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Point de presse de M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable, et M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de cybersécurité et du numérique

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Wednesday, February 26, 2025, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement


 

9 h 03 (version non révisée)

(Neuf heures)

M. Grandmont : Bonjour, tout le monde. Content de vous retrouver. D'abord, on va évidemment parler du projet SAAQclic, parce que ça foire pas pire avec ce projet-là. D'abord, j'aimerais revenir sur le rapport de la Vérificatrice générale, 222 millions de dollars, donc, ça a été discuté. Il y avait un avenant, un dépassement de coûts du projet. On voulait modifier ces... le montant octroyé, autorisé, là, au service SEAO, de 222 millions de dollars.

Il y avait un risque médiatique élevé, un risque médiatique et politique élevé. On a préféré choisir l'option qui était la moins dangereuse pour des politiciens et des politiciennes et mettre plutôt le fardeau, la preuve, la responsabilité sur le dos de la SAAQ en séparant l'avenant de 222 millions de dollars en faisant trois appels... trois avenants consécutifs, dont un qui était sous le seuil de... par 0,03 % d'obligation, là, d'inscription au SAE. Et ce que ça fait, en fait, c'est que ça a permis de mettre la responsabilité davantage sur la SAAQ plutôt que sur le gouvernement, en fait, sur le gouvernement en place.

Ça pose des questions assez importantes. D'une part, on aimerait, nous aussi, évidemment, que le rapport de la SAAQ, du conseil administration de la SAAQ, notamment celui de juin, soit décaviardé pour qu'on comprenne comment s'est pris la décision de mettre le risque sur la SAAQ. On comprend bien aussi qu'il y a un choix qui est fait de faire ces avenants-là après la période électorale. Donc, plutôt que de les faire directement avant juin puis que ce soit visible pendant la campagne électorale, on les repousse à après la campagne électorale. Et moi, ça me pose la question aussi : Est-ce que le changement de ministre qu'on a eu suite à l'élection de 2022... on a changé, là, François Bonnardel et Geneviève Guilbault de postes. Lui, il est passé de la Sécurité publique à... l'inverse, il est passé des Transports à la Sécurité publique et elle est passée de Sécurité publique aux Transports, est-ce que ce choix-là résulte aussi du fait qu'on avait un scandale potentiel à la SAAQ? Ça permettait de libérer François Bonnardel de ses responsabilités puis ça permettait, d'un autre côté, d'avoir Geneviève Guilbault qui dit : Ah! ce n'est pas de ma faute, ce n'est pas de ma faute. Ça créait une distance. Et, si c'est effectivement le cas, bien, ça veut dire que le premier ministre était au courant.

Donc, moi, j'aimerais vraiment savoir si le premier ministre était au courant et si le changement de ministre, l'interchangement entre Bonnardel et Guilbeault, est dû, en partie ou en totalité, au scandale de la SAAQ qu'on est en train de voir poindre avec le rapport de la Vérificatrice générale. Merci. Je vais passer la parole à Haroun Bouazzi.

M. Bouazzi : Merci, Étienne. Éric Caire a menti. Il a menti, en fait, à plusieurs reprises dans le dossier de la SAAQ. Souvenez-vous, quand le scandale a démarré, la première réaction de M. Caire, c'était : Je n'avais pas de ministère, j'étais un simple conseiller. Or, pendant les crédits suivants, quand je lui ai posé la question : Quels conseils a-t-il donnés? Premier mensonge, réponse : Aucun. Aucun conseil il a donné. Même ce mensonge est un mensonge, vous imaginez, c'est-à-dire une double défense.

Aujourd'hui, dans Le Devoir, on apprend qu'il avait des rencontres avec le chef de projet en question et qu'évidemment, et ça, on le savait, une des raisons du fiasco, c'est le fait d'avoir poussé le système d'authentification gouvernementale, le SAG. Il faut comprendre que ce qui se passe à la SAAQ est la pointe de l'iceberg, que les projets informatiques les uns après les autres ne fonctionnent pas et que donc il est important de démarrer la commission d'enquête qui a été demandée par M. Éric Caire lui-même à travers les années, quand il était dans l'opposition. On nous cache des choses, on nous a menti. Étienne en a parlé, des décisions ont été prises la veille des élections où on a joué avec les chiffres pour cacher aux Québécoises et Québécois les augmentations. C'est dans le rapport de la Vérificatrice générale. Il faut le faire. Décider de couper une augmentation en trois tranches dans la première et en dessus de 0,03 % du seuil qui fait en sorte qu'on est obligé de rendre ces données-là publiques, il est temps de rentrer dans le fond des choses et d'avoir une vraie commission d'enquête. Merci.

Journaliste : Pourquoi, à votre avis... Justement, vous parlez du témoignage ou la version de M. Malenfant qui est rapportée aujourd'hui dans Le Devoir? Pourquoi vous pensez que sa version n'a pas été retenue par la VG?

M. Bouazzi : Bien, déjà, moi, je retiens qu'il y a une bonne partie de ce qu'il dit qui n'est absolument pas en contradiction avec ce que dit la vérificatrice générale. Nous, on a confiance dans le rapport de la Vérificatrice générale. La question d'avoir joué avec les chiffres pour essayer d'être sous les seuils, c'est dans le rapport de la Vérificatrice générale. Ce n'est pas dans ce qui a été rapporté, dans Le Devoir.

L'autre partie qui est importante, c'est ce qui est dit, c'est que le fait qu'on leur a imposé l'intégration du service d'authentification est une des raisons du problème. Or, clairement, dans le rapport de la Vérificatrice générale, la question de l'intégration de la SAAQ est hors scoop, c'est-à-dire qu'elle ne fait pas partie de l'analyse. Donc, pour nous, ce n'est pas... la majorité de ce qui est sur la table, elle n'est pas en contradiction, par contre, ça met en exergue la responsabilité des ministres et, dans ce cas-là, du ministre Éric Caire particulièrement. Il ne peut pas commencer par dire : Je n'avais pas de ministère, je n'ai rien à voir, je suis un conseiller. Ensuite, dire : Ah! bien, en fin de compte, je n'ai donné aucun conseil, pour, en fin de compte, rencontrer la personne et collaborer avec elle pour en plus leur imposer des changements qui ont joué un rôle dans le fiasco.

Journaliste : Si on part du principe qu'ils vous ont menti comme vous le dites, quelle doit être la conséquence?

M. Bouazzi : Bien, la première conséquence, je pense, c'est de rentrer dans le fond des choses avec une commission d'enquête. Ça sent la commission Charbonneau, on s'entend, hein? Il y a énormément d'argent qui est en jeu. Rappelez-vous, durant la commission Charbonneau, un des problèmes principal systémique qui a été mis sur la table, c'est le fait que c'était le privé qui exécutait les travaux, et que, de l'autre côté c'était un autre privé qui validait que les travaux étaient bons. Et c'était une des raisons pourquoi ça nous coûtait très cher et que les travaux étaient souvent mal faits. Dans ce contrat-là, là, c'est SAP qui définit les besoins de l'appel d'offres, c'est SAP qui gagne l'appel d'offres de l'autre côté, et alors que même c'était le SAP qui avait contribué à l'appel d'offres. En chemin, ils demandent 800 000 heures de plus de... je ne sais pas si vous imaginez ce que c'est, là, c'est 100 personnes pendant quatre ans à temps plein. C'est ça, l'erreur d'appréciation qui a été faite. C'est sérieux, là, ce qu'il se passe, fait que rentrant dans le fond des choses, au minimum ce qu'on sait déjà, c'est qu'ils nous ont menti et je suis persuadé qu'on est... On va malheureusement découvrir d'autres affaires. Et il ne faut pas s'arrêter à la SAAQ, là, c'est vraiment important, là. Il ne faut pas s'arrêter à la SAAQ. Tous les projets actuellement marquent un problème. Le problème systémique dont je parle dépasse la SAAQ. Actuellement, il y a plus de 10 % des postes qui sont ouverts dans le ministère de M. Éric Caire, il n'a pas l'expertise qu'il faut pour pouvoir s'assurer des réussites et ne pas tout donner au privé pour qu'il gère absolument tout, des appels d'offres aux changements, etc.

Journaliste : Est-ce que les ministres, à votre avis, doivent démissionner?

M. Bouazzi : Ah! bien ça, Éric Caire, il ferait bien de partir depuis longtemps. Il est d'une incompétence terrible, mais il pourrait au moins commencer par une commission d'enquête, ça lui permettrait d'être utile pour quelque chose.

M. Grandmont : Je vais me permettre de répondre aussi là-dessus. Évidemment, comme mon collègue l'a dit, ça prend... pour rassurer la population puis pour aller au fond des choses. 500 millions de dollars d'augmentation sur un projet qui n'est même pas terminé encore. Donc, c'est au moins 1,1 milliard, ça pourrait monter, ça va monter encore, évidemment. Donc, pour que le Québec, pour que les Québécoises et les Québécois soient rassurés puis comprennent le problème qui est digne de la commission Charbonneau, effectivement, on doit avoir cette commission d'enquête publique que demande mon collègue.

L'autre chose, c'est la responsabilité ministérielle individuelle. Ça dit quoi? Ça dit que le ministre ou la ministre...


 
 

9 h 08 (version non révisée)

M. Grandmont : ...est responsable de ses actions puis des actions de ses employés, y compris de ses agences. Une agence, là, ça ne te dédouane pas d'être responsable des gens qui travaillent pour toi? La SAAQ, ça fait partie du ministère des Transports. Il y a eu deux ministres qui ont baigné dans le scandale de la SAAQ, là, M. Bonnardel puis Mme Guilbault. La responsabilité individuelle, là, ça te dit que tu es responsable des actions de tes employés et que si le cas de gestion est trop grave, tu peux être démis de ses fonctions? Je n'ai rien d'autre à ajouter.

Journaliste : Juste une... Oh! Mon Dieu! Pardon. Juste une clarification concernant les propos du premier ministre d'hier qui dit quand même que le Parti québécois puis le Parti libéral portent une part de responsabilité. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

M. Bouazzi : Bien, encore une fois, là, si on prend les 10 dernières années de projet, ils ont tous explosé les prix, là. Hier, j'en ai fait la liste dans ma fonction. Que ce soit SAGIR, que ce soit la SAAQ, que ce soit les fax dans la santé, que ce soit le guichet d'accès à la... aux CPE, il n'y en a pas un... Le meilleur est au-dessus de 100 % d'augmentation et le pire est à 800 % d'augmentation, là. Ça fait qu'évidemment que le problème dépasse M. Caire. Et d'ailleurs, pour le coup, laissez-moi être d'accord avec M. Caire de 2015 qui disait déjà, en fait, les constats qu'on fait aujourd'hui, qui consistent à dire : Ça va mal. Allons dans le fond des choses. On n'est pas capable de livrer ni dans les temps ni dans l'argent qui est prévu. C'est une constante qui a commencé par le Parti libéral, ensuite par le PQ, repris par le Parti libéral et maintenant par la CAQ depuis sept ans. Ça fait qu'évidemment, effectivement, il y a un problème. D'ailleurs, toute la partie qui consiste à dire que c'est SAP qui a écrit les requis de l'appel d'offres et c'est SAP qui l'a gagné. Bien ça, c'était le Parti libéral, là. Ce n'était pas la CAQ.

Journaliste : Concernant votre réponse à la question de mon collègue, je comprends que, oui, vous pensez que M. Caire devrait démissionner, mais dans le fond que vous souhaitez qu'il réponde à des questions avant... avant. C'est un peu ça.

M. Bouazzi : Bien, nous, on pense que s'il démarre une commission d'enquête, ça serait déjà un premier pas d'utilité de M. Caire. C'est évident, là, on va aller dans le fond des choses, ça va être très bien. Maintenant, s'il ne démarre pas d'enquête et que, de l'autre côté, on continue à faire des fiascos, on se demande à quoi il sert, là.

Journaliste : O.K. Ce matin, on apprend que bon, finalement, Québec va de l'avant avec l'imposition de quotas comme dans ce qui était prévu dans le projet de loi. On vise beaucoup le privé. Puis en fait, on vise le privé pour une diminution des certificats émis parce que certains ont un modèle d'affaires, là, avec les AEC. Ah! C'est... Bien, en tout cas... Bon, bref, est-ce que vous avez une réaction par rapport à ça? Parce qu'on plafonne ici...

M. Bouazzi : On va vous sauver du temps. Il y a notre... Il y a notre collègue qui va faire un scrum. Guillaume va faire un scrum à...

M. Grandmont : À 9 h 30.

M. Bouazzi : ...à 9 h 30. Merci.

Journaliste : ...the new element today is that Mr. Malenfant spoke to Le Devoir and said that he met with Mr. Caire... So, what are you asking today? Is it that Mr. Caire lied to you and the National Assembly?

M. Bouazzi : So, Mr. Caire lied not once, but actually twice because his first defense when the thing started more than one year ago, was : I didn't have a ministry. Right? I was just a consultant. So, the first was when I asked him what advice, because he said that was an advice, what was the actual advice that you gave? He said : None. I didn't give any advice. And now, what we learn today, is even that was a lye, because he actually met with the guy that was in charge of the project more than once. So…

Journaliste : He has to resign?

M. Bouazzi : He has to start an inquiry to actually go in the depth of the thing. Now, obviously, if he needs to start this inquest for a commission d'enquête, nor actually succeed because everything he has been doing is actually a failure, he obviously has to leave, yes.

Journaliste : Are you worried this is going into other instances, that even Santé Québec has had issues too with funding? Is that a concern of yours?

M. Bouazzi : 100 %. There isn't even a chance . I mean, at least if we can name one big project that was a success… Even… We could be… You know, if you're very, very optimistic, you could say : Ah! Maybe he will succeed. There is not even a chance of any success. And I can name… You know, I named a couple of projects, SAGIR, SAAQclic, but all the project that he started, Mr. Caire, he started a project which is the cloud strategy for the Government, he actually, now seven years ago, said : No worries, we'll save a hundred million a year. This thing passed from 15 million as an expense, to 356 million as an expense. I didn't come back with a hundred million revenues a year, and not even one…


 
 

9 h 13 (version non révisée)

M. Bouazzi : ...as a revenue. This is... actually. We have to start an inquiry to go on the depths of the things. And obviously, we will fail not only for what's happening for Santé Québec, but also because we have $8 billion that are actually planned for the next 10 years, not only there, but in, actually, every ministry.

Journaliste : I know this is not your dossier, but I did want to ask, Premier's meeting with...  «délégation aux États-Unis» today, there is still the threat of tariffs. We don't know what exactly that...  the messaging from the White House keeps changing. Do you think Québec has used the last month, where there was the reprieve from the tariffs, well? Do you think that they used that time to better prepare, if there are going to be tariffs?

M. Bouazzi : It's very hard to follow, what actually Mr. Legault is saying or doing, it goes one way and the other. He actually proposed tariffs on our own «aluminerie» products. We are not even agreeing with them on that specific action, which actually is very... in the situation. We have no clear path there. I mean, we've seen bankers having a clear path, but not the Prime Minister. So, obviously it's a very bad usage of the month that we had as... because, you know, there is a real chance that we will have tariffs a few weeks from now, yes. 

Journaliste : Thank you.

M. Grandmont : Merci. 

(Fin à 9 h 15)


 
 

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