(Huit heures trois minutes)
M.
St-Pierre
Plamondon :Bonjour, tout le monde. Je
veux d'abord revenir sur les propos de Francis Drouin, à Ottawa, qui a qualifié
de — puis là je le mets entre guillemets, là, désolé — «plein
de marde et extrémiste»... il a qualifié le travail de témoins qui sont venus
exposer le déclin du français sur la base de données de Statistique Canada, il
a utilisé ces qualificatifs-là qui sont, bien sûr, inacceptables.
Mais je veux revenir sur le fond des
choses. Ce que ça nous dit, c'est que, pour le gouvernement à Ottawa, ce genre
de propos là, c'est acceptable. On a vu Mme Mélanie Joly, M. Pablo Rodriguez et,
ensuite, le premier ministre du Canada lui-même, venir cautionner, confirmer
ces propos-là. Et on ne peut pas s'empêcher de voir à quel point on peut être
puritaniste, au Canada, sur des mots comme «wacko», et se scandaliser, mais,
lorsqu'on verse dans le «Québec bashing» puis lorsqu'il s'agit de l'avenir du
français au Canada, de toute évidence, ce ne sont pas les mêmes standards. M.
Drouin qui a même dit que la machine péquiste est en marche contre lui.
Rappelons qu'il y a quatre élus du Parti québécois à l'Assemblée nationale et
que la taille de l'équipe du Parti québécois ne peut pas possiblement expliquer
ce qui est une indignation partagée au Québec.
Parce que ce qu'est venu dire... les
quelques témoins, les quelques experts, c'est que, si l'éducation se fait en
anglais, bien, ça a des impacts sur l'anglicisation d'une société. Et
j'aimerais, là-dessus, poser la question à la CAQ et à Québec solidaire : S'il
y a vraiment une indignation par rapport à des propos qui remettent en question
la véracité de ce que ces témoins-là avaient à dire, bien, ça soulève la
question : Pourquoi le seul parti au Québec à vouloir appliquer la
loi 101 au cégep, c'est le Parti québécois? Si la CAQ et Québec solidaire
sont d'accord avec les propos de ces experts-là et considèrent qu'on ne devrait
pas diminuer ou remettre en question ce qu'ils sont venus expliquer, ils
devraient être cohérents et se joindre au Parti québécois dans la volonté
d'appliquer la loi 101 au cégep. Donc, c'est les observations que j'ai
pour vous.
On va déposer une motion qui se lit comme
suit :
«Que l'Assemblée nationale dénonce les
propos disgracieux envers des témoins tenus ce mardi au Comité des langues
officielles du Parlement canadien;
«Qu'elle reconnaisse que les études
supérieures en anglais peuvent être un facteur d'anglicisation selon les
données de Statistique Canada;
«Qu'elle réitère qu'entendre des témoins
en comité ou en commission fait partie des pratiques normales des institutions
démocratiques;
«Qu'elle dénonce l'intimidation envers
ceux qui s'inquiètent de l'avenir du français et envers l'ensemble des
témoins.»
Donc, là-dessus, je vais prendre vos
questions.
Journaliste : Déposer une
motion sur ce qui se passe aux communes, ce n'est pas un peu...
M. St-Pierre Plamondon : Ça
arrive des fois.
Journaliste : Vous n'aimeriez
pas que ce soit l'inverse.
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
il y a plusieurs choses que je n'aime pas en provenance d'Ottawa. Non, ça
arrive, des fois, que l'Assemblée nationale se penche sur ce qui se passe à
Ottawa lorsque les intérêts du Québec sont en jeu. Et là, clairement, tu as
deux experts québécois qui parlent de statistiques issues de Statistique Canada
sur l'anglicisation et qui ont été traités avec un manque de respect évident.
Oui, l'Assemblée nationale peut se pencher là-dessus.
Journaliste : Si M. Drouin
s'excuse sincèrement, est-ce que ça change quelque chose pour vous?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
sera déjà un départ.
Journaliste : Est-ce qu'il
est trop tard pour s'excuser? Je veux dire, ça fait deux jours maintenant.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est un épisode parmi combien, de «Québec bashing», là? C'est... Moi, je
reviens toujours au régime, là. C'est que, si on regarde dans l'histoire à
moyen et à long terme, dans l'histoire longue, c'est tellement régulier, il y
a... La dernière fois, on s'insurgeait contre une question, lors de la campagne
électorale fédérale, qui, explicitement, disait que la laïcité, c'était une loi...
je ne veux pas me tromper dans les mots, là, discriminatoire, même raciste
ou... raciste. Est-ce qu'on veut vraiment, à long terme, vivre dans un pays qui
n'est pas le nôtre et qui nous oblige périodiquement à demander des excuses
puis demander à ce qu'on nous respecte? Moi, ma réponse, c'est qu'il faut
sortir de là.
Journaliste : ...francophone,
ce n'est pas pareil, là.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
c'est quand même une perspective sur le Québec. Ce sont des Québécois qui
s'inquiètent de l'avenir du français au Québec et qui se font traiter de
manière complètement irrespectueuse. Ça parle du régime francophone,
anglophone, là, ça parle de ce qu'incarne le gouvernement d'Ottawa par rapport
au Québec.
Journaliste : Mais les
experts... parlaient...
M. St-Pierre Plamondon : En
passant, en Ontario, les chiffres de recul du français sont indéniables, hein?
Ce n'est pas que le Québec, là, le recul du français en Ontario, c'est... en
20 ans, c'est passé de 4,3 % de la population à 3,4 %. Et, si on
va dans des données plus lointaines, là, le français est en recul marqué
également en Ontario.
Journaliste : Mais les experts
en question... quand il a fait sa déclaration, parlait de l'enseignement à
l'université, là, l'enseignement... en fait, en anglais à l'université. Là,
vous dites... Vous n'allez quand même pas demander que la loi 101
s'applique dans les universités non plus?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Non, nous autres, on demande au cégep, mais la... les témoins...
Journaliste : Mais pourquoi
au cégep, mais pas à l'université, justement, justement? Les deux, c'est des
études supérieures.
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
Je pense que les... En tout cas, ce qu'on avait étudié puis ce qui a mené à
cette position-là, c'est que le cégep est un moment de socialisation
déterminant où la socialisation prend forme sur le plan de quelle langue est
utilisée sur le plan social, ça devient la langue du travail par après. Donc,
ça nous semble la mesure la plus efficace, mais... mais c'est... ici, là, c'est
le manque de respect sur la question du lien entre l'anglicisation à long terme
et l'utilisation de l'anglais dans les études supérieures. Il n'y a aucune
raison de manquer de respect à des experts qui viennent livrer, à titre de
témoins...
Journaliste : ...utiliser des
termes comme ça dans une enceinte publique, déjà, c'est déplacé, mais est-ce
que ça a été étudié, ça, au Parti québécois, d'étendre encore plus loin? Est-ce
que vous en avez discuté, de ça?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Journaliste : Ça n'a jamais
été discuté, de dire, par exemple, on pourrait l'appliquer aussi aux
universités?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Il y a plusieurs composantes des études universitaires et du caractère
international du savoir qui posent des difficultés vraiment différentes par
rapport au cégep. On travaille des... on a étudié comment on peut valoriser le
français au niveau universitaire, comment on peut s'assurer que, dans la mesure
du possible, les publications soient faites en français, les échanges soient
faits... on a étudié ça, mais on n'a jamais considéré, puis je ne pense pas que
ça va jamais arriver, là, de considérer...
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Je
m'excuse. Je suis vraiment...
Journaliste : ...
Journaliste : ...bien,
j'étais en train de parler aussi, mais vas-y.
Journaliste : Si la CAQ,
aujourd'hui, s'oppose à votre motion, là, est-ce que ça veut dire qu'ils se
rangent dans le camp du Parti libéral du Canada pour ce qui est de la lecture
qu'ils font du français au Québec?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est un vote intéressant parce que soit ils considèrent que des experts qui
font le lien entre l'anglicisation et la langue des études supérieures disent
vrai, et, dans quel cas, ils sont en porte-à-faux avec leur propre position, ou
soit ils considèrent que c'est faux puis, dans quels cas, bien, ils peuvent
difficilement, plus difficilement s'insurger, parce qu'en fait, même si c'est
impoli, le propos reflète... le propos de Drouin reflète leur... l'état de leur
réflexion sur cette question-là. Donc, en effet, il y a là un vote difficile
pour la CAQ, et pour Québec solidaire, également, sur cette question-là.
Journaliste : ...cette
motion-là, même s'il s'excuse. Disons qu'il s'excusait ce matin, allez-vous
retirer votre motion ou vous la présentez quand même?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
la motion est envoyée à 8 h 15, hein, donc c'est pas mal fait, là,
c'est pas mal confirmé.
Journaliste : Aujourd'hui, il
va y avoir dépôt de deux projets de loi, là, concernant, là, toute la
réorganisation des chantiers. Est-ce que vous craignez une baisse au niveau des
vérifications? On a mis en place l'Autorité des marchés publics, il y a eu la
commission Charbonneau. Là, le gouvernement veut aller beaucoup plus vite. Est-ce
qu'il y a un risque?
M. Arseneau : Bien, en fait,
je pense qu'on va prendre connaissance du projet de loi, là, avant de
commenter.
Journaliste : ...des
inquiétudes?
M. Arseneau : Moi, je n'ai
pas... on n'a vraiment pas discuté de cette question-là, là, ce matin, donc on
vous reviendra, mais je pense qu'on va considérer le projet de loi, on va
l'étudier.
Journaliste : Pensez-vous que
cette agence-là va permettre une dépolitisation?
M. Arseneau : Vous parlez de
l'agence de mobilité?
Journaliste : Oui.
M. Arseneau : Oui. Bien, en
fait, ce qu'on veut, d'abord, c'est une vision du gouvernement en matière de
mobilité, puis on a vu, dans les dernières semaines, l'absence absolument
totale d'une vision en matière de transport collectif, alors ce n'est pas le
dépôt d'un projet de loi qui va changer les choses. Au pire, ça va tout
simplement donner à la ministre une période supplémentaire pour continuer d'y
réfléchir, et on va perdre du temps.
Alors, moi, je pense qu'il faut absolument
éviter de repousser encore les échéances sur le prétexte, un peu comme on l'a
fait en santé, qu'une agence va tout régler magiquement les problèmes en
matière de mobilité. Le problème, là, il est au gouvernement, il n'est pas
chez... ailleurs. Alors, le projet de loi va-t-il changer les choses à court
terme? Absolument pas. Puis à moyen terme, bien, on jugera l'arbre à ses
fruits. On n'est pas contre une agence, mais on a hâte de savoir quels seront
les contours, puis il ne faut pas s'en servir comme écran de fumée.
Journaliste : M. Arseneau,
on apprend ce matin que le gouvernement du Québec projette d'étendre la
superficie des terres en culture au Québec et risque de mettre à risque, c'est
le cas de le dire, là, les cours d'eau sur le... en bordure, là, des terres en
culture. Est-ce que le gouvernement... est ce que... en fait, est-ce que le
ministre Charette, en particulier, dans cette situation-là, fait son travail?
M. Arseneau : La volonté du
ministre Charette de se faire le chien de garde de l'environnement au Québec,
là, bien, il ne l'a pas prouvée encore, dans de multiples dossiers, et là il y
a un dossier supplémentaire où on dit qu'on a mis en place une mesure pour
préserver la qualité de l'eau des rivières puis, selon ce qu'on a comme
information, c'est que la mesure, 20 ans plus tard, n'a pas encore pu
modifier de façon importante la situation. Et là le ministre serait tenté de
modifier la règle qui n'a pas donné les résultats, avec des conséquences qui
peuvent être dramatiques pour la qualité de l'eau des rivières. Alors, moi, je
veux dire au ministre, là, non seulement il faut faire votre travail de
protéger l'environnement, mais écoutez la science au départ.
Journaliste : ...est dans
un... 2.0, là?
M. Arseneau : Bien, ça
ressemble effectivement à ce qu'on a vu dans d'autres dossiers, où les
pressions politiques ou économiques dominent sur le rôle de protection de
l'environnement que doit avoir le ministre. Et c'est... on verra, là, mais
c'est ce qui domine, actuellement, là, dans les prises de position du ministre
de l'Environnement ces dernières années. C'est comme s'il était le vassal du
ministre de l'Économie.
Journaliste : Sur SAAQclic,
on voit qu'il y a encore des gens qui ne peuvent soit pas conduire leur
véhicule ou leur permis n'est pas valide. Ça fait 15 mois, 16 mois, SAAQclic.
M. Arseneau : Bien oui, bien,
ça ne clique pas, du tout du côté de la SAAQ, en ce qui concerne l'efficacité
des services, on... le fiasco se continue. On n'a jamais vraiment pu clarifier
les choses, à savoir pourquoi cette façon de faire là n'avait... avait été
aussi mal gérée. Et c'est une crise qui n'a pas vraiment trouvé
d'aboutissement, Écoutez, nous, on n'est pas surpris, on entend des
commentaires, à gauche, à droite, puis c'est...
Journaliste : À qui la faute?
M. Arseneau : Bien, à qui la
faute, la responsabilité ministérielle, on l'a toujours dit, doit être
primordiale. On a vu ce qui est arrivé, on a fait rouler des têtes, mais le
problème demeure.
Journaliste : Quelle place
devraient avoir les Premières Nations dans le prochain musée national du
Québec?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, je pense que le
gouvernement se montre ouvert à ce qu'il y ait une place pour chaque nation.
Maintenant, je ne pense pas que c'est déraisonnable d'essayer de trouver une
place pour tout le monde dans un musée consacré à la nation québécoise. Les
nations autochtones sont des nations distinctes, doivent être reconnues telles
quelles. Et là la question que ça pose, c'est est-ce qu'on veut un musée à
part, entièrement consacré aux nations autochtones, ce qui est, à mon avis, une
avenue pour donner tout l'espace possible, aller vraiment... parce que ce sont
plusieurs nations avec des histoires distinctes, donc on pourrait prendre ce
chemin-là, ou on peut essayer, dans ce musée-là d'histoire nationale
québécoise, de consacrer un espace. Mais ça, de mon point de vue, ça se
discute, là. Toutes les options sont possibles.
Journaliste : ...commence où,
l'histoire?
M.
St-Pierre
Plamondon :On commence où l'histoire?
Journaliste : Par rapport aux
Premières Nations.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, moi, je leur poserais
la question. Dans le sens... Je trouverais ça déplorable qu'on ne trouve pas
une solution en discutant avec des nations, tu sais. C'est un dialogue de nation
à nation. Ce genre de situation là, là, tu as des nations avec des histoires,
puis toutes les solutions se valent, ça se discute. Donc, moi, j'entreprendrais
simplement une discussion puis je regarderais c'est quoi les avenues. Étant
donné que ce sont des nations distinctes avec leur propre histoire puis, en
effet, une histoire qui est riche dans le temps, tu sais, qui remonte à
plusieurs années, on a peut-être intérêt à donner le plus d'espace dans un
autre cadre ou, si on l'intègre dans le musée qui a été inauguré par le
gouvernement, bien, discuter de comment ça pourrait se faire à la satisfaction
de tout le monde.
Journaliste : ...on commence
avec Jacques Cartier? Parce que le premier...
M.
St-Pierre
Plamondon :Mais, attention, le rôle
des politiciens, ce n'est pas de s'inventer en historien, là. Donc, moi, je
pense que ça se discute puis qu'on peut regarder toutes les avenues, à la
satisfaction de tout le monde, mais, au final, ce seront des historiens qui
trancheront sur...
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien c'est ça, mais moi,
que vaut mon avis si je ne suis pas historien?
Journaliste : ...évolué dans
les dernières semaines sur la possibilité d'interdire le téléphone cellulaire
dans les écoles.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bonne chose.
Journaliste : Avec Gabriel
Attal, il disait : On n'est pas rendus là. Là, cette semaine, il a dit :
On y réfléchit. Alors, comment vous voyez ça? Est-ce qu'il vous en a parlé?
Est-ce que...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, comme dans plusieurs
dossiers avec la CAQ, on se souviendra que, pour le cellulaire en classe, on
avait commencé par des questions, des motions, des pétitions puis on se faisait
dire non, puis, tout d'un coup, la CAQ a décidé de changer son fusil d'épaule.
On est un peu devant le même scénario où, à force de persévérance, moi, je
pense qu'on va finir par obtenir des changements importants dans le milieu
scolaire par rapport aux écrans.
Journaliste : ...vous l'avez
convaincu?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien non, je ne prétendrai
pas ça. Nous avons été persévérants, et cette persévérance-là amène, de toute
évidence, un changement de position graduel du côté de la CAQ. Mais nous allons
maintenir cet engagement-là jusqu'à tant qu'on ait des changements qui sont à
la hauteur de ce que les experts et les multiples études à travers le monde
nous disent de faire dans les circonstances, compte tenu de la gravité des
impacts sur la santé des jeunes. Donc, c'est la constance, de notre côté, et, oui,
ça portera fruit, il y aura des résultats, et on va maintenir cette
persévérance-là tant que les résultats ne seront pas à la hauteur de la santé
de nos enfants.
M. Arseneau : Paul, est-ce
que je pourrais juste dire un petit mot? Parce qu'il y avait quand même un
rendez-vous important hier sur le maintien à domicile, une coalition sur la...
pour la dignité des aînés, des recommandations importantes qui ont été faites.
La ministre Bélanger était là, elle a fait état d'une amélioration de la situation
pour les premiers services en maintien à domicile, tout en admettant, en
baissant les bras sur l'objectif d'éliminer la liste d'attente pour les
premiers services de soins à domicile, ce qui est assez surprenant.
Chose nouvelle aussi, on convient, les
partenaires, les participants conviennent qu'il faut redonner du tonus aux
CLSC, les mettre au cœur des services de proximité. La ministre semble avoir
ouvert la porte à redonner un certain rôle aux CLSC. C'est ce qu'on demande
depuis au moins 2015, 2018. Et ça, c'est une bonne nouvelle, mais c'est un
changement de cap important, parce que, lorsqu'on regarde le plan santé du
gouvernement de la CAQ, on ne retrouve le mot «CLSC» ou l'expression nulle part
dans le plan. Alors, enfin, ils se rangent à une proposition que le PQ fait
depuis nombre d'années, ce que les défenseurs, là, du maintien à domicile chez
les aînés font également, alors on va voir la suite, là, mais il faut qu'il y
ait une suite à ça.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais.
Journaliste
: On this idea of… I understand
you haven't seen the bill yet, but on this idea, Mr. Arseneau, of having a new
agency for transport, what… are you in favor of that? Do you think it would
make any difference?
M. Arseneau : At this time, we don't need an agency, we need a vision. If they
want to table a bill and discuss while we're wasting time, it's not a good
idea. We, once upon a time, suggested an agency for a number of reasons, la CAQ
opposed it, we had two bills, and, both times, they were rejected by la CAQ.
And now they seem to use this stratagem or strategy to delay action on the
ground, which is, you know,
disappointing. So, we'll look at the bill, but we're looking for more than a
bill and more than a smokescreen, we need action.
Journaliste
: Ministers Julien and Guilbault will table their own bill to make
infrastructure projects, including complex public transit projects, more
efficient, less costly, so the execution to be more efficient. Don't you think
it's a good thing? Is it like, now, they are proving that they can do big
things?
M. Arseneau : They are proving that once upon… once again, they promised, and
they've proven in the past that they never deliver on their promises. So, now,
what you're asking me is whether their plan will work. If we base our judgement
on the past, it probably won't. Can we judge on the intentions? Yes, we can
applaud, we always do. I mean, they always have the best of intentions. They
never deliver, they never delivered, in terms of transportation, in terms of
environment, of economy, healthcare, and whatnot. So, right now,
they're saying : Here are our intentions, you should be happy, Quebeckers,
you should be happy, because we have, you know, interesting intentions. But we can't judge a government on the intentions, because they
don't deliver. So, right now, we'll wait and see.
Journaliste
: Just on your motion today, why is it so important to you to come
out against what Mr. Drouin said and what do you make of the reaction in Ottawa
yesterday?
M. St-Pierre
Plamondon : Well, it's obviously disrespectful, but it's
disrespectful on a very delicate topic, which is the trajectory of the French
language within Canada and more specifically within Québec.
And, for any other topic,
what I see in Ottawa is a form of «puritanisme», whereby every word, such as «wacko»,
becomes a big thing, and people need to apologize, it's so unacceptable, but
then, on this one, you see Mélanie Joly, Pablo Rodriguez and the Prime Minister
of Canada himself just applauding such behaviour. And that's just another case
of this double standard when it comes to Québec and when it comes to language
issues.
It's important to notice
as well that «plein de marde» is not only very vulgar, but it means a form of
hypocrisy, of dishonesty, and the irony here is that, in terms of hypocrisy,
Justin Trudeau, on language issues, if you look at the laws on the language in
Canada, the immigration policy that discriminates Francophones, files that are
not moved forward… and if you look at how Québec has a diminished weight in
that so-called Confederation, it is really a hypocrite discourse on the part of
the Trudeau administration on a constant basis. So, it's very ironic and it's
really a double standard, as far as I'm concerned.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 25)