(Huit heures trente minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. Donc, ce matin, je veux revenir sur notre demande hier de faire
un front commun à Ottawa, malheureusement qui a été refusée par la CAQ. On s'attendait
à ce que les libéraux, ayant des divergences de points de vue, n'en fassent pas
partie, mais je m'explique très mal que le gouvernement du Québec ne veuille
pas continuer l'initiative qu'il a lui-même entamée. À noter, par contre, qu'en
Chambre le premier ministre a utilisé l'expression «pour l'instant». Parce que
moi, j'ai dit très clairement : Si ce n'est pas un front commun à Ottawa,
est-ce que c'est votre idée de référendum sectoriel ou est-ce que c'est d'autre
chose? Mais dites-nous c'est quoi, votre option. Et, après six ans de caquisme
dépourvu de réussite ou de victoire par rapport à des réclamations
essentielles, des réclamations qui sont une question de la survie de la nation
au dire du premier ministre, on ne peut pas ensuite dire : Non, je ne vous
dis pas c'est quoi, mes options. Après six ans, j'ai encore du temps devant
moi.
Donc, il y a une obligation d'arriver avec
du tangible du côté de la CAQ et du gouvernement. Et il est arrivé, pour
conclure cet échange-là, quelque chose d'inusité. Le Parti québécois a déposé une
motion de solidarité envers le premier ministre pour l'encourager à continuer
les démarches qu'il a faites vendredi dernier. Je vous la lis, là, parce qu'ils
ont voté contre :
«Que l'Assemblée nationale condamne le
refus catégorique du premier ministre du Canada à la demande légitime du
gouvernement du Québec de rapatrier les pouvoirs en immigration;
«Qu'elle condamne le manque de
considération des dirigeants fédéraux pour le Québec et ses élus vis-à-vis des
demandes légitimes et fondamentales;
«Qu'elle exprime sa solidarité envers le
premier ministre du Québec».
La CAQ a voté contre, et c'est vraiment
inusité, pour le moins... pour dire... le dire poliment, parce que ça veut dire
qu'on cherche un espace de collaboration, et, même lorsqu'on encourage ou on se
montre solidaire de la démarche du gouvernement, le gouvernement ne veut
absolument pas collaborer. Ça soulève des questions importantes sur quelles
sont ces fameuses options qui permettront au gouvernement du Québec d'avoir un
quelconque rapport de force. Parce que ce qu'on a vu vendredi, c'est qu'il n'y
a pas de rapport de force avec Ottawa, et ça a un prix.
Journaliste : M. St-Pierre
Plamondon, le sondage Léger est assez favorable au Parti québécois en ce
moment, 34 % des intentions de vote, je pense, c'est 42 % chez les
francophones. Ça vous place en territoire majoritaire. Hier, je vous ai
entendu... pendant la conférence de presse hier matin, vous avez dit... et ça n'a
pas été relevé vraiment, mais que la prochaine élection allait... le thème de
la prochaine élection allait être la souveraineté. Or, la souveraineté n'a pas
la cote en ce moment. Ça stagne, l'appui à la souveraineté.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ça n'a pas stagné. Il faut être factuel. Le sondage d'aujourd'hui montre une
progression du Oui et un recul de trois points du Non. En d'autres mots, le
«gap» vient de changer de quatre points. Et, bien évidemment, là, nous sommes
une formation indépendantiste, c'est évident que les prochaines élections vont
porter sur ce projet-là, ça me semble évident. Et on est très constants dans
notre manière d'apporter le fait que nous sommes le parti avec un projet de
société et nous avons des solutions pas mal plus réalistes à ce qui est vital à
la survie de la nation en matière de transferts en santé, en matière d'immigration,
en matière de tous les autres transferts qui font qu'on a fait un budget
déficitaire de 11 milliards. Nous, on arrive avec une solution très
concrète : rapatrier 82 milliards qu'on envoie à Ottawa, et balancer le
budget, et faire nos choix en fonction de nos priorités. C'est une... Ça me
semble incontournable que ce sera le thème le plus important de 2026.
Journaliste : J'ai une
question : Est-ce que vous montez trop vite?
M. St-Pierre Plamondon : Je
vous ai répondu souvent que les sondages, ils sont appelés à monter, à
descendre, qu'on est encouragés puis qu'on l'apprécie, ce soutien de la
population, mais qu'on ne fait pas tant d'analyse de ce que les sondages
pourraient devenir ou pas. On se concentre sur la qualité du travail qu'on
fait. Clairement, on a un potentiel qui est confirmé et on veut être à la
hauteur de ces espoirs-là. Donc, on va bâtir l'équipe puis continuer à
travailler avec la même éthique de travail.
Journaliste : ...la souveraineté
ne risque pas d'être un handicap, justement, à l'élection d'un gouvernement du
Parti québécois? En ce sens que vous-même êtes très populaire, là, quand on
regarde le sondage, là, vous êtes très populaire en ce moment, vous gagnez en
popularité. Alors, est-ce... Comme l'appui à la souveraineté n'est pas
majoritaire, loin de là, est-ce que ça ne risque pas d'être un handicap à votre
élection comme premier ministre?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
quand le Parti québécois était à 9 %, 10 %, 12 %, on me disait
que, si on prônait l'indépendance, on ne pouvait pas augmenter dans les
sondages. On me l'a souvent suggéré. Puis force est de constater que ce n'est
pas le cas. Je ne vous dis pas que c'est le chemin le plus facile. Je vous dis
que je veux donner l'heure juste sur tous les sujets, à commencer par les
sujets fondamentaux pour notre avenir. Donc, ce n'est pas le chemin le plus
facile, mais c'est le droit chemin, et c'est ça...
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : Il
y a toutes sortes de risques en politique, dans toutes les directions. Il
arrive plein de choses. Nous, on veut donner l'heure juste puis on veut se
donner un avenir où on n'est pas dans une posture défensive, on n'est pas dans
un déclin linguistique, on n'est pas à quémander un gouvernement qui clairement
nous méprise, qui n'est pas le nôtre, ce gouvernement-là.
Journaliste : ...et Gabriel
Nadeau-Dubois aussi, là, augmentent dans ce sondage-là. Est-ce que, pour vous,
c'est un signe quand même que, bien, les partis souverainistes ont le vent dans
les voiles?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
oui, dans la mesure où plus de 50 %, donc, dans ce sondage-là, donnent
leur appui à un parti souverainiste. Ce n'est pas une virgule. Je constate que
Québec solidaire aussi a changé un peu son discours pour introduire davantage l'indépendance
du Québec et je trouve que c'est une bonne chose. Et donc chaque parti a son
offre, mais clairement s'exprime une volonté de changement, et nous, on veut
être à la hauteur de cette volonté de changement là.
Journaliste : ...est-ce que
la volonté de changement, au fond, n'est-elle pas plus forte que l'appétit pour
un référendum?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
parce que l'indépendance du Québec, c'est un changement qui est absolument
nécessaire à la lumière de ce qui est frustrant pour la population. Un déficit
de 11 milliards, c'est directement lié au transfert en santé de 5 milliards
qui nous manque. Le déclin du français, c'est frustrant, mais c'est directement
lié au fait qu'on ne contrôle ni nos frontières, ni notre aéroport, ni les
langues officielles du Canada. Donc, il y a vraiment une progression qui, à mon
avis, va continuer par rapport à l'indépendance parce que, sur le fond des
choses, c'est la bonne réponse à une série de problèmes très tangibles dans la
vie des gens. Et l'autonomisme... et là, vraiment, il y a une promotion à
nouveau de la troisième voie, là, ses 30 ans, le livre, et tout,
clairement, l'autonomisme n'est pas capable d'apporter des solutions aux problèmes
importants de notre époque, parce qu'ultimement on ne décide pas, on quémande
un gouvernement qui ne nous considère pas parce que notre poids politique dans
le Canada n'est pas suffisant pour être entendu. Donc, je pense qu'on doit
sortir des sondages et se poser la question : Quelle est la réponse juste
et utile aux problèmes que vit le Québec... aux problèmes nombreux que vit le
Québec en ce moment?
Journaliste : Donc, pour
vous, là, l'option de l'indépendance, ça fait partie de ce désir de changement
qui s'exprime, qu'on voit dans le sondage?
M. St-Pierre Plamondon : C'est-à-dire
que c'est mon boulot d'établir que, si on veut du changement, on est mieux de
faire un changement qui est susceptible d'apporter des solutions aux problèmes
importants qu'un changement pour du changement, là. Et ça, c'est... Je ne dis
pas que le travail est fait, le travail est devant nous, toujours, mais on
progresse. Les gens nous écoutent puis ils apprécient notre travail, notamment,
je pense, parce qu'on donne l'heure juste, même quand c'est moins facile, même
quand ça prend un peu de courage, on donne l'heure juste sur ce qui donne un
avenir au Québec.
Journaliste : ...que M. Legault
va être votre adversaire à la prochaine élection?
M. St-Pierre Plamondon : Pardon?
Journaliste : Est-ce que vous
croyez que M. Legault sera votre adversaire?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne veux pas faire de spéculations sur ce qui se passe dans les autres partis.
Nous, on se concentre sur la qualité de ce qu'on livre. On fait notre affaire
en fonction de nos convictions puis de l'intérêt du Québec.
Journaliste : Quand M. Legault
disait hier que la troisième voie a encore des belles années devant elle, donc
vous pensez qu'il fait fausse route?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
il fait fausse route parce qu'il nous aura démontré, en deux mandats de la CAQ,
l'échec assez cuisant de cette hypothèse de troisième voie, qui avait été
essayée à d'autres... à d'autres époques au Québec et qui, à nouveau, produit
le même résultat. C'est que, globalement, on recule, on recule sur le plan
linguistique, on recule sur le plan des multiples invasions du gouvernement du
Canada dans des champs de compétence du Québec, de sorte qu'il ne reste plus
d'argent pour les missions fondamentales comme la santé et l'éducation. Donc,
tous ces phénomènes-là s'accentuent, et c'est sûr que, si on défend une idée ou
un concept, une doctrine, puis que, dans la réalité, elle s'avère être un échec
cuisant, bien, je ne suis pas d'accord avec l'idée que ça a un avenir reluisant
à ce moment-là, parce que la preuve est dans le pudding, là.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pouvez nous dire concrètement, là? Vous avez dit que vous êtes en train de
bâtir votre équipe. Est-ce que vous pouvez nous dire à combien de candidats
vous êtes rendus, par exemple...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, ça, je ne peux pas
vous dire ça. Non, non, je fais plusieurs rencontres.
Journaliste : Est-ce que
votre ministre des Finances est choisi? Est-ce que... Comment vous... Où vous
êtes rendus, là, par rapport à ça? Quand vous dites : Je suis en train de
bâtir mon équipe, c'est quoi, le bilan que vous pouvez nous présenter à cette
heure-ci?
M.
St-Pierre
Plamondon :À cette heure précise, je
n'ai pas de bilan à vous présenter. Je...
Journaliste : ...que vous
vous lanciez...
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, que je fais des
rencontres.
Journaliste
: ...dans
une préparation de l'équipe.
M.
St-Pierre
Plamondon :Exact.
Journaliste : Donc, vous
préparez l'équipe actuellement.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, il y a des gens qui
lèvent la main, je les rencontre.
Journaliste
: ...
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est ça, mais...
Journaliste : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Non, mais, évidemment, là...
Journaliste : Sur la une du
journal, juste en dessous du sondage, une autre histoire, ce matin, de cocktail
à 100 $. C'est la ministre Laforest, cette fois-ci, qui est associée à ça.
Est-ce que ce n'est pas la démonstration, encore une fois, qu'il y a un mélange
des genres?
M. Arseneau : Bien, en fait,
c'est la mairesse elle-même et la directrice qui l'ont dit, qu'ils pensaient
aller assister à une rencontre-conférence en présence de la ministre pour
pouvoir justement discuter avec elle des enjeux municipaux. Il y avait
visiblement, à leurs yeux, une confusion, et au point même où ils ont réclamé
le remboursement des dépenses de la municipalité, inscrit au procès-verbal.
Donc, tout ça a été fait au vu et au su de leurs propres citoyens, de bonne
foi. Mais il y a une révélation qui est troublante. Lorsqu'on sait qu'il y a
deux maires sur trois dans la région du... de Rivière-du-Loup—Témiscouata qui
ont financé la CAQ, qu'en est-il des autres? Est-ce qu'ils pensaient aussi
assister de bonne foi à un événement du ministère des Affaires municipales ou
d'autres ministères ou est-ce que... est-ce qu'il y avait confusion pour eux
également? Est-ce qu'ils ont fait des réclamations aussi pour être remboursés
par leurs municipalités? Parce qu'il y a une phrase qui est assez troublante
dans la révélation de ce matin où on dit que, si on avait voulu cacher les
faits, bien, on aurait fait la réclamation via les frais de déplacement.
M.
St-Pierre
Plamondon :Comme d'autres villes...
M. Arseneau : Comme d'autres villes.
Alors, elle semble savoir qu'il y a eu réclamations par d'autres moyens. Nous,
ce qu'on demanderait, c'est au Directeur général des élections de faire enquête,
particulièrement sur la déclaration puis sur ce que ça peut révéler comme façon
de faire, comme manœuvre pour se faire rembourser.
Journaliste : ...plus large,
compte tenu qu'il semble que cette hypothèse-là, que les frais soient
remboursés d'une autre façon... est-ce que ça implique une enquête plus large
qui toucherait toutes les municipalités du Québec?
M. Arseneau : Ce sont des
allégations qui touchent actuellement, là... qui sont... qui sont faites par la
mairesse d'une municipalité du Bas-Saint-Laurent. Nous, ce qu'on demande
simplement, c'est au Directeur général des élections de se pencher sur ce
cas-là, sur cette allégation-là, d'aller faire les vérifications. Comme je vous
dis, il y a deux tiers des maires du Bas-Saint-Laurent qui ont participé au
financement de la CAQ, mais il y en a la moitié au Québec qui ont participé à
des activités de financement. Donc, je laisse au... le soin au directeur
d'élargir la portée de l'enquête ou pas.
Le Modérateur : On va prendre
une dernière en français.
Journaliste : Les transferts
en santé, M. St-Pierre Plamondon, c'est mieux qu'une claque dans la face ou...
900 millions de dollars?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, je veux dire, c'est
une claque dans la face, la même qu'il y a quelques mois, là, il n'y a rien qui
a changé. On a obtenu moins de 1 milliard sur les 6 milliards requis
pour notre système de santé, une demande très légitime parce que les autres
provinces avaient les mêmes demandes. Où est passé ce 5 milliards? Bien,
dans toutes sortes d'empiétements et de programmes qui sont lancés par le fédéral,
alors qu'il ne devrait pas. Mais, pendant ce temps-là, on n'est plus capables
de soigner nos gens. Donc, hier, on a confirmé la claque au visage parce qu'en
plus le fédéral avait le culot, pour ce milliard sur six, de tenter d'empiéter
davantage, de poser des conditions, mais ça demeure le même échec de moins de 1 milliard
sur six. C'est très triste.
Journaliste : ...quel bilan
vous faites du deuxième anniversaire du Plan santé?
M.
St-Pierre
Plamondon :Vas-y, Joël.
M. Arseneau : Bien, écoutez,
c'est intéressant de lire les propos du ministre Dubé, qui, encore une fois,
met des lunettes roses puis il regarde son bilan puis il se dit très satisfait
de son bilan. Évidemment, l'autocongratulation a ses limites lorsqu'on regarde
évidemment la progression, par exemple, du recours aux agences de placement. Il
y a une loi qui a été adoptée, il y a des objectifs qui sont fixés pour cette
année, l'année prochaine, l'année suivante, et c'est exactement l'effet inverse
qu'on souhaitait, c'est-à-dire qu'on a davantage recours aux agences puis on a
moins d'infirmières dans le réseau. On a encore 12 200 personnes qui
sont en attente d'une chirurgie, puis les taux d'attente, par exemple, sur
les... sur civières sont passés de 17 heures à un peu moins de 17 heures, mais
on oublie que, l'année dernière, l'objectif était de 14 heures. Et là on
s'applaudit parce qu'on a relevé la barre pour avoir de meilleures
statistiques, mais l'objectif n'est pas atteint. Et ça, je pourrais continuer
avec des exemples comme ça.
Donc, que le ministre, lui,
s'autocongratule, c'est une chose. Les Québécois sont les juges et sont très
insatisfaits des services à l'heure actuelle.
Journaliste : ...vous notez
quand même que c'est une opération généralement qui est très longue à faire,
qu'il a quand même posé certains gestes qui auront des répercussions à long
terme? Ça, est-ce que vous le voyez?
M. Arseneau : Bien, de façon
générale, on ne peut pas dire que le système de santé s'améliore, non, ce n'est
pas le constat qu'on fait. Et les indicateurs ne... sont... On a bien beau
modifier, là, les indicateurs, mais les faits sont têtus, et puis les Québécois
n'en ont pas pour leur argent dans le système de santé.
Journaliste : ...
Journaliste : ...rapidement,
juste sur... Excuse-moi. Juste vraiment très, très rapidement, sur Northvolt,
est-ce que le ministre Charette ment quand il dit que l'usine va faire réduire
le bilan de GES au Québec?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est un peu induire
en erreur. Je ne sais pas si c'est volontaire ou pas, là. «Mentir», ce n'est
peut-être pas le mot que j'utiliserais, mais, clairement, il y a une confusion,
là. C'est-à-dire que, oui, produire des batteries électriques si on veut sortir
du pétrole puis conduire électrique, c'est nécessaire, donc à l'échelle de la
planète. Bien que les transports collectifs soient la solution principale, là,
il demeure que c'est une contribution que de rouler électrique, et ça veut dire
produire des batteries. Là où il y a une confusion, c'est de dire : C'est
lié à notre objectif québécois pour 2030. Et ça, en effet, il n'y a pas de
lien, là, c'est à impact nul, si on regarde l'objectif pour le Québec, parce
que, quand on veut décarboner, ce qu'il faut faire, c'est changer la manière de
fonctionner de chacun de nos secteurs économiques, et ça n'a rien à voir avec
l'introduction d'une nouvelle industrie, là, tout simplement.
Journaliste :
And the $900 million per year, for
10 years, it's a good deal for Québec?
M. St-Pierre
Plamondon :
OK.
You smiled, you smiled. No, no, of course not, of course not. If all provinces
agreed based on historic data of what was the federal transfers... Because
what's happening is that the federal Government takes almost half of our income tax, and they don't have those very
costly programs such as health care and education. So, historically, they were
more generous to provinces, less busy inventing new programs. So, all provinces
made demands. Québec's demand is $6 billion. If you get less than $1 billion,
you're missing $5.1 billion every single year, and it's a huge difference
in terms of the health system but also in terms of deficit. That would mean
that the deficit would be $6 billion, not $11 billion, and that's
without considering the other 900 that is due for medication insurance and the
other $3 billion that is due for dental programs. So, at the end of the
day, we are not getting our own money back from the federal, who's too busy
working on things that are not as essential... programs that we didn't decide,
not as essential as health care.
Journaliste :
But don't you think the CAQ Government can use this tentative deal to
say : Well, we'll improve the health care system, and then that can help
the party, the Government to
forget about the poll results?
M. St-Pierre
Plamondon :
No,
it's the exact opposite. They used to budget explicitly, two years ago, the $6 billion.
So, if you go back two years ago in the budget, you would have $6 billion
transfer from the federal, and they would count on it. So, they actually had a
drawback of $5 billion in their planification. Those $5 billion are
missing, and that's why independence kicks in, is a direct solution. If we keep
the $82 billion that we send to Ottawa, we can make the choice to say :
Those $5 billion, they go to health care because it's urgently needed, and
that's our point.
Journaliste :
...the money was a slap in the face,
but, in most negotiation, you don't always get what you want, you don't actually get. You can ask for $6 billion,
but, realistically, you're not going to get that. In any negotiating process,
there's always a give-and-take. Is it $900 million better than nothing?
M. St-Pierre
Plamondon :
Of
course, if you start with the standard of «better than nothing», does this
guarantee you a health system that works? No. So, the standard should not be «better
than nothing», the standard would be : It's our own money, it's not the federal's
money, it's our own money sent to Ottawa, are we able to make our health system
work or are we missing $5 billion to make this work? And, if we're missing
money and it doesn't work, then it's a problem, and no, it's not satisfactory.
Journaliste
: Just on Minister Dubé's health plan, quickly, it's been two years
now since it was tabled, what do you make of the way it's been working or not
working so far?
M. Arseneau : Well, I think, Mr. Dubé is wearing his pink glasses in saying that,
you know, he's done well, and, you know, the system is improving. When you look
at some of the indicators, they've changed them to make them appear in a better
light. For example, you know,
waiting time in the emergency ward, you know, it's down from 17 hours to 16,5,
but the objective, a year ago, was 14, so, you're really far. It's like taking
care of more people through, you know, having doctors' appointments. They
consider that, if you ask for an appointment, you're done, but you still
haven't seen a doctor. So, there's all sorts of indicators that seem positive
but, in the end, don't change anything for the patient or the citizen.
So, it hasn't improved. Facts
are, you know… Would you say in English «hardheaded»? The facts are there, and
the opinion of the Minister… of course, he will self-congratulate, but that's
all it is.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 51)