Point de presse de M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éthique
Version préliminaire
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Thursday, February 27, 2025, 14 h 30
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
14 h 25 (version non révisée)
(Quatorze heures vingt-neuf minutes)
M. Derraji : Bonjour. On
vient de recevoir l'information que M. Caire démissionne. Je tiens à rappeler
que le ministre n'a pas démissionné en faisant un acte de contrition, en
assumant ses responsabilités et en reconnaissant son incurie. Il a dit
clairement, clairement qu'il n'était pas assez méfiant.
Nous, au Parti libéral du Québec, depuis
le début, nous avons demandé l'intervention de l'Autorité des marchés publics
et, s'il y a des accusations criminelles, que l'UPAC s'en occupe. Nous avons
aussi... et on maintient, que le gouvernement a une autre option :
décaviarder l'ensemble des procès-verbaux que nous avons entre nos mains, et ça
va clarifier les choses...
14 h 30 (version non révisée)
M. Derraji : ...nous pensons
que la lumière doit être faite plus que jamais, et seule une commission d'enquête
publique et indépendante va nous permettre d'aller voir ce qui s'est passé
réellement, pas uniquement avec M. Caire, mais aussi avec M. Bonnardel, avec la
présidente du Conseil du trésor, ainsi que Mme Guilbault, qui était la ministre
des Transports après la dernière élection de 2022.
Journaliste : Il dit qu'il n'a
rien à se reprocher dans sa déclaration. Qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Derraji : Ce que j'ai
retenu de sa déclaration, c'est qu'il a dit clairement qu'il n'était pas assez
méfiant. Et, pour moi, ne pas être assez méfiant, c'est aussi irresponsable. Il
était incapable d'assumer son rôle. Et, moi, la question qui reste :
Est-ce qu'il a fait tout cela derrière le dos de son collègue ministre des
Transports, que je tiens à rappeler, le seul responsable, le ministre
responsable de la SAAQ, était M. Bonnardel? Il était où, M. Bonnardel? Parce qu'on
n'entend pas parler de M. Bonnardel. M. Bonnardel dit qu'il ne savait rien, il
n'était pas au courant de rien. Donc, lui, est-ce qu'il était méfiant, assez
méfiant ou pas du tout intéressé?
Journaliste : Excusez, j'ai
marqué le début, mais est-ce que, donc, vous considérez que M. Caire, c'est un
peu comme l'agneau sacrifié pour éviter que les autres aient des conséquences?
M. Derraji : Clairement, et c'est
pour cela qu'on doit aller faire toute la lumière. N'oubliez pas le rapport de
la VGQ était très clair. Une des options a été écartée à cause du risque
médiatique et politique, et ils ont tout fait pour fractionner le contrat. Il y
avait une publication d'un l'arrêté ministériel, ça a été discuté au sein du
Conseil des ministres, trois ministres au minimum impliqués, la présidente du Conseil
du trésor, le ministre des Transports de l'époque, M. Bonnardel, et M. Caire. C'est
pour cela qu'on demande que toute la lumière soit faite sur ce fiasco. Quand,
aujourd'hui, un ministre responsable au sein de l'appareil gouvernemental, qui
dit clairement et publiquement, il n'était pas assez méfiant, donc c'est la
preuve qu'il n'a rien fait pendant cette période. Et vous avez vu les
conséquences par la suite. Absence de contrôle, et les Québécois se ramassent
avec une facture de 1,1 milliard de dollars.
Journaliste : Et vous
demandez toujours aussi, donc, si on comprend, la démission des ministres des
Transports concernés, là.
M. Derraji : Il n'y a pas d'élément
nouveau. On l'a demandé mardi. Nous avons demandé la démission de Caire, de Mme
Guilbault et de M. Bonnardel. Aujourd'hui, si la CAQ sacrifie M. Caire, il y a
d'autres personnes qui nous doivent des comptes. Il ne faut pas laisser M.
Bonnardel s'en sortir sans répondre à nos questions, parce que ça ne passe pas.
Je n'ai jamais vu un ministre laisser faire sa société d'État entre les mains d'un
autre collègue, qui, aujourd'hui, le déclare publiquement, il n'était pas assez
méfiant. Et Mme Guilbault, elle a eu la même présentation de M. Karl Malenfant
au mois de novembre 2022. Et ce qui est le plus troublant, c'est que la CAQ,
avec ce stratagème, a évité un risque médiatique et politique pendant la
campagne électorale.
C'est pour cela qu'aujourd'hui, s'ils ne
décaviardent par l'ensemble des PV, la seule chose qui leur reste, c'est
déclencher une commission d'enquête publique et indépendante. Pourquoi? Parce
que le politique a mis le nez dans un processus dans le but de préserver
François Legault d'un article pendant la campagne électorale qui mentionnait qu'il
va y avoir un dépassement de coûts de l'ordre de 222 millions de
dollars. C'est ce qu'on dit depuis le début.
Journaliste : Mais ça, c'est
nouveau que vous demandiez... que vous demandez aujourd'hui une commission d'enquête
publique. Jusqu'à ce matin...
M. Derraji : On n'a jamais
fermé la porte à la commission d'enquête publique. Nous, on ne va pas commencer
à faire perdre aux Québécois d'autres argents. Nous, on a la preuve. C'est pour
cela que la CAQ refuse de décaviarder les PV. Mme Guilbault, maintenant, a une
responsabilité. Est-ce qu'elle veut caviarder les PV ou protéger son collègue
Bonnardel?
Journaliste : Qu'est-ce qui
est prioritaire, que M. Bonnardel et Mme Guilbault gardent leur poste ou qu'il
y ait une commission d'enquête publique?
M. Derraji : Pour moi, M.
Bonnardel et Mme Guilbault sont les deux responsables au même niveau que M.
Caire. Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui on sacrifie M. Caire qu'il n'y a plus
de problèmes. M. Caire était responsable, et je maintiens que M. Bonnardel
était responsable, il était responsable de la SAAQ. C'est lui, le ministre
responsable. Donc, on n'entend pas parler de lui. Est-ce que c'est une
stratégie caquiste de porter le blâme à M. Caire? Aujourd'hui, M. Caire le dit
publiquement : Je n'étais pas assez méfiant. C'est très grave comme
déclaration. Il ne l'était pas pendant une campagne électorale, et il a omis de
déclarer une chose extrêmement importante. Pire encore, il a instauré un
stratagème, un stratagème pour fractionner les contrats pour que ça ne touche
pas le politique. C'est pour cela, pour nous, on leur a donné beaucoup de
chances. L'AMP va faire son travail. S'il y a des accusations criminelles, ça
va aller avec l'UPAC. Nous avons demandé : Décaviardez les PV ou
démissionnez. Nous sommes conséquents avec ce qu'on dit...
14 h 35 (version non révisée)
M. Derraji : ...aujourd'hui. L'effet
de nouveauté, c'est que M. Caire publiquement, il n'était pas assez
méfiant. Pourquoi il n'était pas assez méfiant? Et je tiens à vous rappeler
toute l'intervention du politique était pendant la campagne électorale. C'est
très grave. Depuis quand le politique se mêle de ce genre d'affaires? C'est
pour cela qu'on doit faire toute la lumière. Ils ont une chance, décaviarder l'ensemble
des procès-verbaux parce que ça va aller très vite. On va comprendre le lien et
le manque de leadership de M. Bonnardel, comme M. Caire.
Journaliste : M. Legault
dit qu'il reconnaît que son ministre était devenu une distraction pour le
gouvernement, c'est ce qu'a mentionné M. Caire, mais a répété qu'on a
caché de l'information au ministre concerné. Donc, le premier ministre persiste
sur cette notion-là.
M. Derraji : Le premier
ministre, il ment, le premier ministre, il ment, et je l'invite à décaviarder
les PV parce que ce qu'il dit, ce n'est pas ce que la Vérificatrice générale a
mentionné. Vous l'avez mentionné, votre collègue Alain Laforest a posé cette
question et la réponse est très claire de Mme la Vérificatrice générale,
elle était très, très claire, et j'étais là lors de cette rencontre. Il n'a
jamais parlé que le politique n'a rien reçu. Si M. Legault dit qu'on les a
trompés, je lui lance un défi : que ses ministres dévoilent les documents
reçus par la SAAQ, qu'ils dévoilent publiquement les documents reçus par la
SSAQ, par le ministre des Transports.
Journaliste : Avec ce que
vous dites, avec... est-ce que vous incluez aussi M. Legault qui... est-ce
que vous insinuez qu'il aurait été au courant de tout ça?
M. Derraji : M. Legault,
s'il continue à s'entêter de continuer à cacher la vérité aux Québécois et de
ne pas demander des comptes à ses ministres, il est complice. Parce que, je
reviens avec l'idée de départ, tout cela est arrivé pendant la campagne
électorale. Qui est la personne la plus touchée par ça? C'est M. Legault. M. Legault
ne va pas résister à un article qui parlait du dépassement de coût du plus
grand projet de transformation numérique au sein de l'appareil gouvernemental.
Et pourquoi je vous dis que M. Bonnardel
est responsable? Quand vous êtes responsable de la plus grande transformation
numérique d'une société d'État, vous devez avoir des rencontres statutaires,
des rencontres hebdomadaires avec le P.D.G. Or que, depuis une semaine, M. Bonnardel
insiste qu'il n'a rien vu et qu'il n'a rien fait. Pourquoi il est ministre? Il
nous parlait qu'il s'est... il n'a pas eu l'information. Est-ce qu'il n'a pas
eu l'information de la part de son collègue?
Journaliste
:You say Mr. Legault is lying. Can you explain a bit on that? Extend
on that?
M. Derraji : I mean, why did the Premier Legault declassify all the documents
today? We need to know the truth. So, it's very important to clarify what
happened between June 2022 and September 2022.
Journaliste
: But you think he knew about it all along, that the Prime Minister...
that the Premier knew?
M. Derraji : I'm pretty sure that three members of the team, Mr. Bonnardel, Mr.
Éric Caire and Mrs. Sonia LeBel... so they had two opportunities or two cases.
So, they chose one because they don't want to have any problem in the campaign
in 2022.
Journaliste
: So, what does that resignation mean now? What does it change fir
the Government?
M. Derraji : Nothing, nothing. I still believe that Mr. Bonnardel and Mrs.
Geneviève Guilbault, they are all involved in this problem. So, that's why we
need to clarify everything, we gave them an opportunity to declassify all the documents,
and they should do it as soon as possible.
Journaliste
: And you think it was due to resign for Mr. Caire?
M. Derraji : It was the only thing to do. But, again, it's not only him
responsible for that, I want to be very clear, it's not only Mr. Éric Caire
that is involved in this fight, it's also Mr. Bonnardel. They are all involved
to find a solution to decide because they want more money, they are asking for
more money and the Government
tried to find another solution. So, that's why we want to clarify everything.
And that's why I'm asking the Premier, he should be... he should tell the truth
to all Quebeckers, we want to
know what happened between June 2022 and September 2022. It's very important for our democracy.
Journaliste
:
Just to ask one for my colleague Cathy, what do you think of the fact that Mr.
Caire, you know, sort of doesn't recognize any responsibility in what happened?
M. Derraji : You know, Mr. Caire, it's not the first time that he's acting like
that, but I'm asking the Premier...
14 h 40 (version non révisée)
M. Derraji : ...he's
responsible of all the ministers, so he should be as a chief of... like a real
chief. We had a big problem, it's a big, big problem, happened during the
campaign, between June and September, and now we should clarify everything. It's
not only about Éric Caire.
Journaliste : And you touched
on the fact that he said that he should have been more careful or be more
«méfiant», like he said in the...
M. Derraji : Yes.
Journaliste : So, that's an
issue for you? That's something to be concerned of?
M. Derraji : Yes. He's a
minister since seven years now, and he said today that I should be «méfiant».
«Méfiant», you can say it in English or...
Des voix : «Suspicious».
M. Derraji : Suspicious. So,
it's... You know, what kind of conclusion we conclude today that a minister
responsible for the biggest transformation, the most important transformation
inside the Government... So, that's why we want to clarify everything, and
first, we need to declassify all the documents. It's very easy, the cost is
zero for the public. And if they're not, we should ask for a commission, public
commission, independent commission, too.
Merci.
(Fin à 14 h 41)