(Neuf heures)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Journée importante, une procédure parlementaire exceptionnelle, l'interpellation
demandée par le Parti québécois auprès du ministre de l'Éducation pour faire,
pour ainsi dire, un bilan de mi-mandat de l'action gouvernementale. Un
gouvernement qui indique que l'éducation est sa priorité. Il y a des façons de
le vérifier : le choix des priorités et l'allocation des ressources.
D'abord, le personnel. On n'est plus dans
les négociations, mais on est toujours dans le quotidien. Comment faire en
sorte de mieux outiller le personnel? On a fait adopter mardi une résolution
toute simple, unanime, faire en sorte qu'il y ait un registre des raisons pour
lesquelles les enseignants, enseignantes et le personnel de l'éducation et les
professionnels quittent. Alors, ça, c'est adopté. Donc, on peut présumer que le
gouvernement va en tenir compte, pourquoi les enseignants et le personnel
quittent.
Ensuite les stages proposés par le Parti
québécois le 30 mars 2023. J'aurais une proposition à faire tout à l'heure
au ministre quant à l'aménagement des stages à coût nul. Donc, je pense qu'on
pourrait aller rapidement de l'avant avec ça, et ça contribuerait en partie à
résoudre la pénurie d'enseignants et d'enseignantes.
C'est aussi de belles écoles, c'est des
ressources pour les élèves, c'est de lutter contre la violence, c'est de
franciser les nouveaux arrivants, c'est de faire en sorte de revenir à l'essentiel.
Le ministre a sept priorités. La priorité, c'est... c'est qualifier, mais c'est
la réussite scolaire essentiellement. Tout le reste est là pour la réussite
scolaire.
C'est aussi de lui poser des questions sur
deux éléments budgétaires importants : Quelle est l'ampleur des
contraintes budgétaires qu'il a au ministère de l'Éducation? Et quel est le
coût de ces classes d'accueil qui se multiplient? Est-ce que c'est cela qui
fait en sorte qu'on n'est plus capables d'annoncer de nouvelles écoles qui sont
attendues, notamment dans Chaudière-Appalaches et en Mauricie et dans la
capitale nationale?
C'est d'autres dossiers aussi, comme l'égalité
des chances, l'école à trois vitesses ou, à la CAQ, l'école à 100 vitesses.
J'invite le ministre qui, je le sais, lorsqu'on arrive à la CAQ, il faut
défendre l'école privée, à tenir compte des travaux d'École ensemble, une des
plus belles organisations civiles que j'ai vues, qui travaille inlassablement à
promouvoir l'égalité des chances.
Cette semaine, on a vu une école privée
qui a acquis une forêt. Écoutez, pendant qu'on procède à l'acquisition d'une
forêt puis les cadres... des chalets de grande valeur, puis il y a des
enseignants et des enseignantes partout au Québec qui achètent du matériel
scolaire avec leur propre argent pour les enfants. C'est ça, les réseaux
scolaires qu'on a présentement. Et d'ailleurs, l'appellation même d'«école
privée» devrait être considérée. Ce n'est pas si privé que ça, si on met 800 millions de
dollars dans le réseau.
Je termine en disant que pour moi, une
interpellation, ce n'est pas une confrontation. C'est vraiment un échange. Vous
allez le sentir dans le ton des propositions, dans mes échanges avec le
ministre, que je connais bien. J'ai déjà siégé au Conseil des ministres avec
lui, j'ai siégé au Parti québécois avec lui. Bernard Drainville voulait
beaucoup redevenir ministre. On fera le bilan des deux premières années, puis
on va s'assurer que ça se passe bien pour les deux prochaines.
Et quand je vous dis que le ton est
différent en ce qui me concerne, c'est qu'il faut réussir. Il faut réussir pour
les enfants. Alors je ne souhaite pas le pire. Je souhaite ce qu'il y a de
mieux pour les enfants. Puis on va l'outiller du mieux possible, avec des
propositions, avec des idées.
Je termine en disant que je suis plutôt
ému aussi de participer à cet exercice. Comme vous le savez peut-être, je suis
titulaire d'un brevet d'enseignant, signé d'ailleurs de la main du premier
ministre du Québec alors qu'il était ministre de l'Éducation en 2000. Je suis
le fils d'un enseignant aussi. Ça a toujours été, l'école publique, quelque
chose de tellement important dans la vie de notre famille. Et, si j'étais à
la... si je n'étais pas à l'Assemblée nationale, je serais dans une classe
présentement. Alors, je suis très touché. J'ai reçu des propositions de partout
au Québec de membres du personnel, de citoyens, d'anciens professeurs. J'en ai tellement
reçu, je ne pourrais pas tout utiliser, on a un temps qui est limité, mais ça
va me servir pour des semaines. Alors, vous allez entendre parler beaucoup d'éducation
avec les tribunes qu'on a. Ça m'a beaucoup touché. J'ai envoyé un appel tout
simple, puis les gens m'ont écrit sur toutes sortes de sujets.
Alors j'ai bien hâte à cet exercice. Je
vais faire du mieux possible. Je sais que les attentes sont élevées, mais le
Parti québécois, première force politique au Québec, est sérieux dans tous les
domaines, y compris en éducation. Et je pense que vous allez le sentir tout à l'heure.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
Journaliste : Est-ce que vous
êtes inquiet de la course à la diplomation? Des profs nous disent : On
ferme des classes d'adaptation scolaire pour intégrer des élèves dans les
classes régulières et on bonifie leurs notes pour augmenter le taux de
diplomation.
M. Bérubé : Plus de 25 à
Montréal, il y en a dans les Basses-Laurentides, il y en a ailleurs au Québec.
J'ai les informations à cet effet. Donc, j'ai confiance dans les professionnels
de l'éducation pour donner les notes que méritent les élèves. Ce qui se passe,
c'est que, durant l'été, il y a du rattrapage puis il y a une sorte de formule
magique qui fait en sorte que, un peu comme L'École des fans, tout le
monde a gagné. Bien non, il y a des notes qui sont trafiquées, et ça ne se fait
pas.
Alors, les notes attribuées par les
enseignants et les enseignantes devraient être respectées. Ce n'est pas rendre
service à un enfant que de le faire passer s'il ne passe pas.
Journaliste : Mais est-ce que
vous êtes inquiet de la qualité des diplômes qu'on remet...
M. Bérubé : Bien, évidemment.
Et, de toute façon, ces enfants, ces élèves ne sont pas capables de suivre. Déjà,
c'est compliqué avec tous les plans d'intervention qu'on a dans les écoles. Il
y en a tellement maintenant, là. Puis il n'y a pas tant de support que ça. Je
veux dire, imaginez, on parle d'un adulte dans la classe, on... puis là, des
fois, on parle d'un aide à la classe, qui est quelqu'un qui n'a pas de
formation en pédagogie. Les plans d'intervention, puis si on ajoute à ça des
enfants qui ne devraient pas être dans cette classe-là, c'est une des raisons
principales pour lesquelles les profs décrochent. Ce n'est pas l'argent, là,
c'est ce genre de pression là qui est énorme.
Alors, c'est des diplômes qui valent quoi
au bout du compte si le but, c'est de faire passer à tout prix? Donc, très
concrètement, là, j'espère que le ministre, tout à l'heure, va nous dire qu'il
met fin immédiatement à cette pratique.
Journaliste : Avez-vous
l'impression que ça vient du gouvernement, du ministre de l'Éducation ou que ça
vient des centres de services scolaires...
M. Bérubé : Oui. J'ai
l'impression que, si tu fais passer les élèves, tu as moins à gérer des parents
qui posent des questions pourquoi leur enfant ne passera pas. Ta vie est
cruelle, hein? Il y a des notes tout au long de notre vie puis il y a des tests
tout au long de notre vie. Alors, est-ce que c'est rendre service à un enfant
de le faire passer? Ce n'est pas le cas.
Si le ministre envoie la consigne tout à
l'heure que ça se termine à partir d'aujourd'hui, ça se terminera. S'il est
capable d'envoyer une note disant qu'on va aménager des buttes de neige dans
les écoles, il est capable d'envoyer une note qui dit d'arrêter de faire passer
des jeunes qui ne devraient pas passer pour leur propre bien. C'est ça.
Journaliste : Vous avez
dit : J'espère connaître l'ampleur de la rigueur qui est imposée, à M.
Drainville.
M. Bérubé : Oui.
Journaliste : Je veux juste
vous entendre là-dessus. Quelle est votre crainte, c'est qu'il n'y ait plus
d'argent pantoute puis...
M. Bérubé : C'est commencé.
Entretien des écoles, on a appris cet été que c'est plusieurs centaines de
millions de dollars, là, qui sont amputés. Le nombre de classes d'accueil pour
les nouveaux arrivants, il n'arrête pas d'augmenter, puis le ministre et le
premier ministre indiquent qu'ils n'ont pas l'argent pour ça.
Donc, moi, je fais une équation entre les
sommes nécessaires pour accueillir tout le monde correctement, puis il faut le
faire, versus une école à Saint-Apollinaire, pas loin d'ici. Ça tombe bien,
Jonathan Moreau est aussi un enseignant qui était dans ma faculté et qui me
dit : C'est une des municipalités qui a le plus haut taux de croissance au
Québec, on a besoin d'une école. Mais ils n'ont pas l'argent. Nicolet, même
chose dans le comté du député caquiste Donald Martel et ailleurs.
Moi, je fais une équation entre les deux.
L'argent qui va dans les classes d'accueil, à certains égards... Puis c'est
prioritaire, il faut accueillir tous les enfants, je ne ferai pas le débat de
l'immigration, vous savez où je loge là-dessus, mais c'est ça qui nous empêche
de faire le développement nécessaire pour d'autres... d'autres milieux, dont le
comté du ministre, où on a besoin d'argent pour construire des écoles.
Journaliste : On a entendu
Mme Guilbault dire : En transport, on n'en a plus, d'argent, là. C'est un
peu, là, le même principe, vous pensez, pour M. Drainville, il va vous
dire...
M. Bérubé : Oui. J'ai
l'impression que tous les ministères ont des cibles. Ça a commencé au ministère
de l'Enseignement supérieur. C'est la ministre Déry qui a été la première à
parler de ça, puis avec beaucoup de responsabilités, d'ailleurs. Elle a
dit : Voici, je ne peux pas aller plus loin pour telle raison. En
éducation, on n'a pas le profil des compressions.
J'aimerais l'avoir aussi. C'est quoi, les
choix auxquels est confronté le ministre? Et, quand je vous dis que valider une
priorité... Tout ne peut pas être prioritaire. Si on dit que l'éducation, c'est
prioritaire, il y a deux façons. Il y a le choix des priorités puis les... il y
a les... où est-ce que tu mets l'argent. Alors, c'est les deux façons de le
juger.
Puis je ne sais pas où va s'arrêter les
ajustements budgétaires que le ministre devra le faire. À date, il y a des
écoles qui se ne construisent pas. On en a toute une liste qu'on va révéler
tout à l'heure.
Journaliste : Puis le
gouvernement, jusqu'à maintenant, ça va être...
M. Bérubé : Bien sûr.
Journaliste : ...ne veut pas
s'avancer trop puis dévoiler c'est quoi, l'ampleur de cette rigueur-là. Vous,
vous dites : Il doit l'avoir entre les mains, il doit le savoir...
M. Bérubé : J'aimerais mieux
le savoir. Moi, j'aimerais mieux le savoir. Puis ça permet de juger des
intentions d'un gouvernement puis son sens des priorités. S'il dit : Bien,
je n'ai vraiment pas le choix parce que, les classes d'accueil, il faut que
j'en... Il a déjà fait un premier choix, les maternelles quatre ans, il ne les
fait pas, notamment parce qu'il a besoin d'espace, il a besoin de
professionnels de l'éducation. Ça, moi, ça me dit quelque chose. Ça ne veut pas
dire qu'on le critiquerait, mais on comprendrait à quoi il est confronté. Ça,
ça m'intéresse beaucoup comme parlementaire.
Tu sais, le but, ce n'est pas juste de
dire : Ah, on n'est pas d'accord avec lui, il y a une faille. Ça permet de
comprendre aussi. Puis c'est ça aussi, je pense, mon rôle, et c'est ce que je
vais tenter de faire tout à l'heure dans un échange où le but, ce n'est pas de
piéger le ministre, le but, c'est de s'assurer qu'on a ce qu'il faut pour
atteindre nos objectifs communs en éducation. Je veux vraiment être utile dans
ce débat.
Journaliste : De A à E, vous
donnez quoi comme note à M. Drainville...
M. Bérubé : Ah! je ne sais
pas. Je souhaite lui donner une très bonne note. Il ne m'appartient pas de le
faire parce que je suis plutôt en mode collaboratif pour améliorer des choses.
Donc, je ne veux pas m'acharner sur ce qui a été fait, bon.
Il y a des enjeux qui ne sont pas abordés.
Déjà, je peux avertir que, par exemple, la gestion de l'éclipse, ce n'est pas
un sujet qui serait abordé. C'est un exemple. J'en ai d'autres comme ceux-là,
mais je ne vais pas les aborder tout à l'heure. Mais sans blague, je suis
vraiment... Je ne veux pas lui donner de note. Je souhaite, par contre, donner
une note importante à nos réussites en éducation. Les enfants, c'est bien plus
important que le ministre puis moi.
Journaliste : ...diplomation
dans ce cas-ci?
M. Bérubé : Bien, moi, je
crois au mérite, dans la vie, je crois à ça, moi. Alors, est-ce que je suis
vieillot de promouvoir ce genre de valeur? Je ne pense pas, mais assurons-nous
que, durant le cursus scolaire, les enfants ont tout ce qu'il faut pour
réussir. Plus on travaille à la diplomation, plus on réussit, moins il y a
d'échecs. Alors, ça se dit, ces choses-là, hein?
La violence à l'école, je peux-tu en
glisser un mot? La violence à l'école, il y a un article aujourd'hui dans le
Journal de Montréal, mais il y a eu un forum, je pense que c'est en mai ou
juin, à la fin de la session, c'est épouvantable. Une autre vérité qui doit
être dite, là, au-delà du vouvoiement, au-delà de l'uniforme. Ça se peut-tu
qu'il y ait des enfants qui sont dangereux pour les autres enfants puis sont
dangereux pour le personnel? Pourquoi on les laisse dans les écoles, là? Ça ne
se fait pas, ça, sortir un enfant le temps qu'on gère sa situation puis que ses
parents soient pleinement conscients que c'est un problème? Ça ne se dit pas
souvent, mais vous allez m'entendre le dire.
Journaliste : ...déscolariser
des enfants?
M. Bérubé : Oui, mais s'ils
sont dangereux pour d'autres, il y a des précautions à prendre. Moi, je suis
prêt à aborder ces questions-là. Je veux dire, il y a des conséquences. Moi, je
connais des membres du personnel scolaire qui ont quitté l'enseignement parce
qu'ils se faisaient intimider, puis pas juste par des enfants du secondaire,
par des enfants du primaire. Puis ils se sont fait filmer, dans certains
égards, puis ça les a traumatisés.
D'ailleurs, les propositions qu'on a
faites sont au cœur de l'actualité. J'ai été le premier à proposer qu'on retire
le cellulaire des classes. Le ministre a suivi ça. On s'est enlevé un paquet de
problèmes puis on continue, avec la commission, à poser des gestes. J'ai été le
premier à proposer au ministre d'avoir des salles de prière, des... Oui, il y
en a, des salles de prière, mais de les encadrer. Il l'a fait à notre demande,
on n'en entend plus parler. On fait des propositions très concrètes qui visent
à régler des problèmes avant que ça devienne trop important.
Journaliste : ...de sortir
les élèves, ce n'est pas plutôt d'équiper le personnel, de le soutenir?
M. Bérubé : Bien, équiper le
personnel, quoi, avec un équipement de hockey? Je veux dire...
Journaliste : ...en termes de
ressources humaines. Je ne parle pas en termes d'équipements, là, je parle...
leur donner du soutien. Parce que sortir les élèves, les écoles privées font
ça, mais, après, ils se retrouvent au public puis il faut les scolariser, ces
enfants-là.
M. Bérubé : Bien, vous voyez
qu'on a un système... on a un système très particulier. J'y reviendrai tantôt,
à la question de l'école privée, mais, je veux dire, un enfant qui est
agressif, qui a causé des dommages, qui a agressé un enseignant ou un membre du
personnel, c'est beaucoup le personnel de soutien, d'ailleurs, qui se fait
attaquer, il faut qu'il y ait des conséquences. Et moi, je n'accepte pas ça,
mais il n'y a pas de consignes, je veux dire, après le forum, je pensais qu'il
allait y avoir un certain nombre de consignes. Personne n'a vu venir la butte
de neige dans les écoles... on attendait celle sur la violence. Quand je vous
dis que juger de la priorité, des priorités, ça nous indique un peu comment on
peut juger un ministre, puis un ministère, un gouvernement, en voici un
exemple.
Journaliste : Un peu plus
tôt... Vous connaissez ma position sur l'immigration, mais, par curiosité,
qu'est-ce que vous avez pensé des explications de Jean-François Roberge hier au
Parti québécois, qui a précisé un peu cette idée-là de transférer des
demandeurs d'asile de façon obligatoire?
M. Bérubé : Un point pour
l'effort. Ce serait ça dans son bulletin : Bon élève, esprit d'équipe, un
point pour l'effort.
Journaliste : ...incitatifs
comme des permis de travail localisés, est-ce que ça pourrait...
M. Bérubé : Bien, je veux
dire, avant d'arriver à ça, on va régler ce que le premier ministre a dit.
D'ailleurs, ce ne serait pas prématuré qu'il revienne au Québec.
Habituellement, en diplomatie internationale, on va là pour faire la promotion
du Québec. Il y a eu des belles tribunes, il y a eu TV5 Monde, il y en a eu
d'autres. J'aurai quelques questions, quand il va revenir, mais je veux dire,
là, il y a un dommage qui a été fait, là. Le premier ministre est tout seul, la
CAQ est toute seule. Il y a du monde qui sont mal à l'aise, à la CAQ, qui sont
mal à l'aise de ce genre de propos. Puis le premier ministre, il... ça a une
force, sa parole, hein? Lorsqu'il dit quelque... Même chose pour le ministre de
l'Éducation. Quand il dit quelque chose, ça a une force morale importante.
Alors, je l'invite... je l'invite à maintenir la consigne que son personnel lui
avait dit : D'être plus rare dans ces interventions.
Journaliste : ...mal à l'aise
par ces propos-là?
M. Bérubé : Les siens? Oui. Ah!
bien, absolument. Puis on ne les suit pas non plus. Vous avez entendu Paul St-Pierre
Plamondon, je veux dire, ce n'est pas une solution, ce n'est pas faisable. Il
n'y a pas d'avis juridiques qui disent ça. Ce n'est pas ça, la solution. La
solution, c'est de gérer nous-mêmes l'ensemble de nos ressources.
Le Modérateur : ...
M. Bérubé : Étiez-vous
correct?
Une voix : ...
M.
Bérubé
: O.K.
Journaliste :
I just wanted to get your reaction,
this morning, the STM announced that... metro stations on the blue line have
been closed. And I have the quote here, hey have discovered significant
deterioration of the beams above the footbridge. So, it's... there's obviously
an infrastructure problem...
M. Bérubé :
It's really frightening. It's about
the subway situation. And I was aware that Minister Guilbault was supposed to
be there this morning for a press conference. So, since she's already there,
she's she should visit those stations. I think D'Iberville and... and make sure
to... that we still have confidence about those subway stations. And it's all
about taking care of what we have already. It's less sexy and popular to take
care of the subway that we have right now. The Government wants to put more
emphasis on the prolongation of the blue line, but the worries of Montrealers
today is about taking care of the... of the system... of the subway system.
It's pretty frightening. And we have some worries about that, that we should
take care of the STM. And it's about time that Mrs. Guilbault take care of this
issue.
So, my proposition
is : She's in Montreal. She could visit those subway stations and talk to
the users. And I'm sure it's going to be useful for her understanding of the
Montreal reality.
Journaliste :
Should people be worried about the...
M. Bérubé :
Sure, they should be, because every
single time you shut down the service in a subway station is not a good thing.
I used to live in Montreal for years, and I do remember that was the worst
thing that you want to do, to shut down the... the use of some subway stations.
And we... they have a lot of bad results with that. People need the subway.
They're going to use cabs, they're going to pay a lot of money for that. It's
not a... it's not a good a good thing. It's a sad day for Montrealers.
Journaliste :
And can you elaborate on what you said
, that Mr. Legault's visit in France has caused damage and it's time he comes
home.
M. Bérubé :
It's about time. So, every single time
he's talking for the Quebeckers, there's a lot of emphasis... we listen to him
because he's our Premier. It's important, have respect for my Premier, he's my
Premier. But there's consequence on the political scene, but for the people who
are listening to that on TV, so it sends a bad message about the way that we
want to respond to immigration. It puts some too big expectation on what we can
do. The result is that we cannot do a lot of things, we're a province, we don't
have much power. We have the same power than Prince Edward Island, which is a
great highland. My father used to do his university studies there. But nothing
more, nothing less. This is the kind of power that we have.
Journaliste : ...en français,
votre demande à Mme Guilbault.
M. Bérubé : Bien, la ministre
des Transports avait prévu se rendre ce matin à Montréal pour une conférence de
presse concernant la prolongation de la ligne bleue. Alors, comme elle est
probablement déjà sur place, je l'invite à se rendre à ces stations, à discuter
avec les usagers du métro, des trois stations, j'en oublie deux, je sais qu'il
y a D'Iberville, parce que je connais mieux celle-là, Saint-Michel, et... on me
souffle la réponse, Fabre. Et je pense que ce temps-là sera bien utilisé à
discuter avec la STM, à discuter avec les autorités de la ville de Montréal et
discuter avec les usagers.
À chaque fois qu'il arrive une tragédie ou
quelque chose qui a un impact considérable sur la population, c'est toujours
apprécié qu'un ministre se déplace. Alors, moi, je pense que ça va être
apprécié puis la ministre sait comment se comporter correctement. Puis je suis
convaincu qu'elle va en tirer des éléments intéressants pour la suite. Alors,
j'ai confiance qu'elle a... qu'elle sera sur place, et je le souhaite sincèrement,
sincèrement. J'ai amené mon brevet pour vous le montrer.
(Fin à 9 h 19)