(Huit heures vingt-neuf minutes)
M. Paradis : Bonjour à toutes
et à tous. On apprend ce matin que les négociations se poursuivent entre les
différents créanciers de la compagnie Northvolt pour un plan, ce qu'on appelle
un pont financier, pour assurer la survie de la compagnie et que l'argent des
Québécois est en jeu. Et Bloomberg a publié là-dessus un article hier qui
confirme ce qu'on savait déjà, c'est-à-dire que, malgré ce qu'a affirmé le
premier ministre en Chambre, malgré ce qu'a affirmé la ministre Fréchette en
Chambre, l'argent des Québécois investi dans la maison mère par Investissement
Québec et à travers aussi la Caisse de dépôt et placement n'est pas garanti. Il
n'y a pas de statut privilégié, et ce qui se passe est une illustration de
cette absence de garantie, parce que les vrais créanciers privilégiés, comme
Goldman Sachs, sont ceux qui mènent le jeu actuellement.
Et vous vous en souvenez, à l'époque, j'avais
dit : S'il y a des difficultés, on ne sera pas dans les loges, on ne sera
pas dans les mezzanines, on va être dans les balcons. C'est ça qui est en train
de se passer. Et si on recule un pas en arrière, on se rappellera que la
première réponse du premier ministre à une question posée par Paul St-Pierre
Plamondon en Chambre, ça avait été de dire : Non, non, non, il y a
seulement le terrain qui a été investi. Bien sûr, depuis ce temps-là, on sait
qu'il y a 719 millions de dollars de l'argent des Québécois qui est en jeu — c'est
ça, la réalité — qui ont déjà été déboursés sur les 2,9 milliards.
Et la partie en Suède n'est pas garantie. Ce qu'on apprend à travers Bloomberg
et d'autres médias, c'est que... ce qui serait en jeu, c'est que la maison mère...
on voudrait donc que les nouveaux créanciers qui vont mettre de l'argent
puissent avoir accès à l'argent dans la filiale ici, au Québec. Le premier
ministre a dit hier que ça allait être non, on le souhaite ardemment, que l'investissement
des Québécois soit encore plus à risque demain qu'il ne l'est déjà aujourd'hui.
M. St-Pierre Plamondon : Juste
avant de prendre vos questions, un petit commentaire sur le changement d'heure.
Hier, on a eu droit à deux points de presse de la CAQ, et je trouve que c'est
vraiment du caquisme grand cru.
Premier point de presse sur la laïcité,
où, essentiellement, on a deux ministres qui viennent nous dire qu'ils n'ont
pas grand-chose à dire, mais qui sont en réflexion. Improvisation totale dans
la mesure où ce n'était pas le discours de Bernard Drainville, puis, en l'espace
de quelques jours, on a dû changer le discours puis on arrive en improvisation
en disant : On n'a rien de spécial à part qu'on est en réflexion.
Quelques heures plus tard, nous, on
attendait avec intérêt le point de presse sur le changement d'heure, parce que
ça fait des années que notre collègue Pascal Bérubé demande qu'on cesse le
changement d'heure, et on arrive, et l'annonce, c'est : On fait une
consultation sur comment vous, vous vous sentez par rapport au changement d'heure,
avec la même technique de sondage que le troisième lien, les mêmes erreurs, la
même nature de consultation, qui ne sert à rien, là, c'est-à-dire qu'on peut
voter cinq fois à nouveau dans cette affaire-là, puis...
Donc, je trouve... je veux juste
caractériser ce genre de journée pour la CAQ, parce que ça parle d'improvisation
et ça parle également de beaucoup de paroles pour très, très peu de gestes qui
auront un impact quelconque sur la suite des choses.
Journaliste : Juste pour
préciser votre pensée que vous tentez d'expliquer depuis lundi, là.
M. St-Pierre Plamondon : Que
j'explique depuis lundi?
Journaliste : Bien, qui n'est
pas compris par tout le monde. D'ailleurs, Ruba Ghazal voudrait que vous vous exprimiez
davantage sur la mixité.
M. St-Pierre Plamondon : Il y
en a qui se force, il y en a qui se force beaucoup pour ne pas comprendre. Je
pense qu'en fait Mme Ghazal, qui est d'accord avec moi sur le principe de
mixité, elle le comprend, le principe de mixité. Il y a deux niveaux de
mixité. Donc, évidemment, il y a la mixité entre les enfants issus de l'immigration
et les enfants qui ne sont pas issus de l'immigration. Comme je vous disais
hier, évidemment que, dans une classe, si 95 % des enfants sont issus de l'immigration,
les probabilités de s'intégrer à la société québécoise ne sont pas... sont plus
faibles. Mais il y a aussi la mixité entre les diverses appartenances
culturelles ou religieuses. Donc, la mixité, c'est plus qu'issu de l'immigration
ou non, la mixité, c'est mixité socioéconomique, mixité culturelle, mixité au
niveau des points de vue religieux. Donc, j'ai été pourtant très, très
spécifique. Lundi, je parlais de l'homogénéité. Bien, c'est quoi, l'inverse de
l'homogénéité? C'est la mixité. Ruba Ghazal, elle comprend ce concept-là. Et
voilà, c'est simple.
Journaliste : Mais avez-vous
été capable de vous faire une tête sur le moment où on est plus issus de l'immigration?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
À nouveau, ça, j'ai répondu hier, il y a des... il y a des démographes qui font
ces définitions-là. Puis moi, je fais juste rapporter ce que ces démographes-là
nous disent. Donc, il y a des gens qui font ces définitions-là. Moi, ce que je
vous dis, c'est qu'il y a des articles puis il y a des données qui parlent d'homogénéité
dans certaines écoles et qu'on devrait favoriser la mixité. Ça ne peut pas être
plus clair que ça.
Journaliste : C'est quand
même important. Quand vous dites que, dans des écoles, il y a 95 %...
M. St-Pierre Plamondon : Dans
les classes, supposons, les classes d'accueil, évidemment, notamment.
Journaliste : Bon. Ça, ça
prend en compte des immigrants, souvent, de deuxième génération. Pour vous,
est-ce qu'un immigrant de deuxième génération pose problème quand il est
question de mixité sociale, alors que ce sont des gens qui sont nés ici?
M. St-Pierre Plamondon : La
mixité, c'est suivant plusieurs critères. Et, quand je donne des études qui
démontrent des enjeux d'homogénéité, je me sers des définitions qui sont faites
par les démographes puis je m'en remets à eux pour ces questions-là. Puis il y
a plusieurs définitions, là. C'est-à-dire que tu as «né au Québec» ou «pas né
au Québec», tu as «issu de l'immigration», qui va inclure...
Journaliste : ...si on fait
abstraction...
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
c'est ça, mais c'est parce que vous voulez me... vous voulez politiser. Là, je
vous entends, là.
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Non,
comprenez, en tout cas, je présume que vous comprenez, respectueusement soumis,
que les notions...
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je vous réitère que les concepts d'homogénéité dans une classe et de mixité me
semblent simples à comprendre et ils sont détaillés par des démographes et des
sociologues dont c'est le boulot. Si vous avez des questions sur les diverses
définitions, parce que, même dans la littérature, tu vas avoir des variantes,
là, sur quels critères t'appliques pour...
Journaliste : Mais ça s'applique
comment dans une école?
M. St-Pierre Plamondon : Ça,
ça, moi, je m'en remets à ces experts-là. Tout ce que je vous dis, c'est que
les articles de journaux, les données sont assez clairs.
Journaliste : ...vous allez
demander à un démographe de prendre la décision pour vous?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Journaliste : Bien, c'est ça
que vous venez de dire : Regardez ce que les démographes disent. Je pense
que... vous dire... vous voulez faire de la politique. Je pense qu'on est au
Parlement, à l'Assemblée nationale, on fait de la politique, là.
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Non. Soyons... soyons... soyons... Je vous confirme qu'on est à l'Assemblée
nationale et je vous...
Journaliste : Donc, on fait
de la politique.
M. St-Pierre Plamondon : ...et
je vous confirme que, si vous m'avez écouté lundi et mardi, je vous ai... je
vous ai soumis des pistes de solution pour renforcer la laïcité, pour renforcer
la mixité, pour lancer des réflexions sur ce qui se fait à l'étranger. Donc,
politiquement, les propositions sont là et les constats sont fondés sur des
experts. Donc, sur les constats, je réfère à des articles de journaux et à des
données qui me semblent assez clairs, là. Donc, tu sais, je veux bien le débat
de sémantique, là, mais, sur les conclusions, il y a...
Des voix : ...
Journaliste : Est-ce que vous
mettez la religion dans cette homogénéité-là, qui peut être problématique?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
bien sûr.
Journaliste : Mais c'est
quelles religions? Parce que, je veux dire, il y a plein d'écoles où c'est des
petits catholiques, là. Ça, ça...
M. St-Pierre Plamondon : C'est
la même chose dans le sens que la mixité, c'est d'avoir sur le plan socioéconomique,
culturel, tout ça... puis...
Journaliste : On la trace où,
la ligne, quelqu'un qui est baptisé, quelqu'un n'est pas baptisé, quelqu'un est
allé une fois à la mosquée?
M. St-Pierre Plamondon : Étudions-le,
étudions-le. Moi, ce que je vois, les trois pistes de solution qui me semblent
évidentes, d'autres sont plus compliquées puis vont nécessiter, comme je vous
le disais, d'étudier ce qui se fait dans le monde, regarder c'est quoi, les
pistes de solution, mais les trois évidentes, c'est les seuils d'immigration, parce
que, si on est complètement par-dessus notre capacité d'accueil, il ne faut pas
se surprendre que, dans certaines classes, il y a de l'homogénéité puis il n'y
a pas de mixité, parce que le système n'est juste pas capable de planifier puis
de s'adapter. Ensuite, il y a l'école à trois vitesses. Comme je l'ai dit hier
et avant-hier, il ne faut pas se surprendre que des enfants issus de
l'immigration n'ont pas les moyens d'aller à Brébeuf et Notre-Dame. Puis plus
on crée des inégalités sociales à la base dans le système, plus on se retrouve
dans une situation où il n'y a pas de mixité sociale. Et ensuite la
régionalisation de l'immigration, qui était un discours du Parti québécois en
2012, que clairement on n'a pas bien fait, qu'on n'a pas bien planifié.
Moi, je vois ces trois-là, mais j'ouvre la
discussion en disant : On va nommer de quoi il s'agit. Pas que la mixité,
c'est vraiment l'inefficacité de nos institutions par rapport à la laïcité.
J'ai proposé plusieurs solutions en matière de laïcité. Je n'ai pas la
prétention d'avoir toutes les solutions, mais mon intention, lundi, quand je
suis sorti suite à l'entrevue de Bernard Drainville à Tout le monde en parle,
c'était de dire : Écoutez, on va commencer par nommer ce qui se passe
correctement. Puis ensuite, si on nomme correctement puis on a un diagnostic,
on a peut-être des chances de trouver une solution. Et c'est pour ça qu'un
parlement existe, c'est pour que tout le monde apporte des pistes de solutions.
On va peut-être en éliminer certaines.
Journaliste : M. Legault
est sortir hier, là, avec une position le l'école Bedford, mais 10 jours, je
pense, là, après la sortie du rapport, est ce que vous pensez qu'il est...
qu'il a fait cette sortie publique là sur les médias sociaux parce que vous,
vous êtes sorti, vous étiez sorti la veille?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
serait un drôle de hasard sinon, que son ministre ait dit l'inverse sur le
renforcement de la laïcité et l'inverse sur la présence ou non de religieux. Je
note d'ailleurs que Bernard Drainville, ce matin, au micro d'une radio, vient
de dire qu'en fait, les informations dont il dispose, c'est que les parents
insistaient pour infiltrer les notions religieuses dans l'école, là. Donc,
c'est très difficile à réconcilier avec sa déclaration initiale, comme quoi, en
fait, c'est plus idéologique, ce n'est probablement pas du religieux. Donc,
oui, il y a 180 de la part du premier ministre. Je laisse la population, tu
sais, choisir, essayer de déterminer si c'est lié aux positions plus claires
que le Parti québécois a prises, mais, au final, on est pris devant, quand
même, un défi important de trouver des politiques qui sont justes vis-à-vis un
phénomène, je le rappelle, qui ne touche pas que l'islam. Parce que nous, ce
qu'on reçoit en ce moment, c'est des témoignages sur le religieux, dans nos
institutions, dans nos écoles, et ça porte également sur le christianisme, et
ça porte également sur le judaïsme. Donc, ayons... tu sais, prenons le temps.
Je sais que le rôle des journalistes, puis je le respecte, votre rôle, c'est
d'obtenir des réponses, mais, des fois, c'est compliqué, puis c'est correct de
prendre son temps, puis de voir comment on peut se rendre à des solutions qui
sont dans le respect de tout le monde.
Journaliste : Mais sur un
potentiel renforcement de la loi 21, est-ce que vous sentez, vous, qu'il y
a, au gouvernement, des notes discordantes? Ce n'est pas tout le monde qui dit
la même chose.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ce que je vous ai dit hier, je le répète, c'est qu'il y a un malaise par
rapport à ces questions-là, parce que, quand on parle d'entrisme dans les
écoles, il y a aussi de l'entrisme idéologique. Puis il y a un courant
idéologique très fort, au cours des dernières années, qui répète tout le temps
que la laïcité, c'est raciste. Et c'est une faute intellectuelle épouvantable,
parce que la laïcité, c'est une règle de vivre ensemble qui nous assure que le
religieux n'empiète pas sur les espaces communs, parce qu'on le sait que dans
l'espace commun, quand on envoie nos enfants, là, puis je le sais, c'est quoi,
envoyer un enfant à l'école, c'est précieux, on veut que l'espace soit
respectueux des différences religieuses et idéologiques de chacun. Si on empiète
là-dessus, on a des problèmes de paix sociale, et ça n'a rien à voir avec le
racisme, ça a à voir avec les religions.
Journaliste : Par rapport au
gouvernement, est-ce que vous percevez qu'il y a des notes discordantes au sein
du gouvernement en ce moment sur le cas Bedford? Puis est-ce que... Ce que vous
dites, c'est qu'il y a un malaise au gouvernement?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
bien, je ne sais pas, je ne peux pas présumer. Ce n'est pas un gouvernement
proactif, c'est un gouvernement d'improvisation qui, le plus souvent, est
dépassé dans ses dossiers. Puis quand tu regardes les cas de Bedford, là,
c'est-à-dire qu'on a dormi au gaz pendant cinq ans.
M. Arseneau : Sept ans.
M. St-Pierre Plamondon : Sept
ans? Tu sais, c'est très similaire à ce qu'on voit dans d'autres dossiers.
C'est un dossier plus sensible, ça fait que, donc, tout le monde est un peu
plus... doit être un peu plus prudent. Mais regardez les dossiers Northvolt, santé,
éducation, troisième lien, et autres, il y a vraiment un pattern caquiste
d'absence de suivi, d'absence de planification. Puis là, quand l'actualité
devient plus visible, on improvise. Moi, je ne vois pas de différence dans
l'approche caquiste dans ce dossier-là que dans d'autres dossiers.
Journaliste : Je voudrais
entendre la voix de M. Arseneau, si c'est possible. Pour entendre la voix
de M. Arseneau sur les optométristes qui veulent se désengager de la RAMQ,
là.
M. Arseneau : Mais encore une
fois, on voit, là, ce n'est pas la première fois que ça arrive, puis ce sont
les citoyens les plus vulnérables qui sont pris en otage dans ce bras de fer là
entre le gouvernement et les optométristes. On parle évidemment des jeunes de
moins de 18 ans, qui ont accès à un programme ouvert et universel, et les
personnes âgées, puis il y a également les personnes qui sont bénéficiaires de
l'aide sociale. Alors, moi, je trouve ça inacceptable qu'on n'arrive pas à
s'entendre pour le bien de ces personnes vulnérables là. Et ça ne mène nulle
part, là, je veux dire. Que ce soit le gouvernement, que ce soit les
optométristes, on parle de chiffres, à un moment donné, il faut trouver un
terrain d'entente pour offrir les services, point à la ligne.
Je pense que c'est la job du gouvernement,
là, de trouver le juste milieu parce qu'effectivement on n'a pas augmenté les
frais versés aux optométristes depuis un bon bout de temps. Mais en même temps,
je pense qu'on sait qu'on a des impératifs de saine gestion des fonds publics.
Mais à un moment donné on s'assoit à la table et puis on règle. Puis on a
réglé, on a toujours réglé dans le passé, mais on fait planer une anxiété et un
stress sur ces clientèles-là, ces usagers-là qui est, pour beaucoup, là,
insupportable pour beaucoup de ces gens-là.
Journaliste : ...là, comment
vous réagissez à ça? C'est quoi, votre analyse par rapport à ça?
M. Arseneau : Écoutez,
on a un gouvernement et un ministre de la Santé qui, depuis le dépôt de son
plan santé, multiplie les engagements et les promesses et nous vend du rêve. On
a un objectif à atteindre, 2 500 personnes en attente de chirurgies
de plus d'un an. On est à plus de 10 000. La liste ne baisse pas. On avait
un objectif intermédiaire de 7 500... 7 600 personnes en attente
en mars dernier. On est encore à 10 000. Le problème, c'est que le
ministre Dubé, comme pour les équipes volantes, comme pour le maintien des
services en obstétrique ou les urgences un peu partout à travers le Québec,
nous dit une chose : Voici l'objectif à atteindre. Il ne met pas les
moyens en place. Il n'a jamais réfléchi aux moyens à mettre en place pour
arriver à ces objectifs.
Et là, le comble, c'est que maintenant il
ne répond plus aux questions. C'est Santé Québec, qui n'est pas encore en
opération, on parle du 1er décembre, et le ministre se défile. C'est son
plan, c'est son plan qui va être un échec confirmé d'ici quelques mois. Et
maintenant qui répond? C'est un relationniste de Santé Québec pour tenter de
défendre le ministre. Alors, on voit que le brassage de structures, ça aura
servi à quoi? À ce que le ministre se défile de ses responsabilités et se
défile devant l'échec de ses politiques. On est rendus loin.
Journaliste : ...en
considération. Qu'est-ce que vous pouvez faire pour qu'on cesse les fermetures
d'écoles... de classes...
M. Paradis : Le
gouvernement doit cesser de faire ce que la CAQ est passée maître à faire, là,
c'est un art maintenant caquiste, c'est-à-dire de faire une chose... de dire
une chose et de faire son contraire. Il y avait des budgets qui étaient
convenus avec les centres de francisation pour des cours qui devaient débuter
en novembre. Puis sans avertir personne, sans consultation, on a coupé les
budgets de francisation. Il n'y a plus personne à peu près au Québec qui peut
s'inscrire dans des cours d'entrée. C'est des gens qui sont déjà au Québec.
Alors, ça, c'est une mauvaise décision, mais qui fait... qui fait partie d'une
mauvaise planification généralisée de la francisation.
D'abord, c'est lié au seuil d'immigration.
Quand on dit qu'est-ce que ça donne, ne pas avoir de planification en
immigration, subir les seuils du fédéral et ne pas avoir de politique
québécoise qui permet de faire face aux politiques du fédéral? Bien, ça donne
une capacité d'accueil, d'intégration et de francisation dépassée. On en
voit... On voit ce que ça veut dire.
Puis après ça, on a un gouvernement qui a
des cours qui fonctionnent pour les gens qui sont là parce qu'il faut les
franciser. C'est des cours qui fonctionnent avec des professeurs aguerris
depuis des décennies. Et là on les coupe. Et ce qu'on crée à la place, c'est
une nouvelle structure, c'est de la nouvelle paperasse, c'est de
l'administration. On envoie des gens sur une liste d'attente. Imaginez-vous.
Moi, je cherche encore parce que, là, à la
suite de ma sortie, il y a deux semaines, les gens m'appellent de partout au
Québec. Ils posent la même question. D'accord, mais là, les cours qui sont
coupés, là, ils sont donnés où? Les étudiants qui veulent se franciser, ils vont
où? Il n'y a personne qui va trouver la réponse. Pourquoi? C'est parce qu'on
les envoie sur une liste d'attente.
Alors, mauvaise planification de
l'immigration, mauvaise planification de la francisation et surtout
bureaucratie, paperasse. Parce qu'en plus les centres me disent qu'ils doivent
gérer plus de paperasse maintenant dans les centres pour Francisation Québec
pour envoyer des mondes... du monde sur la liste d'attente. Alors, ce qu'il
faut faire, c'est qu'il faut faire le contraire de tout ça.
Journaliste :
...the numbers today coming out of the
wait list...
M. Arseneau :
...the failure by the government and by
the minister Dubé. And what's hard to understand is how you can realistically,
as a politician, and you are the manger of more than half of the budget of
Québec, and you promise, you foresee that you are going to reduce the list by
so much, and you don't put the means forward in order to get to your target.
And that's where la CAQ, again, improvises completely those communications, but
when it comes to the action and results, it's absolutely nil, it's zero. And what can I say? You keep having these same ways
of doing politics rather than get, you know, means on the ground to get the job
done. And one more thing is, now, you see that the Minister is not courageous
enough to come up front and defend his promises and see why he failed and what
he's going to do to get things better. Santé Québec is now answering for the
Minister, saying: Well, you know, can reach the objective but, you know, we are
lacking, you know, manpower. Yes, we knew that. We knew that there was a lack
of manpower. What did you do when you decided that it was going to be 2500
people on the list, and we have more than 10,000. What was your plan? But there
wasn't a plan probably.
M. St-Pierre
Plamondon :
I
just want to put the emphasis on that, because we went fast, on the fact that
if Santé Québec is about creating a structure that is doing kind of the same
thing than the Ministry of Health, and that... What's going on today and what's
going to happen over the next years is that every time Christian Dubé takes an undertaking.
Then, when it doesn't work, Santé Québec takes the blame and answers for the
Minister. That's unacceptable. If that's what Santé Québec is about, we have a
serious problem because you have two structures, more structures. What for? To
make sure that the Minister doesn't have to answer for his own objective. That
is totally unacceptable.
Journaliste :
We've just had this major health care
reform, and there's a report that 7% of doctors in Ontario were trained in
Québec. Do you think this was a missed opportunity there for attention?
M. Arseneau :
But even the Minister seemed to say
that he didn't measure the amplitude of that problem or the, you know, 2,500
more are trained on Quebeckers taxes. You know, we're paying for their
education and they're serving Ontarians. That's absurd. You know, we have to
have our money's worth when it comes to, you know, educating doctors. And
something's got to be done. There is a lack of doctors throughout Québec. And
what do we do? We give them an education, a higher education here so they can
serve Ontarians. It makes no sense.
Journaliste :
On francisation classes, you tabled a
motion... you prepared a motion on that, but your colleague Pascal Bérubé... Do
you understand what's going on by the CAQ Government? Why those cuts? They're
trying to justify those cuts.
M. Paradis :
It's flabbergasting. It's just
flabbergasting. Here's a government that is already failing to control
immigration. And here we are with a huge number of people that must take French
lessons to be integrated. And the Government says: Our absolute priority will
be making sure that there are French training courses. And he's cutting, the
Government is cutting budgets for these... for the same classes. It's just
absurd. Classes are already functioning. And teachers are being fired right
now, they're losing their jobs, and there are more paperwork to deal with to
send people on a waiting list for Francisation Québec. That's what's happening
because we're looking for the new classes: Where are the new classes given? And
we don't have an answer. The only answer lies in numbers. Numbers is not a
result. Real francisation is a result. And we are not seeing that, we're
seeing... Once again, it's a kind of administrative shuffle of some kind, once
again, a government that says one thing and is doing another thing.
Journaliste :
I know you have said that you will
cooperate... you will cooperate with the Government on whatever ideas it has
for Bill 21 in this process... that you'll listen, I think is what you said.
How do you see the road forward now with Mr. Roberge and Drainville with what
they announced yesterday? Does it... There seems to be some movements in the
CAQ itself to strengthen Bill 21. What do you think should be done?
M. St-Pierre
Plamondon :
Well,
there is some improvement, so there was no intention on Sunday evening to do
anything about secularism. Now, the door is open to think about it, fair
enough, let's think about it and let's hear, let's hear how people throughout
the society and... I don't have a problem... We don't need to rush that
process, we just need to be honest about what's happening and the complexity of
that topic and certain topics, such as language laws. I think the CAQ has this
tendency to look at internal polls more than to think about what's the right
public policy. And I think we should really give it some time and effort to get
to the right public policy.
(Fin à 8 h 52)