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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Tuesday, April 23, 2024, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trois minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout le monde, très content de vous retrouver, ce matin, à l'Assemblée nationale du Québec. Etienne et moi, ce matin, on veut vous parler de transport en commun, parce que c'est très inquiétant, ce qui se passe, en ce moment, au Québec, sur la question du transport en commun.

La semaine dernière, dans le cadre de l'étude des crédits, j'ai posé une question très simple à François Legault, je lui ai demandé s'il était d'accord avec son ministre de l'Économie, qui nous a dit l'an dernier qu'il fallait baisser de moitié la grosseur du parc automobile au Québec. Le premier ministre a dit que, oui, à long terme, il était d'accord avec ça. J'ai posé une deuxième question à François Legault la semaine passée, je lui ai demandé : O.K., mais vous n'avez lancé et livré aucun nouveau projet de transport collectif depuis que vous êtes premier ministre. Et ça, finalement, il l'a reconnu. Donc, on a un premier ministre qui nous dit : Il faut diminuer le nombre de voitures sur les routes du Québec, mais qui n'a initié et livré aucun nouveau projet de transport en commun.

Mais, encore pire, on apprend cette semaine qu'on pourrait se diriger, au Québec, vers des diminutions de services en transport collectif. On n'atteindra jamais nos cibles de réduction de gaz à effet de serre si on ne donne pas des options crédibles aux gens pour se déplacer autrement. C'est hallucinant qu'en 2024 avec l'hiver qu'on vient d'avoir, avec l'été qu'on a eu l'an passé... c'est hallucinant qu'on en soit rendus à envisager des coupures de services. Les gens ont le droit de se déplacer sur le territoire du Québec, les gens veulent se déplacer de manière plus écologique, mais on ne leur donne pas de nouvelles options. Pire, on pourrait même, si la tendance se maintient, leur retirer des options pour se transporter, du point A au point B, de manière écologique. C'est hallucinant qu'on en soit rendus là.

Si François Legault trouvait ça important, la lutte aux changements climatiques, là, il serait en train, à chaque année, de couper des rubans, il serait en train, à chaque année, d'annoncer des nouveaux projets de transport collectif ou la bonification des services existants. C'est ça que font les leaders mondiaux en matière d'environnement. Et là on a, face à nous, un gouvernement qui met la table à, peut-être, des réductions de services en transport collectif. Je n'en reviens pas.

M. Grandmont : Investir dans le transport collectif — puis je choisis bien, intentionnellement, le mot «investir» — c'est important au Québec. Il y a beaucoup... Du côté du gouvernement, on a tendance à présenter ça comme une dépense, un déficit, un gouffre financier, un soutien aux municipalités, parce qu'on veut renvoyer la balle du côté des municipalités, du côté... mais c'est important d'investir dans le transport collectif, notamment pour les enjeux de changements climatiques, évidemment, le droit à la mobilité, qui soutient d'autres droits aussi, à l'éducation, au travail, etc., de bien des gens. Mais d'un point de vue économique, c'est immense, c'est immense, ce qu'on a comme retour sur investissement. Imaginez la région de Montréal, la CMM, là, sans transport collectif. La CMM, c'est 55 % du PIB du Québec. Le métro de Montréal, là, c'est 900 000 personnes qui l'empruntent quotidiennement, c'est la plus grosse infrastructure de transport au Québec. En comparaison, le pont Champlain, là, c'est 150 000 personnes qui l'empruntent à tous les jours. 900 000 personnes qui l'empruntent, le métro, à tous les jours.

Les gens veulent des options, comme l'a dit Gabriel tantôt, les gens veulent faire leur part. Ils sont bien conscients que leur moyen de transport a un impact sur leur environnement, sur les changements climatiques. Bien là, actuellement, le gouvernement Legault est en train de leur refuser des options pour se déplacer de manière écologique. Les maires et les mairesses aussi sont bien au courant de cet enjeu-là, c'est pour ça qu'ils demandent des rencontres avec la ministre des Transports, pour trouver un dénouement qui aura le moins d'impact possible sur les gens également.

Des coupures, ce n'est pas la solution actuellement. Le premier ministre l'a reconnu lui-même, on va aller vers une diminution du nombre de voitures sur les routes, éventuellement, mais, en même temps, il faut développer l'offre de transport collectif, puis, malheureusement, le gouvernement de la CAQ en fait trop peu en termes de développement du transport collectif. Non seulement ça, mais, en plus, il va... en ne soutenant pas, en n'investissant pas dans les opérations des transports collectifs, bien, on risque d'avoir des coupures, éventuellement, sur les réseaux. Donc, c'est un enjeu qui est primordial, qui est capital, il faut absolument travailler là-dessus dans le contexte qui est le nôtre, actuellement, notamment celui des changements climatiques.

Journaliste : Concernant le boulevard urbain, M. Grandmont, sur le boulevard Laurentienne, qu'est-ce que le gouvernement attend? On sent... On voit, là, qu'il y a un plan de travail, ça fait des années qu'on parle de ça....

M. Grandmont : Pour Laurentienne, on parle, là, c'est ça.

Journaliste : Exactement. Ça fait des années qu'on en parle. Est-ce qu'on attend c'est quoi, le troisième lien, pour prendre une décision?

M. Grandmont : Tout le monde est prêt, hein, à Québec, pour qu'on travaille sur la conversion de l'autoroute Laurentienne en boulevard, dans sa partie sud, à tout le moins, là. La ville a fait des démarches de consultation. Il y a un programme... un plan particulier d'urbanisme pour ce secteur-là en particulier. Il y a des investisseurs privés aussi, autour, qui attendent depuis longtemps. Effectivement, ça a toujours été l'enjeu du troisième lien et de sa sortie, éventuellement, qui ralentissait les projets. Est-ce que là, comme on a donné un mandat à la CDPQ Infra dans lequel il y a, potentiellement, un nouveau troisième lien qui peut arriver... qui pourrait arriver, c'est ça qui ralentit encore le processus? Je ne sais pas. Il faudrait demander à la ministre des Transports ce qu'elle en pense, peut-être au ministre, aussi, responsable de la Capitale-Nationale, mais...

Journaliste : ...normal, des délais du genre.

M. Grandmont : Mais ce n'est pas normal qu'on attende puis qu'on soit en train, encore, de... tu sais, de ne pas voir ce projet-là avancer. Ça fait longtemps qu'on en parle. Il a été identifié, aussi loin que je me rappelle, là, au plan de mobilité durable de la Ville de Québec en 2011, même, dans les documents de consultation en 2009. Ça fait longtemps qu'on en parle, de cette conversion-là. On a des exemples à Montréal, on l'a fait avec l'autoroute Bonaventure. Pourquoi ça brette ici à Québec? Il faudrait demander aux ministres concernés.

Journaliste : Le plan d'action sur la langue française, là, qui a été divulgué dans les médias ce matin, dont parle M. Roberge, vous, vous en pensez quoi? Avez-vous peur qu'on prenne des indicateurs qui... de faux indicateurs pour ce fameux tableau de bord?

M. Nadeau-Dubois : Bien, le diable est dans les détails. En matière de français, au Québec, il faut choisir les bons indicateurs. Pour nous, à Québec solidaire, là, un travailleur, une travailleuse qui parle français, toute la journée, au travail, qui travaille en français et qui, le soir, rentre à la maison puis, autour de la table à souper, parle en espagnol avec ses enfants, pour nous, cette famille-là, là, elle n'est pas une menace à l'avenir du français, parce que le français demeure la langue commune, la langue du travail, la langue de la vie active. La CAQ et le Parti québécois font erreur quand ils identifient la langue parlée à la maison comme l'indicateur principal concernant l'avenir de la langue française au Québec, et c'est ça, notre attente envers Jean-François Roberge sur son nouveau plan d'action, c'est qu'on choisisse les bons indicateurs, pour qu'on puisse prendre les bonnes décisions.

Journaliste : Eric Lefebvre qui va continuer à profiter de son salaire de l'Assemblée nationale pour faire campagne — c'est maintenant officiel — avec le Parti conservateur du Canada, comment vous trouvez ça? Est-ce qu'il a la légitimité de faire ça? Est-ce que... C'est légal, là, il a le droit de le faire, mais moralement, là, est-ce que c'est acceptable?

M. Nadeau-Dubois : Moi, si j'étais lui, je me poserais des questions. Les gens de cette circonscription-là ont le droit d'être représentés, à l'Assemblée nationale du Québec, par un député qui fait son travail de député, et c'est pour ça qu'il est payé. Ça fait que je pense qu'il y a des réflexions qui s'imposent dans son cas.

Journaliste : Mais est-ce que ça se fait, les deux?

M. Nadeau-Dubois : Vous lui poserez la question. Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est les citoyens et les citoyennes, puis ces gens-là ont le droit d'avoir un député qui travaille pour eux autres, et donc il doit y réfléchir.

Journaliste : ...travaillera pas pour eux autres, sauf que les...

M. Nadeau-Dubois : Bien, s'il ne vient pas à l'Assemblée nationale, puis...

Journaliste : ...les priorités du Parti conservateur ne sont pas les mêmes que celles de la CAQ, j'imagine.

M. Nadeau-Dubois : Bien, ça dépend sur quoi, mais... Non, mais de toute façon, la question n'est pas là. De toute façon, la question... Il pourrait être pour un parti qui est plus proche, plus... La question c'est que les travailleurs... les électeurs, les électrices de cette circonscription-là ont le droit d'être représentés, ils méritent un député à temps plein. Donc, moi, j'invite M. Lefebvre à réfléchir.

Journaliste : Sur le transport collectif, là, il y a une taxe sur l'essence, qui finance, en partie, les transports collectifs, qui est gelée depuis, quoi, près d'une décennie. Est-ce qu'on ne pourrait pas l'indexer, la hausser?

M. Grandmont : Bien, c'est une excellente question qu'il faut se poser, effectivement. Ça n'a pas été indexé depuis 1992, donc, évidemment, ça a fait en sorte que l'enveloppe qui sert à soutenir, là... qui est investie dans le transport collectif diminue d'année en année. Maintenant, si vous me demandez si on est favorables à ça, il faut trouver des solutions pour régler le problème structurel de financement du transport collectif. C'est un... Cet enjeu-là du financement, là, le problème structurel est connu depuis des années. C'est le fonds... Le fonds qui sert à financer les réseaux de transport terrestre, on le sait, là, il génère moins d'argent que les dépenses qui sont associées à l'opération du transport collectif. Donc, on le sait depuis des années. Puis plus il va y avoir de l'électrification du parc d'automobiles, puis moins il va y avoir de voitures sur les routes aussi, moins il y aura d'argent provenant des taxes sur l'essence, des taxes sur l'immatriculation, qui vont pouvoir servir à financer le transport collectif. Donc, il faut avoir une réflexion sur le long terme, trouver les bons mécanismes.

Il y avait, dans la tournée et dans le rapport qui avait suivi la tournée, là, de M. Bonnardel, l'ancien ministre des Transports, un paquet de solutions à explorer là-dedans. Moi, je pense que, plutôt que de repartir en consultation, comme l'a fait la ministre des Transports actuelle, Geneviève Guilbault, on devrait s'inspirer de ce qu'il y a déjà là-dedans, travailler avec les municipalités puis trouver les solutions les plus pérennes, sur le long terme, pour être capables de bien soutenir et bien développer notre transport collectif au Québec.

Journaliste : C'est juste que votre position aujourd'hui, c'est de dire que... Les maires, là, ils demandent au gouvernement du Québec de payer, donc, mais là, en ce moment, le gouvernement du Québec a un déficit de 10 ou 11 milliards, là. Donc la solution, ce serait d'aller chercher des revenus additionnels. Est-ce que vous êtes favorables à ça?

M. Nadeau-Dubois : D'abord, le déficit en question, là, le déficit du gouvernement du Québec, il a, en grande partie, été créé par les choix que le gouvernement du Québec a faits. Le déficit, dans les sociétés de transport, en 2025, ça va être, quoi, à peu près 500 millions, grosso modo?

M. Grandmont : 561 pour l'ARTM.

M. Nadeau-Dubois : Exact. Et la baisse d'impôt de la CAQ, pour les gens qui font plus de 100 000 $, c'est des sommes similaires. Donc, François Legault fait des choix, ça a des conséquences sur son budget, puis, après, il se tourne...

Journaliste : Vos choix à vous, ce serait quoi?

M. Nadeau-Dubois : Bien, nous, nos choix... D'abord, pour répondre à votre question de tout à l'heure, il n'y avait pas de taxe sur l'essence... il n'y avait pas d'augmentation de taxe sur l'essence dans les propositions de Québec solidaire en 2022. Donc, ce n'est pas des propositions qu'on fait, ce n'est pas des propositions qu'on fait aujourd'hui.

Journaliste : Vous ne voulez même pas l'indexer?

M. Nadeau-Dubois : C'est que ça... ce n'est pas des... Tant la taxe sur l'essence que la taxe à l'immatriculation, là, le problème, avec ces solutions-là, c'est qu'elles ne sont pas pérennes. Il va y avoir de moins en moins de véhicules à essence, et il va y avoir de moins en moins de véhicules, point. En tout cas, c'est ce qu'on souhaite. Donc, ces modes de financement là, structurellement, vont être toujours de plus en plus insuffisants. Ça fait qu'il faut se baser sur les consultations, sur les travaux qui avaient déjà été faits, mettre tout le monde autour d'une table, puis trouver des solutions pérennes.

Mais est-ce que le gouvernement du Québec doit en faire plus? La réponse, c'est oui. On demande aux gens, on dit aux gens, là : Essayez de laisser votre char à la maison une fois ou deux, là, dans la semaine, si c'est possible, essayez, peut-être, de ne pas acheter un deuxième, de ne pas acheter un troisième véhicule et, dans certains cas, essayez même de ne pas en acheter. Comment voulez-vous que les gens fassent ça, si, en haut de la pyramide, au sommet de l'État québécois, on a l'air de considérer le transport en commun comme une dépense, puis comme quelque chose qui n'est pas important, et qu'on refuse même de fermer la porte à ce qu'il y ait des coupures de services?

Nous, notre demande, elle est claire, aujourd'hui, à François Legault, là : on demande au gouvernement, on demande à François Legault de s'engager à trouver des solutions, avec les villes et avec les sociétés de transport, pour qu'il n'y ait aucune coupure de services. C'est inadmissible qu'on enlève des solutions de transport en commun aux gens en 2024.

Journaliste : Vous aviez une proposition, lors de la dernière élection, c'était de taxer les véhicules polluants, donc l'immatriculation. Mais là les villes veulent s'en servir, mais ça va être soudainement universel, même pas pour les véhicules les plus polluants.

M. Nadeau-Dubois : Exact. Bien, la possibilité est là, dans la loi, de moduler selon la cylindrée...

Journaliste : Oui, sauf que là, clairement, on a l'impression que ce que les municipalités viennent dire, c'est qu'ils vont doubler ou tripler le coût de l'immatriculation sans prendre en considération si le véhicule est polluant ou non. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ou ils devraient faire ce que vous proposiez dans la dernière élection? Et que là...

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, sur la... sur notre...

Journaliste : ...soudainement, on ne sait plus... c'est pour ça qu'on vous pose souvent la question, c'est qu'on ne sait plus où... vous vous situez où. Est-ce qu'on doit encore...

M. Nadeau-Dubois : Nous, on se situe toujours au même endroit. Si les Québécois puis les Québécoises... Les Québécois et les Québécoises, là, ils veulent, ils veulent faire leur effort pour la planète, mais ils ont un gouvernement qui ne leur donne pas d'options crédibles et réalistes.

Journaliste : Oui, mais est-ce qu'il faut taxer les véhicules...

M. Nadeau-Dubois : Cette question-là, vous nous la posez depuis le lendemain de l'élection, puis, depuis le lendemain de l'élection, on vous dit que c'est une proposition qu'on a mise derrière nous. Ça fait que je vous le réitère aujourd'hui.

Journaliste : ...même si on sait que ça fonctionne ailleurs dans le monde, vous, c'est terminé, cette façon de...

M. Nadeau-Dubois : Je vous le... Bien, ça doit être la 49e fois, je pense, mais je vais vous le dire une 50e fois. Donc, oui, cette proposition, elle est derrière nous. On a tourné la page sur cette proposition-là à Québec solidaire.

Journaliste : Est-ce que les villes font bien de proposer ça?

M. Nadeau-Dubois : Bien, ce que le gouvernement de François Legault a fait, c'est une grande... Le gouvernement Legault a fait preuve d'un manque de courage politique phénoménal. Il a dit : Nous, on ne veut pas chercher des nouveaux revenus pour financer le transport collectif, alors on va envoyer la responsabilité aux municipalités, en disant : Débrouillez-vous avec ça. C'est un manque de leadership incroyable. La responsabilité, là, au Québec, d'être le chef d'orchestre de la transition écologique, la responsabilité de s'assurer que, sur l'ensemble du territoire, on donne des options écologiques aux gens, là, c'est une responsabilité du gouvernement du Québec.

Journaliste : J'aimerais vous entendre sur l'élargissement de la loi Françoise David. Mme Duranceau, ce matin, là, a dit qu'il y avait eu une rencontre avec vous, et de la laisser travailler, qu'elle était en train d'évaluer ses options. Bon, message pas superclair, mais en même temps, on n'a pas l'impression que la ministre est tant que ça intéressée. Bien, du moins, vous avez beaucoup analysé ce que... les messages du gouvernement, dans les derniers temps, sur ce sujet-là, ça fait que j'aimerais entendre votre analyse sur...

M. Nadeau-Dubois : Bien, dans le fond, ce que je peux vous confirmer, c'est qu'il y a eu une rencontre de travail, la semaine dernière, entre ma collègue Christine Labrie et mon collègue Andrés Fontecilla et la ministre et son équipe. C'est une rencontre qui a été productive, qui a été assez longue, d'ailleurs, et il a été discuté des différentes options sur la table pour mieux protéger les aînés contre les évictions. Et on a eu, lors de cette rencontre-là, la confirmation que le gouvernement souhaite collaborer avec nous sur cette question-là. D'ailleurs, Mme Duranceau avait voté pour notre motion, qui était très claire, qui demandait aux partis de collaborer pour protéger les locataires aînés vulnérables contre les évictions.

Donc, le travail se poursuit. Les communications sont, comment dire, fréquentes entre Mme Duranceau et ma collègue Christine, et nous, on s'attend, dans les prochains jours, à avoir des bonnes nouvelles, et on y travaille, faites-nous confiance, avec beaucoup de sérieux, parce qu'on y croit, puis c'est important pour le monde.

Journaliste : Mais quand elle dit : On regarde d'autres façons d'intervenir, ça veut dire que le projet de loi n'est pas nécessairement dans les cartons.

M. Nadeau-Dubois : Nous, ce qu'on a dit à la ministre Duranceau... évidemment, je ne suis pas son porte-parole, là, je ne peux pas parler pour elle, puis je n'étais pas à la rencontre non plus, mais je peux vous dire que nous, ce qu'on demande au gouvernement, c'est clair, là : la meilleure base de travail pour protéger les aînés vulnérables contre les évictions, la meilleure base de travail, c'est le projet de loi de ma collègue Christine. Et nous, ce qu'on souhaite, c'est qu'on travaille à partir de ce projet de loi là, ce qui ne veut pas dire qu'on ne pourrait pas l'amender, par exemple pour faire certains compromis. Là-dessus, j'ai été explicite, nous, on est prêts à mettre de l'eau dans notre vin pour que ça fonctionne.

Journaliste : Avez-vous l'impression qu'on revient dans une dualité PQ-PLQ, là? On voit qu'il y a un sondage, là, qui vous fait reculer, qui fait reculer la CAQ et qui met les libéraux deuxièmes, ce qu'on n'a pas vu depuis longtemps, puis on dirait qu'on retourne, là, dans cette espèce de dualité-là, là, souveraineté, pas de souveraineté.

M. Nadeau-Dubois : Les élections sont encore dans plus de deux ans. On verra en temps et lieu. La dernière fois, on m'a questionné sur un sondage où Québec solidaire avait fait une avancée de quelques points. À ce moment-là, je trouvais ça important de dire que nous, le fond de notre engagement, puis les raisons pour lesquelles on fait de la politique, ce n'est pas les sondages, puis qu'on ne prend pas nos décisions en fonction de ça. Aujourd'hui, on a un sondage qui est de nature différente, mais c'est la même chose.

Nous, quand on se présente ici, à l'Assemblée nationale, la question qu'on se pose, c'est : Qu'est-ce que les Québécois puis que les Québécoises ont besoin? C'est pour ça qu'on travaille, par exemple, sur la question des locataires aînés vulnérables, même si c'est, historiquement, des segments de l'électorat où Québec solidaire est plus... a du travail à faire, mettons. Ça ne nous empêche pas de travailler là-dessus. Pourquoi? Parce que nous, ce qui est important pour nous autres, ce n'est pas les sondages, c'est livrer des résultats pour protéger les Québécois et Québécoises au milieu de la pire crise du logement en 40 ans. Si on était motivés par les chiffres de sondage, on choisirait sans doute d'autres priorités.

Journaliste : ...posez la question sur comment devenir le gouvernement? Vous parlez du projet de loi Françoise David, justement. Si vous étiez au gouvernement, vous pourriez le faire adopter d'un coup. Donc...

M. Nadeau-Dubois : Exact. Puis, imaginez, si on est capables d'entrevoir une collaboration avec le gouvernement de la CAQ sur la question du logement... on se dirige, on le souhaite, vers une avancée, quand même, en matière de protection des locataires aînés, et là on est la deuxième opposition... imaginez ce qu'on pourrait faire si on était au gouvernement.

Journaliste : Mais est-ce que vous vous posez cette question-là? Comment... Vous dites que vous ne regardez pas les sondages, mais...

M. Nadeau-Dubois : Bien, il y a une différence entre avoir une vision pour l'avenir du Québec puis se demander comment on peut mieux adapter cette vision-là, mieux la communiquer, mieux la faire, même, évoluer puis grandir pour répondre aux préoccupations des gens. Il y a une différence entre faire ces réflexions-là — puis ça, je pense que c'est notre travail de les faire — puis être obsédés, à court terme, par les chiffres du prochain sondage. Donc, bien sûr. Puis, depuis l'élection, on chemine sur plein d'enjeux à Québec solidaire. On s'en va vers un conseil national, à Jonquière, où on va adopter des résolutions issues de notre tournée des régions, pour que notre offre politique, elle soit encore plus intéressante, encore plus connectée, qu'elle rejoigne encore plus de gens.

Donc, bien sûr que, chaque jour, on se pose ces questions-là, comment rejoindre plus de monde, comment franchir la prochaine étape pour le parti. Mais il y a une différence entre faire ces réflexions-là puis faire de la politique à court terme, en disant : Aïe! comment je prends trois points dans le prochain sondage?

Journaliste : Mais qu'est-ce que ça vous dit de voir les libéraux passer devant la CAQ dans ce sondage-là?

M. Nadeau-Dubois : On verra. Il y aura d'autres sondages, d'autres maisons, et il y aura... Les élections sont dans deux ans et demi. Moi, je ne ferai pas de l'analyse de l'avenir de la politique québécoise basé sur un seul sondage.

Journaliste : Mais avez-vous l'impression que les souverainistes de Québec solidaire se disent que le vrai véhicule pour faire un pays, c'est le Parti québécois?

M. Nadeau-Dubois : Vous leur poserez la question. Moi, je pense qu'à Québec solidaire on a une vision qui rejoint des portions différentes de la population québécoise sur la question de l'indépendance.

Journaliste : Mais ce n'est pas vous qui devriez leur poser la question, plutôt, aux souverainistes?

M. Nadeau-Dubois : Et d'ailleurs on fait une tournée en ce moment. En ce moment, on fait une...

Journaliste : Vous dites : Vous leur poserez la question, mais c'est vous qui devriez leur poser, cette question-là.

M. Nadeau-Dubois : Et on le fait, et on le fait. On est en tournée en ce moment. On a lancé une tournée, qui s'appelle Nouveau Québec, où on va partout, au Québec, voir des jeunes, en priorité, mais pas seulement, pour leur parler de notre vision d'indépendance puis les questionner là-dessus, qu'est-ce qui vous rejoint, puis qu'est-ce qui ne vous rejoint pas dans ce projet-là. Ça fait que ce travail là, de fond, on est en train de le faire.

(Fin à 11 h 22)