To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable, et M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable, et M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, October 8, 2024, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures cinquante-neuf minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Content de vous retrouver en ce beau mardi à l'Assemblée nationale. Je veux vous parler d'alimentation scolaire, ce matin, mais aussi de transport en commun. Ça fait un an, Québec solidaire, un an qu'on fait campagne pour un programme universel de repas le midi dans les écoles et on ne lâchera pas. Je vous rappelle, il y a un enfant sur cinq au Québec qui ne mange pas à sa faim sur les bancs d'école. Un sur cinq, c'est une statistique qui devrait nous empêcher de dormir.

Hier, on a eu par contre une excellente nouvelle. Il y a deux Québécois sur trois qui appuient la proposition de Québec solidaire de servir des repas le midi à tous les enfants, dans toutes les écoles publiques, primaires et secondaires. On prend ça comme une grosse tape dans le dos. Il y a un consensus qui est en train de se mettre en place au Québec pour qu'on sorte la faim de nos écoles. Mais on sait qu'il faut faire nos devoirs à Québec solidaire, et c'est pour ça que je vous annonce que le 20 octobre prochain, on va tenir une grande assemblée publique, une grande assemblée citoyenne, où on va dévoiler en détail la proposition qu'on fait aux autres partis politiques, à Bernard Drainville, à François Legault pour nourrir tous les enfants du Québec dans nos écoles. On va faire une présentation détaillée, chiffrée. On va aussi répondre aux questions des citoyens et des citoyennes. Ça va se passer, donc, le 20 octobre prochain au Chic Resto Pop dans Hochelaga-Maisonneuve. Tout le monde est invité à venir discuter d'éducation avec nous et à venir imaginer ce que ce serait un Québec où il n'y a plus aucun enfant qui a faim dans nos écoles. C'est un superbeau projet de société. Les Québécois et les Québécoises sont massivement derrière nous. Donc, c'est un rendez-vous.

Je veux aussi vous parler de transport en commun. Contrairement à Geneviève Guilbault, qui était aux abonnés absents vendredi dernier, Québec solidaire était sur le terrain au métro Saint-Michel. J'y étais avec mon collègue Alexandre Leduc, et on a rencontré des Montréalais, des Montréalaises qui sont extrêmement inquiets sur l'état du métro de Montréal. Ils sont inquiets, mais ils se posent aussi une question : Comment on en est arrivés là, comment on en est arrivés à un tel niveau de dégradation qu'on est obligés de fermer trois stations qui sont utilisées par des dizaines de milliers de travailleurs et de travailleuses? Eh bien, une des raisons pour laquelle on en est arrivés là, c'est la déresponsabilisation et le désinvestissement du gouvernement du Québec dans le financement de l'entretien du transport collectif.

Depuis que la CAQ est au pouvoir, la CAQ a coupé, si on tient compte de l'inflation, dans l'entretien du transport collectif. C'est un manque de leadership. C'est un manque de vision qui est impardonnable de la part de la CAQ. Et c'est pour ça qu'on en est rendus là aujourd'hui.

Alors, avant qu'un événement malheureux ne survienne, avant qu'on ait des regrets, on demande à la CAQ de se ressaisir, de se retrousser les manches et d'investir pour qu'on entretienne le métro de Montréal. L'économie du Québec a besoin d'un métro de Montréal qui fonctionne à plein régime.

M. Grandmont : Je vais poursuivre sur le même sujet. Bonjour à tous et à toutes. Oui, j'étais très content de voir que mes collègues Gabriel et Alexandre se rendent rapidement aux abords des stations qui ont été fermées vendredi passé.

Vous savez, Geneviève Guilbault, c'est la ministre des Transports et de la Mobilité durable de tous les Québécois, de toutes les Québécoises du Québec, pas juste la ministre responsable des projets routiers, pas juste la ministre responsable des comtés caquistes non plus.

Vous savez, moi, je suis un gars de Québec, j'utilise moins le métro que bien du monde de Montréal, je l'utilise quand j'y vais, cela dit, j'ai ma passe toujours avec moi, mais effectivement, moi, quand j'ai vu ça, j'ai... j'ai capoté, là. C'est quand même très, très, très majeur. Ça fait longtemps qu'on en parle à la ministre, de l'importance d'investir dans les opérations puis dans le maintien des actifs. On a un exemple patent qui montre que, si on ne fait pas la job... puis on la voit encore, là, on voit le travail de la CAQ depuis son élection en 2018, une diminution constante des investissements dans le maintien des actifs, c'est ça, le résultat. C'est des stations qui doivent être fermées malheureusement aujourd'hui.

Alors, quel message la ministre Guilbault envoie aux usagers des transports collectifs... collectifs de Montréal et du Grand Québec? Vous savez, quand qu'il y a eu l'enjeu, là, de la fermeture potentielle, là, du pont de l'Île-aux-Tourtes, c'était l'ancien ministre des Transports qui était là, cellule de crise, on organise des mesures de mitigation, le petit... le petit triangle orange, là, vraiment cellule de crise, on va de l'avant, puis on rassure les Québécois, les Québécoises. Même chose pour le tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine. En début de mandat, pour Geneviève Guilbault, des mesures de mitigation, des nouvelles lignes d'autobus qui sont déployées, de la communication accotée. Là, pour le métro Montréal, qui représente quand même le poumon... pas le poumon, mais le réseau artériel du poumon économique qu'est la ville de Montréal, c'est la moitié du PIB du Québec, la ministre Guilbault a un point de presse prévu à Montréal cette journée-là et elle décide de ne pas y aller. Moi, je pense que la ministre Guilbault a juste manqué de courage. Elle aurait dû aller sur le terrain, elle aurait dû aller voir le monde. Elle aurait peut-être eu des questions difficiles parce que ce n'est pas évident, puis elle aurait dû répondre de son... du désinvestissement de son... de son gouvernement dans le maintien des actifs. Mais elle aurait été là pour rassurer le monde. Elle aurait dû faire sa job. Ce n'est pas la ministre juste des routes, puis la ministre juste des comtés caquistes.

Alors, moi je pense qu'elle a manqué de courage. Elle doit faire mieux, elle doit se ressaisir le plus rapidement possible, puis surtout, elle doit réinverser la tendance. Elle doit assurer que, oui... elle doit rassurer les Québécois à l'effet que, oui, investir dans le transport collectif, c'est une mission de l'État.

Journaliste : ...Mme Guilbault, qu'avez-vous pensé de sa décision de ne pas aller de l'avant avec un rabaissement du taux d'alcoolémie à 0,05 malgré un avis favorable de la SAAQ...

M. Grandmont : Vous savez, autant dans le projet de loi n° 48 que pendant les différentes études de crédits qui ont suivi, là, donc à partir de février jusqu'à avril, là, on a demandé à la ministre de déposer toutes les études qui l'avaient aidée à prendre sa décision à l'effet de ne pas réduire le taux d'alcool permis dans le sang, au volant, de 0,08 à 0,05. Parce que pour nous, là, toutes les études pointaient dans la même direction. Autant l'INSPQ, le coroner, les études internationales, ce qui se passe ailleurs dans le monde, tout pointe dans la direction de réduire à 0,05 avec des mesures administratives. Ça permet de sauver des vies.

Là, ce qu'on apprend avec cette étude qui a été... avec ce rapport-là qui a été commandé, dans le fond, par la SAAQ, qui était... qui a été dévoilé, qui a été reçu dès le mois d'octobre précédent, c'est que la ministre avait entre les mains de la matière pour aider à prendre sa décision, puis a décidé de ne pas aller dans cette direction-là.

Ce qu'on comprend aussi à la lecture de l'article qu'il y a dans Le Devoir aujourd'hui, c'est qu'il y avait une dissension, il y avait des gens qui n'étaient pas d'accord avec ça au sein du caucus caquiste. La ministre a décidé de ne pas en faire un enjeu politique, un enjeu électoral, je ne sais pas, mais, en tout cas, certainement, elle a décidé de mettre le couvercle sur la marmite et de ne pas procéder dans ce qui allait être... une décision qui allait dans le bon sens. On veut sauver des vies. La ministre a refusé d'aller dans cette direction-là.

Journaliste : ...seriez d'accord, là, si c'était le cas, vous...

M. Grandmont : 0,05, on a toujours été d'accord avec ça.

Journaliste : Sur les investissements en transport collectif, bon, vous demandez d'inverser la tendance, mais la ministre Guilbault a été claire, là, il n'y en a plus, d'argent. On le prend où, l'argent?

M. Grandmont : De l'argent, il y en a un peu partout. Il y en a dans le fonds... dans le fonds pour...

M. Nadeau-Dubois : Le Fonds vert, effectivement. Il y a de l'argent qui dort là, qui peut servir, effectivement, au financement des opérations puis au financement du maintien des actifs. Il y a de l'argent aussi dans le programme prévu pour l'électrification des transports. On sait combien c'est un... c'est un projet pour lequel on n'aura pas de bénéfices. Il n'y aura pas de nouveaux usagers dans le transport collectif.

Vous savez, la ministre, là, est responsable de la mobilité durable, là. Sa grande motivation, là, son obsession, ça devrait être de s'assurer qu'on a un transfert des gens qui sont dans l'automobile vers le transport collectif et actif. Ça devrait être ça. C'est comme ça qu'on va réussir à réduire nos émissions de gaz à effet de serre au Québec. L'électrification, ce n'est pas une façon d'augmenter le nombre de personnes qui prennent le transport collectif.

Donc, des sommes, il y en a partout. Il y en a au moins dans ces deux fonds-là qui existent déjà, pour lesquels il y a déjà des budgets qui sont votés, des crédits qui sont octroyés. Il y a de la matière à être capable d'avancer sur le maintien des actifs.

M. Nadeau-Dubois : Peut-être un ajout là-dessus, là. Le métro de Montréal, c'est la plus grosse infrastructure de transport au Canada, transport routier et transport collectif confondus. C'est 600 000...

M. Grandmont : 1 million.

M. Nadeau-Dubois : C'est 1 million de déplacements. Je veux dire, comment la ministre des Transports du Québec peut-elle prétendre que ce n'est pas son travail d'entretenir l'infrastructure de transport la plus importante au Québec? Si ce n'est pas ça, son travail, c'est quoi, son travail? Il y a des ministres qui ont mis leur siège en jeu pour un pont qui n'existe même pas, on peut avoir une ministre des Transports qui s'occupe du métro qui existe? Je veux dire, quel manque de sens des responsabilités, quel manque de vision. C'est, le métro de Montréal, la colonne vertébrale de l'économie montréalaise, puis Montréal, ça demeure le poumon économique du Québec. Donc, si ce n'est pas la job du gouvernement du Québec de contribuer au bien-être du métro de Montréal, c'est la job de qui?

Je veux dire, c'est injustifiable de se déresponsabiliser comme ça de l'avenir de la plus grande infrastructure de transport du Québec. Et ça témoigne d'un manque de respect pour la métropole. Ça témoigne d'un manque de respect pour les Montréalais, pour les Montréalaises. Ce n'est pas parce qu'il y a moins de députés caquistes à Montréal que le métro de Montréal n'est pas important pour tout le Québec. Ce n'est pas un débat entre Montréal puis le reste du Québec. Tout le Québec mérite, a besoin d'un métro de Montréal en bonne santé. Les gens qui travaillent dans Saint-Michel, là... pardon... les gens qui habitent dans Saint-Michel puis qui veulent aller travailler au CHUM, ils vont y aller comment, l'hiver arrive, en trottinette? Je veux dire, c'est critique pour les entreprises de la région de Montréal, pour les travailleurs, pour les travailleuses. Ça ne tient pas la route que la ministre Guilbault dise que ce n'est pas son travail de s'occuper de ça. Si ce n'est pas s'occuper de ça, son travail, on se demande c'est s'occuper de quoi?

Journaliste : ...fois entre les sièges de la CAQ et le financement du métro, là. Vous pensez vraiment que la CAQ finance moins le métro parce qu'ils n'ont pas d'élus sur place?

M. Nadeau-Dubois : Je pense que, s'il y avait eu un bris d'une infrastructure de transport importante et stratégique dans d'autres régions... je pense qu'il y a des ministres qui se seraient déplacés. Et je pense que le fait que la ministre Guilbault ait annulé un point de presse, qui était par ailleurs déjà prévu, au sujet de la ligne bleue, c'est un manque de considération et un manque de respect pour les Montréalais et les Montréalaises. Je veux dire, c'était déjà prévu qu'elle soit là, elle ne peut pas plaider qu'elle était occupée ailleurs.

M. Grandmont : Regardez les ministres, quand il y a une inondation, là... puis, évidemment, il faut qu'ils y aillent, quand il y a une inondation. Ils mettent leurs bottes en caoutchouc, là, qui montent en haut les genoux, là, puis ils s'en vont les pieds dans l'eau, parler aux gens, puis les rassurer. Je veux dire, j'ai parlé tantôt du pont de l'île aux Tourtes, j'ai parlé du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, mais c'est la même chose aussi à chaque fois qu'il y a une catastrophe, on se dirige sur place, les tornades, les ouragans qu'on a eux. Je veux dire, les gens vont sur le terrain. Là, c'est à Montréal, la ministre était supposée y aller, elle a annulé. Ça ne marche pas.

M. Nadeau-Dubois : Est-ce qu'on pardonnerait ça si la ministre était censée être à Trois-Rivières, par exemple, et qu'il y avait un bris sur le pont Laviolette, puis qu'elle annule, puis qu'elle ne vienne pas? On n'accepterait jamais ça. On dirait : Bien, voyons donc, c'est une infrastructure de transport importante pour le Québec, la ministre était censée être là. Elle va aller répondre aux questions des journalistes, elle va aller rassurer la population. Mais là c'est à Montréal, ça fait que ça saute. C'est inacceptable.

Journaliste : ...fermeture dans le métro de Montréal dans les prochaines années? Parce qu'on avait vu, là, pendant les crédits, qu'il y avait neuf, je pense, stations.

M. Nadeau-Dubois : Nous, on a... avec... Vous savez quoi? Avec mon collègue Alexandre, au métro, vendredi dernier, on a rencontré le président, par exemple, du Syndicat des opérateurs de métro à Montréal. Je lui pose la question, je dis : Vous, vos membres, là, ils doivent voir l'état des infrastructures et des tunnels à l'intérieur? Puis il m'a dit oui, puis il m'a dit : Écoute, Gabriel, c'est... on peut penser que ça va se reproduire, c'est tout le métro de Montréal qui a... dont l'entretien a été sous-financé par le gouvernement du Québec. Donc, on ne peut pas exclure que ça se reproduise parce que c'est prévisible. Si vous n'investissez pas dans votre toiture, là, M. Carabin, là, c'est quoi... c'est quoi les chances qu'après plusieurs années la toiture coule? Raisonnables. Si vous n'investissez pas par l'entretien du métro de Montréal, c'est quoi les chances que le métro de Montréal brise? Raisonnables.

Depuis son élection, la CAQ — regardez bien la ligne rouge depuis 2018, les investissements ont diminué. On ne parle même pas de maintenir les investissements, les investissements ont diminué. Ça, c'est des décisions politiques, puis ces décisions politiques là, ils ont un prix pour les Montréalais et les Montréalaises, et ce prix-là, c'est des stations de métro qui ferment, et on ne peut pas exclure qu'il y ait d'autres stations qui ferment. Posez la question à la STM, je suis pas mal sûr qu'ils vont vous répondre : Malheureusement, on ne peut pas promettre que c'est la seule et c'est la dernière fois.

Journaliste : M. Legault a dit qu'il y avait un moyen humain de faire diminuer la moitié des demandeurs d'asile qui sont présentement au Québec. Est-ce qu'on peut faire ça de façon humaine?

M. Nadeau-Dubois : Quand j'ai vu ces déclarations-là de françois Legault, je me suis vraiment dit : Quand François Legault parle comme ça, il représente mal les Québécois, parce que, oui, notre langue est fragile au Québec, oui, notre culture est vulnérable puis oui, notre système d'immigration, il est brisé, brisé par des décisions politiques du gouvernement du Québec et du gouvernement du Canada, puis il faut réparer ce système.

Mais les Québécois et les Québécoises, c'est du monde bienveillant, c'est du monde accueillant, puis déménager des gens comme si c'étaient des meubles, déraciner des familles, envoyer, on imagine, la police ou les services frontaliers, puis les rentrer de force dans des autobus pour les envoyer dans une autre province, moi, je suis convaincu dans mon cœur que ce n'est pas ça que les Québécois puis les Québécoises veulent. Le Québec, ce n'est pas ça. Ça, c'est des scènes qu'on voit aux États-Unis. On ne veut pas voir ça au Québec, ça ne nous ressemble pas au Québec. Ce n'est pas ça, notre histoire, ce n'est pas ça nos valeurs.

Oui, il faut une meilleure répartition avec le reste du Canada, et il y a des moyens de le faire si on travaille tout le monde ensemble. Mais déménager des gens comme si c'étaient des choses, ce n'est pas ça le Québec, j'en suis convaincu, et ce n'est pas pour rien que tout le monde ou à peu près, y compris des partis qui ont des positions pas si loin de la CAQ en matière d'immigration, comme le Parti québécois, tout le monde a condamné François Legault. Pourquoi? Parce que tout le monde a bien réalisé qu'on n'est pas du monde comme ça au Québec. Ce n'est pas ça qu'on veut pour le Québec.

Journaliste : Les États-Unis sous Trump? C'est sous Trump qu'on a vu ça aux États-Unis?

M. Nadeau-Dubois : Des politiques extrêmement sévères en matière en matière d'immigration. On a vu des séparations de familles aux États-Unis. On a vu des centres de détention. Mais tu sais ce que je veux dire, je ne dis pas que M. Legault a proposé ça, hein? Mais je dis que c'est le genre d'image qu'on voit aux États-Unis puis qu'on ne veut pas voir au Québec. C'est... et là... et ça, M. Legault nous dit : Oui, ça va être fait de manière humaine. Comment on fait quelque chose de force, sans le consentement des gens, sans que ça soit de force? Je veux dire, c'est encore une fois M. Legault qui essaie de faire rentrer de la pâte à tarte dans le tube, puis je vous invite à essayer de faire ça mettre de la pâte à dents dans un tube, ce n'est pas facile.

Journaliste : Qu'est-ce que vous feriez?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord les demandeurs d'asile, ce n'est pas un bloc monolithique. Il y a des gens qui arrivent au Québec par choix. Il y a des gens qui arrivent au Québec parce que leur vol atterrit au Québec, mais peut-être qu'ils seraient tout à fait ouverts et même intéressés à aller dans d'autres provinces canadiennes. Donc, il y a moyen de faire une meilleure répartition. Il faut que les autres provinces canadiennes prennent leurs responsabilités parce que nos obligations internationales en matière d'accueil des demandeurs... des gens qui fuient la persécution, c'est des responsabilités qui sont partagées par le gouvernement du Canada puis par l'ensemble des gouvernements du Québec et des provinces canadiennes.

Donc, il faut que tout le monde prenne ses responsabilités parce que, nouvelle de dernière heure, ce n'est pas terminé, là, il va y avoir les réfugiés climatiques dans quelques années. Donc, penser qu'il y a des solutions broche à foin et improvisées comme ça vont régler le problème, c'est vraiment un manque de vision. Puis moi, je suis convaincu qu'on est capable, au Québec, de donner l'exemple, d'être un modèle où on répare notre système d'immigration, où on fait ça efficacement, où on traite plus vite les demandes des demandeurs d'asile, où on leur donne plus vite des permis de travail. Il y a des choses à faire. Mais je demeure convaincu que les Québécois et les Québécoises, ils ne veulent pas, même s'ils sont conscients des défis qui sont les nôtres, voir des familles déplacées de force. Ce n'est pas ça, le Québec. Moi, je demeure convaincu de ça.

Journaliste : Dans un autre ordre d'idée, concernant les laboratoires Optilab, là, qui devaient améliorer le fait qu'on puisse avoir nos traitements plus rapidement, nos résultats d'analyse plus rapidement, les technologistes médicaux affirment que le privé met beaucoup de pression. Du côté du CISSS de la Capitale-Nationale, on dit que c'est le vieillissement de la population. Il y a plus de monde qui font des tests, il manque de monde, ce qui fait que là, on devient engorgés. Qu'est-ce qu'il faut faire pour régler cette situation-là?

M. Nadeau-Dubois : Optilab, c'était une erreur. D'ailleurs, si je me souviens bien, la CAQ avait promis de mettre fin à ce projet-là. Ça cause des vrais problèmes pour les patients qui attendent des résultats de tests, là. Les gens qui ont des proches ou qui ont eux-mêmes subi des tests médicaux, là, on veut avoir des résultats rapidement puis on veut avoir des résultats fiables, puis Optilab là-dessus, c'est un échec sur toute la ligne.

Journaliste : ...rapidement sur le Programme habitation abordable Québec. Six logements sortis de terre en deux ans dans l'application de ce programme-là. Je sais que vous avez dit à plusieurs reprises que ce programme-là n'était pas efficace, mais qu'est-ce que vous feriez, vous, pour que...

M. Nadeau-Dubois : Bon, d'abord, le...

Journaliste : ...fonctionne mieux?

M. Nadeau-Dubois : ...la ministre Duranceau nous dit : On a fait six logements. Ce matin, sur le tableau de bord de la SHQ, ça dit plutôt zéro logement. Donc, soit c'est zéro, soit c'est six. Dans tous les cas, on est dans le trouble. On est en pleine crise du logement. On a besoin de construire des dizaines de milliers de logements dans les prochaines années. Et plus de deux ans après le lancement d'un programme qui était qualifié de révolutionnaire par Mme Laforest, la prédécesseure de Mme Duranceau, on est à six ou zéro logement construit. Si on coupe la poire en deux, on est peut-être à trois, je ne sais pas. Je veux dire, c'est ridicule. On devrait être en train de lancer la plus grande opération de construction de logements au Québec en des générations.

Si le gouvernement du Québec avait la conscience du caractère aigu de la crise du logement, on serait en train de lancer la plus grande offensive de la construction depuis les années 80. Et on est à, soit zéro, soit six logements construits. On a envie d'en rire, tellement c'est ridicule, mais pourtant, c'est... mais pourtant, c'est tragique, parce que chaque logement qui n'est pas livré, ça empire la crise de logement. AccèsLogis n'était pas parfait. AccèsLogis devait être refinancé. AccèsLogis devait être simplifié. Bien, de toute évidence, le PHAQ est un échec sur toute la ligne. Les résultats parlent d'eux-mêmes.

Journaliste : On immigration, is there a humane way to move people from one place to another? What do you make of Mr. Legault's comment on that?

M. Nadeau-Dubois : I think, he's trying to go back on its comments of last week. But, I mean, I think when he talks like that, he misrepresents what Québec is and has been. Yes, our French is fragile and our culture as Francophones will always be vulnerable, and we have to be aware of that. And yes, our immigration system is broken. Immigrants know it because they see the delays. They know it's a bad system. And the vast majority of Quebeckers also agree with that. We need to repair our immigration system. But I deeply believe that Quebeckers are welcoming people and, yes, they want to fix the system, but they don't want to see images at the television where we see families forced from one place to another. They don't want to see people being moved like objects. They are human beings.

I really believe Mr. Legault misrepresents what Québec is and what Québec history has been. Québec has a long history of welcoming people fleeing from persecution from Chili, from Haiti, from Asia, from Southeast Asia. I mean, ask Quebeckers, we've always been a society where we're able to do both, save our language, protect our culture and be a place, a safe haven for people around the world fleeing persecution. We need to repair our system. We need a better... How do you say «répartition»?

Journaliste : Distribution.

M. Nadeau-Dubois : We need a better distribution with the rest of Canada. We... All political parties here agree, but a limit is crossed when you say : We're going to force people. It's not serious and it's... I think it's... it goes against what the Québec history has been.

Journaliste : ...Quebeckers are on his side.

M. Nadeau-Dubois : I think Quebeckers want to fix the immigration system. I think Quebeckers want a system that is better, respectful of immigrants themselves, which are the first... the first victimsof the bad system we have right now and of the capacity of Québec to deal with immigration. But where is the proof? Where is the data that proves that the majority of Quebeckers want to force families, and that means also children, out of Québec? I don't see where Mr. Legault sees an approval for that.

Journaliste : What is the impact of having Mr. Legault being alone, not having other premiers of other Canadian provinces supporting him when he said that he was by himself in Paris?

M. Nadeau-Dubois : Even the most conservative premiers around Canada are like : Wo! What's this? Even political parties or groups in Québec that are quite close to the CAQ in terms of positions on the immigration issue reacted the same way. Mr. Legault has no ally in this. He has no ally. I haven't seen not one ally of Mr. Legault. So, there's a steep, «côte raide», there is a steep hill to climb for him to prove that a majority of Quebeckers agree with him.

Journaliste : When it comes to reducing the amount of alcohol people are allowed to drink before getting behind a wheel, how will that help future lives and future Quebeckers?

M. Nadeau-Dubois : All data, all experts, even the coroners themselves, everyone is kind of saying the same thing : This would save lives. So, don't we want all to save lives? I mean, I think we should go in the direction that science is telling us. Science is telling us this would save lives, I think, it's a good thing to do in Québec.

Journaliste : When you said, it's unacceptable that the Minister of Public Transport hasn't been to Montréal to see on the ground what's happening with the metro line, what can she do to maybe make up for the lack of presence on the ground and the fact that people have been shuttling between metro stations?

M. Nadeau-Dubois : I think, madame... If Mme Guilbault wants to prove that she really takes seriously her mandate to be the Minister of Transport for all Québec, she has to say this week: We will do more. We will be there. We will help to fund the maintenance of the Montréal Metro and of public transit in general. It makes no sense, absolutely no sense that the Minister of Transport of Québec says that the maintenance of the first transport infrastructure of Québec is not her job or not her responsibility. It's the second biggest metro in North America after the New York Metro. It's the first transport infrastructure in Québec and Canada. So, whose job, is it? If it's not the job of, yes, the city of Montréal, yes, the Société de transport de Montréal, but, of course, also the Government of Québec, the economy of Québec, as a whole, benefits of having a Montréal metro that is working because its businesses, its workers, it's the backbone of Montréal's economy. We all have an interest in making that metro work.

Journaliste : Merci beaucoup.

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 24)