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Point de presse de M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Tuesday, October 8, 2024, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures une minute)

M. Derraji : Bonjour, tout le monde. Donc, je vais aujourd'hui parler de la récente enquête du journal Le Devoir concernant l'alcool au volant, mais permettez-moi de vous partager une ligne du temps. Désolé si jamais c'est petit, mais ça dresse un peu... un bon portrait de... du scandale, si je peux le qualifier, le scandale de l'alcool au volant avec ce gouvernement caquiste.

Le 10 octobre 2023, dépôt du rapport du coroner. Le 12 octobre 2023, cocktail de financement de la CAQ... Mme la vice-première ministre Geneviève Guilbault a été invitée à un cocktail de financement, où je n'ai pas besoin de vous rappeler ce qui a été fait avec le couple... M. Bittar. 8 novembre, réponse de la SAAQ au coroner. Le 24 novembre, avis pour décision de la SAAQ concernant le régime de sanctions administratives pour une alcoolémie situant... se situant entre 50 mg et 80 mg par 100 ml, et ça a été qualifié aujourd'hui. C'est la même étude où je me suis levé la semaine dernière... 5 décembre 2023, mémoire au Conseil des ministres sur le projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière. 8 décembre, Mme la ministre responsable du transport et de la mobilité durable a déposé le projet de loi n° 48. 8 février, consultations particulières du projet de loi, et notamment avec l'audition de monsieur... de Mme Elizabeth Rivera et M. Antoine Bittar. 19 mars, dépôt de mon projet de loi n° 694 sur les mesures administratives. Et le 17 septembre, nous avons reçu notre demande d'accès à l'information, le document caviardé. Et aujourd'hui on sait pourquoi la CAQ n'a pas voulu dévoiler l'étude.

Donc, aujourd'hui, ce qu'on a devant nous, c'est que... une ministre qui ne semble pas suivre les avis. Pourtant, elle-même a lu les avis concernant le troisième lien et nous a même invités à une conférence de presse avec beaucoup, beaucoup de documents. Mais cette fois-ci, malheureusement, elle n'a pas pris le temps de lire l'avis de la SAAQ et elle a osé dire hier... elle a osé dire hier à l'équipe d'enquête qu'elle n'a pas eu... elle n'a pas lu l'avis. Je tiens juste à lui rappeler qu'il y a une semaine je me suis levé en chambre et je lui ai posé la question sur l'avis. Est-ce que c'est elle qui a demandé l'avis et est-ce qu'elle l'a lu? Donc, une semaine passée entre mardi dernier et aujourd'hui, elle n'a pas lu l'avis. Elle n'a aucun point de vue par rapport à l'étude. Je pense qu'un ministre qui avoue ne pas lire les avis d'experts avant de prendre les décisions n'a pas tout simplement la crédibilité pour assurer la sécurité routière. Merci. Et je suis prêt à prendre vos questions.

Journaliste : Donc, si je comprends bien, vous demandez sa démission?

M. Derraji : Moi, aujourd'hui je rappelle des faits, et les faits sont là. Mme la ministre ne peut plus ignorer qu'une société d'État, à savoir la Société de l'assurance automobile du Québec, a répondu à une demande formelle du coroner. Et je trouve ça inacceptable que l'étude a été caviardée en évoquant la loi à l'accès à l'information. On n'a pas beaucoup de... de recours. Et aujourd'hui on se rend compte que malheureusement, la SAAQ, qui est sous sa responsabilité, pense que c'est une mesure porteuse. Donc, moi, c'est à la lumière de tout cela que, malheureusement, je vois que Geneviève Guilbault n'a plus la crédibilité pour parler de la sécurité routière. Parce que de quoi on parle? On parle de sauver des vies.

Journaliste : Bien, du moment que vous dites qu'elle n'est plus crédible, qu'est-ce que vous demandez, qu'elle quitte son poste?

M. Derraji : Écoutez, moi, je ne fais que les constats des faits. C'est un constat. Ce qui se passe...

Journaliste : Donc, elle n'est pas crédible à vos yeux?

M. Derraji : Pardon?

Journaliste : Elle n'est pas crédible à vos yeux comme ministre des Transports?

M. Derraji : Bien, comment on peut être crédible si, la semaine dernière, je me suis levé, je lui ai dit : Est-ce que c'est normal, cette étude caviardée? Est-ce que c'est normal, dans un gouvernement responsable, un ministre ou une ministre qui fait très bien son travail, qui voit que les députés de l'opposition se lèvent, en utilisant une étude caviardée, et la même ministre n'a pas pris le temps de demander l'avis ni lire la conclusion et répondre à vos collègues aujourd'hui? Elle a répondu hier qu'elle n'a pas lu l'étude. Et c'est la même ministre qui est responsable de la sécurité routière.

Donc, je peux comprendre qu'elle n'écoute pas l'INSPQ. Je peux comprendre qu'elle n'écoute personne, mais qu'elle s'assume, qu'elle s'assume publiquement, et qu'elle dit : Je n'écoute personne ni la science, ni la société civile. Politiquement, ça va le faire... ça va le faire mal. D'ailleurs, il y a des députés caquistes qui parlent, et donc, politiquement, ça va le faire mal et je refuse de baisser le seuil à 0,05 et mettre en place des mesures administratives.

Journaliste : ...selon vous, qu'elle n'abaisse pas le seuil à 0,05 pour des raisons politiques?

M. Derraji : Vous savez, elle a le droit de dire qu'on risque de payer un prix politique, mais, jusqu'à maintenant, elle ne l'a pas dit. Elle se cache derrière les mesures.

Aujourd'hui, l'enquête du Devoir a démoli l'argument. Le seul argument de la ministre qui touche la sécurité routière, en lien avec les contrôles routiers, a été démoli. J'ai l'article, on parle, on parle de moins 80 dans certains endroits, je pensais à Montréal, juste pour ne pas... moins 70 % à Sherbrooke, moins 47 % à Montréal, moins 68 % de moins de contrôle routier.

La ministre, depuis le début de ce problème, n'arrête pas de dire : On a les mesures les plus restrictives et on a les meilleurs contrôles routiers. Cet argument, le seul qui lui restait sur la table, est complètement faux. Ça ne tient plus la route. Donc, Mme la ministre a une seule chose à faire aujourd'hui, dire aux Québécois la vérité concernant l'étude. Est-ce qu'elle a lu, l'étude? Mais, une fois elle a lu l'étude, c'est quoi sa conclusion? Parce que, quand même, ce n'est pas drôle, c'est sous sa responsabilité, la SAAQ, et c'est la SAAQ, en répondant au coroner, qu'ils ont émis cet avis.

Et le comble, permettez-moi de vous rappeler quelque chose, les gens de la SAAQ étaient là tout au long de l'étude détaillée du projet de loi sur le Code de la sécurité routière. J'ai moi-même demandé, en motion préliminaire, d'entendre et d'inviter, en commission, le coroner. Elle a refusé. Aujourd'hui, je comprends pourquoi elle ne voulait pas qu'on parle avec le coroner sur son avis. Parce que le coroner, en ce moment-là, pendant que nous, nous étions en train d'étudier le projet de loi, avait déjà reçu la réponse. Nous, ça nous a pris beaucoup de temps pour comprendre. Et, avec nos équipes de recherche, nous avons mis la main sur l'étude caviardée. Mais reculons en arrière. Si le coroner, la CAQ a accepté la présence du coroner pendant l'étude détaillée, on ne sera pas là aujourd'hui, parce que le coroner va nous dire : Écoutez, la SAAQ m'a déjà répondu et ils ont qualifié la mesure de porteuse.

Journaliste : ...juste pour être clair, la SAAQ, durant l'étude des crédits, vous les aviez questionnés à ce sujet-là?

M. Derraji : Pas les crédits, pendant l'étude détaillée du projet de loi, l'étude de projet de loi. Désolé, je vais juste remettre ça parce que c'est un document extrêmement important. Le dépôt du projet de loi a été le 8 décembre, le 8 février, le début de consultation. La réponse de la SAAQ au coroner était le 8 novembre 2023. Ils étaient là pendant les consultations et pendant l'étude détaillée. Pendant le début de l'étude détaillée, j'ai moi-même demandé, en motion préliminaire, d'entendre le même coroner qui a envoyé cette demande à la SAAQ. Mme Geneviève Guilbault a voté contre, elle ne voulait pas que j'invite le coroner.

Journaliste : ...le P.D.G. de la SAAQ était là durant l'étude détaillée...

M. Derraji : Non, ce n'est pas...

Journaliste : ...c'est les conseillers qui étaient là...

1derr C'est très rare que le P.D.G. est là, mais les gens de...

Journaliste : ...mais les conseillers, vous les aviez questionnés au sujet du 0,05?

M. Derraji : Non. Les conseillers, on ne les questionne pas parce que c'est une étude détaillée avec la ministre, mais, quand vous voyez que le sujet, pendant plusieurs semaines, était sur l'alcool au volant et qu'on a demandé à inviter le coroner, est-ce qu'il n'y a personne, au niveau de la SAAQ, qui n'a pas levé le drapeau pour informer la ministre? Parce qu'au bout de la ligne, le document était déposé pour décision et décision politique.

Journaliste : Avez-vous eu l'impression qu'il y a eu une intervention politique dans ce dossier-là? On se souvient, plusieurs médias ont fait la demande. Concernant l'opinion de la SAAQ dans ce dossier-là, par courriel durant l'étude détaillée. La SAAQ a toujours répondu que, bref, il n'y avait rien là-dessus. Il n'y avait aucune donnée à jour, alors qu'on comprend maintenant, aujourd'hui, que c'est faux, qu'il y avait un avis. Donc, est-ce qu'il y a eu une intervention politique selon vous?

M. Derraji : Moi, je pense qu'il y avait une intervention. La SAAQ peut toujours se cacher derrière la Loi d'accès à l'information. D'ailleurs, c'est ce qu'ils ont utilisé pour nous dire non. C'est ce qu'ils nous ont dit. Moi, j'ai interpellé la ministre parce que la ministre, elle peut dire : Moi, je dévoile l'étude. Mais elle a refusé de dévoiler l'étude. Moi, aujourd'hui, ce n'est pas la SAAQ à qui je reproche quelque chose, c'est la ministre. La ministre savait, il y a une semaine. Je dis une semaine, parce que, probablement, elle le savait avant, mais je ne peux pas le prétendre, je n'ai aucune preuve, mais la preuve que j'ai, c'est que, la semaine dernière, nous avons reçu notre réponse à la demande d'accès. Je me suis levé, je lui ai posé la question : Est-ce que vous allez dévoiler l'étude, oui ou non? À part qu'elle refuse de dévoiler l'étude, à part qu'elle ne m'a pas répondu, bien, elle n'a pas lu l'étude. C'est ce qu'elle a dit aux gens du... à vos collègues du Devoir hier.

Journaliste : Avez-vous l'impression que les députés de la CAQ qui sont contre... bien, qui sont pour une mesure... un abaissement à 0,05 %, bon... il y en a trois qui sont cités dans le texte du Devoir, mais avez-vous l'impression que c'est un avis qui est partagé par plus que trois députés, vous qui avez quand même beaucoup travaillé sur ce sujet-là dans les derniers mois?

M. Derraji : Moi, je ne suis pas surpris de voir des députés parler, caquistes, je vais vous dire pourquoi. Dans le passé, j'ai pas mal de collègues caquistes avec qui on partage une certaine... pas amitié, mais une certaine... un certain respect par rapport à des enjeux de société, m'ont dit clairement que ça a été une ligne du parti et que... À l'époque, rappelez-vous, François Legault, quand j'ai déposé la motion du mercredi : On en a parlé, et ça va être un non catégorique. Moi, on m'a dit : Il n'y avait pas un grand débat, là, c'était ça, et fini, on arrête le sujet. Mais j'espère que les collègues, aujourd'hui caquistes, vont se lever et ils vont demander à la ministre pourquoi elle a caché cet avis.

Journaliste : Mais vous concevez quand même qu'il y a une partie de la population pour qui cette mesure-là ne passerait pas? Les restaurateurs, par exemple, qui se sont beaucoup exprimés là-dessus dans les dernières années.

M. Derraji : Je n'ai pas vu un communiqué de presse des restaurateurs, public. S'ils parlent derrière des portes closes, je ne suis pas au courant. Moi, s'il y a quelqu'un qui est contre, qu'il sorte publiquement. Et, pour votre question, je vais vous répondre : Est-ce que les restaurateurs, ils ont fait faillite, en Colombie-Britannique, est-ce que les restaurateurs, ils ont fait faillite en Ontario?

Journaliste : Je veux juste revenir sur ce que vous reprochez à Mme Guilbault, parce que, même sur X, là, je voyais que vous disiez : A-t-elle menti?, point d'interrogation. Là, vous dites qu'elle a caché, mais, en fait, vu qu'elle ne l'a pas lu, on ne sait pas, si elle l'a lu, si elle est intervenue. Donc, sur quoi vous vous basez, par exemple, pour dire qu'elle a menti puis à quoi vous faites allusion, précisément, sur ça?

M. Derraji : O.K. C'est pour cela, aujourd'hui, je voulais faire cette ligne du temps, et excusez-moi de vous achaler avec ça, O.K.? Moi, je fais mon travail de contrôler l'action gouvernementale, je pose des questions et je mets sur la table des hypothèses. Aujourd'hui, la ministre ne peut pas dire qu'elle ne le savait pas. Je vais juste prendre les derniers huit jours. Elle savait qu'il y avait un avis. Je peux comprendre qu'elle n'était pas au courant avant la semaine dernière, mais huit jours après, je pense qu'un minimum d'un ministre compétent entouré d'une équipe compétente, c'est faire une réunion avec son équipe, demander l'avis, le lire et être prêt à le commenter. Parce que, peu importe la conclusion, elle doit être responsable parce qu'elle est responsable de la sécurité routière. C'est chose qu'elle n'a pas faite.

C'est pour cela, aujourd'hui, moi, ce que je critique, c'est qu'avant de prendre les décisions, la moindre des choses d'un ministre qui se... qui respecte son travail, c'est... il doit lire les avis. C'est ce qu'elle n'a pas fait.

Journaliste : ...que votre sortie de ce matin va changer les choses?

M. Derraji : Oui, ça va changer beaucoup de choses parce que, pour la première fois, maintenant, une semaine après l'étude caviardée, il n'y a personne aujourd'hui qui peut dire que la SAAQ ne pense pas que c'est une mesure porteuse, un.

L'argument deux : le seul argument que Mme Geneviève Guilbault avait sur la table : Écoutez, on a les meilleures mesures, et nos contrôles routiers fonctionnent. Cet argument a été démoli par l'équipe du journal Le Devoir, l'équipe d'enquête.

Journaliste : À qui s'adresse la ministre en refusant de modifier la loi, donc en souhaitant garder le 0,08 %. C'est à quel genre d'électorat qu'elle s'adresse?

M. Derraji : Sérieux, je n'ai pas fait ce calcul. C'est à elle de s'expliquer, hein? Aujourd'hui, elle ne peut plus se cacher. Moi, je pense...

Une voix : ...

M. Derraji : Ah! écoute, je ne conduis pas, je ne bois pas avec les caquistes, là, tu sais, vraiment, ce n'est pas mon cheval de bataille, mais, maintenant, Geneviève Guilbault ne peut plus se cacher. Moi, j'espère que Mme Geneviève Guilbault, aujourd'hui, doit défendre sa crédibilité. Je l'invite publiquement à défendre sa crédibilité parce que sa crédibilité est en jeu. Elle est coincée dans un coin parce qu'elle ne peut plus se cacher derrière «je n'ai pas lu l'étude, je ne le savais pas». Ça ne passe plus, cet argument, là.

Journaliste : Mais elle peut encore rester ministre, là, selon vous? Elle manque un peu de crédibilité, mais elle est encore...

M. Derraji : Bien, elle manque de crédibilité. Moi, là, je limite mon travail aux faits. J'ai fait mon travail en commission parlementaire, j'ai demandé à inviter le coroner, parce que l'avis, il était public, on m'a refusé. Aujourd'hui, je peux conclure pourquoi ils ont refusé de convoquer.

Journaliste : D'après vous, elle peut rester ministre, il n'y a pas de problème?

M. Derraji : Je soulève des questions. Est-ce qu'un ministre ou une ministre qui n'a pas lu les études, qui prétend sur la place publique qu'il a toujours pris la bonne décision, qu'il répond à une équipe d'enquête, hier, qu'il n'a pas lu l'enquête... n'a pas lu la conclusion, qu'il refuse systématiquement de dévoiler l'étude caviardée il y a une semaine... La ministre, je tiens à le rappeler, elle est responsable du code de la sécurité routière. Ça... C'est elle qui est responsable de la sécurité routière au Québec. Moi, quand je mets tout ça, moi, je pense qu'elle a perdu sa crédibilité pour assurer la sécurité routière.

Journaliste : Est-ce que vous avez des discussions avec M. Fortin à ce sujet-là? Parce que c'était lui, le ministre des Transports, juste avant. C'était à lui aussi, dans sa cour, ce dossier-là. Donc, est-ce que vous et lui en avez discuté? Et pourquoi le Parti libéral ne l'a pas fait avant que la CAQ rentre au pouvoir?

M. Derraji : Oui, nous avons eu de très bonnes discussions avec mon collègue, et la réponse est la suivante, c'est le dépôt du projet de loi au nom du Parti libéral en date du 19 mars.

Maintenant, si on veut comparer 2018 avec 2024, avec plaisir. Premièrement, il n'y avait pas d'avis du coroner, il n'y avait pas d'avis de la SAAQ et on n'avait pas le recul des autres provinces canadiennes. Je tiens à l'expliquer encore une fois. Les autres provinces canadiennes, elles ont implanté la mesure, mais on n'avait pas les résultats concrets des études sur est-ce que la mesure, elle est bonne. Bien, plus tard, nous avons eu les études que ça fonctionne en Colombie-Britannique, ça fonctionne en Ontario. Et c'est pour cela que, même à l'intérieur du Parti libéral, nous avons eu des discussions à l'intérieur du caucus. Nous avons des gens qui ont cheminé. Nous avons eu nos discussions.

Et le résultat final et la réponse finale à tout cela, c'est le dépôt du projet de loi qui demande l'implantation des mesures administratives le 19 mars dernier.

Journaliste : Pourquoi vous pensez qu'elle ne l'a pas lu? Est-ce qu'on a voulu la protéger, la ministre, en ne lui montrant pas cet avis-là?

M. Derraji : C'est à elle de s'expliquer. Parce que peu importe qu'il a lu l'étude ou il n'a pas lu l'étude, c'est à elle d'expliquer, un, pourquoi elle n'a pas lu l'étude.

Écoutez, je n'ai pas besoin de vous expliquer tout ce qu'elle a vécu depuis sa participation à un cocktail, et les deux minutes avec le couple Bittar. Le couple Bittar l'a sensibilisée par rapport à l'alcool au volant, je vous dis, là, deux jours après... deux jours avant... non, désolé, deux jours après le dépôt du rapport du coroner. Et un mois plus tard, la SAAQ a formulé un avis. Les gens de la SAAQ savaient qu'il y a une lourdeur politique par rapport à sa participation dans ce cocktail.

Donc, il n'y a personne dans son cabinet politique... Je vous le dis, c'est un problème grave de compétence. C'est de l'incompétence totale. Tout le monde savait que ces gens, un peu plus tard, au mois de... lors de l'étude détaillée, qu'il y avait un cocktail de financement où il y avait un couple qui s'est présenté pour parler de la sécurité routière. Il n'y a pas personne qui a allumé que, attention, la SAAQ a émis un avis, et dans cet avis, la mesure était qualifiée de mesure porteuse.

Donc, un, si on ne l'a pas avisée, moi, je pense que Mme Guilbault doit se poser la question est-ce que... est-ce qu'elle est bien entourée. Mais malgré tout ça, maintenant, moi, ce qui me dérange, c'est qu'il ne peut pas dire, sur la place publique, il n'a pas lu l'étude. Elle savait que l'étude existait depuis la semaine dernière. Donc, son argument que je n'ai pas vu l'étude tombe à l'eau parce que l'étude est caviardée. Donc il n'a pas... Au fait, ça démontre son désintérêt complètement à la chose de... à la question de la sécurité routière et de l'alcool au volant.

Journaliste : Excuse me. Are you asking Mme Guilbault to step down at this point?

M. Derraji : What I'm saying today, she no longer has the credibility because she's responsible for the road safety. And that's why I'm asking her to tell everyone why she's not... she doesn't take the time to read the study.

Journaliste : Why, in your opinion, has she not implemented the 0.05 at this point? What possible reasons could she have?

M. Derraji : Really, I don't know why. Because if we follow the science, if we follow all the data, if we follow all what we have now, I think we are on the right side to implement all this measure. But again, she is responsible for the road safety. I'm asking her to clarify her position now because she knows now that the SAAQ, they are thinking that it's a good point to go for 0.05.

Journaliste : Realistically, though, changing at 0.05, what would that actually change for people in the province? What good would that do?

M. Derraji : We see the same impact, like in British Columbia and Ontario, less... more safety and less accidents. So, this is the impact that we have now, if we see, a few years later, what has happened in B.C. and Ontario.

Journaliste : What message do you think the Minister is sending by not doing this?

M. Derraji : She doesn't care about this road safety, and that's why I'm asking her to clarify her position.

Journaliste : Merci.

(Fin à 9 h 21)

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