Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de relations intergouvernementales canadiennes, et M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé
Version préliminaire
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Tuesday, February 25, 2025, 11 h
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
10 h 57 (version non révisée)
(Dix heures cinquante-neuf minutes)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. Heureuse d'être ici cette semaine avec mon collègue Vincent. Je
veux revenir sur le scandale SAAQclic. Il y a eu des dépassements de coûts :
600 millions à 1,1 milliard de dollars. Ça, c'est près de 100 %
de dépassement de coûts. Puis ça, ça ne compte même pas la mise en exploitation
du système. Donc, c'est sûr et certain que ça va coûter beaucoup plus cher
encore que 1,1 milliard de dollars. Et c'est d'autant plus scandaleux
puis très important qu'on regarde ça avec une enquête, parce qu'il y a des
projets de transformation numérique dans tout le gouvernement, hein, qu'on
pense en santé, l'identité numérique. Il y a un projet de loi d'ailleurs qui
étudie ça en ce moment. Et donc, ça, c'est estimé à 8 milliards de
dollars, sans dépassement de coûts. Donc, si, encore une fois, il y a d'autres
scandales comme celui-là, c'est quoi, on va se retrouver avec 14 milliards de
dollars. C'est énormément d'argent, c'est un puits sans fond. C'est pour ça qu'à
Québec solidaire on a demandé et on continue à demander une commission d'enquête
publique sur les contrats de transformation numérique. La CAQ devrait être d'accord
avec nous. M. Éric Caire devrait être d'accord avec nous puisqu'en 2015 il a
demandé exactement la même chose face aux dépassements de coûts du gouvernement
libéral. Il avait demandé en 2015 qu'il y ait une commission d'enquête publique
sur les contrats de transformation numérique. Donc, il devrait être d'accord avec
nous pour s'assurer de bien gérer l'argent des Québécois.
M. Marissal : Merci, Ruba.
Bonjour, tout le monde. Bon début de semaine. En fin de semaine, il y a eu,
encore une fois, un bris de service à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. C'est
dans ma circonscription, mais c'est beaucoup plus que ça, l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, c'est un des plus gros hôpitaux au Québec, c'est la plus la
plus grosse urgence au Québec, la plus grande salle d'urgence au Québec. Et j'ai
reçu, dès dimanche matin, des alarmes venant de l'intérieur comme quoi on était
en train de fermer des civières de débordement. Moi, j'en ai compté, dans les
preuves documentaires que j'ai eues, plus d'une vingtaine fermées. Ça, ça s'appelle
un bris de service. Évidemment, il n'y a personne qui est sorti puis qui a mis
la clé dans la porte des urgences à Maisonneuve-Rosemont, ça ne marche pas
comme ça, mais quand vos civières sont inoccupées, que vous n'avez pas de place
pour mettre les gens qui sont en situation d'urgence, que vous leur donnez un
papier pour les envoyer voir un médecin le lendemain ou que vous détournez
systématiquement toutes les ambulances, ça s'appelle un bris de service. Cette
urgence n'était pas fonctionnelle en fin de semaine. Ce n'est pas beaucoup
mieux ce matin.
Alors, tout ce qui a changé avec la CAQ,
parce que ces problèmes sont récurrents dans le réseau, sont récurrents à
Maisonneuve-Rosemont, ce n'est pas la première fois...
11 h 02 (version non révisée)
M. Marissal : ... La seule
chose qui a changé, c'est que maintenant ce n'est plus le ministre de la Santé
qui va sur place puis qui s'en occupe, c'est la «top gun» de Santé Québec. La
«top gun» de Santé Québec est allée hier, elle a fait le tour de la situation,
j'attends un rapport là-dessus d'ailleurs, et elle a constaté, ô surprise, qu'on
a un problème de recrutement à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Bien, bravo! Je
ne sais pas si ça nous prenait une «top gun» à 600 000 ou 700 000 par année
pour ça, là, j'aurais pu lui dire, là, ça aurait coûté moins cher. Ça fait des
années que ce problème-là est récurrent, particulièrement dans l'est de
Montréal. Et là, Mme Biron arrive, là, Gros-Jean comme devant, nous disant :
On a un problème de recrutement, la même Mme Biron qui est le bras armé des
compressions du gouvernement puis qui coupe des postes. Alors, il y a comme une
incohérence là que j'aimerais qu'on m'explique.
Je ne sais pas ce qu'on a gagné en
efficacité, mais je sais qu'on a perdu en responsabilité puis en transparence,
parce qu'il arrive exactement ce qu'on craignait, le ministre se cache
systématiquement derrière Santé Québec. Puis savez-vous quoi? Dans un an, dans
deux ans, si c'est la même situation, il pourra dire : Ce n'est pas moi, c'est
Santé Québec. Pourtant, c'est lui qui a été élu, c'est lui qui est le ministre,
puis la responsabilité ministérielle existe encore dans notre Assemblée
nationale. Merci.
Journaliste : M. Marissal, je
vous amène d'un scandale à l'autre, là. Concernant les dépenses à la FTQ, vous,
comme ancien journaliste, vous pensez quoi du fait qu'il y ait une menace de
poursuivre le journal suite à ce qui a été révélé?
M. Marissal : Moi, j'ai
toujours un immense malaise quand des institutions envoient des mises en
demeure puis ont l'air de vouloir «bullyer» des journalistes qui font leur
travail. Maintenant, ce cas-là, il va être sub judice, si jamais ça se rend
jusque-là. Je ne suis pas au dossier, je ne me mêlerai pas ni du contentieux de
Québecor, ni de celui de la FTQ. Mais ce que je sais, ce que j'ai lu, c'est qu'il
y a effectivement scandale, il y a eu malversation, il y a des... de la dépense
injustifiée, puis ce n'est même pas juste moi qui le dis ou votre journal, c'est
la présidente de la FTQ. Alors, moi, tout ce que je peux dire, c'est qu'il faut
que les journalistes continuent de faire leur travail et ne pas se laisser
intimider. Après ça, ce sera pour un juge ou pour un tribunal de décider.
Journaliste : Puis pour vous,
c'est d'intérêt public, tout ça?
M. Marissal : C'est
absolument d'intérêt public, tout ça. Les syndicats fonctionnent avec des
cotisations de membres. Les syndicats, les grandes centrales en particulier,
ont toutes sortes de liens avec le gouvernement, il y a plusieurs ramifications.
Ce sont devenus des... des rouages importants même de l'économie au Québec.
Alors, oui, effectivement, la transparence s'applique là aussi.
Journaliste : Concernant
Santé Québec, donc, vous avez parlé de Mme Biron. Est-ce que vous... Ça fait
quand même plusieurs fois que vous émettez des critiques évidemment à l'organisation,
mais aussi par rapport à la présidente. Est-ce que la présidente n'est pas en
train d'échouer tous les tests de validation de son rôle, de ses
responsabilités?
M. Marissal : Mais comment
pourrait-il en être autrement? Le ministre lui a donné... pas une patate
chaude, une chaudière de patates chaudes, puis : Arrange-toi avec ça. En
fin de semaine, là, on a pratiquement fermé les urgences de HMR. Le premier réflexe
du ministre, c'est d'envoyer la «top gun» de Santé Québec pour essayer de
régler ça. Mme Biron, c'est peut-être une bonne gestionnaire dans le privé, je
ne le sais pas, mais elle n'a certainement pas tous les outils en ce moment
pour être capable de débarquer puis régler des situations dans ce réseau, qui
ne va pas bien.
Puis le réseau, il ne va pas bien, il ne
va pas mieux avec la CAQ. Puis la CAQ, tout ce qu'elle nous dit, puis M. Dubé,
tout ce qu'ils nous disent depuis six ans et demi, c'est : Attendez. Ça s'en
vient, ça s'en vient. Moi, je pense que la Bolduc, là, ça tourne en boucle, là,
dans le... dans les oreilles du ministre. Ça, ça doit être sa toune préférée,
là : Attendez, découragez-vous pas, ça va venir puis ça va venir, là. À
chaque fois, c'est toujours : Non, non, ça va venir, ça va venir. Mais là,
ça fait six ans et demi qu'ils sont là, puis ça ne vient pas, là, au contraire.
Journaliste : Elle n'a pas
votre confiance...
M. Marissal : Pardon?
Journaliste : Elle n'a plus
votre confiance, Mme Biron?
M. Marissal : Moi, c'est Santé
Québec sur lequel j'ai d'immenses doutes, je ne veux pas personnaliser. Ce que
je sais, là, c'est que M. Dubé nous a présenté Santé Québec comme la meilleure
invention depuis le pain tranché puis il nous a dit : Ça va me prendre des
«top guns» du privé. Quand il nous disait : Ça va ébranler les colonnes du
temple, je ne pensais pas qu'il voulait dire qu'il allait faire s'écrouler le
temple. Là, c'est ça qui est en train d'arriver.
Puis Mme Biron, la première constatation
qu'elle fait, ô surprise, eurêka, j'ai trouvé, c'est qu'on manque de personnel
à Maisonneuve-Rosemont. O.K., puis bienvenue sur la planète Terre, dans l'est
de Montréal, oui, oui, on manque pas mal de personnel, puis ce n'est pas en
continuant de couper comme on le fait en ce moment avec Santé Québec qu'on va
ramener le monde.
Pendant ce temps-là, ils ne sont même pas
capables, au gouvernement, d'émettre le décret pour commencer les travaux
préparatoires pour le nouvel Hôpital Maisonneuve-Rosemont. La seule chose qui
se passe dans le dossier de la construction en ce moment à
Maisonneuve-Rosemont, c'est qu'il y a des ingénieurs qui ont eu le contrat de
vérifier le système de broches qui tient l'hôpital pour savoir s'il est encore
valable puis si on est obligé de remettre de l'argent là-dedans pour rebrocher
la broche. C'est la seule affaire...
11 h 07 (version non révisée)
M. Marissal : …en génie civil puis
en construction, là, c'est la seule chose qui se passe à Maisonneuve-Rosemont.
Pendant ce temps-là, on a un projet de 5 à 6 milliards qui dort, qu'on n'est
pas capable de lancer. Ça fait que… bien sûr qu'on ne sera pas capable de
ramener le personnel dans des conditions pareilles.
Journaliste : Concernant la
SAAQ, là, donc, il y a eu l'enquête de la Vérificatrice générale, il y a… il y
a une enquête menée au ministère des Transports, il y a aussi l'enquête, bon,
qui est demandée à l'Autorité des marchés publics. Pourquoi ça prend une
enquête publique?
Mme Ghazal : Puis c'est très
important qu'il y ait une enquête, une commission d'enquête qui soit publique,
un peu comme celle en construction, la commission Charbonneau, pour répondre à
plein de questions que les rapports qui sont demandés en ce moment ne pourront
pas y répondre. C'est-à-dire que les enquêtes qui vont être faites ne seront
pas publiques, par exemple pour l'AMF ou la… La Vérificatrice générale, elle l'a
dit : Moi, je ne pouvais pas répondre à toutes les questions… c'est une
première étape qui montre qu'il y a des problèmes. Puis, des fois, dans la
chaîne, là, il y a eu des manquements. Puis elle, elle n'a pas toutes les
réponses. Les vérifications qu'elle fait, basées sur des faits, ne pouvaient
pas lui permettre de dire où ça a manqué. Elle pouvait juste poser des
questions.
Donc, je l'ai dit tantôt, on s'en va aussi
dans une transformation numérique de tout le gouvernement. Il va y avoir plein
d'autres contrats comme ça. Il ne faut pas qu'il y ait d'autres événements qui
se passent comme ceux de SAAQclic. Donc, ce qui est important, ce n'est pas
juste de pointer les fautifs, mais aussi d'apprendre pour le futur, pour savoir
comment est-ce qu'on peut empêcher ce genre de scandales là qui se
reproduisent.
Je vous donne un exemple. Ça, c'est un
élément qui était dans le rapport de la Vérificatrice générale. Il y avait
quelqu'un qui était responsable, sous le Conseil du trésor, de toute la… du
projet, par exemple, de SAAQclic, on va l'appeler le tsar informatique. Donc, c'est
lui qui était responsable de ça. Et c'est le gouvernement de la CAQ qui a
décidé de le transférer sous le ministère d'Éric Caire, et peut-être, peut-être
que, là, il y a eu quelque chose, il y a eu un manquement. La question est
soulevée. Est-ce que c'est le cas? Pourquoi est-ce que le gouvernement a décidé
de faire cette… ce changement-là? Est-ce que ça, ça a permis aussi de se
retrouver avec ces augmentations de coûts? La commission d'enquête publique
permet de répondre à ce genre de questions là, alors que, l'autre enquête qui a
été demandée par Mme Guilbault, on va avoir un rapport puis on ne ne saura pas…
on ne pourra pas répondre à toutes ces questions, pour prévenir d'autres
SAAQclic.
Journaliste : Mme Ghazal,
Mme Guilbault, M. Caire, selon vous, sont clairement personnellement
responsables?
Mme Ghazal : Ce gouvernement-là,
on dirait que la responsabilité ministérielle ne fait pas partie de leur
dictionnaire. C'est toujours la faute des autres, c'est la faute de Santé
Québec. C'est la faute des fonctionnaires, les fonctionnaires qui les ont pris
pour des valises, parce qu'ils leur ont menti. Juste ça, le fait que les
fonctionnaires puissent mentir et que ça coûte 600 millions de
dollars, au moins, ça va peut-être coûter encore plus, c'est énorme, là. Je
veux dire, ça coûte très, très cher du mensonge.
Qui est responsable de ça? Comment ça se
fait qu'il y ait des gens qui ont pu mentir et que ça coûte aussi cher aux
Québécois? C'est… ils ont une responsabilité. Ils ne peuvent pas jouer juste à
Ponce Pilate puis s'en laver les mains, puis dire : On s'est fait mentir. C'est…
puis la responsabilité, ça peut être soit d'avoir omis, soit de ne pas avoir eu
des informations, ça se peut, de ne pas avoir posé les bonnes questions, mais à
la fin, il faut que quelqu'un soit responsable. Et, aux yeux du public, tout
cet argent-là, je veux dire, c'est qui, qui est responsable? C'est le
gouvernement, là, maintenant, et les ministres. La responsabilité
ministérielle, il faut que ça… il faut que ça veuille dire quelque chose.
Journaliste : …d'enquête
publique, on va le trouver… Parce que, là, vous parlez de prévenir d'autres… d'autres
scandales, mais la commission d'enquête doit-elle se pencher aussi sur le… pour
que le public ne dise pas : Bon, bien, c'est perdu, on ne sait pas trop.
Mme Ghazal : Non, la
commission d'enquête va se pencher sur ce qui a manqué dans SAAQclic, sur les
erreurs, les informations. La Vérificatrice générale n'était pas capable de
dire si les ministres étaient au courant ou pas, mais il va falloir qu'on le sache
s'ils l'étaient ou pas. La commission d'enquête va pouvoir… va permettre de
répondre à ces questions-là pour SAAQclic, puis aussi de voir où il y a eu des
manquements, où il y a eu… où étaient les responsabilités, pour aussi les
contrats futurs. Ça fait qu'absolument il faut enquêter sur ce qui s'est passé
dans SAAQclic, c'est sûr et certain.
Journaliste : Si jamais il s'avère
que ces ministres-là en savaient en fait plus que ce qu'ils prétendent, est-ce
qu'ils devront démissionner, selon vous?
Mme Ghazal : Bien, il
faudrait faire l'enquête. Il faut voir qu'est-ce qu'ils savaient, qu'est-ce qu'ils
ne savaient pas. Là, M. Éric Caire, je veux dire, une erreur aussi importante
qui coûte 600 millions de dollars, à un moment donné, je ne sais pas,
quand est-ce qu'on demande la démission de ministre? Quand ça coûte 1 milliard
de plus, 1,5, 2 milliards? Moi, j'aimerais poser la question à M. Legault,
ça coûte cher…
11 h 12 (version non révisée)
Mme Ghazal :
...ça
coûte cher, là, toutes ces erreurs-là. Puis lui, il dit que ce n'est pas...
Journaliste
:
...responsable ou Mme Guilbault? Parce la SAAQ dit que c'est... la VG dit
que c'est la SAAQ, là. Elle ne pointe pas M. Caire, là. Le problème, c'est un
problème informatique de la SAAQ, là.
Mme Ghazal :
Bien
là, il y a plusieurs ministres aussi. Il y a eu des manquements, et tout ça, même
sous...
Journaliste
: Oh, oh, oh.
Il y a eu...
Mme Ghazal :
Bien,
la commission... la commission d'enquête, c'est l'objectif pour laquelle nous...
c'est l'objectif pour lequel nous, à Québec solidaire, on demande qu'il y ait une
commission d'enquête publique où les questions vont être posées publiquement,
où les gens responsables, que ce soient les fonctionnaires, les ministres, vont
pouvoir répondre de ce qui s'est passé. Puis c'est la seule et unique façon que
je vois qu'on va pouvoir faire la lumière puis savoir c'est qui la
responsabilité.
Journaliste
:
...André Fortin?
Mme Ghazal :
Bien,
il faut... il faut qu'il y ait une... Bien, il y a eu des choses aussi qui ont
été faites en 2014, où on a enlevé des contrôles. C'était le Parti québécois
qui était là puis qui a enlevé des contrôles à la SAAQ, au ministère des
Transports, en disant qu'on n'a pas besoin de contrôle. Puis là, on se retrouve
dans cette situation-là. Il faut faire la lumière. 600 millions de
dollars, là, c'est énorme, c'est immense, on ne peut pas juste laisser passer
ça comme ça. Et les enquêtes qui ont été demandées par Mme Guilbault ne
pourront pas répondre à toutes ces questions-là.
M. Marissal :
Là-dessus,
M. Laforest, la vérificatrice, parce que je siège à la Commission de l'administration
publique, j'étais au rapport jeudi matin, elle n'est pas capable de dire si les
ministres sont responsables ou non. C'est différent. Elle n'a pas cette
connaissance, et ce n'est pas son rôle, ce n'est pas son mandat, ce n'est pas
ce qu'on lui demande. Par contre, je lui ai posé la question où est-ce que la chaîne
a débarqué. C'est ce que Ruba dit, à partir du moment où on a transféré ce qu'on
appelle le dirigeant principal de l'information, c'est pour ça qu'on blague en
disant que c'est le tsar de l'information, mais son vrai titre, là, c'est le
dirigeant principal de l'information, ce poste était sous trésor avec
indépendance et personnel. Ce poste a été transféré, pour des raisons X ou Y, à
Cybersécurité et transformation numérique. Selon Mme la Vérificatrice générale,
Mme Leclerc, il y a là apparence de conflit d'intérêts.
Et c'est là où il y a peut-être eu un
manque dans la surveillance fine des programmes et l'indépendance pour faire
une surveillance fine. Tout ça est maintenant du domaine public. Puis la
Vérificatrice n'a pas ces moyens-là. Par ailleurs, s'il faut appeler la police,
que le gouvernement appelle la police, s'il y a des raisons raisonnables de
croire que. Mais, en attendant, il y a eu... il y a eu...
Journaliste
: ...
M. Marissal : Oui, bien, très
bien, que l'UPAC fasse son travail, là, puis, s'il y a... s'il y a d'autres
instances policières qui doivent faire le travail, ça, ce n'est pas tellement
de notre ressort. Mais pour remonter le fil et surtout le rattacher pour ne pas
que ça pète à nouveau, c'est pour ça que ça nous prend une commission.
Mme Ghazal :
Comme
le demandait Éric Caire en 2015.
Journaliste
:
Sur un autre sujet, Québec solidaire veut construire des dizaines de
milliers de logements. Mais là, on voit que dans un paquet de municipalités, il
y a de plus en plus des moratoires sur le développement à cause des
infrastructures municipales qui sont désuètes. Je comprends que c'est un sujet
qui est complexe, là, mais quand on est au gouvernement du Québec et qu'on veut
régler la crise du logement et construire plein de logements, qu'est-ce qu'on
peut faire pour régler ce problème-là, qui est assez important et coûteux?
Mme Ghazal :
Oui,
c'est... Il y a déjà beaucoup de... Il n'y a pas assez de constructions qui se
font alors qu'on est en pleine crise du logement. Donc, d'avoir cet autre frein
aussi à la construction, c'est vraiment un grave problème. Et ça ne peut pas
être juste dans la cour des municipalités. Les municipalités aussi, c'est leur
seule façon d'avoir de l'argent, c'est en construisant. Puis là, ils ne peuvent
pas construire pour avoir des taxes, bien, c'est sûr qu'ils se tournent vers le
gouvernement. Ça fait que c'est très important que le gouvernement de la CAQ ne
dise pas : Bien, ce n'est pas de notre faute, nous, ce n'est pas à nous de
nous occuper des égouts puis des infrastructures pour construire. C'est quand
même... Ça doit être leur responsabilité de s'assurer que les... qu'il y ait de
la construction de logements. Donc, il faut qu'ils règlent le problème, qu'ils
s'assoient avec les municipalités puis qu'ils regardent comment est-ce qu'ils
pourraient enlever ces entraves-là. On se rappellera, à Saint-Lin, dans les
Laurentides, où est-ce qu'il y a des gens, on a construit, puis justement, il n'y
avait pas assez de capacité pour les infrastructures en eau, puis les gens, ils
ont... ils ont... ils ont vu leur eau coupée. Je veux dire, c'est... c'est inacceptable.
Donc, c'est... Ça fait partie de la responsabilité du gouvernement, là. Si on
veut qu'on construise, il faut aussi qu'ils enlèvent tous les freins.
Journaliste
:
Et la loi permet maintenant aux villes de charger, là, disons, si je peux
me permettre l'expression, les nouveaux acheteurs. Donc, si on s'achète une
maison à La Prairie, bien, ça va coûter 8 000 $ de plus quand c'est
une nouvelle maison. Ça, est-ce que vous êtes favorables à cette idée-là, disons,
de faire payer les propriétaires de nouvelles maisons, de nouveaux condos pour...
Mme Ghazal :
C'est
que les villes essaient de trouver de l'argent comme elles peuvent, et ça, c'est
aussi une façon que certaines villes ont trouvée. Maintenant, on est en pleine
crise du logement. Il faut construire, il faut aussi avoir moins d'étalement
urbain, construire en densité. Et pour ça, si les égouts, si les
infrastructures de ces constructions-là sont un frein à construire et à
densifier, il y a un problème. Et c'est où ça devient le problème du
gouvernement...
11 h 17 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...de la CAQ,
puis ils ne peuvent pas juste laisser les villes se démerder puis essayer de
trouver, par toutes sortes de moyens, plus d'argent, notamment des futurs
propriétaires, pour payer pour ça. Moi, j'invite le gouvernement de la CAQ, la
ministre des Affaires municipales ou aussi la ministre Duranceau, de voir c'est
quoi, les solutions qui doivent être mises en place, d'investir plus pour
pouvoir aussi s'assurer que les égouts et les infrastructures suivent.
Journaliste
: À Blainville,
là, vous savez qu'il y a un projet de loi privé qui a été déposé, là, au
bénéfice de Stablex, là, pour exproprier. Avez-vous été étonné de voir la
quantité de déchets dangereux qu'on importe, finalement, des États-Unis puis qu'on
a enfoui chez nous?
Mme Ghazal : C'est vraiment...
Moi, je sais aussi qu'à Blainville il y a un comité citoyen qui est formé,
très, très mobilisé contre ces déchets dangereux qui leur proviennent. On
importe des déchets dangereux ici au Québec. On n'est pas la poubelle des
États-Unis. Puis de voir que le gouvernement de la CAQ exproprie une ville pour
donner ça aux États-Unis de Trump, c'est totalement inacceptable.
Journaliste
: ...au
projet de loi.
Mme Ghazal : Ah oui, ils ne
peuvent pas exproprier une ville d'un terrain où est-ce qu'elle elle veut
développer pour ses citoyens puis après ça dire : On va importer les
déchets de Trump, déchets toxiques ici au Québec. Ils devraient le retirer, c'est
totalement inacceptable.
Journaliste
: Est-ce
que ça doit cesser, ces importations-là?
Mme Ghazal : Bien, il
faudrait. Il y a eu un rapport aussi du BAPE, si ma mémoire est bonne, qui
disait qu'il faudrait peut-être agrandir moins. Tu sais, il n'y a pas d'acceptabilité
sociale, hein, le gouvernement de la CAQ nous parle aussi beaucoup d'acceptabilité
sociale, mais, à Blainville, il n'y a pas d'acceptabilité sociale pour avoir
ces déchets toxiques. Donc, il faudrait qu'il y ait une limite, là. On ne peut
pas agrandir, agrandir, agrandir tous ces déchets-là, c'est... ça a aussi des
impacts sur l'environnement.
Journaliste :
There are... Ministers asked for
investigations with the... on SAAQclic. Why a public inquiry would make a
difference for you and why do you think the government should not impose... put
in place a public inquiry on SAAQclic?
Mme Ghazal :
That the cost of SAAQclic has exploded,
exploded like the double. And this is a minimum. It will be... it will cost
more than $1.1 billion. So, it's important to answer to all the questions about
the responsibility of the ministers, about what happened, what happened during
the deployment of SAAQclic, because it's not finish, it's going to cost more.
So, it's important to answer publicly to all the questions about this scandal.
And the only way to answer to all these questions publicly so that Quebeckers
will have the answer about this is to have a «commission d'enquête publique».
Mr. Caire, Mr. Éric Caire asked for «une commission d'enquête publique» in
2015, so he should be... he should agree with Québec Solidaire, and he should
support this demand. And we know that the government is also having a lot of
other projects of numeric transformation, it's about $1 billion, so we don't
want to have other scandals, and we don't want to have more costs than one...
$8 billion. So, for that, it's important also to learn and... from the lessons
of SAAQclic, so not... so we will not repeat, the government will not repeat
the same mistakes.
Journaliste :
Why are you so sure that the public
will be better served, Quebeckers will be better served with a public inquiry
then having the Auditor General's report, the investigation, this internal
investigation that Minister Guilbault has asked or that UPAC is going to look
into it? Minister Guilbeault said: There is like a high level of interest for
you in there to look into this. And then you have also l'Autorité des marchés
publics.
Mme Ghazal :
These investigations can happen. It's a
good thing. But, at the end, we will have only a report. And all the questions
that have been not answered by the Vérificatrice générale and her report will
not be answered. The only way to do it is to have a public inquiry like we had
for the industry of construction, the public inquiry of Mrs. Charbonneau. This
is the only way to have all the answers, to also prevent other costs in the
future. Over than $600 million, it's a lot of money. And this is the minimum.
It's important to make sure that this scandal will not be repeated, and also to
investigate on it, to make sure who is... who was responsible for...
11 h 22 (version non révisée)
Mme Ghazal :
…from now, Mme Guylaine Leclerc, she
said that I can't say if the ministers are responsible or not. She didn't say
they are not or they are responsible. She said that I don't have the
information today if they are responsible of not... or not. The only way to
have the answer about the responsibilities of the... of the ministers is to
have this public inquiry. Merci.
(Fin à 11 h 22)