(Onze heures trente et une minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à chacun et à chacune. La CAQ de François Legault n'aura jamais été, jamais été
le parti de l'économie. Après six ans révolus, dans leur septième année, la CAQ
de François Legault démontre encore une fois de plus qu'ils n'ont aucun
gouvernail économique.
Ce qu'on a constaté : l'arrivée au
pouvoir avec des surplus budgétaires de 7 milliards, un déficit historique
de 11 milliards l'exercice courant — puis je dis : On a
hâte, on n'a pas hâte de voir quel sera le prochain déficit — 18 milliards,
donc, qui notamment est parti en pur gaspillage de François Legault, et les
exemples, ils sont nombreux, si vous en voulez, on pourra vous en préciser, 10 000 fonctionnaires
de plus à Québec, et on ne sent pas passer que les services sont mieux donnés,
productivité à zéro et l'Énergie n'a pas respecté Québec d'abord quand, sur 22 projets,
il y en a un seul qui va à une entreprise majoritairement propriété de
Québécoises et Québécois.
Le bilan économique de François Legault,
ce n'est pas compliqué, c'est 940 000 Québécoises et Québécois par
mois qui sont dans les lignes d'attente des banques alimentaires. On apprend,
ce matin, l'insécurité alimentaire chez des étudiants du cégep. 44 % ont
vécu, dans les 12 derniers mois, une insécurité alimentaire, et un sur
cinq était, justement, dans les lignes d'attente, les files d'attente des
banques alimentaires. Les entreprises croulent sous la paperasse, une fiscalité
qui n'est pas à la hauteur. Tout ça pour vous dire que François Legault et la
CAQ n'auront jamais été le parti de l'économie. Je vais maintenant céder la
parole à mon collègue.
M. Derraji : Bonjour. Moi, ça
va être très rapide, c'est en lien avec le troisième lien. Et vous avez vu que
c'est rendu à ce que des fonctionnaires coulent l'information par rapport au
scénario qui touche le troisième lien. Et en lisant l'article aujourd'hui de
Radio-Can, j'avais juste en tête la grande Ginette Reno qui chantait Un peu
plus haut, un peu plus loin. On est passé du plus grand tunnelier au monde
au plus grand pont au monde. Donc, encore une fois, est-ce que la CAQ, après
avoir fait la dernière élection sur le plus grand tunnelier au monde et
l'annuler par la suite, est-ce qu'elle s'apprête à lancer la prochaine campagne
électorale avec le plus grand pont au monde et l'annuler par la suite? Merci.
Journaliste : Vous êtes deux
députés de Montréal, êtes-vous fiers du REM?
M. Tanguay : Je vais y aller,
tu pourras compléter. Le REM, on voit qu'il y a des ratés
d'opérationnalisation. Le service doit être offert, puis je pense que c'est une
bonne chose que la ministre les rencontre.
Journaliste : Mais il va en
avoir des tempêtes de neige, là, ça roule en Norvège, ça ne roule pas au
Québec. On va construire un tramway à Québec, il va avoir des tempêtes, ça dit
quoi, là?
M. Tanguay : Effectivement.
Bien, si ça se fait ailleurs, on est capable de le faire. Alors, qu'est-ce qui
ne fonctionne pas? C'est au gouvernement à y voir puis s'assurer que ce soit,
évidemment, fonctionnel. Voulais-tu ajouter d'autre chose là-dessus?
M. Derraji : Oui, absolument.
Premièrement, on voit que la ministre s'intéresse au transport collectif. Ça,
c'est une bonne nouvelle, parce qu'il y avait une bonne première, parce qu'il y
avait, il y a quelques jours, des problèmes dans le métro de Montréal, mais là,
par exemple, je ne l'ai pas vu agir.
Je tiens à rappeler que, probablement, je
pense que je vais donner le titre de la reine de la diversion à Mme Geneviève
Guilbault. Rien qu'aujourd'hui il y a le dossier de SAAQclic, il y a le dossier
du pont, le plus grand pont au monde. Il y a le dossier de l'alcool au volant
avec tout ce qui se passe en lien avec l'alcool au volant et la baisse des
enquêtes policières. Mais ils trouvent le temps d'avoir une nouvelle qui touche
le REM. Je ne dis pas que ce n'est pas important, c'est important. Et
d'ailleurs j'invite l'ensemble du consortium, parce qu'on parle déjà de deux,
mais il y a aussi des gens qui sont responsables des rails, à clarifier tout ce
qui se passe par rapport au REM et surtout rassurer la population qui, elle,
veut utiliser le transport collectif.
Journaliste : Mais il n'y a
pas un vice dans l'entente initiale, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on a
donné au REM l'exclusivité du transport entre la Rive-Sud et Montréal, bien,
quand il est en panne, il n'y a pas d'alternative. On ne constate pas
finalement un problème de fond, là, que les gens sont juste pris, il y a
quelques navettes, mais, visiblement, ça ne suffit pas.
M. Derraji : Il y a le
consortium. Moi, j'invite l'ensemble des partenaires du consortium, notamment,
AtkinsRéalis, qui s'occupent des rails à clarifier ce qui se passe. On est dans
un pays nordique, le REM doit fonctionner, ce n'est pas normal. Donc, la
ministre cible aujourd'hui uniquement Alstom et la Caisse de dépôt. Il y a un
autre partenaire qui est responsable des rails, qu'on l'invite à clarifier, on
l'invite à clarifier...
Journaliste : Est-ce qu'on va
ouvrir l'entente?
M. Derraji : On n'est pas là.
Bien, écoutez, c'est une bonne nouvelle aujourd'hui que la ministre s'intéresse
au transport collectif. Il y a beaucoup d'enjeux en matière de transport
collectif. Donc là, j'espère qu'elle va rencontrer les autres partenaires,
notamment, métro de Montréal qui passe par des moments extrêmement difficiles.
Mais, par rapport au REM, j'invite l'ensemble des partenaires qui étaient là
dans le consortium à s'expliquer, parce que la neige fait partie de notre
quotidien, on est dans un pays nordique et c'est anormal que le REM...
Journaliste : La grande
majorité du réseau du REM est encore en construction. Est-ce que ce qu'on vit,
aujourd'hui, remet en question le reste du réseau?
M. Derraji : Pas du tout.
J'habite à l'ouest de l'île, les gens attendent, avec impatience, les deux
lignes du REM. C'est extrêmement préoccupant, ce qui se passe. Là, maintenant,
on voit une ministre qui s'intéresse aux transports collectifs. Je l'invite à
porter une attention particulière pour que des événements pareils ne se
reproduisent plus.
Journaliste
: Sur les
finances publiques, là, M. Tanguay, vous avez mentionné qu'il y a eu un ajout
de 10 000 fonctionnaires, et vous ne sentez pas que ça a eu un impact
sur les services. Est-ce que c'est 10 000 fonctionnaires de trop?
Est-ce qu'il faut couper, il faut réduire le nombre de fonctionnaires?
M. Tanguay : On n'a pas le
choix au Québec en 2025, puis c'est la même chose partout ailleurs dans le
monde, de maximiser l'efficacité de nos administrations publiques. On le voit
entre autres par les articles de La Presse, là, par rapport au modèle
québécois. Alors, oui... une fonction publique, mais qui soit efficace. Les 10 000 fonctionnaires
de plus qui ont été engagés sous François Legault, force est de constater,
n'ont pas aidé à améliorer le service. Puis, encore une fois, je n'en suis pas
sur les individus, les femmes et les hommes qui de bonne foi se réveillent le
matin puis vont travailler, j'en suis contre François Legault, qui avait même
dit le contraire, il avait dit qu'il allait réduire la taille de l'État pour la
rendre plus efficace... le rendre plus efficace, puis ce qu'on ne constate pas.
Journaliste : Mais la
question que je vous pose, c'est... Là, là, bon, je pense que vous voulez... le
Parti libéral veut rétablir l'équilibre budgétaire un jour ou l'autre. Vous ne
voulez pas augmenter les impôts?
M. Tanguay : Non, pas du
tout. On va demander... On va laisser ça à QS.
Journaliste : Non. Donc, vous
comprenez qu'il faut donc couper quelque part.
M. Tanguay : Il faut être
plus effectif, il faut être plus efficace, il faut être plus efficace.
Journaliste : Mais ça ne va
pas se régler magiquement. Donc, il faut couper quelque part, non?
M. Tanguay : Bien, ça ne va
pas se régler magiquement. Le gouvernement est payé par l'argent des payeurs de
taxes puis les électeurs, électrices, il est mandaté pour faire ça, il ne le
fait pas. C'est un gouvernement inefficace. L'exemple facile, à matin, ça
serait le fiasco de SAAQClic, où Éric Caire, il a dit : J'aurais dû avoir
des félicitations, imaginez-vous donc. C'est un gouvernement incompétent qui
gère mal les finances publiques, qui gère mal les finances publiques. Le chèque
électoraliste, quand je vous parle de gaspillage de 6,7 milliards... bien
content pour celles et ceux qui l'ont eu, les 100 000 $ ou moins,
mais il aurait pu y avoir une aide beaucoup plus ciblée pour les plus
vulnérables. Mais il a gaspillé 6,7 milliards en deux chèques.
Journaliste : Mais est-ce
que... Je reviens aux 10 000 fonctionnaires. Si vous jugez qu'ils
n'ont pas aidé à améliorer les services, c'est peut-être qu'on peut réduire le
nombre de fonctionnaires. Ce n'est pas ça, la...
M. Tanguay : Il faut être
plus efficace, il faut être plus efficace.
Journaliste : Ça veut dire
quoi, ça?
M. Tanguay : Ça veut dire que
François Legault en a engagé 10 000 de plus, puis on ne l'a pas vu passer
de façon positive dans la qualité des services.
Journaliste : Donc, est-ce
qu'il faut les réduire... le nombre de fonctionnaires?
M. Tanguay : C'est son
administration. Si les Québécoises et Québécois, et nous en sommes convaincus,
nous font confiance en 2026, il va falloir qu'il y ait un examen en continu justement
des programmes, de l'efficacité de l'État. On est à des années-lumière de
l'intelligence artificielle. Parce qu'on peut avoir des débats sur la place de
l'intelligence artificielle, je veux dire, ils ont renouvelé la commande de fax
l'an passé au ministère de la Santé.
Alors, à matin, ne me demandez pas de
ramasser la soue à cochons de François Legault. François Legault...
Journaliste : Bien, vous
allez le faire si vous êtes élus, là.
M. Tanguay : Bien, il va
falloir...
Journaliste : Bien, c'est un
chèque en blanc que vous demandez, là.
M. Tanguay : Non, pas du
tout, pas du tout. Écoutez, on n'est pas à la veille de l'élection, on aura une
course à la chefferie, ça fera partie des débats. Par la suite, il y aura la
plateforme électorale.
Mais on en envoie, de l'argent à Québec,
comme payeurs de taxes, là, hein, on en envoie, de l'argent, il faut que ce
soit bien investi. Ça n'est pas le cas sous François Legault.
Journaliste : Est-ce que ça
vous inspire, là, le... ce que M. Musk fait aux États-Unis, là, donc analyser
tous les programmes gouvernementaux?
M. Tanguay : Je ne suis
aucunement inspiré par Elon Musk, en aucune matière.
Journaliste : SAAQclic...
Journaliste : Même en matière
d'efficacité?
M. Tanguay : Bien, efficacité
puis tronçonneuse... Je pense qu'il y a une marge.
Journaliste : Sur SAAQclic — vous
l'avez abordé — donc, on attend le rapport de la Vérificatrice
générale, mais déjà on s'aperçoit qu'il y avait des voyants rouges, là, dans
des documents confidentiels, dans le fond, qui ont été dévoilés par des
sources. Je veux dire, le gouvernement avait un avertissement comme quoi ça
s'en venait, là.
M. Tanguay : Oui, tout à
fait. Puis, avant de céder la parole à mon collègue... Je l'entends déjà
piétiner, il a hâte de sauter sur le micro pour la prendre, celle-là, puis il a
raison. Mais, tu sais, ce n'est pas parce qu'on rit que c'est drôle. Je veux
dire, il y avait des voyants rouges. Moi, je me rappelle, on l'a questionné autant
comme étant... Éric Caire, en décembre 2022, a dit qu'il avait eu une rencontre
avec la SAAQ, Geneviève Guilbault également a confirmé cette rencontre-là. Il a
dit : Je leur ai demandé, ils m'ont dit : Tout était beau, je l'ai
laissé aller. Alors, ça a été un laisser-aller, un ministre aujourd'hui qui
n'est responsable de rien, un ministre qui a qualifié lui-même cela de fiasco,
alors que c'était dans sa cour. Je pense que c'est lui, Éric Caire, le fiasco.
Et rappelez-vous d'une chose : quand on parle de gaspillage, là, ça aura
été 154 millions de plus d'argent public qui a été englouti là-dedans. Il
est où, le shérif Éric Caire, quand il était dans l'opposition puis qu'il
descendait en flammes tous les gaspillages? Voyons donc! Moncef... de quoi à
dire.
M. Derraji : Oui, oui,
absolument, et j'ai quelque chose...
M. Tanguay : Vas-y...
M. Derraji : Mets la barre
haute. Moi, je pense, dans ce dossier, Geneviève Guilbault est responsable, et,
je veux vous le dire, c'est sa responsabilité, la SAAQ, et vous avez vu
l'outrage au Parlement, le fait qu'elle a oublié de déposer le rapport. Mais le
fait de ne pas déposer le rapport est un indicateur de la mauvaise ambiance à
l'intérieur de la SAAQ, ça ne fonctionnait pas, ça ne marchait pas. Encore...
Encore loin, pour un gouvernement qui disait suivre les tableaux de bord... Il
y avait un tableau de bord et il y avait beaucoup de lumières rouges.
Mais aujourd'hui, je ne vais pas
questionner les lumières rouges. Moi, ce qui m'intéresse aujourd'hui à
savoir : Qui a donné le go pour que la transformation se fasse? La
déclaration que vous avez vue dans l'article de Radio-Can aujourd'hui est très
claire. C'est quelqu'un qui disait : Même si on n'était pas prêts, il y a
quelqu'un qui nous a fait la pression.
Maintenant, la question : Est-ce
qu'on était à la recherche d'une annonce d'une transformation, et on a poussé
la machine à l'extrême pour avoir une annonce politique? C'est ce que les
Québécois doivent savoir aujourd'hui, qui a ordonné le changement rapide,
malgré que la machine disait qu'on n'était pas prêts. Donc, les gens de la SAAQ
n'étaient pas prêts, l'informatique n'était pas prête, il n'y a personne qui
était prêt à la CAQ, mais on a ordonné le go par rapport à la transformation
numérique.
Maintenant, laissez-moi de vous rappeler
quelque chose d'extrêmement important. Et je blâme aussi Simon Jolin-Barrette.
Je le blâme parce qu'en tant que contrôleurs de l'action gouvernementale, nous
avons demandé la reddition de comptes de la SAAQ. J'ai une lettre, le
19 septembre 2023, adressée à Simon Jolin-Barrette, qui est le leader du
gouvernement. On voulait faire une reddition de comptes de la SAAQ. Cette
demande nous a été refusée.
Donc aujourd'hui, on se ramasse devant un
gouvernement qui a perdu le contrôle au niveau de la SAAQ, un taux de
satisfaction très bas, les gens quittent, il n'y a plus de rétention à la SAAQ,
et des problèmes énormes au niveau de la gestion. Et vous avez vu la dernière
nomination du gouvernement, ils sont obligés de déloger Dominique Savoie d'une
fonction pour l'envoyer être présidente du conseil d'administration de la SAAQ.
Journaliste : ...quoi, ça,
d'ailleurs? Est-ce que vous vous attendez à des améliorations à la SAAQ,
considérant l'arrivée de Mme Savoie?
M. Derraji : Bien, écoutez,
je pense que je ne vous apprends rien, que, pour la première fois, la
vérificatrice générale, ce jeudi, a un seul thème à l'ordre du jour, c'est le
thème, le CASA, le système informatique à la SAAQ. Donc, moi, je présume- c'est
des hypothèses- qu'il va y avoir beaucoup de choses qu'on va apprendre ce
jeudi. Et ça va démontrer qu'on avait raison de demander la reddition de
comptes qu'on nous a refusée. Et j'espère... Moi, je ne pense pas qu'ils l'ont
envoyé pour une partie de tourisme. Ça veut dire que ça va mal. Ils l'ont su
plus tard, et ils envoient un soldat pour sauver ce qui reste à la SAAQ. Parce
que jusqu'à maintenant, la ministre Geneviève Guilbault, elle, elle dit :
Je ne suis pas responsable, c'est la SAAQ qui ont tout fait pour que le système
ne fonctionne pas. Mais malheureusement, les Québécois ne savent pas, en date
d'aujourd'hui, qui est responsable, qui est responsable de ce fiasco. Ça nous
coûte beaucoup d'argent. On a perdu beaucoup d'argent. Les Québécois ont payé
des frais parce qu'ils n'ont pas payé leur permis à temps, et ça, la SAAQ se
déresponsabilise.
Journaliste : Le bac bleu...
Le bac bleu, il y a des entreprises qui disent que ce n'est pas le temps, là,
il faut reculer. Ils demandent au ministre de l'Environnement de dire : On
n'y arrivera pas, là. Est-ce que vous êtes plutôt favorables ou vous dites non,
au nom de l'Environnement, il faut le faire, là?
M. Tanguay : Oui. Nous, on
était pour le principe du projet de loi, mais nous sommes favorables à ce qu'il
y ait un étalement des obligations. Quand on voit encore un autre exemple
aujourd'hui avec les restaurants Benny, 15 000 $, l'évaluation qui
est faite, par année, quant au coût de cette mesure-là. Nous, on ne veut pas un
choc tarifaire sous cette nature-là, alors on demande au gouvernement de
s'assurer à ce qu'il y ait un étalement. Parce qu'ultimement ça va aller dans
l'inflation, ça va aller dans la facture du consommateur. C'est un autre
exemple d'un gouvernement qui n'a pas assez écouté, qui n'était pas assez
préparé et qui garroche ça de façon... de façon frontale face aux entreprises
qui doivent faire face aux coûts. Et le système comme tel également devra voir
qu'il y ait une efficacité. Et là, j'entends que le système n'est pas prêt à
100 %, là. Alors, c'est ça, c'est ça, la CAQ.
Journaliste : M. Tanguay, en
2018, François Legault a déclaré notamment à Alec Castonguay, mais à d'autres
journalistes aussi qu'on était trop dépendants des États-Unis puis qu'il
fallait diversifier. D'après vous, qu'est-ce qui s'est passé, après ça?
M. Tanguay : Rien. Ça a été
le contraire. On est passé de 2018 à 68 % d'exportations québécoises qui
allaient aux États-Unis à, dernier chiffre connu, quelque 73 %
d'exportations québécoises qui vont vers les États-Unis. Donc, il y a eu, avec
François Legault, une consolidation de la dépendance au marché américain.
Pendant ce temps-là, François Legault, de
façon contemporaine, à l'entrevue à laquelle vous faites référence, avait
dit : Bien, moi, je vais vouloir pousser encore plus loin les échanges,
par exemple, avec la France, les échanges économiques avec la France. On peut
voir que ça a été une ligne plate avec la France, ça n'a pas avancé. Alors, aujourd'hui,
il faut s'assurer, puis c'est la proposition libérale, d'être meilleur en
termes de marché économique canadien interprovincial, puis il faut pousser vers
l'Europe et vers l'Asie.
Journaliste : ...hier, il
invitait les entreprises à arriver avec des idées de projets de diversification
puis de les soumettre, notamment à la Caisse de dépôt, à Investissement Québec.
Est-ce que c'est encore le bon temps de faire ça?
M. Tanguay : Bien, c'est...
Il faut absolument s'assurer que nos entreprises puissent diversifier leurs
marchés, il faut les aider pour ça. Mais vous n'avez pas un gouvernement
partenaire, vous n'avez pas un gouvernement économique à Québec qui se serait
rendu compte, en sept ans, que la paperasse, c'est trop lourd puis que... un
gouvernement qui, au contraire, en a rajouté, de la paperasse. Le projet de loi
n° 96, ça faisait partie de nos récriminations. La paperasse, la
paperasse, la paperasse. Nous en sommes, de l'épanouissement du français, mais
qu'en est-il? Allez-vous faire en sorte que le... que le français va s'épanouir
en tapant sur la tête puis en alourdissant la paperasse de nos entreprises?
Alors, ce n'est pas un gouvernement qui, économiquement, est crédible, la fiscalité
également. Donc, aujourd'hui, là, il faut s'assurer... il faut que François
Legault, là, s'assure avec les partenaires de la fédération de diminuer les
barrières interprovinciales. Puis vous me demandez des propositions, dans le
contexte, ce n'est assurément pas d'imposer une taxe à nos alumineries de
25 % à l'exportation. Ce qu'a fait François Legault, jeudi dernier, là,
c'est totalement contre-productif, là.
Journaliste : Je ne sais pas
si vous l'avez vu, là, sur le même thème, il y a le Parti québécois, hier, qui
a diffusé une vidéo, là, bon, qui accuse Justin Trudeau de... et son État
postnational d'avoir affaibli le Canada, puis ce qui explique un peu les
attaques de Trump face au Canada et que, dans le fond, dans un Québec
indépendant, on serait beaucoup mieux outillé pour négocier avec les
Américains.
M. Tanguay : Bien non...
Journaliste : Ça fait que je
me demandais... c'est ça.
M. Tanguay : Un Québec
indépendant, à toutes les fois que j'entends ça, là, je vois un troupeau de
licornes sauter les clôtures puis gambader. Le Québec indépendant serait plus
fort, chers amis, qu'un Canada fort avec une économie forte. Le Québec sait
faire. Il y a des femmes et des hommes d'affaires qui sont capables d'avoir des
succès. Pour ça, ça prend un gouvernement efficace à Québec, qu'on n'a pas avec
François Legault, puis ça prend évidemment une fédération canadienne qui
bénéficie du leadership québécois, plutôt que de dire : On va se séparer.
On l'a bâti, ce pays-là. Alors, plutôt que de dire : On va se séparer, on
va faire en sorte de le pousser encore plus loin. Puis il y a même des
souverainistes qui l'ont reconnu. Le Québec aura été une société qui aura su
s'épanouir depuis la Révolution tranquille au sein de la fédération canadienne.
Alors, on va laisser les licornes au Parti québécois. Voir si Donald Trump
serait plus stressé de nous voir séparés que de voir l'ensemble canadien bien
coordonné. Voyons donc.
Journaliste : Est-ce que Mark
Carney est dans la droite ligne de Justin Trudeau en termes de passé?
M. Tanguay
: Je vais
laisser les membres du Parti libéral du Canada faire la campagne puis les
analystes le faire. Moi, je ne veux pas m'impliquer là-dedans.
Journaliste : Pierre
Poilievre, lui, est-ce qu'il est pro provinces?
M. Tanguay : Je ne veux
pas... je ne vais pas m'embarquer là-dedans, si ce n'est de vous dire une chose
excessivement importante...
Journaliste : ...premier
ministre, vous n'aurez pas le choix de vous embarquer là-dedans...
M. Tanguay : Exactement.
Bien, moi, je ne serai pas premier ministre.
Journaliste : Non, non, mais
votre parti, si vous êtes au pouvoir, là.
M. Tanguay : Excusez-moi de
vous l'apprendre, mais...
Journaliste : Le
regrettez-vous?
M. Tanguay : Non, non, non.
J'ai le 14 juin encerclé dans mon calendrier.
Journaliste : Vous avez hâte
de partir?
M. Tanguay : Non, je ne
dirais pas ça.
Journaliste : Mais les
compétences des provinces pour vous...
M. Tanguay : Oui, exact,
c'est ça que j'allais dire.
Journaliste : Bien, moi,
c'est ça qu'on vous pose comme question...
M. Tanguay : ...on badinait,
excusez-nous. C'est la tempête. Nous, on a des revendications très claires. Il
faut respecter les compétences des provinces. Il faut respecter les compétences
du Québec. Ça prend des transferts fédéraux qui soient au rendez-vous, ce qu'on
n'a pas vu avec Justin Trudeau, là. Puis c'est le résultat de l'échec de la
troisième voix de Legault, 900 millions, quand on réclamait en santé,
6 milliards. Donc, respecter le fédéral, respecter Ottawa, les compétences
des provinces. Soyez présents pour les transferts en santé. Puis faites en sorte
que notre économie canadienne puisse bénéficier en nous rassemblant de
meilleurs échanges. Alors, on a des revendications très clairement, là.
Journaliste :
On the REM… the REM is down again and
has been down again, and Mme Guilbault has called in the administrators. Do you
think… do you think anybody could do anything about this? Is it… these constant
service failures are very disturbing for a lot of people.
M. Tanguay
: So, having snow during the wintertime is no surprise to anybody.
So, the Caisse de dépôt signed to make sure that, with the operator, the
service will be rendered, the service will be delivered. And we… again, we can
see failures. So, it's something that has been done in the past and is actually
done in other countries where we have strong winters. So, it's not… it's
abnormal, it's… And again, it's important for the service to be… to be
rendered. And I think that it's a good thing for madame... Ms. Guilbault to ask
questions, contrary to what she hasn't done for the fiasco SAAQclic.
Journaliste
: Calling this emergency meeting today, on the REM, is that enough
moving forward to prevent further service breaks or should she be doing more
than that?
M. Tanguay
: I think that she must be in continuing… to stay in touch with them,
not just for today, but tomorrow, and again making sure that the service will
be rendered and to have answers to all of the questions, what's going wrong and
what's the plan to fix it. It's important. And Monsef.
M. Derraji : I will only add one thing. It's not only about the consortium of
Caisse de dépôt and Alstom, she should invite also AtkinsRéalis, because they
are responsible too. So, the problem is now… the positive thing that's she's
now thinking about public transportation, it's a positive thing, but it's not
only about the REM. Métro Montréal, they have problems. So, it's the first
step, but he should invite everyone who's involved with this consortium, to find
a… find a solution, because we want to use it. People, they are waiting to use
the REM.
Journaliste
: M. Derraji, you… yes, you mentioned the people on the West Island
especially. How concerned are you that these constant service breakdowns will
impact the chance… or their decision to ride the REM when it eventually opens?
M. Derraji : As you know, the transportation in my area, Kirkland, and the whole
West Island, they are waiting for the two lines for the REM. So, the problem
now is we should fix everything before the opening of this line in October
2025. So, it's time to bring all the partners around the table to find a
solution. And again, it's not only Alstom and la Caisse de dépôt, it's all the
partners. And this way I think it's a big mistake coming from Geneviève Guilbault to forget to invite
AtkinsRéalis today.
Journaliste
: Can the Caisse de dépôt still be trusted with public transit
projects like this?
M. Derraji : I'm not there. People, they want to use the REM. People, they are
asking for a good public transportation. And again, it's not only the problem
for the REM, it's the whole area in Montréal. We have problem also with Métro
de Montréal. So, now, there is an emergency. I'm happy that she's now
interested for the public transportation. It's only the first meeting. I hope
we'll have answers, and it's going to be the last time that we will have
problems with the REM.
Journaliste
: And just on SAAQclic, we'll hear from the Auditor
General on Thursday, but there was already a rapport that came out in
Radio-Canada this morning. Just how concerned or surprised are you by the fact
that maybe some of these issues were known beforehand and it didn't stop the
launch of SAAQclic?
M. Derraji : You know, it's not the first time that we have this kind of
problems with the SAAQ. The problem now is : Who's accountable for this? Who's
accountable? So, the Minister, she's Minister of Transportation since the
beginning of this mandate, almost now three years, it's half of the mandate, we
have so many problems inside the SAAQ. And again, we sent a letter in 2023 to
Simon Jolin-Barrette because we want to know what happened with the SAAQ. He
refused our request. So, this Government, they have an accumulation of
failures. And again, who's accountable with this problem?
Journaliste
:
But, in your view, who is accountable? Whose fault is this?
M. Derraji : Clearly, clearly the Government, clearly François Legault and
Geneviève Guilbault. They should answer all the questions now, because people
they paid for their mistake, because they closed the SAAQ for three weeks. And
now we will wait until… like, in two days, we will have another report coming
from la Vérificatrice générale and maybe we will know more problems for the
CASA, the system used inside the SAAQ.
Journaliste
:
Pourquoi vous ne vous êtes pas opposés à ce que la Caisse de dépôt donne le
contrat pour le matériel roulant du REM à une compagnie indienne? Pourquoi, à
l'époque, vous ne vous êtes pas opposés à ça?
M. Derraji : Vous parlez de
quel?
Journaliste
: Du REM.
Des voix : ...
Journaliste
: Du REM,
oui, le contrat qui a été donné à une compagnie indienne, finalement.
M. Derraji : Laquelle?
Désolé, parce que... Je peux... Je peux vous revenir pour... Parce que, là, ce
n'est vraiment pas une question que j'avais... mais je peux vous revenir, aucun
problème.
M. Tanguay
: On va vous
revenir. Merci beaucoup.
M. Derraji : Merci.
(Fin à 11 h 56)