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Point de presse de M. François Legault, premier ministre

Version finale

Tuesday, May 9, 2023, 13 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures quarante-cinq minutes)

M. Legault : Bon, la vie continue, même si on n'a pas gagné la loterie Connor Bedard. Mais, bon, Louis Lacroix est prêt, donc on peut commencer, O.K.?

Des voix : ...

M. Legault : Oui, hein, est-ce qu'on va prendre un Russe ou non? J'avais pris pour Toronto, mais ça regarde mal. Bon, bon, bon, O.K., O.K., soyons sérieux, je veux vous parler d'immigration.

Bon, j'ai vu comme vous autres en fin de semaine les reportages sur cette possibilité, là, que le gouvernement fédéral vise à avoir 100 millions de Canadiens d'ici 2100. Évidemment, pour tout le Canada, ça pose des gros défis, d'abord de construire des logements, d'avoir les capacités nécessaires, le personnel nécessaire en santé, en éducation, mais je veux vous parler du Québec.

D'abord, je veux être très clair, là, il n'est pas question, au Québec, qu'on ait une telle croissance de l'immigration au cours des prochaines années. D'abord, c'est important de le dire, c'est comme ça puis ça doit rester comme ça, c'est le Québec qui doit décider seul du nombre d'immigrants permanents qu'on reçoit à chaque année. Et on va annoncer bientôt, avec Christine Fréchette, que, pour la première fois dans l'histoire du Québec, on va mettre des exigences concernant la connaissance du français pour les immigrants économiques. Puis on va s'assurer aussi, bien sûr, qu'avant de sélectionner, de choisir, d'avoir des immigrants, bien, on ait les capacités autant au niveau du logement, de la santé que de l'éducation.

Bon, maintenant, oui, on le voit depuis quelques années, il y a de plus en plus d'immigrants temporaires. Bon, d'abord, première chose que je veux dire, les immigrants temporaires, le mot le dit, ils sont temporaires. Ça veut dire que, lorsqu'ils veulent devenir permanents, ils doivent absolument passer par les conditions qui sont requises pour devenir immigrants permanents. Ça veut dire, par exemple, la connaissance du français.

Malgré ça, il y a beaucoup de temporaires. Et donc j'ai demandé aux différents ministres concernés de regarder d'abord du côté des étudiants étrangers. C'est important que la grande majorité vienne étudier en français, donc dans nos cégeps et nos universités francophones. Maintenant, j'ai demandé aussi qu'on regarde ce qu'on peut faire avec les travailleurs temporaires pour protéger le français au Québec. Donc, actuellement, on regarde pour agir concrètement à court terme dans tous les aspects de l'immigration.

Reste le poids du Québec dans le Canada. Bon, d'abord, c'est important, je le répète, l'urgence, à court terme, c'est de protéger le français au Québec. Mais on va continuer de se battre pour protéger le poids politique du Québec au Canada. Et on doit continuer d'augmenter notre autonomie, l'autonomie du Québec, comme on l'a fait avec la loi n° 21 pour les signes religieux, comme on l'a fait avec la loi n° 96, première grande avancée depuis la loi 101 pour protéger le français. On doit continuer aussi de réduire notre écart de richesse. Plus on veut être autonome financièrement, moins on va recevoir de péréquation, moins on va être dépendant du reste du Canada. Donc, c'est très important d'agir rapidement, d'agir maintenant. C'est ce qu'on va faire.

M. Laforest (Alain) : M. Legault, ça ne risque pas de causer un problème au niveau démographique? Vous ne pouvez pas demander de conserver le même poids si les autres provinces canadiennes augmentent et que le poids démographique du Québec ne passe pas. Les élus à Ottawa ne vous le donneront pas.

M. Legault : Bien, d'abord, les élus à Ottawa ont adopté une résolution où on reconnaît que le Québec est une nation, et, comme nation, je pense qu'on doit avoir notre poids dans la fédération canadienne. Deuxièmement, je vous le dis, à court terme, ce qui est surtout important, c'est de protéger le français au Canada puis de s'assurer avec Ottawa qu'on soit le plus autonome possible dans tous les secteurs qui concernent notre identité.

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce qu'il devrait y avoir une modification constitutionnelle pour nous permettre d'avoir le même poids à Ottawa?

M. Legault : Bien, écoutez, pour ce qui est des moyens, on a dit qu'on veut y aller graduellement. Donc, on va regarder les meilleurs moyens. Mais ce qui est important, là, c'est d'agir à court terme. Les gouvernements qui ont été là avant nous, le PQ et le Parti libéral, n'ont pas utilisé tous les pouvoirs qu'on a pour exiger la connaissance du français, entre autres, dans l'immigration économique, qui est contrôlée complètement par le gouvernement québécois. On a aussi des pouvoirs concernant l'immigration temporaire que les gouvernements comme les libéraux puis le Parti québécois n'ont pas utilisés. Puis on va faire des demandes à Ottawa pour avoir des pouvoirs.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que les cibles d'Ottawa menacent la culture québécoise, M. Legault? Est-ce que... L'Initiative du siècle, est-ce que ça menace la culture québécoise? Vous avez déjà parlé louisianisation. Est-ce qu'on est dans cette espèce de danger là?

M. Legault : Bien, à partir du moment où les gestes qu'on pose au Québec viennent arrêter le recul du français, le déclin du français au Québec, puis qu'on recommence à voir le pourcentage de francophones augmenter au Québec, bien, on protège aussi la culture.

M. Robillard (Alexandre) : L'Initiative du siècle, M. Legault, est ce que c'est un facteur de louisianisation du Québec?

M. Legault : Bien, écoutez, le Québec doit faire ses choix puis le Québec va prendre des mesures, à court terme, pour arrêter le déclin du français, pour revoir une augmentation. Donc, dans ce sens-là, si... puis moi, je suis convaincu qu'on va y arriver, bien, on ne peut pas parler d'une disparition du français.

M. Robillard (Alexandre) : ...hausser les seuils, toujours, à l'heure actuelle, comme vous l'aviez dit?

M. Legault : Bon, écoutez, on va, d'ici quelques semaines, faire une annonce concernant les seuils. Ce qui est surtout important, surtout important, c'est qu'on exige la connaissance du français dans...

Des voix : ...

M. Legault : Je ne répondrai pas à votre question, là. On va malheureusement vous demander d'attendre quelques semaines.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...la part des francophones qui choisissent le Canada plutôt que le Québec, elle, elle a augmenté sous votre gouverne. Qu'est-ce que vous comptez faire pour inverser ce phénomène-là?

M. Legault : Bien, inverser ce phénomène-là, moi, ce que je veux, c'est que l'immigration économique au Québec soit francophone. S'il n'y a plus de francophones dans le reste du Canada, c'est une bonne chose aussi, là.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...réclamez-vous encore tous les pouvoirs à Ottawa?

M. Legault : Oui.

Mme Lajoie (Geneviève) : C'est-à-dire? Quels pouvoirs vous voulez exactement?

M. Legault : Bien, c'est-à-dire, allez voir notre programme, vous allez avoir tout le détail, mais on veut toujours avoir tous les pouvoirs à Ottawa. Mais il faut aussi agir à court terme maintenant, avec les pouvoirs qu'on a, puis il faut agir graduellement avec le fédéral.

M. Bossé (Olivier) : 100 millions en 2100, est-ce c'est quelque chose...

M. Legault : Pardon?

M. Bossé (Olivier) : 100 millions d'habitants au Canada en 2100, est-ce que c'est quelque chose à quoi vous croyez? Ça se peut? Est-ce que c'est...

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, pas au Québec. Maintenant, pour ce qui est dans le reste du Canada, bien, ça pose des énormes défis de logements puis de services publics.

M. Duval (Alexandre) : Les partis vous demandent d'inclure les temporaires dans vos calculs pour les seuils d'immigration dans la prochaine consultation. Qu'est ce que vous allez faire pour prendre en compte le nombre important de temporaires pour la prochaine planification pluriannuelle?

M. Legault : Bon, d'abord, c'est deux sujets différents : les permanents, les temporaires. D'abord, les temporaires qui veulent devenir permanents, ils vont devoir suivre les conditions pour devenir permanents. Les temporaires, par contre, il y en a beaucoup, et là on doit se poser des questions sur ce qu'on fait pour protéger le français pas seulement du côté des permanents, mais du côté des temporaires aussi.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...avez-vous une cible de temporaires? Est-ce qu'il y a un seuil?

M. Legault : Écoutez, je ne vais pas faire une annonce aujourd'hui, mais ce que je vous dis, c'est que je suis préoccupé puis on regarde actuellement pour agir sur les deux.

M. Lacroix (Louis) : Mais M. Legault, vous parlez beaucoup de francisation, faire des efforts, franciser, mais la culture d'un peuple ne se limite pas à la langue. La langue, c'est un véhicule de la culture, mais ça ne se limite pas à ça. Alors, en ce sens-là, est-ce que la culture québécoise est menacée par trop d'immigration?

M. Legault : Bien, écoutez, oui, vous avez raison que la culture ne se limite pas au français. C'est pour ça qu'on fait des efforts importants, avec Mathieu Lacombe, pour développer une offre plus grande de produits culturels, entre autres pour les jeunes, c'est pour ça qu'on développe aussi les Espaces bleus, c'est pour ça qu'on veut développer des nouvelles émissions à Télé-Québec, c'est pour ça qu'on va travailler aussi du côté de la culture avec Mathieu Lacombe.

Mme Lajoie (Geneviève) : Êtes-vous du même avis que Gabriel Nadeau-Dubois à l'effet que la culture québécoise, elle s'enrichit des nouveaux venus?

M. Legault : Bien, il y a une partie d'enrichissement avec les nouveaux venus, c'est certain, mais ça ne doit pas se faire au détriment de notre langue commune, le français.

Le Modérateur : On va passer à l'anglais.

Mme Greig (Kelly) : Why do you think this measure is necessary, to set… to have a criterion or a standard of French for economic immigrants?

M. Legault : Because we see right now that, for many years, there's a reduction, every year, about the percentage of Francophones, in particular on the island of Montréal. We're now at 48%. It means under 50%. So, we have to increase the percentage of Francophones. It's not a question that we want to be against Anglophones, it's a question of survival for French in North America.

M. Authier (Philip) : We know that Québec, compared to the other provinces, has more powers over immigration than the others do. So, even if the rest of Canada talks about, you know, a hundred million… a hundred million, aren't we not already… does Québec not already have enough power to sort of stop that from happening here? Do we not have enough power already?

M. Legault : We already have powers for permanent immigrants regarding the number, regarding the choice of economic immigrants. But regarding temporary immigrants, we have some power, but not all the powers.

Mme Greig (Kelly) : What about the response from the federal Government? Obviously, Mr. Trudeau has long wanted this plan, it's not a new plan, for the immigrants. Have you spoken to him recently about this?

M. Legault : Well, I don't think we discussed specifically about that, but I discussed a lot with Mr. Trudeau about the future of French in Québec. I was happy to see that he took action on Roxham Road. I was happy that he helped us making sure that federal companies like Air Canada now apply Bill 101. So, I think we're moving in good direction. But we still have discussions to have about temporary immigrants.

Mme François (Mélissa) : What is the message you're sending to the future immigrants that want to, I don't know, establish themselves in Québec in the future? What is the message you're sending today?

M. Legault : The message I'm sending is that we are a nation, a nation. We speak French. I think it's a plus. We're different than the rest of North America. And it's important to protect French in the future to make sure that the newcomers that they speak French, because there will always be a strong incentive for people in Québec to learn English, because we are in North America with hundreds of millions of Anglophones. So, I think it's important. I want that we protect French, and they have to know that there's only one official language in Québec, and it's French.

M. Spector (Dan) : Do you worry about the recruitment for English institutions, schools? Do you worry about the implications on them?

M. Legault : No, I don't think so. I think that there are a lot of Francophones in France, Switzerland, Belgium, Africa, and I think that, also, people can learn French. I think it's a good place to live, in Québec, so I think we'll be successful in the recruitment of people that are in the sectors where we need some manpower.

Merci, tout le monde.

(Fin à 13 h 58)

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