So, I think that's why women here and people here want to send a strong message to the Government that we don't want what happened to the United States. We are not the same people. And we want to show it clearly that here equality between genders is really important, and that's why I think people wanted to sign the petition. And I think it's just a really popular measure here in Québec.

Mme Ghazal : Merci. Merci beaucoup.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 14)

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