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Point de presse de M. François Legault, premier ministre

Version finale

Tuesday, April 25, 2023, 13 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures quarante-cinq minutes)

M. Legault : Bonjour, tout le monde. Bien, d'abord un mot sur cette histoire de l'enseignante à Sainte-Marthe-sur-le-Lac. C'est épouvantable, ce qu'on entend sur la bande sonore. Je suis content qu'elle ait été suspendue. Maintenant, il faut aller au fond de l'histoire pour savoir est-ce qu'il y a quelqu'un qui savait à l'école. Là, ce que je comprends, c'est qu'il y a une enquête de police ou une enquête du centre de services. Mais complètement inacceptable que des enfants reçoivent... se fassent bardasser comme ça, c'est totalement inacceptable.

Concernant le troisième lien, bon, évidemment, j'ai vu, comme tout le monde, que Québec, Chaudière-Appalaches... beaucoup de gens qui sont très déçus, puis je les comprends, des gens, entre autres, qui font Québec-Lévis ou Lévis-Québec, soir et matin, surtout ceux et celles qui restent à l'est, là, puis qui se disaient : Bien, enfin, au lieu d'aller passer à l'ouest sur un des deux ponts, on va pouvoir avoir un lien centre-ville à centre-ville. Je peux comprendre qu'ils soient déçus.

Ce qu'il est important de comprendre, c'est que, d'abord, il n'y a pas de complot, il n'y a pas d'affaire organisée. J'avais, jusqu'au 5 avril dernier, des données qui montraient que les temps de parcours sur les deux ponts, à Québec, étaient, dans certains cas, même plus élevés que sur des ponts à Montréal comme Champlain et Jacques-Cartier. J'ai reçu, donc, il y a 20 jours, le 5 avril, dans une rencontre avec Geneviève Guilbault, des nouvelles données qui concernent, entre autres, la moyenne pour les heures de pointe en 2022, et on voit une baisse importante des temps de parcours à un point tel que je pense que, financièrement, ce n'est pas justifiable de faire un troisième lien autoroutier, compte tenu des délais qui ne... qu'on ne peut plus juger, là, de déraisonnables entre Québec-Lévis puis Lévis-Québec.

Évidemment, il faut regarder de quel endroit on part puis quel endroit on arrive, mais vous avez, dans les documents que Geneviève Guilbault a déposés, des comparaisons entre les données qu'on avait de 2019 puis les nouvelles données de 2022. Puis vous voyez, là, quand même une différence importante. Ce qu'on nous dit aussi, c'est que, même quand on regarde les projections d'ici 2036, on ne prévoit pas une augmentation importante.

Donc, c'est une décision qui est difficile. J'en ai rediscuté avec les députés ce matin. On en avait discuté dans ce qu'on appelle notre grand caucus mercredi soir passé. Il y avait eu des rencontres aussi de Geneviève Guilbault, et des ministres de la région, et des députés au début de la semaine dernière. Je comprends, là, qu'il y a une forte réaction dans la population, mais, en même temps, bien, en bout de ligne, c'est moi qui prends la décision, c'est moi qui ai pris la décision, et je l'assume. Ma responsabilité, c'est que, quand les données changent, bien, il faut revoir la décision qu'on avait prise avant les élections.

C'est une question d'être pragmatique. Je veux dire, je l'ai souvent dit, moi, je ne me considère pas comme quelqu'un qui est dogmatique puis qui dit : Il faut absolument faire ça à tout prix. Il faut peser le pour et le contre. Dans ce dossier-là, il y a des pour, il y a des contre pour chacun des scénarios, mais je pense qu'actuellement le meilleur scénario, c'est de faire un troisième lien pour le transport collectif, de s'assurer qu'on desserve bien les banlieues, autant sur la Rive-Nord que la Rive-Sud, avec et via, entre autres, le tramway qu'on va avoir ici, à Québec, pour que les gens qui font du Québec-Lévis soir et matin, bien, puissent le faire en transport en commun. Sinon, bien, ils peuvent continuer d'utiliser leur auto sur les deux ponts dans des délais, là, qui ne sont pas déraisonnables.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, est-ce que vous avez l'intention de vous excuser pour ne pas avoir respecté un engagement solennel? Votre ministre, Bernard Drainville, l'a fait, lui.

M. Legault : Oui. Bien, écoutez, comme je l'expliquais, je comprends la déception, mais ma responsabilité, c'est, avec les nouvelles données, de prendre la meilleure décision pour les Québécois. Et c'est ce que je fais. Puis donc je ne m'excuserai pas de prendre la meilleure décision pour les Québécois même si c'est une décision qui est difficile.

M. Lecavalier (Charles) : Mais est-ce que c'était responsable de promettre, en campagne, de le faire, études ou pas, puis là arriver après : Oui, finalement, il y a une étude, puis on ne le fera pas.

M. Legault : Bien, on avait des données quand même avant, on avait des données. On pensait aussi que les impacts de la pandémie ou de la baisse du trafic étaient temporaires. On voit aussi non seulement que ça a changé le trafic puis ça a changé aussi le pourcentage de gens qui... qui transitent aux heures de pointe. Donc, il y a une situation où on avait des données, on avait pris une décision. On reçoit des nouvelles données le 5 avril, et il faut être capable d'avoir le courage de revoir la décision.

M. Lecavalier (Charles) : ...vous aviez dit : Étude, pas étude. Puis là vous dites : Bien, on a une étude. Est-ce que c'était responsable de dire : Étude, pas étude?

M. Legault : Bien, on avait des gens qui, depuis plusieurs années, nous disaient : C'est long passer sur les deux ponts le soir et le matin. Ces mêmes personnes là, aujourd'hui, vont avouer que le délai est moins long.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce qu'on peut s'attendre à ce que le nouveau projet soit en cours de réalisation à la fin de votre mandat, là, pendant la prochaine campagne, en 2026?

M. Legault : Bien, je sais que Bernard a dit ça, puis moi, ma volonté, c'est d'aller le plus vite possible tout en le faisant correctement, mais il faut d'abord établir c'est quel mode de transport en commun puis avancer le plus rapidement possible. Donc, trois ans et demi, vous savez, moi, je ne suis pas très patient, il me semble qu'on devrait être capable d'en faire un bout en trois ans et demi.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que, comme lui, vous pensez encore qu'il va y en avoir un, tunnel autoroutier?

M. Legault : Un tunnel autoroutier?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui, après celui-ci, est-ce qu'un jour il va y en avoir un pour les voitures?

M. Legault : Bien, écoutez, là, on est dans le futur. Les deux ponts sont vieillissants, par contre, puis je tiens à le préciser, sont sécuritaires actuellement. Est-ce que, dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans, ces deux ponts-là seront encore sécuritaires? Bien là, on est vraiment dans les projections à très long terme.

M. Gagnon (Marc-André) : ...vos propres études, quand même, indiquent qu'il est encore trop tôt pour déceler une tendance quant à l'effet de la pandémie. Alors là, aujourd'hui, vous revenez avec cette excuse-là, si vous me permettez l'expression, pour justifier l'abandon du troisième lien. Ce n'est pas un peu prématuré d'avoir tiré cette conclusion-là? Parce vous auriez pu continuer les études, attendre de voir, d'avoir un portrait plus précis.

M. Legault : Bien, la pandémie a commencé en mars 2020. Là, on est rendus en 2023. Il y a aussi, dans les études, des prédictions, des projections jusqu'en 2036, donc, à un moment donné, les données qu'on a... sur la base de ces données-là, on ne peut pas justifier un troisième lien autoroutier.

M. Gagnon (Marc-André) : Ce n'est pas plutôt le coût? On parlait... on était rendu, finalement, de retour à, tu sais, quelque chose autour de 10 milliards.

M. Legault : Bien, c'est sûr que, si ça ne coûtait rien, on dirait : Bien, écoute, on va le faire. À partir du moment où est-ce que c'est un projet qui est coûteux puis que là les temps de parcours ne sont pas déraisonnables, on ne peut pas justifier ça.

M. Bossé (Olivier) : ...le 4 avril, vous étiez convaincu que la CAQ allait construire un tunnel autoroutier?

M. Legault : Bien, j'avais hâte d'avoir les données. Puis rappelez-vous, au début de l'année, on avait promis de livrer ces données-là en début d'année. Geneviève vous a déjà expliqué que la première mouture qu'elle avait reçue, c'était plus encore des vieilles données. Là, elle a demandé, parce qu'il fallait travailler avec la ville de Québec puis la ville de Lévis, pour avoir des nouvelles données. Bien, ces données-là, moi, je les ai eues le 5 avril, donc c'est là que j'ai vu : Wo! Ça ne fonctionne pas.

M. Laforest (Alain) : Mme Biron a dit, ce matin, que ça prend un retour d'ascenseur pour Chaudière-Appalaches, Lévis. Comment vous le recevez, ça? Ça vient d'une de vos députées qui dit qu'on doit compenser Lévis pour avoir abandonné le lien autoroutier.

M. Legault : Bien, écoutez, dans le passé, il y a eu des partis qui ont été au gouvernement qui ont fait ce qu'ils ont fait. Moi, je m'assure que toutes les régions, incluant Chaudière-Appalaches, incluant la Capitale-Nationale, que ça soit en transport, que ça soit en santé, que ça soit en éducation... que les projets qui sont urgents et nécessaires, on les fasse.

M. Laforest (Alain) : ...pas de traitement de faveur, il n'y aura pas de traitement de faveur?

M. Legault : On traite avec faveur les 17 régions.

M. Bossé (Olivier) : La construction des wagons du tramway au Mexique, l'usine d'Alstom, au Mexique, c'est un problème, là, on pensait que ça allait se faire à La Pocatière.

M. Legault : Bon, vous savez qu'en vertu des règles internationales, entre autres avec notre entente avec l'Europe, on n'a pas le droit d'exiger plus que 25 % de contenu local. Donc, on a essayé, avec Alstom, d'en faire le maximum. Et, à La Pocatière, je pense qu'il y a 400 employés qui travaillent là, conception le plus possible à Saint-Bruno, mais il y a une partie qui va être effectivement faite au Mexique, mais ce qu'on souhaite, c'est qu'il y en ait le plus possible qui soit fait au Québec. On sait qu'il y a d'autres projets qui s'en viennent aussi. J'ai eu l'occasion de rencontrer, il y a quelques jours, quelques semaines, le président d'Alstom Canada puis... Alstom Amériques, pardon, avec un «s», et je lui ai dit que j'espère, à l'avenir, que ce pourcentage-là va grandir.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous admettez, dans le dossier du troisième lien... Parce que vos députés, ce matin, quand ils sont entrés à la rencontre qu'ils avaient avec vous, plusieurs ont dit qu'ils étaient déçus de la façon dont ça leur a été communiqué, que d'avoir l'information mardi dernier, c'était beaucoup trop tard, qu'on aurait dû avoir les informations avant ça. Est-ce que vous admettez qu'il y a eu un problème dans la communication avec votre équipe, vos députés de la région?

M. Legault : Bien, écoutez, pour ce qui est des enjeux de communication puis de consultation à l'interne, on va garder ça à l'interne.

M. Duval (Alexandre) : ...la fidélité de vos députés dans la région? Et qu'est-ce que vous pensez de la décision de M. Caire de rester en poste malgré tout ce qu'il a dit?

M. Legault : Ah! moi, je donne mon appui total à Éric Caire. Il est là depuis le début, et je l'appuie totalement. Puis ce n'est pas une décision d'Éric Caire, là, c'est une décision de François Legault.

M. Gagnon (Marc-André) : ...M. Legault, parce qu'il avait... vous l'aviez entendu, il avait clairement mis son siège en jeu, il avait dit qu'il se battrait jusqu'à la dernière goutte de sang.

M. Legault : Bien, le contexte a changé, la situation a changé.

Le Modérateur : On va passer en anglais...

Des voix : ...

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît!

Journaliste : Sur les traversiers. En ce moment, il y a un seul traversier, M. Legault. Est-ce que vous allez les remplacer éventuellement?

M. Legault : Yes.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

M. Authier (Philip) : ...second major power outage in two weeks, electrical power outage, a lot of citizens again out of... in the dark. Do you still have confidence in the Hydro network?

M. Legault : What... I have very little information about what's happening right now. What they tell me is that it has nothing to do with what happened couple weeks ago. It's about the production, maybe from Churchill Falls. So, I really want to have more information before answering your question.

M. Authier (Philip) : And do you think Mr. Caire, with all the pressure he's under... Will you continue to support him as the MNA for La Peltrie with these petitions and all these things that are being said about him?

M. Legault : Totally. Mr. Caire is with me since the beginning. And I think it's not his decision, it's my decision. So, yes, I support him.

Mme Warren (Émilie) : You said that this is your decision that you made. Why did you wait until today to speak about it instead of going with Mme Guilbault when she made the announcement?

M. Legault : Because I think that it's important... And I answered a few of your questions last Thursday, so it's the first chance I have today to answer your questions. But I think it was important to first table all the data, because many people... and they asked me about this data for 35 days in a row. So, it was important that you get these data, and now I'm answering your questions.

M. Grillo (Matthew) : What's your message to the region... the Québec City region? A lot of people are upset about this, they wanted a third link, a third way to get across, and they thought that this was going to happen based on the campaign.

M. Legault : So, first, I understand that people around Québec and Chaudière-Appalaches, Lévis, they are unhappy about the decision because some of them live in the east and they have to go to the two bridges in the west to go Québec-Lévis or Lévis-Québec. So, I understand that that's not an ideal solution, but right now, with the new data we have, I cannot justify to invest this kind of money because the delays, the «temps de parcours» are reasonable. The data I had before showed that the delays were higher than on some bridges like Jacques-Cartier or Champlain in Montréal. So, the situation changed, it's my responsibility to adjust our decision. I'm managing funds coming from Quebeckers, from taxpayers, so it's important that we take the right decision.

M. Grillo (Matthew) : Can we just ear you about the teacher, the recording of the teacher yelling at a student? What were your thoughts when you heard that?

M. Legault : I cannot imagine a teacher yelling like that with children of six years old, it's totally unacceptable. So, I'm happy that this person has been suspended. There'll be an inquiry, and I want to make sure that nobody knew in the school about what was happening, because it's totally unacceptable.

M. Spector (Dan) : Just lastly, on «troisième lien», how do you defuse the anger and the division in your own caucus?

M. Legault : I think, of course, we have to look at the figures, we are a responsible party, and I think that time will help. Of course, it's not an ideal situation, it's not a question of black and white, is this the right decision or the wrong decision, it's about the pros and the cons. And right now, with the new data regarding delays, we have to face reality, we cannot justify a third link for cars.

Le Modérateur : Merci beaucoup, tout le monde. Merci.

M. Legault : Merci.

(Fin à 14 heures)

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