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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, February 27, 2025, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

8 h 04 (version non révisée)

(Huit heures cinq minutes)

M. Tanguay : Alors bon matin, bon matin à chacun et à chacune. Ce matin, autre page qui se tourne dans le scandale caquiste SAAQclic. Nous apprenons ce matin que non seulement Éric Caire a été pleinement au courant, en juin 2022, des dépassements de coûts à SAAQclic, le fameux 222 millions de dollars. Éric Caire était parfaitement au courant en juin, le 13 juin 2022. Non seulement cela, mais Éric Caire, neuf jours après, a signé un décret qui aura permis à la Société d'assurance automobile de scinder ce 222 millions de dollars là pour ne pas être visible publiquement.

Dans une année électorale, Éric Caire aura permis ça, était parfaitement au courant. Et rappelez-vous, hier, quand on posait des questions à tous ces ministres-là, et incluant le premier ministre, on citait ce que la V.G. avait dit, à savoir que la SAAQ, en septembre, en pleine campagne électorale, avait fait l'analyse sous l'angle du risque médiatique et politique élevé. Hier, on se posait la question : Quand on parle de risque politique élevé, je cherche le politicien, bien, le politicien, là, Éric Caire, s'est fait prendre la main dans le sac avec ce qu'on apprend par les médias impliqués ce matin. Éric Caire aura été celui qui aura permis cette... ce scindage des contrats, du 222 millions, et aura permis, en année électorale, de s'éviter l'embarras de publiquement dire que ça dérape, SAAQclic, que c'est 222 millions de dollars de plus.

Maintenant, face à ça, que va faire François Legault? Moi, je dénonce François Legault qui, ce matin, François Legault, n'est pas à l'Assemblée nationale. François Legault lui-même se déresponsabilise face à ce scandale qui ne touche pas juste Éric Caire, mais qui touche l'ensemble des ministres impliqués. François Legault est absent à l'Assemblée nationale, il se déresponsabilise. L'exemple de déresponsabilisation vient d'en haut, vient de François Legault. Surtout à la lumière que, ces derniers jours, nous questionnons François Legault, puis lui, il dit : Circulez, il n'y a rien à voir, circulez, il n'y a rien à voir. C'est un premier ministre qui est désengagé, qui s'est déresponsabilisé.

Et là les questions vont continuer à augmenter. Que savait Sonia LeBel? Que savait le ministre Bonnardel et également Geneviève Guilbault quant à ce scindage d'un coût de 222 millions de dollars. Les questions vont se poursuivre. Pour ce matin, en tout cas, une chose est sûre, c'est bye bye le shérif Éric Caire, ce matin, mais les autres ministres également. L'histoire n'est pas terminée. François Legault, il va falloir un jour qu'il réponde clairement à nos questions.

M. Derraji : Bonjour. Écoutez, ce qu'on disait depuis quelques jours déjà sort encore aujourd'hui. Moi, je pense que nous sommes en face d'un stratagème initié pour contourner les règles. Le but de l'arrêté ministériel était dans ce sens, contourner les règles pour permettre à la SAAQ, parce que nous étions en pleine campagne électorale, d'aller vers une option qui ne va pas avoir un risque médiatique et politique pendant la campagne électorale. C'est ça, le vrai enjeu qu'on a aujourd'hui. Ça a été démontré lors de la présentation de la V.G., et je sais que M. Legault aime les procès-verbaux que j'ai, et je l'ai dans le p.v. du 14 septembre où on voit clairement : Stratégie contractuelle CASA, avec une résolution.

Donc, ce qu'on demande aujourd'hui : Est-ce que c'est au nom de la solidarité ministérielle, Caire Guilbault, Bonnardel, qu'on va empêcher le grand public de savoir toute la vérité? Pourquoi les caquistes, en plein été de 2022, ils ont pris la décision de mettre un arrêté pour contourner les règles? C'est ça, la question que les caquistes doivent aujourd'hui répondre.

Journaliste : Qu'est-ce que ça prend, M. Tanguay? Aujourd'hui, là, vous êtes en... vous en êtes à votre quatrième journée. Vous allez poser des questions. J'ai l'impression que la totalité de vos questions vont porter sur le sujet aujourd'hui. Qu'est-ce que ça prend aujourd'hui pour faire...


 
 

8 h 09 (version non révisée)

Journaliste : ...aujourd'hui, pour faire en sorte de vous satisfaire.

M. Tanguay : De un, je pense qu'encore une fois il faut que François Legault... il faut que François Legault, là, qui est supposé être le responsable en chef, là, soit présent à l'Assemblée nationale, décaviarde les documents, rendre publique toute l'information, questionne lui aussi ses ministres. Puis s'il y a des ministres qui doivent être démis, mais qu'ils soient démis de leurs fonctions. Là-dessus, là, ceux qui sont sur la ligne... Évidemment, Caire, à matin, c'est bye bye Caire, avec ce qu'on se rend compte, c'est bye bye Caire. Là, la preuve est faite. On va voir ce qu'il va nous raconter tantôt s'il se présente à l'Assemblée nationale. Maintenant, François Bonnardel, lui. François Bonnardel, pendant ce temps là, ça se passait sur son terrain. La SAAQ, ça relève de sa responsabilité. Lui, veut nous faire accroire qu'il n'aurait jamais rien su, alors qu'un arrêté ministériel... Ah, il a eu des discussions au Conseil des ministres, ça a été publié dans la Gazette. Alors, il y a eu clairement de l'influence politique à notre sens, quand on voit le rapport de la VG. François Legault doit prendre ses responsabilités et doit, le cas échéant, faire toute la lumière et congédier les ministres fautifs.

Journaliste : ... début de la semaine, vous avez toujours été contre une enquête publique. Aujourd'hui, à la lumière, là, entre autres des articles du Devoir, les articles du Journal de Montréal, Journal de Québec, est-ce que vous êtes toujours sur votre position?

M. Tanguay : Nous, ce qu'on dit, la commission d'enquête publique, on veut d'abord et avant tout avoir les résultats rapides. L'Autorité des marchés publics, ce qu'on demandait vendredi, a tous les pouvoirs d'enquête d'une commission d'enquête publique. Nous, ce qu'on veut d'abord, c'est que François Legault réponde à toutes nos questions, décaviarde les documents de un...

Journaliste : Mais il ne répondra pas, M. Tanguay, là. Est-ce que... L'AMP, ils ont un pouvoir d'enquête, puis ça a été donné par la commission Charbonneau, ils peuvent, entre autres, faire des sanctions à l'endroit de l'entreprise SAP, du... de l'Alliance, mais, au niveau politique, ils ne peuvent rien faire, là. La VG a donné son rapport, donc vous n'aurez rien, au niveau politique, avec ces deux enquêtes-là, là, à moins que l'UPAC vienne arrêter un ministre, là.

M. Tanguay : Mais nous, on veut que le rapport de l'Autorité des marchés publics soit rendu public rapidement et nous, on n'est pas fermés à une commission d'enquête publique, très clairement, mais on veut rapidement, parce que commission d'enquête publique, ça peut prendre des années, ça. Nous, on veut rapidement. Tout est caviardé. L'Autorité des marchés publics remette un rapport public rapidement. Et nous, on n'est pas fermés à une commission, une commission d'enquête publique.

Journaliste : Ce vous dites essentiellement, autrement, c'est que vous faites confiance au gouvernement Legault pour faire la lumière sur le volet politique de cette affaire-là.

M. Tanguay : Mais c'est à François Legault à répondre à nos questions rapidement, à décaviarder ce que l'on sait. Et, en ce sens-là, l'Autorité des marchés publics doit remettre son rapport rapidement. Puis pour une commission d'enquête publique, on n'est pas fermés. Une commission d'enquête publique, mais rapidement. Une commission d'enquête publique aussi pourrait servir à François Legault de dire : Bon, on va faire ça, ça va être mis en place dans six mois, dans un an, et à se rendre jusqu'aux élections. Ce qu'on veut, c'est rapidement avoir l'information.

Journaliste : Mais c'est la première fois que vous démontrez l'ouverture, là, pour la commission d'enquête publique.

M. Tanguay : Ah, bien... Je l'ai déjà dit.

Journaliste : Oui, oui, c'est la première fois aujourd'hui, là, que vous démontrez une ouverture, qu'est-ce qui a changé, dans votre opinion?

M. Tanguay : Bien, ce qu'on veut, c'est que, rapidement, l'Autorité des marchés publics arrive avec les renseignements. Ce que l'on voit, les questions, là, de plus en plus, c'est que là le politique est impliqué, là. Il y a eu du fling flang, là. Quand on parle que la Société d'assurance automobile du Québec, en septembre, ce à quoi faisait référence la Vérificatrice générale, des hauts risques politiques, on a posé nos questions à François Legault, puis il ne répondait pas aux questions. Mais la minute où le politique est... comme de plus en plus ça apparaît clairement par la preuve qui sort, est impliqué, on s'enligne et on s'en va, le cas échéant, vers une commission d'enquête publique. Mais nous, ce qu'on veut rapidement, là, c'est avoir l'information décaviardée, rapport rapide de l'AMP. Et une commission d'enquête publique, nous, on est ouverts, mais après ces étapes rapides, qui peuvent être très rapides.

Journaliste : ...vous voulez que M. Legault annule son voyage à La Tuque aujourd'hui.

M. Tanguay : François Legault, il n'était pas prévu d'aller à La Tuque dans son horaire avant en fin de journée hier. François Legault, visiblement, il n'aime pas nos questions de mardi et mercredi. Puis François Legault s'est sauvé à La Tuque. François Legault s'est sauvé de ses obligations.

Journaliste : Mais sur la défense, là, qui est faite par M. Caire ce matin, à savoir, là, dans la présentation qui lui avait été faite en juin, il était clairement indiqué, là, noir sur blanc, que, bon, tu sais, l'organisation était prête, les plans de communication sont élaborés, les mesures de mitigation sont en place pour la période de transition. Vous, malgré tout, vous dites : Donc, il savait.

M. Tanguay : Oui. Mais Éric Caire, la présentation, on n'a pas le texte de présentation, alors qu'il la rend publique, Éric Caire, c'est un autre élément. Aussi, ce qu'on apprend dans l'article, c'est que tout n'était pas au vert dans la présentation qui a été faite. Alors, il peut bien prendre la dernière page puis dire : Regardez, il y a plus de vert qu'autre chose, mais, dans la présentation, on voyait déjà qu'il y avait des retards. Dans les statistiques, entre autres des tests préalables, il y avait énormément de retard. Et là on apprend, en plus, que non seulement il y avait des retards puis que ça n'avançait pas du tout bien...


 
 

8 h 14 (version non révisée)

M. Tanguay : ...il y avait un dépassement coûte 222 millions de dollars, qu'est-ce que tu veux.

M. Derraji : Non, mais c'est dans le même sens, c'est pour cela qu'on te demande décaviarder les procès-verbaux. Décaviarder les procès-verbaux, c'est très simple. Et EY mentionnait, dans l'article de Le Devoir, ils étaient là, mais c'est caviardé ce qu'ils ont dit au conseil d'administration, c'est caviardé ce qu'ils ont dit dans le comité TI. Hier, Mme la vice-première ministre m'a lancé le défi : Pourquoi vous voulez juste 2019?

M. Tanguay : Voilà.

M. Derraji : Je lui ai dit : Je suis ouvert, décaviardez depuis 2014. C'est parce que si on décaviarde, on ne serait pas là aujourd'hui. On va déjà établir des liens que des ministres étaient au courant parce que le conseil d'administration ça parlait chaque mois. Ces personnes qui étaient là, à la SAQ, elles sont rendues ailleurs, elles sont nommées ailleurs par l'appareil gouvernemental. C'est là, le problème.

Donc, pour aller vite, ce qu'on demande à la CAQ, décaviardez rapidement les PV. On va avoir l'information disponible. Vous allez l'analyser comme j'ai pu voir dans plusieurs PV, et on va mettre la lumière très rapidement sur le lien entre les ministres responsables et ce qu'il s'est passé réellement à l'intérieur de la salle.

Journaliste : M. Tanguay, vous dites...

Journaliste : Le ministre, M. Caire a admis, dans sa réaction hier, qu'il connaissait le budget de 2020. La réévaluation de septembre 2020, c'est là, là, que ça a explosé à presque 1 milliard. Comment vous expliquez, dans le contexte, qu'il ait été aussi surpris du rapport de la VG s'il le savait depuis quatre ans?

M. Derraji : Bien, il n'y a plus rien à faire avec Caire. Pour nous, là, c'est terminé, là.

M. Tanguay : Bye bye.

M. Derraji : C'est bye bye Caire, là. On va... Ce n'est plus Caire. Il faisait quoi, le ministre des Transports? Est-ce que vous êtes en train de me dire que c'est quelqu'un qui était le responsable de la SAAQ? Ce n'est pas dans sa mission. Qu'il joue déjà sa mission, qu'il remplit sa mission, qu'il joue son rôle de leadership. Après, il s'occupe des autres sociétés des États. La SAAQ, c'est sous la responsabilité de M. Bonnardel et présentement Mme Guilbault.

Journaliste : Mais est-ce que vous avez des questions que Bonnardel savait au même titre que M. Caire savait sur le...

M. Derraji : Écoutez, depuis une semaine, M. Caire disait qu'il n'était pas... qu'il ne savait rien. Donc, il est en train de me dire que Caire qui siège dans le même Conseil des ministres que son collègue Bonnardel, que Mme Sonia LeBel, lui, il est au courant, les deux autres ne sont pas au courant. Que M. Caire, de lui-même aujourd'hui dans l'article de M. Lachance, de lui-même a initié un arrêté ministériel, et comme par hasard il le signe lui seul, pour satisfaire qui? Pourquoi M. Caire était obligé d'aller chercher l'arrêté ministériel? Pour plaire à qui? Est-ce qu'il y avait une solidarité ministérielle pour passer inaperçu le temps d'une élection?

Le contrat, je vous dis, il y a quelque chose, ça sent mauvais entre juin et septembre. Ça sent mauvais. La VGQ ne va jamais dire risque médiatique et politique, c'est dans... c'est dans son rapport. Il y avait un problème de contrat, ils se sont parlé, ils ont trouvé un moyen pour rédiger un arrêté ministériel. Ça a passé au Conseil des ministres. Donc, pour moi, le premier ministre est responsable, l'ensemble des ministres en question sont responsables et impliqués parce que l'arrêté ministériel a été signé quelques jours après la rencontre avec M. Carl Malenfant.

Mais pourquoi tout cela? C'est parce qu'il y avait une décision importante à prendre en septembre, exactement le 14 septembre 2022. Ce procès-verbal du conseil d'administration, c'est-ce que je dis depuis une semaine, 3.1 Suivi du projet CASA, 3.2 de reddition de comptes, 4.0 Stratégies contractuelles CASA. Huis clos. Si on décaviarde ce procès-verbal et celui de juin, avec ce qu'on sait aujourd'hui, avec l'article du Journal de Montréal de M. Nicolas Lachance, avec le rapport de la VGQ, nous sommes en train d'écrire ce qui s'est passé entre juin et septembre, et on va conclure pourquoi il y avait un risque politique et médiatique.

Journaliste : Vous dites :  François Legault se sauve à La Tuque.

M. Tanguay : Oui, oui.

Journaliste : Là, on s'en va en pause parlementaire de deux semaines. Vous avez été au pouvoir, est-ce que ça peut-être une stratégie? Je sais que vous n'allez pas lâcher le morceau, là, mais qu'est-ce qui attend le gouvernement avec cette histoire-là au cours des prochains jours même s'il y a une pause?

M. Tanguay : On ne va pas lâcher le morceau, nous on va continuer. Puis le travail journalistique fait son œuvre également. On en apprend littéralement, de plus en plus, jour après jour. Alors, François Legault s'est fixé un rendez-vous, hier en fin de journée, pour s'empêcher, pour s'éviter d'être à l'Assemblée nationale puis de continuer de répondre à nos questions ce matin. Mais ça ne changera pas le fait que nous, on va continuer à poser des questions. Il s'est sauvé de ses responsabilités, François Legault, physiquement, ce matin de l'Assemblée nationale, et également, dans ce dossier-là, il s'est sauvé de ses responsabilités. Ils ne nous feront pas accroire personne qu'Éric Caire, tout seul dans son coin, a fait, adopter un décret ministériel, l'a rédigé, il n'y en a pas parlé à François Bonnardel, c'est dans sa cour. La SAAQ, ça ne tient pas la route. François Bonnardel nécessairement savait, François Bonnardel... de ce qui se passait dans sa Société d'assurance automobile du Québec, Sonia LeBel également. Elle a dû voir passer ça...


 
 

8 h 19 (version non révisée)

M. Tanguay : ...de ce qui se passait dans sa Société d'assurance automobile du Québec. Sonia LeBel également, elle a dû voir passer ça. C'est la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel. Puis la ministre Guilbault également, elle sûrement s'est fait faire un rapport quand elle a pris le ministère en octobre 2022. Là, on commence à voir, là, qu'il y a eu des mensonges là-dedans, là. Éric Caire n'a pas toujours dit la vérité du tout dans ce dossier-là. Pour ça que pour nous, ce matin, c'est : Bye bye Caire. Maintenant, on veut savoir Bonnardel, LeBel et Guilbault. Et François Legault, là, il faut qu'il y voie puis il faut qu'il donne réponse à tous les Québécoises et Québécois.

Journaliste : Comment vous expliquez que le gouvernement envisage de suspendre la nomination de l'ancien sous-ministre de M. Caire mais pas M. Caire lui-même, qui était assis à côté de lui dans la réunion?

M. Tanguay : C'est exactement la réflexion. Quand j'ai lu le X de Sonia LeBel qui dit, je la cite : «Considérant les allégations qui circulent à l'endroit de Pierre E. Rodrigue...» François Legault aurait pu envoyer le même X : Considérant les allégations qui circulent à l'endroit de mes ministres, je les suspends ou je les démissionne. Sonia LeBel... Si Pierre E. Rodrigue n'est plus fréquentable ou n'est plus nommable, imaginez-vous le ministre qui était assis à côté de lui puis qui a tout vu passer. Je le vois, ça, comme étant également un jugement porté à l'endroit du travail d'Éric Caire. Et on veut savoir également Bonnardel.

Journaliste : M. Tanguay, on vient de m'informer qu'on a annulé l'étude détaillée du projet de loi n° 82 ce matin sur l'identité numérique, ce matin et cet après-midi.

M. Tanguay : On va voir la suite des choses. Pour nous, c'est : Bye bye le shérif. Bye bye mon cowboy, finalement, Éric Caire. Alors, on veut savoir. Maintenant, François Legault doit nous aider à savoir ce qui s'est passé avec Bonnardel, avec LeBel puis avec Guilbault.

Journaliste : ...Éric Caire se cache aussi?

M. Tanguay : Ah! je ne sais pas s'il va être là, lui, à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas s'il va être là à l'Assemblée générale. Chose certaine, François Legault, il se cache. François Legault se défile. François Legault ne remplit pas ses responsabilités. L'exemple vient d'en haut. François Legault qui se cache de ses responsabilités, ça, c'est le ton qu'il donne à tous ses ministres. À quel... Il n'y aura jamais eu... même aujourd'hui, il n'y aura jamais eu un ministre responsable de quoi que ce soit depuis sept ans dans ce dossier-là. C'est épouvantable. Un scandale Legault.

Journaliste : So, Mister...

Journaliste : Peut-être, en terminant, comment expliquer qu'avec tout ce qu'on sait... François Legault a rétrogradé des ministres par le passé pour beaucoup moins que ça. Comment vous expliquez que là il n'agit pas?

M. Tanguay : Un chum, c'est un chum. François Legault a dit... lorsqu'on a demandé la démission d'Éric Caire, il y a un an et demi, en début 2023, François Legault a dit textuellement pour le garder en place... François Legault a dit : Il est là depuis longtemps, il est là depuis le début. Ça, c'est un chum qui rend service à un chum. C'est un chum qui protège un chum.

Maintenant, après Caire, là, c'est : Bye bye Caire, on veut savoir Bonnardel, LeBel, Guilbault. Puis François Legault, là, qu'il arrête de se défiler puis qu'il fasse sa job de premier ministre.

Journaliste : So, to you, Mr. Legault is hiding out...

M. Tanguay : Absolutely. François Legault run off his obligation answering our questions today. He scheduled an appointment yesterday by the end of the day, saying : Oh! I will not be present this morning to answer to all of your questions. Francois Legault's job is to be here this morning. So, he's running from his obligation.

And again, this is a clear example from the top to all of its ministers : You know what? In case of trouble, you can run from your obligations. Just deny, deny, don't answer the questions.

So, Francois Legault now must change his perspective, must ask questions. Otherwise, he is as responsible in this case as his ministers who have acted badly.

Journaliste : At this point, is there anything that M. Caire could do to salvage himself as a minister, or do you think that he absolutely has to step down?

M. Tanguay : There's just one thing to do for Mr. Caire, and it's to resign.

Journaliste : Mr. Tanguay, the fact that Mr. Caire, apparently from Le Devoir, knew about the costs of SAAQclic since 2020, and then 2022, and there is this ministerial decree to let SAAQclic, like, have a bigger envelope, what does that tell you about everything he told you since last week?

M. Tanguay : We don't have... for a long... a long period of time now, we don't have any confidence in Éric Caire. For us, Éric Caire knew way more than he was saying. And, you know, you can run from the truth, but, at a certain point in time, with the journalists, with the excellent work, the truth will come out. And again, it's... we... for a long... a long period of time now, we don't have any more...


 
 

8 h 24 (version non révisée)

M. Tanguay : ...put confidence in Éric Caire. And now, the question is: How about Sonia LeBel, Bonnardel and Guilbault and François Legault? They... They're running from... They're not accountable, this government, which is a pity.

Journaliste : It's just that, when you go back to Eric Caire...

M. Tanguay : Yes.

Journaliste : ...he was, in the opposition, asking tough questions, and we have lots of examples of this. Mr. Legault, whether or not he changed his schedule to not be here today and being in La Tuque - we don't... I don't have this information - but why is he protecting Éric Caire?

M. Tanguay : Because he's protecting a friend. François Legault is protecting a chum. François Legault, when we asked for the resignation of Éric Caire, back at the beginning of 2023, with the fiasco SAAQclic, when we had for us the obvious evidence that he hasn't done his job properly, we were asking to Premier Legault to get rid of Éric Caire in his cabinet, at the end of the day, for us it was crystal clear that François Legault mentioned as the reason why he was keeping Éric Caire in place: You know, he's there with us from the beginning. And that was the reason why François Legault kept him. So, he's protecting a friend, François Legault is protecting his good friend Éric Caire. But we need the Premier to do his job.

Journaliste : And the fact that the man that... like, the main colleague of Éric Caire for years had this nomination yesterday at the Cabinet meeting... Nobody around the table...

M. Tanguay : Absolutely.

Journaliste : ...at the Cabinet meeting saw red flags?

M. Tanguay : Nobody. And again, this is unrealistic that François Bonnardel never had a conversation with Éric Caire: Oh! What's happening within my... under my responsibility? SAAQ is under the responsibility of François... So, the... Yes.

Journaliste : But, just to go back to this nomination, nobody around the table said: Maybe it's not the right timing, because there's this fiasco at SAAQclic, and Mr. Rodrigue was so involved?

M. Tanguay : So, that tells us the level of unresponsibility of... That tells us a lot about this bad government. And again, more than Éric Caire, there's a lot of other people who know, and the ministers... there's a lot of ministers who know what's going on here, and it's not only him, of course.

Journaliste : Are you calling... Just to clarify, are you calling, like the other opposition parties do... now want to see a parliamentary commission, an inquiry?

M. Tanguay : We're not against a public commission to inquire. But first, we need to have the «procès-verbaux» to be declassified very rapidly. We want to have a report quickly by the AMP, l'Autorité des marchés publics, they have all the powers to inquire. So, we need to have these two steps rapidly and quickly, and we're not... we're open to have a... afterwards to have a public commission to go further. But in the meantime, we need to have the truth.

Journaliste : In terms of timing, we're about to go on a two-week break here. News cycle moves on, specially with what's going on in the White House, the tariffs, all that, I think. Is there a risk that this kind of gets pushed away?

M. Tanguay : No, because for us... It's going to be the strategy of this Government, it's going to be François Legault's strategy to try to set this aside and to quiet things out. But, that being said, it's scandalous, what happened here, and the scandal will stay even in two weeks from now, and during that period of time we will continue asking questions, and I think that we will learn not because the Minister decided to speak, because of your work, the journalists, because of people who are saying: No, I will not be the only responsible in this, the ministers knew about that.

Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 29)


 
 

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