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Point de presse de M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’immigration, de francisation et d’intégration , et M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, October 29, 2024, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures deux minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. On est content de vous retrouver cet avant-midi à l'Assemblée nationale. D'abord, je veux vous parler des chiffres sur la faim au Québec qui ont été dévoilés hier. Les chiffres sont tombés hier. Il y a maintenant 940 781 personnes chaque mois au Québec qui ont besoin d'aide pour manger. Ça, c'est plus qu'un Québécois sur 10. C'est une explosion de 53 % en trois ans. 35 % de ces gens-là, c'est des enfants, 35 %. C'est une honte dans une société comme le Québec et François Legault est responsable de cette situation-là.

Ça fait des mois qu'on en parle. Je suis tanné de tourner autour du pot. François Legault doit prendre ses responsabilités. Quand plus d'un Québécois sur 10 a de la misère à manger, le premier ministre doit s'en occuper. Donc, au lieu de nous revirer de bord à chaque fois qu'on lui propose des solutions, j'aimerais qu'il nous dise, lui, aujourd'hui, qu'est-ce qu'il va faire pour que les Québécois, les Québécoises, dont il est le chef d'État, arrêtent d'avoir faim parce que ça dégénère et ce n'est pas acceptable qu'on n'en parle pas plus, ce n'est pas acceptable que ce ne soit pas un sujet prioritaire pour le premier ministre du Québec.

M. Cliche-Rivard : Merci, Gabriel. Ce matin, je vais vous parler de la DPJ. Je suis vraiment profondément troublé de ce qu'on a appris la semaine dernière et de ce qui continue à défrayer les manchettes encore ce matin. J'avais demandé depuis vendredi dernier la démission de la directrice nationale de la DPJ. C'était la seule chose à faire. Hier, ça s'est produit comme vous le savez tous. Ceci étant dit, c'est M. Carmant le ministre des Services sociaux. C'est M. Carmant le ministre responsable de la DPJ. C'est lui qui est responsable de ce dossier-là depuis plus de six ans maintenant.

Moi, j'ai envoyé une lettre pour entendre M. Carmant en commission. Les Québécois sont inquiets. Les Québécoises sont inquiètes. On veut entendre son plan. On veut savoir comment il va s'y prendre pour que ça s'arrête. Ça suffit, les scandales. On veut savoir si c'est encore lui, l'homme de la situation. M. Carmant va-t-il avoir le courage de venir s'expliquer en commission parlementaire? C'est la question que je lui pose. On parle des enfants les plus vulnérables du Québec, les enfants qui n'en ont pas de parents qui s'occupent d'eux autres au quotidien, les enfants qui comptaient sur l'État québécois pour les aider, pour les encadrer. Ça n'a aucun sens. C'est inacceptable. Il faut que ça cesse. Il faut qu'on arrête d'empiler les scandales à chaque jour puis à chaque semaine. M. Carmant doit réagir. Ça suffit.

Journaliste : Quand vous demandez est-ce que c'est encore l'homme de la situation, jusqu'à présent, vous doutez toujours de cette question-là ou vous avez une réponse par rapport à ça?

M. Cliche-Rivard : Je doute fortement, je doute fortement. Puis chaque scandale qui passe, puis chaque jour qui passe, puis chaque histoire qui s'avance, là, je suis vraiment dérouté. Je veux... Je veux l'entendre. Et honnêtement je me pose sincèrement la question.

Vas-y Gabriel.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Je veux ajouter un élément. À chaque... À chaque scandale qu'il y a à la DPJ, M. Carmant nous dit que c'est donc bien épouvantable. Puis il a l'air sincère quand qu'il dit ça. Mais la responsabilité d'un ministre, là, ce n'est pas de trouver ça épouvantable, c'est de régler la situation. M. Carmant doit venir s'expliquer en commission parlementaire, il doit répondre positivement à la demande de mon collègue Guillaume Cliche-Rivard, et on aura, à ce moment-là, la réponse définitive à savoir s'il est en mesure de régler le problème.

Journaliste : O.K. Mais vous pensez toujours qu'il est l'homme qui peut régler la situation et qu'il n'est pas une partie du problème?

M. Cliche-Rivard : Le problème, d'abord, il a commencé avant M. Carmant, là. Il date de la réforme Barrette, qui a vraisemblablement fait très, très mal à la DPJ. Puis, à partir de là, bien, M. Carmant n'a pas fait mieux, parce que, depuis six ans, le réseau ne s'améliore pas. Donc, quand nos collègues libéraux, là, présentent une motion d'urgence ce matin, j'aimerais bien ça qu'ils se regardent dans le miroir puis qu'ils nous disent comment ça se fait qu'ils n'ont pas... comment ils pensent qu'ils n'ont pas contribué au problème, là. Ça part de là, le problème.

Ceci étant dit, moi, je laisse une dernière chance au ministre Carmant. Je veux l'entendre. Je veux savoir c'est quoi, son plan, où est-ce qu'on s'en va, puis quand est-ce que ça s'arrête. Puis, comme Gabriel Nadeau-Dubois l'a dit très clairement, si on n'a pas les réponses à ce plan-là, on aurait les conclusions en conséquence.

Journaliste : Mais qu'est-ce qu'il peut faire de plus?

M. Cliche-Rivard : Voyons donc! C'est son réseau, c'est lui qui est ministre, c'est lui qui possède les budgets, c'est lui qui engage les éducatrices, les éducateurs.

Journaliste : Je comprends. Mais expliquez-moi, après une commission, après avoir nommé une directrice, après avoir nommé un commissaire qui s'en vient, après avoir demandé une enquête policière...

M. Cliche-Rivard : Il ne l'a pas nommé, le commissaire.

Journaliste : Non mais c'est censé être fait... jusqu'en décembre, là.

M. Cliche-Rivard : Bien, c'est supposé être le plus vite possible.

Journaliste : Mais après avoir demandé des enquêtes policières, des enquêtes administratives, qu'est-ce que vous feriez?

M. Cliche-Rivard : Comment ça se fait que M. Carmant n'est pas en contact avec son réseau? Moi, les gens à qui je parle depuis la semaine dernière, là, tout le monde me dit qu'il savait ce qui s'en venait à Cité-des-Prairies. Comment ça se fait que le scandale, dans Mauricie, en DPJ, c'était connu depuis tout le monde, à un moment donné, on se réveille le matin puis on di : Oui, il faut qu'on mette à la DPJ sous tutelle, oui, ça n'a pas de bon sens, ce qui s'est passé à matin? Combien d'autres scandales il va falloir qui se passe avant que M. Carmant connaisse son réseau puis ce qui se passe dans... sur le terrain? Où est-ce qu'ils sont, ses visites sur le terrain, dans ces centres jeunesse là? Comment ça se fait qu'on est avec des travailleurs d'agence qui ne sont pas formés? Bien, malheureusement, on le voit dans les derniers jours, c'est des gens qui n'étaient pas formés.

Journaliste : Donc, ce que vous lui reprochez, c'est de fermer les yeux ou de ne pas être au courant? C'est quoi?

M. Cliche-Rivard : Je... Moi, c'est lui qui va parler, à savoir s'il savait ou s'il ferme les yeux. Ce que je vois, c'est qu'il n'est vraisemblablement pas connecté avec son réseau. Il n'est pas connecté avec son réseau. C'est inacceptable, ce qui se passe, là. C'est grave, là, c'est des viols, c'est des agressions sexuelles sur des mineurs de 15 ans en DPJ. C'est absolument inacceptable. C'est les enfants les plus vulnérables de la société. Puis, à chaque fois, on ne peut pas juste dire qu'on est surpris, qu'on est choqués puis qu'on passe au prochain appel.

Le commissaire au bien-être des enfants, là, on a fait cette loi-là à la session passée. Où est-ce qu'il est, ce commissaire-là? Comment ça se fait qu'il va falloir qu'on attende jusqu'à la dernière minute de l'épuisement? Déjà que le... c'était depuis le rapport Laurent, ça. Ça fait trois ans qu'on aurait dû mettre ça en place. La CDPDJ, on attend des réformes avec Table justice jeunesse. C'est où, ces réformes-là? Les manchettes défraient que la CDPDJ ne fait pas son travail puis ne va pas en enquête de lésion de droit. Comment ça se fait qu'on n'est pas intervenus là-dessus? Je veux dire, ça n'a pas de bon sens.

Donc, il faut un plan de match. Puis, si M. Carmant, il n'en a pas, de plan de match, bien, on tirera les conclusions.

Journaliste : Mais vous, vous êtes ministre demain, on commence par quoi, par où, là, M. Cliche-Richard? Vous êtes ministre?

M. Cliche-Rivard : Je commence par former, valoriser et suivre l'ensemble de nos éducateurs puis éducatrices dans le réseau. Il y en a plein qui sont bien intentionnés, mais il y a du monde qui n'ont pas d'affaire là. Ceux-là, il va falloir qu'on redonne ses lettres de noblesse à la DPJ. Il va falloir qu'on lui donne les moyens. Puis il va falloir qu'on encadre ces jeunes-là puis qu'on leur donne une chance. Pas en les laissant grandir puis vivre dans les lieux vétustes comme Mont Saint-Antoine, pas en faisant en sorte que du monde pas formé mette en situation de détention des jeunes de 6 à 9 ans à Laval, pas en ayant un autre scandale d'un jeune enfant DI, là, déficience intellectuelle avec TSA, qui fait l'objet de sévices, puis pas en laissant en place des éducatrices qui agressent sexuellement des jeunes mineurs. Je pense que c'est assez simple comme plan de match. M. Carmant doit se réveiller.

Journaliste : Vous le faites comment, ce ménage-là?

M. Cliche-Rivard : Bien, voyons! Je vais dans le réseau puis je vais sur le terrain. Je crois les gens qui soulèvent des allégations. Je fais état localement, avec imputabilité, à mes gestionnaires, puis je veux savoir ce qui se passe. Puis je veux parler aux travailleurs puis aux travailleuses sur le terrain, parce qu'ils en ont long à dire. Puis je veux qu'on écoute les enfants aussi, parce que les enfants en ont long à dire, puis qu'on s'améliore. Puis les gens du réseau, là, les gens qui travaillent autour de ça, puis les recommandations de Laurent, là, ça a coûté 12 millions aux Québécois, le rapport Laurent, puis il n'est même pas appliqué dans sa grande majorité. En fait, l'ensemble... une grande majorité des recommandations de ça, trois ans plus tard, là, elles ne sont pas appliquées. Puis là, on va à la pièce, on fait des petites réformes, mais, sur le terrain, là, ce qu'on voit, c'est que ça ne s'améliore pas. Ça fait qu'on a un rapport Laurent, il faut l'appliquer. Puis ça nous prend un commissaire aux bien-être des enfants, on ne l'a pas. Donc, là, vraisemblablement, là, il va falloir que le plan s'active.

Journaliste : Le gouvernement doit nommer un nouveau directeur national ou une directrice nationale. Quel est le profil recherché, selon vous?

M. Cliche-Rivard : Quelqu'un qui va se mettre les mains dedans. Quelqu'un, là, il peut venir de l'externe, il peut venir de l'interne, moi, ça ne me dérange pas, mais quelqu'un qui va avoir les coudées franches pour faire le ménage, quelqu'un qui va aller avec un plan, puis une vision, puis qui va restructurer le réseau. Ça fait que moi, là...

Journaliste : ...elle n'avait pas les coudées franches?

M. Cliche-Rivard : Bien, je... on ne semble pas... bien, vous allez me dire le contraire. Mme Lemay, là, elle était là depuis trois ans. Elle était... elle connaissait le réseau, semble-t-il, mais à partir de là, est-ce qu'elle communiquait l'information jusqu'en haut de M. Carmant? Est-ce qu'il savait? Est-ce qu'il ne le savait pas? Ça, c'est des choses que moi, je vais lui poser personnellement en commission parlementaire.

Ceci dit, il était clair, puis tous en ont convenu que Mme Lemay n'était plus rendue la personne pour diriger la DPJ, ceci dit, en haut de Mme Lemay, il y a un ministre, il y a un ministre des Services sociaux, il y a un ministre de la DPJ. Et M. Carmant ne peut pas juste faire rouler la tête de Mme Lemay puis penser que l'histoire s'arrête là. M. Carmant a des comptes à rendre aux Québécois puis aux Québécoises. Là, moi, j'ai très peur que les Québécois puis les Québécoises, là, perdent confiance dans le système de la DPJ, puis se demandent si ça vaut vraiment la peine, finalement, de faire des signalements quand ils voient des situations inacceptables. Parce que moi, si je suis une mère de famille ou un père de famille, là, demain matin, puis j'écoute les nouvelles que vous écoutez, là, et puis que je vois une situation alarmante, je vais me la poser, la question deux fois, à savoir si je le fais, le signalement. Parce que le réseau, là, il est dans l'état que vous le décrivez, puis il est dans le réseau... puis il est dans l'état que les enquêtes, puis les scandales, un jour après l'autre, démontrent. Ça fait que je pense qu'il y a une véritable question de confiance du public, puis que M. Carmant a beaucoup de réponses à donner aux Québécois puis aux Québécoises.

Journaliste : Puis le poste de Mme Lemay, en fait, la fonction en tant que telle, est-ce que vous estimez qu'elle était suffisante? Est-ce qu'elle avait assez de mordant? Justement, est-ce qu'elle avait assez les coudées franches pour agir, ou ça lui prendrait des pouvoirs supplémentaires, ou...

M. Cliche-Rivard : Je pense qu'elle avait tous les pouvoirs pour agir, si M. Carmant veut prétendre le contraire, il viendra défendre sa vision, puis nous dire qu'est-ce que lui avait proposé qui n'avait pas été mis en place. Puis M. Carmant doit s'assurer que la prochaine personne arrête l'hémorragie, là. Parce que, si on tourne en rond puis qu'on renomme une personne six mois plus tard, puis que les scandales continuent, des enfants du Québec ne seront pas avancés.

Journaliste : Avez-vous l'impression qu'on a... les centres jeunesse sont un peu dans l'angle mort. On a parlé beaucoup de l'enfance avec la commission Laurent, la fillette de Granby. Est-ce qu'on a un petit peu oublié ce qui se passait dans les centres jeunesse puis ce qui se passait avec nos adolescents?

M. Cliche-Rivard : Moi, je ne l'ai pas oublié. Puis les jeunes... j'ai des contacts avec des avocats, puis avec des gens issus de la société civile qui me parlent de ces jeunes-là puis il m'arrive de parler à ces jeunes-là, plus souvent qu'autrement, puis on a notamment le collectif des Ex-Placés aussi qui nous en parle beaucoup. Donc, il faut qu'on les écoute davantage, il faut leur donner une plus grande voix, mais nous, on ne les a pas oubliés. Puis j'espère vraiment que M. Carmant ne les a pas oubliés, parce que ces gens-là, ces enfants-là, ce sont les oubliés. Ce sont ceux pour qui les parents, malheureusement, pour plein de raisons, là, puis on ne rentrera pas là-dedans, n'ont pas été là pour eux, puis ils n'ont pas été capables de leur donner ce qu'ils avaient besoin. Là, il appartient à l'État québécois, puis il appartient au Québec de faire mieux pour ces enfants-là.

Journaliste : Trouvez-vous ça normal qu'il n'y ait pas d'ordre professionnel? Parce que l'analyse de la demande est suspendue, il manque trop de monde à l'Office des professions, qui est occupée au chantier de modernisation de Mme LeBel.

M. Cliche-Rivard : Moi, je veux rencontrer... je vais faire la demande bientôt pour rencontrer ce groupe-là qui s'organise pour faire cette demande-là. Moi, je veux étudier le dossier correctement. On est ouvert, puis il y a vraisemblablement des demandes qui sont intéressantes. Je pense que ça pourrait donner des chemins sur la discipline, sur la déontologie, sur la formation continue. Maintenant, moi, je veux m'asseoir avec les groupes, les travailleurs, les travailleuses pour voir si c'est exclusivement cette demande-là qu'on doit faire ou s'il y a d'autres moyens. Mais je... la porte n'est pas fermée.

Journaliste : Juste une précision, est-ce que le nouveau directeur... doive être sorti de l'organigramme du ministère de la Santé et des Services sociaux?

M. Cliche-Rivard : Moi, je pense que c'était une mauvaise idée d'être sous-ministre et directeur national de la DPJ. Ça avait été dénoncé à l'époque. Il doit avoir une seule loyauté, le directeur national, c'est envers la DPJ. Et si M. Carmant n'a pas compris ça encore, on va avoir un méchant problème.

Journaliste : Allez-vous voter en faveur de la motion du Parti québécois qui dénonce ce qui s'est passé sur le pont Jacques-Cartier?

M. Nadeau-Dubois : Vous m'apprenez... on n'a reçu encore... bien, on n'a pas... peut-être que l'équipe en haut a reçu, mais je n'ai pas vu la motion encore...

Journaliste : Puis, est-ce que... Par le passé, là, vous n'avez jamais voulu vous positionner dans des dossiers du genre pour ne pas dénoncer la désobéissance civile, mais là on voit qu'il y a des gens qui ont manqué des rendez-vous médicaux, ça a bloqué l'économie.

M. Nadeau-Dubois : Je ne l'ai pas... je n'ai pas lu la motion, on va la regarder...

Journaliste : Mais, sur le sujet en tant que tel, ce n'est pas obligé que ça soit la motion...

M. Nadeau-Dubois : ...mais ce n'est pas des... nous, on a eu l'occasion, je pense, de le dire la semaine passée, là, mais ce n'est pas des... ce n'est pas une action qu'on approuve. On comprend l'indignation des gens, mais les méthodes, on ne les approuve pas du tout. Nous, on a choisi l'action politique ici, au Parlement du Québec.

Journaliste : Mais le châtiment, là, ils sont encore en prison, c'est quand même... Est-ce que ça vous apparaît, en bon français, «over the top»?

M. Cliche-Rivard : Là, en tant qu'avocat puis député de surcroît, là, je ne vais pas m'immiscer dans un processus judiciaire. On va, par contre, s'assurer du respect des droits et libertés de ces gens là puis de leur respect en vertu des chartes canadienne puis québécoise, comme on le ferait pour n'importe qui. Donc, moi, je vais suivre ça avec attention. J'entends qu'ils ont une enquête sous libération, une enquête caution qu'on appelle dans le jargon, jeudi. On verra les tenants et aboutissants de ça. Puis si leur équipe légale a quelque chose à revendiquer devant le tribunal, c'est le forum approprié. Puis je vais les laisser faire leur revendication.

Journaliste : Mais à sa face même, ça ne vous apparaît pas, comme avocat, inusité que ces personnes-là soient en... derrière les barreaux à ce moment-ci pour une longue durée?

M. Cliche-Rivard : C'est des gens qui ont commis les gestes qu'ils ont commis, ils le savaient, et je pense qu'ils connaissaient les conséquences plausibles. Ce sont des actes criminels allégués. Il y aura des procédures judiciaires puis ils doivent répondre de la responsabilité. Maintenant, moi, j'attends l'issue de l'enquête caution. Il y a vraisemblablement une question de délai judiciaire, puis ça, c'est quelque chose que je peux adresser d'un point de vue systémique, pas dans le point de vue spécifique d'un dossier. Un délai judiciaire de 10 jours pour une enquête caution, je trouve ça troublant. Mais ça, c'est quelque chose que je vais adresser, pas dans ce dossier là précis, mais de manière systémique avec mon collègue de la Justice.

Journaliste : La députée Sylvie D'Amours, qui est obligée de fermer son bureau de comté à Mirabel parce qu'il a été la cible de projectiles d'armes à air comprimé dans les fenêtres. Je comprends que c'est à chaud, là.

M. Nadeau-Dubois : Oui, ça, j'ai vu passer plus tôt aujourd'hui. Bien, c'est inacceptable. C'est troublant, dans une société globalement pacifique comme le Québec, de voir des affaires comme ça se produire. Malheureusement, tu sais, on aimerait pouvoir dire que c'est exceptionnel, mais force est de constater qu'il y a un climat de violence envers les élus qui augmente. Des fois, c'est dans les paroles, là, c'est dans des gestes qui sont clairement menaçants et violents. Tout ça est profondément troublant. Puis on souhaite, on... Je veux juste prendre le temps de transmettre à notre collègue de Mirabel nos encouragements dans cette situation-là qui doit être difficile.

Journaliste : Elle soutient que c'est en raison des nouvelles cartes des zones inondables, donc des nouveaux règlements qui sont mis en place. Je comprends que, moi, je n'ai pas de raison de faire des gestes comme ça, mais est-ce qu'il y a... les changements climatiques, justement, pourraient amener des nouvelles réglementations que le gouvernement met en place. Et vous, vous en mettriez aussi... j'oublie votre programme, il y a en avait beaucoup plus que ça, là. Ça ne peut pas, justement, fâcher la population?

M. Nadeau-Dubois : Bien, il y a plusieurs de mes collègues qui sont en travail en ce moment, notamment mon collègue Etienne Grandmont aux affaires municipales, qui sont en train d'analyser ce dossier-là, celui des nouvelles cartes de zones inondables. Ça peut avoir l'air d'un enjeu technique, mais ça va bouleverser de très nombreuses vies puis ça va avoir des conséquences humaines et financières sur beaucoup de Québécois, beaucoup de Québécoises, puis ça provoque des tensions. Donc, c'est le genre de dossier qu'il va falloir regarder avec beaucoup d'attention. Puis, bien sûr, il y a... vous l'avez dit vous-même dans la prémisse de votre question, là, il n'y a aucun... il n'y a aucune situation qui justifie de s'en prendre comme ça à un élu. De manière générale, ça montre les tensions qui vont être générées dans la société, avec des bouleversements aussi importants que ceux des changements climatiques.

Journaliste : Qu'est-ce qu'on fait pour éviter ces tensions-là? C'est parce que, clairement, on va... en mettant en place de nouveaux règlements, inévitablement, vous venez de le dire, ça chamboule la vie des gens. Il y a des gens qui n'auront plus... ils ne peuvent plus se faire assurer, leur maison ne vaut plus rien. C'est toute leur vie, là, là-dedans, qui disparaît.

M. Nadeau-Dubois : C'est des vies qui vont être brisées potentiellement. Je pense que, dans ces situations-là, il n'y a rien comme le dialogue, comme... et comme la transparence. Pour les détails, je vais vous référer à mon collègue Étienne Grandmont qui est en train d'analyser le dossier, parce que c'est un dossier qui est très important, mais qui est aussi très pointu. Ça fait que je vais vous référer à lui.

Journaliste : ...par l'annonce d'un TGV.

M. Nadeau-Dubois : C'est une bonne nouvelle. On est en retard au Québec en matière de transport ferroviaire. Donc là, ce qu'il faut souhaiter, c'est que ça ne soit pas juste un effet de toge électoral, mais que ça aille de l'avant. On a besoin d'améliorer le transport collectif, notamment sur ces grands axes-là. Puis le train, on n'aurait jamais dû l'abandonner à l'époque. Puis ça fait partie des solutions pour améliorer, en pleine crise des changements climatiques, la mobilité au Québec.

Journaliste : Vous soupçonnez un effet de toge électoral?

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est sûr que le timing est quand même... le timing, c'est-à-dire que le timing est ce qu'il est. Puis je souhaite que ce ne soit pas juste un effet de toge. Je souhaite que ce soit sérieux. Ça fait tellement longtemps qu'on en parle, il faut qu'on avance.

Journaliste : Sur... oui, juste une petite dernière sur M. Harper qui... M. Harper? M. Poilievre... Il y a un retour en arrière, ce n'est pas drôle.

Journaliste : Back to the future.

Journaliste : Back to the future. M. Poilievre qui promet... fait une première promesse électorale d'enlever la TPS sur l'achat de nouvelles résidences de moins de 1 million de dollars, est-ce que vous trouvez que c'est une bonne idée?

M. Nadeau-Dubois : Je n'ai pas vu les détails de la proposition de M. Poilievre, notamment est-ce que c'est pour l'achat, la construction?

Journaliste : Bien, c'est des nouvelles résidences, il faut que ce soient des nouvelles résidences.

M. Nadeau-Dubois : Pour la construction de nouvelles résidences. Bon, je n'ai pas vu les détails de la proposition de M. Poilievre. Nous, on a proposé au Québec, à Québec solidaire, d'abolir la TVQ sur les constructions neuves, avec une priorité pour le logement qui est hors marché et les maisons qui sont vraiment destinées à la classe moyenne. Donc, nous, on pense que c'est une mesure comme ça qu'on pourrait mettre en place au Québec. Pour ce qui est de la mesure au fédéral de M. Poilievre, je n'en ai pas vu les détails.

La Modératrice : En anglais.

Journaliste : With more cases of abuse coming out at the youth protection, DPJ... if the head changes, but this was all happening while there was all this work to improve the system, what really needs to happen to make sure that these children are properly protected?

M. Cliche-Rivard : Well, we did change the national director, but we need to look back at Minister Carmant. He's the minister that's responsible for the DPJ for the last six years and it doesn't seem like he's directly connected with the network. For sure, we need to reinforce the training and to make sure that all the workers within those resources are being well trained, and that they're followed, and that we believe the children they're raising those allegations. We need to make sure to do better for them and we need someone who's going to be a hundred percent involved into making it better and that will protect the children first and foremost.

Journaliste : Do you think Mr. Carmant should leave this role?

M. Cliche-Rivard : I'm requesting for Mr. Carmant to be heard before Parliament, before a «commission parlementaire», because I have so many questions for him and I want to study and analyze if I still believe that he's still the good person to have this role in this mandate. So, if Mr. Carmant has the courage that comes with his responsibility, he should be accepting our proposal and he should come and answer our questions because Quebeckers are concerned. Those are the very most vulnerable children of our society, and it can happen any other day. We need to have a stop to this, and Mr. Carmant needs to propose a plan. He's been in power in this ministry for six years, he needs to do better and, if he's got no plan to make it different, then we'll have to come to our own analysis and conclusions.

Journaliste : He can't just say : It's shocking and move on.

M. Cliche-Rivard : No, not anymore, there's been too many. There's been too many, there are too many scandals, there are too many mornings where we're reading and reading and reading more, and there's no way that a minister should not directly be, first, involved in those preliminary investigations, that he shouldn't know about it, that he's not aware of it. I mean, how's that even possible? I spoke with many people since last week and so many people told me they knew this was coming. In the system, in the network, in those resources, it's not a big surprise. And if Mr. Carmant didn't really know, then he's got a lot of questions to answer to himself.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 23)