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(Quatorze heures quarante-deux
minutes)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. Donc, je veux réagir à la démission d'Éric Caire. C'était la
bonne chose à faire, je ne vois pas comment est-ce qu'il aurait pu continuer à
faire son travail de ministre. J'étais d'ailleurs très surprise quand je l'ai
vu arriver à la période de questions.
Ce n'est pas fini, on a encore énormément
de questions, énormément de doutes, d'hypothèses, et la seule façon d'y
répondre, c'est que François Legault doit déclencher une enquête... une
commission d'enquête publique le plus rapidement possible. Je mets en garde
François Legault de penser qu'on va arrêter de poser des questions parce
qu'Éric Caire vient de démissionner, je le mets en garde de penser que cette
histoire-là... Elle n'est pas terminée. La seule et unique façon pour les
Québécois de comprendre comment est-ce qu'on a eu ce fiasco de la CAQ,
SAAQclic, c'est d'avoir une commission d'enquête publique le plus rapidement
possible.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez du fait qu'Éric Caire dit qu'il n'a rien à se reprocher?
Mme Ghazal : Il peut dire ce
qu'il veut. C'est pour ça qu'on a besoin d'une commission d'enquête publique.
Moi, je ne peux pas juger qu'est-ce qu'il savait, qu'est-ce qu'il ne savait
pas, quand on... En fait, on sait qu'il a menti, quand on regarde les informations,
tout ce qui a été publié par les journalistes. Ça, c'est des enquêtes que les
journalistes font un peu quand... comme ils peuvent. La Vérificatrice générale
n'était pas capable de dire si, oui ou non, les ministres savaient, s'ils ne
savaient pas. Donc, je ne peux pas commencer à dire qu'est-ce que lui, il
pense. Je ne peux pas faire l'enquête moi-même et je ne veux pas commencer à
émettre des hypothèses. La seule et unique façon d'avoir des réponses à nos
questions et aux questions des Québécois et Québécoises, face à ce fiasco qui a
coûté 500 millions de dollars, et probablement qu'il va coûter plus, c'est
d'avoir une commission d'enquête publique comme celle de la commission
Charbonneau.
Journaliste : Le premier
ministre disait que c'était une distraction, un peu qu'il était devenu une
distraction. Est-ce que vous pensez que ça change quelque chose en ce moment?
Est-ce que le départ d'Éric Caire change...
Mme Ghazal : Bien, ça
change... Le départ d'Éric Caire, par rapport au fiasco caquiste SAAQclic, ne
change absolument rien. C'était la bonne chose à faire. Il fallait qu'il
démissionne, il ne pouvait pas continuer dans ses responsabilités et... Mais ce
n'est pas fini. C'est le début de l'histoire, c'est-à-dire, c'est le début qui
va nous permettre en fait de répondre à des questions, mais la seule façon d'y
arriver, c'est d'avoir une commission d'enquête publique.
Journaliste : Est-ce qu'Éric
Caire a été l'agneau sacrificiel que M. Legault a tué pour changer de sujet?
Mme Ghazal : J'ai envie de
vous répondre que la seule façon de répondre à ça, s'il a l'agneau ou le
shérif, ou si c'est lui qui a été derrière tout ça, la seule façon d'avoir des
réponses à ça, c'est d'avoir une commission d'enquête publique. Sinon, on reste
dans les doutes. Par exemple, moi, j'ai plein d'autres questions :
Pourquoi est-ce que c'est Bonnardel qui a quitté, puis après ça c'est Geneviève
Guilbault qui a pris sa place à la tête du ministère des Transports? Je peux
juste émettre des questions, je peux juste émettre des doutes. Il n'y a pas
aucune autre façon d'avoir des réponses que d'avoir une commission d'enquête
publique. On a été les premiers à la demander, tout de suite après la... le
rapport de la Vérificatrice générale. J'étais contente de voir que le Parti
québécois appuyait ça, de plus en plus de monde l'appuie, et récemment le Parti
libéral aussi nous a suivis. C'est une bonne chose.
Journaliste : Mais en point
de presse, le premier ministre vient tout juste de le dire, là, ça fait 20 minutes,
il dit encore : On ne fera pas de commission d'enquête, il y a l'Autorité
des marchés publics qui va se pencher là-dessus. Il ne veut pas aller dans
cette voie-là, Mme Ghazal.
Mme Ghazal : J'invite
François Legault à ne pas s'entêter, à ne pas continuer à s'entêter comme il
l'a fait depuis le début de cette semaine, où est-ce qu'il dit que c'est la
faute des autres, nous, on n'a rien à se reprocher, le ministre n'a rien à se
reprocher. Là, ils disent que c'est une diversion, mais c'est lui qui fait
diversion, parce qu'on a des questions et on n'arrive pas à y répondre à cause
de la diversion de François Legault lui-même et de ses ministres qui disent...
qui ne fait que distribuer les blâmes sur tout le monde sauf prendre la
responsabilité pour lui. C'est lui qui est à la tête du gouvernement, c'est lui
qui est à la tête... qui est le premier ministre de tous les Québécois et
toutes les Québécoises. Il faut que lui arrête de faire diversion. Tant et
aussi longtemps, tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas une commission d'enquête
publique, nous, à Québec solidaire, je vous le jure, on va continuer à poser
des questions et on ne lâchera pas le morceau. Donc, c'est qui après ça qui
fait la diversion si ce n'est pas lui?
Journaliste :
...responsabilité
vous imputez au premier ministre, justement, là? Les libéraux, tantôt, ont dit
que le premier ministre mentait. Ils ont fait référence à ce qui se passait
pendant la campagne électorale en disait : C'était lui qui avait le plus à
perdre. Donc, on parle beaucoup des autres ministres, Mme Guilbault, M.
Bonnardel, M. Caire, mais quelle responsabilité vous imputez au premier
ministre dans cette histoire-là? Est-ce qu'il le savait, à votre avis?
Mme Ghazal :
Je ne
suis pas capable de répondre par rapport à François Legault, ce qu'il savait,
ce qu'il ne savait pas. Je n'ai que des questions, que des doutes, et la seule
façon d'y répondre, c'est d'avoir une commission d'enquête publique, où toutes
les personnes, les ministres, les fonctionnaires, tout ce beau monde-là
viennent devant la commission et, de façon publique, fassent part de ce qui s'est
passé.
Puis l'objectif de la commission, c'est,
oui, de faire la lumière sur le fiasco caquiste SAAQclic, mais c'est aussi de s'assurer
de mettre en place les mesures qui vont nous prévenir d'autres fiascos. Parce
que là on est dans la transformation numérique du gouvernement. Il y a un
projet de loi d'ailleurs qui est en cours en ce moment. Il y a la
transformation numérique pour la santé. Comment est-ce qu'on peut avoir la
confiance du public? Il y a déjà tout le temps des dépassements de coûts. Les
gens sont rendus cyniques : Ah! les dépassements de coûts, c'est rendu la
façon normale de faire les choses. Mais la commission d'enquête publique, en
plus de nous permettre de faire la lumière sur le fiasco SAAQclic, ça va aussi
nous permettre de mettre en place les mécanismes qui vont prévenir d'autres
scandales, d'autres dépassements de coûts et qui vont permettre aux Québécois
et Québécoises d'épargner beaucoup de milliards de dollars. Si on ne fait pas
de commission d'enquête, ça va coûter cher, puis, si on en fait une, on va
pouvoir régler les choses à la source.
Journaliste :
M. Caire
disait que... dans sa lettre, qu'il avait... qu'il aurait dû être moins
méfiant. Qu'est-ce que ça vous dit? Est-ce que ça vous dit qu'il avait reconnu,
d'une certaine façon, qu'il y avait peut-être des enjeux?
Mme Ghazal :
...je
veux dire, tout ce qu'on a en ce moment de la part du... de ministre Éric
Caire, c'est un tweet. Je ne sais pas d'ailleurs si Mme Guilbault l'a aidé à l'écrire
comme je lui ai conseillé ce matin. Et... Après ça, je ne peux pas commencer à
analyser un tweet. Ce qu'on a besoin, c'est que M. Éric Caire soit assis devant
une commission d'enquête publique et qu'il réponde aux questions pour qu'on
puisse faire la lumière sur cette histoire-là.
Journaliste :
Les
projecteurs ont été beaucoup braqués sur Éric Caire, mais quelle est la part
véritable qui est attribuable à Éric Caire pour ce fiasco-là? Est-ce que c'est...
c'est les deux autres ministres qui ont plus de responsabilités dans ce
fiasco-là, selon vous?
Mme Ghazal :
Bien,
comme il n'y a pas de commission d'enquête publique puis qu'on essaie de
deviner, moi, je vais me fier à ce qui est sorti dans les médias. Par exemple,
il y avait l'article du Devoir qui disait qu'il était au courant même depuis
2020 et aussi 2022 parce qu'il a assisté à des présentations. Et donc c'est sûr
qu'il nous a menti, ça, on le sait. Pour les autres, on n'arrive pas à le dire,
mais ils sont quand même responsables parce que la responsabilité
ministérielle, même si elle ne veut rien dire pour la CAQ, elle veut encore
dire quelque chose dans notre institution. Donc, ils sont responsables. Tout le
gouvernement est responsable. Et qui est à la tête de ce gouvernement? C'est
François Legault. Donc, c'est à lui de faire la lumière sur tout ce fiasco-là.
Et la seule façon et unique façon qu'il va y arriver, c'est en déclenchant
rapidement une commission d'enquête publique. Vous allez m'entendre dire
«commission d'enquête publique» très, très, très souvent, tant et aussi
longtemps que le premier ministre ne l'aura pas déclenchée.
Journaliste :
What do you think of that resignation?
And does it change anything with the fiasco that we're seeing right now?
Mme Ghazal :
The resignation of M. Éric Caire is...
was the good thing to do, but it will not change anything about SAAQclic
because the only way to have the answers about this fiasco is for the «premier
ministre», M. François Legault, to put in place a public inquiry. So, we will
have all the answers that we are not able to answer right now on this fiasco.
Journaliste :
Do you think the Premier knows more
than he's willing to admit?
Mme Ghazal :
It's very hard to say... to say what
the Premier Minister knows or what he doesn't know. The only way to have
answers and to know what was the responsibility of every person involved in
this fiasco is to have a public inquiry very fast.
Une voix : Merci beaucoup.
Mme Ghazal : Merci.
(Fin à 14 h 50)