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Point de presse de Mme Christine Fréchette, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Version finale

Thursday, November 21, 2024, 14 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures quarante-trois minutes)

Mme Fréchette : Alors, bien, bonjour, bonjour à tous. C'est important pour moi de m'adresser aux Québécois aujourd'hui, alors qu'on apprend que Northvolt Suède se met à l'abri de ses créanciers. Bon, ils entament un processus qui va leur permettre de continuer à fonctionner tout en ayant du temps pour préparer un plan de restructuration, également trouver un accord avec leurs créanciers. Mais il faut voir que c'est la société mère qui se met sous protection. La filiale nord-américaine va continuer ses opérations. Les activités se poursuivent donc sur le chantier à McMasterville, et les liquidités de Northvolt Québec sont suffisantes pour répondre aux besoins des 18 prochains mois au moins.

Maintenant, ma priorité à moi, c'est de protéger les investissements des Québécois. On souhaite bien sûr que le projet se réalise, mais on va jauger les risques en fonction de l'évolution de la restructuration et du plan qui sera proposé pour le Québec. Depuis le début, on a agi avec prudence en adoptant une approche par étape, comme vous savez, avec le financement qui se déploie au fur et à mesure de l'atteinte de conditions et de jalons, et on ne mettra pas de nouvelles sommes dans Northvolt autre que celles déjà prévues à l'entente. À l'heure actuelle, on a des garanties sur notre prêt de 240 millions pour l'achat du terrain, sur lequel des investissements de plus de 100 millions ont été faits par Northvolt, et ces garanties-là sont prévues avec une hypothèque sur le terrain et sur les actifs de la filiale nord-américaine.

Avant de prendre vos questions, je tiens à réitérer que ce qui arrive avec Northvolt, ce n'est bien sûr pas la fin de la filière batterie. La filière batterie, c'est beaucoup plus vaste que Northvolt. C'est déjà une vingtaine d'entreprises qui sont actives dans au moins la moitié des régions du Québec. Et ça, c'est un projet porteur, constructif pour le Québec. Et on va continuer les discussions avec les entreprises qui déjà sont actives, la vingtaine, mais également mon ministère, le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie est en discussion avec une centaine d'entreprises dans le cadre de la filière batteries. Alors, on va poursuivre ce travail-là.

Journaliste : Vous parlez comme si le projet était déjà en branle. Est-ce que c'est ça qu'on doit comprendre?

Mme Fréchette : Non, non, du tout. Je viens de dire que les activités vont se poursuivre à Northvolt Québec.

Journaliste : Pendant 18 mois.

Mme Fréchette : Bien, en fait, il y a des liquidités en ce moment qui sont suffisantes pour assurer le maintien des activités à Northvolt Québec pour 18 mois. Là, il faut voir qu'il y a un processus de restructuration qui s'amorce pour notamment redéfinir la relation avec les investisseurs.

Journaliste : Est-ce qu'on doit dire adieu aux 270 millions qui ont été investis dans la maison-mère?

Mme Fréchette : Écoutez, s'il y a un montant qui est à risque, c'est celui-là qui est le plus à risque. On ne peut pas avoir de visibilité déjà, sur ce montant-là, ce qu'il en adviendra. Il y a un processus de restructuration qui s'amorce, puis c'est au terme de ce processus qu'on va avoir une idée de l'avenir de ce montant-là. Puis c'est une situation qui est comme ça pour tous les investisseurs, donc ce n'est pas seulement le gouvernement du Québec. C'est comme ça aussi pour Volkswagen. C'est comme ça pour Goldman Sachs, pour l'Allemagne. Donc, tous ceux qui ont investi n'ont pas de visibilité...

Journaliste : Pour la Caisse... le 200 millions de la Caisse aussi est à risque?

Mme Fréchette : Oui, oui. Bien, en fait, je voulais.... je vais laisser la caisse intervenir pour ses investissements à elle.

Journaliste : Juste pour avoir des précisions. C'est parce que lorsqu'on a parlé... on parlait... M. Legault en parlait en Chambre de ce 270 millions-là. Vous répétiez que vous étiez les mieux placés s'il y avait des problèmes avec la maison-mère, que vous allez avoir un droit de regard sur ces investissements-là prioritaires. Là, on se rend compte que, finalement, ce n'est pas le cas. Vous n'avez pas... vous n'avez aucune... Vous ne faites pas partie des créanciers qui sont présentement nommés dans les procédures actuelles.

Mme Fréchette : On a dit qu'on avait... on n'était pas les mieux placés et qu'on avait une position... j'essaie de me souvenir du mot, si c'était prioritaire ou... je crois que c'était prioritaire, mais c'est... ça... on n'a pas dit qu'on était les mieux placés. Donc, en ce sens-là, il faut voir, le processus de restructuration, comment il va se dérouler. On en a pour à peu près cinq mois de ce processus de restructuration, puis c'est au terme de ce processus qu'on va voir de quelle manière ça s'est... ça s'est joué.

Journaliste : Donc, vous n'avez plus, là, de... Ce que j'essaie de comprendre, c'est que ce 270 millions là, vous n'avez plus aucune assurance, vous avez perdu le contrôle de ça, vous avez...

Mme Fréchette : On va faire nos représentations pour faire en sorte d'aller récupérer la part des actifs qu'il sera possible de récupérer puis...

Journaliste : Mais, dans le contrat, il n'y avait pas de mécanisme clair qui vous permettait d'aller chercher ce 270...

Mme Fréchette : Là, c'est la mécanique des tribunaux qui va s'appliquer. Donc, c'est le processus de restructuration qui va définir l'avenir de ces montants.

Journaliste : ...ça implique un refinancement, que les créanciers remettent de l'argent dans Northvolt pour garder leur part à eux. Vous dites donc que vous, vous ne ferez pas ça.

Mme Fréchette : Nous, on n'a aucun scénario sur la table qui nous amènerait à investir davantage que ce que l'on a convenu dans l'entente qu'on a avec Northvolt. Il n'y a aucun scénario de cette nature-là.

Journaliste : ...quand même que, si les autres créanciers de Northvolt, de la maison-mère... le font, la part du Québec risque de diminuer de façon importante.

Mme Fréchette : Moi, je parle pour le gouvernement du Québec quand je dis qu'il n'y a aucun scénario sur la table qui nous amènerait à mettre davantage d'argent autrement... au-delà de ce qui a été convenu dans l'entente-cadre.

Journaliste : Mais, justement, vous dites : Au-delà de ce qui est convenu. Ce que je comprends, c'est qu'on a des ententes avec Northvolt qui disent qu'on va réinvestir de l'argent le moment venu, selon l'état de...

Mme Fréchette : L'atteinte des jalons.

Journaliste : ...d'atteinte des jalons. Alors, c'est quoi les prochaines sommes d'argent, les prochaines déboursés qu'on va faire à Northvolt et quand?

Mme Fréchette : Bien, écoutez, il y a des assurances, il y a des conditions à être remplies avant qu'on en vienne à ça. Par exemple, il va falloir qu'il y ait une mise... il faudrait qu'il y ait une mise à jour du plan d'affaires qui inclura les projections financières de Northvolt. Il faudra également qu'il y ait un carnet de commandes suffisant qui soit mis de l'avant par Northvolt. Il y a la satisfaction d'Investissement Québec, de même que le MEIE. Donc, ça, c'est des exemples de jalons. Il y en a une plus longue liste, là, je vous l'épargne, mais parmi les éléments les plus importants...

Des voix : ...

La Modératrice : ...avant de passer à l'anglais.

Journaliste : ...attendez un instant. Est-ce qu'on pourrait enfin les avoir, ces jalons-là, publiquement? Parce que, là, je pense que la population commence à trouver que... Bon, on ne veut pas aveuglément croire le gouvernement non plus, là, dans le dossier Northvolt. Rendu, là, à une faillite, là, pratiquement, là, est-ce que la population pourrait avoir accès finalement à ces jalons-là, essayer de voir si le 300 millions qui devrait être versé, là, si ce n'est pas atteint, là... si c'est atteint, c'est quand est-ce qu'on va reverser 300 millions d'argent public dans cette entreprise-là?

Mme Fréchette : Quand ce que je vous ai dit allait être atteint, c'est-à-dire quand il y aura une mise à jour du plan d'affaires de Northvolt et qu'on aura... ça aura été satisfaisant comme plan d'affaires, quand le carnet de commandes sera suffisant également, à la satisfaction à la fois d'Investissement Québec, du MEIE, également il y a une série de permis...

Journaliste : Mais, en 18 mois, là, est-ce que c'est possible qu'ils atteignent ces jalons-là?

Mme Fréchette : Bien, tout va dépendre du processus de restructuration, de la présence d'investisseurs ou pas pour l'avenir. Donc, c'est sûr que ça va... ça va se jouer aussi dans le cadre de la... du processus.

La Modératrice : ...une dernière question en français.

Journaliste : On a... On a l'impression, cet après-midi, que vous y croyez moins, Mme Fréchette. Vous avez l'air vraiment moins confiante que d'habitude, là.

Mme Fréchette : Bien, écoutez, je demeure prudente parce qu'il y a un processus de restructuration qui s'amorce. Ce n'était pas le scénario souhaité. Ça, personne ne va s'en cacher. On aurait aimé que ça procède autrement.

Maintenant, on est quand même, au Québec, avec un projet qui demeure en activité, avec des liquidités suffisantes pour assurer le roulement des activités pour au moins 18 mois. Et, pendant ce temps-là, il y a des discussions qui vont se tenir pour restructurer, alléger la maison-mère de ses dettes et redéfinir une relation avec ses investisseurs.

La Modératrice : On va passer...

Journaliste : Êtes-vous déçue d'avoir hérité de ce dossier-là?

Mme Fréchette : Non, je ne suis pas déçue, et si vous saviez à quel point c'est stimulant. C'est vraiment impressionnant de voir tout ce qui se déroule dans le cadre de la filière batterie. Vraiment, je n'avais pas conscience que c'était aussi vaste que ça. Et maintenant que j'y suis, je découvre, en fait, l'ampleur du travail.

Journaliste : L'argent qui est dans les comptes...

La Modératrice : On va passer en anglais, s'il vous plaît, maintenant...

Journaliste : L'argent qui est dans les comptes de Northvolt... L'argent qui est dans les comptes de Northvolt pour les 18 prochains mois, elle vient d'où?

La Modératrice : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Journaliste : Elle appartient à qui?

Mme Fréchette : C'est la maison-mère qui a injecté... la maison-mère qui a injecté ces...

Journaliste : C'est la maison... Est-ce que c'est dans un coffre en... c'est dans un coffre au Québec, au Canada?

Mme Fréchette : C'est une... Oui, c'est au Québec et c'est sous la maîtrise... sous notre maîtrise.

Journaliste : Puis est-ce que vous pourriez essayer d'aller récupérer cet argent-là en cas de faillite?

Mme Fréchette : Bien, en fait, c'est un... de l'argent qui doit servir au projet. Donc, nous, ce qu'on a en garantie...

Des voix : ...

La Modératrice : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Fréchette : Mais le projet n'arrête pas au Québec. Il ne faut pas...

Des voix : ...

Journaliste : ...tu sais, si on veut expliquer, il faut d'abord comprendre.

Mme Fréchette : Le projet n'arrête pas au Québec, je veux le rappeler.

Journaliste : Non, mais vous dites que l'argent est... que le Québec a un contrôle sur cet argent-là. C'est ce que je comprends?

Mme Fréchette : Oui. C'est nous qui autorisons les sorties de fonds de ce compte-là. Ça, c'est une des garanties. Quand on vous disait, il y a quelques semaines, qu'on est allés chercher des garanties additionnelles, bien, ça, ça en est une, garantie.

Journaliste : Ça, c'est l'argent qui... quoi, qui verse les salaires aux employés qui sont au Québec...

Mme Fréchette : Entre autres.

Journaliste : ...qui permet d'acheter des matériaux pour continuer...

Mme Fréchette : C'est ça. C'est pour ériger le site.

Journaliste : O.K. Puis est-ce qu'on peut savoir c'est quoi la somme présentement qu'il y a dans ce coffre-là?

Mme Fréchette : Bien, j'aime mieux ne pas m'avancer sur la somme exacte, là, mais c'est quelques centaines de millions.

Journaliste : Mrs. Fréchette, the fact that Northvolt has put itself under creditors protection, this doesn't look good for Québec right now. How can you reassure Quebeckers?

Mme Fréchette : Well, I can reassure Quebeckers by saying that today's news does not concern the Québec project. It is the parent company in Sweden that is being placed under protection. The North American subsidiary will continue its operations, and activities are continuing on the McMasterville site, and since Northvolt Québec cash position is sufficient to meet its need for at least 18 months.

Journaliste : But what about the money the Government has invested into Northvolt so far? Because you do have money into the operations in Sweden, in the «maison-mère». So...

Mme Fréchette : Yes. We did put money in the «maison-mère», that is entering...

Journaliste : In the headquarters. So...

Mme Fréchette : Headquarters, yes, we've put money, and this is the part of our investment that is the most at risk, I'd say. But the money that we've put in the Québec project is being guaranteed by the land that we have as a... as a… «une hypothèque, voyons»...

Journaliste : It's a loan. It's a...

Mme Fréchette : It's a loan, yes. We have a loan with a guarantee, the land being the guarantee. And, in that land, the Northvolt business has invested more than $100 million, and activities are still continuing on that land.

Journaliste : Yes, but see the big picture. Northvolt has been going through difficulties for months now, and now the company is putting itself under creditors protection. How can you be positive about the outcomes of this?

Mme Fréchette : Because there is a lot at stake, and investors, I'm sure, are willing to see the project being pursued. And therefore, the process that is beginning today will permit Sweden... the Sweden «maison-mère»... Swedish «maison-mère» to redefine its relation with the investors and to restructure its organization. And, so at the end of that process, which would take, I'd say, around five months, we will see the outcomes of the negotiation that is beginning and that will be continued in front of the courts.

Journaliste : Juste une clarification en français. Combien vous avez investi pour la maison-mère, encore? Combien de millions?

Mme Fréchette : 270, c'est ça.

Journaliste : Millions?

Mme Fréchette : Oui, 270 millions. In the parent company. We've invested 270 million convertible loans to the parent company.

La Modératrice : Merci.

Journaliste : Merci beaucoup.

Mme Fréchette : Merci.

(Fin à 14 h 55)

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