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Point de presse de M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Friday, September 27, 2024, 9 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures dix-neuf minutes)

M. Derraji : Bonjour. Bonjour. Merci d'être là un vendredi matin. Écoutez, aujourd'hui, je vais avoir l'occasion de m'entretenir avec la ministre responsable des Transports et de la Mobilité durable, mais on va aussi faire son bilan en matière de transport et de mobilité durable. Ce que je constate depuis hier, nous avons commencé à voir... La ministre, elle est quand même porte-parole de ce dossier depuis quand même un bout, mais j'ai fait l'analyse de ce que ce gouvernement a fait depuis qu'ils sont au pouvoir, ça fait six ans. Le constat est très clair : un échec en matière de mobilité durable, un grand zéro en matière de projets livrés.

La CAQ pendant six ans n'a pas initié ni livré aucun projet en matière de transport collectif. Nos inquiétudes sont là. Et malheureusement François Legault et Geneviève Guilbault nuisent à l'avenir du tramway au niveau de la Capitale-Nationale. Je m'explique. François Legault a passé toute la semaine à demander à Ottawa un seul sujet, il a même insisté à ce que la question de l'urne devrait être l'immigration. On le sait très bien, en demandant au Bloc québécois d'appuyer la motion du Parti conservateur, c'est de faire tomber le gouvernement Trudeau. Mais il n'a pas pris aucun engagement avec le parti qui risque de prendre le pouvoir sur l'avenir du tramway, sachant que le chef du Parti conservateur du Canada l'a dit clairement : pas de sous pour le tramway. Donc, le 1,4 milliard, on doit l'oublier.

Donc, est-ce que la politique de diversion de François Legault l'aiderait à ne pas livrer le tramway? C'est une question que je me pose, et surtout qu'il n'a pas mentionné, en aucun cas, dans ces demandes au fédéral, aucun engagement d'aucun parti qui risque de prendre le pouvoir sur le tramway. Je vous ai dit : Les deux nuisent. Mme Geneviève Guilbault aussi essaie par tous les moyens de retarder encore une fois, parce que jusqu'à maintenant l'entente n'a pas encore été signée avec la Caisse de dépôt. Nous sommes au mois de septembre. Chaque mois qui passe, ce sont des coûts supplémentaires, et, on le sait, le temps que nous avons perdu coûte énormément aux contribuables québécois. Donc, aujourd'hui, si la Capitale-Nationale n'a rien eu en matière de transport, je tiens... je cible Geneviève Guilbault et François Legault, qui sont les deux responsables du retard engendré en matière de ce projet très important pour la Capitale-Nationale. Merci.

Journaliste : Est-ce que, justement, le gouvernement gagne du temps en retardant la signature pour... dans le contexte des élections fédérales, là, est-ce que c'est la stratégie que vous estimez?

M. Derraji : Moi, je pense que François Legault est un gars... et c'est quelqu'un qui comprend vraiment la game politique. La sortie de l'automne de vouloir provoquer une élection plutôt que tard nous laisse croire, nous laisse croire que c'est dans son intérêt que de renverser le gouvernement, c'est parce qu'il a clairement un engagement de la part de Pierre Poilievre qu'il n'aura aucun argent sur la table pour le tramway. Est-ce que ça pourrait être une bonne porte de sortie pour François Legault et, du coup, gagner 1,4 milliard de dollars? La question se pose. Mais ce qui confère mes inquiétudes, c'est parce que les informations que nous avons eues, c'est que jusqu'à maintenant l'entente intérimaire n'a pas été encore signée avec la Caisse de dépôt. Et on sait, la Caisse de dépôt, ce n'est pas un organisme à but non lucratif, c'est une entreprise. C'est du cash qui est sur la table. Les discussions avec le ministère de Geneviève Guilbault tournent autour combien ils doivent donner à la Caisse pour commencer leur engagement en matière de ce projet.

Or, jusqu'à maintenant, depuis l'annonce au mois de juin, il n'y a rien de concret. La Caisse nous a dit que ça avance. Moi, les infos que j'ai qu'il y a des avancements, mais pas d'entente signée. Mais on sait ce qui bloque, l'entente, c'est l'argent. Donc, au même moment, j'ai Geneviève Guilbault qui appelle plusieurs partenaires pour arrêter des chantiers, j'ai des coupures dans des programmes : transport scolaire, écocamionnage. Vous avez vu la subvention pour l'électrification du transport. Et il y a d'autres chantiers complètement arrêtés. Ça a été dit par les ingénieurs de l'État. Donc, elle-même exerce une pression sur son ministère de couper les budgets, parce qu'ils préparent une mise à jour budgétaire, qu'ils veulent que ce soit une belle mise à jour budgétaire, mais, en parallèle, ils doivent trouver des sous pour relancer l'entente intérimaire avec la Caisse de dépôt.

Journaliste : Vous, vous ne croyez pas que s'il n'y a pas d'entente, on... bien, en fait, si le gouvernement tombe, on va garder le 1,4 milliard de dollars? Vous pensez qu'on va le perdre aussi, il n'est pas sécurisé, à votre idée?

M. Derraji : Je vous invite à aller voir le tweet de M. Poilievre qui date de... je veux juste... pour ne pas dire n'importe quoi, le 13 juin 2024 : «Comme premier ministre, je n'investirai pas une cent d'argent fédéral dans un projet de tramway à Québec.» M. Legault, est-ce qu'il est au courant de ce tweet? Qu'est-ce qu'il a fait cette semaine? Il voulait mettre la pression sur le Bloc pour renverser le Parti libéral. Si on renverse le Parti libéral et l'équipe de M. Trudeau, c'est clairement Poilievre qui va gagner. On sait, ce n'est pas le Bloc qui va gouverner le Canada demain, là, et il le sait, M. Legault, mais il sait très bien que M. Poilievre a pris un engagement de ne pas investir dans le tramway. Or, qu'est-ce que M. Legault a fait toute la semaine? Une seule question : l'immigration. Moi, ce que ça me laisse, comme conclusion : que M. Legault s'en fout, du projet du tramway dans la capitale nationale.

Journaliste : Pourquoi le premier ministre, en public, en juin, avec sa ministre à côté de lui dit : On y tient, au projet de tramway, et que, selon vous, en coulisses, il travaille pour le faire tomber? Pourquoi? C'est quoi son intérêt?

M. Derraji : Combien de fois M. Legault a annoncé le troisième lien? Que vaut sa parole aujourd'hui? Je ne le crois plus. Le jour où je vais voir une entente signée avec la Caisse de dépôt, c'est le début du commencement. Le jour où je vais voir qu'on va commencer à pelleter pour le tramway, je vais les croire. Écoutez, nous sommes rendus à combien de versions pour le tramway? Et, encore une fois, il faut qu'on arrête, il faut que ce gouvernement lance un message très clair qu'on arrête de lier le troisième lien au tramway.

Journaliste : ...on a intérêt que le projet de tramway dans la capitale nationale, qui est le seul projet de transport collectif que la CAQ pourrait lancer, là, dans son mandat, selon ce que l'opposition dit, quel sera son intérêt que ce projet-là tombe?

M. Derraji : Bien, écoutez, il voit très bien qu'il y a une division au niveau de la capitale nationale par rapport à ce projet. Est-ce que c'est un calcul politique? Est-ce que ce sont des sondages? C'est un gouvernement de sondages depuis le début. Mais qu'est-ce qu'ils ont fait? Ça fait depuis six ans. Il y avait un tracé, c'était un projet libéral. On revient au tracé initial.

Nous avons fait perdre... ils ont fait perdre aux gens de la capitale nationale six ans précieux et qui nous coûtent de l'argent aujourd'hui. On est passé d'un projet aux alentours de 3 milliards, à 9 milliards, à 3 milliards. Et l'erreur monumentale, c'est le lier au troisième lien.

Donc, au lieu de voir M. Legault déchirer sa chemise sur l'immigration, avec raison, c'est lui-même qui a inondé le Québec avec des travailleurs temporaires étrangers, j'aurais aimé le voir, avec la même ténacité, exiger du Parti conservateur du Canada un engagement ferme en matière de tramway. Il le sait, il s'est engagé à ne pas le financer. Donc, est-ce qu'il prend pour acquis que ça fait son affaire? M. Legault, il comprend, quand même, la game politique.

Journaliste : Vous semblez faire un lien entre le fait que le gouvernement du Québec est à la recherche d'argent. Ça pourrait expliquer pourquoi il n'y a pas d'entente pour l'instant avec CDPQ Infra, c'est ça?

M. Derraji : Bien, écoutez, aujourd'hui, on apprend que le réseau de la santé doit couper 2 milliards. Aujourd'hui, on apprend... Et la semaine dernière aussi, j'ai parlé avec beaucoup de partenaires : beaucoup de programmes gelés, le programme Écocamionnage... Moi, j'ai parlé avec des propriétaires, l'enveloppe de 30 millions, il ne reste plus rien. Le mot est passé, dans la machine gouvernementale : Retardez les paiements, on veut une mise à jour budgétaire qui a de l'allure au mois de novembre. C'est ce que plusieurs partenaires m'ont dit, c'est que le gouvernement, avec M. Girard, veut donner et... se donner une bonne image lors de la mise à jour budgétaire. Donc, ce qu'on a dit, c'est qu'un arrêt de paiement... Je vous ai dit, des chantiers arrêtés, les entrepreneurs, ils ont fermé des chantiers parce que la consigne qu'on leur a donnée... il n'y a plus d'argent. Pour les cégeps, ils ont capé les investissements. Ça veut dire je vous ai autorisé 1 million de dollars, je vous dis : Ne pas dépasser un demi-million. Le mot est passé dans tout le réseau.

Donc, au même moment que j'ai la ministre du Transport qui met une pression sur ses dépenses, et il n'a pas signé l'entente avec CDPQ Infra, mon hypothèse, c'est qu'un, à part le retard... c'est que les discussions entre le ministère et la Caisse de dépôt, que, je tiens à rappeler, ce n'est pas un organisme à but non lucratif, tournent autour de combien la caisse devrait avoir. Et c'est là qu'on aimerait savoir aujourd'hui à quel moment l'entente va signer. Et si la ministre veut être sérieuse, qu'elle nous annonce aujourd'hui la date de signature de l'entente avec la Caisse de dépôt Infra et la date du début du vrai chantier. Si elle est sérieuse par rapport à son annonce, ça, c'est son rôle.

Et l'autre rôle que je veux, c'est que François Legault... j'aimerais le voir se lever pour les gens de la capitale nationale. C'est inacceptable. L'enjeu de l'immigration, c'est vrai, il touche plusieurs régions du Québec, mais est-ce que c'est le seul enjeu des Québécoises et des Québécois? Pourquoi il ne se lève pas pour garantir le financement qui, déjà... qui a déjà été autorisé pour le tramway dans la ville de Québec?

Journaliste : Vous avez évoqué la santé, là. Dans l'article de Radio-Canada, ce matin, où on demande aux CIUSSS et aux CISSS de faire des... pas des compressions, mais... du côté administratif, mais pas dans les services. Est-ce que vous pensez que c'est possible?

M. Derraji : Bien, permettez-moi de vous rappeler que la présidente du Conseil du trésor a dit clairement qu'il n'y aura pas de coupure. Je tiens à vous rappeler que, lors du discours du budget, M. François Legault, pour justifier ses 11 milliards de déficits, il a dit la chose suivante : Nous, on a décidé d'investir en santé et en éducation. Or que ce qu'on voit aujourd'hui, c'est le contraire. Et je vous le dis, de ce que j'ai eu comme information, ce n'est pas uniquement M. Dubé qui a commencé les coupures. D'autres ministères, ils ont commencé des coupures. Les partenaires, les acteurs avec qui on parle, tous, unanimes, ils nous disent clairement : La machine nous fait retarder nos projets. La machine nous dit qu'il n'y a plus d'argent. Ça, là, ce n'est plus un secret, c'est partout dans la plupart des services. Que ça soit en transport, en éducation, en santé, le mot est là : Retarder la sortie d'argent. On a une mise à jour budgétaire qui s'en vient au mois de novembre. Et malheureusement, ce sont les citoyens qui en paieront le prix.

Journaliste : Vous avez fait une demande d'accès à l'information pour avoir une étude de la SAAQ. Comment vous expliquez le fait que cette étude-là à ce jour demeure caviardée?

M. Derraji : Merci beaucoup pour la question. Le rapport d'investigation du coroner, il est là. Il demande clairement, clairement que le ministère du Transport et la SAAQ fassent une étude sur le 0,05. Le ministère s'est lavé les mains, il ne voulait rien faire, le ministère du Transport. La SAAQ a rempli le mandat, et ils l'ont fait. Ils ont fait une étude. Et je l'ai l'étude parce qu'on a fait la demande d'accès pour la voir. Et l'étude se résume dans de belles pages noires. C'est ça, l'étude que j'ai reçue. Et l'étude... C'est drôle, l'étude a été publiée 10 jours avant que Mme la ministre assiste à son cocktail de financement, le fameux cocktail de financement, où, parmi les participants, il y avait la famille endeuillée. Et maintenant, moi, ce que je demande : Mme la ministre, un, est-ce qu'elle a lu l'étude ou l'analyse? Et, deux, je l'invite à la publier très... le plus tôt possible. C'est une information d'ordre public. Donc, au lieu de se cacher derrière des arguments qu'elle et son ministère, ils ont beaucoup investi, j'invite Geneviève Guilbault à dévoiler le plus rapidement possible cette étude. Il ne peut plus la cacher. Ce n'est pas son étude. L'ensemble des Québécoises et des Québécois doivent savoir qu'est-ce qu'il y a dedans, quelles recommandations la SAAQ a faites. La SAAQ, c'est l'organisme qui veille à la sécurité routière.

Journaliste : Comment vous expliquer que, lorsque vous étiez en commission parlementaire sur le projet de loi de la sécurité routière, elle n'ait pas présenté cette analyse-là, alors que vous l'aviez demandé avec Québec solidaire?

M. Derraji : Très bonne question. C'est parce que, depuis le début, même dans les motions préliminaires, j'ai insisté. Comment Mme la ministre a pu prendre sa décision? Donc, au lieu de me dire que c'était une décision politique, elle a commencé à nous dire : On a les mesures les plus performantes en termes de sécurité routière. Bien, on lui a dit : Quelles études? Parce que la plupart des études scientifiques, je les ai utilisées. Or, on vient de voir que l'étude, elle était disponible, et, malheureusement, Mme la ministre ne nous a pas dit toute la vérité lors de l'étude détaillée du projet de loi, et même en consultation, parce que son ministère a déjà fait l'analyse. Son ministère savait que le coroner a demandé au ministère de se pencher sur la question du 0,05. Et je ne sais pas si elle a omis d'une manière délibérée de parler de cette étude, mais beaucoup de questions se lèvent par rapport à ça. Mais moi, je ne lâcherai pas le morceau. J'ai déjà déposé un projet de loi qui demande l'instauration de mesures administratives à 0,05. Mais mon prochain cheval de bataille, cette étude ne doit...

Journaliste : ...menti ou...

M. Derraji : Bien, elle a carrément menti. Elle a carrément menti, Geneviève Guilbault. Parce que cette étude ne doit plus rester caviardée. Cette étude... La SAAQ, c'est son rôle. Donc là, maintenant, moi, je demande à Mme Geneviève Guilbault de dévoiler l'étude. Elle ne peut pas se cacher derrière que la SAAQ utilise la loi à l'accès à l'information. Ça, les fonctionnaires, ils ont fait leur rôle, mais elle, si elle l'a lue... Un, je l'invite à la lire, si elle ne l'a pas lue. Si elle l'a lue, cette information devrait être d'ordre public. L'ensemble des Québécoises et des Québécois doivent savoir qu'est-ce qu'il y a à l'intérieur de cette étude.

J'ai mon hypothèse. Parce que, si les arguments à l'intérieur vont dans le sens de Mme la ministre, pensez-vous vraiment que l'étude va rester caviardée? La ministre refuse depuis le début d'aller au 0,05 en évoquant toutes sortes de choses. Mais aujourd'hui je trouve ça inacceptable que, pour jouer mon rôle, je suis obligé de faire une demande d'accès et recevoir des pages noires. C'est des pages noires, là. Et de quoi on parle dans cette étude? C'est les vies humaines. Il y a des familles endeuillées qui ont perdu un membre de leur famille. Et la seule réponse...

(Interruption)

M. Derraji : Désolé. Et la seule réponse, et la seule réponse, c'est ça. Merci.

(Fin à 9 h 35)

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