(Onze heures trente et une minutes)
M.
St-Pierre
Plamondon :Bonjour, tout le monde.
Bien, premièrement, content de vous retrouver. J'espère que l'été a été bon
pour vous. On commence tôt, mais il y a plusieurs sujets, dont, aujourd'hui,
une réaction à cette annonce du gouvernement sur la suspension d'une catégorie
spécifique en immigration, les PTET, pour l'île de Montréal seulement, pour
seulement ceux dont le salaire est inférieur au salaire médian, pour une
période de six mois seulement, et ce, en excluant certains secteurs. C'est ça,
l'annonce du gouvernement ce matin.
Donc, je veux être très clair pour
commencer, c'est une annonce minime de sorte que l'immigration temporaire va
continuer à augmenter au Québec, et ce, de manière significative. En clair, ça
veut dire que les symptômes de la perte de contrôle de la CAQ sur les seuils
d'immigration vont continuer à se faire sentir, là.
Si on revient au tableau de l'évolution de
l'immigration temporaire au Québec, on voit qu'en 2016 c'était 86 000.
Lors de la prise de pouvoir de la CAQ, c'était autour de 100 000. En 2023,
c'était 528 000. On a passé le cap du 600 000 maintenant en 2024, et
ça continue.
Donc, c'est minime comme annonce, là. On
parle de moins de 1 % du total de 600 000 temporaires qui sont
visés par ces mesures-là, environ 1 750 selon notre estimation, parce
qu'il s'agit de 3 500 travailleurs, entre 3 000 et 4 000 qui
sont visés, mais sur une base de six mois, donc vous devez diviser par deux.
Donc, imaginez, là,
600 000 temporaires sur le territoire, c'est comme la ville de
Québec. Et c'est comme si le gouvernement, ce matin, sortait en disant :
On va agir sur environ 2 000 sur les 600 000. C'est de ça dont il est
question, malheureusement.
C'est très peu, très tard. Ça signifie
que, concrètement, les problèmes en matière de logement vont continuer à
s'accentuer, les enjeux de livraison de services publics, bien sûr le recul de
la langue française. Ça signifie que le gouvernement, après toutes ces années,
tous ces mois, n'a toujours aucune réponse sérieuse à donner vis-à-vis
l'augmentation de l'immigration.
Rappelons que c'est la CAQ elle-même qui a
décidé, en violation de ses engagements électoraux, d'augmenter les seuils
permanents de 50 000 à 65 000. Et notons que j'ai écrit à François
Legault, en février 2021, en disant : Ce que le fédéral fait en matière
d'immigration temporaire en ce moment aura des impacts très, très sérieux sur
le Québec, agissez. Et là on est plus de trois ans plus tard. On aura nié le
problème en disant qu'on ne peut rien faire, pas de planification possible sur
les temporaires. Ensuite, on aura célébré des fausses victoires, comme la création
d'un comité. Et là on nous arrive avec une mesure qui vise à peine
2 000 personnes sur les plus de 600 000.
Donc, c'est un peu gênant, je pense, pour
le gouvernement d'arriver les mains vides. Et, bien évidemment, ce que fait
François Legault, c'est de renvoyer la balle dans les mains du fédéral. Et ça
témoigne du fait qu'il est complètement dépassé par la situation en matière
d'immigration. Il est impuissant vis-à-vis le fédéral. Et ce n'est pas des
mesures en surface et aussi pointues qui vont renverser une tendance qui est
très lourde.
C'est pourquoi le Parti québécois, au
cours des prochaines semaines, va déposer un plan de réduction drastique,
substantielle de l'immigration permanente et temporaire dans toutes les
catégories, de manière à ce que la crise du logement se résorbe, qu'on retrouve
un équilibre, mais également que la situation du français et des services
publics retrouve... finalement, qu'on retrouve un modèle qui est durable, qui
est viable, mais on n'est toujours pas... on est très loin, en fait, d'un
modèle durable et viable avec l'annonce de ce matin.
Journaliste : Est-ce que
l'annonce de ce matin, c'était un show de boucane?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je ne comprends pas
pourquoi avoir fait l'annonce de ce matin, du point de vue du gouvernement.
Peut-être parce que le fédéral refuse d'agir. Puis François Legault dit vrai
lorsqu'il dit que le plus gros morceau, c'est le fédéral et son programme de
travailleurs temporaires. Clairement, le fédéral est de mauvaise foi. Ça fait
des années. Mais François Legault tend à nier le problème et nier le fait qu'on
devrait décider par nous-mêmes. Il a même abandonné son ambition d'obtenir les
pleins pouvoirs en immigration. Il n'en parle plus.
Donc, pour occuper l'espace et montrer qu'il
fait peut-être quelque chose, il nous présente une mesure qui vise à peine
2 000 personnes sur les 600 quelques mille temporaires. C'est
vraiment ne pas prendre la mesure de l'urgence. Il dit : C'est un petit
pas, mais on n'est plus à l'époque des petits pas, on est au moment de prendre
des mesures très fermes pour renverser une situation qui est intenable, de son
propre aveu. Donc, il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire-là.
Journaliste : Est-ce que ce
n'est pas la démonstration que c'est extrêmement difficile de réduire le nombre
de travailleurs temporaires?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien oui. Quand tu n'as pas
le pouvoir... Parce que le programme québécois, au moins il correspond à des emplois,
là. C'est beaucoup en agriculture, d'ailleurs. Ça correspond à un besoin déjà
avéré.
Le programme fédéral des temporaires,
c'est un contournement, je dirais même un sabotage, de la planification de
l'immigration par le Québec. Ça ne correspond à aucun emploi, puis on n'a pas
le pouvoir. C'est pour ça qu'il y a quelques mois à peine, François Legault
continuait de demander les pleins pouvoirs en immigration. Mais le fédéral ne
collabore pas et, volontairement, vient saboter un modèle d'immigration
québécois qui fonctionnait très bien il y a quelques années à peine. Notre
modèle était l'envie de plusieurs endroits dans le monde, et le fédéral vient
le saboter. Donc, tant que François Legault n'aura pas l'honnêteté de dire aux
Québécois que le fédéral a les pouvoirs pour une partie importante de l'équation
et refuse de collaborer, tant qu'il ne dira pas qu'on a besoin de décider par
nous-mêmes, on nage dans du blabla qui ne changera rien.
Journaliste : Votre plan que
vous allez déposer dans quelques semaines, c'est, en fait, la réponse à l'initiative
du... vous parlez de ça.
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est ça, oui.
Journaliste : Est-ce que... Vous
parlez de réduction drastique, substantielle, est-ce que vous êtes dans le
contexte d'un pays, d'un Québec souverain, quand vous parlez de ça, ou vous
jonglez aussi avec des propositions pour contourner le fédéral?
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est une très bonne
question. Donc, on le fait en deux temps. On dit : Sur quatre ans, voici
nos objectifs dans chaque catégorie. Il y a des choses qu'on peut faire dès la
prise du pouvoir du Parti québécois, puis il y a des choses comme fermer le
pouvoir de l'immigration temporaire fédéral, puis tout rapatrier à Québec. Il y
a des choses qui ne peuvent avoir lieu qu'avec l'indépendance du Québec. Donc,
c'est vraiment un document étoffé et détaillé dans chaque catégorie. Mais vous
allez voir le contraste. Le Parti québécois prend la mesure de la
disproportion, en ce moment, alors que la CAQ nous arrive avec une mesure qui
vise moins de 1 %, après avoir procrastiné pendant trois, quatre ans. On
intervient constamment auprès de la CAQ. On nous arrive avec des comités qui ne
mènent à rien, au fédéral, puis des mesures, au Québec, qui visent 2 000 personnes.
Je ne comprends pas ce qui se passe.
Journaliste : ...vous
convenez qu'il peut aller plus loin dans les limites actuelles, M. Legault?
Parce que, là, vous parlez, donc, de deux scénarios, mais c'est un petit pas.
Est-ce qu'il pouvait faire plus?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, non, il peut aller...
Oui, oui. Bien, premièrement, tout ce que le gouvernement du Québec annoncera
aujourd'hui et dans les prochains mois, il aurait pu l'annoncer il y a trois
ans quand il nous disait qu'on ne peut pas planifier l'immigration temporaire.
On nous disait ça en Chambre, là, très sérieusement. Donc, il y a vraiment eu
de la négligence. Ensuite, il y a la partie du fédéral. La CAQ prétend qu'on
peut collaborer avec le fédéral avec succès, faire des gros gains. C'est un
échec lamentable. Donc, nous, on arrive avec des conclusions limpides, on veut
tous les pouvoirs. On ne veut pas être pris dans cette situation où la CAQ se
fait, en quelque sorte, ridiculiser par Marc Miller et Justin Trudeau.
Journaliste : C'est quoi, une
réduction drastique, pour vous, M. St-Pierre Plamondon?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien là, laissez-moi, pour
les chiffres et les détails, arriver avec le plan, mais attendez-vous à un
contraste très, très important entre les mesurettes de la CAQ et la
procrastination de la CAQ, d'une part, et notre volonté de ramener le modèle à
quelque chose de durable et viable, c'est-à-dire un modèle qui correspond à
notre capacité d'intégrer en français, de donner des services équitables à tout
le monde et de donner un toit à tout le monde.
Journaliste : Est-ce que ce n'est
pas la démographie, aussi, qui fait qu'on a besoin de beaucoup de travailleurs
temporaires?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, l'immigration
temporaire, comme l'immigration permanente, est fondée, au cours des dernières
années, sur un certain nombre de mensonges véhiculés par des lobbys, par
certaines personnes un peu idéologues à mon goût également, qui vont nous dire :
Ça comble la pénurie de main-d'oeuvre. Ce n'est pas vrai, la recherche est très
claire, ça ne comble pas la pénurie de main-d'œuvre. Pierre Fortin, en janvier
dernier, était très limpide sur le cas du Québec et du Canada. Et sur le fait
que ça rajeunit la population, ce n'est pas vrai non plus. Ça prendrait une
immigration, là, de plus de 500 000 personnes, toutes dans le même
groupe d'âge très jeune, pour vraiment que la pyramide des âges soit modifiée
pour avoir un impact, ce qui n'est pas le cas en ce moment. Donc, il y a
malheureusement dans ce sujet-là, pendant plusieurs années, des groupes d'intérêts
qui ont véhiculé des idées absolument non fondées sur la question.
Journaliste : Les chambres de
commerce mentent, c'est ce que vous nous dites? Ils mentent et ils sont
idéologues?
M.
St-Pierre
Plamondon :Toute personne qui affirme
que l'immigration comble la pénurie de main-d'œuvre n'a soit pas fait ses
devoirs ou ment délibérément à la population. Les données sont très, très
claires, ce n'est pas une solution à la pénurie de main-d'oeuvre.
Journaliste : Selon la Chambre
de commerce ce matin, là, de la fédération, là, les chambres de commerce, le
Conseil du patronat...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, écoutez, je vous
dirais que c'est caricatural, parce que, si la CAQ agit sur un total de plus de
600 000 temporaires, avec les crises qu'on connaît, si la CAQ agit
sur seulement 2 000 personnes, et, déjà, le patronat se plaint, ça
vous dit à quel point il y a une démesure, là. Il n'y a aucune volonté de se
placer du point de vue de l'intérêt public, mais plutôt une volonté de mener
son propre agenda, au détriment de questions très sérieuses, comme l'itinérance,
l'abordabilité du loyer, puis l'accès à la propriété de la jeune génération, au
détriment de l'avenir du français. Donc, le rôle des partis politiques, c'est d'écouter
chaque lobby, chaque groupe, mais de continuer à servir l'intérêt public, et
non pas l'intérêt privé de toutes sortes de gens qui n'ont pas été très...
Journaliste : ...justement,
au Conseil du patronat?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est une mesurette
dont l'impact est mineur et qu'il va falloir faire beaucoup plus si on veut
restaurer la situation du logement, donner une chance au français et s'assurer
que tout le monde au Québec a droit aux services publics de manière égale,
équitable, ce qui n'est pas le cas en ce moment.
Journaliste : Donc, dans
votre plan, est-ce que vous allez avoir des exceptions pour des secteurs en
particulier, la santé...
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, bien sûr. Oui, oui,
bien sûr. Bien, le plus simple... Agriculture, santé, on a prévu évidemment...
Le mur-à-mur ne fonctionne jamais, et il y a vraiment un enjeu de comment on
revient à une situation ou un modèle durable, mais dans une transition qui
n'est pas chaotique. Comme, par exemple, le sevrage des agences privées, là, on
voit qu'il y a un manque de planification du côté du gouvernement en santé. Les
transitions doivent être prévues également, donc on y va par étapes. Mais ce qu'on
voit ce matin de la part de la CAQ, c'est incompréhensible, compte tenu de
l'ampleur du défi devant nous.
Journaliste : Et donc vous
admettez que l'immigration temporaire répond en partie à la pénurie de
main-d'œuvre dans ces secteurs-là?
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, c'est-à-dire qu'on
s'est créé une dépendance à l'immigration, mais, macroéconomiquement, certains
disent que ça n'a aucun impact sur la pénurie de main-d'œuvre qui demeure, mais
d'autres commencent à évaluer la possibilité, notamment quelques banques, là,
que ça fait reculer le PIB per capita et ça creuse la pénurie de main-d'oeuvre.
Regardez ce qui se passe en éducation. Si on a... puis là, je ne veux pas
donner un mauvais chiffre sur le nombre de classes d'accueil, mais, si on a un
nombre très grand de classes d'accueil, bien, l'arrivée d'un nombre plus grand
que notre capacité d'accueil demande beaucoup de main-d'oeuvre. Donc, il y a
vraiment... Il se dit toutes sortes de choses sur ce sujet-là, mais, lorsqu'on
mesure vraiment, on se rend compte qu'on est très, très loin en ce moment d'un
modèle équilibré qui nous donne une chance à long terme.
Journaliste : Puis
l'augmentation du chômage chez les jeunes, pensez-vous que c'est à cause d'une
immigration massive actuellement, ou est-ce que ces jeunes-là pourraient...
M.
St-Pierre
Plamondon :Là, il faut faire
attention...
Journaliste : ...un peu comme
la ministre a dit tantôt, là, que ces jeunes-là pourraient combler des postes?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je pense que c'est plus
exact de le prendre dans l'autre sens. Lorsqu'on accueille déjà beaucoup plus
de personnes que notre capacité d'accueil et qu'on constate que plusieurs personnes
sont à la recherche d'un emploi, tout gouvernement sensé se dirait : Bien,
c'est parce qu'à ce moment-là, il faut réduire substantiellement le nombre
d'immigrants temporaires reçus puis le nombre d'immigrants permanents reçus.
Donc, quand la réponse, c'est 1 %, puis renvoyer la balle au fédéral,
comme on le fait depuis maintenant deux ans, on a un gouvernement qui est
dépassé par la situation, qui n'a pas de réponse à une situation qui demande
pourtant qu'il y ait une réponse ferme et urgente, et on ne peut que le
constater et faire des propositions en direction de la prochaine élection.
La Modératrice : On passe en
anglais.
Journaliste
:So, Mr. Legault has been slamming the Trudeau Government for the
increased number of temporary immigrants, so he's announcing two new measures
today. He said that it's a first step in the right direction. Don't you think
that it's a first step, so for now it's enough, he's doing something about it
with... under his own control in immigration?
M. St-Pierre Plamondon :
So, François Legault did increase the
permanent immigration and the temporary immigration. François Legault did, over
the past years, organize missions to have more immigration coming to Québec.
Québec's program, at least, is connected to real jobs that are targeted in
sectors where there's a need. It's not like the federal program, where you
bring temporary immigrants with no specific connection to any labor market
needs.
So, he's partly
responsible, and the response today is to reduce by around 2 000 workers
over a total of 600 temporary immigrants in Québec right now. So, he's not
taking seriously his own part, his own responsibility, obviously, because it's
too little and it's very late. But he's correct to say that the bulk of the
situation is created by the temporary immigration under the control of the
Federal Government, and his plan so far is to say that he's not happy. He spent
two years... Fréchette said also in the «salon bleu»... They spent a lot of
years saying : We can't do anything about temporary immigration, you can't
control that, it's just free market, and then they spent the last two years,
more so... more or less, saying that it's the Federal Government's fault, yet
not obtaining any result and not doing anything about it, anything concrete.
So, I think he's
overwhelmed, he's just not able to give a response to a situation that is
urgent and very serious, and that's why we're going to present our own plan,
that will be very different in the sense that we think every category, whether
permanent immigration or temporary immigration, should be reduced substantially,
and that's what we will present.
Journaliste :
But on foreign students, the bill that
the CAQ government wants to table this fall, maybe that will make a difference,
you don't know yet.
M. St-Pierre
Plamondon :
On
students?
Journaliste :
On students.
M. St-Pierre
Plamondon : First of all, I'm not sure why you
need to table a law. If you're delivering the permits, take for instance... for
cegeps, they said that there would be a new organization of who can attend to
English speaking cegeps. I'm not sure why you need a law if you're delivering
the certificates yourself. So, that's one question.
The other question is :
Will they really reduce substantially the number of students to get back to
numbers that are similar to what we had 10, 20 years ago? That's not clear
neither, but time is running. So, we went from around 100 000 to
600 000, that's the size of the city of Québec, and they're starting to
think about making a law for something normally you don't need a law to do
something about it. So, it's very unclear to me, but the «procrastination»...
can you say that in English, «procrastination»? Can I go with that? But the
procrastination is obvious, and the size of the measure compared to the size of
the challenge is not serious, is not... I'm really wondering why they're making
that announcement if it's targeting less that 2 000 people.
Journaliste :
The PQ's numbers during all the debates
about permanent immigrants is...
M. St-Pierre
Plamondon :
35 000.
Journaliste :
40 000?
M. St-Pierre
Plamondon : 35 000.
Journaliste
: 35 000, O.K..
So, he said this morning... Mr. Legault said this morning that now Marc Miller
and these guys in Ottawa can no longer say : You know, you're not even
cutting the section of the temporary immigration that you control, the PET. And
so now he's using this as a bargaining chip with Ottawa to say : Look,
we're cutting these ones that we control and so now you can no longer throw
that in our face.
M. St-Pierre
Plamondon :
Who
wants to live in that system? Like, what the heck? So, the Federal Government imposes temporary immigration
without any consent by Québec,
creates a situation that is
unsustainable and now you have this silly negotiation of saying : Well, if
you would do something about it on your side, well maybe we would do something.
It goes on for months and months and the situation is not getting better. We're not even close to any sustainable,
durable models for Québec. Who
wants to stay in the Federal system? It's silly. It's shameful. I would be
ashamed if I was the CAQ to have to go back in front of journalists every month
to say : Well, we've talked to the Federal Government,
nothing has changed, but we might have a committee once in a while over the
next month. They've been doing that for two, three years now. No results. So,
we need to get to the core of this. The Federal Government does not consider
Québec and making policies that are obviously very ideological and in which
case we need to decide by ourselves. And if we don't get it, we need to become
independent. That's it.
Journaliste
:
And when will we see your immigration policy, the one you just... when are we
going to see that? You said...
M. St-Pierre
Plamondon : Over the next weeks, we have our
caucus. I want to cover other themes at that caucus, and I want to make sure
that any change or substantial news that may come would be considered in the
document. So, count on it for...
Journaliste
:
After the caucus?
M. St-Pierre
Plamondon : After the caucus because we have
other topics too that I really want to cover, but count on it in September or
early October.
Journaliste
:
O.K., thank you.
M. St-Pierre
Plamondon : Thank you.
(Fin à 11 h 51)