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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, et M. Alain Therrien, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie

Version finale

Tuesday, May 1, 2018, 10 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente-quatre minutes)

M. Lisée : Merci. Aujourd'hui, on va vous parler d'un phénomène qui trouble les parlementaires puis beaucoup de Québécois, c'est-à-dire les paradis fiscaux. Le Parti québécois a été très actif, depuis quelques années, à essayer de faire en sorte d'extirper le Québec des paradis fiscaux au maximum. On a initié, avec Nicolas Marceau, la commission parlementaire qui a fait des recommandations unanimes, que le gouvernement Couillard n'a pas appliquées.

Mais parmi ces recommandations, il y avait le fait que notre instrument financier principal, la Caisse de dépôt et placement, devrait retirer ses investissements graduellement des paradis fiscaux. Puis là on ne parle pas du fait qu'ils investissent dans une compagnie internationale comme GE ou GM, qui a une filiale dans un paradis fiscal. On parle du fait qu'ils investissent directement dans les filiales des paradis fiscaux ou dans des entreprises qui n'existent que dans les paradis fiscaux. Alors, l'an dernier, le P.D.G. de... le président de la caisse, M. Sabia, est venu nous dire qu'il allait faire des efforts pour se désengager des paradis fiscaux.

Alors, aujourd'hui, on a demandé les chiffres par rapport à l'an dernier, et les chiffres d'investissement de la caisse dans les paradis fiscaux ne sont pas en déclin, ils sont en augmentation. Et on peut penser que cette augmentation, c'est parce que la valeur des investissements a augmenté. Bien, c'est peut-être vrai pour parties, mais on est très surpris de voir qu'il y a des nouveaux investissements. C'est-à-dire que depuis que M. Sabia est venu nous dire, l'an dernier, qu'il allait faire attention, ils ont investi des centaines de millions de dollars de plus dans des entreprises qui sont dans des paradis fiscaux.

Alors ça donne : au Luxembourg, près de 2 milliards de plus d'investissements; à Jersey, que M. Couillard connaît bien, plus de 200 millions d'investissements nouveaux; à Guernesey, plus de 100 millions d'investissements nouveaux; aux îles Caïmans, un demi-milliard d'investissements nouveaux.

Et je vous donne juste le nom de certaines entreprises qui ont été choisies par la caisse, aux Bermudes, depuis 12 mois, pour investir : Athene Holding, China Yuchai International Ltd, Sea King Infrastructure, Kerry Logistics, Lone Star Fund, Sinofair holding. Il y en a plein. Alors, nous, on demande à la Caisse de dépôt, là : Écoutez, les parlementaires vous ont demandé de vous retirer graduellement des paradis fiscaux; pourquoi, depuis 12 mois, avez-vous investi des sommes nouvelles dans les paradis fiscaux? Qu'est-ce qui peut justifier ça? Il est venu nous dire qu'il voulait réduire graduellement. Bien, il ne réduit pas graduellement. Tu sais, on se serait attendus à ce que, par rapport à l'an dernier, ce soit moins 2 %, moins 5 %, moins 10 % ou qu'il dise : Écoutez, ce n'est pas de ma faute, je n'ai rien acheté de neuf, mais ce que j'avais a augmenté. Cette réponse-là n'aurait pas été complètement satisfaisante parce qu'on aurait dit : Tu aurais dû vendre plus.

Mais là ce n'est pas ça. Non seulement ça augmente, mais il achète de nouveaux investissements dans des compagnies dans les paradis fiscaux. Alors, je pense que M. Sabia aura à répondre de ses décisions, et puis nous, c'est clair, on a déposé un projet de loi à l'Assemblée nationale, qu'on va faire voter dans les premiers mois de notre gouvernement, qui va dire : Dans la loi, à la Caisse de dépôt, on vous demande de réduire graduellement vos investissements dans les paradis fiscaux et dans les hydrocarbures et à venir faire rapport régulièrement de ce désinvestissement.

Et ce qu'on demande à la caisse, bien, c'est ce que fait la caisse de dépôt et de placement française, les fonds d'investissement finlandais et évidemment tous les fonds éthiques au monde.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à la période de questions. Micro de droite, Jean-Marc Salvet, Le Soleil.

M. Salvet (Jean-Marc) : Bonjour, M. Lisée. Bonjour, M. Therrien. Est-ce que la caisse peut prétendre à tout le moins qu'en passant par là, elle fait accroître son rendement?

M. Lisée : Bien, c'est ce qu'elle dit, qu'elle fait accroître son rendement, mais tu peux le faire accroître en... il y a beaucoup d'armes qui sont vendues aux États-Unis. Tu pourrais choisir d'investir dans les armes, tu pourrais choisir d'investir dans les tanks, tu pourrais choisir d'investir dans le tabac. Nous, on dit : Ces choses-là, puis certainement les hydrocarbures et les paradis fiscaux, il y a un consensus social au Québec, il y a une volonté des parlementaires québécois de vous désengager de ça, et c'est ce que vous nous avez dit que vous feriez.

Alors, pourquoi vous ne tenez pas vos engagements puis pourquoi... parce que c'est sûr que, s'ils investissent là, c'est parce qu'ils pensent avoir un rendement. On dit : Les chances d'investissement dans le monde, les opportunités d'investissement sont légion. On paie très cher les meilleurs spécialistes en investissements à la Caisse de dépôt, on leur demande juste de réduire graduellement leur participation dans les paradis fiscaux et d'investir ailleurs que là.

M. Salvet (Jean-Marc) : Sur un autre plan, il y a des départs annoncés encore du côté gouvernemental. Est-ce que ça suscite une réflexion particulière chez vous, ces départs?

M. Lisée : Bien, c'est la fin de régime. C'est la fin de régime, puis on sent qu'il n'y a sûrement pas seulement une raison à ça. Il y a le fait que ces personnes-là pensent perdre leur emploi le 1er octobre, soit perdre l'élection dans leur comté, soit perdre leurs responsabilités. Il y a aussi le fait que l'équipe libérale n'est pas soudée, que les gens ne veulent pas rester dans cette équipe. Il y a quelque chose de malsain dans cette équipe qui fait en sorte que les gens sont prêts à partir en nombre assez considérable.

Et donc ça donne juste un signal de plus aux électeurs, c'est le temps de changer, c'est le temps de tourner la page sur ce régime libéral. Le Parti libéral, un grand parti de l'histoire du Québec, qui l'a été, qui le sera dans quelques mandats, mais c'est le temps qu'il passe une longue cure de désintoxication éthique et autre dans l'opposition. Et nous, le Parti québécois, on est prêts à leur rendre ce service-là.

La Modératrice : Merci. Micro de gauche, Hugo Pilon, LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Bonjour. Donc, des têtes d'affiche du Parti libéral qui quittent, effectivement. Est-ce qu'en même temps ce n'est pas l'opportunité pour Philippe Couillard de rajeunir son équipe, apporter des nouveaux visages et incarner le changement que semble vouloir l'électorat?

M. Lisée : Bien, c'est sûr qu'il y a des places qui sont libres et puis qu'il va vouloir les combler. Mais là quand tu perds quatre, cinq ministres importants, tu commences à te poser la question : Pourquoi partent-ils tous? Il va falloir les remplacer. Est-ce qu'ils vont les remplacer par mieux? On verra. Mais il y a un moment où le nombre de départs dit quelque chose sur la piètre qualité de ton équipe et de ta connexion avec les Québécois.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous allez déposer prochainement, je pense, le fameux projet de loi bouclier anticompressions dans le secteur de l'éducation.

Si vous prenez le pouvoir en octobre prochain, il y aura déjà eu cette réforme de la taxe scolaire. François Legault dit que c'est une réforme qui va créer des inéquités entre les régions. Vous, de votre côté, vous dites : Si je prends le pouvoir, je ne baisse pas les taxes, je ne les augmente pas, je garde le portrait comme qu'il est.

Mais comment allez-vous financer l'année 2, l'année 3, le coût de cette réforme libérale de la taxe scolaire sur le réseau de l'éducation? Est-ce que vous pourriez revoir la réforme pour la réformer à nouveau?

M. Lisée : Bon, nous, c'est clair qu'on va prendre le fardeau fiscal tel qu'on le trouve le 1er octobre, et les baisses de taxes et d'impôts qui sont déjà dans le système, on n'y touchera pas. Ça va nous poser un problème. Ça va poser un problème à tout gouvernement qui arrive là, et la CAQ propose de doubler le problème, hein? Eux, s'ils sont au pouvoir, ils vont réduire de 1,4 milliard par année les revenus de taxe scolaire. Ça, ça équivaut à 10 % de la totalité du budget du primaire et du secondaire au Québec. C'est impossible. C'est impossible.

Alors, nous, c'est clair qu'on va introduire un certain nombre de réformes à l'intérieur du milieu de l'éducation. On va voter une loi anticompressions puis on va aller chercher nos marges ailleurs : dans les paradis fiscaux, dans le salaire des médecins. Je veux dire, ça va nous poser un problème, mais au moins, on a la franchise de dire aux Québécois : Ce n'est pas possible de baisser les taxes puis d'augmenter les investissements en éducation en même temps. Ceux qui vous disent ça, ce sont des charlatans.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Une petite dernière, je vais me permettre... Présentement, à Ottawa, le ministre des Institutions démocratiques, Scott Brison, veut moderniser la loi électorale. Il propose entre autres de décréter des règles pour la période préélectorale, imposer entre autres des plafonds de dépenses deux mois avant le déclenchement d'une élection.

Alors que les publicités se multiplient, de la part du gouvernement, en ce moment, pensez-vous que ce serait intéressant au Québec aussi d'adopter une réforme similaire?

M. Lisée : Bien, moi, j'ai hâte de voir le détail de ça, parce que oui, ça m'intéresse, ce qu'il a dit hier. Mais est-ce que ça s'applique aussi aux dépenses gouvernementales canadiennes qui se font passer pour des publicités de service public, mais qui sont, en fait, des publicités en faveur du gouvernement sortant? Est-ce que vous avez cette information? Alors, on va la chercher, mais ça, je trouvais ça intéressant.

La Modératrice : Merci. Micro de droite, Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Lisée. Si la caisse investit dans des paradis fiscaux, c'est sûrement qu'elle considère que c'est le placement le plus rentable pour les Québécois. Est-ce qu'on doit désinvestir, quitte à faire perdre de l'argent au bas de laine des Québécois?

M. Lisée : Bien, c'est pour ça qu'on lui dit de le faire graduellement, O.K. On ne veut pas de vente de feu, pas de vente de feu. Mais le nombre de transactions que la caisse fait par jour, c'est phénoménal. Ils ont près de 300 milliards de dollars d'investissements.

Donc, on lui dit : Écoutez, graduellement... Même chose pour les hydrocarbures, pas de vente de feu, pas de perte. On sait que vous savez comment faire ça, mais montrez-nous que vous êtes en train de décliner votre participation à ça, et donc faites partie des grands investisseurs mondiaux qui donnent aussi ce signal-là que les paradis fiscaux, c'est un scandale permanent, le trou noir fiscal de la planète. Nous ne voulons pas participer à la profitabilité de ce trou noir fiscal.

M. Bellerose (Patrick) : Mais, à terme, on perd de l'argent quand même. Vous dites : On est prêts à perdre de l'argent. Pourquoi? Des raisons morales?

M. Lisée : Non. Je pense que, lorsque la caisse dit : Bon, bien, si j'investis 200 millions de plus dans Jersey cette année, je pense pouvoir faire peut-être un rendement de 8 %; on lui dit : Regarde donc ailleurs dans le monde où est-ce que tu peux avoir 8 %. Sûrement que tu vas le trouver. Je ne crois pas que tu ne peux pas le trouver.

M. Bellerose (Patrick) : Vous avez eu plusieurs départs au PQ en février dernier, si je me souviens bien. Certains journalistes ont parlé d'hécatombe au PQ. Avez-vous un terme qui vous vient en tête pour ce qui se passe au Parti libéral présentement?

M. Lisée : Bien, si cinq, c'est hécatombe, 15, c'est mégahécatombe? Bon, je trouvais que c'était exagéré à l'époque. Ce serait exagéré aujourd'hui, mais certainement, je dirais... Écoutez, on va regarder un dictionnaire des synonymes ensemble, mais c'est une perte majeure, c'est une saignée majeure du gouvernement et donc un signal de fin de régime qui est très, très fort.

La Modératrice : Merci. Micro de gauche, Sébastien Bovet. Une question, une sous-question, s'il vous plaît.

M. Bovet (Sébastien) : Juste une précision, si vous permettez. Est-ce que vous savez combien d'argent des Québécois a été investi dans des entreprises qui font affaire avec des paradis fiscaux par la Caisse de dépôt?

M. Lisée : Bien, c'est des entreprises qui sont immatriculées dans les paradis fiscaux. Oui, c'est 26 822 760 788 $.

M. Bovet (Sébastien) : ...droit à une réponse aussi précise. Merci. Il y a eu cinq départs chez vous d'annoncés, n'est-ce pas, au Parti québécois. On savait que Nicolas Marceau était en réflexion. Est-ce qu'il y a d'autres personnes que Nicolas Marceau en réflexion actuellement dans votre caucus?

M. Lisée : Non.

M. Bovet (Sébastien) : C'est le seul?

M. Lisée : Oui.

M. Bovet (Sébastien) : Est-ce qu'il revient?

M. Lisée : Je n'ai rien de nouveau pour vous là-dessus aujourd'hui.

M. Bovet (Sébastien) : C'est moins précis que la réponse précédente.

M. Lisée : C'est un fait. Vous êtes perspicace.

M. Bovet (Sébastien) : Dernière question : Comment voyez-vous l'arrivée d'une candidate NPD Québec dans Rosemont?

M. Lisée : Écoutez, tout le monde est bienvenu en politique, mais fragmenter le vote progressiste, c'est aider la droite. C'est aider la droite. Fragmenter le vote progressiste, c'est aider la droite. Alors, chacun prend sa décision, ils ont le droit de se présenter, ils ont le droit d'être là, mais, écoutez, moi, si j'étais Youri Chassin, j'espérerais avoir six candidats progressistes contre moi, bien sûr.

M. Bovet (Sébastien) : Donc, dans vos mots, ça diminue vos chances de l'emporter.

M. Lisée : Non, je ne pense pas. Dans ce cas-là en particulier, je pense que le vote NPD est fédéraliste, et donc il va aller gruger le vote fédéraliste. Mais il y a quand même... Moi, j'essaie d'attirer aussi des progressistes de toutes les familles politiques en disant : C'est plus important d'être progressiste parce qu'on n'aura pas de référendum dans le premier mandat.

Mais, écoutez, je suis confiant de gagner. J'ai participé encore à plusieurs activités dans le comté ces dernières semaines. Le contact est très bon, les gens me connaissent bien, donc je suis confiant de gagner. Mais je le dis pour là comme pour ailleurs, si on veut avoir un gouvernement progressiste au Québec... Il y a juste trois partis qui peuvent former le gouvernement : les libéraux, la CAQ et le PQ. Ça fait que, si on veut un gouvernement progressiste, rassemblons-nous autour du PQ. On votera la loi sur la modification du mode de scrutin pour faire en sorte qu'à l'élection de 2022 la pluralité des partis ne se nuise pas autant que dans le cadre actuel. Mais tant qu'on est dans le système actuel, les progressistes doivent se réunir au sein du parti qui peut former le gouvernement, puis ça, c'est le Parti québécois.

La Modératrice : Merci. Micro de droite, Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Sur le sujet du jour, M. Sabia, si ma mémoire est bonne, par le passé, vous a dit qu'il y avait un risque de sortir ces investissements-là parce qu'il y a un danger de double taxation. Vous répondez quoi à ça?

M. Lisée : Non, ce qu'il dit, c'est que, comme la Caisse de dépôt n'est pas taxée ici, ce n'est pas de l'évitement fiscal pour la caisse. Il a raison, mais c'est de l'encouragement aux entreprises qui choisissent d'aller se cacher dans les paradis fiscaux.

Et je serais moins mécontent, ce matin, si la caisse disait : Je n'ai rien acheté dans les paradis fiscaux depuis 12 mois, mais ce que j'avais déjà a augmenté de valeur. Je dirais : Bien là, tu aurais pu en vendre plus. Mais là ce que tu as fait depuis 12 mois, tu en as acheté des nouveaux. Pourquoi tu en as acheté des nouveaux quand tu nous as dit que ton objectif, c'était de réduire ta présence dans les paradis fiscaux?

M. Laforest (Alain) : Est-ce que le Bloc québécois vous nuit actuellement?

M. Lisée : Je résiste très, très fort à toute invitation à me mêler des débats entre les souverainistes qui sont à Ottawa et je continuerai à résister encore aujourd'hui.

M. Laforest (Alain) : Mais ma question : Est-ce que ça vous nuit?

M. Lisée : Je résisterai également à la tentation de répondre à ces questions-là.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va...

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous êtes membre du Bloc?

M. Lisée : Oui.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous allez voter?

M. Lisée : Je me pose la question.

La Modératrice : Merci.

M. Laforest (Alain) : Juste parce que, pour une clip télé, quand on vous entend, ça ne va pas très bien. Je vais juste recommencer. Est-ce que vous êtes toujours membre du Bloc?

M. Lisée : Fièrement.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous allez voter?

M. Lisée : Je me pose la question. Je ne me réponds pas aujourd'hui.

M. Laforest (Alain) : Vous laissez la porte ouverte.

M. Lisée : Je continue à réfléchir.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que Martine Ouellet est toujours la femme de la situation?

La Modératrice : Merci beaucoup, M. Laforest.

M. Lisée : Je pense que vous avez épuisé toutes vos questions en sous-question.

La Modératrice : Merci, M. Laforest. On va passer en anglais, à gauche, avec Cathy Senay de CBC.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Lisée, how do you react about the fact that many Québec Liberals are leaving politics? Just, in general, you had to face three main departures like Cloutier, Léger and Maltais. This is hard for a leader of a party.

M. Lisée : Well, when you are a Premier and you lose 14 of your MNAs and four of your major Ministers, it's more than just the wheel turning, the wheel of politics turning. It means that people are leaving the ship for a number of reasons. One of the reasons is that they think they will lose the election in their ridings. The other is that they think they'll be in Opposition and they want to serve Quebeckers in Opposition. There are reasons, family reasons, of course.

But I think the glue that held this Liberal team together is winning, and I think Mr. Charest was a better unifier than Mr. Couillard, and so the propension of people living the Couillard team is indicative of the weakness of that team and the fact that we are in a «fin de régime».

Mme Senay (Cathy) : So what you are saying, it's because of Couillard, it's Couillard's fault.

M. Lisée : I think it's one of the reasons. Mr. Couillard is known for not having a great team spirit around him. I think people see that the Liberal reign is going to be over on October 1st, and so there are personal reasons that I accept, do exist, but I think that this combination of factors just shows how we are in a «fin de régime». And if the Liberals themselves, if the Liberal ministers do not trust the Liberals enough to just keep on working with them, why should Quebeckers trust the Liberal team?

Mme Senay (Cathy) : Do you need do to some pep talks yourself?

M. Lisée : Always, always. I mean, it's the role of a leader to keep the party unified, the caucus unified, but in my case, Jean-Martin Aussant has come back to the Parti québécois, Camil Bouchard has come back to the Parti québécois, Lisette Lapointe has come back to the Parti québécois. Last week, we had a candidate from the Green Party, who was a critic of the PQ, that now runs for the PQ. Paul St-Pierre Plamondon, who was an orphan, a political orphan, is now a candidate for the PQ.

So I think, when you compare the ability that we have with Véronique Hivon, with the whole team to bring people together in the Parti québécois, it's the reverse of what we see at the Liberal Party.

La Modératrice : Merci. Maya Johnson, CTV. Une dernière en anglais.

Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Lisée. In the past...

M. Lisée : Yes, Maya, I will participate in the English debate. I want to participate in the English debate. I wish that Mr. Couillard, and Mr. Legault, and Mrs. Massé will also accept to participate in an English debate. I think there is much to tell the Anglo population of Québec on how they've been taken for granted by the Liberals and how they've been hurt, as a community and as Quebeckers, by the policies of the Liberals. I think M. Couillard has a lot to answer for in French and English, and that's why, for the first time, I think we should have an English debate of the leaders and I'm looking forward to it.

Mme Johnson (Maya) : Well, thank you. That was not my question, but you answered it anyway, and I appreciate it. Good to know.

I actually want to ask about Mr. Charest because, in the past, Opposition parties have been quite critical of him and all kinds of allegations that have been circulating about his time at the head of the Liberal Party, but you seem to have been paying him a compliment in a certain respect, in terms of the unity that he was to insure within his caucus.

M. Lisée : Well, I take nothing back of all the criticisms I have against Mr. Charest but, you know, he learned from Brian Mulroney, who was a great unifier of his caucus. Mr. Charest was with Mr. Mulroney, was a pupil of Mulroney and he kind of carried this over to the Liberals. And that is a skill in a leader, that you can be a very bad leader policy-wise and you can be under investigation from UPAC and still have this skill as a unifier in your caucus. Clearly, Mr. Mulroney had it, Mr. Charest had it, Mr. Couillard doesn't have it. Merci.

Des voix : Merci.

(Fin à 10 h 54)

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