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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, February 26, 2025, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement


 

8 h 33 (version non révisée)

(Huit heures trente-trois minutes)

M. Tanguay : Allons-y, ça commence. Alors, bon matin à chacun et à chacune. Aujourd'hui, encore une fois, on va vous parler du fiasco SAAQclic. Le fiasco SAAQclic, hier, on a posé plusieurs questions au gouvernement, à François Legault, au ministre Bonnardel, à la ministre Guilbault, au ministère, aux quatre Daltons de SAAQclic, là, ça ne fonctionne pas, pas de réponse à nos questions. Alors, les frères Dalton, François Legault, François Bonnardel, Éric Caire et Geneviève Guilbault ne donnent pas toute la vérité aux Québécoises et Québécois.

Hier, on a eu l'occasion de révéler ou de souligner le fait que les rapports annuels de la Société d'assurance automobile du Québec 2017, 2018, 2019 contenaient des suivis en plusieurs points, plusieurs dizaines de points du projet CASA. Mais, en 2020, mystérieusement, le rapport qui a été communiqué par François Bonnardel à l'Assemblée nationale, rapport de gestion annuelle de la SAAQ ne contenait plus aucun suivi en 2020 sur CASA, 2020, 2021, 2022, premier élément. Donc là, déjà là, le ministre a arrêté de rapporter ce qui se passait avec CASA ou au mieux a arrêté lui-même de se questionner par rapport à ça.

François Legault, questionné hier, a dit que la Vérificatrice générale avait eu accès aux procès-verbaux de la SAAQ, évidemment non caviardés et François Legault a dit que c'est basé sur ces procès-verbaux-là qu'elle a pu faire son rapport. Je vous rappelle que les procès-verbaux dont nous avons obtenu copie et qui sont caviardés, le procès-verbal de juin, où l'on sait que le CA avait été mis au courant en juin, qu'il y avait un coût supplémentaire de 222 millions. Et procès-verbal caviardé, on veut savoir ce qui s'est dit à ce moment-là.

Et en septembre, là où le fligne-flagne est arrivé en pleine campagne électorale, on a le procès-verbal qui est caviardé. Nous, on n'a pas accès les députés et la population, mais le procès-verbal en septembre, qui aura permis, vous l'avez noté, à la VG, de dire que lors de ces fameuses rencontres-là, il y avait été mention d'un risque médiatique et politique élevé. Alors, quand la VG parle de risque politique, c'est parce qu'elle l'a pris des PV Nous demandons à François Legault très simplement de... aujourd'hui, dès aujourd'hui, sans délai, de rendre publics les procès-verbaux. Les Québécoises et Québécois ont le droit de savoir. Et qu'est ce que François Legault veut nous cacher? Monsef.

M. Derraji : Merci, Marc. Et écoutez, j'ai... notre demande d'accès à l'information nous a permis d'avoir beaucoup de procès-verbaux. J'ai le conseil d'administration. J'ai le Comité des technologies de l'information et de la cybersécurité. Et je tiens à vous rappeler que M. Carl Malenfant était là dans toutes les rencontres, M. Carl Malenfant était là aussi dans les rencontres du conseil d'administration et ça corrobore sa version des faits publiée aujourd'hui dans le journal Le Devoir. J'ai aussi les réunions... les procès-verbaux d'un comité extrêmement important qui s'appelle le Comité actif, passif et vérification.

Maintenant, j'ai une seule question à M. Legault : Pourquoi il refuse de rendre publics ces procès-verbaux? Je peux vous partager que ma première lecture de ses procès-verbaux, c'est au-delà de 1 500 pages. Et le rapport de la Vérificatrice générale, M. Bonnardel est impliqué dans l'octroi du contrat de 200 millions et le choix de l'option 2 en bas du seuil. Et Mme Guilbault était au courant de ce qui s'est passé à l'intérieur de la SAAQ avant le déploiement de SAAQclic en février 2023.

Donc maintenant, le fardeau de la preuve repose sur le gouvernement Legault. S'ils veulent être transparents avec les Québécois et qu'ils n'ont rien à cacher, qu'il rende publics ces procès-verbaux, ça va aller vite. Vous allez vers vos propres constats, comme moi-même j'ai pu le faire en quelques semaines. Alors, M. Legault, c'est à vous de démontrer que vous êtes très transparent et que ce fiasco, qui n'est pas banal, c'est le premier projet de transformation numérique de l'État québécois, un projet majeur, et vous avez échoué. C'est à vous d'être transparent aujourd'hui.

Journaliste : Dans votre compréhension, lequel des ministres, la plus grosse part de responsabilité dans le fiasco SAAQclic, là? Vous parlez de...

M. Tanguay : Ils ont tous leur part de responsabilité. François Bonnardel, qui n'a pas fait les suivis, qui a cessé de rapporter. François Bonnardel a été là de 2008 à 2022. Vous êtes ministre des Transports, vous avez la responsabilité de la SAAQ. C'est un projet de 700 millions...


 
 

8 h 38 (version non révisée)

M. Tanguay : ...vous êtes ministre des Transports, vous avez la responsabilité de la SAAQ. C'est un projet de près de 700 millions à la base, puis vous arrêtez de faire les suivis. C'est de l'aveuglement volontaire. Et également, c'est sous François Bonnardel qu'en juin, le conseil d'administration 2022, il est toujours ministre, il s'en va en élection dans quelques mois. Il a-tu besoin de ça? Hein, il a-tu besoin de ça, un scandale à SAAQclic? Aïe! Des dépassements de coût de 122 millions, qu'est-ce qu'on aurait dit, nous autres? La CAQ, elle ne sait pas gérer. C'est quoi cette histoire-là? Qu'est-ce qu'il se passe?

En septembre, en pleine campagne électorale, il est toujours ministre des Transports. Il y a du fligne-flagne au conseil d'administration en disant, vous l'avez vu, la VG, elle dit qu'il y a un enjeu médiatique et politique, imaginez-vous, en pleine campagne électorale. Alors, François Bonnardel, il est mouillé, veux veux pas, là-dedans. Et il ne peut pas dire : Je n'ai jamais rien su, je n'ai jamais rien vu, parce que ce serait l'aveu patent qu'il ne fait pas sa job. Après ça, la ministre Geneviève Guilbault ramasse ça, puis elle dit : Moi, je n'étais pas là avant ça. Moi, je suis arrivé après octobre puis j'ai géré le dossier. Geneviève Guilbault, ça aura pris un an et demi et la VG pour savoir que c'était encore tout croche et savoir que ça allait être 1,1 milliard. Ça ne lui tentait pas, Geneviève Guilbault, de nous faire cette évaluation-là puis, en toute transparence, de nous dire ce qui se passait? Puis Éric Caire... Éric Caire, toujours le fantôme en arrière du décor qui se promène. Il est là, il ne parle pas, il regarde puis il n'est au courant de rien. Puis il devrait avoir des éloges.

Et je termine là-dessus parce que le quatrième frère Dalton, c'est François Legault. Il est premier ministre. C'est à lui de gérer ça. Et ultimement, la responsabilité ministérielle lui tombe sur les épaules.

Journaliste : Et quand même, le PLQ aurait son rôle à jouer, selon le gouvernement. Est-ce que votre...

M. Tanguay : Foutaise.

Journaliste : Est-ce que votre ancien gouvernement a donné trop de latitude à la SAAQ?

M. Tanguay : C'est de la foutaise. François Legault ne sait pas ce qu'il dit. Je vous le mets au défi. François Legault peut-il nous présenter sa copie soulignée du rapport de la VG? Je suis certain qu'il ne l'a même pas lu. Il nous répondait hier, il était complètement déconnecté, le pauvre François Legault. Alors, François Legault a fait état d'un décret qui avait été adopté, puis ça, c'est clair comme de l'eau de roche, tout le monde est au courant de tout ça, mais pas lui, par le Parti Québécois. Et le décret a été... Donc, c'était le décret 245-2014 du 5 mars 2014 du Parti québécois. Et par le projet de loi n° 135, le Parti libéral du Québec, alors au pouvoir, adopté le 7 décembre 2017, a abrogé ledit décret. Ça fait que François Legault, là, il n'est pas pantoute au courant puis il dit n'importe quoi dans ce dossier-là. Alors, sur la part de responsabilité, j'aimerais terminer là-dessus, moi, j'ai la citation, j'y vais de mémoire, je pense que c'est le 14 mars 2017. On me corrigera, là, mais le ministre André Fortin, du Parti libéral du Québec, avait dit publiquement, on a la citation : Ce projet de loi là, là, il va falloir le suivre de très près. La VG dit que c'était nécessaire d'évidemment mettre à niveau le système. Et André Fortin l'avait clairement dit : Il va falloir suivre ce projet de loi de très près. Arrive la CAQ au pouvoir. Là, le dérapage est complet.

M. Derraji : Et puis juste un point extrêmement important, le chef vient de le mentionner, vous êtes à la tête d'une organisation qui entame le plus grand projet de transformation numérique. Et là, on les voit, les trois ministres essaient de se faufiler et dire : On nous a menti. On ne nous a rien dit. Mais c'est là le problème. Votre rôle en tant que patron et en tant que boss, c'est avoir des statutaires avec le conseil d'administration. Je suis certifié en... donc administrateur de société certifié. J'ai siégé dans un conseil d'administration, une société d'État. Ce que je vois, c'est clairement un manque de leadership de la part des deux ministres des Transports. Parce que quand vous avez la responsabilité du plus grand projet de transformation numérique qui coûtait des millions de dollars, avec beaucoup de répercussions, qu'il dévoile publiquement, combien de fois M. Bonnardel a rencontré le président de C.A. Combien de fois M. Bonnardel a rencontré le président-directeur général? Qu'est-ce qu'il leur a demandé? Quels comptes il a exigés? Quels paramètres au tableau de bord il suivait, si le gouvernement a des tableaux de bord? Comme par hasard, ils ont eu des tableaux de bord partout sauf à CASA? Donc, quand le chef vient de dire qu'il y a une responsabilité ministérielle, M. Bonnardel n'a rien vu, n'a rien posé comme question. Il l'a dit hier. Mme Guilbault, c'est la même chose. C'est le plus gros projet de transformation numérique, et ils ont échoué.

Journaliste : Juste une petite précision concernant ce que M. Legault, ce que M. Caire a dit hier aussi, par rapport à ce contrat ou à la part de responsabilité que les libéraux ont également là-dedans, le contrat en tant que tel, il a véritablement été donné par les libéraux à l'époque. Est-ce que vous pouvez peut-être...

M. Tanguay : Il a été signé en 2007, tout à fait. Et le contrat...

Journaliste : ...contrat.

M. Tanguay : Bien, le... La régie reconnaît qu'il fallait aller vers la transformation numérique. C'est un système qui était vieux de 40 ans. Contrat signé? Il faut faire les suivis, il faut s'assurer que ça soit bien exécuté. Et ça, ce n'est plus nous qui sommes ministre à ce...


 
 

8 h 43 (version non révisée)

M. Tanguay : ...c'est Bonnardel, c'est Guilbault, puis c'est clair, puis c'est François Legault. Le contrat comme tel... la VG a dit que c'était nécessaire de faire une transformation numérique. Ils n'y ont pas vu. Ils n'y ont pas vu.

Journaliste : Parce que ce que le premier ministre dit, c'est que c'est vous, là, qui avez signé le contrat. Je me répète. Mais est-ce que vous considérez... Oui, il y a le suivi, mais est-ce que vous considérez qu'à l'époque c'était un bon... avec le recul d'aujourd'hui, là?

M. Tanguay : Oui, oui. Tout à fait, oui. Tout à fait. Maintenant, dans l'exécution, je veux dire, dans l'exécution, ça a été un capharnaüm. Et hier, vous dire que... À un moment donné, c'est tellement emberlificoté, ce qu'ils disent, qu'on ne peut pas croire le contraire de ce qu'ils disent. Éric Caire est allé dire hier qu'on savait dès 2020 qu'il y avait un problème avec ce contrat-là. Il l'a dit en Chambre. Bien, si Éric Caire savait dès 2020 qu'il y avait un problème, selon sa version des faits avec ce contrat-là, qu'a-t-il fait?

Journaliste : Est-ce qu'ils ont la légitimité d'être ministres encore à ce jour?

M. Tanguay : Bien, écoutez, non. Non, parce qu'ils n'assument pas la fonction première : la responsabilité ministérielle. Et tant qu'ils ne l'auront pas assumée, je pense qu'ils n'ont pas la légitimité. La responsabilité ministérielle, ça veut dire quelque chose, mais sous la CAQ, ça ne veut plus rien dire. Et François Legault devrait rappeler à l'ordre ses ministres. François Legault devrait dire : C'est correct, les PV, là, la VG a eu accès, les députés vont avoir accès puis la population aussi. Parce que, je termine là-dessus. C'est à partir des PV qu'on a vu le fligne-flagne de septembre, le fligne-flagne électoral de septembre 2022, où elle a dit qu'il y avait des considérations médiatiques et politiques élevées. Elle l'a vu à travers les PV.

Moi, quand je vois une administration qui fait de la gestion de risque politique, je cherche le politicien derrière ça, hein? Je ne pense pas que c'est les membres du C.A. de la SAAQ qui ont dit : Aïe! On va faire de la politique à matin, génération spontanée. Cherchons le politicien derrière les risques politiques élevés en pleine campagne électorale. François Legault va dire : Bien, voyons donc, c'est des accusations trop fortes. Rendez publics les documents. Cessez de cacher la vérité au peuple.

Journaliste : Bonjour. Dans l'article de ma consœur, Mmme Sioui, M. Malenfant défend sa gestion et explique les dépassements de coûts, explique comment ça s'est passé et il s'étonne que ça n'apparaisse pas dans le rapport de la Vérificatrice générale. Pourquoi la Vérificatrice générale n'apporte pas cet éclairage-là? Est-ce qu'il ne manque pas des éléments dans son rapport? Est-ce qu'il n'y a pas des questions à se poser sur le travail qu'elle a fait?

M. Derraji : J'ai confiance dans les travaux de la Vérificatrice générale. Elle a parlé de beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Par contre, je donne raison à M. Malenfant sur un point extrêmement important, et je vous ai dit, la preuve, elle est là : il était dans tous les comités. Il venait chaque mois parler sur l'avancement du projet. Tout le C.A. était au courant, tout le C.A. Quand je vous dis... Le président de C.A. nommé par la CAQ, et le P.D.G. aussi. Et quand il dit que la résolution a été... quand il parle de septembre, c'est ça que je cherche à décaviarder. C'est parce que les deux options ont été abordées en huis clos au conseil d'administration. L'information que je cherche, elle est dans ce PV.

Et qu'est-ce qu'il y avait au mois de septembre? Il y avait une campagne électorale. Mais si je recule, parce que c'est impossible d'avoir une décision au mois de septembre, au mois de juin, nous étions déjà en campagne électorale, souvenez-vous, juin 2022. C'est entre juin 2022 et septembre que les discussions ont commencé. Qu'est-ce qu'on fait avec la demande d'aller chercher 222 millions de dollars?

Et là vous ne me... il ne faut pas me dire, là, je ne vais pas le croire, que M. Bonnardel n'était pas au courant. Donc, Karl Malenfant, ce qu'il dit par rapport à ce... qu'il a avisé le C.A., Et la raison, j'ai la preuve. Est-ce qu'il a fait son travail au niveau du comité où il était responsable de technologies de l'information et de la cybersécurité? J'ai la preuve. Tous ces documents-là, caviardés, en bonne partie, ce sont les travaux de M. Karl Malenfant. Il est là, il est cité. Ça, c'est le C.A., le C.A., la même chose, M. Karl Malenfant venait chaque mois présenter l'état d'avancement et il parlait des indicateurs.

Journaliste : ...a dit.

M. Derraji : Il y a une bonne partie que je peux lire ce qu'il a dit, c'est les décisions caviardées. Et moi, la décision qui m'intéresse, le chef vient de le mentionner : qui a décidé que c'était un risque médiatique et politique élevé? Cette décision, c'est sur la base de deux options, soit aller par appel d'offres soit court-circuiter un peu l'appel d'offres et aller avec 997. C'est ça qui a été discuté au mois de septembre. C'est pour cela que Legault refuse de divulguer ça, parce que c'est là, on a choisi l'option qui va faire moins mal à la CAQ.

M. Tanguay : Et juste pour...


 
 

8 h 48 (version non révisée)

M. Tanguay : ...quand la SAAQ, société d'État, dit «risque politique élevé», on cherche le politicien, c'est qui, le politicien.

Et je termine là-dessus. François Legault, en décidant de ne pas décaviarder, pensez-vous qu'il protège la réputation de la SAAQ? Pensez-vous qu'il protège les dirigeants de la SAAQ? Qui protège-t-il? Qui François Legault couvre-t-il? Ils sont face à leurs propres contradictions. La SAAQ, selon la Coalition avenir Québec, c'est épouvantable, ils leur ont menti en pleine face, Ils ont caché la vérité. Mais, en termes de caviardage, la SAAQ protège le droit sacro-saint de la SAAQ de caviarder. Ça ne tient pas la route. Qui François Legault protège-t-il?

Journaliste : Vous venez de dire que les ministres n'ont plus la légitimité pour assumer leurs fonctions...

M. Tanguay : Pour être ministre.

Journaliste : ...donc, vous demandez leur démission?

M. Tanguay : Bien, écoutez, clairement. Nous... S'ils n'assument pas leurs responsabilités ministérielles, la conséquence, c'est qu'ils quittent, clairement.

Journaliste : De Mme Guilbault, de M. Caire et de M. Bonnardel.

M. Tanguay : Oui. Et ça, la décision, ce n'est pas moi. Vous savez, hein, l'opposition, on peut demander, à tous les jours, la démission du ministre, on ne l'aura pas. Mais c'est à François Legault de réaliser l'importance de ce qui se passe. Il cache la vérité et il a une responsabilité ministérielle qui est bafouée. La conséquence, avant la CAQ, c'est que le ministre devait quitter.

Journaliste : Donc, selon votre lecture de la situation, ils ont menti. C'est ce que vous dites.

M. Tanguay : Nous n'avons pas... De un, leur version n'est pas crédible, on n'a jamais rien su, on nous a caché... C'est comme s'ils étaient absents. À quelle heure ils commencent à être responsables? De un, de deux, ils cachent la vérité. Puis quand je dis ça, c'est un fait, caviarder, c'est cacher la vérité. Et, en passant, les points qui sont caviardés, là, ce n'est pas sur des renseignements personnels, des secrets d'État, ce n'est pas sur des secrets commerciaux, c'est sur CASA, suivi de CASA. Et François Legault cache suivi de CASA. 

M. Derraji : Je peux ajouter un point. Je veux juste clarifier quelque chose que le premier ministre disait hier, que les ministres ont été trompés et on a menti aux ministres. Je tiens à rappeler les propos de la Vérificatrice générale, c'est extrêmement important. C'est les membres de l'administration de la Commission de l'administration publique. Ce sont les députés qui siègent. En aucun cas, il n'a jamais dit qu'on a menti aux ministres. Maintenant, tout repose sur les documents que Mme Guilbault a reçus. Et, si elle veut être transparente, qu'elle dévoile les documents qu'elle a reçus de la SAAQ. La VGQ n'a pas enquêté sur les documents reçus par la SAAQ. Est- ce que la SAAQ... Est-ce que la ministre des Transports a envoyé des documents à la VGQ? La Vérificatrice générale nous a demandé uniquement les documents reçus par les membres de la Commission de l'administration publique. D'ailleurs, c'est pour cela, j'ai déposé hier la question de privilège.

Mais, maintenant, si la ministre nous dit publiquement... Bonnardel et Mme Guilbault : On nous a menti. Vous voulez qu'on vous croie, dévoiler qu'est-ce que vous avez reçu de la SAAQ. Parce qu'on sait ce qui a été envoyé à la CAP, la Commission de l'administration publique, aux élus qui siégeaient dans la commission. Ça, ça a été analysé par la Vérificatrice générale. En aucun cas, on ne savait pas ce qui a été envoyé entre la SAAQ et le bureau de la ministre Guilbault et le ministre. Bonnardel. Ça, on ne le sait pas. Si ce qu'ils ont reçu est faux, je les invite à le dévoiler publiquement, là on va les croire. S'ils continuent à cacher l'information reçue de la SAAQ au ministère, c'est qu'ils ont reçu la bonne information qui circulait à l'intérieur de la SAAQ, corroborée aujourd'hui par M. Malenfant. Ça, c'est un point extrêmement important dans l'enquête de ce fiasco, SAAQcliq.

Journaliste : Sur un autre sujet, là, on voit, ce matin, qu'en matière d'immigration, bon, Québec va aller de l'avant avec les quotas aux...  en fait, plafonner les universités, les cégeps, diminution dans les collèges privés. Est-ce que c'est la bonne solution, la bonne façon de faire? Qu'est-ce que vous en pensez?

M. Tanguay : Écoutez, nous, au Québec, on est en compétition à l'international pour attirer les meilleurs cerveaux, des personnes, des femmes et des hommes qui, peut-être, ne parlent pas le français, mais qui sont prêts à, peut-être, le cas échéant, après leurs études, à s'établir ici, à fonder une famille, faire ce qu'ils veulent dans la vie, apprendre le français. Alors, nous, on ne voit pas ça d'une bonne nouvelle comme principe de dire : Bien, nous, on va se priver de cerveaux qui sont prêts, des personnes, des coeurs, des bras, des hommes et des femmes qui veulent venir ici, au Québec, en ce sens-là.

Journaliste : ...pour l'instant, il semble beaucoup cibler les collèges privés où il y a des AEP de toutes sortes, là, en...


 
 

8 h 53 (version non révisée)

Journaliste : ...donc est-ce qu'il n'y a pas lieu quand même de faire un certain travail de resserrement dans ces secteurs-là?

M. Tanguay : Oui, mais ce n'est pas en disant de façon paramétrique qu'on va... on va mettre un plafond beaucoup plus bas. Mon point, c'est effectivement quand les personnes... En éducation, il y a le concept de parcours authentique, quand la personne est de bonne foi, il y a des vérifications qui peuvent être faites. Il ne faut pas que ce soit une porte d'entrée de gens de mauvaise foi qui voudraient contourner le système. Mais sinon, évidemment qu'on donne l'accès au cégep, à l'enseignement supérieur à toutes les Québécoises et Québécois et que l'on puisse aussi accueillir celles et ceux qui sont prêts à venir étudier et demeurer.

Journaliste : Mais vous êtes en faveur ou pas à ces coupes-là, à ces...

M. Tanguay : Paramétriques, non. Paramétriques, non. Il faut s'assurer qu'on puisse évidemment offrir le service aux Québécoises et Québécois, mais on se prive de cerveaux dans une lutte internationale.

Journaliste : Donc, on devrait... ça devrait être intact. Les étudiants étrangers on ne touche pas à ça.

M. Tanguay : Bien, au niveau de la législation publique si... encore une fois, s'il y a des gens qui contournent le système, il ne faut pas tolérer ça, il faut faire les vérifications. Mais sinon, je pense que, nous, selon notre capacité d'accueil, parce qu'en immigration, il y a une capacité d'accueil, je pense qu'il ne faut pas dire : Bien, j'ai la solution magique, je vais couper ça par un plafond. Vous n'atteignez pas les deux objectifs.

Le Modérateur : Merci. En anglais.

Journaliste : I'll jump on this question and, after that will talk about SAAQclic. On the reduction of the foreign students about 20% between 2024 and 2025, do you think it's a good thing? Because they were to many, and you had also private colleges that, you know, were not respecting the rules.

M. Tanguay : Yes, absolutely. So, those who are not respecting the rules, they had to be stopped. That being said, to say that we will not continue our race to have people who are very skill, talented, who wants to learn here, learn French and you to live here in Québec, I think that we have to be careful and to be able to welcome them.That being said, we... the Government must make sure that the institutions, the cégeps and the universities, they have sufficient funds to work. And again, this is the CAQ's approach to say, O.K. We'll cut by reducing the amount without any specific engagement to make sure that the rules are...

Journaliste : Because... do you he remember like the big four universities spoke before the committee on this bill, in the fall, to say, don't cut the number of French students, don't cut the number of professors coming here because its a race to get the great minds.

M. Tanguay : Absolutely, its about that race. And again, François Legault with the immigration, he doesn't know what he is doing. François Legault with the immigration, it's a failure, total failure. And when we're talking about his old saying, you know, «en prendre moins puis en prendre soin», he has done completely... he lost control, and he has done completely the opposite.

Journaliste : OK. SAAQclic, when Malenfant says to Le Devoir that he had meetings with Éric Caire, did Éric Caire lied?

M. Tanguay : We want to know the truth. And again, the only defense from Éric Caire, Bonnardel and Guilbeault, never knew about it, never asked, never involved. It's their jobs. It's their first responsibility to be involved. So, it's not a defense for Caire. And so, we have an additional piece of evidence and again the testimony of Mr. Malenfant is on among many others. So, this is his testimony, but again it's adding that he had conversations. He says that that he had conversations with Éric Caire, and he was fully aware of  what's going on, and I see the contradiction. So...

M. Derraji : C'est quoi de caviarder?

M. Tanguay : De caviarder?

M. Derraji : De caviarder in English?

Journaliste : Sorry, what?

M. Derraji : De caviarder in English?

Journaliste : Redacted.

M. Derraji : OK. So, find it, find it and I have a solution for you. If you want to know the information, we have everything here. Carl Malenfant, he... he is a member of the board, and he is responsible for all the IT inside the SAAQ. So, we have it here and we want to know the truth, and also who is accountable for this government.

Journaliste : I want to ask you about tariffs.

M. Derraji : Yes.

Journaliste : There is a working group today between the Premier and the working group from the United States. Messaging from the White house is still kind of unclear about what the tariffs will be. There is a one-month reprieve from the initial tariffs. Do you think Québec has used that one month wisely to prepare for what could be coming or we still don't know?

M. Tanguay : No, no, and for instance the message that François Legault sent when he was in Washington, saying that, OK. I'm willing to compromise Québec's interests on aluminium.


 
 

8 h 58 (version non révisée)

M. Tanguay : ...forest and «aéronautique» as well. He put Québec in a place where we are more vulnerable. In a negociation at that level, when you are starting by : O.K., I am willing to compromise on this, this and that, it's... you are putting yourself in a vulnerable position.

Also, he mentioned that : Please, please, please, stop the pressure, it's unbearable for us, Quebeckers... that's the message that he sent out in Washington, that's unbearable for us : Please, can you renegociate very rapidly? It's a weak message, it's a message of weakness.

That being said, wrong message, François Legault also... I am not feeling that François Legault assembled every actors here, in Québec, the enterprises, the associations, the workers associations as well, to make sure to have a common strategy and to import or exprot that strategy within the federal level. I'm not feeling that, so I don't think, to your question, that we used, here, in Québec, under François Legault, properly this delay.

(Fin à 8 h 59)


 
 

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