(Onze heures trente-neuf minutes)
Mme McCann : Alors, bonjour, tout
le monde. Je suis très contente de vous parler aujourd'hui de nos étudiants, de
nos étudiantes et de leur santé mentale. Alors ça a été une année très
difficile pour tout le monde et pour les étudiants, les étudiantes, et je
m'adresse à eux particulièrement aujourd'hui.
La pandémie, on le sait, a eu beaucoup
d'impacts en enseignement supérieur. Notamment, on a dû passer en enseignement
à distance, ça a été un gros, gros défi d'adaptation pour tout le monde. Alors,
on a grandement diminué les contacts en personne avec les professeurs, le
soutien des pairs, la vie sociale, la camaraderie en personne, et tout ça c'est
à une époque charnière pour le développement des jeunes adultes. Donc, une
année très difficile. Alors, on a écouté nos étudiants et nos étudiantes qui
nous ont parlé de leurs différents problèmes, leurs défis.
Les investissements du gouvernement,
depuis le printemps 2020, ont permis d'élargir l'offre de services
psychosociaux, de prévention et d'intervention dans les réseaux collégiaux et universitaires.
Alors, en 2020‑2021, c'est 14 millions
qui ont été alloués à la bonification du soutien psychosocial pour les membres
de la communauté étudiante. Il y a eu 5,2 millions pour le réseau
collégial public, 370 000 $ pour le réseau collégial privé et
8,4 millions dans le réseau universitaire. 10 millions
supplémentaires, dont 3 millions dès 2020‑2021, ont été annoncés lors de
la mise à jour économique en novembre 2020. On a voulu réduire les listes et le
temps d'attente nécessaires à l'obtention de services spécialisés en santé
mentale pour les étudiants.
Alors, les résultats sont probants. Depuis
l'automne, 15 000 étudiants et étudiantes ont pu recevoir des services de
psychothérapie dans leur établissement d'enseignement ou dans le réseau privé.
Près de 6 000 d'entre eux ont obtenu une évaluation pour des troubles
mentaux, ce qui facilite l'accès aux interventions et aux traitements adaptés
de même qu'aux accommodements réservés aux étudiants et aux étudiantes en
situation de handicap.
Il y a plus de 125 000 professionnels en
psychothérapie qui ont été embauchés depuis l'automne. Les inscriptions sur les
listes d'attente dans le réseau collégial public ont diminué de 27 % entre
le 31 décembre 2020 et le 1er mars 2021. Depuis le 1er septembre 2020, les
membres de la population étudiante ont bénéficié de près de
69 000 heures de service d'évaluation et de psychothérapie, dont
91 % ont été offertes par des ressources professionnelles dans les
collèges et dans les universités. C'est un bilan très positif.
Le dernier budget démontre aussi que notre gouvernement
va poser davantage de gestes concrets au cours de la prochaine année. Alors, c'est
60 millions sur cinq ans qui ont été annoncés pour améliorer la santé et
le bien-être des étudiants et du personnel, dont presque la totalité va être
utilisée pour la mise en oeuvre prochaine du Plan d'action sur la santé
mentale. Comme je le disais, la santé et le bien-être des étudiants, des
étudiantes et du personnel sont une priorité pour nous.
Aujourd'hui, on continue d'avancer, le Plan
d'action sur la santé mentale va être déployé dès l'automne 2021. Alors, ce
plan, il prévoit des ressources additionnelles, le développement d'outils et de
programmes en matière de santé mentale, le développement d'activités de
formation en matière de prévention et de sensibilisation. Ce plan d'action va
s'articuler autour de quatre grands axes d'intervention répondant chacun à un
objectif précis.
D'abord, une concertation nationale au
bénéfice des populations étudiantes pour contribuer à un changement de culture
en matière de santé mentale au Québec. Notre objectif, c'est que l'approche
globale en santé mentale soit la même d'un établissement à l'autre à travers le
Québec.
Deuxièmement, des campus favorables à une
santé mentale florissante pour permettre aux populations étudiantes de
s'épanouir dans des milieux sains, sécuritaires et propices à une santé
psychologique positive. On veut que les milieux étudiants favorisent une saine
santé mentale et en fassent la promotion.
Troisièmement, le soutien à la population
étudiante dans la diversité de ses besoins et de ses caractéristiques. Pour
prévenir l'apparition des symptômes de détresse psychologique et de troubles de
santé mentale, il est très important que le dépistage et la prévention soient
implantés plus largement.
Quatrièmement, l'accessibilité aux
services de santé mentale pour les membres de la communauté étudiante, pour
accroître l'accessibilité aux services et réduire les délais de prise en
charge. C'est incontournable, il faut que l'offre de services soit bonifiée.
Alors, l'enseignement supérieur demeure
une priorité de notre gouvernement, et, en enseignement supérieur, la santé
mentale et le bien-être de nos étudiants et étudiantes ainsi que leur réussite
éducative sont au coeur de nos priorités.
Je vais ajouter, pour finir, que prendre
soin de nos étudiants et de nos étudiantes, c'est prendre soin d'un secteur
névralgique au Québec pour l'avenir du Québec. Il est important de se rappeler
que l'enseignement supérieur contribue depuis toujours à la vitalité et à la
prospérité du Québec. Il va aussi contribuer grandement à la relance économique
du Québec en postpandémie. Merci.
La Modératrice
: Merci,
Mme McCann. On va passer à la période de questions. Qui veut commencer?
Alex Boissonneault, Radio-Canada.
M. Boissonneault (Alex) : Oui.
Il y a des gens qui ont dit que la rentrée qui avait été ordonnée, le fait qu'on
pouvait retourner dans les campus en présentiel, dans les cégeps puis les universités,
qu'il y a eu un... que ça n'a pas toujours bien fonctionné, qu'il y avait moins
d'étudiants que prévu, que certaines universités ou certains établissements
étaient plus frileux à recevoir des étudiants comme ça puis que finalement ça
n'a pas changé grand-chose dans la vie des étudiants, qui ont été confrontés
aux mêmes problèmes malgré l'annonce que vous aviez faite. Est-ce que vous avez
perçu ça, vous aussi? Est-ce qu'il y a lieu d'aller plus loin à ce niveau-là?
Mme McCann : Bien, nous, on a
demandé une reddition de comptes aux établissements, et je suis en mesure de
vous dire qu'en février, quand on a fait l'annonce, là, puis que les gens sont
retournés, on avait demandé que les étudiants retournent au moins une journée
par semaine, et 80 %, même plus que ça, plus de 80 % des
établissements nous ont dit qu'ils avaient offert à plus de 80 % de leurs
étudiants de venir sur les campus au moins une fois par semaine.
Bon, alors, pour certains établissements,
ça s'est avéré qu'il y a beaucoup d'étudiants qui sont revenus. Dans d'autres
établissements, notamment ceux du Grand Montréal, il y a des étudiants qui
avaient des réticences à venir, par exemple prendre le transport en commun.
Alors, ça a été à géométrie variable, mais l'offre de tous les établissements
du Québec ou la majorité, ça a été fait à la majorité des étudiants au Québec.
Et vous voyez, on a dû refermer, évidemment, à cause des zones rouges, de la
situation pandémique.
Et là, aujourd'hui, on est en mesure de
vous dire, on a envoyé une communication à nos établissements, que, pour
l'automne prochain, en 2021, l'automne 2021, les étudiants vont pouvoir revenir
sur les campus de façon encore plus importante. Ce que la Santé publique nous
autorise à faire, c'est d'avoir une distance d'un mètre entre chaque étudiant,
au lieu de 1,5 mètre, ce qui augmente la capacité dans nos classes. On va
devoir garder le masque, évidemment, mais ça va augmenter la capacité. Et on
pense que nos établissements, à ce moment-là, vont pouvoir accueillir pas loin de
60 % du temps étudiant sur les campus, alors, ça, c'est vraiment une très
bonne nouvelle, évidemment, en respectant les mesures sanitaires, le masque et
la distance d'un mètre.
M. Boissonneault (Alex) :
J'imagine que vous avez des projections pour l'avenir aussi quand vous
établissez un plan comme ça. Donc, les cégeps, les universités où on a des
étudiants dans les corridors qui discutent, un peu comme on le voyait avant la
pandémie, quand est-ce que vous pensez que ça va revenir, ça?
Mme McCann : Ah! ça, c'est une
très bonne question. Écoutez, moi, je pense que... on pense tout le monde que
la vaccination, c'est la clé. Et évidemment, comme la santé publique du Canada...
l'Agence de santé publique du Canada nous disait récemment, si 75 % de la population
est vaccinée et 20 % doublement vaccinée avec les deux doses, bien là, on
va pouvoir commencer à revenir à la normale, d'où l'automne, où on ouvre sur
les campus.
Revenir à la normale comme avant la
pandémie, ça va être au moins en 2022, mais je ne suis pas bien placée, je ne
suis pas l'experte pour vous le dire. Mais, si vous me parlez des établissements
en enseignement supérieur, moi, je présume que ce ne sera pas avant 2022, quelque
part en 2022, si évidemment la situation progresse positivement.
M. Denis (Maxime) : Vous
parliez de réticence. Justement, les gens qui sont entrés au cégep à distance,
qui n'ont jamais connu le présentiel, comment vous allez vous assurer de ne pas
échapper personne, que vous allez les accompagner, vous allez les aider, les
motiver à lutter, peut-être, leurs peurs, leurs angoisses, pour retourner à
l'école, retourner à la vie normale, éventuellement? Comment vous allez vous
assurer que ces jeunes-là soient bien accompagnés?
Mme McCann : Bien, je pense que
les établissements d'enseignement supérieur ont beaucoup d'expérience, maintenant,
après un an de pandémie. Ils ont mis en place des mesures, plusieurs d'entre
eux ont même téléphoné à tous les étudiants de leur établissement. On a aussi
investi beaucoup de budget, d'argent pour engager des ressources additionnelles
de support aux professeurs, de support aux étudiants. Alors, ces ressources-là
ont été mises à profit pour offrir de l'accompagnement aux étudiants.
Mais je pense que l'information, c'est ce
qui compte, et il faut évidemment que les établissements communiquent bien avec
leurs populations étudiantes, avec leurs associations étudiantes, comme nous,
nous communiquons avec les associations étudiantes nationales, qui jouent un
rôle important. Et je pense que, si la situation pandémique évolue positivement
à cause des vaccins, là, évidemment, prioritairement, l'anxiété de nos
étudiants va diminuer.
M. Denis (Maxime) :
Justement, quel message vous aimeriez envoyer aux étudiants qui, en ce moment… Bon,
le beau temps s'en vient, on est tanné des mesures, c'est difficile, ça fait
plus d'un an qu'on est en télétravail, tout ça, télé-école, quel message vous
enverriez pour dire : Ne lâchez pas, on continue?
Mme McCann : Ah! non, ne
lâchez pas parce qu'on est dans le dernier droit. Puis d'ailleurs le beau
temps, ça nous permet à tous de sortir à l'extérieur davantage, tout en suivant
les mesures sanitaires, là, qui nous sont données. Alors, moi, ce que je dirais
aux étudiants : Vous êtes presque à la ligne de la fin, là. Alors,
voyez-vous, l'automne, là, ça va s'améliorer beaucoup. Ne lâchez pas.
Ce qui est très intéressant de vous dire,
c'est qu'avec ce qu'on a recueilli, comme informations, des établissements il
n'y a pas eu une hausse des abandons. Alors, moi, je veux féliciter les
étudiants aujourd'hui d'avoir réussi dans ce sens-là. Et il y a une
augmentation d'inscriptions dans nos établissements d'enseignement supérieur,
là, qu'on a eue à l'hiver et qu'on a eue à l'automne dernier. Alors,
félicitations!
Nos étudiants sont au rendez-vous, et ils
savent... vous savez, d'ailleurs, les étudiants, que c'est votre avenir, qui
est en jeu. Alors, sachez que, nous, comme gouvernement, on va mettre toutes
les ressources nécessaires. On en a mis beaucoup, l'an passé, et on va en
mettre encore, on en a annoncé, pour vous aider, et pour que vous finissiez
votre parcours, et que vous réussissiez. C'est très important pour les
étudiants, très important pour le Québec.
La Modératrice
: Merci.
On va passer en anglais avec Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Good day, Mrs. McCann. I was
speaking to a mom last week. She was explaining to me that her daughter, who is
studying first year of CEGEP, basically, she wakes up at 5 to 8 a.m., for
her first class, following her first class of the day in her bed with her
laptop, then going to bed again, going back, waking up again for her second
class. And she does that back and forth. And then she doesn't sleep until
3 o'clock in the morning. And then, when I said to this mother : We
have to break this cycle, and she said : Well, all the students right now
are doing this because they are following their classes online. A lot of
students are doing this. Clearly, there is a problem. So, even though you have
a plan of $60 million, what do you say to students who don't even realize
that they are having a problem, that they have to seek for mental health, they
have to seek for help?
Mme McCann : Yes. Well, call and enquire about the help that is available in
your institution, in your CEGEP, in your university. Right now, there is hardly
any waiting list. And, if it's especially in CEGEP, you're going to get help,
if it's not urgent, in five days in average. So, I really encourage you to
call and you will have help. Because we have given a lot of resources. And it's
good to talk about what's going on in your life. And this is the time to do it
because you want to finish your session and you want to start again, if you're
in the first year, in the fall. So, don't hesitate to call so you can have help
from your CEGEP or your university.
Mme
Senay (Cathy) : Excellent. And then, CBC did some
stories about the fact that, if you take CEGEPs Dawson and Vanier, in Montréal,
two anglophone CEGEPs, they have 200 fewer spaces, 200 fewer spaces for
incoming students this year because hundreds of students took more time,
because of COVID, to finish their studies. This mean that it will be even
harder for anglo students to get in, even though they have very high averages.
So, are you considering making an exception, this year, for those CEGEPs,
Dawson and Vanier, to increase the number of students so to accept… so that we
can accept more students, because of the students that are still there and it
makes the competitiveness very high to get…
Mme McCann : Yes. Well, what you are talking about is some students have
registered incomplete for instance, and they to take again their course or they
took longer for other reasons.
Mme Senay (Cathy) : …others are trying to get in and they have like very, very...
excellent averages, and they can't because there is no space. So, is there some
exceptions for CEGEPs to increase number of spaces?
Mme McCann : Well, it's a general phenomenon. It's not only the Vanier and
Dawson we're experiencing that, it's also the other CEGEPs. So, we are
discussing, with the establishments, what kind of measures we can take to
provide for that number of students that will come back, that did not finish
some of the courses. And the discussions are being very active right now with the Ministry, and we'll have some provisions. You
know, it can be of different styles, it could be location of additional places
or it could be some courses at a distance, not the general courses because we
want people to come back on the campus, but it could be some courses given at a
distance. So, we are discussing this with the establishments. But I cannot give
you a more precise answer because the work is not finished right now.
M.
Verville (Jean-Vincent) : Mme McCann, just a couple of questions.
Bonjour. Can you summarize your announcement today for our
viewers in English, please?
Mme McCann :
Yes, certainly. So, today, we're first of all talking about what we've done
with the announcement we made last November, we invested $10 million for mental
health, $3million for this year. And we see already a decrease in the waiting
list for mental health services for our students and also an increase of
services, a great increase of services. 15 000 students have been able to
get services since December 2020. And we're also talking about what we're going
to do for mental health for our students. For the next five years, we have an
investment of $60 million.
And these measures will
be included in a plan of action... or an action plan for mental health for our
students, and this will be across Québec. We want
mental health to be a great priority, as we know that this is a problem that
has increased during the pandemic. But it was present, mental health problems,
before the pandemic. So, we want to do something long-term in prevention, and
also adapting our services, and that everywhere in Québec we can provide and
increase services in mental health. And we'll make some announcements more
specific in the near future.
M. Verville
(Jean-Vincent) : OK. Why make this announcement today, considering the fact that students are done with
their studies for this semester? Isn't it too late?
Mme McCann : Well, no, because we want to encourage them to register for next
fall. And we want to tell them that we are present for them, and that they will
have services, even now, they can have services in mental health in the CEGEP
and universities, and that in the fall they will have those services also, and
that we will take measures for them to have a good transition from this session
to the other in the fall.
So what we want to do
today is to say to our students that we are thinking about their well-being, we
are acting also for their well-being, and that we want them to continue
studying, and that, if they need help, please, call your CEGEP or your
university, and we will provide help. We want them to pursue, and to succeed,
their studies.
M. Verville
(Jean-Vincent) : So it's not too late? You
shouldn't have done that a month ago, two months ago?
Mme McCann :
Well, two months... three months ago, we announced the budget to increase
mental health services, so today we're giving a sort of a report on that. So
it's about three months since the announcement. And
also we are giving already a preview of what our action plan in mental health,
for the next five years, will be : $60 million. So it's a good timing, I
think, to announce that.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Thank you, madame.
Mme McCann : Thank you.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 59)