(Huit heures cinquante-deux minutes)
M. Tanguay
: Alors, bon
matin à chacun et à chacune. Aujourd'hui, François Legault a un test lors du
vote de notre motion du mercredi, motion qui a été déposée par Fred Beauchemin,
député de Marguerite-Bourgeoys, une motion qui vise à reconnaître l'évidence, à
savoir que la proposition de François Legault, exprimée à Washington la semaine
passée, de tarifer, de taxer de 25 % les exportations de notre aluminium,
c'est une mauvaise idée. C'est non seulement quelque chose, une proposition qui
serait néfaste pour l'industrie, mais qui viendrait mettre en péril les
milliers d'emplois, notamment, dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Alors, cette motion-là dit l'évidence qu'on
entend sur le terrain et des gens de l'industrie. François Legault, lorsqu'il
est allé à Washington, et ça nous a permis de faire le débat hier sur cette
motion-là, de revenir sur sa déclaration malheureuse qui affaiblit le Québec,
je le cite : «On est prêt à beaucoup de compromis dans l'aéronautique,
dans la forêt et dans l'aluminium.» Et on ne sait pas trop qu'est-ce que ça
veut dire, ça, ces compromis-là. D'un autre côté, il dit : Bien, moi, mon
industrie de l'aluminium, je vais la taxer de 25 % pour les exportations.
Alors, entrer dans une négociation de cette façon-là, de cette faiblesse-là, ce
n'est rien de bon. C'est un non-sens économique. C'est comme si, ce soir, la
game de hockey, là, Canada, États-Unis... c'est comme si le Canada disait :
Bien, on va jouer au hockey contre les États-Unis, mais savez-vous quoi? On
aborde cette rencontre-là en vous disant que, toutes les mises au jeu, on va
les faire dans notre territoire, dans notre territoire à nous. Alors, c'est ce
qu'a fait François Legault, il est dans son territoire, il est dans notre
territoire et il a affaibli le Québec.
Alors, il est temps qu'il se ressaisisse,
test, tantôt, lors du vote de cette motion-là. Puis si jamais il ne passe pas
le test, bien, vous savez, au hockey, pour poursuivre l'analogie, qu'est-ce qui
arrive dans ce temps-là? Bien, on les retourne dans les mineurs. Alors,
François Legault pourrait peut-être retourner dans les mineurs quelques
parties. La CAQ, en somme, n'aura jamais été, jamais été le parti de l'économie.
Fred, je vais te céder la parole.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, Marc. La motion qu'on a déposée hier a démontré plusieurs choses.
Premièrement, François Legault ne comprend pas l'industrie de l'aluminium, ne comprend
pas que son tarif va faire que notre aluminium va être le plus dispendieux sur
la planète. François Legault, c'est un mauvais négociateur en nous offrant ce
fleuron-là, là, à rabais. François Legault prend des mauvaises décisions sur un
coin de table sans réfléchir. Ça fait 28 ans qu'il a quitté le monde des
affaires. Le monde a beaucoup changé depuis. Mais je veux aider le premier
ministre puis je vais lui proposer les choses suivantes.
En négociation, là, on doit, au minimum,
comprendre l'agenda de l'adversaire puis comment que lui définit son succès. On
doit avoir un dialogue aussi avec la Chambre de commerce américaine, ce que je
n'ai pas entendu de la part de la CAQ, et on doit continuer de parler avec les
élus locaux, c'est extrêmement important. On doit faire tomber les barrières
tarifaires à travers tout le Canada. On doit améliorer notre fiscalité, ça, c'est
certain. On doit... On doit faire un vrai allègement réglementaire, pas des
mesurettes comme ce qu'on entend dans le projet de loi n° 85 actuellement,
et avoir un vrai objectif de gain en productivité. Mais la dernière chose qu'on
doit faire, c'est de paniquer, dire qu'on est prêt à faire plein de compromis
puis se négocier soi-même sur la place publique sans rien obtenir en retour.
Puis taxer notre industrie de l'aluminium comme le propose le premier ministre,
ce n'est pas «top gun» du tout. Ce n'est tellement pas bon, là, O.K., que QS
est d'accord avec nous. Ce qu'on doit faire maintenant, c'est écouter ce que je
viens de dire, agir là-dessus, puis la dernière chose qu'on doit faire, c'est
se négocier soi-même sur la place publique. Merci.
Journaliste : Est-ce que vous
constatez un peu comme le PQ que les ministres Fréchette et Laforest ne
semblent pas appuyer l'idée de contre-tarif sur l'aluminium?
M. Beauchemin : Absolument.
On l'a senti tout de suite lorsqu'on a commencé à discuter de ça dans le salon
rouge. Puis, hier, je n'ai eu aucune réponse concrète, là, à la question même
de la motion du mercredi à ce sujet-là. Donc, ils ont évité de répondre.
Évidemment, ils sont mal à l'aise, c'est clair.
Journaliste : Il y a de la
bisbille dans le caucus puis au Conseil des ministres...
M. Tanguay : Je ne sais pas,
je vais les laisser... Je ne sais pas ce qui se passe dans le Conseil des
ministres, mais, chose certaine, la ministre Laforest, ministre responsable...
puis elle, elle le sait, que ça ferait mal à des milliers de travailleurs et
travailleuses, à l'industrie. Quand la ministre Laforest a dit... après que
François Legault se soit exprimé publiquement en disant : On devrait faire
ça, puis qu'elle dit : Wo — je la paraphrase, là — avant
de faire ça, nous devrons bien réfléchir, je veux dire... tu... vous voyez
bien, là, qu'ici... qu'il y a une contradiction, là. Elle, elle n'est pas pour
ça quand elle dit : Avant de faire ça, il faut bien réfléchir. François
Legault dit : Non, moi, je serais prêt à aller de l'avant avec ça. C'est
mauvais.
Journaliste : Vous parliez
hockey tout à l'heure.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Parlons hockey.
J'aimerais vous entendre sur les commentaires d'Isabelle Lecours au sujet de M.
Ciccone.
M. Tanguay : Le X, là, le
gazouillis?
Journaliste : Oui,
exactement. J'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Tanguay : Ça m'a... C'était
complètement inutile. Vous savez, sur ses statistiques, le nombre de minutes de
pénalité divisé par le nombre de parties, là, 3,92 minutes par match,
complètement inutile. Enrico Ciccone a une expérience de vie. La société a
évolué. La société a évolué. Et Enrico porte ce message-là avec toute la
crédibilité qu'il a.
Je ne veux pas être trop direct, mais,
moi, ça m'a beaucoup marqué quand, une de ces entrevues passées, quelqu'un lui
disait : Bien, M. Ciccone, les batailles, ça fait partie du hockey, puis
qu'il avait dit : Pour que quelqu'un dise ça, il n'a jamais mangé un coup
de poing dans la face.
Enrico, il est passé par là. La société a
évolué. Puis aujourd'hui je pense qu'il fait oeuvre utile. Oui, chez les
jeunes, mais dans le sport professionnel aussi, dans la Ligue nationale de
hockey, ça ne devrait pas être permis. La ministre, jusqu'à preuve du
contraire, est d'accord avec ça. La ministre est d'accord avec ça. Autre
contradiction où François Legault, lui, il fait bien ce qu'il veut, il dit bien
ce qu'il veut. Sur les tarifs, contradiction avec Mme Laforest. Puis François
Legault, en disant que ça peut être une bonne idée de se battre à coups de
poing dans la face dans la Ligue nationale de hockey, il est en contradiction
même avec l'approche de sa ministre. Ça n'a pas sa place.
Puis, par rapport à ce gazouillis-là, j'aime
autant passer outre parce que...
Journaliste : C'est l'adjointe
parlementaire du ministre de l'Éducation en matière d'intimidation.
M. Tanguay : Oui. Bien,
écoutez, ça se rajoute à ça. On ne peut pas... On ne peut pas aller
décrédibiliser un témoin, une personne qui l'a vécu comme Enrico Ciccone. Puis
il connaît son passé. Puis je vous dirais qu'à travers ça la société a évolué,
puis il aide à faire évoluer, il fait œuvre utile, la société.
Journaliste : Le matériel
roulant du TGV qui pourrait être bâti à l'extérieur, c'est ce qu'a évoqué le P.D.G.
d'Alto TGV hier au TVA 22 heures. Vous pensez quoi qu'il y aura des
entreprises canadiennes qui pourraient ne pas être favorisées pour le... pour
bâtir ce matériel roulant?
M. Tanguay : Moi, je pense
que, plus que jamais... je n'irai pas dans le détail des règles d'octroi des
contrats puis des appels... des appels à soumission, mais, chose certaine, le
contenu canadien, québécois doit être une priorité... et faire tout ce qu'on
peut, tout ce qu'on peut, dans le respect des accords, pour qu'il y ait le plus
grand pourcentage de contenu québécois et canadien, et on le voit dans le
contexte, qui plus est, où Donald Trump, lui, c'est «America first». On peut-tu
avoir notre «Canada first», Québec d'abord?
Journaliste : Tout à l'heure...
M. Tanguay : Et Québec d'abord,
excusez-moi, ce n'est pas depuis le 6 novembre, l'élection de Donald
Trump, qu'on le dit, nous, libéraux du Parti libéral du Québec. Ça fait des
années qu'on dit à François Legault : Québec d'abord.
Journaliste : Tout à l'heure,
la vérificatrice générale va déposer son rapport sur la Société de l'assurance
automobile du Québec. Bon, on ne l'a pas lu encore, je ne sais pas si vous
allez réagir tout à l'heure, mais de ce qu'on sait, avec le site Internet qui n'était
pas prêt, la saga avec M. Caire, avez-vous des attentes en particulier?
M. Tanguay : Je pense que les
attentes, pour ne pas, effectivement, avoir vu le détail du rapport, c'est un
fidèle état des lieux. Parce qu'on avait beaucoup de questions, on a beaucoup
de questions, donc je m'attends à ce qu'on ait un fidèle état des lieux. Une
fois que j'ai dit ça, ils ne pourront pas changer le passé. SAAQclic, c'est un
fiasco caquiste. SAAQclic, c'est un fiasco de François Legault. Éric Caire,
Geneviève Guilbault ne se sont pas suffisamment responsabilisés dans ce
dossier-là, se sont passé la patate chaude. Et quand, d'une part, Éric Caire
reconnaît lui-même que ça a été un fiasco, bien, c'est le fiasco de François
Legault puis de la CAQ, et, quand Éric Caire, par-dessus, dit : J'aurais
dû avoir des éloges dans ce projet-là, ça vous dit comment ils sont
déconnectés.
Et j'insiste là-dessus, il s'est gaspillé
122 millions de dollars, là-dedans, 122 millions de dollars, qui est le déficit
de SAAQclic. Et le coût supplémentaire, c'était 154 millions de dollars.
L'incompétence caquiste a un coût très élevé.
Journaliste : Est-ce qu'on
peut vous entendre sur le projet de loi Boulet d'hier, là? Votre position,
c'est quoi, après lecture, là, du document?
M. Tanguay : Écoutez, nous, à
première vue, contrairement à Québec solidaire, on n'y voit pas de bombe
nucléaire. Donc, à première vue, contrairement à Québec solidaire, on n'y voit
pas de bombe nucléaire. Pour nous... on va l'étudier, mais d'avoir un
équilibre, un juste équilibre entre donner les services et respecter le droit
de grève, je pense qu'on peut avancer là-dedans, et c'est comme ça qu'on va
aborder le tout début des travaux. Il a 24 heures, le projet de loi, mais c'est
comme ça qu'on va l'aborder, de façon constructive.
Journaliste : Sur les coupes
en santé, on voit ce matin qu'on avance, là, dans le plan de compression pour
le retour à l'équilibre budgétaire. Là, on parle de... en tout cas, les
établissements ont ciblé certaines mesures qui toucheraient des services aux
patients, comme la fermeture de centres de vaccination qui ont été convertis en
points locaux de service, les aires ouvertes du ministre Carmant. On dit que
c'est quand même... c'est peut-être sous-utilisé, ça coûte quand même cher,
puis les fermetures de... réduction de services des urgences. Qu'est-ce que ça
vous dit, là, cette nouvelle ronde-là de compressions qui arrivent?
M. Tanguay : Avoir un État
qui donne des services de façon efficace et efficiente, nous en sommes, on est
le Parti libéral du Québec. Une fois qu'on a dit ça, d'avoir des coupures et de
nier que, sur le terrain, les gens en souffrent... C'est hier... quand j'ai
posé la question, là, j'avais quatre cas hier qui avaient été rapportés, des
gens qui se font dire : Bien, allez à l'urgence, allez à l'urgence, et
puis qui n'ont pas accès aux services. Vous avez terminé avec l'exemple de la
fermeture de services, entre autres, les urgences. Trois-Pistoles, le CISSS considère
et a soumis, parce que les administratrices, les administrateurs sur le
terrain, ils essaient de trouver des solutions... d'une possible fermeture
après 20 heures de l'urgence de Trois-Pistoles. Moi, j'aimerais citer, et
elle est citée dans le journal du 12 février, Jean-Philippe Guilbault,
Geneviève Parent, qui était à l'hôpital en 2024, elle avait une hémorragie
utérine. Elle a dit : «C'était en pleine nuit et au petit matin. J'ai
appelé l'ambulance. Si j'avais dû faire la route vers Rivière-du-Loup ou Rimouski,
je me vidais de mon sang. Les coupures ont un impact direct sur la population,
qui n'ont même pas les services de base d'urgence.» Alors, c'est catastrophant
et c'est excessivement préoccupant, puis les Québécoises et Québécois sont
abandonnés là-dedans.
Journaliste : Puis le fait...
Par exemple, les aires ouvertes puis les cliniques de vaccination, ce sont
quand même des mesures qui ont été pérennisées ou déployées par le
gouvernement. Dans le contexte où on a un exercice de révision à faire, vous le
savez, avec les déficits, tout ça, est-ce que ce sont... est-ce que, quand
même, il y a certains programmes qui méritent d'être révisés, là, dans le
contexte? Est-ce que vous admettez ça? Puis le fait que ce soit ces deux-là,
qu'est-ce que ça dit, sinon?
M. Tanguay : Bien, deux
choses. Nous, ça a toujours été notre cas de faire en sorte de s'assurer que
chaque dollar en taxes et impôts soit maximisé. Alors, la révision permanente
des programmes, même des crédits d'impôts, on peut partir là-dessus, c'est
excessivement important. Une fois que j'ai dit ça, ce qu'on constate, c'est
qu'il y a des propositions faites par ce gouvernement-là qui sont en train de
se faire cannibaliser par sa propre création, qui est Santé Québec. Autrement
dit, il y a le ministère de la Santé qui, dans les dernières années, sous la
CAQ, a fait certaines initiatives. Est-ce que c'est optimal ou pas? On peut
avoir le débat, mais il y a Santé Québec qui va venir couper là-dessus. Alors,
il y a comme... c'est comme un serpent à deux têtes.
Moi... Quand on se lève, là, quand on se
lève, en Chambre, puis que le ministre de la Santé nous dit : Écoutez,
c'est à Santé Québec à gérer, c'est à moi à superviser, moi, je vois un serpent
à deux têtes. Bien, si c'est Mme Biron qui doit répondre aux questions, bien,
qu'elle se présente dans Terrebonne puis qu'elle vienne répondre aux questions,
parce que le ministre de la Santé, entre autres, la semaine passée, sur un cas,
je ne me rappelle pas du cas, on pourra vous le donner, mon collègue André
Fortin... un cas qui était dans les médias depuis cinq jours, le ministre, il
dit : Je vais faire des vérifications, je ne suis pas au courant. C'est
mal géré et c'était, rappelez-vous, l'écueil... l'un des écueils principal,
nous, qu'on avait contre Santé-Québec, la déresponsabilisation du ministre.
C'est ce qu'on constate.
Journaliste : Puis qu'est-ce
que ça... comment vous l'interprétez, les propos de M. Dubé, la semaine
dernière, qui a dit que les vraies coupures, c'était sous le gouvernement
libéral, quand on avait des augmentations de 3 % dans le budget qui
étaient... en fait, qui ne couvraient pas, donc, la... l'augmentation des
dépenses, alors que ce qui est prévu pour 2025, c'est 1,8 %.
M. Tanguay : Exact. C'est ça
que... Exact. Alors...
Journaliste : Donc... et
comment... est-ce que c'est un message à M. Girard? Comment... Est-ce qu'il
veut passer un message? Est-ce qu'il admet qu'il va y avoir des coupes? Comment
vous le voyez?
M. Tanguay : Bien, je dirais
qu'il y a deux niveaux de réponse. D'abord, qui a plus de pouvoir, Christian
Dubé ou le ministre Girard des Finances? Une fois qu'on a dit ça, dans l'octroi
des budgets, une fois qu'on a dit ça, ça prend le gouvernement qui soit
efficace puis qui donne des services. Je ne veux pas vous ramener SAAQclic,
mais le gouvernement gère mal, gère mal.
Là, il a créé Santé Québec pour avoir une
sorte de tampon entre lui puis la réalité terrain. Puis Santé Québec, eux, sont
«top gun» dans la coupure. Leur premier mandat, c'est de couper
1,5 milliard. Ça fait qu'eux autres, là, ils arrivent avec la
tronçonneuse, puis tous les cas dont on parle, ils vont couper à gauche et à
droite. Alors, en ce sens-là, j'aimerais revenir sur l'intro de votre question.
La preuve est dans le pudding. Quand on a quitté le pouvoir, en 2018, tous les
indicateurs étaient meilleurs, étaient meilleurs quant à l'accès et à la
qualité des soins et des services.
M. Beauchemin : ...
M. Tanguay : Oui, je t'en
prie, vas-y.
M. Beauchemin : Juste,
peut-être pour revenir spécifiquement, là, sur les chiffres que vous avez dits,
3 % d'augmentation, cette année, puis 1,5 % l'an prochain, le 1...
1,2 %...
Journaliste : 8.
M. Beauchemin : 1,8 %,
1,8 %. Le 1,2 % de différence sur un budget de 62 milliards, là,
O.K., c'est beaucoup d'argent, là. On parle de milliards de dollars. Ça fait
que, dans tout ça, est-ce que l'objectif de garder le déficit record à
11 milliards va être atteint? La réponse à ça, là, c'est qu'ils ont fait,
justement, des... un jeu dans les chiffres pour faire en sorte que le chiffre
démontré soit de 11 milliards, que les chiffres dans les années suivantes
démontrent une baisse. Parce que sinon, s'ils maintenaient les chiffres au
niveau des coûts de système, là, O.K., bien, le chiffre, l'an prochain, il
serait beaucoup plus haut comme déficit. Ça fait qu'on joue avec les chiffres,
avec la CAQ, là, on joue avec les chiffres pour essayer de garder l'image comme
quoi qu'on maintient le bateau à flot, mais la réalité, là, 11 milliards,
probablement, ça va être dépassé, puis l'an prochain, la prévision, elle va
être dépassée, parce que, justement, ils sous-estiment les coûts.
Journaliste : Donc le 1,8, ça
ne tiendra pas, là?
M. Beauchemin : Ça ne tiendra
pas.
Journaliste : Puis, juste
pour être clair, vous, votre position sur les compressions, là, vous demandez,
donc, qu'on lève le pied, qu'on fasse un examen?
M. Tanguay : On demande au
gouvernement de bien gérer. Puis, encore une fois, vous le savez, la réponse
est minimalement complexe. On ne peut pas dire : Bien, coupez, ce n'est
pas ça, là. Le point, c'est que le gouvernement doit bien gérer. Il a beaucoup,
beaucoup, beaucoup gaspillé. Santé Québec, d'avoir un tampon entre la réalité
terrain, ce n'est pas une bonne idée. Le ministre, il doit s'intéresser à ce
qui se passe dans le réseau. Puis ne pas dire : Bien, posez-moi la
question, je vais me revirer de bord, je vais poser la question, puis je vais
vous donner la réponse via Santé Québec. Alors, c'est un tout, un gouvernement.
Ça prend un leadership fort.
François Legault, quand il a été élu en
2018 puis réélu en 2022, c'était sur quelles promesses? J'aurai un État
efficace. On va s'assurer que la fonction publique soit agile. Je n'ai pas
l'intention d'en engager des milliers, bien au contraire, mais on va être
agile. Avec les nouvelles technologies, on va offrir le service et faire en
sorte d'améliorer tous les indicateurs. Tous les indicateurs sont pires. Tous,
tous, tous les indicateurs sont pires dans sa septième année. On a un déficit
de 11 milliards puis on a 10 000 fonctionnaires de plus. Alors,
ça fait partie d'un tout. Arrêter de gaspiller, créer la richesse aussi, notre
économie, zéro de gain de productivité en cinq ans. C'est moins de revenus pour
l'État, c'est moins de revenus pour l'État. Gérer comme du
monde.
Journaliste :
You said it yourself, that SAAQclic was
a fiasco. I'm wondering what you think. What do you hope the Government learned
from this report... and takes away from it?
M. Tanguay
: You know, I don't have any additional hopes with respect to this
Government. Being in their seventh year, I think that it's too late,
unfortunately. Now, we have ahead of us, what, a year and a half before the general
election. We're going to be hoping for the best, but not hoping that this
Government in it's seventh year will have learn something about good
management, being sure that the service will be rendered to the population. So,
unfortunately, SAAQclic was an additional example to the fact that François
Legault is not a good administrator of publics funds. It's a CAQ fiasco, and
Éric Caire recognizes it and Geneviève Guilbault, they... was totally beside
that issue, they let it go. And it tells a lot about this bad government.
Journaliste :
What will our health care system look
like after these cuts? As you know people are already still struggling to get a
family doctor...
M. Tanguay :
Absolutely.
Journaliste :
...still struggling to get surgery.
What's the future?
M. Tanguay :
You know we are very, very concerned,
we Liberals, about these... the impact, the tangible impact of these cuts. And
even Minister Dubé recognized it back in December, last December. We are... You
know for instance yesterday at the National Assembly, I asked four questions to
Francois Legault, Premier Legault, four cases, four examples of people who are
directed to the emergency rooms instead of having the basic... services. For
instance, the renewal of a... «d'une prescription» at the emergency room, it's
a nonsense. It's bad administration. And the fact that Christian created its
own buffer between him and the reality, it's not a good a good approach. So,
Santé Québec is there to cut. And we are very, very concerned and very sad to
recognize, day after day, that the people, the citizen doesn't have the basic
services, and it puts... they're putting... The end result of this is that
people... the people's health is put at risk.
Journaliste :
Merci.
M. Tanguay :
Thank you very much.
M. Beauchemin :
Thank you.
(Fin à 9 h 11
)