To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de relations intergouvernementales canadiennes, et Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’affaires municipales

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de relations intergouvernementales canadiennes, et Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’affaires municipales

Version finale

Thursday, February 13, 2025, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-quatre minutes)

Mme Labrie : Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, je vais déposer un projet de loi qui va... qui propose de compenser les municipalités, en fait lorsqu'elles cèdent un terrain pour une école. On voit que, depuis que cette obligation-là a été imposée aux municipalités il y a quelques années, ça pèse très lourd sur leurs finances. Dans certains cas, ça vient même les plomber complètement. Je pense à l'histoire de Val-David en particulier. Donc, le projet de loi que je dépose aujourd'hui, c'est vraiment pour venir soulager les villes de ce fardeau-là.

Vous savez, quand on construit un hôpital au Québec, on ne demande jamais à la municipalité de fournir le terrain parce que c'est une infrastructure qui relève du gouvernement du Québec. Mais pour les écoles, ça devrait être la même chose. Cette facture-là, c'est le gouvernement du Québec qui devrait la payer. Donc, on se propose de régler ça pour soutenir les municipalités qui ont tellement d'autres dossiers sur la table, qui ont besoin de leurs ressources financières pour accomplir leurs autres mandats. Donc, c'est ce qu'on propose aujourd'hui.

Mme Ghazal : Merci. Merci, Christine. Alors, bonjour, tout le monde! Vous avez probablement vu le débat qui a été initié par Québec solidaire, par mon collègue Alexandre Leduc pour... C'est une motion. On a eu un débat de 2 heures pour interdire tout projet et de refuser tout projet de pipeline de gaz et de pétrole sur le territoire du Québec. C'est vraiment extrêmement mauvais. C'était très mauvais dans le passé. C'est toujours mauvais. Cette bataille-là, le... à Québec... à Québec solidaire, au Québec, on l'avait gagnée, et là, tout d'un coup, on voit un buzz politique autour des projets de pipelines. Ce qui est intéressant, là, la CAQ, malheureusement, ont dit qu'ils allaient voter contre, mais ils ont encore la chance de changer d'idée et de voter pour notre motion. C'est aujourd'hui, après la période de questions, qu'on va le savoir.

Mais dans ce genre de débats-là puis de motions, ce qui est intéressant, c'est aussi de voir les partis d'opposition se prononcer sur cet enjeu-là. Et c'était très intriguant, hier, d'entendre le Parti libéral du Québec où est-ce qu'un des députés était en train de se demander quelle est la définition philosophique d'un pipeline. Moi, ce que je sens puis ce que j'entends de la part du Parti libéral du Québec, c'est qu'ils sont en train de préparer le terrain, de préparer leur terrain à leur prochain chef, peut-être Pablo Rodriguez, qui vient du Parti libéral du Canada, qui, on le sait, sont l'amour du Parti libéral du Canada pour les projets de pipelines, tellement qu'ils ont déjà nationalisé un. Donc c'est peut être ça qu'est-ce que le Parti libéral est en train de préparer.

Vous savez, permettre le passage des ducs, c'est remettre en question les objectifs de carboneutralité. Ça, ça serait un changement de position immense si c'est ça, l'objectif. Et ça va être très indicatif, là, le vote qui va être fait par tous les partis politiques sur qu'est-ce qu'on fait par rapport à ces projets-là. On a fermé la porte, il faut continuer à fermer la porte. Ce n'est pas le temps, là, de faire ça alors qu'on est en pleine crise climatique encore.

Journaliste : Ils ont dit qu'ils allaient voter contre. Marc Tanguay vient de dire ça.

Journaliste : Oui, bien, ils l'ont dit hier.

Mme Ghazal : Bien, s'ils l'ont dit, ils l'ont dit. Je ne suis pas... Moi, je suis surprise de leurs justifications. M. Tanguay a été flou tantôt. Hier, on disait : C'est quoi un pipeline? Un pipeline, ça peut être d'autre chose que du gaz puis du pétrole. Je les sens mal à l'aise, et c'est pour ça que j'ai l'impression qu'ils sont en train de préparer le terrain pour leur prochain chef qui vient du Parti libéral du Canada.

Journaliste : Donc, ce matin... on voit ce matin que... qu'il y a... il semble y avoir de l'acceptabilité sociale à hauteur de 60 % pour des projets comme Energien Est ou GNL Québec. Est-ce que vous croyez que, justement, ça ouvre la porte à... au retour de ce genre de projets-là?

Mme Ghazal : GNL Québec, Énergie Est et tout projet de pipeline qui vient saccager notre environnement et remettre en question nos objectifs de carboneutralité, c'est des mauvais projets, point à la ligne. Dans le passé, il y a eu une campagne, là, des citoyens, ça fait 10 ans qu'on en parle, où on a mené cette bataille-là. À Québec solidaire, on a toujours été extrêmement clairs, il n'y avait même pas une once d'ambiguïté ni de flou. Et on a gagné cette bataille-là au Québec. Moi, je suis certaine que si cette bataille leur revient d'interdire et de refuser tout projet de pipeline puis de fermer la porte une fois pour toutes alors qu'on est en pleine crise climatique, on gagnerait, dans l'espace public cette bataille-là. Il n'y a pas d'acceptabilité sociale, c'est des mauvais projets.

Vous savez, la crise avec des tarifs avec Trump, là, bien, elle n'a pas fait disparaître la crise climatique. Elle existe encore. Les feux de forêt, les inondations, on a les deux pieds dedans. Ça vient remettre en question l'objectif de carboneutralité de 2050. C'est un objectif du gouvernement de la CAQ, c'est ça que ça va faire.

Journaliste : Qu'est-ce qui vous fait dire avec autant de certitude qu'il n'y a pas d'acceptabilité sociale quand on voit, ce matin, là, dans un sondage, que 60 % des... 61 % des Québécois voudraient ramener GNL Québec?

Mme Ghazal : Parce que c'est des mauvais projets. Moi, j'invite toute la classe politique à ne pas exploiter les inquiétudes que la population a en lien avec les tarifs, de ne pas l'exploiter. C'est ça qu'on fait en sortant ces projets-là qui étaient enterrés dans le cercueil depuis des années au Québec. Il faut qu'on soit ferme, il faut qu'on soit clair. La lutte aux changements climatiques fait partie aussi de qui nous sommes, protéger notre environnement, notre fjord, c'est...

Journaliste : ...Mme Ghazal?

Mme Ghazal : Bien, les gens qui ont... que ce soit ici, au Québec, ou les ministres de la CAQ, par exemple, qui disent : Ah! oui, on va regarder, peut-être, M. Legault a ouvert la porte, et tout ça. En ce moment, c'est un coup de sonde qui a été fait. C'est des mauvais projets. Et moi, je suis certaine qu'avec les arguments... C'est des mauvais projets économiques aussi, hein? Ça n'amène pas tant d'emplois que ça à moyen, long terme. C'est... Et, si ça amène des emplois ou si ça amène quelque chose pour l'économie, c'est dans 30 ans, dans 40 ans. Je veux dire, en ce moment, on vit dans une crise qui a besoin de solutions aujourd'hui.

Des voix : ...

Mme Ghazal : Là, je ne le sais plus, qui parle en premier.

Journaliste : Bien, juste là-dessus, pour finir, est-ce que ça ouvre la porte à ce que le Québec recule sur... Bon, parce que, là, il y a une loi qui a été adoptée, sortant définitivement le Québec des hydrocarbures, là, de l'exploitation et de l'exploration. Est-ce que, selon vous, ça ouvre la porte à ce que des politiciens ramènent cette possibilité-là sur la table?

Mme Ghazal : Bien, on a... Là, hier, j'ai entendu le ministre Benoit Charette dire :  Ah! nous, on ne remet pas en question cette... d'interdire l'exploitation, exploration. Mais, pour ce qui est du transport, ça, ils sont ouverts, ça dépend du projet. Il y a Éric Duhaime, hein, qui... c'est un des politiciens qui veulent avoir ce genre de projet là. Il y a Pierre Poilievre. Pierre Poilievre, là, si la tendance se maintient, ça se pourrait... C'est lui le meilleur ambassadeur, si on veut, pour des projets de pipelines et pour sortir de terre le gaz sale, le pétrole sale de l'Alberta pour les acheminer pour l'exportation. C'est lui le meilleur ambassadeur, et il pourrait devenir le premier ministre du Canada. Donc, il faut se tenir prêt. Il faut qu'au Québec... et que la classe politique au Québec soit ferme et dise : Non, «no pasarán», pour les projets de pipelines de Pierre Poilievre et des gens qui veulent sortir le... remettre en question nos objectifs de carboneutralité.

La CAQ, aux dernières nouvelles, elle est pour la carboneutralité. On a un objectif pour 2050. Est-ce qu'elle est en train de remettre en question cet objectif-là? Je pose la question.

Journaliste : M. Legault et les autres premiers ministres des provinces ont rencontré... sont allés à la Maison-Blanche hier, puis, à la fin de cette rencontre-là, il y a le conseiller du président qui a tweeté que l'objectif est toujours d'annexer le Canada et que, si on se demande qu'est-ce que M. Trump veut, il faut juste le prendre au premier degré.

Bon, il y a Justin Trudeau qui a dit, à l'abri des caméras, mais avec les caméras, là, qu'il pensait que c'était sérieux... pardon, qu'il pensait que c'était sérieux. Stephen Harper a dit que, s'il était premier ministre, il serait prêt à appauvrir le Canada, là, pour maintenir...

Mme Ghazal : Il serait prêt à quoi?

Journaliste : ...à appauvrir le Canada pour maintenir, là, l'intégrité du pays. Mais je voulais savoir : Vous, est-ce que... est-ce que Québec solidaire, vous le prenez au sérieux, M. Trump, dans son désir d'annexion? Puis, si oui, bien, est-ce que ça change la façon dont on se comporte? Ce n'est pas une vraie négociation commerciale, c'est plus que ça.

Mme Ghazal : Vous savez, avec Donald Trump, ce qu'on voit, c'est un... l'impérialisme américain le plus décomplexé qu'on n'a pas vu dans l'histoire des États-Unis. On est en train de vivre, en ce moment, avec Donald Trump, ce que d'autres nations dans le monde ont vécu face à cet impérialisme-là des États-Unis et on est en train d'y goûter en ce moment. Là, c'est des paroles. Moi, je pense qu'il faut prendre ça au sérieux. Et on n'a jamais eu autant d'opportunités de défendre les souverainetés des nations. On vit en ce moment la même chose au Québec avec les gens au Canada, où la souveraineté territoriale, la souveraineté des nations est extrêmement importante. Les fédéralistes du Canada... Bien, les gens du Canada puis les fédéralistes sont en train de voir à quel point c'est important, la souveraineté. Nous, au Québec, à Québec solidaire, on la défend depuis très, très longtemps, et, face à M. Trump, c'est... c'est d'autant plus important et... de défendre ça. Puis, oui, il faut prendre au sérieux ce qu'il dit.

Journaliste : ...est-ce que la stratégie de M. Legault hier était adéquate, selon vous?

Mme Ghazal : Bien, hier, tout d'un coup, M. Legault a eu un sursaut puis il a dit : Bien, je vais montrer les dents puis je vais imposer des contre-tarifs sur l'aluminium et l'acier. Vous savez, nous, à Québec solidaire, on n'est pas contre d'avoir des contre-tarifs ou du... une surtaxe à l'exportation, mais ce qu'il est important de savoir, c'est : c'est quoi, l'impact, et c'est quoi, la... les arguments de M. Legault. Il l'a sorti comme ça nulle part, de son chapeau. Puis moi, j'invite M. Legault à ne pas faire comme Donald Trump, qui lance des choses comme ça, des idées à l'emporte-pièce, et qui crée une instabilité. Quand il a lancé ça, moi, la première pensée que j'ai eue, c'est pour les familles et les travailleurs, travailleuses au Saguenay—Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord qui se sont dit : Qu'est-ce qui va se passer avec nos emplois quand M. Legault sort ça comme ça de son chapeau?

Ça fait que je l'invite, oui, à avoir un plan, à avoir une réponse, à avoir des idées sur les contre-tarifs, nous-mêmes, à Québec solidaire, ça fait longtemps qu'on a proposé l'idée d'augmenter les tarifs de l'hydroélectricité qu'on exporte. Et d'ailleurs, si on le faisait, ça n'aurait aucun impact sur aucune industrie ici, au Québec. Au contraire, ça ferait rentrer même de l'argent à Hydro-Québec et dans les coffres de l'État. Donc, à date, j'aimerais ça qu'il l'étudie puis qu'il ne nous dise pas juste que, ah oui, il n'est pas fermé à aucune solution, et qu'il ait un plan sérieux. Parce que, quand il sort comme ça des choses de son chapeau, ça crée aussi de l'instabilité au Québec. Puis on n'en a pas besoin avec Donald Trump.

Journaliste : Êtes-vous surprise qu'il se soit fait inviter avec les autres premiers ministres à la Maison-Blanche, qu'il se soit quand même rendu assez loin, là? Il n'est pas entré dans le bureau ovale mais quand même, ce n'était pas prévu. Est-ce que c'est un tour de force pour vous? Êtes-vous impressionnée?

Mme Ghazal : Je ne dirais pas que je suis impressionnée. Pour moi, c'est juste normal que le Québec soit considéré. Moi, évidemment, et à Québec solidaire, on veut que le Québec parle de sa propre voix. Nous sommes les mieux placés pour défendre nos intérêts. Au lieu d'être toujours en concurrence avec les intérêts des autres provinces, notamment de l'Alberta, qui voit là une belle opportunité, avec la crise des tarifs, de faire encore rouler, là, son pétrole et son gaz sale, donc, pour moi, on a besoin d'une voix forte du Québec. Normalement, je m'attends à ce que ce soit la voix du premier ministre de tous les Québécois, peu importe nos allégeances politiques, et à date, moi, je trouvais que M... bien, jusqu'à maintenant je le trouve pas mal mou. Là, il est présent, bien, c'est important qu'il montre qu'il a un plan puis qu'il soit rassurant pour la population qui est inquiète. Je ne le trouve pas très rassurant jusqu'à date en sortant des choses comme ça, non planifiées et de façon imprévisible.

Journaliste : Would Québec have enough force as an independent country to deal with what's going on right now and without having the support potentially of other provinces and the federal Government?

Mme Ghazal : The only people who can protect and defend the interests of Québec is Québec itself. So, for sure, if we were independent, we will be allied with the other provinces and with the federal, which will be a foreign country, to make face to this crisis of tariff. So, I'm... I don't buy the argument that we will be... because we are smaller, so, we will be less powerful. I don't believe that.

Journaliste : Can I ask you, Mrs. Labrie, one question? Mr. Drainville announced the creation of l'Institut of excellence. And you were a critic of education at the time, when...

Mme Ghazal : I was at that time. Yes.

Journaliste : You were? Okay, okay. With the reform of the... like the education reform and adoption of Bill 23. A lot of people are skeptical about this institute, teachers, unions.

Mme Ghazal : Absolutely.

Journaliste : So, how do you see this? Like, of course, the Government is going ahead because it was included in Bill 23.

Mme Ghazal : Yes. Well, we voted against Bill 23 and we were against this... well, not against this institute, it can exist, but the problem was that the Government decided to eliminate le Conseil supérieur de l'éducation and... or to restrict its mandate. And this was a very bad decision because it's a democratic thing. And it was important for people to be able to talk and speak loudly about the interest of the education. But now, with this excellence, people who are there, they only encourage one way of thinking, and there is not this multiple way of thinking for education. And this is... it's like a way for the Government to make people stop talking and critic what the government is doing. So, that was our principal critic of the Institute of Excellence. Yes.

Journaliste : ...of Excellence could exist, but it should not be on its own... Le Conseil supérieur de l'éducation aussi.

Mme Ghazal : Yes. Well, it should be independent, and it wasn't enough independent. It's like an institute that have only a way of thinking, a way to make research in education, and the people inside it, they are not allowed to speak loudly and to critic also what the Government is... is doing. And I think this was the purpose of the Bill 23 of M. Drainville, and this was... this is why he decided to eliminate Conseil supérieur de l'éducation, and we were against that, and we're still against that.

Journaliste : Merci.

Mme Ghazal : Merci.

(Fin à 8 h 59)

Participants


Document(s) Related