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(Onze heures vingt-quatre minutes)
Mme Dufour : Alors, je vais commencer.
Je suis ici aujourd'hui pour parler du projet de loi... projet de loi que la
ministre des Ressources naturelles a déposé pour forcer Stablex...
Je repars. Je peux-tu recommencer? Je suis
enregistrée.
Donc, je suis ici pour vous parler du projet
de loi qui va forcer la ville de Blainville à céder son terrain à Stablex. En
fait, on constate que la ministre des Ressources naturelles fait le sale boulot
du ministre de l'Environnement, qui, lui, avait déjà menacé, dès l'an dernier,
la ville de Blainville que, si elle ne cédait pas le terrain à Stablex, elle le
forcerait... il le forcerait à le faire et...
Mme Dufour : ...c'est ce qu'on
constate aujourd'hui. Ce projet de loi-là, c'est non seulement une attaque
frontale contre l'autonomie municipale, mais on constate, et ça, c'est
scandaleux, que ce sont les contribuables québécois qui vont devoir assumer la
facture. En effet, le gouvernement, dans le projet de loi, prévoit de payer une
somme de 17 millions à la ville de Blainville, mais il n'y a rien qui est
prévu pour que l'entreprise rembourse cette somme.
Et quelle ironie, hier, d'entendre la ministre
des Ressources naturelles dire qu'elle faisait ce projet de loi là pour la
protection de l'environnement. Permettez-moi de vous lire l'analyse des
extraits de l'analyse du terrain, l'analyse biologique du terrain qui est visé
par le projet de loi. On parle d'un important corridor forestier désigné comme
un bois d'intérêt métropolitain, canopée très élevée, nombre d'espèces
floristiques et fauniques à statut particulier. Ça fait partie d'un corridor
faunique traversant une tourbière. Une tourbière, ça prend 10 000 ans à se
créer. C'est traversé par des cours d'eau, 13 hectares de milieux humides,
un îlot de fraîcheur qui offre aussi des services écosystémiques comme le
stockage du carbone. C'est ça détruire ce genre de terrain là pour enfouir des
déchets pour une entreprise américaine, et ça, on va dire que c'est la
protection de l'environnement. Ce n'est pas ça. Et on le fait en plus sur le
dos des Québécois qui vont devoir assumer la facture. C'est complètement
inacceptable. C'est scandaleux. Merci.
Journaliste : Mme Dufour,
donc vous, vous auriez souhaité que, dans le projet de loi, il y ait une
assurance que l'entreprise rembourse la ville de Blainville à terme, là.
Mme Dufour : Bien là,
actuellement, c'est le gouvernement qui va payer la ville de Blainville. Ça
veut dire les contribuables québécois.
Journaliste : ...dans le
projet de loi directement?
Mme Dufour : Ça aurait pu, ça
aurait pu effectivement. Je veux dire, il y a... on prévoit des garanties
financières, mais pas de compensation financière. C'est inacceptable. Déjà qu'on
parle, je rappelle, d'un passe-droit immense pour une entreprise américaine,
alors qu'on est, on est dans un projet de loi actuellement où on parle d'autonomie
municipale, on veut parler de la conciliabilité municipale, le projet de loi n°
81. Puis d'un autre côté, on vient forcer ça dans la gorge. On vient interdire
la ville, la MRC, la CMM de mettre quelque norme que ce soit. C'est le
gouvernement qui va fixer aussi les normes de contaminants qui pourraient aller
au-delà de ce qui est... de ce qui est, ce qui est prévu et acceptable au
Québec. Il y a tellement de choses qui ne marchent pas dans ce projet de loi
là, c'est... c'est scandaleux.
Journaliste : L'entreprise
dit que les travaux commencent... on parle du 14 avril pour ne pas de bris
de services... de Stablex. Est-ce que vous craignez un bâillon de la part du
gouvernement dans...
Mme Dufour : C'est au
gouvernement. Ça va revenir.
Journaliste : ...se préparer
presque à ça.
Mme Dufour : Oui, puis je
vous rappelle qu'on est en pause pour les deux prochaines semaines. Ça, ça sera
au gouvernement de démontrer la nécessité d'aller en bâillon. Nous... moi, ce
que je sais, c'est que le rapport du BAPE lui parlait plutôt que l'entreprise
pouvait opérer jusqu'en 2030. Alors, qu'est- ce qui a changé? D'autant plus
que... supposément, qu'il y a moins de matières qui viennent des États-Unis
maintenant qu'il y en avait il y a deux ans. Donc, normalement, le volume ne
devrait pas être davantage élevé qu'à l'époque, en 2023. Donc, il n'y a pas de
raison. Si c'était possible à l'époque d'étirer jusqu'en 2030, c'est encore
possible aujourd'hui, là.
Journaliste : Merci.
Mme Dufour : Merci à vous.
(Fin à 11 h 29
)