Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle
Version préliminaire
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Thursday, February 27, 2025, 8 h
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
8 h 04 (version non révisée)
(Huit heures cinq minutes)
M. Tanguay : Alors bon matin,
bon matin à chacun et à chacune. Ce matin, autre page qui se tourne dans le
scandale caquiste SAAQclic. Nous apprenons ce matin que non seulement Éric
Caire a été pleinement au courant, en juin 2022, des dépassements de coûts à
SAAQclic, le fameux 222 millions de dollars. Éric Caire était
parfaitement au courant en juin, le 13 juin 2022. Non seulement cela, mais
Éric Caire, neuf jours après, a signé un décret qui aura permis à la Société d'assurance
automobile de scinder ce 222 millions de dollars là pour ne pas être
visible publiquement.
Dans une année électorale, Éric Caire aura
permis ça, était parfaitement au courant. Et rappelez-vous, hier, quand on
posait des questions à tous ces ministres-là, et incluant le premier ministre,
on citait ce que la V.G. avait dit, à savoir que la SAAQ, en septembre, en
pleine campagne électorale, avait fait l'analyse sous l'angle du risque
médiatique et politique élevé. Hier, on se posait la question : Quand on
parle de risque politique élevé, je cherche le politicien, bien, le politicien,
là, Éric Caire, s'est fait prendre la main dans le sac avec ce qu'on apprend
par les médias impliqués ce matin. Éric Caire aura été celui qui aura permis
cette... ce scindage des contrats, du 222 millions, et aura permis, en
année électorale, de s'éviter l'embarras de publiquement dire que ça dérape,
SAAQclic, que c'est 222 millions de dollars de plus.
Maintenant, face à ça, que va faire
François Legault? Moi, je dénonce François Legault qui, ce matin, François
Legault, n'est pas à l'Assemblée nationale. François Legault lui-même se
déresponsabilise face à ce scandale qui ne touche pas juste Éric Caire, mais
qui touche l'ensemble des ministres impliqués. François Legault est absent à l'Assemblée
nationale, il se déresponsabilise. L'exemple de déresponsabilisation vient d'en
haut, vient de François Legault. Surtout à la lumière que, ces derniers jours,
nous questionnons François Legault, puis lui, il dit : Circulez, il n'y a
rien à voir, circulez, il n'y a rien à voir. C'est un premier ministre qui est
désengagé, qui s'est déresponsabilisé.
Et là les questions vont continuer à
augmenter. Que savait Sonia LeBel? Que savait le ministre Bonnardel et
également Geneviève Guilbault quant à ce scindage d'un coût de 222 millions de
dollars. Les questions vont se poursuivre. Pour ce matin, en tout cas, une
chose est sûre, c'est bye bye le shérif Éric Caire, ce matin, mais les autres
ministres également. L'histoire n'est pas terminée. François Legault, il va
falloir un jour qu'il réponde clairement à nos questions.
M. Derraji : Bonjour.
Écoutez, ce qu'on disait depuis quelques jours déjà sort encore aujourd'hui.
Moi, je pense que nous sommes en face d'un stratagème initié pour contourner
les règles. Le but de l'arrêté ministériel était dans ce sens, contourner les
règles pour permettre à la SAAQ, parce que nous étions en pleine campagne
électorale, d'aller vers une option qui ne va pas avoir un risque médiatique et
politique pendant la campagne électorale. C'est ça, le vrai enjeu qu'on a
aujourd'hui. Ça a été démontré lors de la présentation de la V.G., et je sais
que M. Legault aime les procès-verbaux que j'ai, et je l'ai dans le p.v. du 14 septembre
où on voit clairement : Stratégie contractuelle CASA, avec une résolution.
Donc, ce qu'on demande aujourd'hui :
Est-ce que c'est au nom de la solidarité ministérielle, Caire Guilbault,
Bonnardel, qu'on va empêcher le grand public de savoir toute la vérité?
Pourquoi les caquistes, en plein été de 2022, ils ont pris la décision de
mettre un arrêté pour contourner les règles? C'est ça, la question que les
caquistes doivent aujourd'hui répondre.
Journaliste : Qu'est-ce que
ça prend, M. Tanguay? Aujourd'hui, là, vous êtes en... vous en êtes à votre
quatrième journée. Vous allez poser des questions. J'ai l'impression que la
totalité de vos questions vont porter sur le sujet aujourd'hui. Qu'est-ce que
ça prend aujourd'hui pour faire...
8 h 09 (version non révisée)
Journaliste : ...aujourd'hui,
pour faire en sorte de vous satisfaire.
M. Tanguay : De un, je pense
qu'encore une fois il faut que François Legault... il faut que François
Legault, là, qui est supposé être le responsable en chef, là, soit présent à l'Assemblée
nationale, décaviarde les documents, rendre publique toute l'information, questionne
lui aussi ses ministres. Puis s'il y a des ministres qui doivent être démis,
mais qu'ils soient démis de leurs fonctions. Là-dessus, là, ceux qui sont sur la
ligne... Évidemment, Caire, à matin, c'est bye bye Caire, avec ce qu'on se rend
compte, c'est bye bye Caire. Là, la preuve est faite. On va voir ce qu'il va
nous raconter tantôt s'il se présente à l'Assemblée nationale. Maintenant,
François Bonnardel, lui. François Bonnardel, pendant ce temps là, ça se passait
sur son terrain. La SAAQ, ça relève de sa responsabilité. Lui, veut nous faire
accroire qu'il n'aurait jamais rien su, alors qu'un arrêté ministériel... Ah,
il a eu des discussions au Conseil des ministres, ça a été publié dans la
Gazette. Alors, il y a eu clairement de l'influence politique à notre sens,
quand on voit le rapport de la VG. François Legault doit prendre ses
responsabilités et doit, le cas échéant, faire toute la lumière et congédier les
ministres fautifs.
Journaliste : ... début de la
semaine, vous avez toujours été contre une enquête publique. Aujourd'hui, à la
lumière, là, entre autres des articles du Devoir, les articles du Journal de
Montréal, Journal de Québec, est-ce que vous êtes toujours sur votre position?
M. Tanguay : Nous, ce qu'on
dit, la commission d'enquête publique, on veut d'abord et avant tout avoir les
résultats rapides. L'Autorité des marchés publics, ce qu'on demandait vendredi,
a tous les pouvoirs d'enquête d'une commission d'enquête publique. Nous, ce qu'on
veut d'abord, c'est que François Legault réponde à toutes nos questions,
décaviarde les documents de un...
Journaliste : Mais il ne
répondra pas, M. Tanguay, là. Est-ce que... L'AMP, ils ont un pouvoir d'enquête,
puis ça a été donné par la commission Charbonneau, ils peuvent, entre autres,
faire des sanctions à l'endroit de l'entreprise SAP, du... de l'Alliance, mais,
au niveau politique, ils ne peuvent rien faire, là. La VG a donné son rapport,
donc vous n'aurez rien, au niveau politique, avec ces deux enquêtes-là, là, à
moins que l'UPAC vienne arrêter un ministre, là.
M. Tanguay : Mais nous, on
veut que le rapport de l'Autorité des marchés publics soit rendu public
rapidement et nous, on n'est pas fermés à une commission d'enquête publique,
très clairement, mais on veut rapidement, parce que commission d'enquête
publique, ça peut prendre des années, ça. Nous, on veut rapidement. Tout est
caviardé. L'Autorité des marchés publics remette un rapport public rapidement.
Et nous, on n'est pas fermés à une commission, une commission d'enquête
publique.
Journaliste : Ce vous dites
essentiellement, autrement, c'est que vous faites confiance au gouvernement
Legault pour faire la lumière sur le volet politique de cette affaire-là.
M. Tanguay : Mais c'est à
François Legault à répondre à nos questions rapidement, à décaviarder ce que l'on
sait. Et, en ce sens-là, l'Autorité des marchés publics doit remettre son
rapport rapidement. Puis pour une commission d'enquête publique, on n'est pas
fermés. Une commission d'enquête publique, mais rapidement. Une commission d'enquête
publique aussi pourrait servir à François Legault de dire : Bon, on va
faire ça, ça va être mis en place dans six mois, dans un an, et à se rendre
jusqu'aux élections. Ce qu'on veut, c'est rapidement avoir l'information.
Journaliste : Mais c'est la
première fois que vous démontrez l'ouverture, là, pour la commission d'enquête
publique.
M. Tanguay : Ah, bien... Je l'ai
déjà dit.
Journaliste : Oui, oui, c'est
la première fois aujourd'hui, là, que vous démontrez une ouverture, qu'est-ce
qui a changé, dans votre opinion?
M. Tanguay : Bien, ce qu'on
veut, c'est que, rapidement, l'Autorité des marchés publics arrive avec les
renseignements. Ce que l'on voit, les questions, là, de plus en plus, c'est que
là le politique est impliqué, là. Il y a eu du fling flang, là. Quand on parle
que la Société d'assurance automobile du Québec, en septembre, ce à quoi faisait
référence la Vérificatrice générale, des hauts risques politiques, on a posé
nos questions à François Legault, puis il ne répondait pas aux questions. Mais
la minute où le politique est... comme de plus en plus ça apparaît clairement
par la preuve qui sort, est impliqué, on s'enligne et on s'en va, le cas
échéant, vers une commission d'enquête publique. Mais nous, ce qu'on veut
rapidement, là, c'est avoir l'information décaviardée, rapport rapide de l'AMP.
Et une commission d'enquête publique, nous, on est ouverts, mais après ces
étapes rapides, qui peuvent être très rapides.
Journaliste : ...vous voulez
que M. Legault annule son voyage à La Tuque aujourd'hui.
M. Tanguay : François
Legault, il n'était pas prévu d'aller à La Tuque dans son horaire avant en fin
de journée hier. François Legault, visiblement, il n'aime pas nos questions de
mardi et mercredi. Puis François Legault s'est sauvé à La Tuque. François
Legault s'est sauvé de ses obligations.
Journaliste : Mais sur la
défense, là, qui est faite par M. Caire ce matin, à savoir, là, dans la
présentation qui lui avait été faite en juin, il était clairement indiqué, là,
noir sur blanc, que, bon, tu sais, l'organisation était prête, les plans de
communication sont élaborés, les mesures de mitigation sont en place pour la
période de transition. Vous, malgré tout, vous dites : Donc, il savait.
M. Tanguay : Oui. Mais Éric
Caire, la présentation, on n'a pas le texte de présentation, alors qu'il la
rend publique, Éric Caire, c'est un autre élément. Aussi, ce qu'on apprend dans
l'article, c'est que tout n'était pas au vert dans la présentation qui a été
faite. Alors, il peut bien prendre la dernière page puis dire : Regardez,
il y a plus de vert qu'autre chose, mais, dans la présentation, on voyait déjà
qu'il y avait des retards. Dans les statistiques, entre autres des tests
préalables, il y avait énormément de retard. Et là on apprend, en plus, que non
seulement il y avait des retards puis que ça n'avançait pas du tout bien...
8 h 14 (version non révisée)
M. Tanguay : ...il y avait un
dépassement coûte 222 millions de dollars, qu'est-ce que tu veux.
M. Derraji : Non, mais c'est
dans le même sens, c'est pour cela qu'on te demande décaviarder les procès-verbaux.
Décaviarder les procès-verbaux, c'est très simple. Et EY mentionnait, dans l'article
de Le Devoir, ils étaient là, mais c'est caviardé ce qu'ils ont dit
au conseil d'administration, c'est caviardé ce qu'ils ont dit dans le comité
TI. Hier, Mme la vice-première ministre m'a lancé le défi : Pourquoi vous
voulez juste 2019?
M. Tanguay : Voilà.
M. Derraji : Je lui ai dit :
Je suis ouvert, décaviardez depuis 2014. C'est parce que si on décaviarde, on
ne serait pas là aujourd'hui. On va déjà établir des liens que des ministres
étaient au courant parce que le conseil d'administration ça parlait chaque
mois. Ces personnes qui étaient là, à la SAQ, elles sont rendues ailleurs,
elles sont nommées ailleurs par l'appareil gouvernemental. C'est là, le
problème.
Donc, pour aller vite, ce qu'on demande à
la CAQ, décaviardez rapidement les PV. On va avoir l'information disponible.
Vous allez l'analyser comme j'ai pu voir dans plusieurs PV, et on va mettre la
lumière très rapidement sur le lien entre les ministres responsables et ce qu'il
s'est passé réellement à l'intérieur de la salle.
Journaliste : M. Tanguay,
vous dites...
Journaliste : Le ministre, M.
Caire a admis, dans sa réaction hier, qu'il connaissait le budget de 2020. La
réévaluation de septembre 2020, c'est là, là, que ça a explosé à presque 1 milliard.
Comment vous expliquez, dans le contexte, qu'il ait été aussi surpris du
rapport de la VG s'il le savait depuis quatre ans?
M. Derraji : Bien, il n'y a
plus rien à faire avec Caire. Pour nous, là, c'est terminé, là.
M. Tanguay : Bye bye.
M. Derraji : C'est bye bye
Caire, là. On va... Ce n'est plus Caire. Il faisait quoi, le ministre des
Transports? Est-ce que vous êtes en train de me dire que c'est quelqu'un qui
était le responsable de la SAAQ? Ce n'est pas dans sa mission. Qu'il joue déjà
sa mission, qu'il remplit sa mission, qu'il joue son rôle de leadership. Après,
il s'occupe des autres sociétés des États. La SAAQ, c'est sous la
responsabilité de M. Bonnardel et présentement Mme Guilbault.
Journaliste : Mais est-ce que
vous avez des questions que Bonnardel savait au même titre que M. Caire savait
sur le...
M. Derraji : Écoutez, depuis
une semaine, M. Caire disait qu'il n'était pas... qu'il ne savait rien. Donc,
il est en train de me dire que Caire qui siège dans le même Conseil des
ministres que son collègue Bonnardel, que Mme Sonia LeBel, lui, il est au
courant, les deux autres ne sont pas au courant. Que M. Caire, de lui-même
aujourd'hui dans l'article de M. Lachance, de lui-même a initié un arrêté
ministériel, et comme par hasard il le signe lui seul, pour satisfaire qui?
Pourquoi M. Caire était obligé d'aller chercher l'arrêté ministériel? Pour
plaire à qui? Est-ce qu'il y avait une solidarité ministérielle pour passer
inaperçu le temps d'une élection?
Le contrat, je vous dis, il y a quelque
chose, ça sent mauvais entre juin et septembre. Ça sent mauvais. La VGQ ne va
jamais dire risque médiatique et politique, c'est dans... c'est dans son
rapport. Il y avait un problème de contrat, ils se sont parlé, ils ont trouvé
un moyen pour rédiger un arrêté ministériel. Ça a passé au Conseil des
ministres. Donc, pour moi, le premier ministre est responsable, l'ensemble des
ministres en question sont responsables et impliqués parce que l'arrêté
ministériel a été signé quelques jours après la rencontre avec M. Carl
Malenfant.
Mais pourquoi tout cela? C'est parce qu'il
y avait une décision importante à prendre en septembre, exactement le 14 septembre
2022. Ce procès-verbal du conseil d'administration, c'est-ce que je dis depuis
une semaine, 3.1 Suivi du projet CASA, 3.2 de reddition de comptes, 4.0 Stratégies
contractuelles CASA. Huis clos. Si on décaviarde ce procès-verbal et celui de
juin, avec ce qu'on sait aujourd'hui, avec l'article du Journal de Montréal de
M. Nicolas Lachance, avec le rapport de la VGQ, nous sommes en train d'écrire
ce qui s'est passé entre juin et septembre, et on va conclure pourquoi il y
avait un risque politique et médiatique.
Journaliste : Vous dites :
François Legault se sauve à La Tuque.
M. Tanguay : Oui, oui.
Journaliste : Là, on s'en va
en pause parlementaire de deux semaines. Vous avez été au pouvoir, est-ce que
ça peut-être une stratégie? Je sais que vous n'allez pas lâcher le morceau, là,
mais qu'est-ce qui attend le gouvernement avec cette histoire-là au cours des
prochains jours même s'il y a une pause?
M. Tanguay : On ne va pas
lâcher le morceau, nous on va continuer. Puis le travail journalistique fait
son œuvre également. On en apprend littéralement, de plus en plus, jour après
jour. Alors, François Legault s'est fixé un rendez-vous, hier en fin de
journée, pour s'empêcher, pour s'éviter d'être à l'Assemblée nationale puis de
continuer de répondre à nos questions ce matin. Mais ça ne changera pas le fait
que nous, on va continuer à poser des questions. Il s'est sauvé de ses
responsabilités, François Legault, physiquement, ce matin de l'Assemblée
nationale, et également, dans ce dossier-là, il s'est sauvé de ses responsabilités.
Ils ne nous feront pas accroire personne qu'Éric Caire, tout seul dans son
coin, a fait, adopter un décret ministériel, l'a rédigé, il n'y en a pas parlé
à François Bonnardel, c'est dans sa cour. La SAAQ, ça ne tient pas la route.
François Bonnardel nécessairement savait, François Bonnardel... de ce qui se
passait dans sa Société d'assurance automobile du Québec, Sonia LeBel
également. Elle a dû voir passer ça...
8 h 19 (version non révisée)
M. Tanguay : ...de ce qui se
passait dans sa Société d'assurance automobile du Québec. Sonia LeBel
également, elle a dû voir passer ça. C'est la présidente du Conseil du trésor,
Sonia LeBel. Puis la ministre Guilbault également, elle sûrement s'est fait
faire un rapport quand elle a pris le ministère en octobre 2022. Là, on
commence à voir, là, qu'il y a eu des mensonges là-dedans, là. Éric Caire n'a
pas toujours dit la vérité du tout dans ce dossier-là. Pour ça que pour nous,
ce matin, c'est : Bye bye Caire. Maintenant, on veut savoir Bonnardel,
LeBel et Guilbault. Et François Legault, là, il faut qu'il y voie puis il faut
qu'il donne réponse à tous les Québécoises et Québécois.
Journaliste : Comment vous
expliquez que le gouvernement envisage de suspendre la nomination de l'ancien
sous-ministre de M. Caire mais pas M. Caire lui-même, qui était assis à côté de
lui dans la réunion?
M. Tanguay : C'est exactement
la réflexion. Quand j'ai lu le X de Sonia LeBel qui dit, je la cite :
«Considérant les allégations qui circulent à l'endroit de Pierre E.
Rodrigue...» François Legault aurait pu envoyer le même X : Considérant
les allégations qui circulent à l'endroit de mes ministres, je les suspends ou
je les démissionne. Sonia LeBel... Si Pierre E. Rodrigue n'est plus
fréquentable ou n'est plus nommable, imaginez-vous le ministre qui était assis
à côté de lui puis qui a tout vu passer. Je le vois, ça, comme étant également
un jugement porté à l'endroit du travail d'Éric Caire. Et on veut savoir
également Bonnardel.
Journaliste : M. Tanguay, on
vient de m'informer qu'on a annulé l'étude détaillée du projet de loi n° 82 ce
matin sur l'identité numérique, ce matin et cet après-midi.
M. Tanguay : On va voir la
suite des choses. Pour nous, c'est : Bye bye le shérif. Bye bye mon
cowboy, finalement, Éric Caire. Alors, on veut savoir. Maintenant, François
Legault doit nous aider à savoir ce qui s'est passé avec Bonnardel, avec LeBel
puis avec Guilbault.
Journaliste : ...Éric Caire
se cache aussi?
M. Tanguay : Ah! je ne sais
pas s'il va être là, lui, à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas s'il va être
là à l'Assemblée générale. Chose certaine, François Legault, il se cache.
François Legault se défile. François Legault ne remplit pas ses
responsabilités. L'exemple vient d'en haut. François Legault qui se cache de
ses responsabilités, ça, c'est le ton qu'il donne à tous ses ministres. À
quel... Il n'y aura jamais eu... même aujourd'hui, il n'y aura jamais eu un
ministre responsable de quoi que ce soit depuis sept ans dans ce dossier-là.
C'est épouvantable. Un scandale Legault.
Journaliste : So, Mister...
Journaliste : Peut-être, en
terminant, comment expliquer qu'avec tout ce qu'on sait... François Legault a
rétrogradé des ministres par le passé pour beaucoup moins que ça. Comment vous
expliquez que là il n'agit pas?
M. Tanguay : Un chum, c'est
un chum. François Legault a dit... lorsqu'on a demandé la démission d'Éric
Caire, il y a un an et demi, en début 2023, François Legault a dit
textuellement pour le garder en place... François Legault a dit : Il est
là depuis longtemps, il est là depuis le début. Ça, c'est un chum qui rend
service à un chum. C'est un chum qui protège un chum.
Maintenant, après Caire, là, c'est :
Bye bye Caire, on veut savoir Bonnardel, LeBel, Guilbault. Puis François
Legault, là, qu'il arrête de se défiler puis qu'il fasse sa job de premier
ministre.
Journaliste :
So, to you, Mr. Legault is hiding
out...
M. Tanguay :
Absolutely. François Legault run off
his obligation answering our questions today. He scheduled an appointment
yesterday by the end of the day, saying : Oh! I will not be present this
morning to answer to all of your questions. Francois Legault's job is to be
here this morning. So, he's running from his obligation.
And again, this is a
clear example from the top to all of its ministers : You know what? In
case of trouble, you can run from your obligations. Just deny, deny, don't
answer the questions.
So, Francois Legault now
must change his perspective, must ask questions. Otherwise, he is as
responsible in this case as his ministers who have acted badly.
Journaliste :
At this point, is there anything that
M. Caire could do to salvage himself as a minister, or do you think that he
absolutely has to step down?
M. Tanguay :
There's just one thing to do for Mr.
Caire, and it's to resign.
Journaliste :
Mr. Tanguay, the fact that Mr. Caire,
apparently from Le Devoir, knew about the costs of SAAQclic since 2020, and
then 2022, and there is this ministerial decree to let SAAQclic, like, have a
bigger envelope, what does that tell you about everything he told you since
last week?
M. Tanguay :
We don't have... for a long... a long
period of time now, we don't have any confidence in Éric Caire. For us, Éric
Caire knew way more than he was saying. And, you know, you can run from the
truth, but, at a certain point in time, with the journalists, with the
excellent work, the truth will come out. And again, it's... we... for a long...
a long period of time now, we don't have any more...
8 h 24 (version non révisée)
M. Tanguay : ...put confidence
in Éric Caire. And now, the question is: How about Sonia LeBel, Bonnardel and
Guilbault and François Legault? They... They're running from... They're not
accountable, this government, which is a pity.
Journaliste : It's just that,
when you go back to Eric Caire...
M. Tanguay : Yes.
Journaliste : ...he was, in
the opposition, asking tough questions, and we have lots of examples of this.
Mr. Legault, whether or not he changed his schedule to not be here today and
being in La Tuque - we don't... I don't have this information - but why is he
protecting Éric Caire?
M. Tanguay : Because he's
protecting a friend. François Legault is protecting a chum. François Legault,
when we asked for the resignation of Éric Caire, back at the beginning of 2023,
with the fiasco SAAQclic, when we had for us the obvious evidence that he
hasn't done his job properly, we were asking to Premier Legault to get rid of
Éric Caire in his cabinet, at the end of the day, for us it was crystal clear
that François Legault mentioned as the reason why he was keeping Éric Caire in
place: You know, he's there with us from the beginning. And that was the reason
why François Legault kept him. So, he's protecting a friend, François Legault
is protecting his good friend Éric Caire. But we need the Premier to do his
job.
Journaliste : And the fact
that the man that... like, the main colleague of Éric Caire for years had this
nomination yesterday at the Cabinet meeting... Nobody around the table...
M. Tanguay : Absolutely.
Journaliste : ...at the
Cabinet meeting saw red flags?
M. Tanguay : Nobody. And
again, this is unrealistic that François Bonnardel never had a conversation
with Éric Caire: Oh! What's happening within my... under my responsibility?
SAAQ is under the responsibility of François... So, the... Yes.
Journaliste : But, just to go
back to this nomination, nobody around the table said: Maybe it's not the right
timing, because there's this fiasco at SAAQclic, and Mr. Rodrigue was so
involved?
M. Tanguay : So, that tells
us the level of unresponsibility of... That tells us a lot about this bad
government. And again, more than Éric Caire, there's a lot of other people who
know, and the ministers... there's a lot of ministers who know what's going on
here, and it's not only him, of course.
Journaliste : Are you
calling... Just to clarify, are you calling, like the other opposition parties
do... now want to see a parliamentary commission, an inquiry?
M. Tanguay : We're not
against a public commission to inquire. But first, we need to have the
«procès-verbaux» to be declassified very rapidly. We want to have a report
quickly by the AMP, l'Autorité des marchés publics, they have all the powers to
inquire. So, we need to have these two steps rapidly and quickly, and we're
not... we're open to have a... afterwards to have a public commission to go
further. But in the meantime, we need to have the truth.
Journaliste : In terms of
timing, we're about to go on a two-week break here. News cycle moves on, specially
with what's going on in the White House, the tariffs, all that, I think. Is
there a risk that this kind of gets pushed away?
M. Tanguay : No, because for
us... It's going to be the strategy of this Government, it's going to be
François Legault's strategy to try to set this aside and to quiet things out.
But, that being said, it's scandalous, what happened here, and the scandal will
stay even in two weeks from now, and during that period of time we will
continue asking questions, and I think that we will learn not because the
Minister decided to speak, because of your work, the journalists, because of
people who are saying: No, I will not be the only responsible in this, the
ministers knew about that.
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 29)