(Huit heures deux minutes)
Mme Ghazal : Bonjour, tout le
monde. Donc, heureuse d'être ici avec vous, avec mon collègue Alexandre. Ce
matin, on apprend, dans la presse, les détails, là, des coupures qu'il va y
avoir dans les services à la population en santé. Legault avait promis qu'il n'y
aura pas de coupe dans les services à la population, que ça va être juste dans
le gras qu'on va couper, qu'on va aller chercher le 1,5 milliard de dollars.
Nous, on le savait que c'était impossible que ça ne touche pas les services à
la population. Il y avait juste M. Legault qui ne le savait pas. Il y a le
Collège des médecins et l'Ordre des infirmières aussi, la semaine passée, ils
nous ont mis en garde contre ces coupures-là. Vous savez, le système allait
déjà mal. Ce n'est pas comme si on avait un système en santé qui allait très
bien puis que les gens avaient leur rendez-vous quand ils voulaient puis qu'ils
avaient un médecin de famille. Et là, d'ajouter ces coupures-là, c'est encore...
ça empire encore plus la situation.
En ce moment, où est-ce qu'on a des
menaces de Trump, pour les tarifs de Trump, qui vont faire perdre des emplois à
des gens au Québec, à des travailleurs et travailleuses, on n'a pas besoin que
des gens, dans nos services publics, dans le système de santé, perdent leur job
à cause des coupures de M. Legault. Donc, je l'invite à arrêter ces coupures-là,
à revenir sur sa décision de dire : Je vais aller chercher 1,5 milliard
de dollars. C'est impossible que ça n'ait pas d'impact sur la population. Et c'est
très grave. Ça ne fait qu'empirer la situation de notre système de santé.
M. Leduc : Merci, Ruba. Je
reviens sur le projet de loi sur le droit de grève qui a été déposé hier par M.
Boulet. C'est... Après l'avoir donc lu en détail, c'est vraiment ce qu'on
pensait, là, c'est une vengeance sur le secteur public, vengeance contre la
grève des... la FAE, des profs, vengeance préventive contre la grève des CPE à
venir, parce que le gouvernement n'est pas capable de négocier comme du monde. C'est
vraiment le retour du bar ouvert des services essentiels avec des définitions
tellement larges qu'à peu près n'importe qui va pouvoir se ramasser là-dedans.
Et, dans la situation où on est disposé de
pouvoir avoir un sursaut national pour se serrer les coudes contre les tarifs
de Trump, bien, la meilleure chose qu'a trouvée le gouvernement Legault, c'est
de partir une guerre avec les syndicats. Partir une guerre en allant jouer dans
le Code du travail, qui est un équilibre très précaire. Vous allez dire :
Oui, oui, c'est beau, on... tout le monde, là, c'est fini la grève, puis on
envoie ça à l'arbitrage. C'est vraiment reçu, et avec raison, comme une
déclaration de guerre par le milieu syndical. C'est complètement déraisonnable
de la part du gouvernement Legault, alors qu'en ce moment on devrait plutôt se
serrer les coudes. On devrait se dire Non, non, sursaut national, on va s'entendre
entre nous, patrons, syndicats, pour essayer de trouver des solutions contre
les tarifs de Trump. C'est irresponsable.
Et j'aimerais ça aussi entendre ce qu'en
pensent les autres partis d'opposition. Hier, ils se sont un peu dérobés en
disant : On va voir le projet de loi, on va voir le projet de loi. Là, il
est là, là, ils l'ont lu. Qu'est-ce qu'en pense le PQ? Qu'est-ce qu'en pense le
PLQ de cette guerre au droit du travail, de cette guerre, de cette attaque aux
travailleurs, aux travailleuses, et je pense que, dans les circonstances, la
seule chose que doit faire M. Boulet, c'est de retirer son projet de loi.
Merci.
Journaliste : Sur ce sujet-là,
est-ce que ça n'aurait pas été pertinent, quand même, de faire quelque chose
mais d'aller moins loin? Ou, toute mesure visant à donner des outils
supplémentaires au gouvernement, vous êtes contre ça?
M. Leduc : Des outils, il en
possède déjà. Quand il y a un conflit qui perdure...
Une voix : ...
M. Leduc : Oui, oui, bien,
c'est-à-dire qu'il en possède déjà puis il l'utilise déjà, le ministre, ça
fonctionne, des fois, il peut forcer une conciliation, il peut envoyer des
médiateurs dans des conflits. Et la loi qu'il a lui-même réformée, je vous
rappelle, en 2019, des services essentiels, donne des critères très clairs pour
intervenir sur la sécurité physique des personnes. Là, ce n'est pas des mesures
supplémentaires, qu'il nous propose, c'est la bombe nucléaire, en droit du
travail, de dire : N'importe quel secteur va pouvoir arrêter... être
obligé d'arrêter la grève et d'envoyer ça en arbitrage. Une grève, là, encore
une fois, là, ce n'est pas agréable pour personne. Les travailleurs,
travailleuses n'ont pas envie de faire la grève. C'est moins d'argent, c'est de
la misère à payer son épicerie. Moi, j'en ai eu, des grévistes, là, de Postes
Canada dans mon comté, il y a une couple de semaines. Bien, je suis allé porter
des cartes-repas du Chic Resto Pop parce qu'ils ont... il y en a qui ont de la
misère à arriver. Pendant la grève de la FAE, là, il y a un an, là, quand il y
avait un couple de professeurs, les deux n'avaient plus de salaire, pas de
fonds de grève, je suis allé porter des cartes-repas du Chic Resto Pop, puis
c'était pas mal apprécié.
Ça fait que personne n'aime ça, faire la
grève, mais c'est le seul outil pour aller chercher quelque chose. Si le
message qu'envoie le gouvernement, c'est qu'il n'y en aura plus jamais des
grèves parce que dès que... la seconde qu'on trouve que ça dérange du monde, on
va imposer des quotas de services essentiels qui rendent inopérante la grève ou
on va envoyer ça à l'arbitrage, bien, il n'y en aura plus, de rehaussement de
la classe moyenne. Comment vous pensez qu'elle s'est construite, la classe
moyenne? Elle n'est pas tombée du ciel, là. Il y a des politiques publiques
progressistes, il y a ça, mais il y a surtout des syndicats puis des
travailleurs qui vont se chercher des conditions de travail puis qui améliorent
leurs conditions. Ça s'est construit avec du travail comme ça.
Ça fait que, si on casse l'outil syndical
en imposant la fin des grèves, dans le fond, ça ne sera pas beau pour la classe
moyenne dans bien longtemps.
Journaliste : Cette idée de
protéger les personnes vulnérables, de parler des élèves qui ont des besoins
particuliers, qui ont été très affectés pendant la grève de la FAE, pas d'école
pendant un mois, rajoutez à ça... Il parlait des familles aussi en lien avec le
cimetière de Notre-Dame-des-Neiges, en parlant de dépouilles qui reposent dans
des frigidaires pendant cette grève-là. Est-ce que vous achetez cette raison-là
évoquée? Parce que c'est ce qu'il a dit d'entrée de jeu, là.
M. Leduc : La grève, là, ce
n'est pas agréable pour personne, là, mais si votre grève, elle ne dérange
personne, il ne se passera rien. Souvent, la grève, là, c'est quand vous n'avez
plus d'autres moyens. Vous avez été à la table de négo depuis des mois, des
mois, ça n'avance pas, ça bloque. Qu'est-ce qui vous reste? Il vous reste la
grève.
Mme Ghazal : Je voudrais
juste ajouter quelque chose, parce que, là, on parle des élèves en difficulté,
que, tout d'un coup, le gouvernement découvre que c'est vraiment, vraiment
problématique, puis on veut essayer de leur donner les services. Bien, qu'ils
commencent par arrêter de couper. C'est-à-dire qu'eux autres, ils disent qu'ils
ne coupent pas dans les services aux élèves, mais des psychologues, des
psychoéducateurs, des gens qui travaillent de très près avec... dans les
classes pour aider les élèves en difficulté, qui sont très nombreux dans les
classes régulières, à cause de notre système à trois vitesses, je le rappelle, mais...
En ce moment, la pénurie aide un petit peu le budget du gouvernement, même
s'ils ne coupent pas, bien, il y a des postes qui sont offerts, puis là ils ne
veulent pas avoir des professionnels qui viennent aider les élèves en
difficulté.
Ça fait que, s'il veut vraiment aider les
élèves en difficulté, par exemple, au lieu de les utiliser comme raison à
laquelle il met cette loi, bien, il devrait plutôt arrêter de couper puis
investir pour... puis améliorer les conditions de travail de ces professionnels
pour qu'ils puissent venir dans les classes aider les élèves en difficulté.
Cette loi-là, c'est la solution que le
gouvernement de la CAQ a trouvée pour combler son échec à lui de s'entendre
avec ces travailleurs et travailleuses. C'est un manque de courage.
Journaliste : ...le
gouvernement disait : Si on veut protéger les Québécois, le bien-être de
la population. Puis, je vous le dis, là, hier, quand on a fait des vox pop,
quand on a jasé avec la population qui ont pris tranquillement connaissance du
projet de loi, ils n'étaient pas contre, là, de mettre des balises, je vous
dirais, là, de façon exhaustive, là.
Mme Ghazal : Bien, les
balises existent, et il n'y a personne qui dit qu'il faudrait que ce soit fait
n'importe comment, n'importe quoi. Je veux dire, tu le sais, là... Alexandre
est un expert dans le monde du travail, et ça existe, et le gouvernement le
sait. C'est juste que, des fois, la population, peut-être, ne le sait pas. Il
ne faut pas exploiter ce système-là... ce sentiment-là chez les gens en
disant : Ah mon Dieu! Oui, c'est vrai, il faut qu'on... pour nous
protéger, nous, pour qu'on ait des services, il faudrait qu'on réduise le droit
des travailleurs et travailleuses de se battre pour avoir des bonnes conditions
de travail. Ce n'est pas comme ça qu'on va y arriver.
Et ce qu'il faudrait que le gouvernement
fasse, s'il a vraiment à cœur les services à la population, c'est d'arrêter ses
compressions, d'arrêter de couper, d'arrêter de couper dans le système de
santé, d'arrêter de couper dans les services aux élèves, dans le système
d'éducation. C'est ça qu'il doit faire, et non pas de brimer le droit des
travailleurs, travailleuses. Parce que qu'est-ce qui va arriver? Bien, il n'y
en aura plus. Il va y avoir une purge, il y a des gens qui vont quitter, qui
quittent déjà le système public, que ce soit en éducation ou en santé, parce
que les conditions sont invivables. Donc, est-ce qu'on va avoir plus de
services à la population? Pas du tout. S'il y a un danger pour les services à la
population, ce n'est pas à cause des travailleurs, travailleuses qui se battent
pour leurs conditions, c'est à cause de la CAQ.
Journaliste : C'est le dépôt
tout à l'heure du rapport de la VG sur la Société de l'assurance automobile du
Québec. Avez-vous des attentes particulières? Allez-vous réagir plus tard?
Mme Ghazal : Oui, c'est sûr
et certain qu'on va réagir plus tard. C'est mon collègue Haroun Bouazzi qui est
responsable du dossier. Et là, évidemment, on va lire le rapport, on va le voir.
Évidemment, on ne s'attend pas à ce que la vérificatrice générale distribue des
félicitations au gouvernement de la CAQ. On a vu, on se rappelle, des files
d'attente pour la population. Ça a été un fiasco. Et j'espère que M. Caire et
Mme Guilbault aussi... qu'ils vont lire le rapport puis que, pour une fois, ils
vont prendre leurs responsabilités et non pas dire que c'est à cause de... des
fonctionnaires du ministère.
Journaliste : Sur les
compressions en santé, Mme Ghazal, on sent qu'on arrive à un point où,
justement, si on veut atteindre les cibles, on va devoir couper dans les
services à la population. Vous avez déjà demandé qu'on arrête ces
compressions-là. Donc, est-ce que, là, il y a un élément d'urgence
supplémentaire parce qu'on arrive à... justement, à un moment, peut-être,
charnière dans la... dans les décisions qu'on va devoir prendre en santé?
Mme Ghazal : Il faut que le
gouvernement recule, il faut qu'il arrête parce que, là, on va couper dans les
services à la population, on va couper dans un programme pour les jeunes qui
ont des problèmes de soutien. Puis ça, ça... il y a eu de l'argent qui a été
mis là-dedans, puis là, après ça, on abandonne ce programme-là... Comment ça
s'appelle?
Une voix : ...
Mme Ghazal : Aire ouverte.
C'est totalement inacceptable et incohérent. Puis, en coupant aujourd'hui puis
en faisant ces coupures-là, on fragilise encore plus un système qui est déjà
fragile. On ne sait pas après, peut-être qu'on va avoir une autre pandémie qui
va nous pendre au-dessus de la tête, puis après ça, on va dire : Mon Dieu,
on est en situation d'urgence. Il ne faut pas fragiliser notre système encore
plus qu'il l'était, et c'est ce que le gouvernement est en train de faire. Et,
en ce moment, on a des exemples concrets. Fermer des urgences, ça... une
attaque aux services à la population. On le savait, il y a eu des drapeaux
rouges qui ont été levés. Il y avait juste le gouvernement de la CAQ qui
croyait au père Noël puis il pensait qu'il pouvait couper 1,5 milliard puis
que ça ne toucherait personne au Québec. C'est impossible. Et là on a la preuve
de ça. Il faudrait qu'il arrête puis il faut qu'il recule.
Journaliste : Justement, quel
est le risque qui guette le réseau ou le gouvernement en ce moment si on
continue avec ces compressions-là?
Mme Ghazal : Bien, ça va être
encore plus... on va fragiliser notre système puis ça va encore plus paver la
voie pour le privé. Il y a des gens qui vont vouloir quitter encore plus pour
aller travailler dans le privé. Malgré tout ce que le ministre essaie de faire
pour réduire cette purge-là vers le privé, bien, la réalité, c'est qu'il y a
des gens... il y a des gens qui travaillent dans les services de la... système
de la santé, des infirmières auxiliaires, etc., qui quittent, et il y en a qui
veulent aller travailler plus dans le privé ou quitter totalement la
profession, par exemple, des infirmières auxiliaires en région, qui a
dit : Bien, moi, je vais peut-être faire d'autre chose à cause de ces
compressions-là.
Journaliste : Dans le
contexte où on est dans le rouge dans les finances publiques, où il y a quand
même des dépenses qu'il faut, à un moment donné, limiter, là on étudie des
possibilités. Bon. Est-ce que les aires ouvertes, par exemple... est-ce que la
fréquentation est au rendez-vous? Sur les cliniques de vaccination qui sont
devenues des centres de prélèvement, est-ce qu'on ne devrait pas peut-être
aller vers les CLSC? Vous voyez, il y a quand même certaines mesures qu'on peut
peut-être évaluer dans le contexte où il faut qu'on fasse des choix difficiles.
Donc, est-ce que vous avez la garantie d'abord que c'est... par exemple, les
aires ouvertes, c'est fréquenté, ça fonctionne?
Mme Ghazal : C'est-à-dire que
le gouvernement a un objectif, et son objectif, ce n'est pas d'évaluer
l'efficacité des programmes, de pouvoir peut-être les améliorer, d'améliorer
certains indicateurs. L'objectif et la cible, c'est : On coupe 1,5 milliard
de dollars, trouvez les moyens pour y arriver. Donc... Et c'est là que la... on
risque de couper dans les services. Mais, après ça, étudier les programmes,
voir est-ce que c'est efficace, est-ce qu'on devrait tourner la population vers
d'autres services, fermer certains, ouvrir d'autres, ça, on parle d'autres
choses, mais ce n'est pas ce que le gouvernement est en train de faire. Eux
autres, ils ont un objectif : 1,5 milliard de dollars, il faut couper, et
là on est en train de couper dans les services. Il faut le faire de la bonne...
de la bonne façon.
Journaliste : ...on ne le
fait pas en ce moment...
Mme Ghazal : Bien, on a... on
a eu...
Journaliste : ...parce que
Santé Québec analyse, là, en ce moment, ces propositions-là. Il y a peut-être
une remise en question à faire de ces programmes-là.
Mme Ghazal : Ce n'est pas
juste Québec solidaire qui est en train de dire : On est en train de
couper à la... aux services à la population. Il y a eu la semaine passée le
Collège des médecins. Le Collège des médecins, son rôle, c'est de protéger la
population et les patients. Il y a l'Ordre des infirmières aussi qui est sorti.
Ça, ce n'est pas des gens qui sont assis dans leurs bureaux qui regardent
comment est-ce qu'on va améliorer le système. Ils sont sur le terrain. Ils
savent c'est quoi les services à la population. Ils savent que, quand le
gouvernement décide de couper dans un service, couper dans une urgence, couper
dans un programme... que... ça va être quoi l'impact sur la population. Et
l'Ordre des infirmières, le Collège des médecins, ce qu'ils veulent, c'est
protéger la population, c'est protéger les patients et les patientes. Il faut
les écouter quand ils sonnent l'alarme puis qu'ils disent que, là, on est en
train d'atteindre les services à la population. Donc, ces gens-là, moi, je fais
confiance beaucoup plus qu'aux «top guns» du gouvernement, qui sont à Santé Québec,
qui ont un mandat politique de couper 1,5 milliard de dollars.
Journaliste : ...budgétaire,
on le fait où, par exemple?
Mme Ghazal : Bien, en ce
moment, on parle du contexte du 11 milliards de déficit, mais il faut
parler aussi du contexte des tarifs de Trump. Ça va... on va peut-être aller
dans une récession, déjà, ça a un impact économique. Donc, il va y avoir des
gens qui vont perdre leur emploi. Ces gens-là vont avoir encore plus besoin des
services du gouvernement. Ce n'est pas le temps de couper. On a Trump qui coupe
des jobs, on ne va pas avoir Legault qui coupe des jobs dans les services
publics.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous avez pensé de... toujours en santé, toujours en santé. Qu'est-ce que vous
avez pensé de la déclaration récente de M. Dubé, relevée par le collègue de La
Presse, ce matin, comme quoi limiter la croissance des dépenses en santé à
3 %, c'étaient des coupes?
Mme Ghazal : Ça, c'est qui,
qui a dit ça?
Journaliste : C'est M. Dubé.
Mme Ghazal : Oui, bien, c'est
des coupes, parce que le système...
Une voix : ...
Mme Ghazal : Bien, M. Dubé,
je veux dire, il peut dire des choses, il change... il a déjà dit, par...
Aujourd'hui, il dit ça, mais il a déjà dit, par exemple : Ah oui! On va
essayer de réduire l'impact, pas de ne pas avoir aucun impact ou aucune coupure
de services à la population, de le réduire. Il est peut-être mal à l'aise, il
faudrait qu'il parle avec M. Legault puis qu'il décide d'arrêter d'avoir cette
cible de coupures de 1,5 milliard, d'arrêter de couper dans les services à
la population, d'arrêter de couper dans le système de santé puis d'arrêter de
fragiliser un système qui n'allait pas bien avant.
Il était malade, déjà, notre système de
santé. Là, ce qu'ils font, c'est rajouter encore plus, donc ça ne fait
qu'empirer la situation et ça fait en sorte que ça prend en otage des gens qui
ont de la difficulté à avoir des services, qui attendent en ligne. Moi, j'ai
une personne que je connais qui a attendu en ligne pendant trois heures au
8-1-1 parce qu'elle avait une inquiétude, qu'il n'y a pas de médecin de
famille. Après ça, les gens, des fois, ils sont pris à la gorge, puis là ils se
tournent vers le privé parce qu'ils doivent faire... ils sont sur une liste
d'attente pour des chirurgies, et là on s'en va vers le privé. Puis ils se
serrent la ceinture, ils s'endettent pour aller là. Ça ne fonctionne pas, ça ne
marche pas.
Donc, M. Dubé, au lieu de faire étalage de
ses états d'âme publiquement, bien, qu'il recule sur sa position, là, de couper
en santé puis qu'il dise : Ça ne fonctionne pas, on va arrêter de couper
en santé. Ce n'est pas comme ça qu'on va aller chercher de l'argent pour
atteindre l'équilibre budgétaire. Ce n'est pas sur le dos de la population puis
des patients qu'on va aller chercher de l'argent pour le déficit budgétaire.
Journaliste : ...M. Dubé
envoie un message à son propre gouvernement, en disant : Il ne faut pas
aller en bas de 3 %?
Mme Ghazal : Oui, c'est
peut-être ça qu'il est en train de faire, il envoie des messages. C'est quand
même lui, le ministre de la Santé, il devrait s'asseoir au Conseil des
ministres, parler avec M. Legault, parler avec le Conseil du trésor puis
dire : Ça ne marche pas, le 1,5 milliard, on arrête ça là.
Journaliste : Ces derniers
temps, on a vu des... différentes organisations, Protecteur du citoyen, le DGE,
je pense, l'INSPQ, qui ont décidé de quitter la plateforme X. Est-ce que vous,
votre réflexion a évolué sur ce sujet?
Mme Ghazal : Non, ça n'a pas
changé depuis la dernière fois.
Journaliste : Puis est-ce
qu'on peut vous entendre sur les ressources intermédiaires, là? Il manque, je
pense, 5000 places
en ce moment. Quel genre de solution vous préconisez par rapport à ça, là?
Parce qu'il semble vraiment y avoir une espèce de crise, là, dans ce milieu-là.
Mme Ghazal : Oui, c'est une
crise, c'est extrêmement préoccupant pour les aînés. Il faut que le
gouvernement finance les ressources intermédiaires pour les aînés, pour ne pas
qu'il y ait... pour qu'on ait les places pour répondre aux besoins de la
population aînée. C'est très préoccupant, puis il ne faut pas que le
gouvernement lésine là-dessus puis il faut qu'il investisse.
Journaliste :
On the Auditor General report, I know
that it's not out yet, on SAAQclic, but what are your expectations hearing
that, you know, she's tabling this report this afternoon? Are you expecting to
see a... Do you think that SAAQclic was a success?
Mme Ghazal :
We will read the report of the
Vérificatrice générale du Québec, and we will react on it. And, for sure, I'm
sure that the Vérificatrice générale will not say that it was a success,
SAAQclic. It wasn't a success. And it's important for the CAQ, for M. Caire,
Éric Caire, for Mme Geneviève Guilbault, to read this report and to take the
responsibility of this fiasco.
Journaliste :
When you say that, I mean, in your
view, it wasn't necessarily a success, what exactly do you mean?
Mme Ghazal :
Well, we remember all the people
waiting to have their permit, driver permit. So, it's important that... to stop
having this type of fiasco, it's important that this type of thing will not be
repeated in the future. And it's important to listen to the experts that said
that it was launched very quickly and also to listen to the recommendations of
«la Vérificatrice générale du Québec» and to put them on place to make sure
that the population will not be taken in hostage to have their permit.
Journaliste :
Mr. Leduc, seeing Minister Boulet's
bill yesterday, and now that you've had the chance to read it, and maybe you
heard that... the fact that Mr. Boulet is confident that, even if it is taken
to the courts, it will succeed because it's based on past legislation, do you
believe that?
M. Leduc :
No. No, no. Of course, he's selling his
bill, he tries to present it as something legal, obviously, as a government.
I'm 100 % confident it will not be.
Who's the person taking
care of the children with a hard time at school? Who's the people having the
time to take care of the children in daycares? It's the workers. And if the
workers, at day-to--day, take care of those people, think that the only way to
go forward with their working conditions is to go on strike, who are we, who
are they at the CAQ to say, to tell them : You're not taking care, you're
not thinking about the children? They are thinking about the children all day
long, all year long. It's not Mr. Legault or Mr. Boulet are about... thinking
about the children with disabilities or other issues, it's the workers.
So, to have this kind of
vengeance against the FAE strike last year, to have this kind of preventive
vengeance against the CPE strike to come, what's the deal here? Just negotiate
with good faith, put some money on the table, respect the workers, and you
won't have any strikes, you won't have any strikes of this scale as we knew
last year. People in the public sector, teachers, daycare workers, they do the
strike to save the network. This is what we hear when we go on picket lines, we
say : We go on strike because we're going to save our jobs and we want to
save the environment we have here. Otherwise, they're going to work at Costco,
they pay more at Costco than in the CPE. What kind of society are we living in
when we tolerate that?
So, to have this kind of
vengeance, in a moment when we should be having solidarity within the Québec
society in face of Trump's tariffs, instead of that, he's launching a war
against the unions. It's a nonsense, a complete nonsense, I can't agree with
that. He should retire his bill.
Journaliste :
But on the argument that it better
protects the Québec population, that, you know, he just doesn't want to see the
population held hostage, what do you say to that?
M. Leduc :
That's what he says. What he means is
he doesn't want to have strikes anymore, he refuses to have strikes. Of course,
strikes are a pain... I won't finish the sentence. Of course, strikes are a
pain for everyone. For the workers, for the union advisors, it's complicated,
it's a hard time. I had in my neighborhood couples, two teachers being in
strike last year, so no income in the household. Wow! I had to distribute
little cards to a free meal to Chic Resto Pop to help them. So... But they were
on the picket line and they were having a hard time. They were motivated,
because they wanted to save the network, they wanted to have a good environment
to work in the years to come, and the only way they thought to go forward with
this issue, with this goal was to go on strike. Who are we? Who are they to
judge them?
Journaliste :
And, Mme Ghazal, just on Minister
Dubé essentially recognizing that there were some cuts in the health care
system, what do you make of this sort of change of tone?
Mme Ghazal :
Yes. Well, I invite Mr. Dubé not only
talking about what he feels in the public area and to speak with Mr. Legault,
to speak with Madam Sonia Lebel and to stop cutting this $1.5 billion of
dollars in the health services. We know that the public health system was
already sick, and cutting more in the system will affect the population.
Everybody knows that, Collège des médecins, l'Ordre des infirmières, only the
CAQ seems not to know that. But now, I know that Mr. Dubé... He should stop
talking and act and abandon this cut in the public service system. Merci.
M. Leduc : Bonne journée.
(Fin à 8 h 24)