(Quinze heures douze minutes)
M. Derraji : Bonjour, tout le
monde. Très heureux de prendre la parole aujourd'hui pour un dossier
extrêmement important pour les citoyens de Rivière-du-Loup. Il s'agit du
maintien de la traverse de Rivière-du-Loup.
Permettez-moi de vous présenter les gens
qui m'accompagnent aujourd'hui dans cette importante conférence de presse. M. Thériault,
qui est conseiller municipal à Rivière-du-Loup, M. Marc Morin qui est l'instigateur
de la pétition, 8 000 personnes qui ont signé cette pétition à
Rivière-du-Loup, et Mme Claudette Migneault, qui est la P.D.G. de la
Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup.
Malheureusement, aujourd'hui, on fait face
à un gouvernement qui n'a pas écouté les citoyens de Rivière-du-Loup. Aujourd'hui,
le gouvernement a refusé la saisie de la pétition que M. Marc Morin a faite,
et il a travaillé très fort. C'est 8 000 personnes qui ont signé
cette pétition. On a forcé la députée locale à la déposer, et elle l'a déposé
le dernier jour de la session parlementaire l'été dernier. Et aujourd'hui ça a
été le dernier jour pour qu'on puisse... demander d'une manière officielle au
gouvernement caquiste une saisie de cette pétition. Ça veut dire quoi cette
demande de saisie? C'est qu'on demande au gouvernement qu'on puisse travailler
ensemble.... l'ensemble des représentants de la communauté d'affaires à
Rivière-du-Loup, la ville, les préfets des MRC impliquées pour qu'on puisse
parler du maintien de la traverse à Rivière-du-Loup. Malheureusement, que ce
soit lors de la saisie de la pétition, où... un refus catégorique de la part du
gouvernement... même en période de questions, le premier ministre et Mme la
vice-première ministre, ils ont refusé de s'engager formellement au maintien de
la traverse en maintenant encore sur la table les mêmes arguments qu'il y a
plusieurs mois.
Donc, encore une fois, un dossier
économique qui traîne, un gouvernement qui a perdu complètement la boussole en
matière de développement économique régional. Et ce qui est très triste, c'est
que ce n'est pas la première fois que l'ensemble des acteurs de Rivière-du-Loup
viennent à l'Assemblée nationale, et ils réclament une réponse très concrète de
la part du gouvernement.
Donc, je vais céder la parole à M. Thériault,
qui va nous parler de l'enjeu du refus de la... de la pétition.
M. Thériault (Carl) : Merci,
M. Derraji. Suite au refus... Carl Thériault. Moi, je suis conseiller
municipal du district de la Pointe et je représente la ville de Rivière-du-Loup
en l'absence du maire qui ne pouvait être ici aujourd'hui. Suite au refus du
gouvernement d'analyser en profondeur les 8 000 signatures et sa
signification, moi je veux rappeler qu'il n'y a jamais eu puis il n'y aura
jamais d'acceptabilité sociale pour un tel projet de transfert au port de mer
de Gros-Cacouna, qui est au coût de 300 millions et qui de plus va
déstructurer le... tout notre pôle touristique, économique. De plus, c'est une
construction dans des eaux fédérales, ce qui complique évidemment la situation
au niveau environnemental.
La pétition de M. Morin de 8 000 noms
et son analyse très, très courte, de quelques minutes, en commission parlementaire
privée par les parlementaires démontre qu'effectivement il n'y a pas
d'acceptabilité sociale. Le milieu des affaires louperivois, les élus
municipaux de la MRC de Rivière-du-Loup se sont déjà prononcés contre tout
transfert, avec l'ensemble des conséquences économiques. Savez-vous qu'avec une
somme de 300 millions de dollars pour de nouvelles infrastructures au port
de mer de Gros Cacune il est possible de financer pas moins de 200 années
de dragage au quai de la pointe pour le service de traversier de
Rivière-du-Loup, Saint-Siméon, et c'est une traverse qui a plus de 100 ans
d'âge. On peut facilement ajouter 200 années.
Sur une période de 20 ans, et je
parle des retombées économiques, les retombées économiques du traversier au
quai de la pointe sont estimées à plus de 226 millions de dollars et
de 32 millions en revenus fiscaux, impôts et taxes au gouvernement
provincial. La question est maintenant : Pourquoi développer un autre pôle
touristique maritime alors qu'il en existe... pardon, qu'il en existe déjà un
qui est animé par un secteur privé très dynamique de 11 établissements
hôteliers, des excursions sur le fleuve du... entre autres, et 18 restaurants
dans un rayon de quelques kilomètres seulement?
On nous dit encore d'attendre à l'automne.
L'hiver commence le 31 décembre, l'automne finit le 20 décembre.
C'est trop long. Nous sommes venus trois fois à l'Assemblée nationale pour
plaider notre cause, et, jusqu'à maintenant, on n'entend rien de significatif
et de pertinent. Chez nous, dans la MRC de Rivièredu-Loup, tout projet de
transport ne passera pas, ne passera jamais. Le gros bon sens va finir par
prévaloir et prendre le dessus. Merci de votre attention.
M. Derraji : Allez-y, M.
Morin.
M. Morin (Marc) : Marc Morin.
Je suis l'auteur de la pétition qui a été remise au gouvernement, près de 8 000 noms.
Malheureusement, aujourd'hui, j'ai reçu comme deux baffes. Le fait que le
gouvernement refuse d'étudier cette pétition est comme une gifle que le
gouvernement donne aux signataires de la pétition et puis aux gens de
Rivière-du-Loup, aux gens de la région de Rivière-du-Loup. Le fait aussi que la
ministre ne veuille pas s'engager à donner une réponse de savoir quand est-ce
qu'ils vont nous donner la réponse définitive, c'en est une autre, gifle que je
viens de recevoir.
Tous les chiffres.... M. Thériault vient
d'en parler, tous les chiffres sont positifs dans la traverse de
Rivière-du-Loup. Ça fait 115 ans qu'elle existe, la traverse de
Rivière-du-Loup. Elle rapporte des millions à la région de Rivière-du-Loup.
Tantôt, au salon. M. Legault se targuait
de ses investissements responsables et judicieux. Alors, mon message s'adresse
maintenant à M. Legault et à M. Girard : Si vous cherchez des
investissements responsables, judicieux, bien placés et qui vont rapporter, la
preuve est faite, investissez dans le quai de Rivière-du-Loup, puis ça va vous
rapporter. C'est pour le futur, c'est pour les 100 prochaines années.
M. Derraji : Merci, M. Morin.
Mme Migneault.
Mme Migneault (Claudette) : Alors,
bonjour à tous. C'est clair qu'aujourd'hui le 24 septembre 2024, soit
quatre mois après notre dernière visite ici, à l'Assemblée nationale, on aurait
souhaité que le gouvernement du Québec accepte d'entendre la position du milieu
des affaires et aussi de ses citoyens en acceptant d'étudier la pétition
citoyenne qui, rappelons-le, comportait près de 8 000 noms.
Au lieu de cela, il a refusé à nouveau que
soit étudiée cette pétition. Le gouvernement en place fait attendre sa décision
depuis quatre ans, quatre ans au détriment de l'économie et du développement
d'une région, de notre région, soit c'est de la MRC de Rivière-du-Loup.
La traverse Rivière-du-Loup, Saint-Siméon,
on dit, on le répète, c'est un lien essentiel entre les deux rives qui génère
des retombées directes pour la ville de Rivière-du-Loup et ses commerçants.
Pour nous, communauté d'affaires de Rivière-du-Loup, la traverse, c'est notre
richesse, c'est notre patrimoine, c'est notre économie. L'avenir et la
prospérité du Québec passent par nos régions.
Rappelons, selon une étude de Malette qui
a été réalisée en mai 2024, dans le cadre d'un éventuel déménagement du
traversier dans un autre secteur, ça aurait des effets dévastateurs pour notre
économie, notamment au niveau des milieux touristiques, de la restauration, de
l'hébergement et du commerce du détail qui, à eux seuls, représentent 18 %
de notre économie. Uniquement en 2022-2023, c'est plus de
146 000 personnes et 70 000 véhicules qui se sont prévalus
du service de la traverse, soit pour des raisons d'affaires ou encore de
manière récréative.
Alors, est-ce qu'on est prêt à laisser
s'effriter notre économie? Je pense que de se poser la question, c'est déjà d'y
répondre. On réitère donc au gouvernement du Québec qu'il est urgent d'agir et
de réaliser son engagement du 29 mai dernier à l'effet d'agir rapidement
et de confirmer que la traverse demeurera bel et bien au quai de
Rivière-du-Loup. Merci.
M. Derraji : Merci à vous
trois. Donc, ce qui met fin à notre conférence de presse. Je tiens à rappeler
qu'encore une fois, si le gouvernement Legault se targue d'être un parti de
l'économie, vous venez d'avoir la démonstration claire, la démonstration claire
qu'il laisse tomber une région, parce que ça fait quatre ans que la demande a
été faite. Et c'est urgent... c'est urgent d'agir et qu'il confirme d'une
manière officielle que la traverse demeurera à Rivière-du-Loup. Merci beaucoup.
(Fin à 15 h 22)