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(Huit heures quarante-trois minutes)
M.
Bérubé
:
Bonjour, tout le monde. La cause du ministre de la Cybersécurité et du numérique
est entendue. Les regards se posent maintenant sur le premier ministre, il est
question de son jugement et vers les députés de la CAQ s'ils maintiennent leur
confiance à l'égard du ministre. À partir de maintenant, c'est dans leur camp,
je leur souhaite une bonne délibération, mais c'est intenable pour l'institution
qu'est l'Assemblée nationale, pour le gouvernement du Québec également. On
aurait aimé que le premier ministre soit proactif. Chaque jour s'ajoutent des
nouvelles et peut-être d'autres à venir. Alors, la seule décision à prendre, on
l'a indiqué, le ministre doit quitter, et il doit y avoir une commission
d'enquête comme on le réclame et comme la CAQ le réclamait dans l'opposition.
Ceci étant dit, nous sommes disponibles pour
vous. M. Arseneau est présent particulièrement pour SAAQclic et nous pour tout
autre sujet.
M. Arseneau : Moi, je vais
juste mentionner que jusqu'à hier le ministre Caire se réfugiait derrière la
thèse de l'ignorance. Elle ne tient plus. Aujourd'hui, on sait qu'il savait. La
question qui se pose, c'est : Qui d'autre savait au sein du gouvernement? Est-ce
que logiquement on peut avoir un arrêté ministériel qui permet de scinder un
montant de 222 millions de dollars sans que le ministre en titre
responsable de la Société de l'assurance automobile du Québec ne le sache? On
est en période préélectorale, est-ce qu'on peut avoir un montant... un
dépassement de coûts aussi important sans que le premier ministre n'en soit
informé?
Ces questions-là, elles vont revenir lancinantes
pour les prochaines heures, pour les prochains jours et pour les prochaines
semaines. Mais pour vraiment faire toute la lumière sur la question, seule une
commission d'enquête nous permettra de le faire parce que ce qu'on est
convaincus, à l'heure actuelle, c'est qu'on ne connaît pas toute la vérité dans
ce scandale, dans ce fiasco. On nous a dissimulé des rencontres, des
présentations, l'information, l'adoption d'un arrêté ministériel. Quelle est l'information
qui nous est encore impossible de voir les PV caviardés? Alors évidemment, si
on veut avoir un seul espoir de restaurer la confiance de la population vers ce
gouvernement, c'est une commission d'enquête que ça nous prend.
Journaliste : Ultimement, la
SAAQ tient du ministre des Transports. Est-ce que c'est possible qu'un tel
arrêté ministériel puisse avoir été mis en branle sans que les ministres des
Transports soient informés dans ce dossier-là?
M. Arseneau : On a... on a
soulevé toutes les questions relatives à la gouvernance et on ne peut pas
imaginer qu'un arrêté ministériel d'une telle importance, un montant aussi
important soit accordé, ou qu'un arrêté ministériel concernant un montant aussi
important soit adopté, sans que le ministre en titre en soit informé. Écoutez,
il y a des projets, parfois là, on débat des dépassements de coûts de l'ordre
de quelques millions de dollars. Vous savez, il y a des dossiers dans ma
circonscription, puis mes collègues en ont eu aussi, pour avoir une rallonge de
1,5 million sur un projet d'infrastructure, ça prend des semaines et des
semaines. Le Conseil du trésor doit l'approuver. Aujourd'hui, la question et
les regards vont poser également, je pense que Pascal pourrait commenter
là-dessus, sur le Conseil du trésor, sur la procureure en chef de la commission
Charbonneau et son rôle dans cette histoire.
Journaliste : Ça reste qu'un
arrêté ministériel, quand on le lit puis qu'on lit les annexes, on comprend que
ça a servi à la SAAQ, sauf que ça... ça ratisse plus large, donc ça implique
quand même... Il permettait à toutes les entreprises du gouvernement de pouvoir
faire la même chose. Donc, est-ce que pour vous, c'est une façon de camoufler
le changement?
M. Arseneau : Écoutez,
clairement, le gouvernement doit s'expliquer sur les raisons qui l'ont poussé à
adopter cet arrêt ministériel là et, en amont de l'arrêté ministériel, il y a
un argumentaire auquel on n'a pas accès à l'heure actuelle. On a certainement
eu des délibérations. On sait que la Vérificatrice générale a écrit qu'on avait
discuté des impacts politiques et médiatiques d'agir avec l'option choisie.
Alors, tout ça, là, ça nous échappe actuellement. Il y a d'autres
conversations, il y a d'autres probablement fiches techniques qui ont été
échangées et auxquelles on n'a pas accès présentement pour nous permettre de
répondre à cette question.
Journaliste : Vous connaissez
bien François Legault. Pourquoi il protège M. Caire comme ça?
M. Bérubé : Je ne sais pas,
mais ça pose maintenant la question de son jugement à lui. Moi, la cause d'Éric
Caire, c'est entendu. Maintenant, je me demande, et le public québécois se
demande aussi, pourquoi il le maintient en place, pourquoi il a posé un
jugement différent sur Sylvie D'Amours, sur Lucie Lecours, sur Marie-Chantal
Chassé. Mais pourquoi lui et d'autres et pourquoi il reste? Je ne le sais pas.
C'est un mystère et... qui est questionné, y compris par les députés de la CAQ
que je connais.
Journaliste : Ils ne
comprennent pas non plus?
M. Bérubé : Non. Et ce n'est
pas sans raison que je vous parle des députés de la CAQ. Est-ce qu'ils
maintiennent leur confiance à l'égard d'Éric Caire? Je les invite à répondre à
cette question-là quand vous allez les croiser aujourd'hui, et je n'ai pas l'impression
que vous allez ramasser beaucoup de réponses. Ces mon... c'est mon impression.
Donc, il est... il est très clair que cela joue sur la confiance à l'égard de
nos institutions. Si ça dure, tout le monde, toute la classe politique va
écoper là-dessus, mais surtout le gouvernement, et j'invite les députés de la
CAQ à être attentifs à ce que les citoyens disent présentement. 500 millions,
c'est énorme. Il y a des gens qui ont perdu du temps, qui n'ont pas eu de
rendez-vous, qui se sont en fait déplaquer des véhicules. C'est ça qui est
arrivé. Et là, ça ne vaudrait pas une commission d'enquête? Éric Caire, sa
présence au Conseil des ministres est plus importante que 500 millions de
dollars. C'est beaucoup.
Journaliste : Les gens ont
tendance quand même à oublier vite. On s'en va en pause de deux semaines
parlementaires. Est-ce que, vous avez déjà été au pouvoir, se boucher les
oreilles, se pincer le nez et espérer que ça passe, ça peut fonctionner?
M. Bérubé : Bien, je ne le
sais pas, mais les citoyens auront des occasions de se manifester auprès de
leurs députés. D'ailleurs, j'ai lancé un appel à l'information hier. Il y a des
gens qui on commencé à nous écrire...
M. Bérubé : ...j'ai lancé un
appel à l'information hier. Il y a des gens qui ont commencé à nous écrire et à
nous informer d'un certain nombre de situations. Donc, on est en train de
vérifier un certain nombre de choses. Les gens sont inquiets. Alors, le
gouvernement ne pourra pas ça sans sauver, là. Les gens ont besoin de réponses,
500 millions de l'argent durement gagné des Québécois et Québécoises. C'est
important pour nous. Et on va faire cette bataille pour les citoyens.
M. Paradis : Oui, peut-être,
c'est intéressant ce que vous mentionnez, parce que, là, on s'en va deux
semaines en circonscription, mais ça va permettre peut-être aux ministres, aux
membres du gouvernement, aux députés de la CAQ de réfléchir et d'être en
interaction avec les Québécoises et les Québécois, parce qu'à la fin c'est d'elles
et c'est d'eux dont on parle. Qu'est-ce qu'on a... À quoi a-t-on assisté dans
les derniers jours, dans les deux dernières semaines? On a assisté à un
spectacle où on voit le premier ministre protéger, d'abord et avant tout, trois
ministres, les trois ministres se protéger les uns les autres, rejeter toute la
faute sur tout le monde sauf eux. Donc, ils se donnent... c'est comme pendant
la pandémie, ils se donnent une note parfaite de gestion de ce dossier-là. Qui
protège actuellement les Québécois et les Québécoises? Qui protège les fonds
publics? C'est ça, la notion de responsabilité ministérielle, avec un premier
ministre qui s'est présenté en 2018 comme le chevalier de l'intégrité. Il a dit :
Ça va être tolérance zéro en matière d'intégrité, et maintenant ça semble être
tolérance totale.
Journaliste :
Mr. Bérubé, if I can pick up on the
question that was asked in French. Why do you think Mr. Legault has confidence
in Éric Caire now, when... Is it different than other situations?
M. Bérubé :
It's a mystery wrapped into a riddle. I
don't know, he has this close relationship with Éric Caire, who was in the ADQ
before they merged. Maybe, he feels that he has pay back to do to Mr. Caire,
to... because he sells ADQ for cheap price to the CAQ. I don't know, but you
can be sure about one thing, the MNAs from the CAQ asking the same question :
Why him? And what does it say about the member of the caucus of the CAQ if he's
minister and you're not?
Journaliste :
Do you think other ministers have been
questioned or... let go, or pushed out for less...
M. Bérubé :
I'm sure. Ask all the MNAs of the CAQ
if they have... they still have confidence on Éric Caire, and what's your
reaction. A lot of people are going to watch the floor.
M. Arseneau :
Just one more thing. Up until yesterday,
the line of defense by all ministers, including the prime minister, was :
We didn't know, we were fooled. Now, we know that Mr. Caire knew everything
about it. He was even an accomplice when it comes to deciding to split the
contract... or the amount, which brings about another question. What did Mr.
François Bonnardel know? What did the prime Minister or Premier Legault know?
And this question or these questions remain to be answered. Is it possible that
such a huge amount is allowed without... anyone knowing about it? Minister
Caire knew. How is it possible that the minister in charge of la SAAQ would not
know? And what did Premier Legault know?
Journaliste :
Thank you.
Des voix : Merci.
(Fin à 8 h 54)