To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. Monsef Derraji, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version finale

Thursday, February 20, 2025, 11 h 50

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-cinq minutes)

M. Tanguay : Alors, bonjour. Aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, nous avons vu, suite au rapport de la Vérificatrice générale sur SAAQclic... on a vu le grand bal de la déresponsabilisation du gouvernement de François Legault. Ce n'est pas moi, ce n'est pas moi, c'est toujours les autres. Dans SAAQclic, on a bien hâte d'avoir toute la vérité.

Là, François Bonnardel, qui était ministre des Transports, de 2018 à 2022, dit : Moi, j'ai été leurré, je n'ai pas été mis au courant, lorsque l'on sait que c'est faux de prétendre que le signal était, pendant toutes ces années-là, au vert. C'est un projet qui, non, n'a pas toujours été au vert, un projet qui a requis, même, des augmentations majeures, plus de 300 millions d'argent supplémentaire de la SAAQ, dans ce projet, qui, au départ, était de 600 millions. Quand vous êtes ministre responsable de la Société d'assurance automobile du Québec, quand vous avez un projet majeur de 600 millions, quand ce n'est pas vrai, puis la V.G., ce n'est pas ça qu'elle est venue dire, que tout était tout le temps au vert, non, et que lui-même dit qu'il parlait régulièrement au P.D.G. Bien, quelles questions a-t-il posé? Jusqu'où a-t-il fait son travail ou pas fait son travail? Nous, on prétend qu'il n'a pas fait son travail, qu'il ne peut pas se déresponsabiliser.

Et ça, c'est la phase qui nous amène jusqu'à novembre 2022. À partir de novembre 2022, c'est Geneviève Guilbeault. Et là, novembre 2022, elle se fait informer que le programme qui est maintenant rendu à plus de 900 millions, le coût de ce programme-là, bien, il y a un retard. Voyants rouges pour la ministre Geneviève Guilbeault. Il y a un retard. Il ne sera pas mis en application en décembre, mais ça va aller en février. Qu'est-ce qu'elle a fait à ce moment-là? Elle aurait dû sûrement poser toutes les questions pour dire : Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi il y a un retard? Elle a affirmé et avoué qu'elle l'a su, à ce moment-là, qu'il allait avoir une fermeture, pendant 21 jours, trois semaines, du service transactionnel. Et elle l'a dit : On le savait, tout le monde le savait au Conseil des ministres. Elle a laissé faire ça, alors que tout le monde au privé dit : Ça ne... Ça ne tient pas la route de fermer le service transactionnel pendant trois semaines. Ce qui est arrivé avec la réouverture, c'est que ça a bloqué, bien évidemment.

Puis, troisième élément, aujourd'hui, là, j'ai interpelé François Legault. Ce projet-là, là, qui est un projet caquiste, cet accident, ce carambolage-là, on l'a vu, et ils l'ont vu se déployer en... au ralenti. Aujourd'hui, le service, imaginez-vous donc, va coûter plus de 1,1 milliard. La V.G. nous dit : Ça va coûter plus cher que ça, plus de 1,1 milliard. Et savez-vous quoi? Le service SAAQclic est encore moins performant aujourd'hui que le vieux système qu'ils ont voulu remplacer qui datait de 40 ans. Alors, les Québécoises et Québécois ont un gouvernement qui se déresponsabilise, n'ont pas un service digne de ce nom à la SAAQ. Ça va coûter une fortune, plus de 1,1 milliard. Puis on a un gouvernement qui s'en lave les mains. Ce n'est jamais de leur faute, ça ne sera jamais de leur faute. Ils doivent répondre, ils sont responsables. Monsef?

M. Derraji : Oui. Nous sommes devant une vraie catastrophe en termes informatiques. Donc, le système CASA, aujourd'hui, on peut changer de nom et l'appeler dorénavant CATA, catastrophe. J'étais là, lors de la réunion avec la Vérificatrice générale, et je lui ai posé une seule question par rapport au 1,1 milliard. Et je dois vous informer que le 1,1 milliard, c'est en date de 2022. Gardez ça en tête. On n'est pas à l'abri que ça risque d'être 2 ou 3 milliards, là. Je dois vous annoncer aussi une mauvaise nouvelle, qu'il y a deux systèmes à l'intérieur de la SAAQ. Je ne vais plus dire CASA, mais c'est un CATA. Et vous allez comprendre pourquoi. J'ai lancé un système qui roule pour la phase 3, qui a été arrêtée, il faut que les gens comprennent ça, c'est arrêté. Donc, on fonctionne avec un ancien système informatique, qui, lui, nous coûte cher en matière d'entretien. Donc, le système CATA coûte aux Québécois aujourd'hui 1,1 milliard, en date de 2022. La Vérificatrice générale n'était pas en mesure d'évaluer la période de 2022 à 2024, et je rajoute le coût lié à l'ancien système.

Maintenant, c'est vrai que, les parlementaires, nous étions vraiment... nous avons reçu de la mauvaise information. Ça a été démontré. Ça, je vous informe qu'il va y avoir enquête. Aujourd'hui, vous avez vu, au début, que je me suis levé pour interpeler la présidente et je lui ai dit que je vais envoyer une question de privilège. Elle sera envoyée dans les prochaines heures. Et la présidente va confirmer mardi s'il va y avoir enquête ou pas. C'est à l'image que... de ce que j'ai fait par rapport à Mme Geneviève Guilbault, qui est, elle, sous enquête de la Commission de l'Assemblée nationale. Ça va être la même chose.

Maintenant, en termes de responsabilité ministérielle, j'ai un document que je dois vous montrer. C'est le document de la Vérificatrice générale, où on parle, en 2022, il y avait une demande de contrat de 222 millions, et c'est marqué «risques médiatiques et politiques élevés.» Quand j'ai un conseil d'administration qui déclare qu'il y a un risque médiatique et politique élevé, quand c'est moi, le ministre, qui a nommé le président de CAO... le P.D.G., je ne peux pas croire que le président de CAO, P.D.G., n'a pas appelé le ministre.

Nous avons bien fait notre travail. J'ai avec moi trois PV que je peux vous laisser. Dans les trois PV, c'est à la même période où la SAAQ voulait un autre contrat. Et, dans l'ordre du jour, point 7, suivez Projet CASA, c'est caviardé.

Le défi que je lance au gouvernement, à M. Bonardel et Geneviève Guilbault : S'ils veulent toute la transparence avec les Québécois, qu'ils décaviardent ce document. Parce que c'est ici où ils ont parlé des indicateurs.

Donc, qu'on ne vient pas me dire que le ministre des Transports à l'époque, M. Bonardel, et Mme Geneviève Guilbault n'étaient pas au courant. Qui a nommé le P.D.G.? Qui a nommé le président de OCA? Ce sont les caquistes qui les ont nommés. Ils ne peuvent pas aujourd'hui fuir leur responsabilité et dire aux Québécois : On vous laisse avec une facture de 1,1 milliard et un arrêt du développement du logiciel à l'intérieur de la SAAQ. Merci.

M. Tanguay : Des questions? On est...

Journaliste : La suite, pour la responsabilité ministérielle, vous en êtes où, là? Est-ce que... leur démission? Est-ce... qu'ils s'excusent? Parce que le 1,1 milliard, il ne reviendra pas, là.

M. Derraji : Bien, je vous le dis, moi, ce qui m'inquiète, et on se parlait, avec le chef, c'est que c'est le début de la transformation numérique. J'étais là lors de la réunion aujourd'hui et j'ai posé la question à Mme la Vérificatrice générale : Si les Québécois, ils ont perdu avec un projet qui a été évalué à 600 millions, plus qu'un demi-milliard, et ça risque d'être 1 milliard, ça sent très mauvais pour la suite des choses pour Éric Caire, qui, en ce moment, est en projet de loi pour un autre projet de transformation numérique.

Donc, le chef l'a très bien dit : C'est un méchant «wake-up call» pour François Legault : Est-ce qu'il est capable d'être le vrai patron de la situation et éviter aux Québécois une perte d'argent?

Journaliste : Qu'est-ce que le gouvernement doit faire pour la suite?

M. Derraji : Beaucoup de choses, beaucoup de choses. Je vous le dis, j'ai avec moi tout ça. C'est les procès-verbaux des deux dernières années de la SAAQ. Comment ça se fait que moi, j'ai eu accès à ça, j'ai lu ça avec mon équipe, et on était capables de dire que le C.A. était au courant? C'est ça qu'on doit tous clarifier aujourd'hui.

Quand M. Bonnardel se lève et il dit : On s'est fait tous tromper, on nous a trompés, le C.A, c'était mentionné, noir sur blanc, il y avait des enjeux. Donc, c'est pire, s'ils n'étaient pas au courant. Ils ont nommé le P.D.G., ils ont nommé le président de C.A. C'est leur homme de confiance, c'est son bras droit. Combien de fois M. Bonnardel l'a rencontré, le président de C.A.? Je vous invite à lui poser la question : Combien de fois, en 2022, en 2023 et en 2024, ils ont rencontré le président de C.A. et le président-directeur général?

Journaliste : Qu'est-ce que vous leur dites, à ce moment-là? Ils ont remplacé, ils ont... ils ont mis dehors ces gens-là, ont remis des nouvelles personnes en place. Qu'est-ce que vous leur dites de faire? Est-ce qu'il faut changer les responsabilités...

M. Tanguay : Oui. J'ai un message. Ils sont mauvais. Que c'est que vous voulez que je vous dise, ils sont mauvais, ils sont mauvais. Non mais ils sont mauvais. Vous me dites : Qu'est-ce qu'on fait? On s'en débarrasse, de ce mauvais gouvernement là. Honnêtement, c'est un fiasco. Mais vous me dites : Avez-vous confiance? Non, on n'a pas confiance en ces ministres-là. Mais il ne va pas les changer.

Journaliste : Mais ils ont menti, selon ce que vous dites, ou il y a de l'aveuglement volontaire?

M. Tanguay : Dans le mieux, ils n'ont pas fait leur job, dans le mieux. Je n'ai pas la preuve qu'ils ont menti, mais, dans le mieux, ils n'ont clairement pas fait leur job. Vous êtes ministre responsable de la SAAQ, vous savez qu'il y a un projet majeur, 600 millions. C'est faux de dire que tout était au vert. La VG nous a dit qu'il y avait des voyants rouges. Et on passe de 600 à 900 millions. Là, on est rendus à 1,1 milliard, puis le service est encore plus mauvais qu'il y a 40 ans. Ils sont dans leur septième année. Il faut se débarrasser de ce gouvernement-là.

Maintenant, si vous me demandez : Si vous étiez ministre aujourd'hui? Bien, on ferait toute la lumière puis on dirait... écoutez, on ferait le ménage. Mais, le ménage, il faut que ça vienne d'en haut.

Journaliste : ...ont clairé du monde. Qu'est-ce qui... Qu'est-ce qu'il faut faire?

M. Tanguay : Il faudrait qu'ils se clairent eux autres mêmes parce qu'ils ne sont pas bons. Non, mais je vous le dis, honnêtement, là...

Journaliste : ...commission d'enquête, est-ce que vous trouvez que c'est une bonne voie à emprunter?

M. Derraji : Bien, premièrement, moi, j'étais là lors de cette rencontre ce matin avec la vérificatrice générale. Nous, pour nous, il y a... La présidente de l'Assemblée nationale, mardi, risque de statuer en faveur. Je ne vais pas présumer de son intention, mais nous avons tous les éléments par rapport à avoir raison par rapport à la question de privilège. Donc, à l'intérieur de l'Assemblée, on a des outils. Donc, j'informe Québec solidaire que ça existe. Ça s'appelle la Commission de l'Assemblée nationale. Et, quand on dépose une question de privilège, la présidente de l'Assemblée va statuer et on fera enquête.

Maintenant, l'élément le plus important qu'il faut garder en tête, c'est que ce n'est pas la première fois. Geneviève Guilbault a oublié... et elle est sous enquête, a oublié de déposer le rapport annuel. Et déposer le rapport annuel, c'est une conséquence du laisser-aller de 2022.

Donc, aujourd'hui, ce qu'on leur demande, c'est de se tenir debout, d'avouer leur échec. Les deux sont responsables de cet échec qui a coûté très cher aux Québécois.

Journaliste : ...est-ce que vous demandez leur démission? Vous dites : Il faut tasser ce mauvais gouvernement là.

M. Tanguay : Pour nous... Non, je ne demande pas leur démission parce qu'ils n'ont pas notre confiance. Pourquoi on demanderait...

Une voix : ...

M. Tanguay : Bien, parce qu'on peut demander la démission de tous les ministres aujourd'hui, là, mais on ne l'aura pas, on ne l'obtiendra pas. C'est correct, ils sont encore au pouvoir, il ne leur reste qu'un peu moins de deux ans. On leur demande d'être honnêtes avec les Québécoises et Québécois, de dire toute la vérité. Puis je n'ai pas la preuve qu'ils ont menti, mais, très clairement, ils n'ont pas fait leur travail. Ils n'ont clairement pas fait leur travail.

Je donne un exemple. Ils ont changé le P.D.G. de la SAAQ... en avril 2023?

M. Derraji : Oui.

M. Tanguay : Puis là c'est un projet qui fonce dans le mur. En 2022, c'était 1,1 milliard. On va-tu se rendre à 2, 3 milliards? Rappelez-vous du shérif Éric Caire, quand il était dans l'opposition puis qu'il descendait en flamme des surplus puis pertes de contrôle. C'est lui qui était, entre autres, en... responsable de ça...

Alors, écoutez, c'est un mauvais gouvernement. La preuve, c'est un fiasco caquiste, ça. Et là, aujourd'hui, c'est trop facile, à toutes nos questions, de dire : Arrêtez, arrêtez, vous faites de la petite politique, les libéraux. Arrêtez de poser des questions, on a tous été trompés. Bien, désolé, ce n'est pas nous qui sommes ministres depuis sept ans.

M. Derraji : Et j'ajoute un point extrêmement important, parce que vous avez évoqué les compagnies. Les deux compagnies privées qui... l'alliance, je ne vais pas nommer les deux compagnies, il y avait une alliance, ils ont envoyé des avis écrits. Et il y a quelqu'un dans la machine qui a dit : Malgré les avis écrits, je donne le go. Nous sommes à la recherche de cette personne. Parce que, quand tu as les partenaires privés qui te disent : Les tests ne passent pas la réalité, tu sais, c'est impossible... Il y avait des avis écrits. Qui a autorisé le déploiement?

M. Tanguay : On veut savoir.

M. Derraji : On veut le savoir. Et, pour le savoir, je lance un défi à M. Bonnardel et à sa collègue. Ça commence par décaviarder tout ça. Parce que, quand je lis le procès-verbal, je peux vous le laisser, suivi du projet... parle de CASA. Ils ont parlé de ça quatre ou cinq fois en 2022. Et après il y avait l'échec que vous avez suivi, avec l'explosion des coûts.

Donc, s'ils sont honnêtes et ils ne sont... ils n'ont rien à se reprocher, ni à nous cacher, ni à cacher aux Québécois, pour justifier la perte de 1,1 milliard, qu'ils décaviardent l'ensemble des procès-verbaux du conseil d'administration.

M. Tanguay : C'est un fiasco. C'est un fiasco, purement et simplement. Ça va coûter des milliards. Dehors, la CAQ, dehors.

(Fin à 12 h 08)

Participants


Document(s) Related