To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports et de mobilité durable

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Wednesday, September 18, 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-deux minutes)

M. Derraji : Bonjour, tout le monde. Très heureux, très heureux de vous revoir. Aujourd'hui, je vais vous parler de la future agence... en fait, une autre agence d'un gouvernement d'agences.

Hier, nous avons terminé les consultations. Nous avons entendu beaucoup de groupes. Elles restent sur la table, beaucoup, beaucoup, beaucoup de questions. La plupart des groupes voulaient, voulaient que la ministre explique très bien la mission. Hier, le dernier groupe, les urbanistes, ils ont ramené la notion de l'aménagement du territoire. Pour moi, ça a été une de mes meilleures rencontres avec ce groupe parce qu'ils ont exposé le vide de l'agence. Parce que la ministre leur a posé la question, comme à l'habitude : Est-ce que vous m'appuyez dans cette agence? Et hier, il y avait un grand lapsus, c'est que si on n'a pas de vision en matière d'aménagement du territoire, bien, ça sert à quoi une agence? Et ça, c'est le fond du problème du projet de loi de Mme la ministre. Mission, vision, la définition d'un projet complexe, on ne sait pas c'est quoi, un projet complexe. Le coût du lancement de l'agence, on parle de 3 millions pour les prochains... les premiers six mois. Et permettez-moi de vous dire c'est quoi, ça va aller sur quoi.

Ça va aller sur les prix non récurrents associés à la transition des systèmes informatiques, la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance et les frais d'installation matériel à mobilité infra et les frais liés à l'expertise externe, honoraires professionnels. On nous a vendu que ça va regrouper les professionnels, mais, en même temps, ils vont se payer des honoraires professionnels en communication, hein, c'est un gouvernement de communication, donc des consultants de l'externe. Mais aucune idée sur le budget qui sera dédié pour le fonctionnement des cette agence.

Donc, encore une fois, pour nous, en date d'aujourd'hui, c'est une coquille vide, c'est du marketing pour parler de la mobilité, et, malheureusement, malheureusement, il y a un effort énorme, et ça dépend de la ministre et de sa disponibilité, à accepter des amendements qu'on va faire tous, les trois partis d'opposition. Parce que, pour moi, le projet, tel que présenté aujourd'hui, est un projet brouillon, à part ce que vous avez vu ce matin, l'absence totale d'analyse d'impact réglementaire. Nous avons fait nos devoirs. La demande d'accès, je l'ai. Nous avons analysé la plupart des sociétés d'État que le gouvernement a créé, la dernière, l'agence de santé, il y avait une analyse d'impact réglementaire. Voilà. Merci beaucoup. Je suis prêt à prendre vos questions.

Journaliste : Est-ce que qu'on se dirige... Est-ce que c'est le retour de l'austérité?

M. Derraji : Je veux parler du transport. Ce que je constate, c'est des gels partout. Gels d'embauches. Vous avez vu des ingénieurs cette semaine, ils ont dit qu'on a reçu l'appel d'arrêter des chantiers. Vous avez vu les camionneurs, l'écocamionnage arrêté, les voitures électriques. Moi, je pense que Mme la ministre Guilbault mérite le titre de la superministre des coupures parce que ce n'est qu'elle que je vois présentement en train de couper et de faire arrêter plusieurs projets.

Journaliste : Il y a quand même des coupes dans les cégeps aussi, là...

M. Derraji : Oui, oui. Non, je parle du transport. Je parle du transport. Vous avez raison, il y a aussi un plafonnement des dépenses au niveau des cégeps et il y a aussi d'autres gels. J'ai entendu gels d'embauche dans le réseau de la santé. Je pense que le mot est passé au niveau des réseaux. C'est ce qu'on entend. Nous avons commencé le recensement au niveau de plusieurs ministères. Mes collègues font un travail exceptionnel sur le terrain. On parle avec nos interlocuteurs et les organismes. Le mot d'ordre, c'est qu'il y a plafonnement de dépenses et il y a une rationalisation au niveau des dépenses.

Journaliste : ...bonne nouvelle pour vous qui avez critiqué le déficit de 11 milliards, qui avait plaidé pour un retour à une certaine rigueur budgétaire.

M. Derraji : On va toujours critiquer la mauvaise gestion caquiste des finances publiques, mais, aujourd'hui, venir parler du déficit, sachant ce qu'ils ont hérité comme surplus? Il faut inclure dans l'équation le surplus qu'ils ont hérité, qu'ils ont garroché, qu'ils ont dilapidé. Donc, aujourd'hui...

Journaliste : ...qui demande au ministère de se serrer un peu la ceinture?

M. Derraji : Bien, ce qu'on demande, c'est : Quel est le plan concret pour le retour à l'équilibre budgétaire? On ne le sait pas. Donc, après avoir perdu le contrôle des finances publiques, venir maintenant faire la pression sur les services publics, je pense que c'est irresponsable de la part de ce gouvernement parce qu'eux-mêmes sont responsables de cette perte de contrôle des finances publiques.

Journaliste : Qu'est-ce qu'on fait sinon si on ne met aucune pression sur les services publics?

M. Derraji : Moi je pense que les Québécois paient assez d'impôts et s'attendent à des services de qualité. Le gouvernement... Et je tiens à saluer le courage de mon collègue Youri Chassin. Il l'a très bien dit : Moi, je déplore aujourd'hui la philosophie caquiste dans la gestion des programmes. François Legault, quand il est arrivé au pouvoir, il disait vouloir l'efficacité de l'État, moins d'États, mais plus de services. Ce qu'on a constaté avec le temps, c'est : Le François Legault qu'on avait pendant la campagne électorale, ce n'est plus le François Legault, le premier ministre. Un problème, on garroche l'argent. Ça a été ça, le mode de gouvernance de François Legault, et, malheureusement, ça ne donnait pas de résultat. Regardez l'ensemble des services, regardez les services publics, la santé. Est-ce qu'on a plus de consultations? Non. Est-ce qu'on réalise plus de chirurgies? Non. Est-ce que les gens attendent plus aux urgences? Oui. Regardez le service... l'éducation, le réseau de l'éducation. Regardez les cégeps, j'ai parlé avec des cégeps.

Quand on vous dit que votre projet... coûte 1 million de dollars, si vous ne le faites pas, les répercussions sont majeures sur le maintien de l'actif. On vous impose un demi-million. On m'a dit : Qu'est-ce qu'on va faire? Est-ce qu'on va appeler le contracteur pour lui dire : Fais ça sur deux années? Pendant ce temps, les élèves risquent de manquer des heures de classe, parce que, probablement, la partie touchée, c'est un laboratoire. Ce sont les résultats de ce...

Journaliste : Oui, mais la rigueur budgétaire, là, vous en avez fait votre nouveau cheval de bataille, vous tentez de le ramener à l'agenda. C'est un peu ce que le gouvernement essaie de faire en disant : Là, on a un déficit de 11 milliards. Il faut couper à quelque part, puis lâchez-moi le 7 milliards qu'il y avait avant, il n'existe plus, là. À partir d'aujourd'hui, on fait quoi, on coupe ou on continuer à dépenser? On répare les toits d'école qui fuient, on continue à investir dans les chantiers de construction ou on astreint tout le monde à gérer leur budget serré pour arriver justement au retour à l'équilibre budgétaire? C'est un peu ça, la question que je vous pose.

M. Derraji : Bien, on doit continuer à bien gérer les finances publiques. Mais, encore une fois, permettez-moi de vous dire qu'il y a une seule personne qui est responsable, qui a mal géré les finances publiques depuis le début, il s'appelle François Legault. Comme pour n'importe quel problème, ce que tu penses faire, c'est garrocher de l'argent. Pourquoi... Ce que vous venez de me dire est tellement important. Pourquoi ils ne se sont pas posé ce genre de questions avant? Est-ce que l'argent que nous sommes en train de mettre dans un programme...

Journaliste : On fait quoi aujourd'hui, là? Vous, est-ce que les libéraux, vous êtes favorables à une compression des dépenses ou à une limitation des dépenses dans l'État? C'est ça, la question que je vous pose.

M. Derraji : Le Parti libéral demande la rigueur et, pour nous, la rigueur doit... ne doit pas affecter les services à la population. Les Québécois paient déjà assez d'impôts, et ce n'est pas aux Québécois, aujourd'hui, de payer les frais de la mauvaise gestion caquiste en matière de finances publiques. Je tiens encore une fois à rappeler le propos de mon collègue Youri Chassin. C'est le mode de gouvernance de la CAQ. Chaque... Il y a un problème, on garroche l'argent. Ils ne se sont pas posé la question sur les résultats. Est-ce que les programmes...

Journaliste : ...

M. Derraji : Bien, on les tient responsables sur le fait de garrocher l'argent depuis six ans. Est-ce normal qu'on se ramasse aujourd'hui avec un trou budgétaire de 11 000 $?

Journaliste : Juste pour revenir...

M. Derraji : 11 milliards, pas 11 millions. Désolé.

Journaliste : ...juste pour revenir sur le projet de loi n° 61. Vous avez vu que la plupart des intervenants qui sont venus en commission parlementaire ont demandé à la ministre de restreindre le mandat de la future agence sur les projets de transport en commun. Or, elle se garde manifestement... en fait, clairement, là, une porte ouverte pour des projets de transport, par exemple comme le troisième lien. Est-ce que ça fait partie des amendements que... des éléments pour lesquels vous demandez une modification au projet de loi?

M. Derraji : Clairement. Nous, on va se battre pour une bonne définition de la mission. Il y a des groupes qui nous ont dit : Il va y avoir un conseil d'administration, on ne va pas jouer dans le même film que les autres agences. Si la mission n'est pas restreinte, ça veut dire que le conseil d'administration demain vit une pression politique, va aller de l'avant avec le troisième lien. Et c'est là que je me pose la question : Est-ce que l'agence n'est pas un tremplin pour Mme Guilbault, une porte de sortie pour le gouvernement Legault, pour dire aux Québécois, encore une fois : Écoutez, on n'a pas pu répondre à la demande la première fois ni la deuxième fois. Ce qu'on va faire, c'est que le troisième lien figurera sur la liste des priorités pour la future agence. Mais ce n'est pas ça qu'on a vendu à l'ensemble des intervenants. L'ensemble des intervenants, unanimement, je dirais, ils disaient oui, mais, et le mais, c'est quoi? C'est : Occupons... Il faut qu'on s'occupe davantage de la mobilité durable, du transport collectif.

Journaliste : Donc, autrement dit, vous avez l'impression que c'est un genre de bébelle politique de la CAQ pour essayer de se débarrasser du troisième lien.

M. Derraji : C'est une hypothèse, et je vous dis pourquoi. À chaque fois qu'il interpelle Mme la ministre et les groupes, il leur dit : Est-ce que vous étiez dans l'autre projet de loi de mon collègue à certains moments? J'ai dit : Écoute, on n'est pas dans le projet de loi de votre collègue, j'ai siégé dans ce projet de loi. Ce projet de loi réfère à quoi? C'est les contrats collaboratifs. Donc, l'agence va utiliser l'autre projet de loi, qui est les contrats collaboratifs, en vue de fonctionner. Donc, au bout de la ligne, ça sert à quoi, l'agence, si on n'a pas la vision et la mission pour la mobilité durable à travers tout le Québec?

Journaliste : Mais, sur cette agence-là, je veux dire, il y a quand même des... Parce que je veux savoir, est-ce que vous êtes quand même d'accord avec l'idée générale de cette agence-là? Parce que les problèmes de... les projets de transport collectif, c'est vrai, que les coûts explosent, là, on peut regarder la ligne bleue à Montréal. On a de la difficulté, au Québec, à ériger des grands projets de transport collectif tout en respectant les coûts et les échéanciers. Donc, est-ce qu'elle ne pourrait pas être bonne, quand même, pour ça?

M. Derraji : En date d'aujourd'hui, de ce que j'ai dans le projet de loi, non, si Mme la ministre n'est pas ouverte à revoir la mission, la vision, la définition des projets complexes. Et le financement, on n'en a pas parlé, beaucoup de gens parlent du financement. C'est parce que l'ingérence politique, et prenez le cas du tramway... un groupe l'a très bien dit : L'ingérence, l'interférence font augmenter le prix des projets, et c'est ça qui a nui à beaucoup de projets. Donc, si on va se donner une agence, on va se donner tous une agence qui va avoir une mission, une vision très claire, ça pourrait être une bonne idée, mais il reste encore beaucoup de questions qu'on n'a pas encore de réponses de la part de la ministre. Et la plupart, ils ont parlé du financement.

Elle aurait dû juste appeler ce projet de loi. C'est mon projet de loi que j'ai déposé. La plupart des sociétés de transport réclament des revenus de financement supplémentaires. Ce qu'il y a dans son projet de loi, c'est uniquement leur permettre de vendre des immeubles, mais ça ne donne pas des revenus récurrents. Ça, c'est du concret. Ce projet de loi répond au financement des sociétés de transport.

Journaliste : ...

M. Derraji : Ah! ça, écoutez, c'est... Je m'inspire de mon collègue, qui est un grand peintre, donc, j'essaie, pendant la commission parlementaire, de...

Journaliste : Concernant Northvolt, le fait qu'on ne sache pas exactement la durée de l'allocation du bloc d'énergie, est-ce que ça vous inquiète?

M. Derraji : Oui, ça m'inquiète, mais permettez-moi de saluer le travail dans notre équipe, parce que si ce n'est pas les questions de mes collègues, et notamment de ma collègue Marwah hier, on ne va pas le savoir, que le gouvernement est en train de penser à un échéancier. Et tout ce qui se passe avec Northvolt, et je veux juste être clair : Nous, ce qu'on demande, c'est plus de transparence par rapport à l'octroi des blocs d'énergie. Fitzgibbon n'est plus là. Fitzgibbon, il s'est octroyé beaucoup de pouvoirs. Je sais que Mme la ministre a aussi ce titre de superministre parce qu'elle a à la fois l'Économie et l'Énergie, mais les Québécois aujourd'hui, les PME à travers tout le Québec veulent savoir à qui on donne l'énergie, sur quels critères, parce qu'ils sont tannés de remplir des documents et recevoir une réponse : Non, vous n'avez pas le droit à cette énergie.

Donc, ce qu'on demande concrètement : de la transparence par rapport à l'octroi des contrats d'énergie, et, si on a réservé de l'énergie pour quelqu'un qui n'est pas capable de l'utiliser, bien, s'il vous plaît, libérez cette énergie. C'est le Québec d'abord, et c'est ce qu'on va maintenir comme...

Journaliste : Est-ce que vous pensez que M. Fitzgibbon a senti les problèmes, par exemple de Northvolt, que ça l'a démotivé au point qu'il a voulu partir?

M. Derraji : Écoutez, M. Fitzgibbon est un homme d'affaires. Il connaît tout ce qui se passe, il a navigué dans le monde des start-ups. Moi, écoutez, là, samedi et dimanche, dimanche surtout, j'ai passé trois heures à lire les médias en Suède. J'étais choqué parce que j'apprenais des nouvelles choses. Écoutez, le monde des affaires est un petit monde. Est-ce qu'il a vu venir les problèmes de Northvolt? Peut-être. Je n'étais pas avec lui. Je ne lui parle pas. Je ne sais pas la nature des échanges qu'il a eus avec M. François Legault, mais, clairement, clairement, il y a eu un différend entre lui et M. Legault. Ce n'est pas le genre de personne qui va quitter juste parce qu'il voulait quitter. Il avait une ambition pour le Québec, il avait envie de réaliser des choses, mais, malheureusement, ça allait dans le mur.

Journaliste : Mais n'est-ce pas aussi arbitraire que ce que vous leur reprochez, au gouvernement, que de dire que, puisque Northvolt est en retard sur son échéancier, on lui retire son énergie? Je veux dire, ce n'est pas le premier projet économique à avoir même une année ou une année et demie de retard, là.

M. Derraji : Mais on ne le sait pas.

Journaliste : Donc, de menacer de retirer l'énergie à une entreprise qui est en retard, c'est quand même arbitraire...

M. Derraji : Mais vous êtes en train de prétendre qu'il va y avoir un an ou deux ans de retard. Moi, ce que je demande : Dites-nous, au gouvernement, qu'est-ce que vous avez comme information. Dites-nous que vous êtes capables d'avoir de Northvolt la date du début des travaux et de la fabrication des celluliers. On va vivre avec ça. Mais aujourd'hui, maintenir le doute, c'est prendre les Québécois pour des valises. Parce que j'ai des entreprises qui nous appellent et qui nous disent : Nous, on veut l'énergie. Nous, on a des programmes qui vont aider à la réduction des GES, à qui on dit non. Ça, c'est inacceptable.

Journaliste : ...vous dites qu'on devrait fixer des critères objectifs pour donner l'énergie aux entreprises, parce qu'en ce moment c'est arbitraire...

M. Derraji : Je dis transparence.

Journaliste : ...transparence. Là, de l'autre côté, vous ne fixez pas de critères, vous dites juste : On enlève l'énergie à Northvolt. C'est ça que votre collègue, Marwah Rizqy, a proposé hier. Donc, ça, c'est arbitraire, non?

M. Derraji : Non, ce n'est pas arbitraire parce que les indices, les indicateurs qu'on a sur la table... Écoutez, là, quand vous recevez l'agence de presse suédoise, l'AFP hier, qui déclarait : «Le gouvernement suédois ne veut plus rien injecter dans cette compagnie... C'est une compagnie suédoise, hein? Je pense que c'est une fierté pour la Suède. Mais quand vous avez le gouvernement local, le gouvernement local... et j'espère que M. Legault va dire que le gouvernement local suédois en sait beaucoup que lui sur cette entreprise. Mettez-vous au sein de notre équipe, on voit ça venir, on voit qu'il y a un problème, on voit qu'ils sont en train de chercher comment pallier aux problèmes financiers. Bien non, pour moi, c'est le Québec d'abord.

Pourquoi c'est très clair que le Québec d'abord? J'ai en parallèle des entreprises qui disent : Écoutez, on se sent lésés parce qu'on a appliqué, on a rempli des formulaires, on a travaillé très fort et on nous a dit non. En parallèle, ces mêmes entreprises québécoises veulent de l'énergie, voient un projet qui n'avance pas techniquement, et ils se demandent : Mais pourquoi on leur réserve de l'énergie? Donc, ce que ma collègue, Marwah, dit et ce que le Parti libéral demande, premièrement, transparence dans les critères d'octroi de l'énergie. Deux, pas de problème si vous allez avoir un retard, dites-le. Est-ce que Mme la ministre ou M. François Legault, aujourd'hui, ont avoué que le retard serait de 12 mois, de 24 mois? Et ce retard, il est acceptable à partir de combien de mois, 12, 24, 36? On ne le sait pas. Et c'est pour cela, le Parti libéral va continuer à poser ce genre de questions. Pourquoi? C'est parce que c'est un... c'est la fierté du Québec, l'énergie, c'est la fierté du Québec.

Journaliste : En quoi ce n'est pas arbitraire, M. Derraji? À la limite, c'est du chantage, là. Tu sais : Ah, si vous ne me dites pas de combien de mois vous êtes en retard, on vous enlève votre bloc d'énergie. C'est complètement arbitraire.

M. Derraji : Est-ce que vous êtes d'accord avec moi que l'énergie appartient à tous les Québécois? Est-ce que vous êtes d'accord avec moi que j'ai beaucoup d'entreprises qui cherchent de l'énergie et qui veulent contribuer à l'effort des GES?

Journaliste : ...vous ne donnez pas de critère, ce que vous proposez, c'est tout aussi discrétionnaire, là : Ah, on trouve que c'est trop long, donc on va vous enlever votre bloc, à moins que vous me donniez de l'information.

M. Derraji : Non, mais écoutez, vous êtes en train de me dire que, demain, j'ai une entreprise, qui me dit : Écoute, moi, je suis intéressé à fabriquer des celluliers. Je vais la croire. Pas de problème. Et vous ne me dites pas en quelle année vous allez commencer la construction, et je vous réserve les blocs d'énergie à vie.

Journaliste : Mais vous, vous ciblez Northvolt, vous dites : On l'enlève à Northvolt. Mais il y a d'autres entreprises qui sont en retard, vous ne les menacez pas d'enlever leur bloc d'énergie.

M. Derraji : Mais c'est ce que j'ai dit au début, c'est ce que j'ai dit au début, c'est que ce superpouvoir que ce ministre a doit disparaître. Fitzgibbon n'est plus autour de la table. Ce qu'on demande, ce qu'on demande, ce qu'on demande, c'est plus de transparence au niveau de l'octroi des blocs d'énergie. Qui dit transparence...

Journaliste : ...vous demandez de retirer les blocs à Northvolt.

M. Derraji : Parce que c'est le cas qu'on a devant nous. Pourquoi on a ce cas?

Journaliste : Mais il y a d'autres d'entreprises en retard, pourquoi on n'enlève pas les blocs d'énergie?

M. Derraji : Bien, écoutez, que le gouvernement dévoile les pourparlers qu'il a avec ces entreprises, et si c'est acceptable, le délai, pourquoi pas?

Journaliste : Vous êtes en train de dire le gouvernement attende que lorsque vous serez au pouvoir, vous allez dévoiler tous les contrats que vous allez signer avec les compagnies étrangères.

M. Derraji : Écoutez, ce n'est pas ça, l'enjeu. L'enjeu...

Journaliste : ...vous demandez de la transparence. Vous dites : Dévoilez le contrat.

M. Derraji : L'enjeu...

Journaliste : Est-ce que le gouvernement libéral, avant, aurait dû dévoiler tous ses contrats à l'étranger, lorsqu'il y avait des reports?

M. Derraji : Bien, un gouvernement libéral, un gouvernement libéral va déjà réparer les erreurs en matière énergétique que la CAQ a faites. Vous le savez depuis le début, ils ont joué...

Journaliste : ...

M. Derraji : Bien, je peux répondre?

Journaliste : Quel message on enverrait à la communauté d'affaires à l'international, par exemple, si le gouvernement du Québec arrivait et déchirait un contrat signé avec Northvolt? Northvolt, là, avant de venir construire ici, de venir s'installer, ils ont signé des contrats. Alors, ils ont... dans le contrat, il y a la fourniture d'électricité. Après ça, on arrive, puis on retire l'électricité, on brise le contrat.

M. Derraji : Oui. Bon, premièrement, je ne dis pas et je n'ai pas dit de retirer le contrat, je dis d'être transparent dans la façon...

Journaliste : Bien, vous avez dit de redonner cette électricité-là à d'autres. Si ce n'est pas briser le contrat, je me demande ce que c'est.

M. Derraji : Oui, oui, mais, excusez-moi, c'est parce que Northvolt ne remplit pas... Déjà, Northvolt s'est engagé dans un délai respecté à commencer la fabrication des batteries. Donc, le gouvernement s'est engagé à lui réserver un bloc d'énergie. Jusqu'à maintenant on est d'accord. Ce partenaire vit des moments difficiles, on ne sait pas c'est quoi, l'avenir. Est-ce qu'ils s'en vont dans une restructuration? Je ne sais pas s'il y a une restructuration. Est-ce qu'on va se ramasser avec un partenaire qu'on aimerait avoir sur notre territoire? On ne sait pas s'ils s'en vont en faillite. C'est des hypothèses. Nous, pour être en avant, pour ne pas être pris et mal pris, ce qu'on demande au gouvernement, c'est que, si vous êtes sûr et vous avez un échéancier avec Northvolt, dites-le. Mais là, maintenant, le gouvernement n'a rien. Je ne sais même pas comment le gouvernement a négocié le contrat.

Journaliste : Mais ça revient à dire ce que... ma prémisse, c'était de dire : Quel message on envoie à la communauté internationale en disant, par exemple : Si vous venez vous installer chez nous puis vous avez un petit pépin en cours de route, bien, à ce moment-là, on va vous laisser tomber?

M. Derraji : Non, ce n'est pas ça.

Journaliste : Bien oui, c'est ça que ça équivaut à dire. Vous avez un retard, donc vous ne respectez pas votre contrat, on vous enlève l'électricité. Voyons!

Journaliste : C'est ça que vous dites depuis 20 minutes.

M. Derraji : Ce n'est pas... Ce n'est pas ce qu'on dit. Je vais le répéter, O.K., pour qu'on soit très clairs.

Northvolt vit des moments difficiles. Ça, je pense que... Regardez ce qui se passe sur la scène internationale. Je vous invite à lire les médias en Suède, ce qu'ils disent sur Northvolt. Je n'invente rien. La déclaration du gouvernement suédois est très claire. Le gouvernement de la Suède ne veut plus mettre aucun cent dans... O.K. Ça, c'est des faits. Donc, déjà, comparer... on doit comparer la même chose. Donc, on ne parle pas de n'importe quelle entreprise qui vit ou qui ne vit pas des moments difficiles.

Le cas qu'on a devant nous : le gouvernement s'est engagé à réserver des blocs d'énergie. En parallèle, j'ai des entreprises québécoises qui ont fait la demande à utiliser ces blocs d'énergie, mais j'ai en face de moi une compagnie qui, ce que j'ai sur la table, probablement n'utilisera pas ces blocs. Donc, nous, ce qu'on dit : Libérez...

Journaliste : ...que Northvolt ne verra jamais le jour?

M. Derraji : Mais on ne le sait pas. C'est pour cela que le gouvernement doit le dire. Est-ce que, oui ou non, le programme... le projet va voir le jour? C'est...

Journaliste : De toute façon, hier, ce que vous avez demandé, c'est qu'on retire les blocs d'énergie à Northvolt, c'est ce que Marwah Rizqy a dit.

M. Derraji : Oui, oui. De les libérer pour les entreprises qui ont fait la demande, à qui on a dit non.

Journaliste : Votre parti de l'économie, là, le Parti libéral dit que c'est le parti de l'économie, bien là, le message que ça envoie à n'importe quel entrepreneur, c'est : Si le projet est en retard, s'il y a un petit peu d'instabilité, bien, pouf, le gouvernement va se retourner de bord, va enlever les blocs d'énergie pour les donner à quelqu'un d'autre.

M. Derraji : Mais juste... ce n'est pas un petit retard, là. Je vous le dis, lisez ce qui se passe en Suède, c'est d'énormes problèmes. On parle de licencier le P.D.G., on parle qu'une compagnie qui a, la première année, moins 3 milliards de dollars, de couronnes suédoises, moins 13 milliards. Ce que je dis, ce que je dis au gouvernement...

Journaliste : Vous n'avez plus confiance en Northvolt.

M. Derraji : Non. Ce que je dis au gouvernement... Ils nous ont dit... je crois le gouvernement, ils nous ont dit qu'ils ont des bonnes discussions avec Northvolt. Qu'ils soient transparents. C'est quoi, la nature de ces discussions? C'est quoi, le plan de match?

Journaliste : Qu'est-ce que le fédéral va faire là-dedans?

M. Derraji : Ah! Écoutez, le fédéral... Écoutez, le fédéral, c'est très clair. Le directeur parlementaire du budget, qu'on n'a pas, et d'ailleurs, je vous rappelle, un autre excellent projet de loi, que j'ai moi-même déposé, a déjà levé les drapeaux rouges au niveau fédéral. Je vous invite à lire le rapport, l'excellent rapport du directeur parlementaire du budget, que j'ai eu l'occasion de rencontrer, et il a soulevé beaucoup de questions par rapport à cet investissement.

Journaliste : Mais, selon vous, Northvolt, ça va se faire ou ça ne se fera pas, à la lecture des journaux suédois, là?

M. Derraji : Il y a beaucoup de questions, il y a beaucoup de questions, et ce qui circule : ils vivent beaucoup de difficultés. Et, sur la table maintenant, ce que j'ai lu récemment, c'est le changement de la haute direction, parce qu'au niveau des dépenses, ils ont vu des lacunes et une perte de contrôle au niveau de l'entreprise. Ce que les médias suédois disent, c'est que, sur la table, c'est le licenciement du P.D.G.

Journaliste : Si le Québec enlève son bloc... le bloc énergie à Northvolt, est-ce que vous reconnaissez que ça compromet le projet?

M. Derraji : Bien, écoutez, avant...

Journaliste : ...

M. Derraji : Mais ce n'est pas si simple, oui ou non, uniquement par rapport à cette question. Le projet, il est complexe et il dépend de la maison mère, qui est en Suède. S'il n'y a pas de lien, s'il n'y a pas de...

Journaliste : S'il n'y a pas d'énergie, ça ne se fera pas au Québec, vous pouvez quand même répondre à cette question-là.

M. Derraji : Bien, s'il n'y a pas d'énergie, écoutez, oui, il va y avoir... mais ce n'est pas l'énergie qui vient en premier, c'est que... est-ce que l'entreprise est capable de continuer d'exister?

Journaliste : ...

M. Derraji : Non, non, mais c'est un...

Journaliste : ...vous dites : Ça ne se fera pas au Québec, là, vous avez l'énergie.

M. Derraji : Absolument. Mais est-ce que la compagnie aujourd'hui va continuer d'exister? C'est ça, la question qu'on se pose. Est-ce que la compagnie, dans le contexte actuel, va continuer d'exister?

Journaliste : Vous n'aiderez pas l'entreprise en faisant ça, vous comprenez? Vous contribuez vous-même à ce que vous...

M. Derraji : Mais pourquoi vous dites que je ne contribue pas? Écoute, est-ce que c'est moi le P.D.G. de Northvolt? Est-ce que... Le gouvernement suédois...

Journaliste : Si vous enlevez l'électricité à Northvolt, là, c'est comme tirer...

M. Derraji : On n'enlève pas...

Journaliste : ...c'est comme tirer la plug sur le respirateur artificiel.

M. Derraji : On n'enlève pas l'électricité. Il faut que Northvolt démontre la capacité de produire. L'électricité, elle est déjà réservée. C'est à Northvolt...

Des voix : ...

M. Derraji : Je vais juste terminer, s'il vous plaît. C'est à Northvolt de démontrer qu'elle est capable de respecter l'échéancier. Ce qu'on a comme information à l'échelle internationale, c'est le contraire. On ne retire pas le bloc d'énergie parce qu'on veut, c'est parce que les signes et les signaux qu'on reçoit : il y a... ils ont des difficultés financières.

Journaliste : ...reconnaître qu'en retirant le bloc on tue le projet...

M. Derraji : Bien, c'est parce que le projet ne va pas avoir lieu.

Journaliste : ...

M. Derraji : Je ne suis pas convaincu, mais c'est ce que je vois à l'échelle internationale. La compagnie a de la difficulté.

Journaliste : Donc, vous, vous êtes convaincus que ça n'aura pas lieu, ce projet-là.

M. Derraji : En date d'aujourd'hui, ce qu'on voit en Suède, la compagnie a l'obligation d'aller chercher des fonds. Ils sont en recherche des fonds.

Journaliste : Mais ma question, c'est : Pensez-vous qu'il va y en avoir un, projet Northvolt au Québec?

M. Derraji : Je l'espère. On le veut. On veut le projet. On veut que le projet se réalise.

Journaliste : ...son arrêt de mort.

M. Derraji : Écoutez, il y a deux débats. La compagnie vit des moments difficiles en Suède. Ce qu'on demande au gouvernement, c'est que s'assurer que les difficultés que Northvolt vit en Suède ne seront pas répercutées ou ne se répercutent pas au Québec. Je veux bien que le projet se réalise. Je veux qu'il soit réalisé. Je veux qu'on réserve le bloc si la compagnie va réaliser le projet. Ce qu'on demande, c'est que si le projet vit des moments difficiles et il ne peut pas se réaliser, ça ne sert à rien de garder encore une fois ce bloc d'énergie pour Northvolt sachant que j'ai d'autres entreprises québécoises qui veulent de l'énergie, à qui le gouvernement dit non.

Journaliste : Just in English. So, you don't regret to have asked the Legault Government to get back the megawatts that were promised to Northvolt, even... You don't think it went too far, what the Québec Liberals were asking?

M. Derraji : No. At the Liberal Party of Québec, we are asking the Government of Legault for more transparency. We have some companies, Québec companies, asking us for more energy. So, why the Government will reserve this spot of energy for a company than another company?

Journaliste : Do you have the impression that Quebeckers should have realized earlier that Northvolt is not a solid multinational, but it's a growing company that is facing difficulties?

M. Derraji : Yes, it's a growing company, it's a startup, and once you have little information regarding all the startups across the world, they have problems. So, I don't know what's the deal between the Government of Québec and Northvolt. But, in this case, what we have have... like, the information that we received from the country of... from Northvolt, they have so many problems, economic problems, financial problems.

Journaliste : What should be the cutoff? What should be the deadline for Northvolt?

M. Derraji : That's what we're asking the Government : What's the deal between the Government of Québec and Northvolt? We should be more transparent. So, why they will put... like, they will reserve this block of energy for Northvolt. Like, what's the deadline? So, they should be more transparent and to say what's the deadline for Northvolt.

Journaliste : What would be your deadline?

M. Derraji : Sorry?

Journaliste : What would be your deadline?

M. Derraji : I don't have any deadlines, so... I don't have the contract. I don't know what the Government signed with Northvolt. So, they have all the information, if the project will be yes or not.

Journaliste : Knowing that other businesses in Québec want to get megawatts to decarbonize their activities, like, how long do you give to Northvolt? How long do you give to Northvolt to use its megawatts?

Journaliste : How much time do you give?

M. Derraji : Yes, yes, but the problem is that they're not using the energy now. So, we will not wait until the decision of Northvolt. Now, some companies in Québec, they are asking for more energy. So, we're asking the Government to give them more energy.

Journaliste : And, on Bill 61, why people should care about the fact that, before having this bill, creating this new agency, the Transport Minister didn't do an assessment? Why should people care about this?

M. Derraji : Yes, because once you want to do your job very well, you should do this assessment. So, we will have... we want to see the impact of this project because before, once we have the agency of health, SQDC and other agencies, the Government takes the time to do it. So, it's part of, like, doing the job well and that's why I'm asking why the minister, she's not asking for this assessment.

Journaliste : Why hasn't she done it? And what difference it would have made...

M. Derraji : I don't know. I invite you to ask her.

Journaliste : What difference it would have made in your life, going in those...

M. Derraji : It's more information regarding the impacts. So, it's very important to know what's the impact regarding the relationship between governments and some entrepreneurs regarding the new type of contract that we will have, they will sign.

Journaliste : Would it be more clear? In this context of a transport agency, what difference... like, what you would have liked to see in this analysis?

M. Derraji : This analysis, we have it everytime with every single project, bill. OK? It's part of doing the job well. So, once you want to start the analysis of any bill, you have it inside. So, the Government looked across, tried to look across the bill and to see the impact for every part, the economic impact, assessement impact. So, it's really important for the future of the agency, but also to understand all the impacts of this bill. Thank you.

(Fin à 8 h 52)

Participants


Document(s) Related